Étymologie :
HIPPOPOTAME, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1180-90 zool. ypopotamox (A. De Paris, Alexandre, III, 1117 ds Elliott Monographs, no37, p. 168) ; 1546 hipopotame (Rabelais, Tiers Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, ch. XXXIX) ; 2. 1856 « personne énorme » (Hugo, Contempl., p. 83 : quelle grosseur ! quelles sueurs, quelle rougeur ! C'est un hippopotame habillé en bourgeois). Empr. au lat. imp. hippopotamus au sens 1, lui-même du gr. ι ́ π π ο π ο ́ τ α μ ο ς « cheval du fleuve (en partic. du Nil) » composé de ι ́ π π ο ς « cheval » et de π ο τ α μ ο ́ ς « fleuve » ; les formes ypotame, ipotame ca 1265 (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, § 135), ipothahm ca 1330 (Nicole Bozon, Contes moralisés, 72 ds T.-L.), hipotame (Rich. 1680 − Miège 1688) sont dues à une simplification haplologique.
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
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Zoologie :
La légende du lait rose d'hippopotame : selon le site https://gaiasphere.fr/201509151131-du-lait-rose-chez-les-hippopotames/ :
Saviez-vous que le lait des hippopotames est rose ? La raison ? L’hippopotame sécrète deux types d’acides, l’acide hipposudoric et l’acide norhipposudoric. Le premier est de couleur rouge vif, alors que le deuxième est de couleur orange vif. Tous les deux fusionnent avec le lait de l’hippopotame, ce qui donne cette couleur rose. Ces deux acides agissent comme un écran solaire pour l’animal et minimisent également la croissance des bactéries sur leur peau.
Mise à jour : en réalité, le lait d’hippopotame n’est pas rose. Les secrétions en question se trouvent sur la peau de l’animal et à aucun moment elles ne sont en contact avec le mamelon. Les acides censés donner sa couleur rose au lait ne sont donc pas naturellement présents dans le liquide nourricier et ont, de surcroît, très peu de chance de se retrouver dans ce dernier. Merci à Pierre Kerner pour la précision.
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Symbolisme :
Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère éidtion, 1969 ; édition revue et corrigée, Robert Laffont 1982),
"Saccageant ou mangeant une partie des récoltes, l'hippopotame a été considéré en Égypte le plus souvent, comme une manifestation des forces négatives qui sont en ce monde.... Ennemi de l'homme, l'hippopotame fut voué à Seth, le méchant. On entretenait des harponneurs sacrés, chargés de le détruire. Cependant, l'hippopotame femelle fut honorée, voire adorée, comme un symbole de la fécondité, sous les noms de le Horem (Opet), la Grande (Thonéris). Elle était censée assister traditionnellement la mère lors de la venue au monde des dieux, des rois et de simples mortels. Ainsi s'expliquent les nombreuses images, statues, amulettes et représentations dans les temples, qui montrent Thonéris, dressée sur ses pattes postérieures et appuyée sur le nœud magique.
Dans l'Ancien Testament (Job, 40, 15), l'hippopotame, sous le nom de Béhémoth, qui vient probablement de l'égyptien, symbolise la force brutale que Dieu maîtrise, mais que l'homme ne peut domestiquer.
Vois, sa force réside dans ses reins,
sa vigueur dans les muscles de son ventre,
Il raidit sa queue comme un cèdre
les nerfs de ses cuisses s'entrelacent.
Ses vertèbres sont des tubes d'airain
ses os sont durs comme du fer forgé...
Sous les lotus il est couché,
il se cache dans les roseaux des marécages.
Cette description, interprétée symboliquement, viserait l'ensemble des impulsions humaines et des vices, dont l'homme, atteint par la faute originelle, ne peut venir à bout par lui seul. Cette colossale masse de chair exige la grâce de Dieu pour s'élever par la spiritualisation."
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Dans l'Encyclopédie des symboles (1989, éd française 1996) établie sous la direction de Michel Cazenave, on apprend que :
"En grec hippos-potamos, "le cheval du fleuve", l'hippopotame, herbivore massif qui habite les marécages, a sans doute constitué le modèle du monstre biblique originel, le Béhémoth décrit par Job (40, 15), qui doit revenir à la fin des temps. On chassait l'hippopotame dans l'ancienne Égypte pour l'empêcher de dévaster les champs, et il était un attribut de Seth, le dieu néfaste, meurtrier de son frère Osiris. Son ventre massif en faisait pourtant aussi le symbole positif de la femme enceinte, et il était alors considéré comme une figure divine. Ta-uret (en grec Thoèris, "la Grande") apparaissait sous la forme d'un hippopotame debout, pourvu d'une poitrine de femme, et s’appuyant sur la "boucle Sa" (symbole de protection et motif d'amulette). On plaçait les figurine de cette déesse-hippopotame auprès des femmes qui accouchaient afin de les protéger, et elle veillait particulièrement au bon déroulement de la naissance des futurs héritiers du trône. L'iconographie chrétienne représente souvent l'hippopotame comme l'une des premières créations animales."
