Étymologie :
CIGOGNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. cigogne « tuyau de cuir en forme de levier servant à tirer l'eau du puits » (Gloses de Raschi ds Lévy Trésor, p. 54) ; 2. 1113 zool. cigogne (FEW t. 2, p. 665a, sans réf.) ; 1121 ciguigne (Ph. Thaon, Best., 2632 ds T.-L.). 1 et 2 prob. empr. à l'a. prov. cegonha « id. » (Pt Lévy) avec infl. du lat. ciconia zool. (Pline ds TLL s.v., 1051, 17) et terme techn. p. anal. de forme « appareil à puiser l'eau [fait d'une longue perche montée sur pivot] » (Isidore, ibid., 1051, 69).
Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Ciconia ;
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Zoologie :
Hugues Demeude, dans Les Incroyables Pouvoirs de la Nature (Éditions Arthaud, 2020) rappelle combien la nature est inspiratrice de découvertes multiples :
Avec sa machine volante inspirée d'une chauve-souris, Léonard de Vinci a ouvert une voie qui atteinte aujourd'hui sa pleine maturité : celle en effet, pour nos machines et engins inventés par les scientifiques, de la mobilité bio-inspirée.
Les exemples récents sont nombreux : [...] la mise en place de winglets (sorte d'ailettes) en forme de triangle au bout des ailes des avions, dispositif imaginé par l'Institut de bionique de Berlin après avoir observé l'élasticité de l'aile de la cigogne lorsque les courants d'air deviennent très forts.
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Croyances populaires :
Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses: qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :
HALPHAS, Grand comte des enfers. Il paraît sous la forme d'une cigogne, avec une voix bruyante. Il bâtit des villes, ordonne les guerres et commande vingt-six légions.
Selon Grażyna Mosio et Beata Skoczeń-Marchewka, auteurs de l'article "La symbolique des animaux dans la culture populaire polonaise, De l’étable à la forêt" (17 Mars 2009) :
"Une position non questionnée d’oiseaux extraordinaires, “divins”, était occupée par les cigognes. On croyait qu’elles possédaient de nombreux attributs humains, et on tirait quelquefois leur provenance de l’homme, tels que l’organisation de la famille des cigognes, ou leur comportement social (Kolberg 1962b : 138). On leur attribuait le pouvoir de distinguer le bien du mal : “si quelqu’un dans le cadre de ce siège où les cigognes ont leur nid commet un acte infâme, on infère qu’elles l’apprendront et n’y viendront plus jamais habiter” (Kolberg 1962b : 137). Les paysans se comportaient avec une grande bienveillance à leur égard, en faisant leur possible pour les inciter à tresser leur nid sur leurs maisons. Dans certaines régions on cuisait même pour leur arrivée des pains spéciaux, appelés dans le nord-est de la Pologne “cigognes” ou busłowe łapy - pattes de cigognes (Zadrożyńska 1985 : 27-28). Ce fut certainement autrefois un genre d’offrande, destinée à gagner la bienveillance de ces oiseaux. Leur présence devait attirer sur les habitants de la ferme la bénédiction, l’abondance et la protection contre le mal. Tuer ou faire du mal à une cigogne était considéré être un délit grave: “...qui tuerait une cigogne ou abîmerait son nid et l’arbre, attirerait sur lui les nuages et les coups de foudre” – prévenait-on dans la région de Cracovie (Kolberg 1962a : 111). On disait que la cigogne arrivant au début du printemps apportait les clés “ouvrant” la terre et “libérant” les plantes (Kowalski 1998 : 32). C’est pourquoi l’une des figures qui apparaît parmi les personnages déguisés faisant le tour des maisons pendant les fêtes de Noël ou le carnaval est souvent la cigogne. Le rôle de ce masque est de stimuler les forces vitales de la nature encore en sommeil et d’assurer de bonnes récoltes. L’importance de ces oiseaux en tant que symbole de la fécondité se manifeste également dans les présages matrimoniaux: voir une cigogne apparaissant au printemps augure le mariage aux jeunes filles. Actuellement on dit que l’arrivée des cigognes peut signaler la grossesse, et on raconte encore aux petits enfants qu’ils ont été apportés par une cigogne. Cet oiseau tenant un bébé dans son bec est une image populaire figurant par exemple sur les cartes de vœux envoyés à l’occasion de la naissance d’un enfant. En tant qu’êtres médiateurs, elles étaient des augures précieux. D’après le moment et les circonstances de leur arrivée, ainsi que du comportement des oiseaux dans leurs nids on prévoyait le temps, l’abondance, la santé. “Qui a vu au printemps en premier une cigogne en vol, c’est un bon signe – qui a vu une cigogne assise, aura une mauvaise année” (Kolberg 1962b : 137). Le fait de jeter un œuf du nid par la famille de cigognes annonçait une bonne récolte, jeter un poussin – la famine et de mauvaises récoltes (Kolberg 1962a : 111). On leur imputait aussi des facultés thérapeutiques, puisqu’elles séjournaient dans l’au-delà, libre de toute maladie et non éphémère. Grâce à leurs longues pattes rouges, elles étaient très efficaces dans les maladies des jambes : “si tu vois la première cigogne en position debout, c’est mal, parce que tu vas avoir mal au pieds (...). Mais si tu la vois en vol, c’est un bon signe, tout aussi bien pour ta santé que pour tes pieds” (Kolberg 1964a : 177) – croyait-on dans la région de Chełm.
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Symbolisme :
Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :
Dans les contrées où cet oiseau s'établit, il a presque toujours été l'objet du respect, de la vénération des habitants, culte qui fut poussé quelquefois si loin, que dans certains pays on condamnait à l'amende, à la prison, à la mort même, celui qui attentait à sa vie. A beaucoup d'égards cet animal mérite la distinction dont il est l'objet c'est un symbole de l'amour paternel et maternel ; ainsi que l'ibis le fait en Egypte, la cigogne délivre les localités qu'elle habite des reptiles nuisibles qui s'y trouvent ; enfin, la croyance populaire lui attribue de défendre l'honneur du mari, en attaquant vigoureusement à coups de bec et d'ailes les adorateurs de sa femme. On prêtait aussi jadis à la cigogne un penchant philosophique que l'abbé Salgues combat en ces termes : « Quelques naturalistes ont dit qu'elle ne s'établissait que dans les Etats libres. Cette idée n'a pu naître que dans une tête républicaine ; et, pour en montrer la fausseté, il suffit de savoir que nulle part les cigognes ne sont plus fréquentes qu'en Egypte : or, le régime turc n'est pas assurément le régime de la liberté. »
Entre les cigognes et l'espèce humaine, dit M. Gratien de Semur, il existe une sorte de similitude assez singulière. Les cigognes se divisent en deux espèces : l'espèce nègre et l'espèce blanche. La première est sauvage, amoureuse des lieux déserts, des marais solitaires, et se plaît seulement dans a profondeur des bois, fuit les villes et tout ce qui sent la civilisation. Les cigognes blanches, au contraire, s'établissent dans nos villes populeuses, se montrent dans les rues, sur les places publiques, semblent plutôt rechercher qu'éviter le voisinage de l'homme, et choisissent les toits de nos maisons pour y construire leurs nids. Non seulement la cigogne blanche partage avec l'hirondelle le privilège de nous annoncer le retour du printemps, mais on en raconte des choses merveilleuses et qui toutes lui font le plus grand honneur. Emblème du bonheur et de la concorde, elle aime la paix et la tranquillité. Elle vit en ménage, et soumise aux chastes lois de la fidélité comme le firent autrefois Philémon et Baucis. Sa tendresse pour ses enfants est telle, qu'elle mourra, s'il le faut, auprès d'eux plutôt que de les abandonner si elle ne peut les emporter, ainsi qu'on en a vu un exemple lors de l'incendie qui dévora la ville Dept en Hollande. Ce dévouement de la maternité n'est point méconnu par les enfants. Les jeunes cigognes soignent les vieilles et leur apportent leur nourriture quand l'âge ne leur permet plus de l'aller chercher. Les cigognes blanches sont susceptibles de reconnaissance envers l'homme, et l'on sait le bon office que l'une d'elles rendit à un des loups de la Fontaine. On raconte qu'à Vesel, une cigogne fut si satisfaite des bons procédés de son hôte, qu'un jour elle lui rapporta une branche toute verte de gingembre ; une autre, courroucée de la conduite que tenait une dame en l'absence de son mari, s'en prit à l'amant de la dame et lui creva les yeux. La vertueuse cigogne était indignée d'une action inconnue chez ses pareilles.
Ces faits sont racontés avec beaucoup d'autres par Johnston dans son livre des oiseaux merveilleux, et , malgré cela, il ne faut pas hésiter à les ranger au nombre des inventions amusantes, et, en même temps, il faut éviter de détruire les cigognes parce qu'elles font la guerre aux serpents dont elles se nourrissent. Peut-être est- ce ce qui avait engagé les Egyptiens à faire de la cigogne l'objet de leur culte.
