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La Libellule

Dernière mise à jour : 10 mars



Étymologie :


  • LIBELLULE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1798 (Cuvier, Hist. nat., p. 475). Empr. au lat. sc. libellula « id. » (1758, Linné, Syst. Nat. 10, p. 543 ds Neave) lui-même dér. de libella « niveau », p. allus. au vol plané de l'insecte.


Étymol. et Hist. 1. a) 881 « jeune fille noble » (Eulalie ds Henry Chrestomathie, p. 3, v. 23) ; ca 1100 damisele (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 3708) ; b) 1690 p. ext. « femme célibataire mais d'une certaine distinction » (Fur.) ; 2. a) 1re moitié xiiie s. « femme mariée de la petite noblesse ou de la bourgeoisie » (Hervis de Metz, éd. Stengel, 249-256) ; b) 1825 « femme mariée ou non attachée à une maison ou à un emploi » (Brillat-Sav., Physiol. goût, p. 221 : Une demoiselle de boutique) ; 3. a) 1630 techn. « outil du paveur » (Invent. Arch. Spa. ds Gdf. Compl.) ; b) 1680 zool. « libellule » (Rich.) ; « sorte de grue » (ibid.). Du lat. vulg. *domnicella, dimin. de domina.


  • AGRION, subst. masc.

Étymol. ET HIST. − 1823 entomol. « variété de libellule » (Boiste 1834 : Agrion [...] Demoiselle, neoroptère, libelluline). Lat. sc. agrion (1775, Fabricius, Syst. Entomol., 425 ds Neave, Nomencl. zool.) empr. au gr. α ́ γ ρ ι ο ς « agreste, farouche » (Iliade, 3, 24 ds Bailly).


Lire également la définition des noms demoiselle, libellule et agrion pour explorer les premières pistes symboliques.

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Zoologie :


Dans le Hors-série de Causette (été 2018) intitulé « Histoires d'A...mours », Claudine Colozzi nous propose un petit "Kama-sutra des animaux" sous forme d'abécédaire :


A comme Air (s'envoyer en l')

Les oiseaux et certains insectes l'ont bien compris : pour atteindre le septième ciel, autant s'accoupler en volant. Les libellules réalisent même de véritables prouesses aériennes. Le mâle saisit la femelle par la tête avec l'extrémité de son abdomen et celle-ci courbe son corps fin d'atteindre les organes génitaux de son partenaire. On appelle cela la « roue d'accouplement ».

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Croyances populaires :


Selon Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux" paru dans le Bulletin de la Murithienne, 1940, n°58, pp. 27-62 :


Même les gracieuses et inoffensives Libellules sont considérées comme dangereuses à l'égal des Vipères. (Vallée d'Illiez). A Hérémence on dit que si elles piquent les doigts, ceux-ci meurent. Ailleurs on leur donne les noms expressifs de « Tires-yeux » ou « Perces-yeux ». (Hérens).

 

Dans son article intitulé "Corps à corps de bêtes et de gens : envenimation et représentations du corps dans le folklore français (XIXe-XXe siècles)", paru dans la Revue Ruralia, 09/2001 (Édition électronique URL : http://ruralia.revues.org/244), Corinne Boujot s'intéresse à une catégorie animale particulière :


"Dans la région de Rennes, partie orientale et de la Bretagne dite “ Pays gallo ”, on appelle v’lin — ou “venin” — un groupe d’espèces animales qui peut paraître hétéroclite. Il réunit, en effet, des reptiles, des batraciens, des arachnides et différents insectes dont ceux pourvus d’un dard. On y trouve donc aussi bien la couleuvre que la vipère ou l’anguille, le lézard vert, la salamandre, le crapaud ou encore l’araignée, la guêpe, le frelon ainsi que la libellule... Dans cette catégorie, v’lin, c’est aussi le nom plus spécifique du crapaud (Bufo bufo) qui, en tant qu’animal éponyme, apparaît doté d’une valeur emblématique. C’est en travaillant sur la pratique d’un guérisseur, panseur (ou “passeur”) de venin, que j’ai découvert l’existence de cette catégorie animale directement corrélée à une classe générique de symptômes, dits aussi “vlin”, sur lesquels porte l’intervention du panseur. Nous sommes là dans une problématique de l’envenimation : celle-ci se manifeste par le gonflement, la destruction des tissus, la purulence et, souvent, la brûlure. [...]

Que l’on considère, maintenant, la présence de la libellule dans la catégorie des “vlins”, apparue au cours de l’enquête conduite dans les années 1980 et déjà notée par Paul Sébillot un siècle plus tôt. Elle est assez surprenante pour, en toute logique symbolique, relever d’un champ culturel spécifique : or, précisément, loin d’être propre au pays gallo, l’association de la libellule aux bêtes à venin est très répandue en France et au-delà, ses surnoms en témoignent : en Angleterre, elle est adder-fly ou dragon-fly — mouche-vipère ou mouche-dragon —, “pou de serpent” dans l’Est de la France et la Suisse romande, “épouille de serpent” en Languedoc, “valet de serpent” dans les Pyrénées. En Bretagne, Paul Sébillot l’a trouvée sous les noms d’ “agent du diable”, “cheval du diable”, “aiguille” ou “aiguille-serpent”, et on craint encore aujourd’hui sa piqûre ; en Basse-Normandie, où elle était réputée aussi venimeuse que la salamandre, elle portait le même nom que celle-ci : “mouron”, qui désigne aussi le lézard vert et le triton. En Wallonie où les lézards, les salamandres et les serpents étaient indifféremment appelés “scorpions”, Eugène Rolland notait à leur propos cette croyance selon laquelle ils se transformaient en libellule, laquelle était réputée mortelle et appelée aussi “scorpion” ou encore “marteau du diable” : on craignait, là, d’en être frappé au front.

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Symbolisme :

Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on découvre que :


"La libellule, admirée pour son élégance et sa légèreté, est en outre un symbole du Japon, qu'on désigne parfois sous le nom d'Île de la libellule (Akitsu-chima). Cette dénomination, qui s'explique par la forme générale de l'île de Hondo, proviendrait de l'exclamation légendaire de Jimmu-tennô, fondateur de la dynastie, alors qu'il contemplait le pays d'une hauteur :

on dirait une libellule !..."