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
L'hippopotame, qui saccage et mange les récoltes, était considéré en Égypte comme le symbole des forces négatives et comme l'ennemi de l'homme : il fut consacré à Seth, dieu du désordre, de la violence et du mal. La chasse à l'hippopotame avait d'ailleurs « une signification magico-religieuse » : « le harponner, c'était agir à l'imitation d'Horus, le dieu bon, et détruire les forces malfaisantes. Souvent, le Pharaon procédait lui-même à la mise à mort ». toutefois, l'hippopotame femelle était vénéré comme symbole de fécondité sous le nom notamment de Thonéris. Elle assistait « traditionnellement la mère lors de la venue au monde des dieux, des rois et de simples mortels. Ainsi s'expliquent les nombreuses images, statues, amulettes et représentations dans les temples, qui montrent Thonéris, dressée sur ses pattes postérieures et appuyée sur le nœud magique ».
Selon une croyancce du Mozambique, les individus qui ont de grosses jambes se réincarnent en hippopotame : « Quand ils sont bien malades, on les abandonne au bord des cours d'eau, pour faciliter la transmutation. Naturellement les bêtes de proie les font disparaître : leurs amis et parents ne les retrouvent plus et on les dit parvenus à leur nouvelle forme et en train de nager paisiblement eau sein des ondes ».
En 1940, un hippopotame « faiseur de pluie » se rendit célèbre dans le Zoulouland en Afrique du Sud, alors que sévissait une grande sécheresse. L'animal qui pesait trois tonnes, quitta un jour sa rivière et, comme poussé par une force magique, se mit à parcourir le pays : quelques heures après son passage la pluie se mettait à tomber. En deux ans et demie, l'hippopotame, baptisé Hubert, parcourut mille cinq cents kilomètres et devint, pour les Zoulous, le dieu de la Pluie. mais il fut abattu un jour par une balle dans la tête, ce qui causa l'effroi des populations. Aujourd'hui encore, de nombreux Sud-Africains prétendent qu'ils doivent à Hubert la fin de la terrible sécheresse de 1940. Personne n'est parvenu à expliquer ce cas.
Signalons que la Bible évoque l'hippopotame, sous le nom de Béhémot (qui, pour certains, désigne plutôt un rhinocéros) :
Vois, sa force réside dans ses reins,
sa vigueur dans les muscles de son ventre.
Il raidit sa queue comme un cèdre
les nerfs de ses cuisses s'entrelacent.
Ses vertèbres sont des tubes d'airain
ses os sont durs comme du fer forgé [...]
Sous les lotus il est couché,
il se cache dans les roseaux des marécages. (Job, 40, 15)
Symboliquement, cette description « viserait l'ensemble des impulsions humaines et des vices, dont l'homme, atteint par la faute originelle, ne peut venir à bout par lui seul. cette colossale masse de chair exige la grâce de Dieu pour s'élever par la spiritualisation ».
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) :
Étymologiquement, son nom grec qui a sans doute une racine indo-européenne signifie "cheval du fleuve". Pesant plus de 4 tonnes et mesurant jusqu'à 4 mètres, ce mammifère impressionnant était devenu Ta-ouret, la "Grande", déesse protectrice de la femme enceinte, en Égypte ancienne, et la concubine de Seth, dieu des forces du mal, dont les Égyptiens disaient que sa voix était le roulement du tonnerre. Mais par ailleurs, son mauvais caractère et sa force brutale étaient déjà connus des Égyptiens qui, s'ils le vénéraient sous la forme d'une divinité présidant aux naissances, n'en appréciaient pas moins la chasse à l'hippopotame dans les marécages. Ils le traquaient et le harponnaient dans les fourrés de papyrus, avant de le dépecer cérémonieusement. Ainsi, "Tête d'hippopotame à l'attaque furieuse" était le nom d'un des démons qu'Osiris pouvait rencontrer sur sa route dans l'Au-delà.
Mais l'hippopotame c'est encore Behemoth, auquel Yahvé fait allusion en s'adressant à Job :
"Voici donc Behemoth,
que j'ai fait comme toi ;
D'herbe comme le bœuf il se nourrit.
Le voici donc !
Sa force est dans ses reins
Et sa vigueur dans les muscles
de son ventre.
Il raidit sa queue comme un cèdre,
Les nerfs de ses cuisses s'entrelacent,
Ses os sont des tubes de bronze,
Ses membres sont comme une barre
de fer." (Job, XI, 10-13).
Or qui est Behemoth, qui d’après son nom hébreu originel n'est pas singulier et masculin, mais pluriel et féminin ? Il figure la force et l'intelligence supérieures qui délivrent l'homme de la mort. C'est ainsi que Yahvé ajoute, à propos de Behemoth : "Il est la première des œuvres de Dieu (Job, XI, 14), c'est-à-dire le chef-d'œuvre accompli par Dieu. Il s'agit donc d'une représentation de l'homme, et non d'un démon comme, à tort, on l'a interprété. Et malgré sa force physique si bien dépeinte dans le texte de Job, cette impression de masse lourde, immuable, de puissance et de pesanteur auxquelles l'hippopotame fait bien sûr allusion, l'homme, chef-d'œuvre de Dieu, possède une force et une intelligence qui lui donnent la possibilité d'atteindre à la plus pure légèreté, de se délivrer du poids de la mort physique, Behemoth, l'hippopotame, est donc une de ces figures paradoxales si fréquentes dans le langage des mythes et des symboles qui, rappelons-le, est celui de nos rêves.