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Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée, Robert Laffont : 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheebrant, on peut lire que :
"Bien que le Lévitique (11, 18-19) la qualifie d'immonde, la cigogne est très généralement un oiseau de bon augure. Elle est un symbole de piété filiale, car on prétend qu'elle nourrit son père vieillissant. On assure, en certaines régions, qu'elle apporte les enfants ; ce qui pourrait n'être pas sans rapport avec ses mœurs d'oiseau migrateur, son retour correspondant au réveil de la nature. Mais, dans la même perspective et pour la même raison, on lui prête le pouvoir, par son seul regard, d'être cause de la conception. On le dit semblablement, en Chine, du héron.
Le héron blanc est l'hiéroglyphe toltèque d'Atzlan, l'Atlantide, l'île primordiale. Le héron, la cigogne, l'ibis sont des oiseaux destructeurs de serpents. Ils sont donc les adversaires du mal, des animaux anti-sataniques, et en conséquence des symboles du Christ. Dans l’Égypte ancienne, l'ibis était un aspect de Thoth, personnification de la Sagesse, et le phénix, symbole du cycle solaire et de la résurrection, pourrait bien avoir été le héron pourpré. L'attitude de ces oiseaux, dressés immobiles et solitaires sur un seul pied, évoque naturellement la contemplation.
En Extrême-Orient, et notamment au Japon, la cigogne se confond aisément avec la grue, et apparaît comme un symbole d'immortalité.
Elle est tout au moins le symbole le plus courant de la longévité. On lui prête le pouvoir d'atteindre un âge fabuleux. Mais alors qu'elle arrive à six cents ans, elle ne mange plus, se contentant pour vivre de boire ; après deux mille ans, elle devient toute noire. Elle est, avec le lièvre et le corbeau, un animal cher aux alchimiste taoïstes.
L'opposition du héron au serpent comme du feu à l'eau se retrouve dans les croyances populaires du Cambodge : le héron amène la sécheresse ; perché sur la maison, il en présage l'incendie."
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Marianne Mesnil dans son article d'introduction intitulé “PRESENTATION : Mais d’où Viennent Donc Les Enfants ?” (Civilisations, vol. 37, no. 2, Institut de Sociologie de l’Université de Bruxelles, 1987, pp. 13–33) parle des cigognes comme de psychopompes à rebours :
[...] Nos traditions populaires nous ont familiarisés avec ces figures bienveillantes, fées ou animaux-guides qui aident le héros à rejoindre les espaces de l'ailleurs. Et la littérature antique n'est pas avare en Pégase et autres psychopompes chargés de mener les âmes défuntes vers leurs nouvelles demeures. De la même manière on peut parler de véritables psychopompes de la vie : dans les traditions d'Europe, le plus familier d'entre eux n'est autre que la cigogne !
L'oiseau du bout du monde... Oiseau migrateur et familier de nombreuses régions d'Europe, la cigogne vient toujours d'ailleurs pour s'établir à proximité des hommes (sur les cheminées précisément, ces voies de pénétration de l'Autre Monde, comme en témoignent de nombreux contes populaires). Dans les Balkans, l'on pense que jadis (ou ailleurs) la cigogne était (est) un être humain qui s'est métamorphosé en oiseau. En Bulgarie, elle habite l'espace mythique bout du monde (kraj-svet), là où la terre et le ciel se rejoignent. (Gueorguieva).
Nous étonnerons-nous dès lors que dans ces régions du Sud-est européen, une même date du calendrier populaire fête à la fois le retour des cigognes et les nouveaux-nés ? (Popova). La Saint-Quarante, fête des Quarante Martyrs, célébrée le 9 mars, est l'occasion d'offrir des petits pains dont le nom comme celui de la fête, signifie tantôt jeunes enfants (Bulgarie), tantôt jeunes mariés (Serbie), et qui, en Roumanie, sont offerts... pour l'âme des morts.
Naître dans les choux... A côté de ce médiateur ouranien que constitue la cigogne, les traditions d'Europe connaissent encore une autre figure qui ménage une voie de passage entre deux mondes : elle est cette fois de type chtonien, c'est le chou.
Un temps pour naître... Entre les mouvements migratoires de la cigogne et le cycle de végétation du chou, l'Europe déroule la série de ses métaphores sur la naissance.
Mais derrière ces images, se laisse deviner un calendrier des naissances idéales, un modèle préférentiel qui indique qu'il existe un temps pour naître. En effet, si comme on l'a vu, les passages entre deux mondes ne peuvent pas avoir lieu n'importe comment, une attention particulière portée aux cycles saisonniers nous indique que de tels passages ne peuvent pas non plus s'effectuer n'importe quand. [...]
La Saint-Quarante, à la fois fête des serpentaux et des nourrissons, tous deux qualifiés de suceurs, pourrait vient signifier la date idéale d'arrivée des nouveaux-nés conçus neuf mois plus tôt, c'est-à-dire aux fêtes du solstice d'été...
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Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), la chouette effraie répond aux caractéristiques suivantes :
Points clés : Naissance et communication non verbale.
Cycle de puissance : toute l'année.
la cigogne est un des symboles les plus anciens et les plus puissants d'une nouvelle naissance. En Chine, il avait une signification similaire à celle de la grue. On pensait aussi jadis que cet oiseau était consacré à la déesse romaine Junon - la déesse du foyer, des enfants et de la fidélité familiale. La cigogne a également été associée aux traditions les plus anciennes autour du christianisme. Une des premières histoires de ce type que j'ai pu entendre dans mon enfance, racontait qu'une cigogne avait volé en cercle autour de la croix pour dispenser sympathie et force à Jésus.
La cigogne a même été considérée comme un parent proche de l'humanité. Dans certains contes de fées et légendes, elle est capable de prendre de temps en temps une forme humaine. Il a été dit que lorsqu'elle était blessée, elle versait des larmes humaines.
La cigogne était un échassier. Elle a de longues pattes qui lui permettent de progresser dans les eaux basses des rivages. De tels secteurs étaient souvent considérés comme des entrées vers le royaume des fées. Cela reflète aussi une connexion avec les émotions de la symbologie de l'eau créatrice. Les cigognes peuvent nous aider à comprendre nos émotions et à apprécier dans sa plénitude le processus de la naissance.
La cigogne est connue pour son dévouement à l'endroit de ses petits. Elle est un parent très attentionné et protecteur. Cette caractéristique permet d'autant mieux de comprendre le lien entre la cigogne et la déesse romaine Junon. Normalement, les cigognes retournent chaque année dans le même nid et élèvent donc toujours leurs petits dans le même « foyer ».
En soi cela fournit des éléments essentiels sur le rôle de la cigogne dans votre vie. Avez-vous besoin de retourner chez vous ? De retourner à vos bases, à vos fondamentaux ? Accordez-vous assez d'attention et/ou de soin à l'enfant qui est en vous ? Avez-vous coupé tout lien avec vos racines familiales ? Prenez-vous le temps de nourrir et d'entretenir les projets et activités auxquels vous avez donné naissance dans votre vie ?
On a toujours considéré comme un signe auspicieux la vue d'une cigogne ou de l'avoir pour totem. Elle est un symbole de nouvelle naissance dans votre existence. Elle indique qu'à un certain niveau, votre vie se régénère, et que vous allez avoir des opportunités d'éveiller un nouveau sens de la joie et de l'espérance. Dans le folklore traditionnel, une cigogne volant au-dessus d'une maison signalait qu'une naissance était en route.
La cigogne n'a pas vraiment de voix pour communiquer. Elle exécute des postures, des mouvements et des danses complexes à des fins particulières. Elle fait aussi claquer son bec, se pavane et bat des ailes - toute posture ayant une signification. Ces dispositions relient la cigogne au anciens mystères de danses sacrées.
La danse est un moyen de réveiller les fores et énergies primordiales C'est encore un moyen de relier d'autres dimensions au physique. La cigogne détient l'ancienne connaissance de la danse sacrée,, et particulièrement celle des danses de fertilité. En tant que totem, elle peut vous apprendre à éveiller votre propre fécondité dans tous les secteurs de votre vie par le mouvement et l'activité - plutôt que par les mots. Elle vous expliquera comment utiliser les hochets et les tambours pour activer et aider le réveil de votre fertilité et de votre créativité.
La cigogne peut vous indiquer où vous avez besoin de concentrer vos mouvements pour obtenir la plus grande réussite et où vos rythmes sont à l'arrêt et/ou entravent votre développement. Cet oiseau totem pourra vous montre comment invoquer la plus grande énergie par l'exécution d'une danse correcte. La cigogne vous apprend que les énergies ne sont pas tant créées par la danse qu'invoquées et stimulées à travers elle. Enfin, elle vous enseignera comment transcender les conditions présentes par la danse sacrée, et créer l'opportunité d'une nouvelle naissance.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
Les Anciens attribuaient à la cigogne, consacrée à Junon, le don de voyance. Pendant le siège d'Aquilée, Attila, pour remonter le moral de ses troupes face à la résistance romaine, utilisa le départ des cigognes de la ville, en disant à son armée : « Voyez, ces oiseaux qui connaissent l'avenir abandonnent la ville sur le point de périr et les maisons vouées à une destruction prochaine ». Les soldats, rassurés sur leur sort, prirent d'assaut Aquilée qu'ils incendièrent. des siècles plus tard, en août 1953, juste avant le tremblement de terre qui allait ravager le centre de la Grèce, on remarquait l'affolement inhabituel des cigognes : ce qui semble montrer qu'elles possèdent au moins, comme de nombreux animaux, une sensibilité particulière aux signes avant-coureurs des séismes.
