Étymologie :
SPHINX, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1546 sphinge (J. Martin, trad. F. Colonna, Discours du songe de Poliphile, f°44 vods Quem. DDL t. 12 : y avoit un monstre Égyptien, faict d'or en forme de Sphinge, gisant dessus ses quatre pieds) ; 1553 sphinx (P. Belon, Observations, II, 46, [1588], p. 260 ds R. Philol. fr. t. 43, p. 203) ; 1794 deviner l'énigme du sphinx (Beaumarchais, Mère coupable, II, 18 ds Littré) ; 2. 1817 fig. (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 55). B. 1. 1736 zool. « chenille du papillon » (Réaumur, Mém. pour servir à l'hist. des insectes, t. 2, p. 253) ; 2. 1762 id. « papillon » (E.-L. Geoffroy, Hist. abr. des insectes des environs de Paris, t. 2, pp. 76-77). Mot lat. sphinx (empr. au gr. Σ φ ι ́ γ ξ) désignant un monstre ayant un corps de lion et une tête d'homme (sphinx d'Égypte), ou un monstre ayant un corps de lion et une tête de femme et des ailes (sphinx de Thèbes). Avec B., cf. Cuvier, Règne animal, 1817, III, 556 : Des Sphinx de Linnaeus : L'attitude de plusieurs de leurs chenilles, semblable à celle du sphinx de la Fable, leur a valu la première dénomination.
Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique.
Symbolisme :
D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; Éditions Véga, 2006), on peut comprendre le sphinx ainsi :
Guide d'interprétation
En tant que symbole onirique : Initiation - Silence - Mystères - Destruction - Savoir - Transition.
En tant que gardien ou protecteur : Garde les entrées - Défend l'espace sacré.
En tant que guérisseur : Guérit par le retrait silencieux - Favorise la guérison en racontant des histoires.
En tant qu'oracle ou augure : Méfiez-vous des forces destructrices - Restez silencieux.
Mythes et contes
Le sphinx est le plus mystérieux des êtres magiques. Dans la mythologie grecque, le sphinx avait le corps d'un lion, des ailes d'aigle, la tête et les seins d'une femme. Le sphinx égyptien a une tête d'homme, le corps, les pattes et la queue d'un lion.
Si le sphinx est votre animal de pouvoir
La plupart vous tiennent pour un excentrique. Vous êtes calme et passez beaucoup de temps seul, à étudier la philosophie et les religions du monde. Les amis tentent de vous entraîner dans la conversation pour apprendre les mystères de la vie, mais le plus souvent vous refusez et leur proposez des énigmes. L'une de vos préférées : "Qu'est-ce qui a une voix et quatre jambes, puis deux jambes, puis trois jambes ?" La réponse est l'être humain qui, bébé, rampe à quatre pattes, puis marche sur ses deux jambes et a besoin d'une canne à la vieillesse.
Demandez au sphinx de vous aider
à comprendre les grands mystères de la vie. ;
à être plus conscient de ce que vous dites.
Accéder au pouvoir du sphinx en :
étudiant les sphinx grec et égyptien ;
gardant le silence pendant 24 heures.
Le sphinx le plus grand et le plus ancien se trouve près de Gizeh (Égyptien). Il a 73 mètres de long et 20 mètres de haut. Le grand sphinx monte silencieusement la garde depuis 4 500 ans. Êtes-vous capable de garder le silence quand un ami vous confie un secret ?"
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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. Le sphinx appartient selon lui à la famille de l'introspection avec le panda, le scorpion, la biche, le porc-épic, le griffon, la cigogne, le lapin, l'escargot et la pieuvre.
"L'introspection. Lorsque vous tirez une carte de la famille introspection, c'est qu'un animal vient vous encourager à ne pas vous précipiter à agir, mais davantage à plonger en vous pour découvrir votre personnalité, le sens d'un obstacle ou d'une situation. Les animaux d'introspection vous aident à mieux vous connaître, mieux vous comprendre et mieux vous aimer dans votre développement personnel.
