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Le Singe

Dernière mise à jour : 10 mars


Étymologie :


  • SINGE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. 1121-34 zool. (Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1889) ; d'où expr. 1552 payer en monnoie de cinge (Rabelais, Quart-Livre, éd. R. Marichal, chap. II, ligne 26) ; 1635 famme laide, comme un singe (Monet) ; 1829 on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace (Balzac, Chouans, p. 24) ; 2. 1538 « personne qui imite, qui contrefait » (Est., s.v. aemulator) ; 3. 1579 « personne très laide » ce viel singe contrefaict (Larivey, Morfondu, I, 2, [V, 302] ds IGLF) ; 4. 1783 « ici procureur » notre vieux singe (Misères, 97, ibid.) ; 1836 « maître » (compagn. charpentiers ds Esn. 1966) ; 1840 « patron » (A. Perdiguier, Le Livre du compagnonnage, 42) ; 5. 1895 « bœuf de conserve » (d'apr. Esn. Poilu, p. 286). Du lat. d'époque impériale simius « singe » d'où « imitateur servile », att. plus fréq. que le class. simia, mot fém. de même sens, qui subsiste ds l'esp. jimia, le cat. ximia, le port., cat. et a. prov. simia (v. FEW t. 12, p. 633a) ; l'expr. payer en monnaie de singe est sans doute une allus. à l'usage qu'avaient les montreurs de singes de payer le péage en faisant gambader leurs singes ; usage att. en 1260 par E. Boileau, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, 2e part., titre II, 44, p. 236.

Lire également la définition du nom pour amorcer l'interprétation symbolique de cet animal.

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Expressions populaires :

Claude Duneton, dans son best-seller La Puce à l'oreille (Éditions Balland, 2001) nous éclaire sur le sens d'expression populaires bien connues :


Payer en monnaie de singe : Le singe est parmi les animaux exotiques celui qui a été connu le plus tôt sous nos climats. Dès le Moyen Âge il a fait l'objet d'une curiosité soutenue de la part des foules, et il semble qu'à partir de la Renaissance nombre de maisons cossues hébergeaient un signe domestique qui faisait la joie des petits et des grands. Saint Louis, pour sa part, avait émis un règlement qui dispensait les amuseurs de payer le droit de passage sur le Petit-Pont, à Paris, notamment les montreurs de singes, lesquels faisaient exécuter quelques tours à leurs bestioles en manière de paiement.

Voici le passage crucial de ce curieux édit, tel qu'il apparaît dans le Livre des Métiers d'Etienne Boileau, vers l'année 1268 ; « Li singes au marchant doibt quatre deniers, se il por vendre le porte ; si li singes est à homme qui l'aisit acheté por son déduit, si est quites, et si li singes est au joueur, jouer en doibt devant le péagier, et por son jeu doibt estre quites de toute la chose qu'il achète à son usage et aussitôt le jongleur sont quite por un ver de chanson » (In Quitard). (Le singe du marchant doit quatre deniers, si celui-ci le porte vendre ; si le singe appartient à un homme qui l'a acheté pour son divertissement, il est quitte, et si le singe est à un montreur, il doit faire des tours devant le péagier, et pour son jeu doit être quitte de toutes les choses achetées à son usage, et de même les jongleurs sont quittes pour un couplet de chanson.)

Ce serait là l'origine lointaine, au travers d'un usage qui s'est perpétué, de l'expression payer en monnaie de singe, qui signifie « ne pas payer du tout », souvent en lanternant son homme avec des belles paroles et des simagrées. Rabelais l'employait déjà en 1548, dans son Quart Livre : « D'entre les quelles frère Jan achepta deux rares et précieux tableaux […] painct et inventés par maistre Charles Charmois, painctre du roi Megiste ; et les paya en monnaie de cinge. »

Il faut croire que les anciens gardiens de ponts étaient des amateurs de grimaces, de très joyeux lurons guichetiers ! On a certes restitué les péages (droit de poser le « pied ») sur les autoroutes, mais la nouvelle vague de péagers et de péagères me paraît infiniment plus morose : ma monnaie de singe n'a guère plus cours sur nos grands chemins !

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Symbolisme :

Dans le Dictionnaire des symboles (1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que :


"Le singe est bien connu pour son agilité, son don d'imitation, sa bouffonnerie. Il y a un aspect déconcertant dans la nature du singe, qui est celui de la conscience dissipée (F. Schuon). Lie-tseu en fait un animal irritable et sot. L'agilité du singe trouve pourtant une application immédiate dans la Roue de l'Existence tibétain, où il symbolise la conscience, mais au sens péjoratif du terme : car la conscience, celle du monde sensible, saute d'un objet à un autre, comme le singe de branche en branche. De même la maîtrise du cœur, sujet au vagabondage, est-elle comparée, dans les méthodes de méditation bouddhiques, à la maîtrise du singe.


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Il est vrai que le singe est l'ancêtre des Tibétains, qui en font un Bodhisattva, comme il est aussi, selon le Sî-yeou-ki, le fils du Ciel et de la Terre, né de la division de l’œuf primordial. Ce singe est le compagnon du Hiuan-tsang dans son voyage à la recherche des Livres saints du Bouddhisme, non seulement compagnon facétieux, mais magicien taoïste de grande envergure.

Il est vrai encore que l'Inde connaît un singe royal, le Hanûman du Ramâyâna. Encore faut-il remarquer plusieurs traits permanents, transposés par le mythe : l'adresse et la spontanéité de Hanûman, l'incorrigible fantaisie, l'agilité encore, et la dissipation du Roi-singe Souen Hîngtchö. On s'explique par ce qui précède les rapports traditionnels du singe avec le vent. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle chasser les singes est, au Cambodge, un moyen d'obtenir la pluie. en Inde, les femmes stériles se dénudent et embrassent la statue de Hanûman, le singe sacré, pour devenir fécondes.

Le roi-singe atteint finalement à l'état de Bouddha. L'attitude du singe, dans l'art extrême-oriental, est souvent celle de la sagesse et du détachement, peut-être par dérision à l'égard de la pseudo-sagesse des hommes (comme dans l'émouvante peinture de Mori Sosen) Les célèbres singes du Jingoro, au temple de Nikko, qui se ferment, l'un les oreilles, le second les yeux, le troisième la bouche, sont encore une expression de la sagesse,, et partant du bonheur. A quoi l'on ajoutera qu'en Egypte le cynocéphale est l'incarnation de Toth.

Le rôle dévolu au singe dans la symbolique égyptienne rejoint dans ses grandes lignes le portrait que s'en feront les Mézo-Américains. Sous la forme du grand cynocéphale blanc, le dieu Thot - figuré aussi par l'Ibis - est le patron des savants et des lettrés ; il est le scribe divin, qui note la parole de Ptah, le Dieu créateur, comme il note le verdict d'Anubis, lorsque celui-ci pèse les Égyptiens au royaume des morts. Il est donc à la fois artiste, ami des fleurs, des jardins et des fêtes, magicien puissant capable de lire les plus mystérieux hiéroglyphes, et bien sûr psychopompe. Il gouverne les heures et les calendrier, il est le maître du temps. Mais en tant que dieu Baba, le mâle d'entre les babouins, il est querelleur, lubrique et baveux. L'agressivité du cynocéphale avait frappé les Égyptiens : après le verbe être furieux, on inscrivait un babouin montrant les dents ; crispé sur ses quatre mains, et dressant coléreusement sa queue. le cynocéphale, que l'on entend crier à l'aube, était supposé, à l'horizon du monde, aider le soleil à se lever chaque matin, par ses prières. A Babylone d'Egypte, le babouin chaleureux était l'image du soleil lui-même, Phoebus simiesque qui maniait l'arc et la flèche.

L'habitude qu'on certaines espèces de singes de s'assembler en une sorte de cour plénière et de jaser bruyamment ensemble, un peu avant le lever et le coucher du soleil, justifie presque les Égyptiens d'avoir confié aux cynocéphales la charge de saluer l'astre, chaque matin et chaque soir, lorsqu'il paraît à l'Orient ou qu'il s'efface à l'Occident (Maspéro).

