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Symbolisme du 7

Dernière mise à jour : 25 oct.




Étymologie :


  • SEPT, adj. et subst. masc. inv.

Étymol. et Hist. 1. a) α) Fin xe s. cardinal (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 420 : sep) ; β) ca 1050 dis e set (anz) (Alexis, éd. Chr. Storey, 271) ; b) 1718 ordinal (Ac.: Charles sept) ; 2. a) 1580 subst. masc. (Palissy, Discours admirables de la nature des eaux et fontaines, éd. A. France, p. 281 : le nombre de sept) ; b) α) 1663-64 jeu de dés (Boileau, Satire, IV, éd. A. Cahen, p. 68) ; β) 1694 jeu de cartes (Ac.) ; c) 1718 le sept du mois (ibid.). Du lat. septem « id. », la graph. sept est étymologique.

Lire également la définition du mot sept afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Symbolisme :


Dans ses Morceaux choisis. (Éditions Gallimard, 1936) Lucien Lévy-Bruhl nous dévoile une part du symbolisme du 7 chez les Amérindiens :


VERTU MYSTIQUE DU NOMBRE SEPT. Le nombre sept est particulièrement lourd de vertus mystiques, surtout là où s'exerce l'influence des croyances chinoises ou assyro-babyloniennes. En Malaisie, « tout homme est supposé posséder sept âmes en tout (on sait qu'une représentation analogue existait en Égypte), ou peut-être, pour m'exprimer plus exactement, je devrais dire une âme septuple. Cette « septupléité dans l'unité » contribuerait peut-être à expliquer la remarquable importance et persistance du nombre sept dans la magie malaise (sept baguettes de bouleau , répéter sept fois le charme pour faire sortir l'âme du corps, sept feuilles de bétel, sept coups frappés sur l'âme, sept épis coupés au moment de la moisson pour l'âme du riz , etc. » Cette hypothèse est évidemment suggérée à M. Skeat par l'animisme qui inspire son ouvrage : je tendrais à penser qu'elle présente les choses à rebours. Ce n'est pas parce qu'ils conçoivent sept âmes ou une âme septuple pour chaque individu, que les Malais mettent le nombre sept partout. C'est au contraire parce que le nombre sept jouit à leurs yeux de vertus mystiques prééminentes qu'il devient une sorte de « catégorie », sur laquelle se règlent non seulement leurs opérations magiques, mais aussi leurs représentations, sans excepter celle de l'âme. Cela est si vrai que M. Skeat ajoute lui-même « Que sont ces sept âmes ? il est impossible de le déterminer d'après ce que nous savons jusqu'à présent. » Si chacune des sept âmes est si peu différenciée que l'on puisse aussi bien parler d'une âme septuple, il est difficile d'admettre que la valeur attribuée en général au nombre sept tire son origine de cette représentation.

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Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des Symboles (1ère édition, 1969 : Édition revue et augmentée Robert Laffont, 1982),


"Sept correspond aux sept jours de la semaine, aux sept planètes, aux sept degrés de la perfection, aux sept sphères ou degrés célestes, aux sept pétales de la rose, aux sept têtes du naja d'Angkor, aux sept branches de l'arbre cosmique et sacrificiel du chamanisme, etc.

Certains septénaires sont symboles d’autres septénaires ; ainsi la rose aux sept pétales évoquerait les sept cieux, les sept hiérarchies angéliques, tous ensembles parfaits. Sept désigne la totalité des ordres planétaires et angéliques, la totalité des demeures célestes, la totalité de l'ordre moral, la totalité des énergies et principalement dans l'ordre spirituel. Il était chez les Égyptiens symbole de vie éternelle. Il symbolise un cycle complet, une perfection dynamique. Chaque période lunaire dure sept jours et les quatre périodes du cycle lunaire (7 x 4) ferment le cycle. Philon observe à ce propos ) que la somme des sept premiers nombres (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7) arrive au même total : 28. Sept indique le sens d'un changement après un cycle accompli et d'un renouvellement positif.

Le nombre sept est caractéristique du culte d'Apollon ; les cérémonies apolliniennes se célébraient le septième jour du mois. En Chine également, les fêtes populaires avaient lieu un septième jour. Il apparaît dans d'innombrables traditions et légendes grecques : les sept Hespérides, les sept portes de Thèbes, les sept fils et les set filles de Niobé ; les sept cordes de la lyre, les sept sphères, etc. Il y a sept emblèmes du Bouddha. Les circumambulations de La Mecque comprennent sept tours. Il se trouve exprimé, si l'on y ajoute le centre, dans l'hexagramme (voir sceau de Salomon). La semaine comprend six jours actifs, plus un jour de repos, figuré par le centre ; le ciel six planètes (dans le comput ancien), le soleil étant au centre ; l'hexagramme six angles, six côtés ou six branches d'étoiles, le centre jouant le rôle d'un septième ; les six directions de l'espace ont un point médian ou central, qui donne le nombre sept. Il symbolise la totalité de l'espace et la totalité du temps.

Associant le nombre quatre, qui symbolise la terre (avec ses quatre points cardinaux) et le nombre trois, qui symbolise le ciel, sept représente la totalité de l'univers en mouvement.

Le septénaire résume aussi la totalité de la vie morale, en additionnant les trois vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité, et les quatre vertus cardinales, la prudence, la tempérance, la justice et la force.

Les sept couleurs de l'arc-en-ciel et les sept notes de la gamme diatonique révèlent le septénaire comme un régulateur des vibrations, vibrations dont plusieurs traditions primitives font l'essence même de la matière.

On prête à Hippocrate cette sentence : le nombre sept, par ses vertus cachés, maintient dans l'être toutes choses ; il dispense vie et mouvement ; il influence jusqu'aux êtres célestes.

Sept est le nombre, a-t-on noté d'abord, de l'achèvement cyclique et de son renouvellement. Le monde ayant été créé en six jours, Dieu chôma le septième et en fit un jour saint : le sabbat n'est donc pas vraiment un repos extérieur à la création, mais on couronnement, son achèvement dans la perfection. C'est ce qu'évoque la semaine, durée d'un quartier lunaire.

La perfection à sept du rythme sénaire est aussi familière à l'Islam, et notamment à l'Ismaélisme : le solide possède sept côtés (les six faces plus sa totalité - qui correspond au sabbat -). Tout ce qu'il y a dans le monde est sept, parce que chaque chose possède une ipséité et six côtés. Les dons de l'Intelligence sont sept (six, plus la ghaybat, la connaissance suprasensible). Les Imâm d'une période sont sept (six fois plus le Qâ'im, l'Imâm de la Résurrection). Ces différentes séries sont de plus en correspondance les unes avec les autres. La Religion littérale se développe sur un cycle de sic jours, qui sont si millénaires, suivis d'un septième, le Sabbat de la religion en vérité, le jour du soleil et e la lumière, de la manifestation de l'Imâm jusque là caché.

