Étymologie :
MANTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1734 (Réaumur, Mémoires pour servir à l'hist. des insectes, t. 1, p. 19). Empr. au lat. des naturalistes mantis (att. dès la 1re éd. du Systema naturae de Linné en 1735, v. Fr. mod. t. 18, p. 236) qui l'ont pris au gr. μ α ́ ν τ ι ς « prophétesse, devineresse ; mante [insecte] (chez Théocrite) », cet insecte ayant été ainsi nommé à cause de son attitude hiératique.
Lire aussi la définition du nom pour dénicher quelques pistes symboliques.
Autres noms : Mantis religiosa - Agent du Diable - Bigote - Cheval du diable - Prie-Dieu - Tigre de l'herbe.
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Croyances populaires :
Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :
MANTE. Insecte très curieux par sa structure et dont l'espèce commune porte le nom de mante religieuse ou prie-Dieu, parce que les gens de la campagne croient voir, dans la manière dont elle se pose sur ses jambes et ses élytres, du rapport avec une personne agenouillée pour prier. Cet animal causait également la surprise des anciens, qui trouvaient dans son attitude la pose traditionnelle des sibylles. Les Turcs ont pour la mante une sorte de vénération ; et elle a été enfin l'objet de plusieurs légendes. C'est ainsi que Nieremberg raconte que saint François Xavier, qui se promenait un jour dans son jardin et sur la main duquel une mante était venue se poser, lui ordonna de chanter les louanges de Dieu, ce qu'elle fit immédiatement avec beaucoup de grâce, en faisant entendre un superbe cantique. Un autre auteur rapporte qu'un paysan étant parti de chez lui pour aller au marché de la ville voisine, ne tarda point à rentrer, parce qu'à peu de distance il avait rencontré une mante dont les gestes lui avaient fait comprendre qu'il devait retourner au logis. On a encore dit que cet insecte indique au voyageur le chemin qu'il doit suivre, et aux petits enfants égarés celui de leur maison.
Selon Jean Baucomont, auteur d'un article intitulé "Les formulettes d'incantation enfantine", paru dans la revue Arts et traditions populaires, 13e Année, No. 3/4 (Juillet-Décembre 1965), pp. 243-255 :
La tradition orale se perpétue dans le folklore de la vie enfantine. […] Une des catégories les plus curieuses de ces formulettes est celle des formulettes d'incantation.
L'incantation, nous disent les dictionnaires, signifie étymologiquement : un enchantement produit par l'emploi de paroles magiques pour opérer un charme, un sortilège. Le recours à l'incantation postule une attitude mentale inspirée par l'antique croyance au pouvoir du verbe, proféré dans certaines circonstances.
[…]
« L'incantation, dit Bergson, participe à la fois du commandement et de la prière. »On constate effectivement, que la plupart des formulettes d'incantation comportent à la fois une invocation propitiatoire : promesse d'offrande en cas de succès et une menace de sacrifice expiatoire, d'immolation en cas d'échec. Ce qui est proprement le caractère de l'opération magique traditionnelle.
[…]
Prie-Dieu
Toi qui sais tout
Où est le loup ?
(Provence)
Traduction de Frédéric Mistral : Mémoires et récits. On dit que la mante religieuse peut prévenir d'un danger.
Dame de loup
Fais ta prière.
(Vivarais)
Guillaumette prie Dieu
Pour les morts et pour les vivants.
(Languedoc)
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Symbolisme :
Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), la mante religieuse est associée aux caractéristiques suivantes :
Points clés : Le pouvoir de la quiétude et de l'immobilité.
La mante apparaît dans la mythologie et le folklore. En Chine, un art martial est articulé autour de ses activités Le Kung Fu lui-même est fondé sur l'imitation des animaux et de certains aspects de la Nature. Et l'une de ses formes est précisément la mante religieuse.
Mais c'est dans la tradition africaine que l'on trouve les contes les plus importants évoquant cet insecte. Pour les Bochimans (bushmen) du Kalahari, en Afrique, Mante était un homme de leur peuple. De nombreux récits parlent de ce(tte) Mante et de ses aventures. Par bien des aspects, ces histories sont très semblables à celles mettant en scène le coyote chez les Indiens des Plaines ou le corbeau chez les Indiens du nord-ouest de l'Amérique du Nord. Quand mante se trouvait confronté à des difficultés, il battait en retraite et se cachait. Alors il allait dormir et rêver d'une solution à son problème.
Ce comportement illustre parfaitement le point clé de cet insecte, le « pouvoir de la quiétude ». En apprenant à calmer notre esprit extérieur et à nous intérioriser, nous pouvons remonter et manifester une plus grande puissance - physique, émotionnelle, mentale ou spirituelle. Cette quiétude peut se traduire par une simple contemplation, une méditation ou même un somme et des rêves. Les anciens mystiques parlaient de sept niveaux de silence que nous pouvions utiliser, le premier étant la simple contemplation et le dernier la mort. Entre ces deux extrêmes se trouvaient des dimensions capables de nous apporter un pouvoir formidable dans notre vie. Cela fait partie de l'enseignement de la mante religieuse. Elle nous apprend à apaiser l'extérieur pour que, lorsqu'il est temps d'agir (sous quelque forme que ce soit), cela puisse être accompli en toute sûreté, avec la plus grande précision et la plus grande puissance.
D'après le dictionnaire Random House de la langue anglaise (Random House Dictionary of the English Language), le mot « mante » vient d'un terme grec signifiant « prophète ». Si nous apprenons la quiétude, nous pouvons nous ouvrir à la prophétie. Le Qi Gong est parfois enseigné en conjonction avec le Kung Fu traditionnel. Cette médecine méditative aide l'individu à entrer en soi et à orienter la force vitale de son corps dans des directions spécifiques, en la renforçant et en la stimulant à mesure qu'elle traverse les différents organes du corps. Tout cela a bien évidemment des applications en matière de guérison et de renforcement de l'être. Nos pouvons apprendre à utiliser la quiétude et l'immobilité à différents degrés - que ce soit pour la créativité ou la guérison - et cela fait partie, encore une fois, de ce que transmet la mante religieuse.