Ainsi, souvent, l'apparition d'un hippopotame dans un rêve est une représentation grossière du rêveur, qui est peut-être enclin à confondre puissance physique et force intérieure."
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Pour Nicki Scully, auteure de Méditations de l'animal pouvoir, Voyages chamaniques avec les alliés esprits (1991 et 2001 pour l'édition originale ; Guy Trédaniel Éditeur, 2002),
"L'Hippopotame est la sage-femme du Chaudron. En Égypte, il est la déesse Tarät (Taueret, Thoueris), qui assiste à chaque naissance. Elle est représentée sur les murs des temples aidant à la naissance du soleil chaque matin après qu'il a achevé son voyage à travers l'infra-monde.
Il y avait trois couches dans la tombe de Toutankhamon. La première était celle de l'Hippopotame, qui symbolise la naissance sous une forme physique. La deuxième est celle de la vache, qui correspond à l'ascension du plan astral. La troisième est celle du lion, qui se rapporte à la naissance du corps stellaire.
On portait des talismans de Tarät pour la fertilité, et aussi au cours de l'accouchement. Les égyptologues font souvent de cette déesse une obscure scélérate, mais je l'ai trouvée compatissante, sensuelle et pleine d'une magnifique sagesse.
Les Hippopotames ont disparu d’Égypte, où ils étaient si nombreux, sur les bords du Nil, parmi les lotus aussi disparus. Ils furent massacrés pour leurs dents, qui donnent un ivoire apprécié, qui ne jaunit pas avec le temps. La peau de l'Hippopotame est très épaisse, mais très sensible au soleil. Selon une source, il faut six ans pour tanner une peau d'Hippopotame à la main. Le cuir qui est fait est si dur qu'il peut couper un diamant. c'est peut-être pour cette raison que les peaux d'Hippopotames de Mésopotamie furent utilisées pour faire des ceintures de chasteté !
Parfois, les Hippopotames semblent bleus, et c'est souvent ainsi qu'on les représentait dans l'art égyptien. Ils sécrètent un liquide violet bleuâtre, rougeâtre, un peu comme notre sueur, s'ils restent trop longtemps hors de l'eau.
Les mères Hippopotames accouchent dans l'eau, dans des endroits où elles se sentent totalement en sécurité. Ils doivent vivre là où la rivière est peu profonde, et le courant faible, car ils ne sont pas bons nageurs, et un fort courant pourrait les emporter les tuer.
Quand vous voyagez dans le Chaudron pour rendre visite à Tarät, vous avez une occasion de refaire l'expérience de votre naissance physique en présence d'une sage-femme capable d'assurer un lieu sûr, pour ce qui a pu être un événement traumatique dans votre vie. Une fois que vous avez résolu le trauma de votre naissance, vous pouvez avoir une variété d'expériences nouvelles avec ce voyage. Parfois, vous pouvez faire l'expérience de la naissance dans une vie passée et parallèle, ou Tarät peut vous apprendre à naître dans l'extase et la joie, libéré de la souffrance qui est toujours associée au processus de la naissance. Chaque fois que vous rendrez visite à Tarät, vous serez nourri avec le lait de la sagesse la perle de grand prix, quand vous rentrerez encore dans la vie."
Le Voyage de l'Hippopotame fait partie des "Voyages d'éveil. Ces voyages éveillent votre potentiel pour une conscience étendue, ouvrent les portes pour laisser entrer une nouvelle compréhension dans votre conscience. savourez ces moments, et continuez à pratiquer ces voyages comme des méditations, pour catalyser encore de l'action et de la croissance dans votre vie.
Voyage de l'Hippopotame
[Faites l'Alchimie... ]
Parce que vous voyagez au Nil, Thoth peut se transformer en ibis, pour vous conduire dans sa patrie. C'est ce temps calme, magique, entre nuit et jour, juste avant que la première lueur de l'aube n'illumine l'horizon oriental. Vous êtes conduit à un chemin près de la rivière. Les battements de tambour que vous entendez sont le battement du cœur de Mère Terre. Chaud et humide, l'air embaumé vous enveloppe d'une douce étreinte. Vous pouvez sentir l'humidité de la rosée accumulée sur l'herbe le long du chemin. Vous venez à un endroit où deux flamants gardent l'entrée de la rivière. Les montagnes environnantes sont recouvertes d'une terre veloutée, profonde, luxuriante, teintée du rose même des flamants.
Thoth vous conduit le long du chemin jusqu'à la grande Rivière de Vie, où le papyrus pousse le long des rives, et où l'on peut entrevoir les Hippopotames se prélasser parmi les fleurs de lotus, mordillant les plantes luxuriantes dans la pâle lumière de l'aube. Votre attention est attirée vers l'une des adorables fleurs de lotus, depuis votre position stratégique. Il y a juste un soupçon du parfum caché que cette fleur exsude quand le soleil fait ouvrir sa couronne céleste. Sentez l beauté et la force de cette fleur magnifique.