Une tradition hindoue attribue au soleil sept rayons : six correspondent aux directions de l'espace, le septième au centre. Semblablement, l'arc-en-ciel n'a pas sept couleurs, mais six : la septième est le blanc, synthèse des six autres. De même, les sept face du Mont Meru, tournées vers chacun des sept dvîpa (continents) correspondant aux sept directions de l'espace hindou (six plus le centre). De Dieu, Cœur de l'Univers, écrit Clément d'Alexandrie, émanent les six étendues et les six phases du temps : c'est là le secret du nombre sept ; le retour au centre, au Principe, à l'issue du développement sénaire, parfait le septénaire.

Le nombre 7 est bien universellement le symbole d'une totalité, mais d'une totalité en mouvement ou d'un dynamisme total. Il est, comme tel, la clef de l'Apocalypse (7 églises, 7 étoiles, 7 Esprits de Dieu, 7 sceaux, 7 Trompettes, 7 tonnerres, 7 têtes, 7 fléaux, 7 coupes, 7 rois..). Sept est le nombre des cieux bouddhiques. Avicenne décrit aussi les Sept Archanges princes des sept Cieux, qui sont les sept Veilleurs d'Hénoch et correspondent aux sept Rishi védiques. Ceux-ci résident dans les sept étoiles de la Grande Ourse, avec lesquelles les Chinois mettent en rapport les 7 ouvertures du corps et les 7 ouvertures du cœur. La lampe rouge des sociétés secrètes chinoise a 7 branches comme le chandelier des Hébreux.

Certains textes musulmans rapportent les 7 sens ésotériques du Coran aux sept centres subtils de l'homme. On rappellera que le Yoga connaît aussi sept centres subtils (les six chakras, plus le sahasrârapadma). Selon Abû Ya'qûb, les Formes spirituelles ont été manifestées par les sept lettres suprêmes, qui sont les sept Intelligences, les sept chérubins.

Sept, nombre des Cieux, est aussi, selon Dante, celui des sphères planétaires, auxquelles les cathares faisaient correspondre les 7 arts libéraux. Nous avons noté qu'il fallait assimiler encore aux sept cieux les 7 encoches de l'arbre axial sibérien, les 7 couleurs de l'escalier du Bouddha, les 7 métaux de l'échelle des mystères mithriaques, les 7 échelons de l'échelle des Kadosh de la Maçonnerie écossaise : c'est le nombre des états spirituels hiérarchisés qui permettent le passage de la terre au ciel.

On a noté que le Bouddha naissant avait mesuré l'univers en faisant sept pas dans chacune des quatre directions. Quatre des étapes essentielles de son expérience libératrice correspondent à des arrêts de sept jours chacun sous quatre arbres différents.

Les nombres yang, écrit Sseu-ma Ts'ien, atteignent leur perfection à 7. La divination par les baguettes d'achillée considère sept catégories d'indices ; ces baguettes sont 49 (7 x 7). 49 est aussi le nombre du Bardo, l'état intermédiaire suivant la mort, chez les Tibétains : cet état dure 49 jours divisés, au début tout au moins, en 7 périodes de 7 jours. Les âmes japonaises sont dites séjourner 49 jours sur le toit des maisons, ce qui a la même signification.

Le nombre sept est fréquemment employé dans la Bible. Par exemple : chandelier à sept branches ; sept esprits reposant sur la tige de Jessé ; sept cieux où habitent les ordres angéliques ; Salomon construisit le temple en sept ans (1 Rois, 6, 38). Non seulement le septième jour, mais la septième année est de repos. Tous les sept ans, les serviteurs sont libérés, les débiteurs exemptés. Sept est utilisé 77 fois dans l'Ancien Testament. Le chiffre sept, par la transformation qu'il inaugure, possède en lui-même un pouvoir, c'est un nombre magique. Lors de la prise de Jéricho, sept prêtres portant sept trompettes doivent, le septième jour, faire sept fois le tour de la ville. Élisée éternue sept fois et l'enfant ressuscite (11 Rois, 4, 35). Un lépreux plonge sept fois dans le Jourdain et se lève guéri (11 Rois, 5, 14). Le juste tombe sept fois et se relève pardonné (Proverbes, 24, 16). Sept animaux purs de chaque espèce seront sauvés du déluge. Joseph rêve de sept vaches grasses et de sept vaches maigres.

Sept comporte cependant une anxiété par le fait qu'il indique le passage du connu à l'inconnu : un cycle s'est accompli, quel sera le suivant ?

Chiffre sacré déjà chez les Sumériens, sept (et certains de ses multiples) est bien l'enfant chéri de l'arithmologie biblique. Correspondant au nombre des planètes, il caractérise toujours la perfection (dans la gnose, le plérôme), sinon la divinité. La semaine compte spet jours en souvenir de la durée de la création (Genèse, 2, s.). Si la fête pascale des pains sans levain couvre sept jours (Exode, 12, 15, 19), c'est assurément parce que l'exode est regardé comme une nouvelle création, la création salvatrice.

Zacharie (3, 9) parle des sept yeux de Dieu. Les septénaires de l'Apocalypse (les sept lampes qui sont les sept esprits de Dieu = son esprit tout entier (4, 5) ; les sept lettres aux sept églises = à l’Église tout entière : les sept trompettes, coupes, etc.) annoncent l'exécution finale de la volonté de Dieu dans le monde.

C'est pourquoi sept est aussi le chiffre de Satan qui s'efforce de copier Dieu : le singe de Dieu. Ainsi la bête infernale de l'Apocalypse (13, 1) a sept têtes. Mais le voyant de Patmos réserve le plus souvent aux puissances mauvaises la moitié de sept, trois et demi, manifestant par là l'échec assuré des entreprises du mal (Apocalypse, 12, 6) : le dragon ne peut menacer la femme (= le peuple de Dieu) plus longtemps que 1 260 jours = trois ans et demi (voir encore 12, 14 : trois temps et demi).

Sept est la clé de l’Évangile de saint Jean : les sept semaines, les sept miracles, les sept mentions du Christ : Je suis. Il revient quarante fois dans l'Apocalypse : septénaires des sceaux, des trompettes, des coupes, des visions, etc. Le livre est construit par séries de sept. Ce nombre désigne ici encore la plénitude d'une période de temps révolue (la création dans la Genèse) ; l'accomplissement d'un temps, d'une ère, d'une phase ; la plénitude des grâces données par l'Esprit saint à l’Église.

Le septième jour a fait l'objet de nombreuses interprétations symboliques dans un sens mystique. Ce jour où Dieu se repose après la Création signifie comme une restauration des forces divines dans la contemplation de l'œuvre accomplie. Ce repos du septième jour marque un pacte entre Dieu et l'homme.