Cet oiseau très utile qui ange les petits animaux nuisibles et les reptiles est considéré comme bénéfique et de bon augure, même si le Lévitique le qualifie d'« immonde » (11, 18-19). La cigogne est bénie depuis qu'elle a volé autour de la croix du Christ en témoignage de la sympathie, cirant même d'après une légende danoise : Styrk ham ! (« Donnez-lui de la force ! »). Les Chinois la vénèrent car elle conduit, selon eux, l'âme des morts au paradis : c'est ce qui ressort en tout cas de la tradition de poser devant la maison d'un défunt, vingt et un jours après le deuil, trois grands oiseaux en papier en forme de cigogne. Dans certains pays arabes, on dit en outre que l'oiseau se rend tous les ans à La Mecque.
Emblème de piété filiale, d'amour paternel et maternel car elle n'abandonne jamais ses vieux parents et n'hésite pas à mourir pour ses petits, elle continue à être attachée à la naissance, le folklore lui attribuant souvent le rôle d'amener les nouveau-nés, « ce qui pourrait n'être pas sans rapport avec ses mœurs d'oiseau migratoire, son retour correspondant au réveil de la nature ». En effet, la cigogne, à l'image de l'hirondelle, amène avec elle le printemps car elle n'apparaît que lorsque le temps est doux. On dit en Alsace :
Cigogne à Saint-Barthélemy,
Un doux hiver nous est promis.
Des cigognes qui volent au-dessus d'un maison annoncent une naissance et, selon une croyance européenne, si un couple voit un couple de cigognes, un enfant ne saurait tarder. On affirme même, dans certaines régions, que son regard seul provoque la conception.
Elle est aussi l'emblème du bonheur et de la paix et on a longtemps cru qu'elle préservait des incendies la maison où elle trouvait refuge. Aujourd'hui on prétend surtout qu'un couple de cigognes amène chance et tranquillité pour toute la maisonnée. De plus, une cigogne qui fait son nid sur la cheminée d'une maison promet au chef de famille richesse et longue vie (en vertu de son exceptionnelle longévité : deux mille ans !). Oiseau toujours reconnaissante de la sympathie qu'elle peut inspirer, elle veille à la paix des ménages et à l'honneur des maris en donnant des coups de bec aux femmes tentées par l'adultère. Elle ne fait là que reproduire les bonnes mœurs qui règnent dans son espèce : celle qui trahissait son mâle était punie, parfois de mort, par ses congénères, soutenait-on au Moyen Age.
Dans le nord de l'Allemagne, un jeune fille qui voit la première cigogne du printemps sera mariée dans l'année si l'oiseau vole, sera bientôt marraine s'il est debout, mais cassera quelque chose si la cigogne claque son bec. En Allemagne toujours, des cigognes qui volent au-dessus ou autour d'un groupe de personnes sont pour l'une d'elles un présage de mort. Cette superstition, qui va à l'encontre de tout le folklore de la cigogne, peut trouver sa source dans le symbolisme. La cigogne, qui comme le héron aime l'eau, représente le « ciel pluvieux, le ciel d'hiver ou obscur. [Elle] personnifie le ciel funèbre, le ciel où le héros céleste, c'est-à-dire le soleil, est mort ». En Suisse, si ces oiseaux désertent leur nid pour se réfugier dans les arbres des champs, ils annoncent la guerre.
Voir une cigogne en songe l'été signifie un prochain cambriolage ; en hiver, ce rêve prédit une tempête qui pourrait provoquer quelques pertes.
Selon une croyance du XVIe siècle, manger un cigogneau évite pendant un an d'avoir les yeux chassieux. Chez les Anglo-Saxons, porter au bras droit le cœur d'une cigogne victorieuse dans un combat, enveloppé dans la peau du vautour ou de l'aigle vaincu, et sur lequel on écrit « parce que j'ai vaincu mes ennemis », rend invincible et victorieux, tant dans la guerre que dans n'importe quelle querelle. En Allemagne et en Europe centrale, le sang de l'oiseau apporte vitalité et pouvoirs surnaturels.
Tuer cet oiseau pacifique n'en attire pas moins le malheur et était même puni de mort dans l'Egpte ancienne et en Thessalie où les cigognes étaient particulièrement vénérées. Le culte qu'on leur vouait dans ces civilisations dément formellement une croyance assez répandue à l'apparition des républiques modernes que « les cigognes ne s'établissaient que dans les Etats libres ».
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) :
"Elle vole haut, très haut même, la cigogne. Ainsi, l'espèce qui vient de Sibérie et se dirige vers l'Inde survole les plus hauts sommets de l'Himalaya à plus de 6 000 mètres d'altitude ! Cet oiseau est ce que l'on appelle un échassier, c'est-à-dire qu'il est pourvu de longues pattes, d'un long cou et, souvent, d'un long bec aussi. C'est donc un superbe oiseau migrateur, au plumage blanc et noir, avec en effet un long bec rouge, qui vit l'hiver en Afrique centrale et australe et vient l'été soir en Inde, comme nous l'avons déjà dit, soit en Europe, soit dans les pays du Moyen-Orient, selon les espèces.
Les cigognes n'hésitent pas à venir nidifier dans les villages, sur les toits des maisons et, parfois même, au sommet des cheminées. Du moins c'est ce qu'elles faisaient par le passé. Car, signe des temps modernes et comme de nombreux autres oiseaux migrateurs, elles ont de plus en plus tendance à déserter les villages d'Europe où elles étaient pourtant familières.
Que ce soit en Europe ou en Asie, la cigogne fut toujours considérée comme un oiseau de bon augure, symbole de fécondité, de bonheur filial, de richesses et, bien sûr, de conception. En effet, de par le monde, de nombreux contes et légendes en font la bonne messagère qui annonce une naissance, quand elle n'est pas tout simplement celle qui apporte un enfant qui vient de naître, dans un linge qu'elle tient au bout de son long bec. Pour les Romains, elle était une représentation de Junon, l'épouse de Jupiter, c'est-à-dire ce qu'était Héra pour Zeus dans la mythologie grecque. Elle était ainsi une personnification du grand principe féminin."
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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française : Éditions Véga, 2006) :
"Guide d'interprétation
En tant que symbole onirique : Naissance - Enfants - Fidélité - Maison - Chance - Danse - Parentage.
En tant que gardien ou protecteur : Protège les nouveau-nés - Préserve des fausses couches.
En tant que guérisseur : Favorise une grossesse saine - Seconde la thérapie par la danse.
En tant qu'oracle ou augure : Entretenez vos projets créatifs-; Explorez la danse.
Mythes et contes
La cigogne st sacrée pour la déesse romaine Junon, protectrice de la maison, des enfants et de la famille.
Si la cigogne est votre animal de pouvoir
Vous vous intéressez au bien-être des enfants. Non seulement vous avez des enfants, mais votre travail vous en rapproche - enseignant, assistant social, pédiatre. Vous connaissez l'importance du don de la vie, que ce soit un enfant, une idée ou un effort créatif. Votre autre grand intérêt est la danse, activité sacrée en ce qui vous concerne. En dansant, outre vous amuser, vous accédez au pouvoir de vos émotions les plus profondes. Troublé, vous préférez trouver la réponse à vos problèmes à travers le mouvement et la sagesse du corps. Celui-ci, ainsi que vos émotions, en informent votre mental. La danse vous permet aussi de communier avec le Divin.
Demandez à la cigogne de vous aider
à rentrer pour guérir de vieilles blessures
à être une meilleure figure parentale.
Accéder au pouvoir de la cigogne en
réorganisant votre "nid" afin de le rendre plus confortable pour votre famille
apprenant la danse.
La légende selon laquelle les bébés sont apportés par la cigogne a pour source le soin dont cet oiseau entoure ses petites. S'il y a des enfants dans votre entourage, soyez à l'écoute de leurs besoins et intérêts et exaucez-les.
Élément : Air."
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Selon Anton Serdeczny, auteur d'un article intitulé "« Le bec de la cigogne » Déchiffrement de l'héritage d'un mythe", (paru dans la revue Etudes rurales, 2011/2 n°188, p. 205-221) :
[...] Dans les ouvrages qui traitent des représentations alsaciennes de la cigogne, deux thèmes (a et b) et une interprétation (c) reviennent régulièrement. Une très ancienne représentation lie les enfants à naître à l’eau souterraine : des points d’eau, plus spécifiquement des puits ou des fontaines – les Kinderbrunnen (littéralement « puits à enfants ») –, contiennent les âmes des futurs nourrissons (a). Second thème : celui du nourrisson apporté par une cigogne qui le tient dans son bec, et qui quelquefois le glisse dans la cheminée (b), thème que l’Alsace partage avec d’autres contrées. Lorsqu’ils datent l’apparition de ce thème dans cette région, la plupart des auteurs la font remonter au rattachement de l’Alsace Lorraine à l’Allemagne (1870-1871). Les deux thèmes (a et b) se rejoignent dans celui de la cigogne qui va pêcher les âmes à naître au fond des puits pour les porter aux hommes, motif que l’on attribue à la rencontre, en 1870, de la vieille tradition germanique (la cigogne psychopompe) avec la tradition proprement alsacienne (les puits à enfants). De façon unanime on a vu dans le bec rouge de la cigogne un symbole phallique, auquel correspond naturellement la métaphore de la matrice à travers la cheminée et le puits (c).