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Cet insecte, surnommé « demoiselle », peut-être très bénéfique et attentionné envers le genre humain. Il vient en aide au pécheur en volant à l'endroit où se trouve le poisson. Seule condition de sa sollicitude : que le pécheur soit honnête.

Selon une croyance des environs de Rennes, qui attrape une libellule se mariera dans l'année ; dans la Nièvre, placer les ailes de la libellule bleue dans un livre de messe porte bonheur.

Cependant, elle est objet de crainte et assimilée parfois à un reptile. Appelée « salamandre » en Normandie, car sa piqûre est considérée comme aussi dangereuse que celle de ce batracien, elle est surnommée « cheval du diable » ou, dans les Côtes-d'Armor, « aiguille du diable », parce que « la forme de la dépouille de sa chrysalide noire qu'elle porte sur le dos quelque temps est étrange ». Dans la Vienne, l'insecte passe pour être « l'amante lesbienne de la femme du diable ». En Wallonie, celui qui est frappé au front par la libellule ou « marteau du diable » est assuré de mourir ; c'est pourquoi on procédait à l'ablation de la partie qu'elle avait touchée. Dans la région lyonnaise, la libellule était soupçonné autrefois de jeter dans les yeux de ses poursuivants une sorte de liquide tandis que les Américains croient qu'elle peut souder les yeux, les oreilles, les narines et la bouche. Ce qui n'empêche pas qu'outre-Atlantique tuer une libellule fait mourir un membre de la famille.

Selon une superstition de la Sarthe, voir des libellules est un mauvais présage ; en Seine-Maritime, si on veut la ramener chez soi et qu'elle meurt avant, un chagrin d'amour s'ensuivra.

Des libellules qui volent à la surface de l'eau annoncent la pluie (Vosges).

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Dans Les Cartes médecine , Découvrir son animal-totem, (1999, traduction française 2010) de Jamie Sams et David Carson, on peut lire que :


"La Libellule, c’est la médecine du rêve et de la façade illusoire que nous prenons pour la réalité physique. Avec ses ailes iridescentes, l’élégante nous renvoie à des couleurs introuvables dans notre vie quotidienne. Quand la Libellule transforme ses couleurs, son énergie, sa forme et ses mouvements, l’esprit de l’observateur explose et il y surgit de vagues souvenirs d’un temps ou d’un espace où la magie régnait.


Certaines légendes racontent que la Libellule (Libellule en anglais se dit Dragon fly) fut d’abord un Dragon et que ce Dragon avait des écailles comme la Libellule. Le Dragon était plein de sagesse et, dans son vol, il illuminait la nuit de son haleine fougueuse. Le souffle du Dragon fit naître l’art de la magie et l’illusion de la transformation. Puis, le Dragon se fit prendre à son jeu. Le Coyote le leurra, lui demandant de changer de forme, et le Dragon se transforma en Libellule. En acceptant de relever ce défi pour démontrer la puissance de ses prouesses magiques, le Dragon perdit cette puissance. Légère comme le vent, la Libellule représente la nature même des vents de changement qui soufflent des messages de sagesse et de lumière ainsi que les communications du monde de l’esprit. Ce monde de l’esprit englobe les esprits infiniment petits des plantes tout comme ceux des quatre éléments : air, terre, feu et eau. Ce monde fourmille essentiellement d’esprits de la nature.

Si la Libellule s’est introduite dans vos cartes, vous avez peut-être oublié d’arroser vos plantes. Sur un autre plan, vous devez peut-être rendre grâce pour la nourriture qui soutient votre corps. Sur le plan psychologique, il est peut-être temps de dissiper les illusions qui restreignent vos idées et vos actions. La médecine de la Libellule vous invite toujours à chercher lesquelles de vos habitudes nécessitent certains changements. Avez-vous pris trop de poids ? ou, au contraire, êtes-vous maigre à faire peur ? Vous êtes-vous occupé des changements que vous entrevoyiez dans votre vie ? Si vous ressentez le besoin de changements, faites appel à la Libellule ; elle vous guidera à travers les brumes de l’illusion vers la voie de la transformation. Examinez comment vous pouvez utiliser l’art de l’illusion pour résoudre la situation actuelle et rappelez-vous que les choses ne sont jamais tout à fait ce qu’elles semblent être.


A l'envers : Tentez-vous de vous prouver à vous-même ou de démontrer à quelqu’un d’autre que vous détenez une certaine puissance ? Etes-vous captif d’une illusion qui affaiblit vos vrais sentiments ou minimise vos habiletés ? Si oui, vous êtes peut-être victime d’un atterrissage forcé et de l’écrasement qui en résulte. Sous le choc, vos châteaux en Espagne se sont écroulés ? Recueillez-vous et ressentez l’énergie qui vous habite. Si elle est en baisse, tâchez d’établir le moment précis où vous avez cru que, si vous vous conformiez aux attentes des autres, vous seriez plus heureux. La tristesse est un indice qui ne trompe pas : quand vous croyez que la perception des autres vaut mieux que la vôtre, votre valeur personnelle en prend un coup. Vous vous bercez d’illusions si vous imaginez que vous seriez plus heureux en adoptant leurs façons de voir. Si vous refusez de suivre votre vérité personnelle, vous diminuez votre puissance. Il est grand temps que vous la rapatriiez. Suivez la Libellule jusqu’au plus profond de vous-même, là où la magie est bien vivante, et abreuvez-vous à cette source de puissance. Cette force vous appartient. C’est une faculté en constante évolution qui vous permet de prendre conscience qu’au fond, c’est vous qui créez toutes ces situations.

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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française : Éditions Véga, 2006) :


Guide d'interprétation


En tant que symbole onirique : Manœuvrabilité - Illusion - Mysticisme - Rapidité - Gentillesse - Beauté - Luminosité.


En tant que gardien ou protecteur : Protège les enfants - Empêche la pensée rigide.


En tant que guérisseur : Favorise la vision parfaite - Soigne la boulimie


En tant qu'oracle ou augure : Modifiez ce qui exige un changement - Passez du temps au soleil


Mythes et contes

La libellule est l'emblème national du Japon, appelé aussi l'Île de la libellule. Les légendes amérindiennes affirment que la libellule était jadis un dragon.