Le sept symbolise l'achèvement du monde et la plénitude des temps. Selon saint Augustin il mesure le temps de l'histoire, le temps du pèlerinage terrestre de l'homme. Si Dieu prend un jour pour se reposer c'est, dira saint Augustin, parce qu'il veut se distinguer de la création, être indépendant d'elle et lui permettre de se reposer en lui. D'autre part, l'homme lui-même par le chiffre 7, qui indique le repos, la cessation du travail, est invité à se tourner vers Dieu pour se reposer en lui seul. (De Gen. ad litt, 4,16). Augustin parlera aussi du grand mystère de la pêche miraculeuse représentant la fin du monde. Le Christ est accompagné de sept disciples et par là même il inaugure la fin des temps.

Enfin, le six désigne une partie, car le travail est dans la partie ; seul le repos signifie le tout, caril désigne la perfection. Nous souffrons dans la mesure même où nous connaissons en partie, sans la plénitude de la rencontre avec Dieu ; ce qui est partie s'évanouira, le sept couronnera le six (De civitate Dei, 11, 31).

Si l'on en croit le Talmud, les Hébreux voyaient aussi dans le nombre sept le symbole de la totalité humaine, mâle et femelle à la fois ; et ceci par addition de quatre et de trois : en effet Adam, dans les heures de sa première journée reçoit l'âme qui lui donne complètement existence à l'heure quatre ; c'est à l'heure sept qu'il reçoit sa compagne, c'est-à-dire qu'il se dédouble en Adam et Ève.

En Islam, sept est également un nombre faste, symbole de perfection : sept cieux, sept terres, sept mers, sept divisions de l'enfer, sept portes. Les sept versets de la Fatiha (sourate ouvrant le Coran), les sept lettres non utilisées de l'alphabet arabe qui sont tombées sous la table, les sept morts qui composent la profession de foi musulmane, la Shabâda, etc.

Lors du pèlerinage à La Mecque, on doit effectuer sept tours de la Ka'ba et sept parcours entre les monts Cafâ et Marnia.

Les compagnons de la Caverne, Asbah al-Kahf (Coran 17) étaient sept (Les sept Dormants). Des charmes sont composés avec leurs noms, auxquels on ajoute celui du chien qui les garda pendant 300 ans.

Les Sept portes du Paradis s'ouvrent devant la mère de sept filles. On lit sur la femme enceinte menacée d'un danger sept versets de la sourate. En Iran, au moment de l'accouchement, on place sur une nappe une lampe allumée et on garnit la nappe de sept sortes de fruits et de sept espèces de graines aromatiques. L'enfant recevait généralement son nom le septième jour. Parfois, à la veille de son mariage, une jeune file se rend à la rivière, remplit et vide sept fois sa cruche, puis jette à l'eau sept poignées de grains. Symbole magique de fécondité.

Au Maroc, les femmes stériles enroulent leur ceinture sept fois autour du tronc de certains arbres, puis l'attachent à l'une des sept cordes qui y sont fixées. En Syrie, une jeune fille sans prétendant exorcise les mauvaises influences qui l'empêchent de trouver un mari en se baignant dans la mer et en laissant sept vagues passer au-dessus de sa tête.

Si l'on met un sabre nu devant un enfant âgé de sept jours, il deviendra courageux. Sept éléments sont essentiels à la parure des femmes. Pour assurer à un défunt le pardon de ses péchés, il faut tirer sept lignes sur sa tombe. L'inhumation faite, on s'éloigne de sept pas, puis on revient d'autant.

On rend visite au mausolée du saint, qu'on veut solliciter, sept jours ou quatre fois sept jours. Des voyageurs devant passer la nuit dans un lieu inhabité en font sept fois le tour. On pense souvent que l'âme des morts reste auprès de la tombe pendant sept jours.

Les exemples sont innombrables. Il s'agit d'un nombre sacré, généralement bénéfique, parfois maléfique. Un dicton déclare que sept est difficile.

Le célèbre ouvrage de Nizami, Les Sept Princesses, joint le symbolisme des couleurs à l'astrologie : sept palais ont chacun la couleur d'une des sept planètes ; dans chacun d'eux se trouve une princesse de l'un des sept climats.

Les mystiques musulmans déclarent que le Coran comporte sept sens (il est parfois question de soixante-dix sens). Une tradition du Prophète (hadith) affirme : Le Coran a un sens exotérique et un sens ésotérique. Ce sens ésotérique a lui-même un sens ésotérique, ainsi de suite jusqu'à sept sens ésotériques.

La physiologie mystique, si caractéristique du soufisme iranien, se fonde également sur le septénaire. Des auteurs tels que Semnâni distinguent sept organes (ou enveloppes) subtils dont chacun est la typification d'un prophète dans le microcosme humain...

Le premier est désigné comme l'organe corporel subtil ; il est désigné comme l'Adam de ton être...

Le sixième est le Jésus de ton être.

Le septième est le Mohammad de ton être.

Ces enveloppes subtiles sont associées à des couleurs : noir mat, pour l'Adam ; bleu pour Noé ; rouge pour Abraham ; blanc pour Moïse ; jaune pour David ; noir lumineux pour Jésus, vert pour Mohammad.

Les sept différentes étapes sur la voie mystique sont symbolisées par Attar, dans son célèbre poème intitulé Le Langage des Oiseaux, par sept vallées : la première est celle de la recherche (talab) ; la deuxième est celle de l'amour (eshq) ; la troisième est celle de la connaissance (ma'rifat) ; la quatrième est celle de l'indépendance (istignâ) ; la cinquième celle de l'unité (tawhîd) ; la sixième, celle de l'émerveillement (hayrat) ; et la septième, celle du dénuement (faqr) et de la mort mystique (fanâ).

Chez les Indiens de la Prairie, ce nombre représente les coordonnées cosmiques de l'Homme, par addition des quatre points cardinaux (plan de l'immanence) et de l'axe du monde, traversant ce plan en son centre, qui est l'ici (l'Home) et se terminant par l'en-dessous et l'au-dessus. 7 = 4 (points cardinaux) + 2 (axe vertical) + 1 (centre), ce 1 étant la résultante de 4 et de 2. L'opposition transcendantale de l'au-dessus et de l'en-dessous se résout par la rencontre du plan d'immanence en l'Unité, qui est la place de l'Homme.

Même symbole, mais transposé sr le plan social, chez les Indiens Pueblo. La ville sainte de Zuni, Centre du Monde, est divisée en sept parties correspondant aux sept quartiers du monde. Elle est faite de la réunion de sept anciens villages représentant la même division du cosmos. La division sociale était calquée sur le même plan, les clans étant rattachés par groupes de trois à ces septièmes, à l'exception du clan des perroquets, premier clan de la tribu, qui occupait seul le milieu, l'ici. Les couleurs cosmiques étaient réparties selon cette même boussole cosmique.

Chez les Maya-Quiché, le Grand Dieu du Ciel, qi se fait Dieu-Treize avec les douze étoiles (dieux de la pluie) se fait aussi Dieu-Sept avec six soleils cosmiques : il constitue ainsi le groupe des dieux agraires. L'idéogramme du Dieu-Sept est représenté par la Grande-Ourse.

