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Le Diamant

Dernière mise à jour : 7 févr.


Style toujours un peu too much de National Geographic mais l'information reste intéressante.



Étymologie :


  • DIAMANT, subst. masc.

Étymol. et Hist. Fin xiie s. diamant « sorte de pierre précieuse » (Floire et Blanche flor, éd. M. Pelan [ms. 1447], 647 : Diamanz et amacites) ; 1549 pointe de diamant « outil de vitrier » (Est.) ; 1676 diamant « id. » (Félibien Dict.). Du b. lat. diamas, -antis (attesté dans des tablettes d'exécration d'apr. M. Niedermann ds Anzeiger für indogermanische Sprach − und Altertumskunde, t. 23, p. 79), prob. issu par métathèse de *adimas, -antis (aimant*) sous l'infl. des mots gr. commençant par dia-(cf. gr. δ ι α φ α ν η ́ ς, diaphane* ; v. FEW t. 24, 1, pp. 132-133).


Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique.




Minéralogie :


Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. Paris, 1981) décrit le diamant à partir du groupe auquel il appartient :


1er GROUPE : éléments natifs

Le diamant, roi des pierres précieuses, est la seule gemme constituée par un corps simple à l'état pur : le carbone.

Le diamant ne se distingue du vulgaire charbon que par sa cristallisation qui confère aux atomes de carbone une disposition très dense, une très forte cohésion. De là vient sa dureté inégalée (le diamant raye tous les corps sans être rayé par aucun) et sa très forte réfringence, c'est-à-dire sa propriété de réfracter la lumière en mille feux. La taille ne fait que renforcer cet éclat splendide et si distinct qu'il a fallu créer un mot pour le désigner, celui d'éclat adamantin.

Les diamants ne sont pas toujours incolores et certaines pierres jaune d'or, rosés, bleues, vertes, rouges, noires sont très recherchées.

On trouve les diamants entourés d'une gangue plus ou moins dure et irrégulière qui les fait ressembler à de simples cailloux.

Les plus anciens gisements sont ceux de l'Inde (Golconde), aujourd'hui à peu près épuisés. Ensuite sont venus au xviiie siècle ceux du Brésil (Minas Geraes, Diamantino, Bahia), puis en 1824 ceux de l'Oural, et enfin ceux du Cap découverts en 1866, où le diamant est disséminé dans la kimberlite, roche bleuâtre qui remplit les cheminées de volcans éteints.

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Selon Odile Alleguede, auteure de La parole perdue des pierres, La face cachée des joyaux les plus mythiques (Éditions Quintessence 2008),


"De toute manière, la formation du diamant natif demeure toujours un intense sujet de controverses pour les géologues. Seul trait d'union, tous sont d'accord sur la présence d'une double contrainte de chaleur et de pression gigantesques, afin de permettre au carbone de se cristalliser sous cette forme particulière.

Le diamant est du carbone pur qui se trouve sous trois états moléculaires différents, c'est-à-dire cristallisé, cristallin et amorphe. Seul le premier nous intéresse ici, car c'est celui qui correspond à la gemme qui alimente le rêve des hommes depuis le mystère de ses origines. [...]

Mais un diamant coloré le doit à la présence d'un autre élément. Verts et bleus, ils sont très rares, rouges encore davantage. Le diamant est né il y a environ trois milliards d'années, à plus de 200 kilomètres de profondeur au sein de la matrice terrestre, )à 1 400 °C et 1 200 bars ! Cette gestation se produit très lentement au sein d'amas de roches appelées péridotites et éclogites.

Amalgamé ensuite à une roche tendre, la "kimberlite" (roche primaire de lave solidifiée, riche en olivine, don le nom est tiré de Kimberley, ces mines de diamant emblématiques de l'Afrique du Sud), ou encore à la "lamproïte", dans lesquelles il s'est retrouvé projeté, à des vitesses phénoménales (près de 2 000 km/h), le long des cheminées volcaniques ou des failles de la croûte terrestre, il jaillit soudain des profondeurs utérines de sa gestation. La brutalité de sa mise au monde est, en fait, un élément fondamental de sa formation. Le seul moyen, pour lui, d'éviter sa forme "ordinaire" de graphite. Comment avoir de telles vitesses d'expulsion volcanique ? c'est ce type de questions qui contribue à maintenir le diamant dans une fascinante pénombre d'incertitudes...

La cheminée volcanique, considérée comme lieu primaire, se trouve ensuite détruite par l'érosion. Les diamants sont alors entraînés par les eaux vers les lits de fleuves, ou des embouchures de terrains alluvionnaires nommés gîtes secondaires, où on les trouve généralement. Cependant, trouver de la kimberlite n'est pas une garantie de découvrir automatiquement des diamants. On estime qu'à l'échelle mondiale, seulement une kimberlite sur cent contient des diamants.

La recette diamantifère est donc un savant, délicat et parfaitement improbable mélange de feu, de pression, de vitesse et de composition matricielle de roches.

[...] Le diamant est un extraordinaire conducteur de la chaleur. Sa relation à la chaleur, au feu, est unique. Il surpasse tout ce qui est connu. Le contact avec la pierre laisse immédiatement une sensation froide, bien connue des gemmologues. Littéralement, il boit la chaleur ! Une température intenses le fait à peine se dilater et on peut le chauffer au rouge (800 °C) ou le plonger dans de l'azote liquide (- 195 °C) sans qu'il en souffre le moins du monde ! Ce, jusqu'aux 1500 )C fatidiques où, au sein d'oxygène, il se vaporise en dioxyde de carbone !

Mais il possède encore, à ce propos, une autre faculté étonnante. Lorsqu'il brûle, donc entre 1350 °C et 1500 °C, il se consume tout en restant toujours lui-même, dans sa structure et sa forme, à quelque niveau que l'on soit de la combustion, et ce jusqu'à sa disparition totale, sans laisser la moindre trace... C'est ce qui a fait écrire à Elie-Charles Flamand dans [Les Pierres magiques, 1981] : "... sa volatilisation dans le feu, cet élément purissime, force vitale et spirituelle lumière des choses dont le diamant semble être une corporification cristalline..."

Parmi toutes ses impressionnantes particularités, il y a aussi celle de posséder une transparence optique très large (de l'ultraviolet à l'infrarouge lointain) et sa quasi neutralité chimique, à l'instar des gaz nobles (néon, argon, etc.), en réaction avec la plupart des substances."

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Lithothérapie :


Judy Hall autrice de La Bible des Cristaux (volume 1, Guy Trédaniel Éditeur, 2011) présente le Chrysocolle :


Diamant


Couleur : Blanc clair - Jaune - Bleu - Brun - Rose.

Aspect : Pierres précieuses petites, claires transparentes quand elles sont taillées

Disponibilité : Cher.

Source : Afrique - Australie - Brésil - Inde - Russie - États-Unis.


CARACTÉRISTIQUES. Le diamant est un symbole de pureté. Sa lumière blanche pure aide à faire de sa vie un ensemble harmonieux. Aide à nouer des relations, apporte l'amour et la clarté dans un partenariat. Censé fortifier l'amour d'un époux pour sa femme, c'est un signe d'engagement et de fidélité. Symbole de richesse depuis des milliers d'années, c'est l'une des pierres de manifestation, attirant l'abondance. Plus le diamant est grand, plus il y a d'abondance. Un grand diamant est aussi excellent pour bloquer les stress géopathique ou le brouillard électromagnétique et pour protéger contre les téléphones portables.

Le diamant amplifie l'énergie. C'est l'une des rares pierres qui n'ont jamais besoin d'être rechargées en énergie. Accroît l'énergie de tout ce qui entre en contact avec lui. Utilisé avec d'autres cristaux pour la guérison, le diamant est très efficace, car il intensifie le pouvoir de ceux-ci. Toutefois, il intensifie tant l'énergie négative que celle positive.

Sur le plan subtil, comble les "trous" de l'aura, rechargeant celle-ci en énergie.

Sur le plan psychologique, parmi les qualités conférées par le diamant on trouve l'intrépidité, l'invincibilité et la force d'âme. L'éclat impitoyable du diamant mettra néanmoins en évidence tout ce qui est négatif et a besoin d'une transformation. Le diamant élimine la douleur émotionnelle et mentale, diminue la peur et incite à de nouveaux commencements. C'est une pierre extrêmement créative, stimulant l'imagination et l'esprit inventif.

Sur le plan mental, le diamant fournit un lien entre l'intellect et le mental supérieur, apportant clarté mentale et favorisant l'illumination.