Si la libellule est votre animal de pouvoir

Vous êtes expert dans votre domaine, car vous avez poli vos savoirs par la répétition, la discipline et l'attention aux détails. Vous êtes très émotif et éprouvez intensément les choses. Vous réagissez passionnément à la vie. Comme vous devez travailler à contrôler vos émotions, vous comprenez ceux qui se battent avec les leurs, ce qui fait de vous un excellent conseiller ou thérapeute. Vous voyez à travers les illusions et les limitations de l'existence physique et savez que la vie n'est pas ce qu'elle paraît. En voyant la situation sous tous ses angles, vous trouvez des solutions qui échappent aux autres.


Demandez à la libellule de vous aider

  • à être plus original et efficace au travail ;

  • à équilibrer votre mental et vos émotions grâce à la méditation ;

  • à être plus conscient du pouvoir curatif de la lumière.

Accéder au pouvoir de la libellule en

  • installant un peu d'eau dans votre jardin pour attirer les libellules ;

  • portant des bijoux ou des vêtements chatoyants.

Les libellules commencent leur vie en tant que larves au fond des ruisseaux ou des mares. En se métamorphosant, elles deviennent des créatures aériennes. Comment aimeriez-vous transformer votre vie au fil des prochains cinq, dix ou vingt ans ?

Élément Air."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :


Message des insectes de la quatrième et de la cinquième dimension :


Nous sommes honorés de vous apporter la guérison, l'amour

la lumière, les messages et la sagesse de nos planètes. Nous avons

beaucoup plus à vous offrir que ce ce Diana a pu partager.

Cela ne représente que la pointe de l'iceberg.


[...] Les insectes de la quatrième dimension, Les Libellules :

Ces créatures iridescentes sont ls plus beaux et les plus intéressants des insectes. Comme les fourmis, elles viennent de Sirius et ont beaucoup à nous apprendre. Elles sont de la quatrième dimension parce qu'elles nous servent avec joie en nous montrant une technologie de pointe. Elles nous rappellent constamment l'incroyable technologie de l'Atlantide, en montrant ce que les humains pouvaient accomplir à cette époque.

Quand elles chassent, elles calculent la distance à laquelle se trouve leur proie, la direction dans laquelle elle se déplace et la vitesse à laquelle elle vole. En une fraction de seconde, elles calculent son angle d'approche.

Leurs yeux sont extraordinaires. De nombreux insectes ont des yeux à multiples facettes qui leur permettent d'avoir une vision panoramique de leur environnement. Chaque facette crée sa propre image les yeux des libellules peuvent compiler 3 000 images en une seule image, afin qu'elles puissent voir dans toutes les directions. Elles peuvent se servir de la structure avancée de leurs yeux comme appareil de détection pour suivre leur proie. Elles peuvent également actionner leurs quatre ailes indépendamment les unes des autres. C'est ainsi qu'elles planent, se déplacent vers l'avant, vers l'arrière et sur le côté, puis, l'instant d'après, s'élancent dans une autre direction ou même volent à l'envers. Et ces minuscules insectes peuvent parcourir jusqu'à 80 kilomètres en une heure ! Elles sont considérées comme les magiciennes du monde des insectes.

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Dans Rencontre avec votre animal totem (édition originale 2010, traduction française 2015), Phillip Kansa et Elke Kirchner nous proposent la fiche suivante pour mieux connaître la Libellule :


"Caractéristiques positives : Contact avec les fées et les elfes ; Rapidité et agilité.


En quoi cet animal m'aide : La libellule m'aide à entrer en contact avec les fées et les elfes. Ces êtres (aux deux paires d'ailes) vivent dans deux mondes. Ils se montrent aussi bien dans le monde "réel" que dans le monde "magique". Les libellules sont très agiles. Lorsqu'elles aperçoivent un obstacle, elles corrigent leur trajectoire à la vitesse de l'éclair. La libellule t'aide à prendre des décisions rapidement et à franchir les obstacles avec aisance.


Comment la libellule me protège : La libellule t'invite à découvrir le petit peuple des fées et des elfes, et t'ouvre les yeux à leur présence. Elle te montre que tu ne dois pas te laisser décourager par les obstacles rencontrés, et t'encourage à décider rapidement et avec assurance comment continuer ta route. Invoque la libellule quand tu te sens dans une impasse ou que tu dois prendre des décisions difficiles.


Exercice pour me relier à cet animal : Invoque de tout ton cœur le pouvoir de la libellule, et imagine que l'insecte t'invite à voler avec lui sur son dos. Ressens de tout ton être son agilité et sa rapidité gagner ton corps. Si tu veux, tu peux voler dans le monde du petit peuple, où tu peux invoquer l'aide magique des fées et des elfes. Tu ressens la vitesse et la légèreté de la libellule encore longtemps après être revenu dans l'ici et maintenant."

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Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens des Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015), dans le cercle des animaux, la Libellule (Tuzweca) fait partie, au même titre que l'Hirondelle, le Corbeau, l'Araignée, le Cheval, le Serpent et le Chien, des Animaux Tonnerre qui se situent à l'Ouest de l'Ouest.


Mot-clé (en négatif ) : illusion.


"Tuzweca, "la mouche rapide" dévore tous les petits insectes à sa portée. Après avoir été fécondée, madame pond sa progéniture dans l'eau des étangs, des lacs ou des rivières, parmi les plantes aquatiques. Ses larves sont carnassières et apprécient les têtards ; elles respirent au moyen de branchies et peuvent marcher sur la vase ou les plantes submergées. Elles subissent une dizaine de mues avant d'être adultes.

Devenue nymphe, Libellule est prête. Elle grimpe le long d'une tige lors d'un crépuscule. Hors d'eau, elle commence sa métamorphose ultime. Ses ailes déployées enfin raidies, elle effectue son envol à l'aurore.

Cette élégante demoiselle à tête ronde et yeux globuleux a le corps allongé. Volant au raz des eaux argentées par le Soleil, ses quatre ailes transparentes et mordorées l'apparentent à l'arc-en-ciel qui surgit après l'orage. Elles sont le voile des perception illusoires mises sur notre vie. Si Tuzweca est le vent de la transformation, elle pourrait être aussi un symbole de longue vie.