Chez les Mames, descendants des Maya, le foyer est formé de six pierres (trois grandes et trois petites) qui, en recevant la marmite, forment le nombre sept, attribut du Dieu Agraire, qui est aussi celui du feu sous toutes ces formes : feu divin = foudre ; feu de l'inframonde = réchauffant la Grande-Mère Terre ; foyer = feu des hommes.

Le Dieu Agraire est Dieu-Sept parce que le nombre sept est lié au phénomène astronomique du passage du soleil par le zénith, qui détermine la saison des pluies (Popol-Vuh). Ce Dieu étant l'archétype de l'Homme Parfait impose son symbole numérique à la famille humaine : celle-ci, en effet, doit idéalement comprendre six enfants ; ils forment le corps du 7, dont la tête est faite de la symbiose luni-solaire des parents, rappelant les Jumeaux divins créateurs.

Chez les Maya le septième jour, placé au milieu de la semaine de treize jours, est sous le signe du dieu Jaguar, expression des forces internes de la terre. C'est un jour faste.

La déesse 7, appelée sept serpents ou sept épis, placée au milieu de la série 1 à 13, symbolise le cœur de l'homme et du maïs. Les jours numérotés 7 sont favorables.

Dans le Temple de Coricancha, à Cuzco, où était résumé tout le panthéon des Incas, un mur portait, près de l'arbre cosmique, un dessin représentant sept yeux nommés les yeux de toutes choses. Lehman-Nitsche pense qu'il s'agit à la fois de la constellation des Pléiades et, sans doute, des yeux de la divinité suprême ouranienne, Viracocha. Il observe que le Prophète Zacharie (4, 10) parle des sept yeux du Seigneur, qui surveillent tous les peuples de la terre.

En Afrique également, sept est un symbole de la perfection et de l'unité. Chez les Dogons, 7 étant la somme de 4, symbole de la féminité, et de 3, symbole de la masculinité, représente la perfection humaine. Les Dogons considèrent le nombre 7 comme le symbole de l'union des contraires, de la résolution du dualisme, donc comme un symbole d'unicité et par là de perfection. Mais cette union des contraires, qui est très précisément celle des sexes, est également symbole de fécondation Pour cette raison, le verbe étant analogue au sperme comme l'oreille l'est au vagin, pour le Dogon, le nombre 7 est l'insigne du Maître de la Parole, dieu des pluies nouvelles, et donc de l'orage et des forgerons.

Sept, somme du 4 femelle et du 3 mâle, est également le nombre de la perfection pour les Bambaras. Le dieu souverain, Faro, dieu d'eau et de verbe, habite le septième ciel, avec l'eau fécondante qu'il dispense sous forme de pluies. C'est également dans le septième ciel que s'abîme chaque soir le soleil à la fin de sa course. La terre, comme les cieux, comprend sept étages et les eaux terrestres sont également au nombre de sept, de même que les métaux. Sept est à la fois le nombre de l'homme et le principe de l'univers.

Somme de 4 et de 3, il est le signe de l'homme complet (avec ses deux principes spirituels de sexe différent), du monde complet, de la création aboutie, de la croissance de la nature. IL est aussi l'expression de la Parole Parfaite et par là de l'unité originelle.

Les Tatars de l'Altaï, pour vanter les sanctuaires de leur pays natal, les comprennent tous sous une seule dénomination Mon pays aux Sept Portes et mes eaux.

Le chiffre sept est un chiffre cosmique sacré chez les Turco-Mongols souligne Jean-Paul Roux.

Le sept, nombre de l'homme parfait - c'est-à-dire de l'homme parfaitement réalisé -, est donc, on le comprend aisément, le nombre de l'androgyne hermétique, comme il est en Afrique celui des Jumeaux mythiques. Car il paraît bien certain que cet androgyne et ces jumeaux ne font qu'un. Significatifs sont encore les mariages d'arcanes majeurs du Tarot qui forment le sept. Sept par quatre et trois c'est le couple Empereur-Impératrice, le Père et la Mère, la perfection das le Manifesté, l'intérieur et l'extérieur du pouvoir temporel assumé, la Somme harmonieuse des Quatre Éléments et des Trois Principes de la Science Secrète. En revanche, le couple de la spiritualité, Pape-Papesse, donne lui aussi sept, mais par cinq et deux. Quant à l'arcane sept, expression de ces deux mariages, on ne s'étonnera pas qu'il soit celui du Chariot, signe d'accomplissement. [...]

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


« Le nombre sept, par ses vertus cachées, maintient dans l'être toutes choses ; il dispense vie et mouvement ; il influence jusqu'aux êtres célestes » (attribué à Hippocrate).

Symbole de vie éternelle chez les Égyptiens, le sept, correspondant aux sept planètes (selon les anciennes traditions), aux sept jours de la semaine, aux sept couleurs de l'arc-en-ciel, aux sept notes de la gamme, aux sept métaux, « désigne la totalité des ordres planétaires et angéliques, la totalité des demeures célestes, la totalité de l(ordre moral, la totalité des énergies et principalement dans l'ordre spirituel [...]. Il symbolise un cycle complet une perfection dynamique ». Produit de la somme de quatre (symbole de la terre et de ses quatre points cardinaux) et de trois (symbole du ciel), « sept représente la totalité de l'univers en mouvement ».

Le sept était le chiffre sacré des Sumériens qui désignaient par le même terme unum « sept » et « Seigneur » ; à Babylone, sept dieux bons étaient invoqués contre sept grands démons. En Chaldée, la tour sacrée, appelée « Pierre fondamentale de la Terre et du Ciel » ou « Maison qui touche le ciel », comprenait sept étages. Chaque matin, les mages de chaque côté montaient à ce dernier étage pour réciter l'« hymne du feu » en l'honneur du soleil.

Sept est le chiffre sacré par excellence de la Bible où il est cité, dit-on, soixante dix-sept fois dans l'Ancien Testament : on relève notamment qu'après avoir créé le monde en six jours, le Créateur observe le sabbat (septième jour ou jour saint ; la septième année est également sabbatique) : « Le sabbat n'est donc pas vraiment un repos extérieur à la création, mais son couronnement, son achèvement dans la perfection. » Ce jour de repos « marque un pacte entre Dieu et l'homme ». Toujours dans l'Ancien Testament, citons les références suivantes au chiffre sept : set animaux de chaque espèce figurent dans l'arche de Noé ; le beau-père de Moïse avait sept filles ; Jacob sert sept ans chez Laban ; Salomon construit le temple en sept ans ; sept prêtres portant sept trompettes font sept fois le tour de Jéricho, le septième jour du siège, un lépreux guérit après avoir plongé sept fois dans le Jourdain ; le juste tombe sept fois et se relève pardonné ; les Macchabées sont sept frères ; le prêtre hébreux fait sept aspersions de sang ou d'huile dans certains sacrifices, lesquels comptent souvent l'immolation de sept ou de quatorze agneaux ; l'enfant mâle est circoncis le septième jour après sa naissance ; la femme indisposée est considérée comme impure pendant sept jours.