C'est cette aptitude à l'immobilité qui fait de la mante une grande chasseuse et qui lui permet de survivre. Elle attend totalement immobile, fondue dans son environnement. Puis, au moment opportun, elle attrape brusquement sa proie avec ses longues pattes antérieures qui se referment sur sa victime comme un canif.
Pour ceux dont la mante est le totem, certains questionnements seront nécessaires. Laissez-vous des tiers connaître vos plans avant même qu'ils soient réellement tracés ? Faites-vous bien attention à ce que vous dîtes et à qui, ou non ? Êtes-vous impatient ? Avez-vous besoin d'aide pour méditer et apaiser votre esprit extérieur ? Laissez-vous échapper des opportunités de saisir des bienfaits de la vie parce que vous agissez ou parlez trop vite ? la mante religieuse pourra vous aider sur tous ces points.
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Selon Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani :
Cet insecte est appelé communément "mante religieuse" ou "prie-Dieu", car la façon dont il repose sur ses pattes arrière, les deux antérieures élevées et jointes, rappelle une personne agenouillée pour prier. Les Anciens, quant à eux, y voyaient l'attitude des sibylles, le nom grec de cet insecte étant d'ailleurs "prophétesses". On raconte d'autre part qu'une mante se posa sur la main de saint François-Xavier et que, sur ses ordres, elle entama un cantique.
L'homme doit se garder de faire du mal à cet insecte considéré comme quasi sacré et particulièrement vénéré par les Turcs. D'autant qu'il peut être utile aux voyageurs ou à ceux qui s'égarent car, en étendant ses pattes avant d'un côté ou de l'autre, la mante indique le chemin qu'il faut prendre. On dit même que par ces gestes elle fit comprendre à un paysan qu'il devait retourner chez lui. Au sud des États-Unis, toutefois, la mante, appelée "agent du diable", est accusée de cracher dans l’œil des hommes et de les rendre aveugles.
Dans la région de Menton, la mante appliquée sur l'endroit malade fait disparaître les dartres, et dans le Gard, sa coque trouvée dans la nature et mise dans une poche de son vêtement permet de na pas souffrir des dents."
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Dans son article intitulé "La Mante, suppôt du diable ou ange du ciel ?", paru dans la revue Insectes n° 104 (1997), Eric Bois nous rapporte de nombreuses croyances relatives aux mantes religieuses :
Un diablotin au clair de lune, superbe affiche du film Microcosmos, ravive nos interrogations sur ces insectes qui nous fascinent depuis la nuit des temps. Diablesses ou déesses, les mantes sont des piliers de la mythologie et des croyances populaires.
La Mante religieuse, appelée aussi "prie-Dieu" ou "bigote", est sans conteste un des insectes les plus spectaculaires et aussi l'un des plus mystérieux. Avec son corps gracieux et élancé, ses pattes ravisseuses barbelées d'épines acérées et sa tête triangulaire montée sur pivot, elle a vraiment tout pour faire un parfait extra-terrestre, tel un "Alien" sorti tout droit d'un film fantastique ou d'un roman de science fiction !
Mais le plus impressionnant concerne sans nul doute ses yeux ! Des yeux qui semblent vous observer, vous surveiller. .. Comme le dit très justement Roger Caillois : "les autres ne peuvent que voir, celle-ci peut regarder" et pour J. H. Fabre, c'est le seul insecte qui dirige son regard.
On trouve des exemples significatifs du mystérieux regard de la mante. Aristarque rapporte que "c'est son regard même qui cause le malheur de celui qu'elle fixe". Dans la Rome antique, où elle avait de grands pouvoirs magiques, lorsqu'un homme tombait subitement malade, ne lui disait-on pas : "la mante t'a regardé" ?
L'homme n'a jamais cessé de la considérer avec crainte et respect. Pour les Turcs qui voient dans la position de ses pattes la direction de La Mecque, la mante est sacrée et vénérée : gare à l'homme imprudent ou malveillant qui voudrait lui faire du mal !
L'ange déchu : La mante représente souvent la malchance et le mauvais œil, étant même appelée "l'agent du diable" aux États-Unis. La superstition l'accuse de cracher sur l'œil de l'homme pour le rendre aveugle. Une autre facette de cet être diabolique, beaucoup plus effrayante, nous vient des Grecs anciens qui la nommaient "Mantis" la prophétesse, voyant dans son attitude une sibylle. Ils croyaient que son apparition annonçait la famine pour l'homme et le malheur pour tous les animaux qu'elle rencontrait.
Il semble par ailleurs que la mante à "robe brune", beaucoup plus courante dans les régions sèches de la Méditerranée, ait une réputation plus sinistre que sa variante verte.
Une légende raconte que la mante est la fille du diable, tellement méchante qu'il la transforma en religieuse. Mais Dieu ne pouvant l'accepter, il la changea à son tour en mante. Dans plusieurs contes, les mantes sont des religieuses qui ont trahi leur vœu de chasteté auprès des Barbares ou du Diable lui-même. Leur punition : être transformées en mantes et prier le restant de leur vie.
Le comportement particulier de la femelle qui dévore parfois le mâle juste après l'accouplement nous amène à évoquer les vampires. Ces créatures maudites, ces "non-morts" qui se repaissent du sang de leurs victimes, ont aussi un grand appétit sexuel. Aussi, rien d'étonnant à ce que la mante incarne le vampirisme: selon Jean Markale, "l'accouplement et la manducation de la mante sont les deux phases d'un même acte sacré par lequel s'accomplit le transfert d'énergies" (le sang de la vie et le sperme qui engendre la vie).