Sur le plan spirituel, le diamant purifie l'aura de tout ce qui voile l'éclat intérieur d'une personne, permettant à la lumière de l'âme de briller. Rappelle les aspirations de l'âme et soutient l'évolution spirituelle. Active le chakra couronne, le connectant à la lumière divine.

GUÉRISON. Soigne le glaucome, éclaircit la vue et est bénéfique pour le cerveau. Traite les allergies et les affections chroniques, rééquilibre le métabolisme. Selon la tradition, le diamant neutralisait le poison.


POSITION. À porter près de la peau, ou à placer selon les besoins. Particulièrement efficace en boucles d'oreilles, surtout contre les émissions des téléphones portables.

 

Diamant de Herkimer – Quartz de Herkimer


Couleur : Clair.

Aspect : Arcs-en-ciel clairs, huileux, en général à double pointe, petit ou grand.

Disponibilité : Cher, mais facile à trouver.

Source : États-Unis - Mexique - Espagne - Tanzanie.


CARACTÉRISTIQUES. Énergise, anime et favorise la créativité. Puissant cristal d'harmonisation, surtout lorsqu'il est petit et exceptionnellement clair. Stimule les dons psychiques comme la clairvoyance, la vision spirituelle et la télépathie, connectant aux indications des dimensions supérieures et favorisant le souvenir des rêves et la compréhension. Suscite l'accord conscient avec les plans spirituels supérieurs et avec son propre potentiel. Purifie les chakras et ouvre les canaux de circulation de l'énergie spirituelle. Donne accès aux informations des vies antérieures, permettant de reconnaître les blocages ou l'opposition à la croissance spirituelle. Facilite la libération en douceur et la transformation, mettant en évidence l'objectif de l'âme. Active le corps de lumière.

Harmonise les gens et les met en contact s'ils doivent se séparer : chacun gardera une pierre. Consolide la télépathie, surtout aux étapes initiales de la pratique, et accorde le thérapeute et le patient. Possède une mémoire cristalline capable d'emmagasiner des informations en vue de leur récupération ultérieure. Peut être programmé pour que d'autres personnes arrivent à puiser dedans. Cristal puissant pour éliminer la pollution électromagnétique ou la radioactivité. Bloque le stress géopathique. Les cristaux plus grands sont excellents pour former des réseaux autour d'une maison ou d'un lit.


GUÉRISON. Détoxifiant, protège contre la radioactivité et soigne la maladie des radiations. Soulage l'insomnie causée par le stress géopathique ou la pollution électromagnétique ; corrige l'ADN, les troubles cellulaires et les déséquilibres métaboliques, élimine le stress et la tension du corps. Favorise le souvenir des vies antérieures, du mal être et des blessures anciennes qui affectent encore cette vie-ci. Excellent en aérosol environnemental ou élixir.


POSITION. En pendentif ou boucles d'oreilles (seulement pour de courtes périodes). Placer à la base de la colonne ou selon les besoins. Positionner entre soi-même et la source du brouillard électromagnétique, ou vaporiser dans la pièce.

Le diamant de Herkimer fumé possède une énergie d'ancrage très forte, qui traite le chakra de la Terre et l'environnement, nettoyant la pollution électromagnétique et le stress géopathique. Utilisé en réseau autour d'un lit, aide à surmonter le sentiment de tension.

Le diamant de Herkimer avec des inclusions de citrine est un excellent antidote pour la fatigue causée par les énergies négatives.

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Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


DIAMANT. Cette pierre très précieuse devait peut-être à sa qualité les nombreuses vertus qu'on lui attribuait autrefois. Ainsi elle préservait de l'empoisonnement, de la peste et des sortilèges ; elle calmait les coliques ; et, mieux encore, elle entretenait l'union entre les époux, ce qui l'avait fait surnommer pierre de réconciliation. Elle avait aussi l'avantage de rendre invisible celui qui la portait, si , préalablement, on avait eu le soin d'y graver la figure de Mars ou celle d'Hercule. Enfin, chose non moins merveilleuse, on prétendait qu'elle engendrait des petits, et Ruérus cite une certaine princesse de Luxembourg, qui possédait une mère diamant dont la fécondité tenait du prodige. Ces aubaines-là n'arrivent jamais qu'aux princesses.

Les habitants de la Sologne disent que tous les ans, le 13 mai, toutes les couleuvres, les serpents et les anvots de la contrée, se réunissaient sur les bords d'un étang situé entre Cerdon et Jouy, pour y travailler en commun à former un gros diamant avec une liqueur brillante que distille leur langue. Si l'on place un diamant sur la tête d'une femme endormie, on s'assure par ce moyen de la régularité ou de l'irrégularité de sa conduite. Si elle est infidèle à son mari, elle se réveille en sursaut. Si au contraire, elle est chaste, son sommeil ne sera point troublé. Lorsqu'on attache à son bras gauche un diamant, de telle manière qu'il touche la chair, on se préserve de toute vision capable de troubler le sommeil ou d'épouvanter.

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Symbolisme :


Frédéric Portal, auteur de l'ouvrage intitulé Des couleurs symboliques dans l'antiquité : le moyen-âge et les temps modernes. (Treuttel et Würtz, 1857) relie le symbolisme du diamant à celui du blanc :


Le diamant, disait la superstition, calme la colère, entretient l'union des époux : on lui donne le nom de pierre de réconciliation. La sagesse, l'innocence et la foi, désignées par la blancheur et la pureté de cette pierre, apaisent la colère, entretiennent l'amour conjugal et réconcilient l'homme avec Dieu. Dans la langue iconologique, le diamant est, d'après Noël, le symbole de la constance, de la force, de l'innocence et des autres vertus héroïques.

Les contes populaires ajoutaient que, les diamants en engendraient d'autres. Rueus prétend qu'une princesse de Luxembourg en possédait une famille héréditaire. Ne reconnaît-on pas ici la sagesse transmise par les ancêtres et engendrant toutes les vertus.

Saint Épiphane écrit que le souverain pontife d'Israël portait un diamant lors qu'il entrait dans le sanctuaire, aux trois grandes fêtes de l'année. Cette pierre brillait de l'éclat de la neige en annonçant un évènement heureux ; elle paraissait d'un rouge de sang à l'approche de la guerre, et noire quand un deuil général était proche. On retrouve ici la tradition altérée sur l'urim et le thumim, qui manifestaient les réponses divines par les variations de la lumière.

Les anciens prétendaient que l'on trouvait dans la mer Rouge une pierre précieuse, blanche comme l'argent, presque comme le diamant ; sa forme était carrée comme un dé. Pline et Isidore la nomment Androdamas ; elle apaisait la colère et les mouvements de l'âme.

Le cube était, comme la couleur blanche, le symbole de la vérité, de la sagesse et de la perfection morale. La nouvelle Jérusalem, promise dans l'Apocalypse, est égale en longueur, largeur et hauteur. Cette cité mystique doit être considérée comme une nouvelle église où régnera la sagesse divine. Isaïe, en annonçant la venue du Messie, dit : Il habitera le lieu le plus élevé de la pierre solide, et l'eau qui en découlera donnera la vie. J'emprunte cette citation à l'épitre catholique de saint Barnabé qui fait entendre que tous les mots de la Bible sont symboliques.

Il serait superflu de reproduire ici la doctrine de Pythagore sur les nombres, doctrine évidemment empruntée aux Égyptiens, et qui coïncide, du moins en partie, avec la symbolique de la Bible. Le nombre quatre, d'après ce philosophe, est la Divinité même, source de la nature ; quatre possède en soi tous les nombres comme le cube contient toutes les formes.

La pierre d'Isaïe, Simon Pierre, et la cité cubique de l'Apocalypse sont un seul et même symbole qui annonce l'église de Dieu sur la terre et son royaume céleste ; c'est ainsi que saint Hermas vit dans une extase une grande pierre blanche et carrée qui pouvait servir de base à toute la terre ; elle était ancienne ; mais une porte en avait ouvert l'entrée depuis peu de temps.

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D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et augmentée Robert Laffont, 1982), de Jean Chevalier et Alain Gherbrant,


"Ses qualités physiques exceptionnelles, dureté, limpidité, luminosité, font du diamant un symbole majeur de la perfection, encore que son éclat ne soit pas uniformément considéré comme bénéfique.

La minéralogie traditionnelle de l'Inde le fait naître de la terre sous forme d'un embryon dont le cristal constituerait un état de maturation intermédiaire. Le diamant est mûr, le cristal est non mûr. Il est le sommet de la maturité. Il s'agit d'un parfait achèvement que l'alchimie indienne utilise elle-même symboliquement en associant le diamant à l'immortalité, c'est-à-dire en l'identifiant à la Pierre philosophale.