Lors du voyage de l'âme entre la mort et la réincarnation, chez les Égyptiens, Champollion précise que dans la partie de l'espace située entre la lune et la terre - séjour des âmes - le dieu Pooh (la Lune), figuré sous la forme humaine, est toujours représenté accompagné du cynocéphale dont la posture indique le lever de la lune (Champollion, Panthéon égyptien).

Symbole Ozomahtli du Codex Borgia (fac-similé). Foundation for the Advancement of Mesoamercan Studies, Inc. (FAMSI).

Chez les Aztèques et les Maya, le symbolisme du singe est en quelque sorte apollinien. Les gens nés sous le signe du singe (il est le patron des jours du calendrier) sont experts dans les arts, chanteurs, orateurs, écrivains, sculpteurs, ou bien industrieux et doués pour l’artisanat : forgerons, potiers, etc. Sahagun précise que, chez les Aztèques, ils sont de bon tempérament, heureux et aimés de tous. La pictographie maya montre l'association singe-soleil : le soleil, en tant que patron du chant et de la musique, appelé le prince des fleurs, est fréquemment représenté sous la forme d'un singe. Le mot singe est employé comme un titre honorifique signifiant l'homme avisé, ou l'homme industrieux. Le même singe a également un caractère sexuel : symbole de tempérament ardent et même incontinent. Mais dans plusieurs Codex, le singe est également représenté comme un jumeau du dieu de la mort et de minuit ; le fond de la nuit a pour glyphe une tête de singe, accompagnée des images de Vénus et de la Lune. Il représente le ciel nocturne et symbolise donc tout ce qui est sacrifié, à l'aube, pour le retour du soleil.

Dans le zodiaque chinois, le singe gouverne le signe du Sagittaire.

Au Japon la coutume veut que l'on évite de prononcer le mot singe au cours d'une noce, ce qui risquerait de mettre en fuite la mariée. Mais en revanche, le singe est réputé chasser les mauvais esprits ; ce pour quoi on donne souvent aux enfants des poupées figurant des singes. On en donne aussi aux femmes enceintes pour faciliter leur accouchement.

L'association singe-forgeron, relevée chez les Aztèques, se retrouve chez les Fali du Nord Cameroun, pour lesquels le singe noir est un avatar du Forgeron voleur de feu.

Les indianistes, dit F. Pottal, s'accordent à dire que le singe est dans l'Inde le symbole de l'âme.


Dans un mythe des Indiens Bororo, cité par Levi-Strauss, le singe qui, en ce temps-là était comme un homme, apparaît en héros civilisateur : il invente la technique du feu par frottement. Le fait qu'il ruse avec le jaguar et trompe celui-ci qui l'engloutit, puis le déglutit, est significatif : le jaguar représente ici les forces chtoniennes, sa gueule est la bouche des enfers, le voyage qu'accomplit le singe est typiquement orphique, et fait de lui un initié, au moment où il vient de découvrir le feu et de s'en rendre maître. Ce mythe condense donc les éléments essentiels de la symbolique du singe qui est un malin magicien, masquant ses pouvoirs, dont le premier est l'intelligence, sous des aspects caricaturaux.


Figurine de femelle cercopithèque avec son petit (N 4100) Stéatite. H. 15 ; l. 6 ; pr. 8 cm Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.) au plus tard © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Decamps

De nombreux autres mythes amérindiens insistent sur le danger qu'il y a pour l'homme à rire des plaisanteries et des farces de son beau-frère le singe, personnage dionysiaque et priapique, qui cache sa science et provoque l'homme à la débauche et à l'ivresse pour mesurer son empire sur lui-même. et ces épreuves, en ce monde, ne sont que le reflet de celles, identiques, qui attendent l'âme sans son voyage post-mortem : là aussi l'homme rencontre le singe, grand initié tentateur. Pour les Égyptiens, les âmes, dans l'autre monde, doivent éviter les singes qui les pêchent au filet et, pour les Guarayu de Bolivie, sur le chemin qui les conduit au Grand Aïeul, les morts doivent subir diverses épreuves, dont l'une consiste en des chatouillements par un singe aux ongles pointus.


Le singe, bandit de grand chemin, aventurier de belle humeur, qui irrite, mais désarme par ses plaisanteries, est illustré par le mythe grec des Cercopes, dont vient le nom de Cercopithèques : brigands de grande taille, d'une force considérable, ils détroussaient les passants et les mettaient à mort : ils s'attaquent un jour à Héraclès endormi ; celui-ci se réveille, a facilement raison d'eux et, furieux, les ficelle et les charge sur son épaule comme des chevreaux pour aller les vendre au marché ; mais, par leurs plaisanteries, ils le mirent de si bonne humeur qu'il consentit à les relâcher ; finalement, irrité par leur vie de rapines et de brigandages, Zeus les transforma en singes. C'est dire qu'ils se révélèrent être des singes.

Ces Cercopes de la mythologie grecque sont de bien proches parents du Trickster, héros mythologique des Indiens Winebago d'Amérique du Nord, en qui Paul radin voit le type du Héros dans la forme la plus primitive : le cycle de Trickster correspond à la première période de la vie, la plus primitive. Trickster est un personnage dominé par ses appétits. Il a la mentalité d'un enfant. Comme il n'a d'autre but que la satisfaction de ses besoins les plus élémentaires, il est cruel, cynique, insensible... Mais simultanément, il se transforme, et à la fin de sa carrière de chenapan, il commence à prendre l'apparence physique d'un homme fait (Henderson).


Henderson compare justement ce héros, aux motivations tout instinctives, au singe du Théâtre traditionnel chinois. Mais il ne faut pas oublier qu'en Chine, comme ailleurs, cet aspect du singe ne correspond qu'au sens superficiel du complexe symbolique représenté par cet animal. Car le singe chinois, comme tant d'autres, est en réalité un sage initié, qui cache sa véritable nature sous cette apparence bouffonne. ce joueur de tours, ce baladin provocant, parent de Thot et d'Hermès, n'est-il pas aussi le Bateleur, arcane premier du Tarot, qui inaugure la quête de sagesse représentée par ce jeu symbolique, quête qui aboutit à l'arcane du Monde ?

Ce Trickster est souvent représenté par les Indiens sous la forme d'un Coyote et nous avons vu la parenté symbolique du singe et des canidés.

Henderson précise plus loin que Trickster, dans la mythologie des Navajo, invente la contingence nécessaire de la mort, et, dans le mythe de l'émersion, aide son peuple à traverser le roseau creux par lequel les hommes passent d'un monde inférieur à un monde supérieur, échappant au danger d'une inondation. On retrouve bien ici l'image du Maître initiatique, installé comme Hermès au carrefour du visible et de l'invisible.

Dans l'iconographie chrétienne, il est souvent l'image de l'homme dégradé par ses vices et, en particulier, par la luxure et la malice.

Peut-être la synthèse de ces traditions, à la fois contradictoires et homogènes, se trouverait-elle dans l'interprétation qui fait du singe le symbole des activités de l’inconscient. L'inconscient se manifeste en effet - sans qu'il puisse être dirigé par un régulateur - soit sous une forme dangereuse, en déclenchant des forces instinctives, non contrôlées et en conséquence dégradantes ; soit sous une forme favorable et inattendue, en donnant soudain un trait de lumière ou une inspiration heureuse à agir. Il a , de l'inconscient, le double aspect, maléfique à l'instar du sorcier, bénéfique à l'image de la fée, mais tous les deux aussi irrationnels.