Le mot "mante" désignait autrefois un vêtement féminin ample et sans manche avant de prendre le sens, plus exclusif, de "voile noir du deuil". Du reste, la tradition populaire la surnomme la veuve. La mante religieuse occupe donc une place de choix dans l'univers fantasmatique de l'humanité. Elle incarne la femme dévastatrice et castratrice, assimilée à la "Giftmadchen" qui tuait ses amants après l'amour, dans une célèbre légende allemande.
Pour les psychanalystes, le sacrifice du mâle après l'accouplement symbolise "la petite mort".
Quant au peintre surréaliste A. Masson, qui a représenté de bien curieuses mantes, il est fasciné par le baiser : "cette morsure d'amour qui peut aller jusqu'à la dévoration" d'après R. Caillois.
Une mante bienveillante : Diabolique donc, la mante peut être également bénéfique, et dans certains cas, d'essence divine. Une tradition chrétienne veut, par exemple, que l'une d'elles se soit posée sur la main de St François-Xavier et sur son ordre, ait entamé un cantique !
Son côté bienfaisant et céleste est lié à sa posture religieuse, pattes antérieures relevées et jointes comme pour la prière.
Les mantes ont aussi un don d'extra-lucidité comme nous le rapporte cette superstition populaire : quand un voyageur s'égare, il lui suffit de suivre la direction que lui indique la mante de ses "mains jointes". Dans une autre variante, la mante montre aux enfants égarés le bon chemin, car elle sait d'instinct où se trouve le loup ! A la campagne, on raconte que l'une d'elles, par sa posture caractéristique, fit comprendre à un paysan qu'il devait vite rentrer chez lui !
Les Roumains, qui pourtant vivent sur la terre natale des vampires, ne voient dans la mante, qu'une pécheresse repentie, qui tente avec ses pattes de cacher sa tête.
La mante est aussi réputée pour ses vertus thérapeutiques, comme nous le rapporte, déjà au premier siècle, le médecin grec Dioscoride. Dans la pharmacopée populaire, si elle est appliquée sur les dartres, elle les faire disparaître. Dans le Gard, une oothèque de "Prego Diou" placée dans une poche suffit pour supprimer une douleur dentaire et en Provence, c'est un remède contre les engelures.
La mante divinisée : La mante tient une place de choix dans le panthéon d'Afrique équatoriale et d'Afrique du Sud. Dans la mythologie Bushman, une des nombreuses représentations du dieu créateur Xangwa est une mante. Sous cette forme, elle se nomme : Kaogga (ou parfois Pisoboro), c'est un dieu androgyne avec une tête mâle et le reste du corps femelle. Kaogga a créé l'homme et la fenune et peut à volonté les ressusciter, comme le racontent de nombreux contes Bushmens. Cette divinité bienfaitrice est à l'origine du soleil réchauffant les hommes. Elle leur a appris à trouver les racines, les fruits et les plantes comestibles et leur a montré comment utiliser les larves d'insectes comme poison pour leurs flèches (les larves des Scarabées Diamphidia et Polyclada qui se nourrissent des feuilles de Commiphora africana sont toxiques). Les Bushmens la surnomment aussi "le vieux qui fabrique le feu", car la mante symbolise la première fabrication du feu grâce à des bâtons à friction, ses pattes ravisseuses. Chaque fois qu'un Bushman croise Kaogga, il lui parle. Comme c'est aussi un grand oracle, il répondra à toutes les questions qu'on lui posera en dirigeant et en frottant ses pattes de telle manière que seul un Bushman averti pourra comprendre !
En Afrique du Sud, les Zoulous considèrent que Mante est le dieu des Hottentots : le mythe raconte que Oananua ayant rêvé d'une mante, celle-ci vint la chercher à son réveil et de leur union naquirent les premiers Hottentots. Dans un autre conte, Oananua fut tué par Kanya. Quand Mante eut vent de la mOlt de son aimée, il terrassa Kanya après un terrible combat. Pourtant on raconte dans la forêt que Mante trouva la mort lui aussi dans la bataille et que la race des Hottentots disparut avec lui. Les sages affirment que lorsque le dieu d'un peuple meurt, ce dernier est voué à disparaître tôt ou tard. La mante est tellement vénérée qu'il suffit que l'une d'elle se pose sur un homme pour qu'il soit à son tour, sacré et honoré.
Chez les Bantous, la mante est nommée "Nwambyebou", ce qui signifie: "qui coupe les cheveux". Un rite populaire veut qu'on lui offre quelques poils de son habit de peau quand on la rencontre dans la brousse. Ces quelques exemples, pris parmi tant d'autres, illustrent bien la grande vénération des peuples africains pour cet insecte.
Mi-ange, mi-démon, la Mante religieuse incarne tous les paradoxes : les interprétations maléfiques côtoient les dévotions les plus excessives. C'est l'ambivalence, le jeu des contraires, l'attraction-répulsion qui la rendent si fascinante dans la plupart des cultures à travers le monde. Une telle dualité ne laisse personne indifférent et lui confère une place de choix dans la trame magique de la Nature.