La dureté du diamant, son pouvoir de rayer, de couper, sont spécialement mis en relief dans le Bouddhisme tantrique où le vajira (foudre et diamant) est le symbole de l'inaltérable, de l'invincible puissance spirituelle. C'est, selon l'étymologie de l'équivalent tibétain dordje, la reine des pierres. Il symbolise la clarté, le rayonnement, le tranchant de l'illumination, le vide et l'indéterminé. C'est encore la nature propre, qui est identique à la nature de Bouddha ; cela qui ne croît ni ne décroît, c'est le Diamant, enseigne le patriarche zen Houei-nêng. Un texte tantrique cité par Mircea Eliade pose expressément l'équation shunyâta (vacuité) = vajira.

L'immutabilité est par excellence un caractère axial : c'est pourquoi le trône du Bouddha situé au pied de l'Arbre de la Bodhi, est un trône de diamant. C'est aussi pourquoi l'Axe du monde est décrit par Platon comme étant de diamant. Foyer de rayonnement brillant, il participe aussi de la symbolique du centre. Nous signalons au mot pierre le rapprochement qui a été fait entre la pierre angulaire et le diamant, tous deux désignés en allemand par le mot Eckstein.

Dans l'iconographie tibétaine, le dordje (sceptre de diamant) s'oppose à la cloche (tilpu) comme le monde adamantin (potentiel, non-manifesté) au monde phénoménal (ou du sein maternel), comme le principe actif au principe passif, comme la Sagesse à la méthode.

Dans le langage courant, le diamant sous le marteau est le symbole de la fermeté, de la solidité du caractère résistant aux persécutions.

Dans les traditions occidentales, le diamant est le symbole de la souveraineté universelle, de l'incorruptibilité, de la réalité absolue.

Selon Pline, il est le talisman universel, qui rend inopérants tous les poisons et toutes les maladies. Il chasse les mauvais esprits, écarte les mauvais rêves. Plongé dans le vin ou l'eau, il préserve les buveurs de l'apoplexie, de la goutte, de la jaunisse.

Selon les traditions d'Europe occidentale, il chasse également les bêtes sauvages, les fantômes, les sorciers et toutes les terreurs de la nuit. La tradition russe dit qu'il empêche la luxure et favorise la chasteté. On disait aussi en France qu'il écartait la colère et entretenait l'union entre les époux ; ce qui lui avait fait donner le nom de pierre de réconciliation ; il contient l'innocence, la sagesse et la foi. Dans la langue iconologique, le diamant est le symbole de la constance, de la force, et des autres vertus héroïques.

Les contes populaires ajoutaient que les diamants en engendraient d'autres : origine ancestrale de la sagesse qui s'engendre elle-même. La forme du diamant brut est à rapprocher de la croyance qui considère le cube comme un autre symbole de la vérité, de la sagesse et de la perfection morale.

Dans la devise des Médicis, le diamant figure comme un symbole de l'amour divin. Mais l'interprétation se fonde sur un calembour : diamant, dio-amando.

Trois anneaux entrelacés portant chacun un diamant, constituèrent la devise de Côme de Médicis... Le fils de Côme, Pierre, reprenant la devise de son père, en la modifiant selon la règle, mit un anneau avec un diamant dans les serres d'un faucon, avec la devise semper. Ce qui signifiait vouer à Dieu un amour éternel, d'une fidélité à toute épreuve. Laurent le Magnifique ajouta à l'anneau trois plumes, blonde, verte et rouge, voulant que l'on entendist qu'en aymant Dieu, il florissait en ces trois vertus, Fides, Spes, Charitas, appropriées à ces trois couleurs, la Foy blanche, l'Espérance verte, la Charité ardante, c'est-à-dire rouge : avec un Semper au pied.

Le diamant des Médicis a été aussi interprété comme le symbole de la sagesse de la famille, de sa victoire sur elle-même et sur les autres. Botticelli, représentant Minerve qui maîtrise un centaure, pare la robe de la déesse de la bague au diamant.

Le diamant a symbolisé également, dans l'art de la Renaissance, l'égalité d'âme, le courage devant l'adversité, le pouvoir de libérer l'esprit de toute crainte, l'intégrité du caractère, la bonne foi."

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Selon Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. Paris, 1981) :


LE DIAMANT : C'est le cristal qui réunit au plus haut degré toutes les qualités que l'on recherche dans les gemmes. Sa clarté, sa pureté, ses feux fascinants en font le roi des minéraux. « Son éclat, dit Rambosson, est concentré et comme voilé, malgré son intensité ; éclat mat, plein de douceur et de suavité. On dirait que les jets de lumière qui s'en échappent arrivent d'une source profonde et insondable. Ses feux jaillissants sont comme recueillis dans leur essor : ils s'épanchent parce qu'ils ne peuvent plus être contenus. Dans la radieuse lumière de cette gemme ruissellent toutes les teintes qui parent l'aurore. C'est l'astre du jour réduit aux proportions du chaton d'une bague ou d'une aigrette de couronne, se jouant dans les splendeurs de l'arc-en-ciel (1). »

Le diamant a été connu depuis la plus haute Antiquité. Les Anciens l'appréciaient non pas pour son éclat car celui-ci n'est développé que par la taille qui fut découverte, ainsi que nous le verrons, à la fin du XVe siècle seulement, mais pour ses propriétés magiques.

Les Grecs l'appelaient adamas, ce qui signifie indomptable, à cause de sa dureté, de sa non-frangîbilité et de sa résistance à l'action du feu. Le premier caractère est réel : le diamant est en effet la substance la plus haute dans l'échelle de la dureté ; les deux autres sont mythiques. « L'essai de tous ces diamants, dit Pline, se fait sur une enclume, à coup de marteau ; et ils repoussent tellement le fer qu'ils le font sauver de côté et d'autre, et que l'enclume se casse même quelquefois (2). » Cette opinion erronée s'est maintenue pendant très longtemps. En 1476, après la bataille de Morat, les Suisses s'étant emparés de la tente de Charles le Téméraire y trouvèrent parmi d'autres richesses, un certain nombre de diamants. Voulant s'assurer qu'ils étaient authentiques, ils les frappèrent à coup de marteau, persuadés qu'ils devaient résister s'ils étaient véritables, mais, évidemment, ils les réduisirent en morceaux.

Pline croyait également que non seulement le diamant résiste à l'action du feu, mais encore que les plus hautes températures ne parviennent même pas à réchauffer. Cette opinion eut cours jusqu'au XVIIe siècle. Pour tous les chimistes anciens comme De Born, Pott, Scopoli, Cartheuser, Dollersdorf, etc., le diamant était « apyre ».

Boëce de Boot fut le premier, en 1609, à soupçonner que ce minéral pouvait être inflammable.


Vers 1670, Isaac Newton, au cours de ses recherches optiques, constata que la réfraction du diamant est plus forte qu'elle ne devrait l'être en raison de la densité de ce minéral. Aussi, ayant entrepris de comparer les puissances de réfraction des différents corps diaphanes avec leurs densités et ayant trouvé qu'en général elles étaient à peu près en rapport les unes avec les autres, Newton montra que le diamant avait une puissance réfractive beaucoup plus grande que les corps qu'il appelle fixes. Il en conclut qu'il fallait le placer parmi « les corps onctueux, sulfureux » et que, comme eux, il devait être combustible. Ainsi, des seules lois de la réfraction, Newton déduisit que le diamant pouvait être inflammable. Il faut remarquer que l'illustre physicien était aussi — ce que l'on sait peu — un alchimiste passionné qui écrivit de nombreux commentaires aux traités classiques de la science d'Hermès (4). S'il emploie le mot sulfureux, c'est dans son sens alchimique, pour signifier que le diamant est de la nature du feu.

Peu après, en 1673, Boyle, sans doute conseillé par un alchimiste, tira de son trésor plusieurs diamants pour les livrer à l'action du feu. L'expérience fut concluante. On rapporte que Ton vit s'élever « des vapeurs acres et abondantes » avant que les diamants ne disparaissent.

Cette tentative de Boyle détermina d'autres savants à renouveler l'essai. En 1694 et 1695, les naturalistes Averani et Targioni, de l'Académia del Cimento, à l'instigation de Cosme III, grand duc de Toscane, brûlèrent de nouveau le diamant, à Florence, par la chaleur solaire concentrée à l'aide d'une lentille. A peu d'intervalle, la même expérience eut lieu à Vienne en présence de l'Empereur François I" d'Autriche, mais cette fois au moyen d'un long et violent feu de forge.