Ici, c'est chaud et paisible. Vous ne pouvez voir, sur la rivière, que les silhouettes de quelques têtes d'Hippopotame, avec leurs yeux brillant dans la semi-obscurité.
Pour regarder de plus près, vous devez descendre le long de la tige de lotus, jusqu'à la surface e l'eau, jusqu'aux rhizomes, les racines horizontales au-dessous de la surface. L'eau est chaude, et vous verrez que dans cette dimension, la respiration est facile, même sous l'eau. Il y a un battement de cœur qui crée une certaine vibration dans l'eau. Vous sentez la présence des Hippopotames, et vous réalisez que la vibration est créée par leurs battements de cœur, conduits par l'eau. Ils ont des cœurs immenses.
Sentez votre connexion à l'un de ces Hippopotames. contactez son regard et demandez son assistance tandis que votre sage-femme est dans son expérience d'accouchement...
Pour explorer et ré-expérimenter votre naissance physique, vous devez redescendre la racine de votre lotus, suivant les pousses plus profondes qui descendent dan la riche vase du fond de la rivière, vous faisant remonter le temps, vous ramenant à votre enfance, à vos premiers souvenirs, et au-delà... - à la source même de votre vie...
Vous êtes dans la matrice de votre mère - en sécurité, doucement bercé et enveloppé par le liquide amniotique. Il y a le battement constant du cœur de votre mère. Tant que le battement de cœur est là, vous savez que vous êtes en sûreté, car le battement de cœur est le rythme de la vie...
[Pause pour obtenir la sensation de la matrice]
Vous commencez à éprouver une sensation d'effort pour naître, luttant pour venir à la lumière de la vie sur Terre. Soyez attentif, car l'effort éveille en vous la conscience que vous choisissez de naître. Et maintenant, tandis que vous refaites l'expérience de votre naissance, faites-le avec la pleine conscience d'avoir choisi cette vie... [Pause]
Tandis que cous venez à la lumière de la vie nouvelle, et que vous observez votre vie de la naissance à maintenant, vous avez une occasion de pardonner aux autres qui peuvent vous avoir causé du malheur ou de la souffrance. Dans les endroits où vous seriez amené à vous juger cous--même, oubliez-vous. Acceptez d'être beau, unique, merveilleux. c'es grâce au pardon que vous pouvez résoudre les traumatismes passés de votre vie... [Pause pour achever l'instruction.]
En remontant le lotus, et re-parcourant le temps, vous vous retrouverez encore une fois couché(e) dans le berceau de la magnifique fleur de lotus. Sa douce couleur et son délicieux parfum génèrent un sentiment de bine-être tandis que vous êtes bercé dans le doux courant du fleuve, regardant les Hippopotames manger et jouer dans le calme du petit matin...
Maintenant que vous avez fait l'expérience de votre naissance, appréciez le sentiment, et regardez vers un nouveau commencement...
Le lotus libère ses racines, et le courant du fleuve vous emporte doucement et à dessein vers l'aval. Émerveillé, vous commencez à anticiper l'entretien de la vie et de l'amour...
La rivière s'élargit. Ici, dans le lent courant, vous revoyez Tarät, votre sage-femme Hippopotame. Elle vous fait signe, vous plongez du lotus, et nagez vers elle... Tarät ouvre sa bouche et là, sur sa langue, se trouve une belle perle luminescente. Elle vous donne cette perle... Vous pouvez l'avaler ou la mettre à l'intérieur de vous-même. Quand vous absorbez cette perle, sentez sa richesse nutritive et sa luminosité se répandre dans tout votre être...
Vous pouvez chevaucher sur le dos de Tarât, quand elle nage lentement jusqu'au rivage. Elle peut même porter un collier auquel vous pouvez vous tenir...
Une fois que Tarât vous a laissé au bord de l'eau, prenez un moment pour recevoir tout message ou toute instruction qu'elle peut vous délivrer ce moment...
Vous pouvez choisir de lui donner un cadeau....
Thoth est là. Prenez un moment pour partager votre expérience avec lui...
[Thot vous aidera à rentrer dans votre corps. Veillez à vous enraciner et à vous centrer...]"
Mot-clef : Renaissance."
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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française Éditions Véga, 2006) :
Guide d'interprétation
En tant que symbole onirique
Émotions ; Pouvoir ; Profondeur ; Famille ; Agressivité ; Brimade.
En tant que gardien ou protecteur
Garde la famille ; Empêche qu'on profite de vous.
En tant que guérisseur
Soigne la peau séchée et craquelée ; Guérit la désorientation mentale et la confusion.
En tant qu'oracle ou augure
Attendez-vous à un obstacle insurmontable ; Admettez l'abondance.
Mythes et contes
La déesse égyptienne de la naissance, Ta-Ourt, est parfois représentée avec le corps d'une femelle hippopotame et une tête de lionne. Sous cette forme, elle protégeait activement les enfants et la famille.