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Canalisation de Caroline Leroux qui communique avec les devas des animaux (nouveau site : Communication animale :
La Mante Religieuse Animal Totem 2016 : Surtout, ne bougez pas… Ceci est l’unique façon que vous pouvez entrer en contact avec nous, avec nos nombreuses forces chamaniques. Je suis la Mante Religieuse, grande enseignante de l’immobilité comme premier attribut chamanique. Je viens d’un lieu où règne le Grand Silence, celui qui nourrit toutes les créations et qui est à la fois vide et plein. J’incarne ce Grand Silence et je suis à même de vous permettre d’apprivoiser ce ‘lieu’ qui existe sans exister, tant il est présent en vous à titre de matière première…
Il peut être tentant d’avoir peur de nous, de notre forme, de ce que nous représentons… Amis humains, ne tombez point dans ce piège d’apparences, car ce que vous appelez l’année linéaire 2016 vous offrira de grands défis et exigera de vous de la maîtrise, à plusieurs niveaux clés. Nous sommes exactement ce dont vous avez besoin pour y arriver. Non, effectivement, la ‘modestie’ telle que véhiculée par les compréhensions sociales humaines ne fait pas partit de notre expérience. Ceci, d’ailleurs, vous permet de voir un autre de nos attributs chamaniques: L’Affirmation. Il n’y a pas de place pour le doute dans notre façon d’être. S’il y a doute, il y a immédiatement arrêt, immobilisation de l’être pour entrer en dedans et faire silence… jusqu’à ce que l’action juste se dépose dans notre conscience pour être appliquée sans détour. C’est comme une chorégraphie. Tous nos mouvements sont à la fois gracieux et efficaces. Puissantes combinaisons qui nous permettent d’attendre notre objectif, à tout coup.
Nous sommes des représentantes de l’énergie féminine qui s’est longtemps tapie dans l’inconscient, celle qui est guerrière, sexuelle (kundalini), puissante et sage de façon innée et indomptée. Avez-vous remarqué que votre monde est fortement influencé par l’émergence de ces attributs (qui ne sont ni positifs ou négatifs, de notre point de vue) ? Et bien oui, cela continuera à se manifester, car tout remonte à la surface pour être vu, accueilli, transmuté et/ou libéré. Le féminin ne peut retrouver sa juste place, son équilibre auprès du masculin sans laisser remonter à la surface son aspect plus primitif, plus instinctif. Ce qui a été réprimé et jugé (donc déformé) depuis si longtemps, c’est-à-dire les aspects guerriers, sexuels (force de vie), puissance (pouvoir en action) et sagesse instinctive (la ‘sorcière’ guérisseuse, Lilith), remontent présentement à la surface de votre conscience, qui que vous soyez. Et cela EST l’action juste des énergies en ce moment. De vous y opposer, de juger ses aspects ou d’en avoir peur est exactement ce qui vous rendra misérable et vous gardera loin de votre centre.
L’État des énergies ayant été énoncé clairement, nous procéderons maintenant au partage des outils et compréhensions que nous désirons fortement vous transmettre pour que vous meniez à bien votre mission de maîtrise. Nous serons très concrètes et précises. Il ne peut en être autrement. Notre but, si vous le choisissez aussi, est que vous deveniez des êtres particulièrement bien ancrés dans votre essence, que vous soyez en mesure d’utiliser votre chi (ou Ki) pour que rien ne vous déstabilise et que ce qui a à passer, passe sans vous détruire. Oui, c’est possible, car avec nous, vous serez à forces égales !
La vague de lumière qui déferle sur vous depuis quelques années – et qui continuera encore en 2016 – a pour but d’amener à la surface tout ce qui a été réprimé, jugé, étouffé, afin de revenir à l’équilibre dans les consciences. Les saveurs du moment ont été bien identifiées. Pour vous, amis humains, question de bien interragir avec ce tsunami de lumière, il s’agit d’apprivoiser les espaces suivant (surtout si vous n’y êtes pas confortable et que vous avez tendance à fuir ces espaces): l’immobilité physique, le silence du mental et la patience. Ceci est le premier mouvement de votre nouvelle chorégraphie. Pour se faire, nous vous recommandons les arts martiaux (spécialement le Chi Kung ou le Taï Chi), la danse (sous toutes ses formes du moment que ceci est une opportunité de sentir l’énergie bouger en vous) et les disciplines tels le yoga ou le pilates. Le but est d’apprivoiser CONSCIEMMENT, le chi (ki) ou prana qui circule dans votre corps. Si pour apprivoiser, vous devez bouger, alors faites-le avec l’une des approches ci-haut mentionnées… Pour que, lorsque sera venu le moment de vous immobiliser physiquement, il vous soit alors plus aisé de ressentir votre chi ou énergie vitale.
Évidemment, la méditation, la contemplation, les exercices de respirations conscientes ou praniques, sont autant de façons d’arriver à la maîtrise souhaitée ET elles ont l’avantage d’être toutes pratiquées dans l’immobilité physique. Mais, nous avons choisi de commencer en vous parlant des arts martiaux et autres, car plusieurs humains ont de la difficulté à s’immobiliser ou ont simplement une ‘personnalité’ qui les amène à avoir besoin de bouger afin de ressentir l’énergie en eux. Si vous faites partie de cette catégorie alors, aidez-vous et… bougez pour mieux vous immobiliser, pour mieux ressentir votre chi !
Avec cette nouvelle chorégraphie vient un autre attribut chamanique que nous souhaitons fortement partager avec vous, car il est la CLÉ DE VOTRE PAIX/SÉRÉNITÉ INTÉRIEURE. Nous parlons ici du détachement et de l’observation. Amis humains, la voix de la peur en vous, ce que plusieurs appellent le mental, vous fait danser et chanter à un rythme de plus en plus infernal. Peu, parmi vous, sont maîtres d’eux-mêmes en ce qui a trait au dialogue incessant, contradictoire et volatile de cette voix dans votre tête, ce commentateur de peur dont le seul but est de vous contrôler pour mieux se sentir exister. Vous n’êtes PAS cette voix jacassante, jouant à perfection ses scénarios de culpabilité, de drames, de colère et de jugements, petits et grands. Mais vous l’écoutez et vous la croyez depuis si longtemps que vous pensez être cette voix…
Oh surtout, ne nous croyez pas sur parole. Expérimentez ce que nous vous transmettons avec une des approches que nous vous avons suggérées ou autres choses. Cela commence par une intention ferme, une décision selon laquelle vous désirez savoir QUI VOUS ÊTES RÉELLEMENT. Si vous ne vous sentez point détaché de votre voix jacassante, demandez le détachement, priez pour le détachement (après tout, nous sommes des mantes ‘religieuses’) et cultivez le détachement. Ainsi, vous serez à même d’observer votre voix qui s’active par le biais de vos pensées, car, et voilà où nous voulons en venir, VOUS ÊTES CET OBSERVATEUR. Vous êtes celui qui écoute la voix, qui observe et expérimente tout ce qui semble se passer en vous ainsi que la vie qui se déroule ‘devant vous’.