Une rencontre inattendue avec un récit ornithologique merveilleux, que nous livre avec beaucoup de sérieux un ouvrage médical du XVIII e siècle, m’a conduit à remettre en cause le rapprochement phallus-matrice (c) et à me demander si les deux motifs « germano-alsaciens » (a et b) ne participaient pas d’un ensemble plus vaste, vraisemblablement très érodé et dont l’interprétation n’est pas aisée. En exposant ici cette hypothèse, j’entends seulement proposer une autre approche du bec de la cigogne, en tant que sémiophore, c’est-à-dire porteur de sens. Mais, pour ce faire, il me faut déconstruire le cadre dans lequel cet objet nous est donné, en particulier la position que l’élite savante adopte vis-à-vis de la catégorie « populaire ».
Le bec des cigognes sens dessus dessous : Le récit ornitho-mythologique en question date du siècle des Lumières et figure dans un recueil médical portant sur la mort apparente et destiné à mettre en garde contre l’inhumation prématurée. Foisonnant d’histoires atroces d’enterrés vivants, cette « Dissertation sur l’incertitude des signes de la mort » (1742) connut un franc succès [Milanesi 1991]. Dans une édition augmentée, Jean-Jacques Bruhier, co-auteur de ce texte, approfondit la question de la réanimation, qui connut des développements sans précédent dans les deux derniers tiers du XVIII e siècle. Dans un chapitre consacré au sauvetage des noyés, il recueille dans l’histoire naturelle plusieurs récits qui évoquent la possibilité de revenir de la mort, en s’appuyant notamment sur des cas d’hibernation. Voici un de ces récits :
Jean-Baptiste Fulgose [...] atteste que Gervais Tibellerius [...] écrivit à Othon IV, qu’aiant jetté le filet pendant l’hiver dans un lac de ce pays, on avoit amené sur le rivage une grande quantité de cicognes comme mortes, qui avoient le bec fiché dans l’anus les unes des autres, & sont redevenues vivantes au moien de la chaleur. Le même Auteur ajoute qu’on en pêcha beaucoup en Lorraine près de Metz en l’année 1467, & qu’aiant été réchauffées dans des bains chauds, elles reprirent l’usage de la vie.
[...] Ce sens dessus dessous, rapprochant bec et anus, s’illustre encore dans l’attribution à la cigogne de l’invention du clystère. Ambroise Paré s’en fait l’écho :
L’usage desdits clysteres a esté inventé des cicoignes, lesquelles de leur propre mouvement naturel iette˜ de l’eau de la mer (qui pour sa salline a vertu d’irriter & evacuer) en leur siege pour s’asseller.
[...] Le questionnement s’impose d’autant plus que le rapprochement entre le bec de la cigogne et son derrière, associé à la renaissance et au printemps, évoque fortement l’univers carnavalesque. Le clystère, que personnifie l’échassier, est un objet courant du carnaval, utilisé parfois pour la résurrection de personnages mimant leur propre mort. Ces représentations sont indéniablement rattachées au souffle alvin (c’est-à-dire dirigé vers, ou provenant de, l’anus) [Gaignebet et Florentin 1974]. La danse du barbier, répandue dans toute l’Europe, illustre parfaitement cela : par maladresse, le barbier tue son client, puis il le ressuscite en lui soufflant dans le derrière avec un bâton creux, un soufflet ou un instrument apparenté. On retrouve cette danse en Pologne, en Souabe, au Pays basque et en Alsace 15. La cigogne elle-même rejoint fréquemment le cortège du carnaval, particulièrement en Europe de l’Est, sous la forme d’un homme masqué, mais les gestes qu’elle accomplit ont, pour l’essentiel, disparu sans laisser de traces.
[...] Mais on ne doit pas pour autant négliger la direction qu’indiquent les traces laissées par d’anciens systèmes de représentations : les cigognes semblent liées à un autre monde, celui qu’elles gagnent l’hiver. Plus spécifiquement, ce monde inversé est celui que cache la surface de l’eau, comme le suggère la symétrie entre oiseaux et poissons que résume l’image des cigognes pêchées au filet. À cette symétrie répond le sens dessus dessous de leur procession alvine et leur habileté à s’administrer un clystère, geste associé, dans le carnaval comme dans l’hibernation subaquatique de l’échassier, à l’idée de renaissance. Inversion, monde subaquatique et âme anale seraient ainsi intimement liés et réunis dans le symbole du long bec de la cigogne.
Le clystère et l’oiseau-poisson : Rien n’interdit, tout en sachant qu’il ne s’agit là que d’une hypothèse, d’aller un peu plus loin dans cette voie. « Contes de ma mère l’oie », « contes de la cigogne » : pour désigner les contes de fées, deux oiseaux, l’un et l’autre migrateurs.
[...] Mais c’est bien vers la mer que nous entraîne un dictionnaire, du XVII e siècle cette fois, transformant, d’une manière surprenante et presque absurde, la référence à l’oiseau apothicaire :
Poisson maritime qu’on dit se donner des clystères avec l’eau de la mer, que les Anciens appeloient Clyster.
Le lien que nous avions supposé entre le sens dessus dessous (bec-anus) et le monde inversé sous-marin (oiseau-poisson) trouve ici une confirmation frappante.
L'âge de la cigogne alsacienne : [...] Par exemple, une légende tardive (dernier quart du XIX e siècle) raconte que le puits aux enfants de la cathédrale de Strasbourg conduirait à un lac souterrain sur lequel, à bord de sa barque, un gnome à barbe blanche pêcherait les âmes des enfants avec un filet d’or. Le lien entre gnome et cigogne dans les cultures européennes (allemande et polonaise notamment) conforte l’hypothèse d’une cigogne alsacienne allant pêcher les âmes ou les recueillant auprès du nain sous la cathédrale. Cette dernière version est bel et bien attestée, mais plus tardivement. Pour la France, la linguistique nous fournit quelques indices. Le terme « gigogne » désigne une mère féconde, entourée d’enfants, représentée à l’origine par un personnage de théâtre ou une marionnette laissant échapper des bambins de ses jupes. Ce mot, dont l’étymologie est obscure, viendrait probablement de « cigogne ». Mais le lien avec le puits aux âmes reste ténu.
Dès avant le XII e siècle, le terme « cigogne » désignait, en France et en Espagne, un système de perche et de contrebalancier dont une extrémité longue plongeait au fond du puits pour en remonter l’eau, et dont la silhouette évoquait très fortement l’échassier. Le lien entre la cigogne et le puits n’apparaît dès lors ni superficiel ni uniquement lié à l’univers germanique.
L’étape suivante pourrait consister à étendre cette recherche au reste de l’Europe. Dans les représentations germaniques, on retrouve le lien entre la cigogne et l’enfantement, qui passe le plus souvent par une figure féminine : la Vierge, Holda-Holle. Dans des pays comme l’Angleterre, la Pologne, la Suisse, la Roumanie, la Bulgarie et la Belgique, l’ancienneté de la cigogne psychopompe est avérée. Pour le Danemark, Andersen nous livre une très belle déclinaison du mythe dans ses contes. Dans tous ces pays, auxquels il faudrait sans doute ajouter l’Espagne, la présence d’un oiseau aquatique et habitant près des hommes, qui revient au printemps faire son nid, offre un terrain favorable au mythe de l’oiseau psychopompe [Roque Alonso 1988]. Les données ornithologiques n’expliquent évidemment pas tout, mais il n’est pas étonnant de rencontrer le thème de la cigogne porteuse d’enfants hors de l’aire germanique.
Les cigognes et le puits alvin : Nous avons examiné deux systèmes de représentations. Le premier lie étroitement la cigogne à la notion de sens dessus dessous, par sa position (le bec dans l’anus) et par le milieu dans lequel elle évolue (air/eau). Ce qui renvoie à la renaissance de l’oiseau et de la nature (de l’hiver au printemps). Nous avons rapproché cette représentation du carnaval, où on souffle dans le derrière pour provoquer une résurrection.