Cette interprétation recevrait une singulière illustration de l'histoire tibétaine du singe Mani bka'bun' et de sa femme, la Démone-des-rochers, très joliment présentée et traduite par Araine Macdonald : longtemps après une inondation originelle, sujette à caution, du Tibet, Avalokiteçvara et Târâ se sont incarnés en singe et en Démone des rochers. De leur union, six êtres sont issus, mi-hommes, mi-singes. Petit à petit, leurs poils tombent, leur queue raccourcit et ils deviennent des hommes. Le singe n'avait épousé la Démone aux Rochers que sur le conseil des Dieux et mû par la compassion, quand l'habile Démone l'avait menacé


Singe-Ancêtre des Tibétains

... par la force de mes appétits, je t'aime, je brûle pour toi ;

par la force de cet amour, je te poursuis et te supplie ;

si nous devons ne pas vivre ensemble toi et moi, j'irai moi-même

servir de compagne aux démons ;

une multitude de petits démons naîtra,

ils dévoreront chaque matin mille fois mille êtres...

Et moi, lorsque le pouvoir de mes actes antérieurs

me fera mourir,

je tomberai dans le grand enfer des êtres...

C'est ainsi que l'humanité naquit au Tibet du singe compatissant et de la démone-aux-rochers toute d'amour éprise. Ces premiers parents offrirent à leurs enfants les dix vertus des hommes et attirèrent sur eux, de la part des dieux, graines, or et pierres précieuses.

Quand des singes se présentent dans des rêves, l'analyse y voit d'abord une image d'indécence, de lubricité, d'agitation, d'insolence et de vanité ; elle y perçoit aussi un effet d'irritation provenant de la ressemblance du singe à l'homme, l'ancêtre velu, la caricature du moi, brutale, cupide et lascive ; le singe du rêve est l'image méprisable de ce que l'homme doit fuir de lui-même. Mais, poursuit justement Ernest Aeppli : le singe... a un tout autre aspect pour les peuples qui le connaissent comme un animal libre, particulièrement agile et vivant Ils admirent ses étonnantes capacités ; ils pensent que les dieux ont pour lui une préférence particulière. Ils voient même en lui la présence des dieux et ds démons. dans la mythologie hindoue, la grande épopée de Râmayana fait du singe le sauveur de Dieu au moment du célèbre passage du grand pont. Certains indigènes vont jusqu'à dire que l'orang-outan ne parle pas parce qu'il est trop sage Les rêves de songe sont un appel original en faveur d'une développement de la personne à la fois varié et étroitement lié à la nature."

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


La ruse qui qualifie ordinairement le singe pourrait être celle du diable, car les relations entre ls deux sont souvent mentionnées. Si les Égyptiens le vénéraient - en particulier sous la forme du grand cynocéphale blanc ou babouin figurant Thot, , dieu du Savoir -, un de leurs démons avait l'aspect d'un singe d'Afrique centrale : Baba, dont la spécialité consistait à priver les morts de relations sexuelles, comme l'évoque le Livre des Morts (13e chapitre) dans la bouche d'un défunt : "Ô phallus de Râ, échappé au malheur ! Mon impuissance pour ces millions d'années à venir est l'oeuvre de Baba qui a employé contre moi la force au-dessus de la force, la puissance au-dessus de la puissance..." Grecs et Latins en avaient fait aussi un animal diabolique et maléfique. Jupiter métamorphosa d'ailleurs en singes les Cercopes, habitants de l'île de Pythécure (près de la Sicile), qui avaient eu le tort de l'insulter. Au Moyen Âge, le diable apparaît parfois sous la forme d'un grand singe, comme lorsqu'il se montra à un novice des Dominicains de Paris.

Une autorité, Martin Luther, s'est également prononcé sur ce sujet : à ses yeux, les singes étaient des démons dégénérés, c'est-à-dire ces sortes de diables vaincus et humiliés qui devenaient des lutins et des farfadets. Il va même plus loin en écrivant : « Je crois que le Diable habite... les singes et les guenons pour qu'ils puissent si bien contrefaire les humains ! » A quoi Charles Villeneuve ajoute : « Au besoin pour les tenter, comme le singe obscène qui, des années durant, s'amusa à provoquer la pudeur de sainte Gudule ».

A l'image de la superstition auvergnate et bretonne qui en fait une imitation diabolique et maladroite de l'homme, nombreux sont ceux qui vers la fin du XIXe siècle croyaient encore au caractère démoniaque du singe, considéré comme incarné ou possédé par Satan. Voici, tiré

A suivre

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Canalisation de Caroline Leroux qui communique avec les devas des animaux.

 

Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire se symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


La théorie évolutive de l'illustre naturaliste anglais Charles Darwin fit grand bruit au XIXè siècle. Mais comme toujours, ce que l'on dit ou croit savoir des grands travaux de ce savant se fonde sur des ouï-dire, rarement sur une authentique connaissance de son œuvre. Ainsi, fidèle à la grande tradition des alchimiste et à leur langage, Charles Darwin, qui était un homme infiniment curieux te pragmatique, fit allusion à une "transmutation des espèces", tandis qu'en humaniste il traita de "L'expression des émotions chez l'homme et chez les animaux", et qu'à la fin de sa vie, comme pour marquer une sorte de retour aux choses simples et naturelles, il composa un ouvrage intitulé Formation de terreau végétal sous l'action des vers. Ainsi, depuis le passage de Charles Darwin sur cette Terre, le singe et l'homme ont partie liée, et on dit communément que l'homme descend du singe. Toutefois, jamais personne ne semble avoir eu la curiosité de confronter le principe de l'évolution des espèces, et notamment celui qui ferait de l'homme un descendant du singe, aux mythes, légendes, croyances, symboles relatifs au singe. Il faut bien comprendre que les Européens puritains du XIXè siècle voyaient d'un mauvais œil la perspective d'un lien atavique, même lointain - il daterait de à millions d'années -, entre le singe, dont les mœurs sexuelles sont totalement débridées, et l'homme dont on voulait alors faire un exemple de vertu et d'intelligence.. Et il est vrai que lorsque des singes sont présents dans les légendes mythiques, c'est toujours sous l'aspect de personnages peu recommandables, rusés, cupides, lubriques, même si par ailleurs on leur reconnaît une certaine forme d'intelligence et une grande habileté manuelle.

Il existe pourtant une exception, et elle est de taille, à ce tableau des mythes du singe, et c'est encore une fois en Égypte antique qu'on la retrouve. En effet, Thot, dieu lunaire, maître des Nombres et des lettres, du calcul et de l'écriture, dieu des scribes et des magiciens, créateur du calendrier, que les Grecs identifieront à Hermès et les Romains à Mercure, était représenté par un homme pourvu tantôt d'une tête d'ibis, tantôt d'une tête de babouin. Ainsi, pour les Égyptiens, le singe était attribué à un dieu lunaire et mercurien, sensible et intelligent, imaginatif, mais aussi influençable et instable. En Inde, Hanûman, le Roi des singes, dont le nom signifie "qui a de puissantes mâchoires", est un animal fantastique, qui présente certaines analogies avec Thot, puisqu'il est capable de voler dans les airs, possède des dons de magicien et guérisseur, et de multiples pouvoirs surnaturels. Serviteur et assistant de Rama, la septième incarnation de Vishnu, il sait transformer les émotions humaines en énergie spirituelle.

Dès lors, le plus souvent, le singe symbolise les puissances instinctives qui, mises au service de l'intelligence, permettent à l'homme de réaliser des exploits moins physiques qu'intellectuels, et appartenant à l'univers de la magie. C'est souvent ce qu'il faut retenir d'un rêve dans lequel u singe jour un rôle important. Mais il ne faut jamais perdre de vue la double nature de cet animal, qui peut se révéler retors, rusé, peu fiable. Il représente toutes les vertus, pouvoirs et faiblesses de l'intelligence humaine, qui peut-être débridée, agitée, destructrice, ou maîtrisée, sublimée, salvatrice."

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D'après Madonna Gauding, auteure de Animaux de pouvoir, Guides, protecteurs et guérisseurs (Octopus Publishing Group 2006 ; traduction française Éditions Véga, 2006) :


"Guide d'interprétation


En tant que symbole onirique

Enjouement ; Spontanéité ; imagination ; Bêtise ; Ingéniosité ; Altruisme.