Si vous ne choisissez qu’un seul attribut chamanique, nous vous enjoignons, pour votre plus grand bien-être, de choisir celui du détachement et de l’observateur qui vont main dans la main. Pour nous, Mantes Religieuses, cela EST notre façon d’être. Dans ce que vous appelez l’année linéaire 2016, par le biais de l’immobilité, du détachement et de l’observation, entrez dans le Grand Silence et attendez patiemment que vous soit révélée l’Affirmation de votre être par l’Action juste dans le monde. Rien ne sera plus jamais pareil pour vous, après ceci.
Afin de vous aider, nous avons télépathiquement demandé à notre canal de vous transmettre un cadeau. Nous vous invitons à l’utiliser quotidiennement si vous le pouvez, ne serait-ce que quelques minutes. Ce que vous découvrirez sur la prochaine page s’appelle un sigil. Un sigil décrit et appelle avec une grande précision, une fréquence lumineuse. Nous désirons vous introduire à celui du silence du mental. Normalement, ce sigil est donné avec d’autres dans le cadre d’une initiation et fait partie des enseignements sacrés du Belvaspata (la guérison du Cœur). Mais nous savons qu’il est en alignement pour nous de partager ceci avec vous, car les enseignements du Belvaspata viennent de la Mère Divine et nous sommes vibratoirement fortement liées aux énergies de la Mère. Nous en sommes simplement un ‘autre aspect’.
Alors voici :
Le sigil pour le silence intérieur
(Pour taire le dialogue mental)
Kanig-vishva-heresvi
Maintenant que nous vous avons donné ce sigil et que nous vous avons parlé de nos aspects plus ‘poétiques’, entrons maintenant dans le vif du sujet: La Guerrière. Nous savons très bien comment nous sommes perçues et nous assumons complètement cet attribut. L’image qui vient dans la tête des humains lorsqu’on parle de la Mante Religieuse est celle d’une coupeuse de tête sans remord qui se débarrasse de son amant lorsqu’elle est sexuellement satisfaite ou trop excitée... C’est d’ailleurs une insulte dans votre monde quand un homme traite une femme de mante religieuse... Parfait. Examinons cette image pour en comprendre le véritable sens.
Tout d’abord, les mots femmes et guerrières ne vont pas très bien ensemble dans votre monde. Les jugements vis-à-vis ces énergies les ont déformées dans leurs diverses expressions. L’énergie guerrière véhiculée par les Mantes Religieuses prend sa source dans la Kundalini, énergie d’une puissance absolue qui mène les individus à l’éveil total dans l’extase ou bien dans la folie et la souffrance... La Kundalini est l’essence même du divin en chaque personne. Elle ne doit PAS être stimulée dans un contexte de peur, de doutes, de colère ou d’ignorance. Pour goûter au bienfait de cette énergie, il faut être… comme des guerrières bien entrainées et ayant la ‘force’ de contenir et de guider la kundalini à ‘bon port’ (l’éveil). Dépourvues de l’ombre du jugement, l’énergie de la femme ET l’énergie de la guerrière peuvent se marier harmonieusement pour vous ouvrir le chemin de L’ÉVEIL DANS LA LUMIÈRE ET L’AMOUR DE L’ÊTRE.
La véritable guerrière utilise toutes ses connaissances et sa maîtrise du chi pour une seule tâche : La Vie dans toute sa splendeur (et ça ne veut pas toujours dire la vie dans le plan physique tel que vous la connaissez).
Ce que vous ne savez pas amis humains est que, lorsqu’une Mante Religieuse ‘tue’ son partenaire durant ou après l’acte sexuel, dans les faits, elle utilise la montée de la kundalini pour le propulser dans l’ascension… Le partenaire mâle ne meurt pas, bêtement, son être se dissout dans la lumière. La Mante Religieuse va dévorer le corps du mâle de façon symbolique pour qu’il disparaisse ‘en elle’ et que son corps dense soit transmuté dans la lumière de son être. Réfléchissez à ce que vous venez de lire et voyez si votre perception se transforme ici…
Les êtres de sexe masculin ont, il y a longtemps de ceci, eu très peur de la puissance des femmes parce qu’ils n’ont pas compris la véritable nature de cette puissance. Ils ont eu peur de mourir et n’ont pas compris que c’était la mort de l’égo qui était véritablement en jeu… La puissance des femmes, qui tire sa source de la kundalini pure a donc été crainte, jugée, bannie, et écrasée… Une interprétation de 1er niveau s’est jetée sur la sexualité et la puissance des femmes et n’a pas été comprise pour ce qu’elle est vraiment. Et c’est pour cette raison que la sexualité des femmes a longtemps été contrôlée par les hommes… qui, soit dit en passant, subissent aussi les contre coups de cette répression.
Amis humains, sachez ceci : l’éveil par la kundalini, l’ascension dans la lumière passe TOUJOURS par l’énergie féminine (que ce soit dans le corps d’un homme ou d’une femme), car le féminin donne la vie, que ce soit la vie physique ou la vie dans la renaissance de la lumière de l’être. Pour justement bien maîtriser cette incroyable vague de lumière qu’est la kundalini, voyez ici une corrélation entre la vague de lumière qui déferle sur terre et celle qui tente de monter ‘en vous’. Nous vous suggérons fortement de faire appel à votre énergie de guerrière. Nous pouvons, bien évidemment, vous aider à pacifier cet aspect de vous qui ne demande qu’à servir LA LUMIÈRE.