Le lien entre souffle et âme conduit au deuxième système. Un mot bas-allemand désignant la cigogne pose problème aux étymologistes : « Adebar ». La désinence « bar » signifie « porteur de » ; mais « Ade » pourrait signifier « souffle » ou « enfant », peut-être même les deux si l’âme des enfants à naître est représentée, comme il est d’usage, par un souffle. La remise en cause du discours général sur le mythe alsacien de la cigogne a permis de rassembler un faisceau d’éléments montrant l’ancienneté du thème de la cigogne puisant au fond des puits les âmes des enfants à naître. Cette remise en cause a également permis de légitimer le lien entre la cigogne, la fécondité et le monde subaquatique;
[...] La cigogne qui apporte les enfants et celle qui hiberne sous l’eau a, au moins à un moment, été la même. Même si, pour une large part, ces anciens systèmes nous sont devenus étrangers, on ne peut exclure que le thème de l’âme alvine soit un élément pertinent dans l’association des âmes, du puits et de la cigogne. Le puits dans lequel plonge la cigogne en quête d’âmes à livrer n’est peut-être pas seulement la métaphore de la matrice mais peut-être aussi celle du tube intestinal d’où provient l’âme-souffle. [...]
Cependant, on peut difficilement nier la cohérence que les éléments rassemblés ici présentent avec certains rites (comme la danse du barbier) ou avec des motifs issus de traditions orales largement répandues. Le lien entre le bec de l’oiseau fiché dans l’anus et la résurrection est confirmé au XVIII e siècle par un inquisiteur, Cangiamila, qui affirme que les sages-femmes siciliennes tentent de réanimer les mort-nés en maintenant le bec d’une poule vivante dans l’intestin des nourrissons. Cangiamila rapproche cette pratique de l’hibernation des cigognes chez Fulgose.
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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), la cigogne appartient à la famille de la Beauté intérieure, au même titre que la colombe, l'abeille, la gazelle, le renard, la baleine, le cygne, le panda géant, la vache, le cerf, l'oiseau-tonnerre, le colibri, la panthère, la licorne et le dauphin.
"Beauté intérieure
Certains animaux ont un lien évident à l'élégance - c'est le cas de la colombe et de la gazelle par exemple, qui ouvrent ce chapitre. La ruche d'abeilles est une image harmonieuse de coopération humaine, et le miel symbolise la substance spirituelle. Le chant des baleines, le vol majestueux du cygne, la nature insaisissable de la panthère des neiges, l'éclat du colibri, l'esprit joueur du dauphin - tous ces animaux se rangent harmonieusement aux côtés de la colombe et de la gazelle. D'autres créatures compensent leur manque de grâce par leur caractère et leur symbolisme. Le renard vous est présenté pour son esprit vif et astucieux ; la vache, pour sa pureté ordinaire et sa douceur, tandis que la panda est une incarnation graphique du yin et du yang. en nous aidant à développer notre potentiel, tous les animaux, même le plus roublard, le plus nonchalant, ou le plus comique d'apparence, peuvent contribuer à notre beauté intérieure.
[...]
La fameuse cigogne blanche, rendue populaire par les contes et la mythologie, vit en Europe, Afrique et Asie. Au cours de leurs longs voyages migratoires, les cigognes se laissent porter par les courants thermiques ascendants, utilisant leurs larges ailes pour conserver leur énergie. L'envergue du marabout-cigogne rivalise en réalité avec celle du condor des Andes, qui peut s'étendre jusqu'à 3, 2 mètres !
Le nid de la cigogne correspond à la taille de l'oiseau, et certains ont été mesurés à plus de 2 mètres de diamètre et 3 mètres de profondeur. Les cigognes sont très fidèles à leurs nids et y reviennent chaque année. Cette loyauté est peut-être l'une des raisons pour lesquelles on les a longtemps associées à la fertilité et à l'arrivée des bébés dans de nombreuses cultures. Une autre explication pourrait être le fait qu'elles reviennent sur leurs terres de reproduction, en Pologne et en Allemagne, neuf mois après l'été, ce qui correspond à la durée de gestation chez l'homme. Ces oiseaux étaient aussi considérés comme des modèles de félicité conjugale, car l'on croyait (à tort) qu'ils s'accouplaient pour la vie. en raison de cette association à la fécondité, on encourageait les cigognes à nicher sur le toit des maisons et autres bâtiments, dans l'espoir qu'elles amèneraient fertilité et prospérité.
L'oiseau est symbole de vie nouvelle. Néanmoins, s'il s'agit de votre animal spirituel, le sens peut en être plus large que celui d'un réel bébé à naître. Métaphoriquement, une nouvelle vie correspond à un nouveau départ. Cela peut concerner des idées, alliances et associations nouvelles. Une nouvelle vie peut impliquer des pouvoirs spirituels ignorés et qui se révèlent, comme l'oisillon sortant de sa coquille. Quitter un moi (ou vie) ancien signifie en trouver un autre - loi spirituelle antique.
Les cigognes sont de merveilleux pourvoyeurs d'énergie, et si l'oiseau est votre allié spirituel, vous porterez cette même magie. La cigogne offre une certaine exubérance, un bonheur et un changement, ainsi qu'un lien fort à la famille et aux amis. Comme présage, elle peut tendrement vous inciter à vous occuper de vos enfants et de vos aînés. L'esprit de la cigogne est l'esprit de la vie elle-même.
Mot-clé : Nouvelle vie
Exercice de contemplation du pouvoir cigogne
En Orient, la cigogne est associée à la longévité et dans le taoïsme en particulier, à l'immortalité. Cet exercice ne saurait viser de si hauts sommets, mais peut vous relier à des images de vol, d'ouverture et de liberté, et ainsi constituer une bonne préparation à des projets créatifs.
Par une nuit étoilée, sortez et trouvez à l'extérieur un lieu calme et ouvert. Centrez-vous, trouvez l'équilibre et respirez profondément. Placez-vous face à l'est. Levez les bras et, ce faisant, imaginez que ce sont des ailes blanches de cigogne. Faites-le plusieurs fois en visualisant la cigogne dans votre œil mental. Vous plaçant face aux quatre points cardinaux, successivement face à l'est, au sud, à l'ouest et au nord, demandez à l'esprit de la cigogne d'être avec vous. Invoquez-le d'en haut et d'en bas. Priez l'oiseau de vous ouvrir à des idées nouvelles, de vous transformer en un flux d'énergie créative et fertile.
Placez votre corps face au sud-ouest, mais tournez la tête vers le sud-est pour localiser l'étoile la plus blanche se trouvant dans cette direction. Ouvrez votre paume gauche vers le ciel comme pour capter l'énergie de l'étoile. imaginez ses beaux rayons blancs se déverser dans votre main. Étendez maintenant votre bras droit vers le nord-ouest, paume tournée vers la terre. Sentez l'énergie de l'étoile blanche vous traverser puis sortir de votre main droite pour gagner la terre.
Lorsque vous vous sentez suffisamment chargé en énergie cigogne, baissez les bras et remerciez l'oiseau pour sa présence. Saluez-le et promettez d'agir sur chaque conseil où compréhension nouvelle potentiellement reçus.
La fusion des différents moi
La cigogne détient la clé du caractère individuel de chaque être humain. dans l’Égypte antique, le mot ba désignait l'aspect de l'âme qui rendait une personne unique - la personnalité survivant à la mort. Picturalement, elle était représentée sous forme d'une cigogne à tête humaine, s'échappant de la tombe pour rejoindre le ka, l'essence fournie à la naissance. Cet acte constituait une renaissance spirituelle. Imaginez votre ba et votre ka fusionner pour créer un nouveau moi, à la fois ancré dans la famille et pleinement individuel."
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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. La cigogne appartient selon lui à la famille de l'introspection avec le panda, le scorpion, la biche, le porc-épic, le griffon, le lapin, le sphinx, l'escargot et la pieuvre.
"L'introspection. Lorsque vous tirez une carte de la famille introspection, c'est qu'un animal vient vous encourager à ne pas vous précipiter à agir, mais davantage à plonger en vous pour découvrir votre personnalité, le sens d'un obstacle ou d'une situation. Les animaux d'introspection vous aident à mieux vous connaître, mieux vous comprendre et mieux vous aimer dans votre développement personnel.
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Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les Dieux, enseignait Socrate. La première famille de cet Oracle du peuple animal est la famille de l'introspection. Lorsqu'une situation nous semble bloquée ou douloureuse, lorsque nous nous sentons perdus, il est nécessaire de revenir à soi, de chercher en soi les ressources nécessaires pour évoluer dans le bon sens.
Pour les chamans, le monde extérieur est une reproduction de notre monde intérieur. Si notre monde intérieur est fluide, apaisé, et si nous avons le cœur ouvert, nous allons attirer à nous des relations fluides, des situations apaisées et des personnes qui ont le cœur ouvert. Si en revanche, nous sommes blessés, si notre cœur s'est fermé et si nous sommes persuadés que les autres nous en veulent, nous allons attirer à nous des relations conflictuelles, douloureuses et toxiques. Chacun en a fait l'expérience, lorsque nous nous sentons amoureux, nous attirons à nous des belles personnes et des situations favorables.
Tous les changements démarrent de notre cœur. Pour transformer une situation, commencez par modifier le regard que vous portez sur une situation. Il n'existe aucun échec, il n'existe que des possibilités de s'améliorer, de ses développer et de grandir.