Le Nouveau Testament évoque Jésus chassant sept démons du corps de Marie de Magdala, ou disant à Pierre qu'il faut pardonner à son frère soixante-dix sept fois sept fois. L'Evangile de Saint-Jean cite sept miracles et sept mentions du Christ. L'Apocalypse, qui comprend une dédicace aux sept Eglises d'Asie, est « construit par séries de sept ». Il y est fait mention des sept lampes qui représentent les septe esprits de Dieu brûlant devant le trône ; celui qui y est assis tient un livre scelé de sept sceaux ; sept anges jouent de sept trompettes et sept coups de tonnerre saluent la venue d'un huitième ange ; les sept coupes du courroux de Dieu, versées par les sept anges, causent sept fléaux sur la terre. La Bête de l'Apocalypse a sept têtes. Sept est aussi le chiffre de Satan « sui s'efforce de copier Dieu ». On notera d'ailleurs qu'aux côtés des sept dons de l'Esprit, des sept vertus (trois vertus théologales, foi, espérance, charité, et quatre vertus cardinales, prudence, tempérance, justice, courage), des sept cieux où habitent les ordres angéliques, on a les sept péchés capitaux.

D'après les H2breux, sept exprime « la totalité humaine, mâle et femelle à la fois ; et ceci par addition du quatre et de trois ; en effet, Adam, dans les heures de la première journée, reçoit l'âme qui lui donne complètement existence à l'heure quatre ; c'est à l'heure sept qu'il reçoit sa compagne, c'est-à-dire qu'il se dédouble en Adam et Eve ». Dans la tradition hébraïque, l'esclave recouvrait la liberté après avoir servi six ans ; le chandelier à sept branches est en outre un puissant symbole.

Citons encore Clément d'Alexandrie, pour qui du « coeur de l'univers [Dieu] » émanent les « six étendues et les six phases du temps : c'est là le secret du nombre 7 », c'est-à-dire le retour au centre, au Principe.

Le chiffre sept était présent dans de nombreuses traditions gréco-romaines : les cérémonies en l'honneur d'Apollon survenaient le septième jour du moi (en Chine également, où le septième jour était consacré aux fêtes populaires) ; citons les sept Hespérides, les sept portes de Thèbes, les sept merveilles du monde, les sept sages de la Grèce, les sept Pléiades, les sept cordes de la lyre des Muses, les sept patries d'Homère, les sept collines et les sept rois de Rome. L'alphabet grec comprend en outre sept voyelles.

Le sept joue un rôle dans le bouddhisme : il y a sept cieux bouddhique et Bouddha a sept emblèmes. Selon une tradition hindoue, le soleil, tiré par sept chevaux, a sept rayons. Le mont Meru a sept faces tournées vers les sept continents ou sept directions de l'espace.

En Islam, sept est aussi un nombre sacré symbolisant la perfection ; sept cuieux, sept terres, sept divisions de l'enfer, sept portes du paradis, sept versets de la Fatiha (sourate couvrant le Coran), et sept mots dans la profession de foi musulmane. Citons aussi les sept Dormants de la Caverne ; les circumbulations de la Mecque qui comprennent sept jours ; les sept tours que doit effectuer le pèlerin autour de la Ka'ba (qui renferme la pierre noire sacrée) et les sept parcours entre les monts Cafâ et Marnia. Les Israéliens, qui admettent Isma'il comme septième et dernier imam, font correspondre aux sept « parleurs » (Adam, Noé, Abraham, Moïse, Jésus, Muhammad et le Mahdi) les sept « silencieux » ou interprètes des « parleurs » (Ali étant notamment celui de Muhammad) ; l'ismaélisme fait référence encore aux sept dons de l'intelligence.

Sept est en général faste dans les pays arabes quoique parfois maléfiques : selon un dicton , « sept est difficile ».

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

Le

Fiche d'identité du 7 :

Noms :

Correspondances arithmomanciques, avec les lettres de l'alphabet :

Correspondance avec les lettres-nombres du code de la kabbale :

Correspondance astrologique : Saturne

Couleurs :

Symbole géométrique :

Quelques figures et symboles du 7 :

 

Andréi Vartic, auteur d'un article intitulé "Symbole et Nobre pendant la préhistoire" (In : Etablissements et habitations préhistoriques, structures, organisation, symbole : Actes du Colloque de Iaşi, 10-12 décembre 2007. Valeanu Madalin Cornel, 2008. p. 197) montre l'ancienneté du nombre 7 dans la pensée humaine :


[...] L'incision paléolithique de Bacho Kiro (Bulgarie) , de 43.000 ans ( Fig . 1 ) , organisée de manière numérique et géométrique , est considérée par Janusz Kozlowski en tant que la plus ancienne manifestation artistique de l'homme. L'auteur de la communication démontre qu'il s'agit d'une des plus anciennes structures géométriques et numériques du monde en base de la matrice 7 et 9, mais pas la plus ancienne.

La recherche attentive de ces complexes géométriques et numériques a créé de nouvelles perspectives d'étude de l'origine du symbole et du nombre, de leur unité , de leur rôle dans l'apparition paradoxale du plus ancien homme précisément dans les zones où les artéfacts de ce type ont été découverts. [...]

Ces symboles anciens, au fond les plus importants figures géométriques , sont organisés en structures matrices des multiples des nombres 3, 7 et 9. [...]

Nos recherches démontrent que du point de vue mathématique, mais à la lumière de la recherche archéologique, toute la préhistoire, y compris la peinture rupestre zoomorphe de l'Europe Occidental, est unifiée par un alphabète (ou algorithme) symbolique et numérique, situé au-delà des langues parlées. Du site Malyta, près de Baikal, jusqu'à la grotte Altamira, en Espagne, le symbole géométrique (angle, zigzag, point, ligne, lignes parallèles, sécante, grillage, losange, triangle, etc) et la matrice, primordiale, d'après nous, formée des nombres 3, 7 et 9, nous démontrent un niveau extraordinaire de communication entre les hommes du paléolithique supérieur, mais aussi une connaissance parfaite du sujet de cette communication – les relations de l'homme à son origine, son présent et aussi son devenir, relations qui, tel que Lao Tzu ou Platon l'indiquait au début de la modernité, pour ne donner qu'un exemple, sont de nature mystique. [...]