En tant que gardien ou protecteur

Protège la chaleur et la proximité familiales ; Garde contre le mal.


En tant que guérisseur

Favorise le rire en tant que remède ; Encourage le mouvement facile, dépourvu de tension.


En tant qu'oracle ou augure

Bonne santé ; Réussite dans tout ce que vous faites.


Mythes et contes

L'une des déités hindoues les plus populaires est Hanouman, le dieu singe, connu pour son courage, sa persévérance, son altruisme et son dévouement.


Si le singe est votre animal de pouvoir

Vous êtes très intelligent, sociable, aimé, imprévisible, jamais ennuyeux. Quand vous êtes dans le coin, les amis savent que les surprises arrivent. Vous travaillez rapidement et améliorez les choses pour atteindre vos objectifs. Vous examinez un problème sous tous les angles et suggérez la meilleure solution. Lorsqu'on pense à vous, le mot "drôle" vient à l'esprit, car vous êtes très enjoué. Si cela fait rire les gens, vous vous fichez de paraître ridicule. Vous aimez les démonstrations d'affection dans la famille et avec les amis. Si une personne est dans le besoin, vous l'aidez. Du côté négatif, vous pouvez vous montrer bête et énervant.

Demandez au singe de vous aider :

  • à être moins sérieux et plus joueur ;

  • à être plus dévoué à votre famille ;

  • à bouger avec plus de fluidité.

Accéder au pouvoir du singe en :

  • suivant un cours de gym ou en nageant dans une Aqualand imitant la jungle ;

  • mangeant des fruits tropicaux.

L'épouillage social entretient les liens dans les groupes de singes. Un singe épouille et nettoie la fourrure d'un autre, et les deux semblent trouver ce processus agréable. Encouragez l'intimité avec les membres de votre famille en pratiquant par exemple des massages de la tête.


Élément Terre."

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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :


Message des primates :

Nous sommes là pour être - être un avec la nature et les arbres. Pour vivre en toute honnêteté avec toutes les créatures Nous n'essayons pas de penser ni de rationaliser, mais simple- -ment d'expérimenter ce que la vie a à offrir. Notre message pour vous est d'ouvrir votre cœur et votre cerveau droit, et vous pourrez, vous aussi, vous sentir épanoui.


Tous les primates, incluant les lémuriens, les galagos, les gorilles et les chimpanzés, sont des êtres très évolués. Ils viennent de l'univers de la dixième dimension de Shekhina, où l'énergie est amour pur et lumière, plus magnifique et plus glorieuse que tout ce que vous pouvez imaginer. Ils ont fait descendre leur énergie à travers la grappe d'étoiles curatives des Pléiades.

Alors que tous les êtres de la dixième dimension portent la guérison dans leurs champs, les primates viennent des Pléiades et, par conséquent, la guérison est l'un de leurs dons principaux.

Ils expriment cet apport à travers leurs champs d'énergie, mais aussi à travers leurs bavardages. C'est beaucoup plus que de la communication orale ; par leurs propos, ils partagent l'information provenant des anges et d'autres élémentaux, et la transmettent aux arbres, aux animaux, aux oiseaux et même au humains. Ces divers animaux se sont incarnés pour expérimenter ces éléments qui n'existent pas dans leur univers d'origine, comme l'amusement, la vie de famille, la relation aux arbres, à la nourriture et aux sens. Toutefois, ils apprennent avec leur cerveau droit et le cœur, et non le cerveau gauche et la tête. Cela signifie que même s'ils sont spirituellement beaucoup plus évolués que la plupart des humains, ils ne se sont pas appliqués à développer les mêmes capacités intellectuelles. Ils suivent leur cœur et non leur tête, et leur instinct plutôt que des déductions logiques. Ils apprennent volontairement la vie sur Terre avec des qualités centrées sur le cœur de l'amour inconditionnel et de l'acceptation, de la fidélité, de la confiance, de la sagesse, de la compassion, de la paix, de l'union et de l'amitié. Ils nous démontrent un grand nombre de qualités féminines divines que nous devons intégrer dans le nouvel âge d'or.

Ils sont tellement évolués qu'ils ne se laisseraient pas capturer ni tuer à moins que ce ne soit pour une bonne raison. Ils espèrent inspirer de la compassion, voire de la pitié, car ils font généralement ce sacrifice afin de toucher et d'ouvrir le cœur des gens. Bien que cela ne fasse pas partie de leur mission d'âme, cela fait partie de leur travail d'aide.

Les singes nous montrent qu'il est possible d'utiliser la kundalini, ou la force de vie essentielle, pour se balancer d'arbre en arbre. Ils sont très détendus et heures au sommet des arbres, car l'air est leur élément. Seuls les gorilles sont détenus et à l'aise lorsqu'il sont sur le sol. D'autres singes nous montrent qu'il n'est pas nécessaire d'être présent physiquement pour faire partie de cette planète. Qu'ils soient ou non en contact avec la Terre-mère, ils sont toujours affectueusement invités par Gaïa à s'incarner pour faire une expérience. Les singes sont vulnérables et mal à l'aise lorsqu'ils ne sont pas dans leur élément particulier, bien qu'ils puissent souhaiter au niveau de l'âme expérimenter le feu, l'eau et la terre. Ces éléments ne sont pas disponibles dans l’univers de Shekhina.

Tous les singes sont incroyablement curieux de tout ce qui se trouve sur Terre. Étant donné que j'ai grandi en Inde où il y a beaucoup de singes, ma mère nous racontait souvent des histoires à propos des singes. Apparemment, ma mère gardait des sels d'Epsom dans son armoire de toilette. Un jour, un groupe de singes s'était glissé dans la maison et, par curiosité, ils avaient ouvert l'armoire de toilette. Ils avait pris les sels d'Epsom et avaient mangé le contenu du paquet. Le lendemain matin, on avait pu voir les singes allongés sr la pelouse, qui gémissaient et se frottaient l'estomac (ou c'est ce que dit l'histoire). Cela nous a servi de leçon et nous appris qu'il ne fallait rien prendre dans l'armoire à pharmacie.

Tous les singes et les primates sont en totale harmonie avec la sagesse des arbres, car les arbres sont des êtres conscients, anciens et sages qui suivent un plan de la septième dimension.

Ils maîtrisent parfaitement leur environnement. Quand un être chante avec un cœur ouvert, les anges peuvent créer des vibrations sonores au-dessus d'eux. Et les divers sons produits par les primates, qui ont des cœurs ouverts, permettent aux anges d'envoyer des vibrations sonores qui aident les arbres à grandir et à s'épanouir. En retour, les arbres renvoient de l'énergie, à eux ainsi qu'aux humains, et les primates les aident à remplir leur mission. Alors que les humains visent et aspirent à comprendre l'unité, es singes et les primates l'expérimentent réellement. La plupart des êtres qui viennent sur Terre en passant par les Pléiades empruntent un portail à fréquence élevée au mont Shasta, en Californie, supervisé par l'archange Gabriel. Les primates ne font pas exception à la règle. Pour cette raison, les anges des Pléiades les surveillent à distance, comme le fait l'archange Gabriel. Le grand archange Métatron travaille également avec eux, car les primates démontrent les qualités du féminin divin dont nous avons besoin au moment où nous avançons hâtivement vers la cinquième dimension.


VISUALISATION POUR SE CONNECTER AUX PRIMATES

  1. Trouvez un endroit où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.

  2. Si c'est possible, allumez une bougie et dédiez-la à l'unité.

  3. Imaginez que vous êtes assis sous un magnifique arbre tropical avec les rayons du soleil qui filtrent à travers ses branches. Vous vous sentez totalement en sécurité.

  4. Vous entendez le piaillement des anges, et un visage effronté vous observe à travers les feuilles.

  5. Puis, vous voyez de nombreux singes qui se balancent et sautent avec joie de branche en branche.

  6. L'un d'eux se laisse tomber sur le sol et s'assoit tranquillement devant vous. Vous remarquez que son centre du cœur est ouvert et rayonnant.