Aux temps anciens, Libellule pouvait atteindre soixante-dix centimètres d'envergure.

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), la Libellule est définie par les caractéristiques suivantes :


Traits : Libellules et demoiselles symbolisent la légèreté d'être, le changement et la faculté de s'adapter. La demoiselle est plus légère que la libellule et elle a tendance à replier ses ailes contre son corps quand elle se repose, alors que la libellule garde les ailes ouvertes quand elle est au repos. La demoiselle a un vol plus faible au parcours agité, contrairement au vol puissant de la libellule. Ces deux insectes sont des prédateurs. Pendant plusieurs années, ils vivent comme des nymphes dans l'eau fraîche, avant d'en émerger lors de leur dernière mue pour devenir des adultes ailés.


Talents : Adaptabilité ; Magnifique ; Changement ; Coloré ; Émotif ; Excitant ; Illusion ; Intelligent ; Intuitif ; irisé ; Mystérieux ; Passionné ; Force tranquille ; Attire l'attention ; Transformation ; Versatilité.


Défis : Déséquilibre émotionnel ; Erratique ; Volage ; Inconstant ; Irrationnel ; Trop agressif ; Comportement imprévisible.


Élément : Air - Eau.


Couleurs primaires : Bleu - Vert - Rouge - Jaune.


Apparitions : Lorsque la Libellule ou la demoiselle apparaît, c'est un signe pour vous de vous brancher sur votre intellect et vos émotions. Vous pouvez avoir l'air imprévisible parfois, mais cela vous donne un avantage dans les compétitions. Vous êtes quelqu'un qui change la donne : une personne passionnée sous un magnifique emballage irisé. Souvent, les gens ne voient pas votre profondeur intérieure, ils en restent à votre beauté, c'est alors que vous surpassez toutes les attentes. La libellule signifie qu'il est bon de montrer vos capacités et de vous efforcer de parvenir au succès sur tous les plans de votre vie. La libellule vient dire qu'il vous faut amener de la légèreté dans votre existence. Ne vous embourbez pas dans la lourdeur du monde mais soyez un être léger et aérien qui brille d'une multitude de couleurs. Être léger veut dire être libre, et être libre signifie être connecté à la sagesse de l'univers. Trouvez la joie et le bonheur dans le monde qui vous entoure. Voyez la bonté et la lumière chez les autres et encouragez-les à faire de même. La libellule indique qu'il est bon de trouver l'équilibre et l'harmonie, et du sens à ce qu'on fait. La vie peut ressembler à une illusion, mais vous pouvez faire en sorte que votre éclat brille dans la réalité.


Aide : La libellule vous aide à faire bonne impression. Si vous êtes en train de travailler à un événement qui a besoin d'être mis en scène et magnifique, faites appel au pouvoir d'illusion de la libellule. Si vous essayez de parvenir à un but, la libellule vous encourage à vous servir de votre impressionnante intelligence et de l'exactitude de votre intuition pour y arriver en un temps record. La passion vient naturellement à la libellule, mais parfois il vous est difficile de le montrer aux autres. Au lieu de vous compliquer la vie, laissez la libellule libérer tout ça. Lorsqu'elle s'élève dans le ciel, la beauté et le mystère dont elle est porteuse vous donnent leur pouvoir de transformation. La libellule vous aide également lorsque vous traversez une transformation sur le plan personnel ou spirituel. L'illumination, être dans la lumière, c'est l'élément clé de la libellule. Elle vous encourage à découvrir ce qui va vous permettre de grandir pour vous élever dans votre chemin spirituel.


Fréquence : L'énergie de la libellule frôle et palpite. Elle bouge rapidement et souvent ne s'arrête que pour reprendre son vol. Elle est puissante et séduisante et elle donne la sensation d'une bulle sur le point d'éclater à l'intérieur de vous. Elle vous emplit de force, de pureté, et de l'assurance que vous pouvez mener à bien tout ce que vous avez entrepris de faire. Elle ressemble à un faible bourdonnement à la tonalité haute.


Imaginez...

Vous êtes en train de travailler dehors, en prenant soin de votre cour, lorsqu'une libellule verte se pose sur votre bras. Vous regardez la beauté de ses ailes, son corps fin et ses grands yeux. Elle reste posée pendant une minute puis s'envole. Un instant plus tard, une autre se pose au bout de votre râteau. Cela vous remplit de délectation, et vous n'osez plus bouger pour pouvoir l'observer. Vous êtes tout excité qu'elles aient choisi de se connecter à vous et vous vous rendez compte qu'à présent vous les recherchez. Un peu plus tard, alors que vous allez faire des courses en voiture, vous vous arrêtez à un feu en ayant la sensation qu'on vous surveille. Vous regardez par la fenêtre du côté du conducteur et vous voyez un bébé libellule rouge posé sur la vitre, qui vous regarde. Vous avez un large sourire et lui dites : "Salut, petit !". Au moment où le feu passe au vert, la libellule s'envole. Vous ressentez de la légèreté dans votre âme ainsi qu'une profonde connexion à l'énergie de la libellule.

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Dans l'édition revue et augmentée de Les Animaux totems dans la tradition amérindienne (Éditions Le Dauphin blanc, 2019) Aigle bleu nous transmet la médecine de la libellule :


La libellule est celle qui nous enseigne l'art de voir au travers des illusions. en anglais, la libellule est appelée dragonfly, ou « mouche-dragon ». Or la libellule comporte les médecines des dragons et des changeformes.

Si on l'observe attentivement, on a l'impression que ses ailes sont faites d'écailles transparentes qui reflètent toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, mais suivant des tons très rares On rapproche ces écailles de celles du dragon qui, comme elle, savait travailler avec les élémentaux, ces petits esprits de la nature, ceux des plantes, de l'air, de l'eau, de la terre et du feu.


En effet, la libellule porte la médecine des éléments. La larve vit dans l'eau, elle éclot sur terre, elle vole dans les airs et dans l'« iridescence » des membranes de ses ailes, nous voyons toutes les couleurs du feu et de l'arc-en-ciel. Ceux qui maîtrisent le travail avec les éléments ont parfois une relation spéciale avec la libellule.

De tous les insectes, c'est elle qui vole avec le plus de dextérité et de vélocité. C'est un prédateur hors pair. Nous sommes toujours enchantés de les voir dans notre environnement, car, en plus de leur beauté, elles mangent tous les insectes piqueurs : maringouins, mouches noires, brûlots, etc.