« Nous savons aujourd'hui, disent Jacobs et Chatrian, que le diamant brûle entouré d'une flamme en forme d'auréole dont la lueur est très vive ; que cette flamme n'est qu'extérieure, comme celle du liège, de sorte qu'on pourrait le réduire à sa plus simple expression, sans qu'il ne perdît rien de sa forme primitive. Lorsqu'il est près de brûler, il n'est nullement fluide, mais seulement boursouflé et plus gros qu'il n'est réellement. Une température de 1 350 à 1 500 degrés centigrades suffit pour vaporiser cette substance apyre par excellence pour les Anciens, tandis qu'il faut une chaleur de 1 500 degrés pour fondre le fer doux, bien connu depuis une haute Antiquité (3). »

Ce fut Lavoisier qui, le premier, montra quelle était la véritable nature chimique du diamant. En le brûlant sous une cloche qui ne renfermait que de l'oxygène, il obtint un gaz qui se forme toutes les fois que l'on brûle du charbon pur : l'acide carbonique.

Dumas et Stass, en 1841, prouvèrent que les diamants colorés ou impurs donnent, après combustion, des résidus provenant des substances colorantes ou adventices qu'ils contiennent, mais que le diamant blanc et d'une pureté parfaite brûle sans laisser de cendres.

La science moderne a donc fait justice de deux caractères fantastiques que les Anciens prêtaient au diamant. Cependant, incapable de classer le merveilleux inhérent à cette gemme, elle en a fait apparaître d'autres, non moins étranges et significatifs : l'auréole vive et blanche qui l'entoure lorsqu'il brûle, le fait qu'il se consume tout en restant lui-même (puisqu'on constate, en arrêtant la combustion, que ce qui reste du diamant n'a pas éprouvé le moindre changement dans sa forme générale, comme l'attestent les triangles à arêtes vives et les plans réguliers dépendant les uns et les autres du système cristallin particulier à cette gemme), et enfin sa totale disparition, sa volatilisation dans le feu, cet élément purissime, force vitale et spirituelle, lumière des choses, dont le diamant semble être une corporification cristalline.


Une autre propriété fabuleuse que les anciens minéralogistes prêtaient au diamant est celle d'engendrer. On peut lire dans Guillaume Granger, auteur du xviie siècle : « Rueus, docte médecin, confirme encore cette vertu diamantique par le récit qu'il fait de deux Diamants, lesquels Mme de Heure, sortie de l'auguste maison de Luxembourg, avait en sa puissance, et qui étaient héréditaires en sa maison. Ces diamants produisaient visiblement de temps en temps d'autres diamants semblables à eux (4). »

La croyance au privilège accordé au diamant par la Nature, de perpétuer sa royale lignée, était encore vivace à la fin du XVIIIe siècle, puisque le célèbre philosophe mystique Louis-Claude de Saint-Martin cite ce texte et y ajoute ce commentaire inspiré des théories alchimiques : « II est sûr qu'il doit y avoir en eux une chaleur, un principe de vie qui puisse recevoir l'impression des astres et en corriger la violence. Sans cela, ce même feu intérieur qui les aurait formés tout seul, les dessécherait et les détruirait bientôt lui-même, s'il ne trouvait rien qui tempérât son ardeur. C'est cette même vertu qui remplace continuellement par sa nature vivante ce qui périt aussi continuellement dans ce corps par la dissolution (5). »

[...]

Le diamant est le plus parfait symbole de la splendeur, de la magnificence, de la beauté, ainsi que des œuvres sublimes de l'intelligence et de l'amour. C'est ce qu'exprimé romantiquement Alfred de Vigny en ces quelques vers :

« Le diamant ! c'est l'art des choses idéales,

Et ses rayons d'argent, d'or, de pourpre et d'azur

Ne cessent de lancer les deux lueurs égales

II porte du génie et transmet les empreintes,

Des pensers les plus beaux, de l'amour le plus pur.

Il porte du génie et transmet les empreintes,

Oui, de ce qui survit aux nations éteintes,

C'est lui le plus brillant trésor et le plus dur. »


Au point de vue métaphysique, le diamant signifie la divinité incréée ; le Principe suprême et sa pureté, sa force, sa sagesse ; l'Unité.

Il désigne aussi l'initié, celui qui s'est dépouillé, sublimé pour éveiller en lui la divinité latente en tout homme. « Laissez, dit Henri Durville, le charbon grossier de la mine, abandonner toutes les traces de sa vie passée, se purifier, redevenir sa vibration essentielle. Alors, de ce charbon grossier surgit la plus belle des gemmes : le diamant, symbole parfait de l'adepte, celui qui raye toutes les pierres et ne se laisse entamer par aucune, celui qui reçoit la lumière et la renvoie en mille éclats, par le rayonnement de toutes ses facettes ; celui qui a retenu si peu de matière au cours de ses dernières vies qu'il brûle sans laisser de cendres (6). »

Le diamant est purificateur et il facilite la liaison avec les plans spirituels. Selon Cahagnet, « cette pierre est affectionnée par les Esprits de lumière ; par conséquent, elle met en rapport avec eux, en éclairant l'intelligence de celui qui la porte à cette intention (7) ».


Ce « morceau d'éternité », comme disent les Indiens, fut toujours considéré comme le symbole de la force et de l'audace à cause de son extrême dureté. Il rend courageux et invincible celui qui le porte, à condition bien sûr que sa mentalité soit pure, son esprit élevé, ses pensées nobles.

D'après les anciennes croyances, le diamant a encore bien d'autres vertus. Il perd momentanément son éclat, se givre même, au contact de la main d'un traître. Il apporte un regain de vitalité et de confiance en soi et attire les sympathies.

Antispasmodique et calmant la fièvre, il dissipe les craintes, les cauchemars, délivre l'esprit de l'angoisse, guérit la démence. II est utile aux lunatiques et à ceux qui sont obsédés par les démons, II subjugue les fantômes, les apparitions, les incubes et les succubes, II éloigne les bêtes sauvages, écarte les dangers des femmes en couches, fait gagner les procès, neutralise les poisons, surtout les poisons animaux, mais devient à son tour un poison si on l'absorbe sous forme de poudre (Paracelse partageait encore cette opinion). Il favorise également la chasteté et combat la sexualité exagérée.

En tant que symbole de l'amour, il était très estimé en Italie aux xv 8 et xvi° siècles comme ornement de l'anneau de mariage.

Il a le pouvoir de maintenir le bonheur entre les époux ; il est gage de fidélité et, en cas de dispute, il devient la pierre de réconciliation.

Le diamant est, de plus, favorable aux yeux. On gardait autrefois au château de Vériville, dans l'Isère, un diamant qui guérissait de la cataracte. On venait de cent lieues alentour lui redemander la vue. D'ailleurs, n'est-il pas semblable à l'œil de la Providence ? Par ses feux, il produit la fascination, le somnambulisme lucide qui permet de pénétrer dans l'avenir et dans l'au-delà. « II est, dit Bachelard, le modèle d'une volonté de domination. Le diamant est un regard qui hypnotise. C'est une pierre de la force du regard (8). »

[...]

Certains Lapidaires occidentaux comme le grand poème pédagogique du Moyen Age sur les pierres précieuses que fut l'ouvrage de Marbode, évêque de Rennes au xi" siècle, se contentent de donner la description des vertus naturelles et surnaturelles des pierres. D'autres, écrits d'après les préceptes des Pères de l'Eglise, cherchent dans les images et les symboles qu'ils empruntent aux gemmes un sujet d'édification et de moralisation. Tels sont les traités de saint Epiphane, d'Anastase le Sinaïte, de Conrand de Haimbourg, de Richard et Hugues de Saint-Victor, de Cornélius a lapide, etc.

Voici, empruntée à toutes ces sources, l'opinion la plus généralement acceptée au Moyen Âge sur la signification mystique des gemmes : [...]

Le diamant, qui passait pour résister à la percussion et aux flammes, représentait la force surnaturelle cachée au fond des cœurs chrétiens.


Notes : 1)  T. Rambosson, Les pierres précieuses et les principaux ornements, Paris, 1884, p. 2

2) Pline, Histoire Naturelle, livre XXXVII.

3) ) H. Jacobs et N. Chatrian, Monographie du diamant, Anvers et Paris, 1880, pp. 37-38.