Pour être en équilibre et atteindre l’éveil, le masculin doit servir le féminin. L’énergie féminine sert de berceau et de ‘réacteur’ pour la kundalini. L’énergie masculine allume cette force sous la guidance du féminin, au moment opportun. Comprenez-nous bien, lorsque nous parlons de ‘servir le féminin’, nous ne parlons pas d’un état de servitude où un être domine un autre être qui se sent ‘plus petit que’ et qui subit… Il n’est demandé à personne d’être ‘au service’ d’une autre personnalité, d’un égo…
Nous parlons d’un choix bien compris par lequel le masculin se place volontairement au service du féminin dans sa force de vie assumée, maîtrisée, et extrêmement puissante. La kundalini EST votre matière première, ne l’oubliez point. Pour atteindre cette maîtrise, vous devez vous réapproprier vos énergies de guerrières !
Passons maintenant aux derniers attributs chamaniques que nous, Mantes Religieuses, désirons partager avec vous pour cette année linéaire qu’est 2016. Plusieurs d’entre vous ont ressenti le désir de créer de nouvelles structures de vie, de nouvelles façons de travailler ou de nouveaux ‘produits’. Plusieurs aussi ressentent le besoin de vous unir à d’autres, de retrouver vos familles d’âmes ou de créer des nouvelles communautés de cœur où vous pourrez évoluer avec ceux/celles qui sont sur la même longueur d’onde que vous. Cela est bien et se fera graduellement si vous le choisissez, mais, avec les énergies actuelles, une ‘mise en garde’ s’impose.
Les derniers attributs chamaniques – qui vont ensemble - des Mantes Religieuses sont le leadership et l’organisation. Lorsque ces énergies sont bien comprises et intégrées, elles donnent naissance à de grandes choses sur le plan physique. Elles sont, comme nous, d’une rare efficacité! MAIS, si vous transportez encore des jugements face à ces énergies (et que vous n’avez pas acquis une certaine maîtrise dans les domaines précédemment mentionnés), le leadership et l’organisation seront utilisés pour renforcir l’égo et nourrir la personnalité. Encore une fois, nous préférons vous avertir que ceci apportera discorde, séparation et même destruction en vous et autour de vous… Vous n’avez qu’à regarder ce qui se passe à plusieurs endroits dans votre monde pour comprendre que ces deux attributs peuvent facilement être mal utilisés lorsqu’ils sont au service de l’égo !
Nous vous offrons la possibilité d’intégrer le leadership et l’organisation dans vos vies, de façon ‘positive’ parce qu’ils seront d’abord clarifiés dans le tamis de votre intention d’être au service d’une puissance féminine pacifiée, pour le plus grand bien d’autrui. Vous serez surpris de découvrir comment ces deux énergies s’appliquent facilement quand elles sont dénuées de jugements et au service du féminin sacrée… Vous y retrouverez une grâce et une fluidité que vous n’avez jamais expérimentées, dans un contexte ‘organisationnel’, seul ou avec autrui. Et vous serez guidé… sans effort.
Jusqu’ici, le leadership et l’organisation (structure) ont été, eux aussi, repris par le masculin, toujours par peur et par désir de contrôler. Attendez voir ce qui se créera, lorsque vous aurez bien reçu et compris, dans vos cellules, ces attributs au féminin. Vous en serez ébahis, tout autant les hommes que les femmes qui accepteront ce défi et ce changement de paradigme.
Libérez vos jugements (littéralement: laissez-les aller), amis humains et recevez nos attributs chamaniques comme un cadeau, car c’est effectivement cela. Découvrez ce qui se cache derrière les apparences et goûtez aux nouvelles fréquences qui vont s’offrir à vous.
Résumé des Attributs chamaniques de la Mantes Religieuse :
L’immobilité
Le Détachement et l’Observation pour expérimenter le Silence du mental
La Patience
L’affirmation dans l’action juste
La Maîtrise du Chi et de la Kundalini
Le pouvoir au féminin : La guerrière qui détruit (et, ou ?) qui permet la transmutation vers la lumière ultime ?
Leadership et organisation : Au service du Féminin (le plus grand bien d’autrui) ou pour la glorification de l’égo ?
La grâce et la fluidité, comme façon de vivre.
Nous vous remercions de votre précieuse attention et vous saluons, amis humains, dans l’attente d’un nouveau partenariat…
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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), la Mante religieuse est définie par les caractéristiques suivantes :
Traits : La Mante religieuse symbolise la spiritualité, la pleine conscience et la sagesse intérieure. Lorsque la mante religieuse attend sa proie, elle tient ses pattes avant en position haute, ce qui lui donne l'air d'être en prière, d'où son nom. Elle reste parfaitement calme dans son attente puis attaque soudain très rapidement, en s'emparant de l'insecte par surprise avec les piques de ses pattes avant. Cela veut dire qu'il est bon que vous vous connectiez à votre nature spirituelle pour trouver votre sagesse intérieure à travers le calme et la tranquillité de l'introspection. Lorsque vous recevez des informations qui font sens avec votre chemin, appropriez-les-vous rapidement.
Talents : Conscience ; Équilibre ; Calme ; Connexion au Divin ; Créativité ; Habilitation ; Rapidité ; Guérison ; Intuition ; Méditation ; Conscience ; Patience ; Pouvoir ; Précision ; But ; Réflexion ; Silence ; Spiritualité ; Tranquillité.
Défis : Isolement - Solitude - Réclusion.
Élément : Terre.
Couleurs primaires : Brun - Vert.