Lorsque vous tirez une carte de la famille de l'introspection, c'est une invitation à ne pas vous précipiter vers une solution ou une action. Prenez le temps de méditer, de vous comprendre. Les animaux de cette famille vont vous accompagner dans cette introspection pour vous apporter les images, les symboles, nécessaires à la juste compréhension de ce que vous traversez. [...]
Chaque bourgeon qui s'ouvre, chaque enfant qui s'éveille
Chaque rayon du soleil qui se découpe à l'est
Célèbre l'achèvement du sacre de la vie.
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La carte représente un ciel bleu légèrement nuageux. On aperçoit au lointain un village. il s'agit d'un village de l'est e la France. Au premier plan vole une cigogne. Au lointain, sur la cheminée d'une maison, on aperçoit le nid reconnaissable des grands échassiers blancs. La Cigogne blanche vole majestueusement dans le ciel.
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La Cigogne blanche est un grand échassier particulièrement bien installé dans l'est de la France, notamment en Alsace, qui a fait de cet oiseau son symbole. On rencontre la Cigogne dans différents pays d'Europe, jusqu'en Finlande. On la retrouve également en Afrique, en Asie, car la Cigogne, si elle sait se poser, est aussi une grande voyageuse. Sa présence est réconfortante et c'est un privilège lorsqu'elle choisit notre village pour y nicher. Ce grand oiseau emblématique qui peut mesurer deux mètres d'envergure et un mètre de hauteur se reconnaît à son plumage blanc, à ses plumes noires en extrémité de ses ailes, à son regard profond qui semble maquillé de duvet foncé et à son long bec orangé qui lui permet de chasser dans les étangs les grenouilles dont il raffole. La Cigogne se nourrit de ces batraciens, mais également de taupes, de différentes rongeurs, de petits poissons, de mammifères et d'insectes. Son régime est essentiellement carnivore. La Cigogne est associée à la naissance, à la maternité et à l'arrivée de bonnes nouvelles. Dans les contes traditionnels et les images d'autrefois, la Cigogne porte les enfants dans un lange. Elle accompagne le retour du printemps. Cet oiseau migrateur parcourt plusieurs milliers de kilomètres chaque année. Les migrations de Cigognes sont très importantes. Ce sont souvent plusieurs centaines d'individus qui voyagent ensemble dans la journée en se reposant la nuit venue, car la Cigogne est un animal solaire qui s'appuie sur les courants du Soleil pour trouver son énergie et son orientation. Les groupes de Cigognes parcourent ainsi quatre cents kilomètres par jour. Elles arrivent en Europe à l'époque de la nidification. Certaines familles préfèrent rester ne Europe pendant la saison froide. Elles réalisent de grands nids visibles de loin où elles s'installent en couple. Elles communiquent entre elles en claquant du bec. C'est également le préalable à la parade nuptiale. Les Cigognes pondent généralement quatre œufs, symbole des quatre piliers, des quatre points cardinaux. La Cigogne est un oiseau lié à la stabilité, au réconfort, à la sécurité affective. Le mâle et la femelle couvent à tour de rôle les œufs qu'il prennent soin de retourner pour équilibrer la chaleur. Stabilité, confort, communication, clarté, la Cigogne est un animal qui apporte le réconfort et la paix.
Lorsque la Cigogne vous apparaît dans le tirage, ça peut être pour vous prévenir de l'arrivée imminente d'une bonne nouvelle. Un projet qui se confirme, les résultats d'un examen qui s'annoncent favorables, la réponse à un partenariat qui se présente sous une forme auspicieuse. Par ailleurs, la Cigogne se présente à vous pour vous interroger sur la naissance, la grossesse, le fait de "mettre au monde". Il peut s'agir d'une naissance réelle, la naissance d'un enfant chez vous, dans votre famille, ou dans votre environnement très proche et dont la venue peut vous émouvoir ou d'une naissance matérielle, l'aboutissement d'un projet, la sortie d'un livre, la réussite d'un concours. Ça peut être aussi une naissance symbolique. Le passage à l'état adulte, l'état de maturité d'un couple, une rencontre féconde, amoureuse ou professionnelle qui se matérialisera en donnant naissance. La naissance est toujours un événement favorable qui contribue à votre évolution. Nous donnons naissance plusieurs fois dans notre existence, à chaque fois que nous laissons mourir l'ancien, nous permettons au nouveau de naître. La naissance est avant tout un processus de transformation intérieure. La Cigogne vient vous interroger sur ce processus d'évolution et sur l'être que vous souhaitez réellement mettre au monde. La Cigogne peut aussi vous interroger sur votre aptitude à vous accueillir vous-même. Accueillez-vous les capacités créatrices de votre enfant intérieur ? Le grand échassier vous encourage à laisser naître votre tendresse. Dans le processus du désir d'enfant, la cigogne peut vous inviter à y voir clair de façon à éviter les transferts. Elle vous permet de clarifier vos motivations et vos projets. La Cigogne vous accompagne dans votre propre naissance. Elle en adoucit le processus par son simple regard. Enfin, elle tue les serpents et ainsi symbolise le pouvoir de détruire le mal, les serpents étant dans plusieurs traditions symboles de maléfice [très réducteur comme lecture !] Dans ce cas, la Cigogne élimine nos tendances à nous auto-saboter. Enfin, la Cigogne a la réputation de prendre soin de ses parents et nous interroge sur la filiation et sur le soin que nous donnons à nos proches.
Mots-clés : La naissance - La maternité - La fécondation - La maturité - La sécurité affective - Le foyer - Les voyages - L'organisation - Les bonnes nouvelles.
Signification renversée : Lorsqu'elle est retournée, la Cigogne vous interroge sur la difficulté à mettre au monde et à faire aboutir vos projets. D'un point de vue physique, il peut s'agir de vous apporter un éclairage sur une fausse couche, un avortement, qui vient vous affecter directement ou à travers une histoire ancienne, éventuellement dans votre lignée. La Cigogne inversée peut vous interroger sur un frère ou une sœur perdue ou un frère d'âme que vous recherchez inconsciemment, et sans lequel vous avez l'impression de ne pas pouvoir naître totalement. Symboliquement, la Cigogne vous apporte la part de vous qui vous manque.
Le message de la Cigogne : Je suis la Cigogne. Je porte la naissance, je porte la vie. Je traverse la Terre au printemps et à l'automne pour faire circuler l'énergie du vivant. Je viens vers toi, car il est temps que tu t'aides à naître totalement. Le monde attend que tu laisses vibrer la plus belle partie de toi. C'est ta beauté, ton audace, ton rythme, la fréquence si particulière de ta belle âme que nous attendons. Aujourd'hui, je viens lever tes dernières peurs et t'accompagner dans ce plus bel événement : celui de renaître à toi-même.
Le rituel de la Cigogne : Je me relie au deva de la Cigogne, grand esprit de l'échassier blanc. Je laisse partir ce qui ne me correspond plus. Les anciens sentiments, les vieux paradigmes, les habitudes désuètes. Je m'ouvre au neuf, à la création, à la nouveauté. Je laisse émerger la création. J'écris sur mon cahier tout ce que je m'autorise à créer désormais. J'écris comme s'il s'agissait d'un personnage. Un nouveau décor, un nouvel environnement. Je conserve ce qui me convient, mais je me permets de redessiner totalement ce qui est à créer."
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Symbolisme celte :
Selon Gilles Wurtz, auteur de Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga, 2014),
"La cigogne est un échassier très gracieux, elle peut mesurer plus d'un mètre pour une envergure de plus de deux mètres. Elle est incapable de chanter ou de crier, elle communique en claquant du bec. La cigogne blanche utilise des outils : elle essore des mousses avec son bec pour donner à boire à ses petits.
Elle bâtit des nids impressionnants sur les toits de maison ou sur les cimes des arbres comme les saules pleureurs qu'elle affectionne tout particulièrement. Un couple de cigognes garde le même nid pour la vie, il le consolide d'année en année. C'est ainsi que certains nids peuvent peser jusqu'à une tonne.
Applications chamaniques celtiques de jadis : Tous les Celtes ne connaissaient pas la cigogne, seuls ceux de l'Europe centrale et de l'est la côtoyaient. Ils avaient recours à son savoir-faire sur leurs chantiers, grands ou petits, collectifs ou individuel. Les bâtisseurs sollicitaient l'expertise de la cigogne à travers des rituels quotidiens. Elle était une alliée très appréciée des ouvriers et des artisans, tels les vanniers qui la priaient de les aider à créer de nouveaux ustensiles pratiques.
La cigogne était également très prisée pour sa stabilité, la sienne propre et celle de son lieu de vie, de son nid. Son esprit était très consulté par ceux qui souhaitaient renforcer leur stabilité dans leur vie, dans leur être. Comme les guerriers (guerroyer était l'une des premières ressources économiques des Celtes), qui étaient bien conscients que le mental était tout aussi important que le physique, qu'il devait être entraîné au même titre que le corps afin que ces deux potentiels se développent, s'unissent et se renforcent mutuellement. Et, tout naturellement, toutes les personnes investies de responsabilités - dans le domaine privé, familial, public... - se faisaient initier par l'esprit de la cigogne, afin de pouvoir appliquer cette stabilité fondamentale dans leur vie.