Elle nous enseigne à voir au-delà des apparences. Elle nous enseigne à voir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'elles nous apparaissent à travers nos filtres, nos préjugés, nos conditionnements et les limitations imposées par notre ignorance. Apprendre à voir clair, au-delà des illusions et des apparences, nous libère de ces forces, de ces énergies qui pompent notre propre énergie, qui font baisser le moral et la vitalité. Lorsque l'on entre dans le monde chatoyant des esprits de la nature, ces beautés que l'on retrouve près de l'eau, des arbres, des endroits venteux et des feux sacrés, on se rapproche de l'essence de ce qu'est l'Homme.

Ceux qui sont attirés par la libellule ou de qui elle est le totem sont bien souvent des personnes hautes en couleur, dotées d'une grande énergie et de la capacité de réaliser des choses surprenantes qui parfois paraissent surnaturelles, mais qui, en réalité, ne font que répondre à des lois tout à fait naturelles et au pouvoir co-créateur de l'Homme. Elles savent nous raconter des faits ordinaires pour qu'ils reflètent les mystères de la vie. Ainsi, des événements quotidiens et habituels deviennent soudainement intéressants et magiques. Ceux qui ont le totem de la libellule font de merveilleux conteurs. Ce sont aussi des gens qui savent parfois communier avec les éléments. Cette science d'autrefois est presque éteinte aujourd'hui. pourtant, avec le réchauffement climatique et le chaos météorologique qui se manifestent partout sur terre en ces jours de fin de cycle, nous aurions bien besoin de ceux qui savent apaiser les éléments !

Ils étaient rares, mais merveilleux, ces jours où les dragons étaient encore avec nous. Seuls les plus grands sages, ceux qui avaient maîtrisé tous leurs désirs et leurs énergies, savaient guider ces êtres fabuleux. Il y a à peu près un siècle maintenant que les derniers ont été aperçus en Amérique, presque complètement endormis au fond des cavernes dans des montagnes oubliées. Ils sont maintenant partis dans d'autres dimensions, car tel est leur pouvoir, et ne reviendront que lorsque d'autres sages puissants et accordés avec les éléments pourront à nouveau les apprivoiser et les guider.

Nous disons de la libellule qu'elle est la protectrice des gardiens et gardiennes de paix. C'est un fait que les rassemblements d'aînés qui prônent la paix et la sagesse pour guérir les maux du monde reçoivent souvent la visite de nuées de libellules qui se tiennent pendant plusieurs minutes en dansant sur place dans les airs. Je les ai souvent vues dans les aires de rencontre extérieures de ces assemblées de sages.

Faites appel à la libellule pour mieux comprendre le petit peuple, le monde des lutins et des elfes, des gnomes et des sylphes, des ondines et des salamandres, ces petits êtres qui soignent les plantes et les éléments du monde naturel. Ayez également recours à cette médecine pour voir avec clarté la magie du quotidien, mais sans tomber dans les illusions de ce que nous voudrions voir plutôt que la réalité de ce qui est. Puis, faites appel à elle pour protéger ceux qui défendent nos droits et nos libertés dans la résistance pacifique aux forces de l'ombre qui voudraient nous asservir et aspirer nos forces vives dans les noirceurs d'un système technocratique.

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Dans Le Bestiaire du Chaman, 36 cartes divinatoires A la rencontre de votre animal totem (Édition originale, 2019 ; Éditions Larousse, 2020), Maïa Toll propose les correspondances symboliques associées à l'Agrion porte-coupe (Enallagma cyathigerum) :


Mot-clef : Communiez avec la nature


L'Agrion porte-coupe est une créature d'eau et de soleil, ses ailes arc-en-ciel battent si vite que l'œil humain a peine à les suivre. Il n'appartient que partiellement à notre monde. L'agrion vous entraîne dans la magie des espaces interstitiels où dansent les éléments. Il vous dévoile l'incroyable complexité qui existe dans la moindre parelle de nature. Laissez-vous séduire par ces minuscules créatures, admirez les merveilles qui vous entourent et le simple fait d'être en vie. Si vous vous libérez des illusions suscitées par la culture et la civilisation, vous retrouverez votre effervescence et votre chatoiement. « Qu'est-ce qui est réel ? » demande l'agrion. « Et quel réel voulez-vous ? »


Rituel : Entretenez la magie

La nature distille sa propre magie. Quand nous y sommes attentifs, nous commençons à voir la magie qui est en nous. Emettez l'intention de vous rapprocher du monde naturel et de nourrir les forces que ne pouvez pas voir :

  • Faites des offrandes aux éléments. Ces énergies éphémères sont tout autour de nous, elles s'ébattent dans la nature (certains les appellent de fées). En Irlande, le lait, le miel et le whiskey sont des cadeaux traditionnels. En Amérique, les peuples autochtones leur offrent du maïs et du tabac. mais un chant, une prière ou une séance de reiki peuvent aussi faire office de dons.

  • Construisez un cairn dans vote jardin. Ces empilements de pierres sont un moyen de faire une pause et d'honorer le monde naturel. C'est la matérialisation d'une prière.

  • Plantez dans un jardin.

  • Rapportez une plante en pot chez vous.

  • Suspendez des carillons éoliens.

  • Installez un point d'eau pour les oiseaux dans votre jardin, votre cour ou sur votre terrasse.

  • Posez des prismes et des miroirs dans le jardin.

  • Chantez pour les oiseaux.

  • Construisez un hôtel pour les abeilles charpentières.

Quoi que vous choisissiez, faites-le dans un esprit de vénération et dans l'intention de créer un lien.


Réflexion : Être conscient des petits miracles

Êtes-vous du genre à désirer de grands prodiges, tout en ignorant les petites miracles du quotidien qui embellissent l'existence ?

La vie est pleine de moments inattendus et magiques - une amie qui vous appelle juste au moment où vous composiez son numéro, la découverte d'une plume lors de votre promenade matinale, alors vous demandiez un « signe »... Ces instants peuvent passer inaperçus si vous ne faites pas l'effort d'y être attentif. Nous rêvons trop souvent de grands prodiges - éclair ou feu d'artifice - et nous oublions ces petits moments qui réchauffent notre vie comme la lueur d'une bougie.