Apparitions : Lorsque la Mante religieuse apparaît, cela vous indique que vous devez accueillir pleinement votre créativité. S'il vous vient une idée nouvelle, la meilleure façon d'arriver à réussir est de trouver des moments calmes pour ne penser qu'à ce que vus voulez faire. Laissez le flux de l'énergie universelle vous apporter des concepts nouveaux. Lorsque le bon concept se présentera, vous sentirez que c'est juste, et vous pourrez lui donner pouvoir et positivité pour qu'il se développe en un projet productif. La Mante religieuse signifie aussi de prendre le temps d'être tout simplement. Communier avec la nature, se plonger dans un bain chaud, ou écouter de la musique apaisante. Lorsque vous vous écartez des bruits du monde et écoutez votre voix intérieure, c'est là que vous avez vos meilleures idées et faites les plus belles découvertes concernant votre spiritualité. La Mante religieuse vient vous dire que vous avez besoin d'un peu de paix et de tranquillité ; ainsi, lorsque vous retournerez à l'agitation du monde, vous aurez de bons réflexes et il vous sera plus facile de suivre vos instincts. La Mante religieuse a une excellente vue ; elle peut voir quelque chose qui bouge à une vingtaine de mètres d'elle et peut tourner la tête à 180 degrés. Cela signifie que vous ne devez pas seulement faire attention à ce qui se passe près de vous, mais aussi regarder un peu plus loin.
Aide : Vous devez laisser votre intuition vous guider. La Mante religieuse peut vous aider à vous concentrer sur votre spiritualité au lieu d'être matérialiste. Elle vous permet d'avoir moins de stress, d'améliorer votre concentration et d'avoir une connexion d'ensemble - mental, corps et esprit. La Mante religieuse vous incite à faire attention à vos visions, rêves et impressions intuitives. Elle peut vous aider à vous retirer de situations qui pompent votre énergie, à rester calme par rapport aux choses que vous ne voulez pas que les autres sachent, et à vous connecter à votre être supérieur pour renouveler votre but spirituel. Lorsqu'elle est en danger, la Mante religieuse se dresse sur ses pattes arrière, étend ses pattes avant et déploie ses ailes pour en montrer les couleurs. Si cela ne suffit pas à effrayer son prédateur, elle va mordre, piquer et attaquer avec ses pattes avant. Elle vous donne confiance pour faire face aux choses dans toute votre grandeur et vous battre pour ce que vous voulez.
Fréquence : L'énergie de la Mante religieuse a une sonorité qui ressemble à une épée qui tranche l'air et à un éclair d'électricité dans un carcan de silence. Elle bouge lentement, de façon calculée, avec un cliquètement rapide à peine audible. Elle donne une sensation fraîche et piquante par anticipation.
Imaginez...
Vous venez de terminer une courte méditation pour vous aider à avoir davantage de concentration dans votre journée. Lors de la méditation, vous ne cessez de voir une grosse mante religieuse qui vous dit de trouver la tranquillité dans l'instant présent. Vous n'êtes pas tout à fait sûr(e) de ce que cela veut dire, mais vous y pensez alors que vous prenez vos gants de travail et sortez. Vous prenez un sac de paillage et commencez à en répandre au pied d'un arbre, mais vous vous arrêtez en voyant là une mante religieuse de la taille de celle que vous avez vue dans votre méditation. Vous vous asseyez pour l'observer, et soudain vous comprenez ce que veut dire trouver la tranquillité dans l'instant présent. Vous ressentez le calme et la complétude dans la présence de cet insecte. Vous avez le sentiment que vous vous êtes branché sur la fréquence universelle. En remerciant pour ce message, vous tendez doucement votre main, et la mante religieuse s'avance sur votre paume. Vous la posez à l'écart et continuez le paillage. Lorsque vous regardez à nouveau de son côté, elle n'est plus là."
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Dans l'édition revue et augmentée de Les Animaux totems dans la tradition amérindienne (Éditions Le Dauphin blanc, 2019) Aigle bleu nous transmet la médecine de la Mante religieuse :
La mante religieuse est la gardienne du monde des insectes. Elle contrôle la population de certains d'entre eux et a donc un rôle organisateur et régulateur. Elle est parmi les insectes les plus grands et gracieux.
Elle est l'un des rares insectes pouvant être un animal totem. On compte, parmi ceux possédant cette caractéristique, la fourmi et l'abeille, du fait de leur organisation sociale et de leur importance pour la nature, l'araignée, différente des autres insectes, et la mante religieuse.
Les personnes qui ont la médecine de la mante religieuse sont presque toujours des femmes. Elles ont parfois des relations, peuvent même se marier, mais restent rarement stables dans leur couple. Elles préfèrent agir à leur guise, et entrent souvent en relation avec les autres pour s'en nourrir afin de faire progresser leur agenda et leur travail.
La mante religieuse est très puissante et dotée d'une patience immense. Les personnes qui ont cette médecine peuvent s'intégrer dans certains groupes à condition qu'on leur laisse une grande autonomie et un important pouvoir décisionnel. Elles sont alors très efficaces.
C'est une médecine très difficile à porter, mais qui peut s'avérer hautement bénéfique si les personnes la possédant savent cultiver le sens des responsabilités envers les autres. Elles peuvent alors contribuer à l'équilibre des groupes avec lesquels elles travaillent. L'aspect négatif de cette médecine est la tendance de ces femmes à bouffer les hommes de leur couples, c'est-à-dire à les utiliser jusqu'à la moelle pour ensuite les rejeter lorsqu'ils ne sont plus utiles pour elles. Alors souvent, elles se retrouvent seules et ne savent pas se réconcilier avec la solitude, qui devient alors assez pesante pour elles, puisque par définition elles ont un rôle social régulateur. Ainsi, il est très important pour la personne mante religieuse de cultiver le sens des responsabilités sociales et l'engagement sur le long terme avec ses compagnons afin d'annuler le côté négatif de sa médecine. Elle sera alors une alliée de grand pouvoir, très appréciée, avec des dons d'organisation et d'influence bénéfiques pour la personne et les organisations avec qui elle est en relation. Elle y trouvera joie, amour et la satisfaction d'être utile et efficace dans sa vie personnelle et professionnelle.