En étudiant ces superbes preuves de logique géométrique et mathématique, à coup sûr plus anciennes que les manifestations naturalistes de la peinture zoomorphe occidentale, on peut postuler que la pensée symbolique géométrique et la logique mathématique font partie du code génétique primordial de l'homme et que son apparition paradoxale sur la Terre pose ainsi la question concernant l'apparition et la supposée évolution de l'homme, mais aussi celle de la paléo-informatique, c'est-à-dire la science de la transformation, transmission et archivage de l'information pendant le Paléolithique, instrument dont l'homme s'est servi dès ses premiers pas sur la Terre. A l'aide de celui-ci, il a choisi ses possibilités d'existence parmi les probabilités d'existence et a taillé d'une manière digne sa voie unique vers la réalité unique pour ne pas être annihilé tant par les „non- marges” (Mihai Eminescu) de l'existence tant par son tiers inclus (Ştefan Lupaşcu). [...]

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Marcel Otte et Pierre Noiret dans un article intitulé "La lune façonne notre pensée." (in : Éclats de lune : entre science et imaginaire, 2013) évoquent le symbolisme du 7 en lien avec la Lune :


La symbolique portée par le chiffre sept, elle-même induite par la durée des semaines lunaires, comporte une infinie multitude de combinaisons dans l'ensemble de la pensée anthropologique mondiale. Le chiffre sept maîtrise le temps qui passe, régit les rythmes biologiques et astraux, justifie la force fécondante, organise toute forme de vie. Des chapitres entiers sont consacrés à sa puissance universelle, observée inlassablement dans tous les traités consacrés à la symbolique générale.

 

Selon Nathalie Le Luel, autrice du Dictionnaire des Symboles (Éditions Jean-Paul Gisserot, 2015),


"Le symbolisme du chiffre Sept est extrêmement vaste et se retrouve dans de nombreuses cultures, religions et mythes. C'est un chiffre sacré, à la valeur très souvent positive, mais parfois négative. Chez les auteurs antiques, le chiffre Sept est le symbole de l'harmonie cosmique (sept planètes, sept cieux, sept couleurs de l'arc-en-ciel, sept notes de la gamme, etc.). Il renvoie à l'idée de totalité de l'espace et de totalité du temps. Il est la réunion du chiffre Quatre, symbole de la terre et du chiffre Trois, symbole du ciel, et en cela, il renvoie à l'idée de totalité de l'espace et de totalité du temps, mais une totalité dynamique, en mouvement, non figée. C'est la raison pour laquelle le sept est un chiffre souvent sollicité dans le symbolisme cyclique : il matérialise un cycle complet, il signifie son achèvement et le renouvellement.

Pendant l'Antiquité et le Moyen Âge, le cursus complet des écoles abordent ainsi les sept arts libéraux, divisés en Trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et en Quadrivium (arithmétique, astronomie, géométrie, musique).

Sept renvoie aussi à la somme des vertus cardinales (quatre) et théologales (trois), septénaire qui représente dès lors la totalité de la vie morale, mais c'est aussi le nombre des péchés capitaux (orgueil, luxure, avarice, envie, paresse, gourmandise et colère). Chez les musulmans, le sept correspond au nombre de tours circulaires que doit effectuer tout fidèle autour de la pierre noire de la Ka'aba, le sept étant symbole de perfection dans l'Islam.

La richesse symbolique du chiffre sept est reprise chez les chrétiens et les juifs. La Création du monde par Dieu-Yahvé est organisée en sept jours (correspondant au nombre de jours de la semaine). La menorah est le chandelier à sept branches des Hébreux dont la réalisation est commandée par Dieu dans l'Exode (Exode 25, 31-39). Il devait rester allumé en permanence, symbolisant ainsi la présence divine sur le monde. Les sept lampes font référence aux branches du savoir humain mais elles sont aussi, pour le prophète Zacharie, les yeux de Dieu veillant sur la Terre (Zacharie, 4, 1-10). Le nombre des dons du Saint-Esprit est également de sept, comme celui des sacrements chez les catholiques. Selon le Père de l'Eglise, Irénée de Lyon, "le monde se compose de sept cieux. Y habitent les vertus, les anges et les archanges ; ils remplissent les fonctions du culte envers le Dieu bon et créateur de tout" (on retrouve le même nombre de cieux dans l'Islam par tradition antique).

Dans l'Apocalypse, le chiffre Sept est une des symboliques du livre, il est le chiffre sacré. Jean s'adresse aux sept Églises d'Asie et rend compte, dans son annonce de la victoire finale et de l'établissement du royaume de Dieu sur terre, de la récurrence du chiffre sept (septénaires successifs et imbriqués) : 7 étoiles, 7 chandeliers d'or, 7 esprits de Dieu, 7 sceaux, l'Agneau aux 7 cornes et 7 yeux, 7 anges et 7 trompettes. Il est aussi, par analogie, utilisé par les forces démoniaque qui cherchent à copier Dieu : il en est ainsi des sept têtes de la bête de l'Apocalypse. Sept est par ailleurs le chiffre de la plénitude : le septième jour, Dieu-Yahvé contemple son œuvre créatrice accomplie : jour du repos et de la contemplation.

Dans la religion égyptienne, le Sept était le symbole de la vie éternelle. Le Sept est souvent considéré comme un chiffre magique dans la littérature pour enfants et adolescents, ou encore dans la Bande dessinée. Dans le conte de Grimm intitulé Blanche Neige, les nains qui aident et accompagnent la princesse abandonnée sont au nombre de sept. C'est aussi le nombre des fées marraines dans La Belle au bois dormant de Charles Perrault. Dans les contes les "bottes de sept lieues" (connues surtout grâce au Petit Poucet de Charles Perrault) sont des chaussures magiques qui s'adaptent à celui qui les porte e permet ainsi de parcourir sept lieues en une seule enjambée (pourquoi sept lieues ? parce que c'est la distance, environ 50 kilomètres, qui séparait en moyenne deux relais de poste).

Dans la saga Harry Potter, l'auteure J. K. Rowling a elle aussi repris la tradition littéraire donnant un chiffre sept une puissance magique (7 tomes, 7 années passées à Poudlard, les 7 Horcruxes créés par Voldemort, les 7 combats d'Harry contre Voldemort, etc.). Le treizième album de bande-dessinée des aventures de Tintin s'intitule Les Sept Boules de Cristal et présente une intrigue autour d'une malédiction s'abattant sur sept explorateurs à côté desquels une boule de cristal est chaque fois retrouvée. N'oublions pas non plus que la tradition antique parle des Sept merveilles du monde et considère les sept ans comme une césure : c'est " l'âge de raison " (début de la prise de conscience des enfants). Il existe aussi un certain nombre de proverbes qui reprennent l'idée cyclique sous-tendue par le chiffre sept : nécessité de " tourner sept fois sa langue dans la bouche avant de parler " ou encore " la semaine du travailleur a sept jours, la semaine du paresseux a sept demains ".

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Jean Ferré, auteur du Dictionnaire des symboles maçonniques (Éditions du Rocher, 2013) explique la place du 7 dans la tradition maçonnique :


Sept : Pour Pythagore, le sept correspond à la Raison, en tant que somme du quatre, la Matière, et du trois, l'Esprit. Cette idée, reprise par de nombreuses écoles de pensée, est souvent schématisée par un carré surmonté d'un triangle équilatéral.