  7. Vous prenez conscience des filaments de lumière dorée qui sortent de son cœur et s'accrochent à vous, afin que vous puissiez sentir l'amour qui vient à vous.

  8. Les filaments s'étendent vers les arbres, les fleurs, les autres singes et tous les oiseaux et les animaux. L'amour s'écoule le long de ces liens.

  9. Vous êtes au centre d'un réseau de lumière et d'amour.

  10. Vous faites partie de l'unité. Détendez-vous dans ce sentiment et conservez-le dans votre cœur.

  11. Remerciez le singe et ouvrez les yeux.

  12. Sachez que vous pouvez recréer le sentiment d'unité où que vous soyez.

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Pour David Carson, auteur de Communiquer avec les animaux totems, puisez dans les qualités animales une aide et une inspiration au quotidien (Watkins Publishing, 2011 ; traduction française Éditions Véga, 2011), le singe appartient à la famille des Qualités intérieures, au même titre que le serpent, la taupe, la tortue, le faucon, le chat, le phénix, le jaguar, l'éléphant, l'araignée, le loup, le lion, l'ours grizzly, le corbeau et la corneille, le gorille, le crocodile, le bison et le dragon.

"Qualités intérieures : Le rythme effréné du monde dans lequel nous vivons - exigences du travail, évolution technologique et pressions financières - nous fait aisément oublier notre parenté aux animaux. Il est encore plus facile de négliger notre esprit animal, personnel et intérieur, où nous pouvons puiser force, sagesse et conseils.

Il existe diverses façons de nous reconnecter à nos guides intérieurs. L'une d'elles est de fournir un effort conscient pour trouver l'animal qui compense les faiblesses que nous sentons en nous-mêmes - le lion peut pas exemple nous aider à combattre notre timidité. Une autre approche consiste à identifier un ou plusieurs animaux avec lesquelles nous sentons une affinité particulière et à travailler en lien étroit avec eux sur une large gamme de problèmes et de peurs. Ce chapitre sonde es créatures susceptibles d'offrir un éclairage intérieur particulier sur notre caractère et notre psyché. [...]

Si je suis ton esprit guide, lance le singe d'un air engageant, je veux que tu t'amuses tout le temps. Joue et ris jusqu'à plus soif. promets-le-moi, tu veux ?"

Le jeu est un puissant tonique de l'âme et les bêtises sont la marque du singe. Il jette un œil au comportement de l'homme t s'exclame : "Arrête d'être si sérieux !". Le singe est un frimeur et un clown. A quoi tenez-vous le plus ? A ce vase inestimable de la dynastie Ming acheté aux enchères, ou à cette coupe en cristal poinçonnée, léguée par votre grand-mère ? Peu importe l'objet ou son prix : le singe se moquera de vos précieux désirs et de toutes vos croyances les plus chères. Il nous montre comment briser toutes les lois de la bienséance et du sérieux. Mais il n'est pas bête ; il est malin.

Que nous enseigne l'esprit singe ? A l'évidence, de ne pas nous prendre trop au sérieux. Quand vous vivez ds moments difficiles, faites appel à l'énergie du singe pour qu'il nous montre le côté léger de la situation. Lorsque nous étions enfants, nous montions aux arbres pour exprimer nos frustrations. trouvez vos arbres d'adultes - il est avéré que l'exercice physique modifie la chimie du cerveau et peut nous aider à résoudre des problèmes apparemment insolubles. De nombreuses ormes orientales d'arts martiaux intègrent des mouvements observés chez les animaux. faire de l'exercice peut libérer un système énergétique bloqué et aider à penser nos vieux problèmes autrement.

Le singe nous apprend à bouger, à rire, à chuter et à nus relever avec entrain. Ce totem, assis sur le dossier de votre chaise, crie sur les caprices de la vie ayant un effet néfaste sur vous. Avec le singe, vous allez devoir apprendre à vous pencher et à vous contorsionner. Avec lui, les prises de conscience peuvent être douloureuses. Par exemple, il n'est pas totalement agréable de s'entendre dire que l'éducation comporte une part d'endoctrinement. Lorsque le singe piétine vos icônes, il crie avec amusement.


Mot-clé : Iconoclaste.

Singe saoul

Les animaux ont apporté beaucoup aux techniques et à la philosophie des arts mariaux d'Orient. Si certains mouvements comme le tigre, le léopard, le serpent, la mante religieuse et la grue sont connus, les formes singes le sont moins. Il y a longtemps, le maître kung-fu et moine chinois Kau Sze fut envoyé en prison. Il voulut s'échapper mais la geôle était entourée de singes particulièrement féroces. Il chercha à trouver un moyen de les vaincre en étudiant leur activité à travers une petite lucarne de sa cellule. Il n'est pas deux singes identiques - et Kau Sze en vint à réaliser combien ceux-là étaient habiles, imprévisibles et extraordinaires. Il s'entraîna et mit en pratique les milliers de mouvements farceurs et astucieux et les jeux de jambes observés chez les primates ; ainsi naquit le kung-fu mortel du singe.

Ajoutez à ces figures de lutte quelques bouteilles de vin et vous obtenez le singe saoul, un style de combat avec mouvements apparemment incontrôlés, qui donne au praticien compétent l'apparence de quelqu'un d'enivré. Soudain, le singe saoul frappe dans un éclat de fureur. Puis, après ce coup foudroyant, il s'enfuit en bondissant et en faisant des pirouettes.

Il n'est généralement pas recommandé de perdre son sang-froid, mais il est souvent bon d'apaiser notre censeur intérieur, l'étau de l'habitude ou de la peur qui nous empêchent d'être nous-mêmes. Entre la posture figée du lapin effrayé et les pitreries sauvages du singe saoul, vous trouverez votre position. Apprenez de ce singe éméché, même si vous n'approuvez pas sa colère."

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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. Le singe appartient selon lui à la famille de la communication avec l'abeille, le chien, le dauphin, le loup, le chat, le paon, le faucon, l'ara et l'oie sauvage.


La communication. La qualité de nos relations dépend en grande partie de la qualité de notre communication. Savez-vous parler de vos besoins, vous positionner, savez-vous demander, poser vos limites, rassembler ? Savez-vous motiver vos enfants, vos partenaires, vos collaborateurs ? Savez-vous parler en public, négocier ? Savez-vous comment sortir de votre comportement boudeur, manipulateur ou flou et développer une posture claire et constructive ? C'est sur cette voie que les animaux de cette famille vont vous inspirer.

[...]

"Approche-toi, j'ai quelque chose à te dire...", "J'aimerais tellement trouver les mots justes", "Ce n'est pas ce que je voulais dire", "Il ne m'a pas compris", "Je n'ose pas lui avouer", "Comment ne pas le vexer ?" Oser parler et savoir dire est tout un art.

L'art de la rhétorique, l'art de prendre la parole en public, de demander, de refuser, de poser ses limites. La vie est plus facile lorsqu'en nous le verbe est fluide et les mots complices de notre pensée. C'est un entraînement alors que de trouver les mots justes, la distance juste. C'est tout un art aussi que de maîtriser le bon rythme, l'art de ponctuer, de laisser en suspension les points de notre histoire ou d'y mettre un point final. C'est tout un art que de respirer avec les virgules, de s'interroger, de s'exclamer !

C'est tout un art de négocier, de définit ses besoins en termes clairs, de poser ses limites, de savoir dire non, de refuser, mais aussi de négocier, de coopérer, d'accepter.

Certains animaux ont dominé cet art de la communication. Ils viennent ici nous accompagner dans notre évolution. Chaque fois qu'un animal lié à la communication vous apparaît, c'est une occasion d'affiner votre parole, d'apprendre à utiliser le verbe pour exprimer votre pensée, vos besoins et de construire le monde auquel vous aspirez.