Reconnaissez-vous et entretenez-vous les petits miracles dans votre vie ?

La libellule peut recueillir tous les suffrages, mais quand il s'agit d'iridescence, c'est son cousin l'agrion qui brille de mille feux ! Ces insectes se ressemblent beaucoup, seules leurs ailes les distinguent.

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Symbolisme celte :

Selon Gilles Wurtz, auteur de Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga 2014),


"La libellule est un super-prédateur volant dans le monde des insectes. Ses deux paires d'ailes lui permettent des prouesses en vol que d'autres insectes ne peuvent pas réaliser : comme atteindre une vitesse de pointe de 36 km/h, pratiquer le vol stationnaire et le vol à reculons - elle est le seul insecte à le faire -, et en vol ascensionnel, elle est trois fois plus rapide que les autres insectes volants. Elle est donc un chasseur redoutable.


Certaines libellules pondent jusqu'à 600 œufs en une fois, dans l'eau ou dans des tiges de plantes aquatiques. La larve vit sa première juste après son éclosion et elle n'attend guère pour devenir un prédateur aquatique vorace. Elle connaîtra plusieurs mues, dont la dernière qui se produit hors de l'eau et à l'issue de laquelle se libère, se déploie et s'envole la libellule.

Les origines de la libellule remontent à plus de 280 millions d'années et les fossiles retrouvés, dont certains avec une envergure de plus de 60 centimètres, en font les plus grands insectes ailés connus.


Applications chamaniques celtiques de jadis : Pour les Celtes, la libellule était un symbole de transformation pour arriver au but ultime : la libération de tout son potentiel. La libellule le montrait bien par ses étapes successives de métamorphose, de l'état larvaire sous l'eau jusqu'à la magnifique libellule volante, vive et rapide dans les airs. la libellule enseignait qu'en chaque être vivant se trouvent des ressources cachées capables de se libérer et de s'épanouir. Dans la pratique chamanique celtique, tout pratiquant allait régulièrement contacter l'esprit de la libellule pour travailler dans son quotidien cette libération des ressources cachées. Celles-ci pouvaient se révéler dans n'importe quel domaine, permettant à la personne de déployer ses capacités profondes et devenir maître-artisan, expert dans l'utilisation des plantes, spécialiste de la communication avec les esprits de la nature, astrologue, chaman ou druide spécialisé dans un domaine précis, etc. Il pouvait également s'agir d'une ou plusieurs facultés qui s'exprimaient enfin dans toute leur ampleur : sagesse, empathie, intelligence, patience, calme, amour, compassion, sérénité...

Le phénomène de cette libération des ressources cachées pouvait être progressif ou se produire quasiment du jour au lendemain ; dans ce cas il était beaucoup plus spectaculaire. L'esprit de la libellule était le guide par excellence que nos ancêtres consultaient pour découvrir les ressources de leur être profond.

Et lorsqu'une telle métamorphose avait lieu, la personne concernée gagnait en ardeur, en passion dans chacun de ses actes, ce qui ne manquait jamais de rejaillir positivement sur son environnement.


Applications chamaniques celtiques de nos jours : A notre ère, rien n'a changé. Nous pouvons continuer à aller rencontrer l'esprit de la libellule à travers notre pratique chamanique, il nous guidera perpétuellement vers nos ressources cachées, car il reste l'esprit spécialiste dans ce domaine. Aujourd'hui encore, l'homme se cherche dans de nombreux domaines. L'esprit de la libellule sera toujours de bon conseil pour nous orienter vers notre potentiel libérateur. Pour tout ceux qui aspirent à plus d'épanouissement dans leur vie, la libellule est un formidable moteur d'espoir et un grand maître en matière de transformation personnelle.


Mot-clef : La Libération des ressources cachées."

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Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),


Aux bals de la magie, la libellule est reine. Ses ailes de tulle et son corps mécanique conviennent à l'atmosphère de tous les Songes d'une nuit d'été. Dans la poésie comme dans les rêves, la libellule révèle l'aspiration d'une psychologie à s'affranchir des pesanteurs terrestres pour atteindre l'espace sans limites où dansera l'âme délivrée. La fortune de l'image de la fée-libellule vient de ce qu'elle rassemble les principaux contenus symboliques de la libellule : désir d'affranchissement du poids de la terre, espoir qu'il existe une issue magique à la reconnaissance de l'anima.

Une analyse qui investirait tous ses efforts dans la symbolique des ailes, de l'aspiration aérienne, du triomphe de l'âme libérée trouverait bien des images de libellule pour nourrir sa réflexion. Elle en réunirait assez pour se convaincre de la vocation du symbole à représenter la part immatérielle de l'être. Une telle hypothèse de recherche aurait cependant peu de chance d'éviter une erreur grossière.

La libellule du rêve n'est pas une pure émanation du ciel, un soupir furtivement matérialisé du grand souffle originel. Elle ne sait pas dire le ciel sans montrer la terre. Elle ne devient légère qu'en manifestant sa puissance d'arrachement à la pesanteur. Ses ailes, comme celles de Pégase, sont des attributs ajoutés. La libellule imaginaire porte le signe des deux mondes : celui de l'âme et celui du corps. Ce n'est pas abîmer une image que de lui reconnaître ses caractéristiques premières. La lecture des rêves convainc rapidement que la force dynamique de la libellule réside dans sa double appartenance au règne de l'air et à la vie de la terre. Un oiseau est sans conteste un symbole de l'air. L'image d'un oiseau porte naturellement l'idée de liberté. La libellule aux ailes si légères exprime à la fois ce qu'une psychologie a de plus aérien et ce qu'elle a de plus lourd. Si l'oiseau est d'emblée un signe aérien, l'image de la libellule renvoie d'abord au monde de l'insecte, l'univers de ce qui grouille et rampe, des symboles qui composent le peuple grinçant des bals de la névrose.


Les corrélations observées autour de la libellule imaginaire apportent, sur ce point, des éléments irréfutables. La famille des animaux fournit les associations les plus nombreuses, 20% du total des corrélations. Mais, surtout, parmi celles-là, plus de 60% concernent les insectes, reptiles et batraciens. Fourmi, chenille, papillon, grenouille, araignée, serpent, rat... un symbole qui affiche de telles fréquentations peut-il nier ses attaches terrestres ?