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Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les Dieux, enseignait Socrate. La première famille de cet Oracle du peuple animal est la famille de l'introspection. Lorsqu'une situation nous semble bloquée ou douloureuse, lorsque nous nous sentons perdus, il est nécessaire de revenir à soi, de chercher en soi les ressources nécessaires pour évoluer dans le bon sens.
Pour les chamans, le monde extérieur est une reproduction de notre monde intérieur. Si notre monde intérieur est fluide, apaisé, et si nous avons le cœur ouvert, nous allons attirer à nous des relations fluides, des situations apaisées et des personnes qui ont le cœur ouvert. Si en revanche, nous sommes blessés, si notre cœur s'est fermé et si nous sommes persuadés que les autres nous en veulent, nous allons attirer à nous des relations conflictuelles, douloureuses et toxiques. Chacun en a fait l'expérience, lorsque nous nous sentons amoureux, nous attirons à nous des belles personnes et des situations favorables.
Tous les changements démarrent de notre cœur. Pour transformer une situation, commencez par modifier le regard que vous portez sur une situation. Il n'existe aucun échec, il n'existe que des possibilités de s'améliorer, de ses développer et de grandir.
Lorsque vous tirez une carte de la famille de l'introspection, c'est une invitation à ne pas vous précipiter vers une solution ou une action. Prenez le temps de méditer, de vous comprendre. Les animaux de cette famille vont vous accompagner dans cette introspection pour vous apporter les images, les symboles, nécessaires à la juste compréhension de ce que vous traversez.
Oublie ton objectif, le but du chemin
Est le chemin lui-même.
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La carte représente un décor de rochers et de désert. Nous pourrions être en Jordanie, en Égypte ou en Syrie. Le ciel est d'un bleu profond, comme au milieu de l'après-midi, les pierres, d'un orange feu. Le Sphinx est assis sur un rocher sur la gauche de la carte. Elle semble nous interroger. Il s'agit d'une femme dans un corps de lionne. Son corps de femme se découpe jusqu'à sa poitrine, tout le bas du corps est celui du lion. Elle porte les ailes de l'aigle qui sont repliées dans son dos. Sa longue chevelure se mêle avec les poils du lion et les plumes de l'oiseau.
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Impossible de parler d'introspection sans évoquer le Sphinx (Sphinge au féminin). Le Sphinx est probablement celui qui de tout L'Oracle du peuple animal nous invite le mieux à sonder les profondeurs de notre psyché. Le Sphinx est un lion à tête d'humain. Il était ailé au Moyen Âge. Il associe ainsi l'intelligence, la suprématie intellectuelle de l'homme et la puissance spontanée de l'animal sauvage. Avec le Sphinx, la délicatesse cohabite avec la férocité, dans un être totalement atypique et puissant qui nous interroge sur notre véritable nature. C'est bien là la principale vocation du Sphinx que de nous interroger. Il nous permet de nous poser la question, de ne rien prendre pour acquis. Il fragilise nos certitudes, fait tomber nos a priori, bouleverses nos concepts et nos paradigmes et nous propose l'expérience organique immédiate, plutôt que la terne analyse cérébrale. Dans l'énigme du Sphinx, l est toujours question de vie ou de mort. Et ne pas se poser la question, c'est déjà être un mort-vivant. Le Sphinx nous questionne sur l'essentiel, sur la nature, notre nature, nos choix et notre vocation sur la Terre. dans la mythologie grecque, Œdipe est le premier à résoudre l'énigme du Sphinx qui tyrannise les passants. Il dévore ceux qui ne trouvent pas la réponse à ses questions. Le Sphinx demande à Œdipe : "Quel être, pourvu d'une seule voix, a d'abord quatre jambes, puis deux, et enfin trois ?" Sans hésiter, Œdipe répondit : "L'homme qui, enfant, se déplace sur ses pieds et ses mains, se tient debout dans sa maturité, et s'appuie sur sa canne, sa troisième jambe, à la fin de sa vie." Œdipe, guerrier à cœur de lion, prouve ici sa faculté à utiliser à bon escient son mental d'homme. Le vainqueur tue alors le Sphinx, de son épée (ou celui-ci se tue en se jetant du haut de son rocher en fonction des versions). Le Sphinx est présent partout pour poser son énigme. Le plus célèbre est le fameux sphinx de Gizeh en Égypte, gardien de l'au-delà (Horemhaket). C'est lui qui protège le plateau de Gizeh, immense nécropole ouverte à l'infini. Le Sphinx nous interroge alors sur les mystères de la porte de l'au-delà et nous demande si nous sommes vraiment vivants.