Si l'hippopotame est votre animal de pouvoir
Vous aimez les activités de groupe et êtes malheureux seul. Mis au défi, vous reculez rarement. Votre taille imposante intimide. Peintre ou écrivain, vous savez comment vous plonger dans le processus créatif et ne craignez pas l'immersion dans vos émotions. Comme vous êtes très ancré, vous allez loin sans jamais perdre le contact avec la réalité. Du côté négatif, vous vous frayez parfois un chemin dans une assemblée, en foulant aux pieds les idées et les projets des autres.
Demandez à l'hippopotame de vous aider
à affronter les émotions perturbantes ;
à assumer un projet créatif de longue durée, comme écrire un roman ou confectionner une courtepointe ;
à organiser une fête de famille.
Accéder au pouvoir de l'hippopotame en
retenant votre souffle sous l'eau aussi longtemps que possible ;
notant quelques idées sur l'émotion que vous avez le plus de mal à exprimer.
L'hippopotame est le deuxième mammifère terrestre en termes de taille. Son nom signifie "cheval d'eau" et, bien sûr, il y passe la plupart de son temps. Essayez de passer plus de temps dans l'eau, soit en nageant, soit en prenant de longs bains.
Élément Eau."
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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), l'hippopotame appartient à la famille de la Sagesse intérieure, au même titre que le chien, le cheval, l'aigle, l'ours polaire, le coyote, la salamandre, le papillon, la chouette, le saumon, le phoque, le paon, la grue, le lièvre, le tigre, le lièvre, le bœuf et la pieuvre.
Sagesse intérieure : Invoquer un esprit animal, c'est éveiller de nouvelles perceptions. tout phénomène naturel, y compris l'animal, est intrinsèquement mystérieux. L'indicible que recèle toute forme de vie nous ramène aux questions fondamentales sur l'existence. Comment et pourquoi s'est formé le cosmos ? Pourquoi les choses existent-elles plutôt que le néant (comme s'interrogent souvent les philosophes) ? La méditation peut nous apporter une conscience silencieuse des vérités qui se cachent derrière ces énigmes. Lorsque nous plongeons nos eux dans ceux d'une autre créature, nous sommes confrontés à de profonds mystères, dont l'animal est l'incarnation vivante.
Ce chapitre présente les animaux susceptibles de nous guider vers de nouveaux indices et une acuité nouvelle. Si nous sommes prêts à nous ouvrir et à écouter, nous pouvons gagner en maturité spirituelle et avancer dans notre voyage intérieur.
[...]
Hippopotame signifie "cheval du fleuve" en grec ancien. Troisième plus grand animal terrestre, il peut peser jusqu'à 3 tonnes (3 000 kg). Naturellement tempétueux, les hippopotames ont la réputation d'attaquer hommes et bateaux.
Ils protègent férocement leurs petits, les mères étant même capables de tuer les congénères mâles qui menacent leur progéniture. Les Égyptiens de l'Antiquité saluaient les puissants instincts maternels de ce mammifère, et leur déesse Tawaret, protectrice des femmes enceintes, était représentée avec une tête d'hippopotame. Ces animaux ne flottent pas dans l'eau, mais se laissent glisser au fond de la rivière, avant de se propulser pour remonter à nouveau à la surface et reprendre de l'air. Ils n'aiment rien tant que se vautrer dans les lits profonds et visqueux de la rivière, pleins d'une épaisse boue gluante ; en fait, la boue constitue leur environnement, son opacité trouble accueillant, tel un matelas usé, leur imposante masse. En outre, cette boue recouvre leur peau glabre et les protège des rayons brûlants du soleil et des piqûres des insectes agressifs. en résumé, la boue confère à l'hippopotame soutien, pouvoir et protection.
Si cet animal est votre totem, il peut vous aider à employer la confusion à votre avantage. Êtes-vous dans une situation où les autres prédisent vos réactions ? Inversez la vapeur et surprenez votre entourage : riez là où on attendrait des larmes et soyez serein face à une agression. L'énergie-hippopotame est ancrée et lourde comme la terre et pourtant extrêmement malléable comme l'eau.
Faites appel à l'esprit hippopotame pour explorer les contraires. ces créatures peu communes sont agressives et violentes, et pourtant tendres et protectrices envers leurs petits. Elles vivent dans l'eau, mais ne savent ni nager ni flotter. Leur corpulence imposante, soutenue par des pattes trapues, leur donne une apparence lente et traînante, or elles peuvent courir plus vite qu'un homme. La dichotomie caractérise le pouvoir hippopotame ; ces créatures demeurent un mystère.
Mot-clé : Boue magique.
Pélothérapie
Les hippopotames pratiquent la pélothérapie, terme médical désignant les traitements thérapeutiques à base de boue. Appartenant à la médecine naturelle, cette pratique thérapeutique est ancienne. L'eau compose plus de 70% du corps humain ; elle nettoie, purifie et possède des propriétés curatives. L'eau et la terre sont deux éléments indispensables à la vie et à son évolution, l'un symbolisant la fluidité et le changement, l'autre fournissant ancrage nécessaire et base de l'habitation. La terre est le principe-ventre ; l'eau, la transformation énergisante. Mélangés, ces deux éléments puissants forment la boue.