4) Guillaume Granger, Paradoxe que les métaux ont vie, Paris, 1640, chapitre X.

5) Louis-Claude de Saint-Martin, Pensées sur les Sciences Naturelles, inédit aimablement communiqué par notre ami Robert Amadou.

6) Henri Durville, La vie minérale in Eudia, juin 1933, p. 24

7) Alphonse Cahagnet, Magie magnétique, Paris, 1858, p. 26

8) Gaston Bachelard, La terre et les rêveries de la volonté, Paris, 1948, p. 307.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Dirai-je la puissance forte

Qu'il a pour celui que le porte

Pour se défendre et pour s'armer

Contre les ronds et les figures

Et les secrètes impostures

Des démons, citoyens de l'air ?


Contre la cire charmeresse

Et la puissance enchanteresse

Qui furieuse nous poursuit ?

Contre les fourbes des Incubes

Bourreaux compagnons de la nuit ?


Contre les horreurs pâlissantes

Les pleurs et les frayeurs naissantes

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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :


Vous éprouvez le besoin de vous protéger contre des vibrations et des pensées négatives ou contre des conceptions arbitraires qui vous agacent. Vous vous sentez fragile, prêt à accepter une tentative de corruption ou n'importe quoi d'absurde. Vous vous sentez dispersé, désuni, désorienté. L'élixir de Diamant peut remédie à ces maux. Il va vous aider, en se servant de vos faiblesses pour faire émerger votre force. Il aide à réaliser votre unité entre le Moi et le Surmoi, créant ainsi une meilleure vision des choses. Selon les termes employés par les Bouddhistes, il vous apporte un esprit de diamant, éveillé, proche de l'illumination.

Diamant viendrait du grec Adamas qui signifie invincible, mais encore des quatre points cardinaux, sous-entendu celui qui connaît le macrocosme et le microcosme, le visible et l'invisible. Diamond, le mot anglais prend une consonnance qui ressemble à démon, voire encore diable. On note le préfixe di qui indique généralement quelque chose d'origine divine, même s'il s'agit de forces lucifériennes. Le diable est celui qui dérange, qi empêche de tourner rond, qui incite au vice plutôt qu'à la vertu. Selon Sainte Hildegarde de Bingen, « le diamant a une telle force qu'il n'est dépassé par aucune autre. Le diable a des sentiments hostiles envers le diamant, parce qu'il lui résiste. »

Elle préconise l'utilisation du diamant contre le mensonge, l'irascibilité, le fanatisme, l'obsession, la perversité sexuelle, l'arthrite, la jaunisse, l'attaque d'apoplexie. Selon Santini, cet élixir calme la colère, dissipe la folie, les maléfices, la peste, le venin, le poison ; délivre de l'envoûtement, des frayeurs de la nuit et comme l'ambre, attire le fœtus. Ces avantages lui font avancer que le diamant trouverait son origine dans l'étoile située dans la tête de Méduse. Vous savez cette configuration céleste qui, apparue dans le ciel lors de la Révolution Française, passe pour annoncer des mauvais présages. Heureusement qu'elle disparaît un jour ou l'autre de la vue des Terriens, chassée par Persée, lequel transperce la pieuvre tentaculaire.

Le Diamant est donc l'épée de ce chevalier blanc (Persée chez les Celtes), faite de feu et de pierre. La lumière blanche qui habite ce diamant est la plus haute manifestation de la lumière blanche, cette lumière originelle d'où naissent toutes les autres couleurs. Ici, on pense à Excalibur et on serait tenté de dire que cette épée légendaire avait été façonnée dans un bloc de carbone. Car le Diamant est composé de 100% de carbone. Ce dernier métal est le plus dur existant sur notre planète. Il peut graver dans n'importe quel acier. Il est fait de feu et par conséquent triomphe du feu. Il est insoluble dans les acides et dans les bases. Seule la salive peut l'assouplir. Il contrarie l'action de l'aimant naturel. On fera donc en sorte de ne pas associer ces deux élixirs dans une même préparation à moins que le testing le confirme. Certains prétendent que le plomb peut le rompre. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'ils sont influencés tous les deux par l'intelligence planétaire de Saturne.

L'industrie a compris le bien-fondé de ce matériau extraordinaire en produisant du matériel performant en fibres de carbone. Pour ce qui est des avantages de l'élixir de diamant au niveau thérapeutique, il est bon de le conseiller pour les problèmes de glandes pituitaire, pinéale, d'endorphines, de bilatéralité, de dyslexie, d'autisme, d'épilepsie, d'hémorragie cérébrale, de cervicales, de maladie des yeux, des tissus, des muscles, des os, de testicules, des régions génitales. Déjà au Moyen Âge (en 1507 on extrayait à Golconde aux Indes des diamants de tailles considérables) ; on prétendait que le diamant porté à la bouche et imprégné de salive assainissait le cerveau et influençait l'intelligence. On comprend maintenant cette mode des Indous de porter le diamant sur le front ou sur la narine.


Mots-clés : Di comme Dieu, amant comme aimer ou comme aimant. Que ce soit au propre comme au figuré, cet élixir triomphe de toutes les petites pestes, poisons, diables qui vous entourent et qui vous freinent dans votre évolution normale.

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Odile Alleguede, dans son ouvrage La parole perdue des pierres, La face cachée des joyaux les plus mythiques (Éditions Quintessence 2008), nous apprend que


"Une des plus anciennes traces de son importance dans la culture indienne se trouve dans un manuscrit hindou du IVe siècle avant J. C. l'Artha Sastra, sorte de texte législatif mi-religieux, mi-fiscal. N'est-ce pas naturel, après tout, car l'Inde est déjà une terre généreuse, ruisselante de gemmes ?

Une très antique légende raconte en effet qu'elles sont nées du corps d'un démon nommé asura, foudroyé par les dieux, et dont la dépouille délivra des "montagnes de pierreries". Des os de ce démon, appelé "Bala" ou "Vajra", naquirent les diamants ; de ses dents les perles ; de son sang les rubis ; de sa bile les émeraudes ; de ses yeux les saphirs ; de son cri l’œil-de-chat ; de sa peau les topazes ; de ses ongles le chrysobéryl ; de sa lymphe le grenat ; de son chyle la cornaline et de sa graisse le cristal et le corail. Dès que le corps de l'asura eut donné sa foison de gemmes, des êtres célestes s'en emparèrent pour les faire connaître dans les trois mondes...

Vajra est donc en sanscrit le nom du diamant. L'alchimie indienne associe le diamant à l'immortalité et l'assimile à la pierre philosophale. Au Tibet, il symbolise la vacuité, l'indéterminé. dans l'ancienne Égypte, il était placé au milieu du ankh, cette représentation emblématique du hiéroglyphe signifiant "vie". En Grèce, il s'appelle "adamas" soit l'indomptable. Pour Platon, l'axe du monde est fait de diamant ! On lui a toujours attribué les plus grandes propriétés magiques et on le pensait incombustible. En fait, il se volatilise à 1 500 degrés, sans laisser aucune trace.

Dans la tradition judéo-chrétienne, le diamant est associé à Israfel, l'ange de la résurrection qui sonnera de la trompette à l'heure du jugement dernier. Dans le folklore arabe, Israfel plonge son regard dans l'Enfer chaque jour. Il en est tellement malheureux que ses larmes inonderaient la terre si Allah ne les arrêtait pas à chaque fois. Des larmes de diamant... évidemment. Qui dit larmes, pense œil. C'est peut-être dans le prolongement de ces récits mytho-religieux que l'on peut, peut-être, trouver une des sources d'inspiration des artistes bouddhistes.

Dans le bouddhisme, notamment, le troisième œil est un canal divin de communication. A Karmagön se trouve le monastère du Kham où l'on peut admirer la monumentale statue de Cakyamuni. De par son gigantisme, il fallut mouler et assembler séparément les membres et les diverses parties du corps. La tête, faite d'une seule pièce, porte au milieu du front un gros diamant qui, selon la croyance locale, provient du bec du célèbre épervier "Garuda". Ce diamant symbolise cet œil intérieur permettant l'accès aux mondes invisibles. La statue, dessinée par le huitième Gyalwa Karmapa (1507-1554), est, à l'instar de celles des bouddhas passés et futurs, en argile mêlée à des herbes consacrées. [...]

Origines, symbolismes et pouvoirs

Le diamant cristallise dans le système cubique. On trouve les cristaux de diamant le plus souvent sous forme d'octaèdres aplatis, de dodécaèdres ou d'hexocaèdres solides (48 facettes). L'octaèdre est cette double pyramide à base carrée, dont les sommets la firent appeler "pointe naïve" en vieux français.