Lorsque le Sphinx vous apparaît dans le tirage, c'est toujours un cadeau. Il vous pose une question souvent fondamentale : la place que vous occupez sur la Terre, le sens de votre vie. Le Sphinx peut vous demander si vous êtes vraiment heureux ou vous inviter à transformer votre regard sur le bonheur. Le Sphinx vous sort de la torpeur en vous ramenant à l'essentiel. Par sa nature mi-humaine, mi-animale, le Sphinx vous donne déjà un élément de la réponse. Car si certains ne sont que dans leur animalité, et ne se posent aucune question existentielle, d'autres ne vivent que dans le mental et se coupent de leur corps, de leur cœur et de leur instinct. Le Sphinx vient déjà vous interroger sur l'équilibre de vos intelligences corps-cœur-esprit. Il vous invite à développer le bon sens et l'analyse. La connexion entre vos intelligences passe par l'ouverture du cœur. Il vous rappelle que c'est dans l'équilibre de ces trois intelligences que vous vivrez pleinement votre humanité sur la Terre.
Mots-clés : La connaissance - Le savoir - La maturité - L'énigme - L'étape - L'initiation - L'enseignement - Le conflit - Le savoir - L'évolution - Le chemin.
Signification renversée : Lorsqu'elle est inversée, la carte du Sphinx vous interroge sur la façon dont vous posez vos choix dans votre vie. Vos choix sont-ils animés par des calculs à court terme ? Par la peur ? Vous interrogez-vous longtemps avant de prendre une décision ? Savez-vous vous libérer de l'enjeu ? Êtes-vous stressé lorsque vous devez choisir ? Le Sphinx à l'envers vous invite à retrouver votre posture. Cette posture passe par un alignement de votre colonne vertébrale, un contact à la terre et un cœur détendu. Lorsque vous êtes sereine et confiant, vous pouvez choisir librement. Lorsque vous êtes tendu, vous n'avez accès qu'à votre savoir intellectuel. Lorsque vous êtes détendu, vous avez accès à la connaissance. C'est elle qui vous guide, vous inspire la route à suivre.
Le message du Sphinx : Enfin, te voilà ! J'ai questionné ici et là tant d'être sur la Terre. Beaucoup sont morts de n'avoir pas répondu à ma question. Mais la mort qui frappe à cet instant est une mort symbolique. C'est la mort due à la bêtise, à la paresse de l'esprit. Est déjà mort celui qui ne se pose plus la question. Celui qui ne s'interroge plus sur sa propre nature. Fuyez ceux qui ont trouvé et suivez ceux qui cherchent. Tel est mon enseignement. Ce sont les certitudes erronées qui foudroient ceux à qui je pose la question. Ceux qui croient savoir et ne sentent rien. Ceux qui sont pétris de certitudes et n'écoutent plus la fragilité du grand mystère. Mon corps est celui d'un lion. Je connais l'urgence, l'organique, la vérité. Mes ailes sont celles de l'aigle. J'ai pour moi la sagesse, le recul, l'immensité du ciel. J'ai accès à l'intelligence humaine. Je suis un miroir. Et c'est ta propre ignorance que tu vois lorsque tu ne sais pas répondre à ma question. Que sais-tu de la vie ? Qu'as-tu appris dans le cours de ton existence qui te serve vraiment à quelque chose ? En quoi ce que tu as appris t'aide faire les bons choix ? Aujourd'hui, c'est à toi que je viens poser la question. Cette question qui te force à l'honnêteté. Je me moque de ta réponse, mais toi tu dois la prendre au sérieux. Car c'est de ta vie qu'il s'agit. Aussi, je te laisse tout le reste de ton existence pour répondre à ma question. Prends tout ton temps. Tu as jusqu'à ton dernier souffle pour me répondre. Alors, les yeux dans les yeux, je te poserai l'énigme que je te pose à l'instant... "As-tu aimé ?"