Elle contient des minéraux et certains types de boue peuvent même purifier le corps de ses toxines, utilisant la peau comme une prote d'entrée ; d'après la science ayurvédique, la peau est "la bouche de l'os". Vue sous cet angle, la boue peut traiter les profonds déséquilibres du corps, diverse mixtures de boue et d'argile étant utilisées pour soigner le dysfonctionnement. Inspirez-vous de l'hippopotame et essayez votre propre bain de boue, thérapeutique et rajeunissant."
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Sophie Ékoué, auteure de Sagesses africaines (Hachette, 2016), nous rapporte Le mythe de Mali-Sadio :
La tradition raconte qu'après la mort de Tapama, son fiancé, mécontent d sort réservé à sa bien-aimée, se transforma en hippopotame (mali en langue bamanan) et s'exila à Bafoulabé, dans les eaux du fleuve Sénégal, abandonnant les eaux du Bani. Mali tomba amoureux d'une fille aperçue sur les berges du fleuve Sénégal, elle s'appelait Sadio. Sadio venait puiser de l'eau et e baigner dans le fleuve. L'animal et la jeune fille sympathisèrent, s'aimèrent et ne se quittèrent plus. L'animal aidait les pêcheurs à trouver les lieux poissonneux, à traverser le fleuve sur son dos, tout le monde l'appelait : "Le -cheval-de-la-rivière".
Un jour, un autre pachyderme se présenta dans les environs de Bafoulabé. La population, le prenant pour Mali, voulut bénéficier de ses services, mais l'animal tua certains et blessa d'autres. On décida de tuer l'animal, jusqu'au jour où des chasseurs venus de la Guinée se rendirent compte de la méprise. Mais des jaloux qui convoitaient la belle Sadio complotèrent contre Mali et l'abattirent. Apprenant l'assassinat de son amant, Sadio se donna la mort. Les deux amants furent enterrés sur les berges du Sénégal. Leur tombe commune est aujourd'hui un lieu de pèlerinage à Bafoulabé, dans la région de Kayes, située à 400 km au nord-ouest de Bamako."
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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), l'Hippopotame est défini par les caractéristiques suivantes :
Traits : L'Hippopotame symbolise l'intuition, l'instauration de modèles, la connaissance de ce qui est enfoui ou de ce qui sous-tend les choses, et le fait de savoir se protéger. L'hippopotame passe la plupart de son temps dans l'eau avec seulement ses yeux et ses narines qui dépassent, pour pouvoir voir et respirer. Sa peau est fine et l'eau la protège du soleil. Ce qui veut dire que, si vous aimez pratiquer des sports aquatiques, passer la journée à la plage ou simplement être dehors, veillez à protéger votre peau du soleil et buvez beaucoup d'eau pour ne pas être déshydraté. L'hippopotame est l'un des animaux les plus agressifs de la planète, ce qui vous avertit de faire attention à garder votre humeur sous contrôle.
Talents : Agilité ; Créatif ; Profondeur émotionnelle ; Endurance ; Gracieux ; Guérison ; Imaginatif ; Intuition ; Observation aiguë ; Longévité ; Puissant ; Esprit pratique ; Protection ; Stabilité ; Ténacité ; Avisé.
Défis : Agressif ; Veut contrôler ; Appétit de pouvoir.
Élément : Terre ; Eau.
Couleurs primaires : Noir ; Gris ; Rose (le lait de l'hippopotame est rose).
Apparitions : Lorsque l'hippopotame se montre, cela veut dire que vous devez agir en suivant votre intuition. N'essayez pas d'analyser davantage ni de vous demander si ce que vous recevez, si ce que vous ressentez, est correct. Ayez simplement confiance dans le fait que l'univers et vos guides vous donnent l'information dont vous avez besoin. La présence de l'hippopotame signifie que votre tendance est de rester ancré et que vous ne vous faites pas prendre par le battage médiatique. Vous aimez créer des modèles de comportement et vous y tenir. L'apparition de l'hippopotame veut dire que ce n'est absolument pas le moment de vous écarter de votre chemin. Vous pouvez vous sentir attiré par des distractions, mais repoussez ce sentiment et concentrez-vous sur ce que vous faites et sur votre objectif. L'hippopotame vous fait voir ce qui est sous la surface de l'eau. Si vous recherchez des réponses, regardez mieux ce qui peut être caché. C'est là que vous trouverez la vérité. L'hippopotame indique que vous pouvez trouver facilement votre équilibre entre votre être physique et votre être spirituel. L'abondance est là, tout autour de vous.