Le symbolisme antique le sait d'ailleurs parfaitement puisque... en Inde, en tant qu'arme d'Indra, un des plus anciens dieux du panthéon védique - le maître de la Foudre - le diamant est justement un octaèdre dont les six pointes annihilent toutes les menaces venant des quatre points cardinaux, plus celles des démons et... des dieux ! Ce qui laisse supposer que, tous dieux qu'ils sont, ils ne sont peut-être pas aussi inoffensifs que cela. Une légende qui, de toute façon, laisse rêveur lorsqu'on sait que le diamant est un isolant électrique remarquable !

En Inde, seuls les souverains masculines pouvaient en porter en guise de talisman pour devenir invincibles. En Occident, les puissants portèrent longtemps, de temps à autre, un diamant comme amulette, mais jamais comme bijou !

Si on se réfère au langage mathématique de la création abordé dans l'introduction, on constate que le diamant obéit sommairement à une double loi. D'une part, il reçoit les vibrations de Saturne (le maître du Temps), via son système cristallin cubique qui le relie à la Terre. D'autre part, il capte les influx de Mercure (le communiquant, entre autre) à travers l'octaèdre qui correspond à l'élément air. Peut-être est-ce cette correspondance archétypale qu'il faut voir dans le geste d'hermès (Mercure) qui offre à Persée une épée de diamant pour combattre la Méduse ? Comment s'étonner alors de son exceptionnelle dureté et de son fantastique pouvoir de "traduction" (souvenez-vous par exemple, des fameux diamants des anciennes platines de lecture des disques vinyles) ?"


Diamants célèbres :


"Koh i noor" en persan signifie "montagne de lumière. On le mentionne pour la première fois dans le Mahabharata, la grande épopée indienne qui célèbre des événements ayant eu lieu vers l'an 2000 av. J. C. Le Koh I Noor y est alors porté par l'un des héros. Mais la légende, qui inévitablement se marie à l'histoire lorsque la route du Temps est trop longue, mentionne qu'il appartenait à Karna, roi d'Agra, encore bien avant cela, en 3000 av. J. C. Cette même légende affirmait que celui qui le possédait aurait le pouvoir de dominer le monde et d'imposer sa volonté aux foules ! De toute façon, le premier résultat présuppose le seconde... Probablement extraite des gisements de Kollur, en Inde, la pierre brute pesait alors au minimum 600 carats.


Le Hope ou "Terreur bleue" : Surnommé aussi le "diamant leu" cette pierre splendide de 45, 52 carats, unique par sa couleur bleu vif, est probablement celle qui baigne le plus, parmi les diamants célèbres, dans une pénombre angoissante de drames et de maléfices.

Le Hope fut découvert en Inde. Non taillé, il pesait 112 carats. Une légende tenace le lie à la déesse Shiva dont il aurait orné le troisième œil d'une des statues ans un ancien temple, quelque part sur cette pétrie de mythes. Cette même légende rapporte la malédiction jetée sur la pierre par la divinité, au cas où un mortel oserait commettre le sacrilège d'arracher son œil pour le porter."

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Dans L'Âme des pierres précieuses dans la science des sept rayons (Éditions Alphée Jean-Paul Bertrand, 2010) Michel Coquet rapporte que :


L'Inde, qui fut dépositaire d'une science des gemmes et des symboles qui s'y rapportent, donnait au diamant une importance capitale puisque cette pierre est le stade de perfection le plus élevé du règne minéral. Pour de nombreux occultistes, la pierre rapportée par les Kumaras de Vénus ne pouvait donc être qu'un exceptionnel diamant. Si certains autres ont émis l'hypothèse qu'il s'agissait plutôt d'une émeraude, c'est à cause de sa couleur associée à la planète Vénus.

Le diamant va donc être utilisé dans toutes les philosophies d'Orient pour symboliser la perfection et la réalisation, par un initié, de la nature de l'Esprit. Dans cet ordre d'idée, les adeptes du bouddhisme tantrique considèrent la voie du Vajrayana comme la plus sûre et la plus directe en vue d'atteindre le cœur de la vérité, Vajrayana signifiant « véhicule de diamant ». Il s'agit d'une voie libératrice supérieure car elle émane directement de l'Esprit vide du Bouddha dans son corps absolu ou Dharmakaya. Le Vajrayana propose à ses adeptes la libération au moyen de la puissance des tantras, et la suprême vérité, Vajrasattva, en est le but. L'âme de diamant, ou Vajrasattva, est une appellation du suprême Bouddha nommé par les bouddhistes tibétains Vajradhara ou Adi-Bouddha, l'essence unique de la vérité.

A suivre p. 135

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Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),


Une psychologue qui s'attarderait dans la contemplation d'un diamant serait en grand risque de se perdre. Un diamant est absolu, donc inaccessible. Il est image d'éternité. Quel rêveur prétendrait s'installer dans une image d'éternité sans renoncer à la vie quotidienne ? Le Christ lui-même, associé au diamant dans beaucoup de rêves, n'a réalisé sa vocation de communion sublime qu'en accomplissant le sacrifice du sang.

Plus rare, dans l'imaginaire, que le cristal auquel il s'apparente, le diamant entraîne trois fois plus de corrélations. Celles-ci se répartissent surtout entre cinq familles de symboles : en premier lieu les parties du corps et les formes géométriques, planes et volumétriques, ensuite les matières et les personnages, enfin les lieux. Les personnages sont tous des figures mythiques ou génériques, tells que la fée, le Christ, le Veux Sage, le pharaon, le roi. Les personnages familiers, tels que la mère, le père, l'enfant, sont, à l'inverse, moins fréquents que dans l'ensemble des rêves constituant la base de données. La même remarque est faite dans l'article consacré au cristal. Les lieux sont surtout le trône, la grotte et le centre.

Le diamant participant, comme le cristal, à la rêverie lapidaire limpide, des répétitions dans l'interprétation de chacun des deux symboles sont inévitables. le fait qu'ils n'apparaissent que très rarement ensemble commande cependant de les traiter séparément. Le plus souvent, le diamant du rêve apparaît seul. Lorsqu'il est cité parmi les pierres précieuses, il en est toujours distingué, ne serait-ce que pour la tournure de la phrase, comme dans l'exemple suivant : « ... Je vois des pierres de toutes les couleurs Il y a des rubis, des turquoises, des émeraudes et... même des diamants ! » C'est peut-être dans la profondeur inconsciente qu'il faut rechercher l'origine de l'appellation de solitaire ! Comment d'ailleurs en serait-il autrement d'un symbole absolu ? Dans le jeu des représentations symboliques, tout se passe comme si le diamant était la lumière pure, la lumière première, et que les pierres colorées en fussent un peu les enfants. Une telle image se laisserait poursuivre fructueusement. C. G. Jung ne remarque-t-il pas, avec pertinence, que les nains qui entourent Blanche-neige ont aussi un comportement d'enfants ? Or les nains font profession d'aller extraire du cœur de la montagne les pierres précieuses et chacun d'eux présente une psychologie en correspondance avec l'une des couleurs.


Philippe, dans un rêve très riche d'images originales, aperçoit une énorme abeille de diamant. Quelques instants plus tôt, il voyait : « ... des poissons rouges... et des jaunes, des verts, des violets... toutes les couleurs de base... ils font des démonstrations, comme la patrouille de France... ils sont dans l'ordre des couleurs de l'arc-en-ciel... » La suite du scénario ne laisse subsister aucun doute. Ces poissons-avions vont se transformer en abeilles qui vont se poser sur un porte-avions... « ou plutôt sur un porte-abeilles », avant de fusionner pour produire une grande abeille au corps de diamant. Ces poissons de couleurs rangées dans l'ordre de l'arc-en-ciel résultaient bien de la décomposition de la lumière blanche, reformée dans l'abeille de diamant.

Le diamant est la plus dure des pierres. Un diamant est apte à tout contenir de ce qui est perceptible par les sens. Une pierre qui peut tout contenir peut, dans l'imaginaire, tout engendrer. Il est dès lors naturel que des mythes et des écrits religieux accordent à l'Être Suprême un trône de diamant ou de cristal.

Trois observations marquantes ressortent à la lecture des rêves dans lesquels le diamant est évoqué. La première concerne la très grande fréquence des scènes qui se déroulent dans l'eau, le rêveur ou les personnages qu'il met en action insistant sur leur pénétration de l'eau. La seconde est relative à la présence forte de l'ours. La troisième, c'est l'abondance et la variété des animaux qui peuplent ces séances.