Les animaux liés à la famille de la communication vont vous aider, vous inspirer et vous proposer d'utiliser cette grande force qu'est la communication.


Être libre, c'est être soi.

Alors que toute vie est mouvement,

C'est notre image figée qui nous emprisonne.

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La carte représente un trio de chimpanzés. Une femelle est au premier plan, assise, elle semble nous regarder en grattant son menton. En arrière-plan, une autre mère joue avec son bébé. Nous sommes dans un environnement naturel rappelant l'Afrique. Les arbres hauts, les lianes évoquent l'agilité du Singe., capable de se déplacer en toutes circonstances aussi bien au sol que dans les airs.

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Parmi toutes les espèces du peuple animal, c'est probablement du Singe que l'homme se rapproche le plus. En tut cas, dans son apparence physique. Sa morphologie générale, son absence de queue, ses mains qui se terminent par des ongles et non des griffes, ses expressions, ses mimiques et son aptitude à se tenir debout, nous rappellent combien l'homme et le Singe ont des rapports étroits. C'est en observant les grands singes que Charles Darwin, au XIXe siècle, mit en lumière nos similitudes avec le primate pour affirmer qu'à défaut de descendre directement du Singe, l'home dans son évolution tirait de nombreuses caractéristiques de cet animal, et que le Singe incarnait l'un des maillons de cette évolution. Bien qu'il soit plus petit, généralement moins d'un mètre, le chimpanzé a sensiblement la force de trois hommes réunis. Les séquences ADN de l'homme et du chimpanzé sont identiques à 99%. Les trois Singes, l'orang-outan, le gorille et le chimpanzé qui, comme l'homme, font partie de la famille des hominidés, sont capables de se reconnaître dans le miroir et ont une conscience d'eux et de leur image aiguë. Ils sont capables d'utiliser des outils et même de fabriquer ces outils qu'ils vont exploiter dans les tâches les plus minutieuses. Les tests de mémoire et de logique confirment l'intelligence du Singe, tant d'un point de vue individuel que collectif. Les Singes, en effet, ont une vie sociale riche qui s'appuie sur un respect de l'autorité et de la hiérarchie naturelle. La communication du chimpanzé est complexe. On a recensé au moins vingt-trois cris différents allant de la surprise à l'effroi, en passant par la peur, la joie, le mécontentement, l'encouragement... Certains observateurs ont réussi à apprendre la langue des singes à des Gorilles qui retenaient plus de mille signes différents et pouvaient ainsi tenir une conversation complexe. Le Singe fait partie des espèces capables de communiquer intimement avec l'homme. Pour les Tibétains, le Singe est associé au mental dissipé, qui court dans toutes les directions et a besoin d'être dressé. Par la méditation, on rassemble son esprit et on apprend à calmer le Singe intérieur. En Inde, le Singe devient Hanûman, l'un des héros du Ramâyâna. Il est alors le messager du vent. Celui qui côtoie les dieux et enseigne aux humains.

Lorsque le Singe vous apparaît dans le tirage. Le Singe nous interpelle par son ambivalence. Il est très proche de l'homme et dans le même temps, l'homme le redoute : "Ne fais pas le singe", disent certains parents à l'enfant qui s'amuse. Dans la tradition chrétienne, le Singe est associé à la débauche et à la dépravation. Il faut dire qu'au fil du temps, en se cultivant, en lisant des livres sérieux et en multipliant les théories, l'homme est devenu très grave et s'est éloigné de son essence enfantine. Lorsque le Singe vient vous rencontrer, il vous donne une autorisation. Il est une invitation à la spontanéité, à l'audace, à la prise de risque. Il vous réveille et vous bouscule dans vos certitudes. Car ce qui est sûr et figé est déjà mort. L'image célèbre issue du temple de Tôshôgû à Nikko au Japon des trois chimpanzés, ou l'un ferme les yeux, l'autre les oreilles et le troisième la bouche, nous rappelle combien, lorsque nous communiquons avec l'autre, nous ne faisons pas qu'échanger des informations, des idées ou des opinions, nous communiquons avec notre corps, notre cœur et notre esprit. C'est ce rappel à la trinité de notre être que nous propose le Singe.


Mots-clés : La communication - La parole - L'expression - La spontanéité - Le rire - La joie -L'enthousiasme - La fraîcheur d'esprit - L'humour.


Signification renversée : Lorsque le Singe vous apparaît dans sa position inversée, il vous interroge sur la dispersion, la procrastination. Peut-être avez-vous tendance à entreprendre trop de projets sans les faire aboutir réellement. Peut-être avez-vous l'habitude de brasser du vent, de vous noyer dans un verre d'eau. Peut-être votre mental est-il trop agité et court-il d'une branche à une autre. Peut-être vous manque-t-il la stabilité nécessaire à la persévérance. Peut-être avez-vous tendance à trop suivre le fil du vent et à être léger dans vos décisions. La visite du Singe inversé est une invitation à prendre vos responsabilités, à ne pas agir à la légère. Il vous invite à la stabilité.


Le message du Singe : Je suis le Singe. Je suis Hanûman chez les Indiens, je suis fils du soleil chez les Aztèques. Je suis l'incarnation de Toth, le maître savant des lettrés chez les Égyptiens. Si je fais le pitre, ce n'est que pour distraire et semer la confusion chez les personnes trop sérieuses. La sagesse n'est pas liée à la gravité. Les hommes qui manquent d'humour, qui ne veulent pas qu'on se moquent d'eux sont déjà morts intérieurement. Ils ne sont plus dans le mouvement léger du vent. Seuls les êtres qui rient et ont de l'humour ont accès aux véritables clés de la sagesse. Je viens te voir pour t'inviter dans mon palais. Sais-tu rire de toi ? As-tu l'humour nécessaire pour ne pas prendre au sérieux ce qui t'arrive ? Je vais te livrer mon secret : la gravité ralentit tout processus d'évolution. Lorsque nous sommes trop sérieux, nous empêchons le flux naturel de nous traverser. L'intelligence qui pourrait nous irriguer comme la pluie irrigue les champs forme des lacs cloaques dans notre psyché. Le rire permet de libérer ces tensions. Le rire ouvre les écluses. Ne prends rien au sérieux. Pas même ta vie, pas même la mort. Notre passage sur Terre est aussi rapide que le passage d'une branche à une autre lorsque je traverse les grands arbres. Ralentir, c'est prendre le risque de tomber et de perdre au sol, toute perspective de légèreté. Alors, viens avec moi. Tant que tu seras relié à mon esprit, tu auras accès à la spontanéité, au rire, et à la joie qui inspire tout projet.


Le rituel du Singe : Je reconnais le peuple des Singes et lui rends hommage. Je ressens dans mon cœur la légèreté de l'enfant que j'ai été, celui qui s'émerveille du mouvement de la vie. J'accède à la simplicité. Je me libère de tout enjeu. Pendant quelques minutes, je parle pour dire n'importe quoi. J'utilise la langue du gromeleu qui consiste à enchaîner des onomatopées sans aucun sens, juste pour le plaisir du son. Je déambule dans la pièce, je danse, je me laisse emporter par le mouvement. Je libère le mouvement en moi. Je joue avec mon corps, avec ma voix, juste pour me rappeler que je suis vivant !"

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Selon Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France et auteur de Premiers Hommes (Éditions de Noyelles, 2016) :


L'homme occidental honnit le singe. Ce constat est lié à une tradition intellectuelle et culturelle très ancienne marquée d'une part par un anthropocentrisme hérité de la pensée grecque mais aussi par les religions du Livre qui font de l'Homme une créature à l'image de son Créateur. Par-delà les fondements philosophiques et théologiques de l'ontologie dualiste de la pensée occidentale qui oppose l'homme à l'animal, il est un fait incontestable : les singes ne vivent pas sur le pourtour de la Méditerranée depuis les débuts de l'histoire du monde, autrement dit de l'écriture et des écritures. On ne trouve guère que les macaques de l'Atlas appelés encore magots ou singes de barbarie. Les Égyptiens connaissaient les babouins hamadryas d'Ethiopie à l'image de leur dieu Thot, protecteur des scribes et des érudits. Aristote évoque quelques rares espèces de singes, comme le magot et le babouin. Galien, un de nos pères de la médecine, se réfère à l'anatomie du corps d'un singe, certainement le magot, pour décrire celui de l'homme. Mis à part ces rares auteurs pré-scientifiques, les singes restent ignorés.