Voilà la médecine de la mante religieuse.
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Mythologie :
Dimitri KARADIMAS explore en profondeur un aspect de la mythologie miraña dans l'article suivant : "La métamorphose de Yurupari : flûtes, trompes et reproduction rituelle dans le Nord-Ouest amazonien" paru dans le Journal de la Société des Américanistes, 2008, vol. 94, n°94-1, pp. 127-169 :
Dans les textes II, III et IV qui sont desana (le premier étant d’origine tukano), il est dit : « This is what they were saying when thinking it over, and thus they institutionalized the mantis. // They institutionalized it ? // Yes ». Ce passage (ibid., p. 188, II, § 62 sq.) est relativement énigmatique puisqu’il propose « d’institutionnaliser la mante religieuse » afin de récupérer cet élément pour les hommes. Un des problèmes réside dans le terme bari~sero qui désigne, selon Reichel-Dolmatoff, la mante religieuse et est utilisé comme synonyme de ~poreró, terme qui fait référence à l’embout des trompes de Yurupari [I, § 153]. Pour Reichel-Dolmatoff, Yurupari et bari~sero sont synonymes. Attardons-nous sur les qualités retenues par les Tukano concernant l’insecte en question (1).
Reichel-Dolmatoff aborde le comportement particulier de la femelle de la mante lors de la fécondation : celle-ci dévore le mâle qui, bien qu’à moitié grignoté à partir de la tête, continue de produire des mouvements de l’abdomen afin de poursuivre la fécondation de la femelle. L’étymologie même du terme bari~sero évoquerait aussi cet aspect, mais d’une façon singulière : « bari~sero : “grappin dévoreur”/“fourche dévoreuse”, d’après /~sero/ : fourche ou grappin pour décrocher les racèmes ou les fruits des grands arbres » (ibid., p. 165 sq., notes et commentaires du texte II). De mon point de vue, l’étymologie serait fondée sur une analogie entre les membres antérieurs de la mante religieuse qui sont ravisseurs et bari « dévorer, manger de la viande » (Ramirez 1997). Le terme bari~sero serait ainsi à comprendre comme « grappin ravisseur », dans la mesure où la mante se sert de ses membres comme de grappins (Reichel-Dolmatoff 1996, p. 225, III). Ce grappin, instrument grâce auquel la mante est désignée chez les Tukano, existe aussi chez les Miraña et sert à décrocher les racèmes et autres fruits haut perchés dans les arbres ou les palmiers. Il est formé par une longue perche à l’extrémité de laquelle est fixé un bâton plus court grâce à une liane. L’ensemble forme un angle obtus similaire en tous points aux membres ravisseurs de la mante religieuse. Lorsque cet instrument est utilisé, le pédoncule – ou tout autre élément qui maintient le fruit ou le racème à l’arbre – est passé dans le grappin qui, plus qu’il ne le sectionne, l’arrache de son support ; ce qui est fait avec le pénis/racine dans le mythe.
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Or la mante religieuse est censée se balancer d’avant en arrière au rythme du vent [I, § 13]. Une des espèces existant en Amazonie (Choeradodis rhombicolis), dite aussi « mante à capuche » (hooded mantis en anglais, voir figure), a une attitude mimétique et défensive qui consiste à imiter le feuillage. Cette mante produit spontanément un type de balancement caractéristique laissant penser que cette « feuille » bouge sous l’effet du vent. Cette attitude de balancement, une fois anthropomorphisée, peut être perçue comme une simulation d’un va-et-vient identifiable à des mouvements de types copulatoires.
De par la présence de cette « capuche », il semble bien que ce soit cette espèce de mante qui soit ici désignée : il n’y a que le bout de sa tête qui dépasse de sa capuche, le reste de la partie centrale du pronotum correspondant à la hampe du clitoris.
Il convient d’ajouter que, dans la mythologie des groupes tukano, l’équipollence entre clitoris et nouveau-né passe par un traitement similaire de leur présence au sein des flûtes. Il existe un être dans les deux cas. Dans le cas du nouveau-né, le sac amniotique sert de « coiffe » au fœtus lorsqu’il naît coiffé, c’est ce qui apparaît dans le modèle de la chrysalide chez les Miraña. Dans la mythologie tukano, cet être est représenté par le clitoris, lui aussi « coiffé » et personnifié par la mante à capuche.
Note :
1) : Pour Stephen Hugh-Jones (communication personnelle), seule l’identification à une grosse sauterelle amazonienne correspond à bari~sero. Selon lui, il n’existe pas, en dehors des informations fournies par Reichel-Dolmatoff, d’indications qui permettent d’identifier bari~sero à une mante religieuse.
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Littérature :
Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi la Mante religieuse :
19 octobre
(La Bastide)
Deux mantes religieuses se sont accouplées sur le haut mur qui regarde la mer. Leurs abdomens tordus en S se baisent par les cloaques. La femelle d'un vert laitue, pansue, énorme, porte sur son dos son compagnon longiligne et brunâtre. Elle dirige l'étreinte. Elle l'assume. Monsieur subit, déjà réduit pour ainsi dire à son seul sperme.
Et l'inévitable question : va-t-elle croquer son amant ? Je n'en saurai rien. Après deux heures de patience, l'obscurité dérobe à mes yeux le couple uni dans la position même qu'il avait au début.
Les insectes sont des instants qui s'éternisent. Ils n'ont ni passé ni futur. Se demander ce qu'ils vont faire n'a pas de sens. Voilà une première leçon de philosophie naturelle. J'en connais une autre : ces invertébrés sont l'image de la plénitude par le peu. En général, ils ne font rien. Quand ils font quelque chose (manger, s'accoupler, fuir un danger), leur unique activité les occupe absolument. Qui contemple ces animaux s'engage sur la Voie.
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