Aide : Vous avez besoin de stabilité dans votre vie. L'hippopotame peut vous aider à analyser les situations et à trouver l'équilibre en toute chose. Si vous êtes en train de démarrer un nouveau projet, l'hippopotame peut vous aider à rester concentré sur votre chemin sans vus laisser distraire. Si vous doutez du but de votre vie, l'hippopotame vous montre comment vous connecter à votre être spirituel même et à mener l'existence que vous êtes destiné à vivre. Il vous incite à explorer votre propre spiritualité au lieu d'accepter aveuglément ce que prêchent les masses. Votre âme sait : vous avez seulement besoin d'écouter. L'hippopotame vous met en garde de ne pas devenir trop agressif, dominateur, ou de laisser s'imposer en vous le sentiment de votre pouvoir. Lorsque vous permettez ces choses-là, vous passez de la positivité à la négativité. Ne laissez pas la frustration se transformer en rage. Gardez le contrôle sur votre caractère. Si vous avez besoin d'un exutoire à des sentiments pas vraiment positifs, convertissez-les en quelque chose de créatif. Fabriquez, peignez, écrivez quelque chose. Ne laissez pas une chose que vous ressentez en vous être anéantie, en permettant à votre colère d'alimenter un feu qui va la réduire en cendres. Rêvez grand, vivez grand, et vous accomplirez tout ce que vous désirez.
Fréquence : L'énergie de l'hippopotame a une résonance basse et profonde qui vibre dans vos pieds à travers la terre. C'est le grognement sourd d'un arbre qui ploie sous le vent, le martèlement de la pluie sur l'eau. Cela vous fait frissonner d'un tremblement de prise de conscience.
Imaginez...
Lors de votre visite au safari parc, vous roulez en longeant un grand lac. Dans l'eau, vous remarquez le sommet de la tête d'un hippopotame, avec seuls ses yeux et son mufle qui dépassent de la surface de l'eau. A une petite distance de là, vous observez un autre hippopotame qui s'approche du premier. Soudain, d'énormes gerbes d'eau jaillissent en éclaboussures autour des grosses gueules qui émergent et s'ouvrent en montrant chacune quantité de dents... Les deux hippopotames se trouvent face à face, mufle à mufle, mâchoire en vis-à-vis, chacun prêt à mordre. De derrière les fenêtres fermées de votre véhicule, vous pouvez entendre leurs grognements et reniflements. Leur pouvoir se propage depuis le lac et vous êtes rempli du sentiment que, comme l'hippopotame, vous savez que vous devez veiller à être stable dans votre position de pouvoir, fort dans votre manifestation de force, et que vous devez écouter votre intuition. La scène dure à peu près dix minutes avant que tous deux instinctivement s'éloignent l'un de l'autre.
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Symbolisme astrologique :
Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :
L’Hippopotame ou le Libertin : L’Herbivore s’exprime dans des actions fusionnelles, englobantes, et fugitives. Elles le rendent indifférent à toute forme de différenciation, d’opposition ou de conflit individuel. Il tend vers une réceptivité perpétuelle et infinie, dans une volonté de communion avec les grandes fluctuations naturelles. Il vit sous le règne absolu du sentiment et des émotions, éclipsant l’intellect et la raison séparative. Très demandeur de quitter ses repères et de dépasser ses frontières, l’Herbivore recherche une forme de marginalité. C’est pour mieux imaginer un monde nouveau, un ailleurs magnifique dont personne ne sait, de son vivant, s’il s’agit d’une intuition ou d’une illusion.
Réfractaire et méfiant, subtile, enclin à l’investigation et à la critique acerbe, l’Hippopotame besoin de chercher la raison des choses par ses propres moyens. Il aime le mystère, l’ambiguïté et apprécie de frôler le danger pour se dépasser. Il a une nature anxieuse, un fond secret et torturé, un esprit d’expérimentation, des sentiments profonds, un attachement dévoué à une personne ou une cause, une grande sensibilité aux questions de sexualité, ainsi qu’une part passionnée et ombrageuse plus ou moins dormante.
Les particularités de l’Hippopotame : L’Hippopotame se manifeste par une soif de vérité mise au service d’une volonté d’évasion. D’une sensibilité exacerbée, il charrie en lui des émotions complexes et un tempérament secret. Aussi se plait-il à vivre des expériences intenses – voir interdites – afin de se sentir exister plus fort. Ce faisant, il se marginalise et s’éloigne des normes de sa société d’origine. Que ce soit par le côté jusqu’au-boutiste de sa sensibilité, ou baroque de sa volonté, il semble vouloir se vouer à une recherche.
L’Hippopotame est un animal hybride, à mi-chemin entre la baleine et le cheval. Difficile de le définir et de le comprendre immédiatement. Il adopte un comportement étrange aux yeux des autres, qui ne se justifie par aucune utilité concrète. Très sensible et très réceptif, l’Hippopotame se méfie de la force du courant qui pourrait l’entraîner d’état d’âmes en état d’âmes et finir par le noyer dans les tourbillons de la vie. C’est pourquoi il préfère chercher une situation où il a pied, tout en se cachant des regards afin de ne pas exposer au grand jour sa facette vulnérable.
Fondamentalement inoffensif, bienveillant et empathique, l’Hippopotame a une sensibilité à fleur de peau. L’Hippopotame aime agir à l’abri des regards indiscrets. Il a une grande part de marginalité en lui. C’est ce côté « nocturne » qui le rend capable de s’extraire de son milieu originel pour aller voir ailleurs. Il fuit ce monde de prédateurs. Malgré sa prudence et son air patelin, l’Hippopotame est courageux. Il défend farouchement l’intégrité de son territoire autant que le bien-fondé de ses actions. Il est amené à ériger un système élaboré de défenses, mêlant habileté tortueuse et puissance de frappe. Avec l’âge et l’envergure, il devient plus indépendant, et se défend de manière d’autant plus vindicative !