Applications chamaniques celtiques de nos jours : Aujourd'hui encore, nombreux sont les métiers qui pourraient bénéficier du savoir-faire de la cigogne : charpentiers, couvreurs et autres bâtisseurs qui travaillent en hauteur et pour qui la stabilité est essentielle. Dans le domaine de la psychanalyse, la cigogne serait également un excellent guide lorsqu'ils s'agit de bâtir ou de rebâtir une personnalité stable. Des personnes souffrant de dépression pourraient profiter de sa maîtrise dans le domaine pour retrouver un équilibre, pour se remettre d'aplomb.
Dans les entreprises, à tous les échelons, l'esprit de la cigogne peut parfaitement aider chaque personne à trouver son assise, sa juste place, parmi les autres. Les responsabilités bien réparties et équilibrées diminueraient le stress et augmenteraient l'efficacité de chacun et de l'ensemble.
Dans le domaine du sport, la stabilité d'un mental d'acier, une volonté que rien ne peut ébranler fait toute la différence.
En réalité, chacun de nous peut tirer des bénéfices considérables d'un travail régulier avec l'esprit de la cigogne qui peut nous guider, à notre demande, vers plus de stabilité dans notre vie.
Mots-clefs : La construction ; La stabilité."
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Symbolisme onirique :
Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),
Le grand échassier migrateur n'encombre ni les mythes ni les ouvrages traitant du symbolisme. Ces derniers puisent l'essentiel de leurs développements dans la réputation faite à la cigogne de nourrir ses parents trop vieux pour assurer leur subsistance.
Le grand oiseau est l'un des exemples les plus cinglants de l'irrévérence de l'imaginaire vis-à-vis des clichés du mental. Lorsque le symbole est soumis à la réflexion, l'image qui se présente est tout de suite elle de la cigogne qui apporte les bébés. Or l'exploration des scénarios de rêve éveillé inflige la certitude que l'inconscient s'oppose à la proposition. La cigogne du rêve n'apporte pas les bébés, elle les emporte. Il ne s'agit pas là d'une nuance banale mais d'un contresens psychologique, d'un piège dans lequel le mental s'est engouffré.
La cigogne est le complément d'image du verbe quitter. On pourra même dire du verbe se sauver. Se sauver, dans le double sens de la fuite et de la sauvegarde. L'image du bébé qui arrive au monde, enveloppé dans un linge que la cigogne tient dans son bec, a peut-être dupé quelques-uns des enfants auxquels ce mensonge était offert, elle ne s'impose jamais au rêveur engagé dans la spontanéité de l'imaginaire. Certes, bien des scénarios reproduiront la vision d'un bébé enlevé dans les airs par une cigogne, soit à l'aide d'un mouchoir, soir lus simplement sur son dos, mais il s'agit toujours d'un départ ! Les verbes partir, quitter, se sauver et leurs équivalents apparaissent, à proximité immédiate de l'échassier, dans 100% des rêves pris en référence.
Dans l'article consacré à la montgolfière, nous montrons que le ballon à nacelle exprime la rupture des attaches qui liaient l'enfant au milieu parental et, plus particulièrement, à la mère. Le ballon qui s'envole est départ pour le voyage de la vie, engagement dans l'autonomie de l'adulte. La montgolfière et la cigogne, souvent associées dans les productions oniriques, sont des images apparentées.
La symbolique du grand échassier, cependant, est empreinte d'une connotation spécifique qui exprime un besoin de prendre de la distance, de se placer hors d'atteinte d'une souffrance. Le vol de la cigogne est un vol ample et lent, qui rend le ciel douloureux. Associée au milieu familial, cette souffrance relève d'origines très différentes suivant les cas. Elle peut dépendre de la classique déception par rapport aux aspirations œdipiennes. Elle peut concerner le déséquilibre engendré pare l'arrivée d'une petite sœur ou d'un petit frère. Elle est parfois induite par un inceste imposé. D'autres causes encore pourront constituer la source de la douleur, mais, lorsqu'elle paraît, la cigogne est toujours l'instrument d'un envol qui se voudrait sauveur.
Si la montgolfière dirige l'attention en priorité vers la relation à l'image maternelle - la corde qui la retenait et qu'on détache ne figure-t-elle pas le cordon ombilical ?-, l'observation de l'environnement onirique de l'échassier conduit à privilégier l'hypothèse d'une altération du rapport au père. Les femmes et les hommes qui ont produit les scénarios étudiés étaient tous marqués, soit par la disparition du père, soit par le poids excessif de la personnalité de celui-là.
Comme il sera facile de montrer que la cigogne est, dans la langue des images, un mot clef du vocabulaire des adieux ! Diane n'avait pas six ans lorsque son père contraignit pour la première fois l'enfant à la relation incestueuse. Cet acte allait s'inscrire dans la vie courante de Diane et dans celle de sa sœur, jusqu'à l'adolescence des deux filles. Il n'est pas indispensable d’insister sur les troubles qu'engendre une telle situation dans la psychologie d'un enfant. Lorsqu'elle s'engage dans la cure de rêve éveillée, Diane a un peu plus de vingt ans. La cinquième séance expose à la fois le mécanisme de sublimation par lequel la jeune fille compense la frustration d'image positive du père et l'aspiration à retrouver l'état d'innocence antérieur à la souillure, pour reprendre, intacte, le chemin de la vie.
« Là... je suis toute petite... je suis à la fois poisson, oiseau, fleur, serpent, chenille... j'ai l'impression que je peux tout devenir... je suis dans les airs...comme sur un tapis... et je vois une cigogne... et là, je vois le Christ, qui me prend par la main... et me conduit vers son Père... et son Père me tend les bras... je tombe à genoux... il me bénit... il me conduit à une grande porte... derrière, il y a mon grand-père maternel... on dirait qu'il veut me parler... j'ai quatre ou cinq ans... et... je vois mes parents... ils s'embrassent... ils ont l'(air amoureux... je pars, avec ma sœur... on est toutes petites... mes parents nous regardent... nous, on va vers notre chemin... c'est un départ... notre grand-père nous montre une porte... là, il y a un paysage ensoleillé... il nous dit que c'est par là qu'il faut qu'on parte... que c'est là que notre histoire commence... »
La magie du rêve ne peut effacer les faits. Elle peut restituer l'essentiel : l'état psychique qui précédait la pollution ! La corrélation entre la cigogne et le départ du foyer familial est clairement établie par le rêve de Diane.
Le dixième scénario d'Armelle illustrera l'intention salvatrice des envols proposés par l'échassier : « … Je me laisse emporter au fil de l'eau... ce que je crains, c'est le moment où ça s'arrête... j'ai peur de l'immobilité... je trouve que c'est confortable de se laisser aller dans le mouvement... là, je vois quelqu'un qui vole en deltaplane, ça m'évoque la publicité d'Air Inter : un couple qui quitte ses parents et survole des paysages !... Maintenant, c'est l'image de quelqu'un qui saute à la perche et s'élève dans les airs, quelqu'un qui plane dans les airs, lancé par une toile, comme quand on fait sauter un enfant dans une couverture... ça induit l'image de la cigogne qui transporte un bébé dans les airs... un nourrisson dans ses langes... c'est comme si elle sauvait ce nourrisson... comme si elle l'emmenait loin pour échapper à je ne sais quoi !... Elle le sauve !... ça fait penser à Marie et Joseph qui sauvent l'Enfant... »
Chaque rêveur emporté sur les ailes de la cigogne est un enfant Jésus qu'on éloigne de la terre de ses ascendants, qui vit une rupture vis-à-vis de ses racines. L'oiseau blanc et noir – signe d'incertitude métaphysique – exprime à la fois la nostalgie de la terre et l'appel de la transcendance. Perché sur ses longues pattes, rehaussé d'un long cou, l'échassier paraît se garder du contact avec la terre mais peut aussi représenter le risque de dissolution dans l'inconsistance ! Que de traductions de la cigogne dérapent explicitement vers les images du héron, de la grue, du flamand ! Il est vrai que beaucoup de rêves rapprochent ces grands oiseaux de la cigogne. Élise, dès son premier scénario, produit des images qui ne laissent aucune doute sur de risque de fuite dans l'irréalisme. Quelle image pourrait-on mettre en compétition avec celle des shadocks, ces petits êtres désincarnés, inspirés par une logique qui n'est pas de la terre ?
« … C'est un vol d'oiseaux... de grands oiseaux, comme un vol de cigognes... c'est un peu menaçant, un peu angoissant je pense aux dents des shadocks... le paysage est devenu plus sombre... tout à coup, je vois la terre, le globe terrestre en entier... la cigogne se trouve emportée par quelque chose qui est le contraire de l'attraction terrestre... et la terre s'éloigne, s'éloigne... »
D'autres scénarios montreraient des patients et des patientes coupés de leurs racines familiales, prenant leur vol sur le dos d'une cigogne, et, même, franchissant avec elle "un trou noir du ciel ". Ce serait, avec d'autres mots, à l'aide d'autres images, confirmer la vocation du symbole à représenter le mouvement de migration.