Dans le second groupe d'associations, les éléments, les images aquatiques dominent, mais le brouillard, la boue, l'étang, le marécage, y voisinent avec la pluie, la source et le jet d'eau. Une seule phrase de Christian illustrera ce que le symbole peut inspirer à une imagination dynamisée par un élan d'affranchissement de la pesanteur : « … C'est étrange... je vois maintenant un vol de libellules... des libellules dont le corps est... le Grand Hôtel de B... elles n'iront pas loin... c'est tellement lourd !... » Un rêve de légèreté lesté d'un tel poids expose on ne peut plus clairement la puissance du désir d'arrachement aux servitudes de la terre mais renvoie cruellement à la tâche à accomplir : le travail d'approfondissement. La libellule est un insecte. L'insecte, c'est avant tout le pouvoir de métamorphose et la métamorphose est inséparable de la magie. Rêver l'insecte peut trahir le refus de l'effort d'analyse, l'espoir du patient de trouver une issue magique à s problématique.

Mais la libellule - cette fée qui fréquente aussi volontiers les eaux claires que les eaux troubles - exprime souvent la réalité d'une dynamique de transformation dont bénéficient ceux qui placent leur confiance dans le cheminement de l'imaginaire. Si la magie peut se définir comme les effets visibles d'une cause insaisissable, la métamorphose psychique réalisée à travers la séance de rêve éveillée mérite bien le qualificatif de magique. Avant de revenir à cette libellule qui sauve, qui montre à l'âme les chemins de sa liberté, une séquence du quatorzième scénario de Gilles va rendre évidentes les multiples ambivalences du symbole. « … Je vois un feu... et, devant ce feu, il y a des branches... et le dessin de ces branches sèches, sur le fond orange-jaune du feu, ressemble à une aile de libellule, très grande et très belle, avec des couleurs très belles aussi... je vois sa tête... ses yeux, avec toutes ces facettes, qui me regardent... cette bouche d'herbivore... ses mandibules, orange ou rouge... on dirait qu'il y a du sang dessus... en fait, c'est une carnassière... mais elle a quand même l'air très pacifique ! Elle est un mélange de... souplesse et de rigidité de... ah ! Oui c'est ça !... Je vais m'asseoir dessus et me laisser emporter par elle... c'est vivant mais... c'est vivant.. c'est beau...mais !... Y a pas un point de contact... le seul point de contact possible serait le regard et elle n'a pas de regard... on dirait vraiment un être mécanique... très beau, dont on sait qu'il est vivant, mais qui fait mécanique. Toutes les parties de son corps sont dures... comme une tôle de voiture... c'est articulé... la seule façon dont elle peut nous signale quelque chose, c'est pas son vol... »


La mécanique et le vivant, le rigide articulé et la souplesse, les branches sèches et le feu, les mandibules carnassières et l'attitude pacifique... autant d'expressions du corps et de l'âme, du temps séquentiel et de l'éternité.

Car la libellule, par son long corps articulé, s'apparente aux nombreux symboles qui parlent de la rythmique temporelle et de la durée sans limite. Un rêve de Jacqueline, beaucoup trop long pour être repris ans et article, ne comporte pas moins de quinze mages différentes exprimant ce rapport, dont la libellule. Le rêveur emporté sur le dos de la libellule est toujours quelque peu à la recherche de la source du temps, c'est-à-dire en voie de réaliser l'harmonisation de son besoin d'absolu et de son désir d'accomplissement terrestre. Bien des rêveurs – bien des rêveuses surtout - rétablissent une relation heureuse à l'image maternelle en se confiant à ces ailes magiques. Une belle séquence du troisième scénario de Véronique illustre l'ampleur de la dynamique créatrice que peut mettre en œuvre un insecte d'apparence si frêle : « … J'ai franchi le muret et je suis entrée dans la vigne. Elle me recouvre complètement... je suis devenue si petite ! Ça fait comme une immense forêt et c'est assez joli parce que les feuilles sont jaune et rouge... c'est la vigne en automne... et je continue à marcher dans le sillon... alors, là, je suis vraiment minuscule... et, à un moment, je me trouve nez à nez avec une libellule... qui est beaucoup plus grande que moi. Elle a l'air sympathique... je monte dessus et elle s'envole... elle reste dans la vigne... on vole à travers les feuilles... on fait des tas de zigzags... on reçoit de la rosée sur la figure... enfin, c'est bien ! Et, tout à coup, elle pique vers le ciel et on sort de la vigne en crevant une feuille... c'est comme si le toit de la vigne éclatait... et on arrive en plein ciel... »

Véronique va explorer le ciel du jour, se heurter au soleil, puis atteindre le ciel de la nuit où elle ira se blottir sur la branche inférieure du croissant de lune. Le soleil et la lune, réunis par Véronique dans le même ciel, deviennent vivants et « enfin on se parle quoi ! » La libellule a joué pleinement son rôle de dynamique d'arrachement aux cloisons du système de défense et la jeune fille accomplit la double évolution de libération de son anima et d'équilibration de sa relation à chacune des deux images parentales, acceptées comme une entité lavée des biais œdipiens. Gilles soulignait dans son rêve le caractère mécanique de l'insecte, dont le corps évoquait pour lui une tôle de voiture. Cette image peut être rangée parmi bien d'autres visions de libellules en or, en fer forgé, en cristal. Dans presque toutes les séquences où apparaît la libellule, on relève des images qui soulignent l'opposition entre la rigidité et la flexibilité, la limitation et la liberté, la pesanteur et la légèreté, l'ordre et la fantaisie. L'imaginaire manifeste une fois de plus l'omniprésence de son génie lorsqu'il s'empare de l'image de la libellule, dont la racine étymologique libella se réfère à son vol horizontal, pour réaliser les plus spectaculaires des percées ascensionnelles, comme dans le scénario de Véronique.