Le rituel du Sphinx : Je rencontre le Sphinx, car il est temps pour moi. J'ai longtemps évincé ces retrouvailles, car j'avais peur de son enjeu. Mais aujourd'hui, je sens que je peux me tenir droit pour m'appuyer sur la connaissance du Sphinx. Ainsi, je rends hommage au Sphinx. Mi-humain, mi-animal. J'accepte de ne rien savoir, j'accepte de n'être qu'un canal, un bambou creux à travers duquel la vie souffle sa mélodie. Je respire profondément, mes bras tendus vers le ciel, j'offre. J'offre ce que je sais, j'offre ce que j'ignore. Je ne retiens rien en moi et me laisse habiter de ce qui m'inspire."
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Littérature :
Le Sphinx
Dans le Jardin Royal ou l’on voit les statues, Une Chimère antique entre toutes me plait ; Elle pousse en avant deux mamelles pointues, Dont le marbre veiné semble gonflé de lait ; Son visage de femme est le plus beau du monde ; Son col est si charnu que vous l’embrasseriez ; Mais quand on fait le tour, on voit sa croupe ronde, On s’aperçoit qu’elle a des griffes à ses pieds. Les jeunes nourrissons qui passent devant elle, Tendent leurs petits bras et veulent avec cris Coller leur bouche ronde à sa dure mamelle ; Mais, quand ils l’ont touchée, ils reculent surpris. C’est ainsi qu’il en est de toutes nos chimères : La face en est charmante et le revers bien laid. Nous leur prenons le sein, mais ces mauvaises mères N’ont pas pour notre lèvre une goutte de lait.
Théophile Gautier, "Le Sphinx" in Poésies diverses, 1833 - 1838.
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Désespoir du soleil
Quel bruit étrange glissait le long de la rampe d'escalier au bas de laquelle rêvait la pomme transparente.
Les vergers étaient clos et le sphinx bien loin de là s'étirait dans le sable craquant de chaleur dans la nuit de tissu fragile.
Ce bruit devait-il durer jusqu'à l'éveil des locataires ou s'évader dans l'ombre du crépuscule matinal ? Le bruit persistait. Le sphinx aux aguets l'entendait depuis des siècles et désirait l'éprouver. Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir la silhouette souple du sphinx dans les ténèbres de l'escalier. Le fauve égratignait de ses griffes les marches encaustiquées. Les sonnettes devant chaque porte marquaient de lueurs la cage de l'ascenseur et le bruit persistant sentant venir celui qu'il attendait depuis des millions de ténèbres s'attacha à sa crinière et brusquement l'ombre pâlit.
C'est le poème du matin qui commence tandis que dans son lit tiède avec des cheveux dénoués rabattus sur le visage et les draps plus froissés que ses paupières la vagabonde attend l'instant où s'ouvrira sur un paysage de résine et d'agate sa porte close encore aux flots du ciel et de la nuit.
C'est le poème du jour où le sphinx se couche dans le lit de la vagabonde et malgré le bruit persistant lui jure un éternel amour digne de foi.