C. G. Jung dans L'Alchimie et l'inconscient se défendait de céder à la tentation d'un jeu de mots de goût contestable en rappelant l'expression consacrée au diamant : « Cette pierre est d'une très belle eau. » Le grand analyste soulignait le fait que le diamant, matière la plus dure, était, dans l'imaginaire, porteur de son opposé : l'eau, matière la plus flexible. L'adjectif limpide semble par ailleurs avoir été créé tout spécialement pour l'une et pour l'autre. Le rêveur qui joue avec le diamant se trouve irrésistiblement attiré vers les images aquatiques. Plus encore peut-être que celle de la dureté et de la flexibilité, c'est la dialectique du sec et de l'humide qui domine dans ces rêves. Quelques phrases extraites du sixième rêve de Jérôme vont dessiner cette trame dont les points visibles sont disséminés dans un très long scénario.

Les premiers mots situent d'emblée notre propos : « Je vois un crabe.. assez gros... il marche de travers, sur le sable humide d'une plage... chaque vague l'inonde entièrement et il ressort... il se dirige vers le sec... il y a du vent... des détritus... le crabe s'éloigne de plus en plus de l'eau. Il est loin, maintenant, parmi les dunes... il se demande ce qu'il va faire... il risque de se dessécher... je le vois disparaître a loin... [...] Il y a des mouettes qui crient, des poissons volants... des dauphins qui me disent bonjour... là je vois un gros ours brun sur un iceberg... » ... « Là, j'ai une boîte en bois... je l'ai ouverte... je suis complètement ébloui parce qu'il y a dedans un truc qui brille énormément... j'essaie de voir ce qui m'éblouit. Je vois des billets de banque, des diamants et... un cœur, taillé dans de la pierre rose... du marbre rose... »

Lorsque, délaissant la traduction de telles images dans leur relation à la problématique, on s'en tient au rapport du sec et de l'humide, de la dureté et de la flexibilité, du minéral et du vivant, ce crabe qui s'éloigne de plus en plus de l'eau, au risque de se dessécher, cet ours brun égaré sur la glace d'un iceberg, ce diamant accompagné d'un cœur de marbre et de billets de banque, crient avec les mouettes le besoin du retour à l'implication sentimentale. Serait-il « de la plus belle eau » un cœur de diamant sera toujours un cœur sec un cœur froid, un cœur minéral. L'éternité qu'il laisse espérer est une éternité de silence, une éternité glacée, une éternité intouchable !

Valeur suprême d'un monde minéral figé, un diamant imaginé valorise. Le regard qui le contemple, en quête d'idéal, croit y trouver le reflet de sa propre valeur. Mais le prix à payer pour cette complicité d'une pierre froide sera lourd ! L'éclat d'un diamant peut refroidir jusqu'au gel l'âme éprise d'une pureté inégalée. Il n'y a aucune distance entre une eau prisonnière du cristal et l'eau figée de la banquise. Un très beau rêve de Thérèse offre des images qui illustrent clairement l'itinéraire qui conduit du gel d'une âme trop soucieuse d'élévation à la résurrection dans la vie instinctuelle : « Je vois un ours blanc... qui court, sur la banquise... il court vers un oint lumineux... il arrive dans une grotte de glace... là, il y a toute une famille d'ours blancs. Lui, il ressort de la grotte. Il est poursuivi, maintenant, par un très grand oiseau de proie... un aigle probablement... alors il court... il court et... de plus en plus vite... alors il se met en boule et il dévale une pente et... il tombe dans l'eau !... Du coup, l'aigle abandonne la poursuite... l'ours est dans l'eau, il s'y sent en sécurité ! C'est une eau chaude, alors ça c'est nouveau pour lui !... »

L'ours parvient dans une forêt vierge. Il établit un contact de sympathie avec des hommes qui campent autour d'un feu : « ... et l'ours, petit à petit, en étant dans cette forêt qui est très chaude, modifie un peu son pelage... il devient un peu différent... en fait, il devient beaucoup plus un ours normal !... » L'un des chasseurs découvre une fosse, un piège pour attraper les gros animaux. Au fond de la fosse brille un très gros diamant. L'ours descend dans le piège et avale le diamant. Les chasseurs furieux, veulent le tuer pour récupérer la pierre mais l'ours est le plus fort et c'est lui qui les mange : « ... et, un jour, il trouve un geyser d'eau chaude et il se met dessus... et c'est très fort comme flux... il flotte, au-dessus, et il s'amuse beaucoup avec cette eau, et il s'aperçoit qu'il diminue de taille, qu'il a le nez qui s'allonge et qu'il devient différente... et, un jour il rencontre un renard, avec sa famille... le renard l'invite dans son terrier et l'ours reste avec eux... en fait, il devient renard lui-même et il est définitivement adopté... »

Ce rêve rassemble l'essentiel des thèmes liés au diamant. Il montre le rôle de l'eau - ici une eau chaude - dans la métamorphose qui conduit de l'ours polaire au renard c'est-à-dire du gel du sentir à la réhabilitation totale de l'instinctualité. Il met en scène l'ours, symbole associé au diamant. En dehors de l'ours, cinq autres animaux évoluent au fil du récit. Et l'ours, lorsqu'il a ingéré le diamant, va connaître une réduction de taille. L'ours est, dans le processus alchimique, l'une des représentations de la materia prima, c'est-à-dire de la matière brute sur laquelle l'Œuvre doit s'appliquer. L'ours est -entre autres significations - un symbole de début de cycle d'évolution. Le diamant est le lapis, soit le résultat final, le but du Grand-Œuvre. C'est, en langage alchimique, la pierre philosophale ; en termes jungiens, c'est le Soi réalisé. Un ours blanc, un ours polaire, qui fait corps avec la banquise, ne peut indiquer qu'un non-sens psychologique, chez une patiente qui confond le début et l'aboutissement d'une démarche d'approfondissement ! Le rêve restitue heureusement l'image de l'ours brun "normal" qui se métamorphose ensuite en renard, symbole de la force instinctuelle. Ce renard-là est probablement le meilleur guide que pouvait suivre Thérèse sur le chemin de son accomplissement. Il lui montrera d'autres sentiers que ceux, trop directs, qui la conduisaient à la prison de cristal.


L'abondance et la variété des animaux dans les rêves où brille la reine des pierres n'ont pas d'autre sens que celui que prend ici le renard. Ils sont expressifs de l'animation nouvelle d'une psychologie qui prend conscience de s'être enfermée dans des aspirations idéalistes et qui s'ouvre à la reconnaissance des pulsions refoulées. Plus de la moitié des rêves où figure le diamant ont été faits par les patients entre la huitième et la douzième séance. On constate souvent, dans le déroulement d'une cure, une absence presque totale des animaux dans les premières séances alors que, justement dans cette zone située entre le huitième et le douzième rêve, l'un des scénarios produit une véritable explosion de représentations animales. Le fait est à regarder comme un dégel du système intellectuel de défense qui se prête enfin à la libération des pulsions instinctuelles. La coïncidence entre l'évocation du diamant et cette observation fait de la précieuse pierre un indice de renoncement à la poursuite d'une illusoire pureté.

Puisque nous avons évoqué, au début de cet article, l'association fréquente du diamant et du Christ, il n'est pas sans intérêt de signaler que plusieurs personnes voient un Christ essayant de se détacher de la croix ou des images similaires, qui sont une projection de la disposition nouvelle du rêveur à renoncer au sacrifice prématuré des valeurs du monde.

Nous ne saurions achever cette exploration de la rêverie inspirée par le diamant sans évoquer ce que Gaston Bachelard avait déjà remarqué en parcourant les textes poétiques : pour l'imaginaire, une pierre cristallisée est une matière vivante, capable de croissance. Dans le sein de la terre, une pierre précieuse imaginée grandit ! Dans le rêve éveillé, le diamant se prête parfois au jeu de l'agrandissement et de la réduction de taille. Ce double phénomène qui est un des mécanismes fondamentaux du rêve éveillé et qui fait l'objet d'un article spécifique est vécu le plus souvent par le patient lui-même, qui connaît le sort d'Alice grandissante et rapetissant dans la galerie souterraine.

Le fait que le diamant du rêve subisse ces mêmes avatars montre qu'une identification puissante le le rêveur, qui s'y retrouve, à la pierre qui l'emprisonne.

Trop de matière restera inexploitée au sujet de la rêverie lapidaire ! Mais, en ce qui concerne le cristal, comment épuiserait-on la traduction d'une image qui contient tout ?