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Devant la libellule du rêve, le traducteur ne devra jamais oublier que ce puissant agent de la dynamique d'évolution est en lui-même porteur de profondes ambivalences. Insecte, la libellule peut dénoncer une certaine tentation du patient de se dérober à l'effort d'approfondissement. Mais elle témoigne aussi de son renoncement à la tyrannie du rationnel, de son adhésion à l'influence créatrice de l'image. La libellule est, jusqu'à l'excellence, un symbole de force de transgression. Image de l'eau et de l'air, elle est peut-être l'une des plus fortes représentations de l'anima, de l'âme, de la vie. Il y a toujours coïncidence entre l'apparition de la libellule et une avancée vers l'intégration par le rêveur, homme ou femme, de la part féminine de sa psyché. Aucune psychologie n'est assez rigide pour ne pas s'assouplir devant un vol de libellule. Aucun corps n'est assez inerte pur ne pas s'animer à la vision de ses ailes. Aucun système intellectuel de défense n'est assez fermé pour ne pas entendre l'appel magique de cette fée des eaux.

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Mythologie :


Jean-Loïc Le Quellec :




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Littérature :


Honoré de Balzac, dans Eugénie Grandet (1834) comme dans ses autres romans, excelle dans l'art du portrait :

"Mademoiselle d'Aubrion était une demoiselle longue comme l'insecte, son homonyme ; maigre, fluette, à bouche dédaigneuse, sur laquelle descendait un nez trop long, gros du bout, flavescent à l'état normal, mais complètement rouge après les repas, espèce de phénomène végétal plus désagréable au milieu d'un visage pâle et ennuyé que dans tout autre. Enfin, elle était telle que pouvait la désirer une mère de trente-huit ans qui, belle encore, avait encore des prétentions."

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Georges Sand, dans une pièce intitulée Le Diable aux champs (1869), met notamment en scène une petite troupe de baladins qui aime s'exprimer par métaphores :


SCÈNE XIII (3e partie)

En bateau

MAURICE, DAMIEN, EUGÈNE.


[...] EUGÈNE. — Alors regardez, ô entomologistes de mon cœur, cet aimable agrillon ou cette diaphane libellule azurée qui voltige autour de ma rame ; je ne sais pas son nom, peu importe ! j’appelle ça, en latin, une demoiselle. MAURICE. — Eh bien ?

EUGÈNE. — Suivez ses mouvements. Chaque coup que la rame frappe sur l’eau y creuse un petit abîme où cette délicate créature trouverait la mort ; elle se préserve bien d’y tomber, et d’une aile sûre et légère elle plane au-dessus, sans frayeur et sans grimace.

DAMIEN. — Est-ce à dire que la vertu est brave et calme ? C’est un peu tiré par les cheveux !

EUGÈNE. — Eh bien ! suivez-la de l’œil dans sa course gracieuse et folâtre, la demoiselle de mes rêves !

DAMIEN. — Fi ! la voilà qui flaire un rat mort !

EUGÈNE. — Non pas ! Elle le regarde, elle verse quelques larmes sur le cadavre de l’infortuné, et puis elle va chercher une fleur pour s’y balancer aux zéphyrs du soir. Elle a vu l’immondice, elle ne l’a ni insultée, ni maudite. Elle plaint le rat qui se noie ; seulement elle ne se posa pas dessus. Telle est la véritable innocence !

MAURICE. — Passons ! passons !

EUGÈNE. — Comment, passons ! Cette comparaison-là ne vaut rien, peut-être ?

MAURICE. — Si fait ! si fait ! C’est l’objet de ta comparaison qui pue la rage.

EUGÈNE. En effet, je sens l’infection du vice. Ô rats insensés ! vous folâtrez au bord de l’onde trompeuse, et puis vous y tombez ! et vous répandez la pestilence sur les rivages embaumés de notre jeunesse ! Tel est le sort…

DAMIEN. — Assez de comparaisons ! rame plus vite !

 

Jules Renard nous propose dans ses Histoires naturelles (1874) de petits portraits ou historiettes relatives aux animaux les plus communs mais pourtant tous plus étonnants les uns que les autres.


La demoiselle

Elle soigne son ophtalmie.

D’un bord à l’autre de la rivière, elle ne fait que tremper dans l’eau fraîche ses yeux gonflés.

Et elle grésille, comme si elle volait à l’électricité.

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Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque la Libellule à plusieurs reprises :

16 septembre

(La Bastide)


Sur la terre brune où rampent les ipomées, la libellule cancellée à fait halte, transparence absolue. Ses ailes sont de verre et ses yeux en faisceaux d'une profondeur infinie. Son abdomen bleu pâle, aux bordures fumées de soufre, paraît de la substance de l'atmosphère.

Je sens peser sur moi toute la glaise Homo sapiens.

[...] 4 octobre

(La Bastide)


Un abdomen de turquoise et d'opale ; quatre ailes de verre amoureuses du soleil ; et deux yeux hémisphères couleur de pomme acide ; la libellule déprimée s'est posée sur un piquet du jardin.

Octobre est, à mon avis, le mois des libellules. Si je devais recomposer le calendrier (Fabre d'Églantine de l'An 01 de l'Écologique), je rebaptiserais :


Janvier : Narcisse tazette

Février : Crocus versicolore

Mars : Iris sisyrinque

Avril : Ophrys bécasse

Mai : Lézard ocellé

Juin : Lis orangé

Juillet : Ancolie des Alpes

Août : Papillon Apollon

Septembre : Amanite tue-mouches

Octobre : Libellule déprimée

Novembre : Corneille noire

Décembre : Mésange charbonnière


J'aurais, par exemple, commencé ce journal le 5 amanite tue-mouches, et nous serions aujourd'hui le 4 libellule déprimée.

[...] 5 octobre

(La Bastide)


Ailes de lumière, abdomen de jade orné de lunes rousses : une grande aeschne bleue est entrée dans la maison. Elle vole vers la bibliothèque. Elle se pose sur le Précis de botanique à couverture rouge de H. des Abbayes et col. (Masson, Paris, 1963). A vingt centimètres près, elle avait sous les tarses Les Libellules de Paul A. Robert (Delachaux et Niestlé, Neuchâtel/Paris, 1958) : la boucle était bouclée.

Je la saisis, palpitante. Je vois, dans la profondeur de ses yeux pierres d'étoiles, s'écrire en hiéroglyphes et en runes étranges toute la mathématique du Cosmos. C'est peu de dire que je n'y comprends rien.

J'en sors assommé par mon ignorance.

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