C'est le poème du jour qui commence dans la fumée odorante du chocolat et le monotone tac tac du cireur qui s'étonne de voir sur les marches de l'escalier les traces des griffes du voyageur de la nuit.
C'est le poème du jour qui commence avec des étincelles d'allumettes au grand effroi des pyramides surprises et tristes de ne plus voir leur majestueux compagnon couché à leurs pieds.
Mais le bruit quel était-il ? Dites-le tandis que le poème du jour commence tandis que la vagabonde et le sphinx bien-aimé rêvent aux bouleversements de paysages.
Ce n'était pas le bruit de la pendule ni celui des pas ni celui du moulin à café.
Le bruit quel était-il ? quel était-il ?
L'escalier s'enfoncera-t-il toujours plus avant ? montera-t-il toujours plus haut ?
Rêvons acceptons de rêver c'est le poème du jour qui commence.
Robert Desnos, "Désespoir du soleil" in Les Ténèbres, Corps et biens, 1930.
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Dans La Splendeur escamotée de Frère Cheval ou Le Secret des grottes ornées (Éditions Grasset, 2018), Jean Rouaud explique à sa manière la signification de cette créature monstrueuse :
"Mais le grand remplacement est en marche, remplacement du divin animal par l'homme divinisé. On assiste en direct à cette métamorphose sur le plateau de Gizeh dans la banlieue du Caire où au pied des pyramides veille cette créature de pierre qu'on appelle le sphinx. Officiellement, un sphinx se compose d'un corps de lion et d'ne tête d'homme, mais pas celle du tout-venant. C'est une tête pharaonique que l'on greffe sur le corps jaune du roi des animaux, lequel arbore une crinière solaire. Pour le fils du soleil, c'est bien le moins. La démonstration est parlante. N'importe quel fellah du Nil devait comprendre l'intention. Mais au pied de la créature hybride, quelque chose ne va pas. Les proportions tout d'abord, grand corps et petite tête, c'en est gênant. Un côté homme de Florès. Et puis aucun lion ne possède une queue touffue, avec cette façon de l'enrouler sur la croupe en position couchée.
A moins qu'on l'ait doté délibérément d'une queue de cheval ou de chien ? Une fantaisie d'artiste, l'argument irréfutable quand la logique coince ? On s'en remet alors à ceux-là qui n'ont pas la tête sur les épaules. Il faut les excuser - en se tapant du doigt la tempe. Mais il y a aussi ces pattes avant gigantesques, aux griffes rentrées qui ne doivent rien non plus à des pieds de lion si l'on en croit le style Empire, dont la créature semble embarrassée et qui reposent sur le sable comme les mains d'un travailleur de force sur une nappe de dentelle. A l'évidence, quelque chose cloche. A moins peut-être d'allonger le nez manquant, de dresser sur la coiffe une paire d'oreilles pointues, de donner au regard des yeux en amande. Soudain les proportions sont respectées et on y voit plus clair. Il y eut donc ce moment où il parut insupportable au prince régnant qu'un chacal, fût-il le dieu Anubis, veille sur les corps sacrés ensevelis sous les pyramides de pierre.
Anubis avait pourtant un pedigree irréprochable, fils de la vache primordiale Hésat ou de Râ soi-même, autrement dit un mixte de la nuit et du jour. Une synthèse. Un entre-deux, le chacal, entre chien et loup, l'heure du soir. Mais la puissance de la lumière nimbant désormais la tête du prince, on commanda au sculpteur, sur le modèle du sphinx, de tailler a même dans la tête de chacal le masque du pharaon, d' "éliminer" le devancier, qu'on ne puisse établir une quelconque ascendance avec l'animal. Et tant pis si e éliminant les signes distinctifs d'Anubis, ses yeux en amande, son museau allongé et ses oreilles dressées, la tête pharaonique s'en trouve réduite à la taille d'un poing. Du moins l'homme prend-il ses marques pour la suite, quand il sera seul maître et possesseur du monde."
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