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Migrare – changer de séjour- a pris curieusement, en, ce qui concerne la cigogne, deux sens opposés pour la conscience mentale et pour l'imaginaire. La première fait du bébé un émigrant venu du ciel, le second, un immigrant dans l'air. Devant la cigogne du rêve, l'analyse devra s'efforcer en tout premier lieu d'identifier la nature de la souffrance qui gêne le rétablissement d'une relation positive aux images parentales. Quelle que soit l'origine de cette souffrance, il est infiniment probable qu'elle a provoqué un réflexe de sauvegarde, qui s'est traduit par un rejet du couple parental. L'harmonie psychologique du patient ou de la patiente est subordonnée à la réhabilitation de ce dernier. La cigogne intervient parfois comme le véhicule à l'aide duquel s'accomplit un franchissement du seuil. Ce qui attend le rêveur de l'autre côté du passage est de nature à promouvoir son réalisme. Une approche plus subtile de l'image permettra de déterminer la mesure dans laquelle le symbole peut constituer une alerte concernant une tendance excessive à la sublimation.
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Mythologie et contes :
Dans Mythologie zoologique ou Les légendes animales, tome 2 (A. Dunand et Pedone Lauriel Éditeurs, 1874) Angelo de Gubernatis nous apprend que :
De même que le corbeau et la pie sont considérés en mythologie comme en relation avec l'eau et avec l'hiver funèbre et infernal, la cigogne représente spécialement la saison pluvieuse et l'hiver. [...] Dans le vingt-neuvième conte du quatrième livre d'Afanassiev, la cigogne ennuyée de vivre seule, va trouver le héron et lui propose de l'épouser. Le héron l'éconduit avec mépris ; mais elle n'est pas plus tôt partie, que le héron se repent et vient à son tour offrir de s'unir à la cigogne qui le repousse brutalement. Celle-ci regrette ensuite d'avoir refusé et revient trouver le héron qui la renvoie comme elle l'avait renvoyé lui-même. Le conte finit en disant que le héron et la cigogne continuent de se rendre mutuellement visite, mais qu'ils ne sont pas encore mariés. Quoique cette fable ait une intention satirique, elle implique aussi l'intime parenté mythique qui rattache le héron à la cigogne. Ce sont en effet, deux oiseaux qui aiment également l'eau et qui représente par conséquent le ciel pluvieux, le ciel d'hiver ou obscur, lequel, ainsi que nous l'avons déjà dit, est souvent représenté comme une mer sombre. De la nuit, du nuage ou de l'hiver, sort le jeune soleil, le nouveau soleil, le héros-enfant qui avait été exposé au milieu des eaux ; de là, la croyance populaire allemande, relative aux enfants que les cigognes apportent de la fontaine (1). Cependant à proprement dire, tant que la cigogne tient à son bec le héros-enfant, il n'est pas considéré comme ayant obtenu le jour ; il ne naît qu'au moment où elle ouvre le bec et place l'enfant dans le giron de sa mère. La cigogne personnifie le ciel funèbre, le ciel où le héros céleste, c'est-à-dire le soleil, est mort. Aussi croit-on en Allemagne que, quand les cigognes volent autour d'un groupe de personnes ou planent sur elles, il en est une qui ne tardera pas à mourir ; les nuages et les ombres qui se rassemblent, présagent la disparition ou la mort du soleil.
Dans les contes russes, la cigogne présente un double aspect (indépendamment de la fable, sans doute d'origine étrangère, de la cigogne et de son cousin le renard qui s'invitent à dîner). Dans le dix-septième conte du deuxième livre d'Afanassiev, un vieillard demande à la cigogne de lui tenir lieu de fils (l'affection paternelle et filiale des cigognes est célèbre depuis l'antiquité). La cigogne donne au vieillard un sac d'où sortent deux jeunes gens qui couvrent la table d'une nappe de soie munie de toute sorte de bonnes choses. Une commère, qui avait trois filles, change le sac du vieillard pendant qu'il fait route pour retourner chez lui. Raillé et battu par sa femme à son retour, il revient trouver la cigogne, qui lui donne un autre sac duquel sortent deux jeunes garçons, qui battent les gens à tour de bras. A l'aide de ce nouveau sac, le vieillard recouvre le premier et réduit sa femme à l'obéissance. Dans une autre version du même conte, la cigogne fait au héros idiot trois présents - un cheval qui devient un lingot d'argent quand on lui dit de s'arrêter et qui reprend sa première forme, quand il reçoit l'ordre de marcher ; une nappe qui s'étend et s'enlève d'elle-même ; et une corne d'où sortent les deux jeunes garçons qui donnent des coups à ceux qu'ils rencontrent.
Dans le trente-septième conte du quatrième livre d'Afanassiev, la cigogne est le frère de la bécasse, mais les deux oiseaux se bornent à aller faucher de l'herbe ensemble. Nous avons parlé, au chapitre de l'ours, des cigognes qui dévorent les moissons d'un paysan, parce qu'il avait menacé de leur couper les pattes. Elles renversent un tonneau de vin pour boire ce qu'il contient ; le paysan furieux s'empare d'elles et les attache à son chariot, mais les cigognes enivrées sont tellement fortes qu'elles emportent dans les airs le paysan, le chariot et le cheval. Ici, la cigogne prend un caractère démoniaque et représente la saison d'hiver ; le char du paysan est celui du soleil.
Dans le cinquième conte du sixième livre d'Afanassiev, le soldat imposteur dit à une vieillie femme qu'il retourne dans l'autre monde, où il a vu son fils qui menait paître des cigognes. Dans ce cas, ces oiseaux ont le caractère funèbre et infernal des corbeaux, qui, comme nous l'avons fait remarquer, sont dans les croyances aryennes, une des formes que prennent les âmes des morts.
Notes : 1) De là aussi, dans une chanson populaire, la prière adressée à la cigogne d'apporter une petite sœur ; [...] A titre de nourrice d'enfants, la cigogne est représente comme l'ennemie du serpent.
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Selon Philippe Walter, dans Ma Mère l'Oie, Mythologie et folklore dans les contes de fées (Éditions Imago, 2017),
"En un mot, oie, cigogne, ane (sans accent circonflexe, on verra bientôt pourquoi), ce serait tout un. Ces oiseaux auraient tous maille à partir avec de vieux récits dont ils seraient les acteurs (et les auteurs ?). On pourrait adjoindre le cygne à cette belle volière du "temps où les bestes parloient", comme disait Noël du Fail au XVIe siècle. Le cygne aurait-il remplacé la cigogne dans la mythologie classique parce que le nom grec du premier (kuknos) consonnait avec le nom latin de la seconde (ciconia) ? Mais pourquoi les cigognes ? Les Évangiles des quenouilles, au XVe siècle, avaient consacré leur double nature :
"Je vous dy pour certain que le sygoignes, qui en l'esté se tiennent en ce pays, et en hiver se retournent en leur pays, qui est entours le mont de Synay, sont par delà creatures comme nous."
Autrement dit, les cigognes ne sont pas qu'oiseaux ; ces êtres divins possèdent un pouvoir de métamorphose. Incontestablement, elles sont "fées". Leur don d'apporter les nouveaux-nés s'expliquait, pensait-on, par leurs migrations périodiques vers un mystérieux au-delà. Elles devenaient ainsi les médiatrices des destins humains, facilitant l'incarnation des âmes orphelines.
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Littérature :
L’Oiseleur et la Cigogne
Un oiseleur, ayant tendu des panneaux aux grues, surveillait de loin sa chasse. Or une cigogne s’étant posée parmi les grues, il accourut et la prit elle aussi avec elles. Comme elle le priait de la relâcher, disant que, loin de nuire aux hommes, elle leur était même fort utile, car elle prenait et mangeait les serpents et autres reptiles, l’oiseleur répondit : « Si vraiment tu n’es pas méchante, tu mérites en tout cas un châtiment pour t’être posée parmi des méchants. »
Nous aussi nous devons fuir la société des méchants, afin qu’on ne nous prenne pas nous-mêmes pour les complices de leur méchanceté.
Ésope, (fin VIIè siècle - début VIe siècle av. J. C.) ; traduction par Émile Chambry, Fables,
Société d’édition « Les Belles Lettres », 1927.
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Martin Cruz Smith, auteur de Chiens et loups (Éditions Titanic Productions, 2004 ; traduction française Robert Laffont, 2006) raconte comment la faune et la flore vivent à nouveau dans la zone sinistrée de Tchernobyl :
Une cigogne au bec rouge affûté comme une baïonnette et des ailes blanches bordées de noir survola une autre cigogne qui pataugeait au bord de la rivière, très occupée à traquer une victime. Les rues de Tchernobyl étaient vides, contrairement à la rivière, pleine d'animation - ou de meurtre, ce qui était parfois la même chose.
[...]
- Regardez, fit-elle en lui montrant une cigogne effleurant son reflet à la surface de l'eau.
- Vous lui ressemblez, vous allez et venez sans cesse.
Oksana Katamay, aussi impénétrable que la Joconde, haussa les épaules en souriant.
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https://www.jstor.org/stable/40989147?read-now=1&seq=1#page_scan_tab_contents