La sexualité, la passion amoureuse, est une manière pour lui d’accéder à l’évasion. Il se marginalise sans doute par des rêves érotiques variés, ou par des voyages motivés par ce besoin. Il y a en lui un besoin de fluidité, de libération, qui donne à la sexualité une grande importance. S’il réprime ces tendances, il risque de tourner au morbide, de s’enliser dans les marécages de la frustration. Il met beaucoup d’énergie à détruire les barrages qui bloquent sa sensibilité. Il cherche les personnes avec lesquelles il pourra laisser libre cours à ses multiples fantasmes. Une fois qu’il a trouvé les personnes qui ont les mêmes goûts que lui, et s’éloigne du commun des mortels.
Porteur de scandale, comme le libertin de l’Ancien Régime, il sème dans les esprits une curiosité qui ouvre la voie à de grands changements. Mais cette fertilisation est aussi un travail de sape sous-jacente de la société dans laquelle il vit.
Les pouvoirs de l’Hippopotame : L’Hippopotame est le symbole de la force animale que l’homme ne peut pas domestiquer. La liberté qui est en lui, comme les crues d’un fleuve, vient fertiliser la société, par l’émergence d’idées nouvelles, mais en menace aussi la stabilité.
Le natif l’Hippopotame aura tout intérêt à choisir une activité qui exalte son désir d’évasion sociale, où il pourra assouvir cette soif d’investigation et de dépassement des limites. Il saura donner un débouché extraordinaire à des sensations troubles et des pratiques étranges. Il pourra développer des échanges avec l’étranger en partant d’une situation bancale, instable ou peu recommandable. L’Hippopotame pourra tout quitter pour résoudre des questions scientifiques longtemps occultées, pour vivre intensément ses mœurs originales, pour rejoindre une société secrète…
Il aura l’étoffe des grands révoltés humanistes. Il pourra s’orienter vers une carrière artistique où il s’agit de se marginaliser par une expérience hors du commun. Quel que soit le domaine qu’il choisira, il y cherchera la révélation de vérités qui dérangent.
Ex : Cyrano de Bergerac, Boris Vian. [Soleil Bélier / Lune Scorpion]
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Mythologie :
Le Glossaire théosophique (1ère édition G.R.S. MEAD, Londres, 1892) d'Helena Petrovna Blavatsky propose plusieurs entrées relatives à l'hippopotame :
CERBERE (gr. et lat.). Cerbère, ce monstre canin à trois têtes qui était censé veiller au seuil de l'Hadès, est venu d'Égypte aux Grecs et aux Romains. C'était le monstre mi-chien, mi-hippopotame qui gardait le portail de l'Amenti. La mère de Cerbère était Echidna – être mi-femme, mi-serpent, très honorée en Etrurie. Aussi bien le Cerbère égyptien que le grec sont des symboles du kâmaloka et de ses monstres bizarres, coques abandonnées des mortels.
HIPPOPOTAME (gr.). Dans le symbolisme égyptien, Typhon était appelé l' "hippopotame" qui tua son père et viola sa mère", Rhéa (mère des dieux). Son père était Cronos. En l'appliquant donc au Temps et à la Nature (Cronos et Rhéa) l'accusation devient compréhensible. Symbole de désaccord cosmique, Typhon, qui est aussi Python, le monstre formé de la vase du Déluge de Deucalion, "viole" sa mère, l'Harmonie Primordiale, dont la bienveillance était si grande qu'on l'appelait la "Mère de l'Age d'Or". C'est Typhon qui mit fin à celui-ci, c'est-à-dire, produisit la première guerre des éléments.
TAOER (égypt.). Le Typhon féminin, l'hippopotame, appelé aussi Ta-ur, Ta-op-oer, etc. : elle est la Toueris des Grecs. Cette épouse de Typhon était représentée sous les traits d'un monstrueux hippopotame, assis sur ses pattes de derrière avec un couteau dans une main et le nœud sacré dans l'autre (le pâśa de Śiva). Son dos était recouvert des écailles d'un crocodile, et elle avait la queue d'un crocodile. Elle est aussi appelée Teb, d'où il s'ensuit que quelquefois le nom pour Typhon est Tebh. Sur un monument de la sixième dynastie, elle est appelée "la nourrice des dieux". On la craignait en Egypte bien plus que Typhon. (Voir "Typhon").
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Littérature :
L'Hippopotame
L’hippopotame au large ventre Habite aux Jungles de Java, Où grondent, au fond de chaque antre,
Plus de monstres qu’on n’en rêva.
Le boa se déroule et siffle, Le tigre fait son hurlement, Le buffle en colère renifle ; Lui, dort ou pait tranquillement.
Il ne craint ni kriss ni zagaies, Il regarde l’homme sans fuir, Et rit des balles des cipayes Qui rebondissent sur son cuir.
Je suis comme l’hippopotame : De ma conviction couvert, Forte armure que rien n’entame, Je vais sans peur par le désert.
Théophile Gautier, "L'hippopotame" in Poésies diverses, 1833 - 1838.
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