Mais entre Aristote et Buffon, les singes s'éclipsent durablement de la pensée occidentale. On en voit, de-ci de-là, sur les chapiteaux des églises romanes ou représentés sur quelques tapisseries. Quelques-uns sont célèbres, comme celui du pape Jules II qu'on retrouve aussi sous le nom de Bertrand dans les fables de La Fontaine. A cette époque, son ami Cyrano de Bergerac essuie quelques tracas avec la justice pour avoir embroché un magot sur le pont Neuf à Paris. Sur ce même pont, les montreurs de singes étaient dispensés de droit de passage, ce qui a donné l'expression "payer en monnaie de singe".

Le destin des singes en Occident est parfaitement illustré par les fables de La Fontaine. Celles-ci s'inspirent de celles d’Ésope qui, à son tour, s'était inspirées de textes provenant d'Orient. Or, dans les cultures d'Asie orientale, les singes bénéficiaient d'un haut statut, certains élevés au rang de dieux. Mais au cours de leur périple, au fil des fables qui se répandent d'est en ouest, le singe disparaît des textes et n'est plus cité que dans une dizaine seulement des fables de La Fontaine. Pourtant, dans presque toutes les situations, il y occupe une position importante : courtisan, conseiller, ambassadeur des dieux, etc. Hélas, ces fables sont à peine connues et rarement enseignées, sauf celle du Singe et du Dauphin où le personnage simiesque sert à railler la prétention des hommes.

Les singes reviennent en grâce au cours du siècle des naturalistes, au tournant du XVIIe siècle. Ils figurent dans les célèbres tableaux de David Ténier le Jeune pour travestir les travers des humains, un genre pictural récurrent au fil des époques. Les singes sont même à la mode tout comme les "chinoiseries" comme dans le cabinet dit de la Grande Singerie du château de Chantilly. Mais tout cela n'a rien à voir avec ce que sont vraiment les singes, ces "masques trompeurs de l'Homme", selon l'expression de Buffon.

Cet immense naturaliste n'appréciait guère les singes, lui qui prônait une organisation de la nature centrée sur l'Homme. Le volume de l'Histoire naturelle consacrée aux singes et à leur nomenclature est le quatorzième et avant-dernier de la série sur les quadrupèdes et commence par un exposé sur la "dégénération" saisissante à l'encontre de ces "masques trompeurs de l'homme". Pourtant, leurs ressemblances avec nous ne lui ont pas échappé, à lui comme à ses collègues. [...] Cette mise au ban des singes s'est popularisée dans Le Livre de la Jungle signé par Rudyard Kipling qui fait des Bandar-Log un peuple sans foi ni loi. Et pourtant... l'œuvre de Kipling est tout entière nourrie de légendes indiennes qui vénéraient les singes !

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Les philosophes des Lumières ne cachent pas leur fascination pour les grands singes connus de l'époque, les chimpanzés et les orangs-outans. Rousseau, Diderot et d'autres interrogent sur leurs caractères humains. Mais il s'agit là de grands singes, que les Anglo-Saxons distinguent par le terme apes, et non pas des singes comme les babouins ou les macaques, appelés en anglais monkey. Notre langue ne fait pas la distinction : c'est le reflet du profond rejet et de notre profonde ignorance des singes. Mais ces quelques lumières jetées sur les grands singes et les singes au XVIIIe siècle se dissipent rapidement, sous les à-coups répétés des naturalistes qui se piquent de jouer les philosophes. Quelques grands singes reviendront par la littérature, comme l'ourang-outan héros du roman Le Double Assassinat de la Rue Morgue d'Edgar Poe, le chimpanzé dans Les Aventures de Tarzan d'Edgar Rice Burroughs ou au cinéma avec le célébrissime King Kong en 1933.

Reste les adorables capucins d'Amérique du Sud, héros malgré eux des Indiana Jones ou des films de pirates.

On croise les singes et les grands singes dans des contextes plus étonnants. Un auteur oublié, Victor Meunier, grand vulgarisateur scientifique et militant progressiste du XIXe siècle, a par exemple fait une synthèse de toutes les anecdotes qui courent sur les singes. Dans quel but ? Il avait en tête de les domestiquer et d'utiliser leurs mains et leurs aptitudes naturelles à manipuler pour remplacer les travailleurs dans les mines et les usines ! On retrouve une histoire de ce genre dans Les Animaux dénaturés de Vercors. Mais tout cela reste peu connu, comme il est peu su que l'auteur de La Planète des singes, Pierre Boule, est français.

Notre culture éprise des humanités entretient une profonde allergie envers les singes."

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Pour Melissa Alvarez, auteure de A la Rencontre de votre Animal énergétique (LLewellyn Publications, 2017 ; traduction française Éditions Véga, 2017), le Singe est défini par les caractéristiques suivantes :


Traits : Le Singe symbolise la compréhension, la compassion et l'appréciation de la vie. Il est tourné vers la famille et très protecteur envers ses petits. cela veut dire que vous aussi vous avez une empathie sans limites et de la patience, et que vous vous servez de l'humour pour prendre soin des plus jeunes ou les instruire. Le singe est intelligent, il apprend vite et adore partager ce qu'il connaît avec les autres. Ce qui signifie que vous avez besoin de stimulation intellectuelle pour que votre esprit soit continuellement occupé. Les singes mordent, et cela vient vous avertir de surveiller vos actions ainsi que les choses que vous dites pour qu'elles ne retournent pas leur mordant contre vous par la suite.


Talents : Intelligent ; Créatif ; Curiosité ; Dextérité ; Aime les défis ; Honneur ; Imaginatif ; Ingénuité ; Instinctif ; Aimant ; Chanceux ; Malicieux ; Mobilité ; Joueur ; Résout les problèmes ; Protecteur ; Apprend rapidement ; Ingénieux ; Sens de la communauté ; Partage ses connaissances ; Sociable ; Rapidité ; Compréhension.


Défis : Agression ; Se distancie des autres ; Facilement contrarié ; Hostile ; Paresseux ; Trop réactif ; Sérieux ; Capricieux ; Trop bavard ; Imprévisible.


Élément : Air ; Terre.


Couleurs primaires : Noir ; Brun.


Apparitions : Le Singe apparaît lorsque vous avez besoin de résoudre quelque chose. Le singe aime les bons casse-têtes et sa perspicacité peut vous aider à prendre les problème à la racine. cela veut dire d'agir au lieu de vous installer en attendant qu'il se passe quelque chose. Le singe vous incite à jouer et à vous amuser. Si vous aimez jouer des tours aux gens ou leur faire des blagues, le singe vous avertit de faire attention à ce que vous faîtes. En général, on n'aime pas être la cible de ce genre de plaisanteries et on peut y réagir par la colère ou d'une façon à laquelle vous ne vous attendiez pas. Ce que vous voulez dire est très amusant, mais les autres peuvent ne pas le prendre comme tel. Le singe vous encourage à être ingénieux. vous pouvez trouver une solution si vous cherchez, au lieu d'attendre qu'on vous dise comment faire. Vous êtes très souple et agile. Vous pouvez passer rapidement d'une situation à une autre sans interrompre votre concentration. la toilette fait intégralement partie du quotidien du singe. Cela signifie que vous devez faire davantage attention à votre aspect extérieur.