Ainsi conçu et représenté, le sept signifie l'universalité maçonnique, comme l'indiquent symboliquement les dimensions du Temple : De l'Orient à l'Occident, du Midi au Septentrion, du 7Éntth au Nadir. Le Centre étant le Débhir.


S'appuyant sur les travaux des exégètes, nombreux sont les auteurs à avoir disserté sur la fréquente utilisation du nombre sept dans la Bible, tant dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau.

- Les sept jours de la Création.

- Jéricho : sept prêtres portant sept trompettes font le septième jour sept fois le tour des murailles.

- Les sept ans de la construction du Temple.

- Les sept pains de la multiplication (Matthieu 15, 34).

- Les sept esprits devant le trône de Dieu, en mission par toute la terre (Apocalypse 5, 6) : Michel, Gabriel, RaphaëI, Uriel, Anael, Zadkiel, Cassiel.

- Les sept sceaux (Apocalypse 6-8).

Le sept correspond aux sept planètes, aux sept jours de la semaine, aux sept signes zodiacaux entre les solstices d'hiver et d'été, entre deux équinoxes...

La symbolique égyptienne apporte un éclairage particulier au nombre du Maître. Le sept est en effet symbole de la vie éternelle. C'est ainsi que dans les rites funéraires, à la septième heure de la nuit, le défunt doit passer sept portes avant d'atteindre l'Amenti.

La Maçonnerie ne considère pas le sept comme un aboutissement, une fin, mais au contraire comme un nouveau stade de 1' Initiation, comme une possibilité d' évolution.

I1 est intéressant à ce sujet de comparer dans les documents anciens les nombres utilisés et les symboles auxquels ils sont liés.

Le Sloane (1700) évoque le six, qui peut se réduire à cinq, et le trois, qui peut se réduire à deux.

- Qu'est-ce qu'une Loge juste et parfaite, ou juste et légitime ?

- C'est deux Apprentis entrés, deux Compagnons du Métier et deux Maîtres... Mais quand cela sera nécessaire, cinq suffiront : deux Apprentis entrés, deux Compagnons du Métier et un Maître...

- Combien y a{-il de bijoux dans votre Loge ?

- Trois : le pavé d'Equerre, l'Etoile Flamboyante et le parpaing (pierre paillée ?).

- Combien y a-t-il de lumières dans votre Loge ?

- Trois : le Soleil, le Maître et l'Équerre.

Plus loin, à la même question, il est répondu :

Deux : une pour entrer, une pour travailler.

Dans le Dumfries (1710), le trois est associé au mot « colonnes ».

- Combien y a-t-il de colonnes dans votre Loge ?

- Trois.

- Lesquelles ?

- L'Equerre, le Compas et la Bible. t...1

- Combien y a-t-il de lumières dans votre Loge ?

- Deux.

- Lesquelles ?

- Le Soleil, quand il se lève à l'Est et met tous les hommes à l'ouvrage, et quand il se couche à l'Ouest et renvoie tous les hommes au repos...

- Combien d'échelons y a-t-il à l'échelle de Jacob ?

- Trois... Le Père, le Fils, le Saint-Esprit.

- Combien y a-t-il de fleurs dans le bouquet d'un Maçon ?

- Trois et douze.

- Comment les nommez-vous ?

- La Trinité et les douze Apôtres.

Le Trinity College (1711) aboutit étonnamment au nombre neuf (3+3+3)

- Qu'est-ce qu'une Loge complète et parfaite ?

- Trois Maîtres, trois Compagnons du Métier et trois Apprentis entrés.

Le Mason's Examination (1723) parle de la Règle de trois, des trois coups frappés à la porte du Temple, puis évoque les nombres 4, 5, 6 et 12 (étendu à 15).

Il semblerait qu'il y ait eu confusion dans l'esprit du responsable de cette divulgation qui, sans doute, n'était pas Maçon. Aussi convient-il de rester prudent dans l'exploitation de ce texte qui se caractérise par une abondance de détails parfois fantaisistes.

- Qu'est-ce qu'une Loge juste et parfaite ?

- Un Maître, deux Surveillants, quatre Compagnons, cinq Apprentis, avec l'Équerre, le Compas et la Jauge Commune.

- Combien y a-t-il d'ordres d'architecture ?

- Cinq : Toscan, Dorique, Ionique, Corinthien, et Composite ou Roman.

- Combien y a-t-il de points dans le Compagnonnage ?

- Six : pied droit contre pied droit, genou contre genou, main dans main, oreille contre oreille, langue contre langue, cœur contre cœur.

Pourquoi six points au lieu des cinq traditionnels ? Nous l'avons dit, le rédacteur n'était vraisemblablement pas Maçon. Certes, il pourrait s'agir là d'un rituel particulier à une Loge, mais c'est fort improbable, étant donné le nombre considérable d'erreurs ou d'approximations qui entachent le texte.

- Combien y a-t-il de bijoux dans la Loge ?

- Quatre : l'Equerre, la pierre cubique, le parpaing et la planche à tracer.

- Combien y a-t-il de lumières ?

- Trois : le Maître, les Surveillants et les Compagnons.

Le Graham (1726), qui émane de la tradition opérative anglaise, est intéressant à plus d'un titre.

- Qu'est-ce qu'une Loge juste et parfaite ?

- Le centre d'un cœur sincère.

- Combien de Maçons le composent-ils ?

- N'importe quel nombre impair, de trois à treize.

- Pourquoi tant d'embarras ? Pourquoi des nombres impairs ?

- Par référence à la Sainte Trinité, à l'avènement du Christ et ses douze Apôtres.

- Pourquoi les églises sont-elles construites Est-Ouest ?

- Pour quatre raisons.

- Quelles sont-elles ?

- La première est que nos ancêtres furent installés à l'est d'Eden. La seconde est que le vent d'Est dessécha la mer devant le peuple d'IsraëI... La troisième est que le Soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest... La quatrième est que l'Étoile apparut à l'Est, avertissant les bergers et les rois mages que le Sauveur s'était fait chair.

- Combien y a-t-il de lumières dans la Loge ?

- Douze est ma réponse.

- Quelles sont-elles ?

- Les trois premiers bijoux sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit, puis le Soleil, la Lune, le Maître-Maçon, l'Équerre, la Règle, le Plomb, le Fil, le Maillet et le Ciseau.

... En ce qui concerne le Maître-Maçon, il enseigne le Métier par triple voix pour transmettre les secrets... Pour ce qu'il en est de l'Équerre, de la Règle, du Plomb, de Fil, du Maillet et du Ciseau, ils sont six outils sans lesquels un maçon ne peut accomplir un bel ouvrage.

- Que sont ces douze lumières ?