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Avant de conclure, il nous faut cependant encore ajouter que plusieurs indices et la connaissance des problématiques des patients qui ont produit les rêves soumis à l'étude invitent à soupçonner qu'une relation existe entre le diamant rêvé et le rapport du rêveur à l'image maternelle. L'association avec l'ours confirme cette hypothèse.

A l'heure de l'interprétation, on se souviendra que le diamant s'inscrit dans une dynamique de réajustement des pôles de la fixité et de la flexibilité, du sec et de l'humide, du froid et du chaud, du mental et du sentir, de la perfection et de la simplicité. Un tel axe sera le fil conducteur le plus sûr pour déterminer le sens de ce qui se joue dans le rêve examiné.

Le diamant du rêve est la révélation d'une aspiration pétrifiante du rêveur, tendu dans un élan vers la perfection, mais il est à la fois promesse d'explosion créatrice. Voir un diamant c'est déjà y renoncer, voir la banquise c'est déjà aspirer à une eau libre, voir le blanc limpide c'est déjà vivre les couleurs, voir la cristallisation c'est ouvrir la porte d'une arche de Noé.

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Contes et légendes :


Le diamant et la goutte de rosée


Un beau diamant, qui avait autrefois brillé au doigt d'une princesse, gisait dans un pré, à côté de pissenlits et de pâquerettes. Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée qui s'accrochait timidement à un brin d'herbe. Tout en haut, le brillant soleil du matin dardait ses rayons sur tous les deux, et les faisait étinceler. La modeste goutte de rosée regardait le diamant, mais sans oser s'adresser à une personne d'aussi noble origine. Un gros scarabée, en promenade à travers les champs aperçut le diamant et reconnut en lui quelque haut personnage. - Seigneur, dit-il en faisant une grande révérence, permettez à votre humble serviteur de vous offrir ses hommages. - Merci, répondit le diamant avec hauteur. En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée. - Une de vos parentes, je présume, monseigneur ? demanda-t-il avec affabilité en dirigeant une de ses antennes vers la goutte de rosée. Le diamant partit d'un éclat de rire méprisant. - Quelle absurdité ! déclara-t-il. Mais qu'attendre d'un grossier scarabée ? Passez votre chemin, monsieur. Me mettre, moi, sur le même rang, dans la même famille qu'un être vulgaire, sans valeur ! et le diamant s'esclaffait. - Mais, monseigneur, il me semblait. Sa beauté n'est-elle pas égale à la vôtre ? balbutia timidement le scarabée déconfit. - Beauté, vraiment ? Imitation, vous voulez dire. En vérité, l'imitation est la plus sincère des flatteries, il y a quelque satisfaction à se le rappeler. Mais cette beauté factice même est ridicule si elle n'est pas accompagnée de la durée. Bateau sans rames, voiture sans chevaux, puits sans eau, voilà ce que c'est que la beauté sans la fortune. Aucune valeur réelle là où il n'y a ni rang ni richesse. Combinez beauté, rang et richesse, et le monde sera à vos pieds. A présent, vous savez pourquoi on m'adore. Et le diamant lança de tels feux que le scarabée dut en détourner les yeux, pendant que la pauvre goutte de rosée se sentait à peine la force de vivre, tant elle était humiliée. Juste alors une alouette descendit comme une flèche, et vint donner du bec contre le diamant. - Ah ! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d'eau n'est qu'un misérable diamant. Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif. - En vérité ! Le monde ne s'en consolera jamais, ricana le diamant. Mais la goutte de rosée venait de prendre une soudaine et noble résolution. - Puis-je vous être utile, moi ? demanda-t-elle. L'alouette releva la tête. - Oh ! ma précieuse amie, vous me sauverez la vie. - Venez, alors. Et la goutte de rosée glissa du brin d'herbe dans le gosier altéré de l'alouette. - Oh ! oh ! murmura le scarabée en reprenant sa promenade. Voilà une leçon que je n'oublierai pas. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement ; il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela.

Conte allemand

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Littérature :


Rémy Belleau, Le Diamant (1576).

 

Le Manant et le Diamant


Compliment de deux petits enfants à leur curé, le jour de sa fête.


Chez un orfèvre, un jour, certain Manant Admirait un Diamant. Jamais rien d’aussi beau n’avait frappé sa vue.

Il le prend, le regarde, en tous sens le remue, Et ne peut plus en détourner les yeux. Le Diamant lui dit : — Cet éclat merveilleux, Je le dois au lapidaire ; Tu me mépriserais comme une vile pierre, Si son habile main n’avait su me polir Et m’embellir. — C’était bien dit. Si la nature L’avait fait, son éclat et sa riche parure Étaient le fruit des soins et du talent De cet ouvrier excellent.

Pour nous, à nos parents nous devons la naissance, Et certes c’est un beau présent ; Mais le pasteur qui forme notre enfance A la pratique des vertus, Rend plus belle notre existence, Et nos hommages lui sont dus. Non, non ! rien ne vaut un bon maître, Et ses bienfaits, Jamais Nous ne saurons assez les reconnaître.


Abbé Louis-Maximilien Duru, « Le Manant et le Diamant », Fables nouvelles, ou Leçons d’un maître à ses élèves, 1855.

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Georges Sand, dans une pièce intitulée Le Diable aux champs (1869), propose une intrigue relativement classique mais qui est le prétexte à de multiples réflexions socio-politiques :


SCÈNE XIII (4e partie)

Dans le boudoir de Diane

DIANE, FLORENCE.


DIANE. — Et vous l’accepterez de ma main.

FLORENCE. — Une bague ? c’est bien flatteur, certainement. madame ! Mais permettez, c’est un diamant. Je ne m’y connais pas, je suis fort peu minéralogiste… et ces objets-là sont sans valeur scientifique pour moi. Permettez-moi de le remettre dans cette coupe, où il me fait autant de plaisir à voir que s’il était à mon doigt… C’est très-joli, en effet, un diamant ! C’est un emblème ; c’est pur, c’est brillant, c’est inaltérable ! mais le soleil est encore plus beau !

DIANE. — Mais je ne peux pas vous le donner.

FLORENCE. — Non, car il est à moi plus qu’à vous ; je le vois lever tous les matins et coucher tous les soirs ; et à toutes les heures de la journée je le contemple et je le consulte pour mes fleurs, qui sont ses filles, et pour lesquelles je suis, moi, le prêtre du Dieu qui leur donne la santé, la couleur, le parfum et la vie.

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Dans son roman policier intitulé Smoke (Édition originale, 1995 ; traduction française Éditions Payot & Rivages, 2000), Donald Westlake met en scène un petit escroc qui en devenant invisible va prendre une envergure inattendue. Pour l'instant il en est à son premier coup sous sa nouvelle apparence :


Des joyaux. Saphirs bleus, émeraudes vertes, rubis rouges. Turquoises bleues, jade vert, grenats rouges. Améthystes pourpres, onyx noirs, alexandrites violettes. Girasols opalescents, chalcédoines crémeuses, perles aux innombrables nuances de blanc.

Mais ce qui intéressait Freddie, et il ne s'intéressait qu'à ça, c'était les diamants. Clignotant sous les comptoirs vitrés, nichés en grappe ou dans leur splendeur solitaire sur des plateaux de feutre, transmis de paume en paume telles les éclaboussures d'une poussière lunaire magique ; de petites concentrations de lumière dure, incolores et pourtant remplies de couleur, prismatiques, à facettes, minuscules, fabuleuses.

Freddie fit un premier tour des lieux pour s'y accoutumer, pour s'ajuster à ce cadre, et le temps de regagner la façade, il se sentait si confortable, tellement à l'aise et sûr de lui qu'il se permit de tapoter au passage le bras de la sentinelle meurtrière. Le gardien tourna brusquement la tête à droite, à gauche, il regarda, ne vit rien, et chassa d'un geste la mouche inexistante.

[...]

Pendant ce temps, Freddie s'était niché juste derrière la Coqueluche de Broadway, tenant la poignée de de diamants le plus près possible du dos étincelant de sa robe à paillettes. En examinant les pierres d'en haut, puis de près, Freddie sut qu'il avait fait le bon choix. Il sourit en baissant les yeux vers les pierres qui flottaient là, au creux de ses mains invisibles. Pour toute personne se trouvant dans cette pièce, captivés comme ils l’étaient tous par leurs propres affaires, les diamants devaient être à peine visibles, voire pas du tout, sur ce fond de robe brillante. Alors du moment qu'ils continuaient à avancer...

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