- Elles sont les douze patriarches, aussi les douze bœufs qui, selon le chapitre 7 du Premier Livre des Rois, portent la mer d'airain et symbolisent les douze disciples qui doivent être instruits par le Christ.

[...] Les secrets de la Maçonnerie furent bien mis en ordre, tels qu'ils le sont aujourd'hui et le demeureront jusqu'à la fin du monde, pour ceux qui les comprennent. En trois parties, en référence à la Sainte Trinité qui fit toutes les choses. Puis en treize subdivisions qui sont le Christ et ses douze Apôtres. Un mot pour le Théologien, six pour le clergé et six pour le Compagnon du Métier, puis en plein accord avec cela, les cinq points du Compagnonnage : pied contre pied, genou contre genou, poitrine contre poitrine, joue contre joue et main dans le dos. Ces cinq points correspondent à cinq signes : la tête, le pied, le corps, la main et le cœur. Mais aussi à cinq ordres de l'architecture, également aux cinq ordres de la maçonnerie.

Ils tirent leur puissance de cinq origines : une divine et quatre temporelles qui sont : le Christ, tête et pierre angulaire. Pierre, appelé Céphas. Moïse qui grava les Commandements. Bethsaleel le meilleur des maçons. Hiram rempli de sagesse et d'intelligence.

Le « Théologien » dont parle le manuscrit est sans doute saint Jean.

Le Prichard (1730) présente de nombreux caractères de modernité qui le rendent plus accessible et familier aux Maçons d'aujourd'hui.

- Qu'est-ce qui rend une Loge juste et parfaite ?

- Sept ou davantage.

- Qui sont-ils ?

- Un Maître, deux Surveillants, deux Compagnons du Métier, et deux Apprentis.

- Qui forme la Loge ?

- Cinq.

- Qui sont-ils ?

- Un Maître, deux Surveillants, un Compagnon du Métier et un Apprenti entré.

[...]

- Qui soutient votre Loge ?

- Trois piliers.

- Quel est leur nom ?

- Sagesse, Force et Beauté.

- Y a-t-il des meubles dans la Loge ?

- Le pavé mosaïque, I'Etoile Flamboyante et la Houppe dentelée.

- Quels sont les autres meubles ?

- La Bible, le Compas et l'Équerre.

[...]

- Y a-t-il des bijoux dans votre Loge ?

- Six. Trois mobiles, et trois sont immobiles.

- Quels sont les bijoux mobiles ?

- L'Equerre, le Niveau et le Fil à plomb.

- Quels ont les bijoux immobiles ?

- La Planche à tracer, la Pierre Cubique et la Pierre Tâillée.

[...]

- Y a-t-il des lumières dans votre Loge ?

- Trois : le Soleil, la Lune et le Maître-Maçon.

- Y a-t-il des lumières immobiles ?

- Oui. Ce sont les trois fenêtres.

[...]

- Combien y a-t-il de principes en Maçonnerie ? - Quatre : le point, la ligne, la surface et le volume. - Expliquez-les. - Le point est le centre autour duquel le Maître ne peut s'égarer. La ligne est la longueur sans la largeur. La surface est la longueur et sa largeur. Le volume les comprend tous et toutes.

- Combien y a-t-il de signes ?

- Quatre : le guttural, le pectoral, le manuel et le pédestre.

Dans L'Instruction du grade de Compagnon, le cinq est évoqué par la hauteur des chapiteaux et l'on introduit le nombre sept.

- De quelle hauteur sont les chapiteaux ?

- Cinq coudées.

- Qu'est-ce qui fait une Loge juste et parfaite ?

- Sept et plus.

L'Instruction du grade de Maître, par sa brièveté, met l'accent sur le trois de nombre :

- Qu'est-ce qui fait une Loge juste et parfaite ?

- Trois.

Le catéchisme parle ensuite des trois grands coups qui tuèrent Hiram, des trois Compagnons avec leurs trois outils (Maillet, Niveau et Masse), des trois bijoux du Maître qui sont le Porche, les Fenêtres et le Pavé carré.

Le douze, étudié un peu plus loin, est évoqué par le Minuit plein, le quinze par le délai qui s'écoule entre la mort d'Hiram et la découverte de son cadavre par quinze Compagnons qui assisteront à ses funérailles.

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Dans La numérologie dans l'après-vie, Décryptage de la stratégie qui précède une incarnation (Éditions Arcana Sacra , 2017) écrit par Denis Schneider, voici comment est présenté le 7 :

Symbolique : Neptune et Saturne. Actif. Eau.

Spiritualité et perfection. Lien entre le divin et l'humain.

Le Chariot des tarots.

Signification : L'esprit dominant la matière. Activité cérébrale. Ouverture à l'infini.

Philosophie, spiritualité, mysticisme, réflexion, introspection, méditation, silence,

recherche.

Personnalité : Logique, cérébral, le penseur, le philosophe, le mystique, attiré par les questions métaphysiques, qui aime le mystère et l'étude.

Contemplatif, intériorisé, intuitif, recherchant le silence, le secret et la solitude, il a néanmoins une grande capacité de travail.

Pudique, modeste et prudent, il fuit les salons mondains mais sait sélectionner ses amis en fonction d'affinités électives intellectuelles et artistiques. Des métiers créatifs où l'intellect se mêle à la concrétisation peuvent l'attirer ainsi que l'enseignement.

Peu attiré par le mariage car il vit dans un monde de raison, il ressent cependant le besoin d'aimer et d'être aimé.

Au négatif : Parfois mélancolique, triste circonspect, renfermé, en retrait, solitaire, malheureux, misanthrope, marginal.

Peut laisser prise à une sévérité critique, au sectarisme, au fanatisme, au refus du réel, à l'égoïsme ; sait manier l'ironie...

Peut se montrer insatisfait, inquiet, rebelle.

 

Même analyse, mot pour mot dans La Numérologie appliquée, Ontologie et Holistique (Éditions Arcana Sacra, 2018) de Denis Schneider.

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Contes et légendes :

Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des Symboles (1ère édition, 1969 : Édition revue et augmentée Robert Laffont, 1982) :

"Dans les contes et légendes, ce nombre exprimerait les Sept états de la matière, les Sept degrés de la conscience et/ou les Sept étapes de l'évolution :

  1. conscience du corps physique : désirs apaisés de façon élémentaire et brutale ;

  2. conscience de l'émotion : les pulsions se compliquent de sentiment et d'imagination ;

  3. conscience de l'intelligence : le sujet classe, ordonne, raisonne ;

  4. conscience de l'intuition : les relations avec l'inconscient se perçoivent ;

  5. conscience de la spiritualité : détachement de la vie matérielle ;

  6. conscience de la volonté : qui fait passer le savoir dans l'action ;

  7. conscience de la vie : qui dirige toute activité vers la vie éternelle et le salut.

Mme Lœffer-Delachaux voit dans le Petit Poucet et chacun de ses frères des symboles de chacun de ces états de conscience."

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