Aide : Vous avez besoin que votre famille et vos amis prennent soin de vous, ou bien ce sont eux qui ont besoin de soutien de votre part. Le singe vous encourage à jouer davantage et à ne pas prendre la vie aussi au sérieux. Il vous met en garde contre la tendance à vous balancer d'un endroit à l'autre sans avoir de réel objectif. Vos mouvements rapides seront plus productifs si vous savez où vous allez et la raison pour laquelle vous vous dirigez par là. Pensez avant d'agir. Le singe peut vous aider à triompher de votre timidité et à devenir un meilleur communicant. Si vous devez vous engager dans une position de meneur, le singe vous prête son sens de l'humour, son intelligence et sa créativité pour vous permettre de guider, tout en veillant à ce que ceux qui vous suivent puissent apprécier la tache en cours. C'est sa queue qui permet au singe de contrôler son équilibre lorsqu'il est en haut des arbres. Vous pouvez vous aussi garder le contrôle sur tous les aspects de votre vie en écoutant les messages du singe et en vous connectant au sentiment de votre être.


Fréquence : L'énergie du singe est irrégulière et pointue, mais avec une touche de la tendresse d'une étreinte. Elle bouge en faisant des angles bizarres, rapidement et avec facilité. Elle donne ne sensation semblable à la glace, en vous éveillant instantanément à tout ce qui se trouve autour de vous. Sa sonorité ressemble au bruit d'un train qui fonce à toute allure sur les rails.

Imaginez...

En visite au zoo, vous voilà devant la vitrine d'exposition des singes. Certains sont dans les arbres, d'autres au sol et d'autres encore blottis en groupe en train de se toiletter les uns les autres. L'un des gros mâles se met à courir vers la vitre, et en fait il se cogne contre elle, juste devant vous. Et vos ne reculez même pas. Votre absence de réponse fait que le singe tape alors sur la vitre. Il es si évident qu'il veut entrer en contact avec vous que vous tendez la main vers la vitre et frappez deux petits coups. Le singe vous imite et frappe deux petits coups aussi. Voilà que c'est un jeu. Vous frappez trois fois, et le singe le fait aussi. Quatre fois, même chose. Aussi, vous décidez de varier un peu. Vous tapez deux coups légers et deux coups forts. Le singe répète la même chose. vous posez la paume de votre main à plat sur la vitre et vous lui dites merci. Lorsque le singe presse sa main contre la vôtre, vous sentez les larmes vous monter aux yeux !

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Symbolisme onirique :


Selon Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995),


"Il est difficile de pénétrer le sens de ce symbole tant que l'on n'a pas reconnu qu'il y a plusieurs images du singe et plusieurs situations psychologiques dans lesquelles s'insère l'image simiesque.

Le singe imaginaire apparaît dans les rêves de femmes et dans ceux des hommes. Cependant de grandes différences existent. Les hommes rencontrent plus fréquemment ce symbole mais, surtout, celui-ci occupe dan leurs rêves une place bien plus importante, à la fois sur le plan du texte et sur celui du poids symbolique. Le rêve propose, au moins, trois images distinctes de singe.

D'abord, il y a le singe multiple, c'est-à-dire la bande de petits singes agiles, volant de branches en lianes, légers, criards, espiègles. Ces singes-là sont une signification particulière, qui rejoint celle de l'écureuil. Comme ce dernier, ils représentent la liberté psychologique reconquise, la spontanéité des élans, la rapidité foudroyante de l'influx nerveux circulant sans contraintes dans les arborescences neuroniques du cerveau. Ces images, dont le sens est identique quel que soit le sexe du rêveur, intervient à des moments où s'opère un déblocage d'inhibitions majeures.

Elles peuvent aussi, mais cette interprétation est peut-être quelque peu intellectuelle, figurer la difficulté de concentration, le risque de dispersion dans la poursuite de buts multiples, le défaut de persévérance. Choisi dans un test projectif, les singes de ce type indiquent ces tendances, mais le singe du rêve se prête rarement à une telle traduction. C'est, dans la plupart des cas, la signification décrite plus haut qu'il faut retenir. voilà pour ce qui concerne le petit singe en bande sur lequel nous ne reviendrons pas.

La deuxième figure simiesque est celle du singe de taille moyenne, généralement solitaire, qui, dans l'imaginaire, surgit plutôt sous al forme d'une brève évocation, d'une description peu insistante. C'est alors souvent une représentation du fou sage, une image qui invite à la transgression des conformismes, qui montre le chemin d'une réalité située au-delà des apparences. Une forte ambivalence, qui se retrouve dans de nombreuses cultures orientales et dans l'alchimie, habite la peau du cynocéphale... Elle se répercute dans al figure du fou sage, dans celle du singe de Dieu et jusque dans l'expression homme-singe. Il est toujours délicat, en raison de cette ambivalence, de se déterminer sr le sens de cette apparition, qui, peut-être, tend à imposer un équilibre entre des opposés, qui expose la difficulté d'apprécier le bien et le mal, qui tend à unir la nature instinctuelle et l'esprit.

Cette fonction d'équilibration dévolue à l'image du singe trouve un prolongement symbolique dans les nombreuses visions de balances, de balançoires, de balancement au bout d'une liane, qui l'accompagnent. Tarzan, l'homme-singe issu de l'environnement civilisé et retourné à la jungle, surgissant des frondaisons dan le balancement des lianes, n'est pas seulement une créature livresque !

Un exemple de ce type de singe est présenté par Rose-marie dans son quatrième rêve : "... Je vois un personnage, avec un vêtement très très lumineux... avec des attributs... je ne sais pas... comme les signes opposés du zodiaque... elle tend la main... le mot qui me vient c'est "le geste juste"... peut-être le fléau de la balance... oui, c'est Thémis... elle a des moutons autour d'elle... et puis... maintenant, c'est une tout autre époque, je suis dans un marché, au Moyen Âge... avec une espèce de singe en train de grimper partout... de... comme si c'était un fou... oui ! Mais un fou sage... je marche avec des sabots..."

Le singe de cette catégorie, comme le suivant, ramène toujours le patient - ou la patiente - à une période très ancienne de son enfance. faut-il s'en étonner ? Quand l'étude des corrélations montre les associations étroites entre le singe du rêve et le bébé, le berceau, la petite fille, le petit garçon, elle conduit à une évidence : l'association du singe et du caractère primitif ! Cette association va devenir encore plus nette avec le dernier type de singes que nous souhaitons distinguer : le grand singe, le chimpanzé, l'orang-outang et, surtout... le gorille. King Kong est, bien entendu, le prototype du grand singe, de cette figure monstrueuse, agressive, qui provoque la panique et un frisson d'effroi... très ambigu ! Car, si le psychanalyste a raison de déceler derrière toute peur un désir, dans le cas du gorille, la proposition trouve l'ne de ses meilleures démonstrations.

C. J. Jung a dit de la vision du cynocéphale qu'elle renvoie à l'anthropoïde, au "fondement instinctif animal" de l'homme. Il est certain que dan la plupart des rêves où se manifeste le grand singe, on observe de nombreux symboles liés aux temps préhistoriques : monstres de la préhistoire, dinosaures, hommes des cavernes, etc. Ces images sont chargées d'un double sens : elles renvoient aux premiers moments de la vie du patient et elles expriment la nature archaïque de l'homme.

Pendant de longues années, nous avons regardé le grand singe comme l'une des représentations es plus classiques de l'image paternelle. Nous voyions dans ce symbole, émis par un homme, la manifestation d'une culpabilité œdipienne, la psyché du rêveur lui renvoyant une image menaçante, caricaturale, du père punitif. Ce n'était probablement par s une erreur mais cela ne rend qu'un compte très partiel du sens du symbole.

Puisque nous allons insister sur l'agressivité du grand singe, il est utile de préciser que ce dernier n'a pas l'exclusivité de cette attitude que peut aussi manifester le singe moyen. De toutes façons le vocabulaire du rêveur ne laisse alors pas place à l'équivoque. Les termes agressif, menaçant, méchant sont toujours là pour caractériser cette apparition.

Ainsi Bernard : "... Je vois maintenant un petit singe qui monte à une corde, avec une queue longue et en spirale, des yeux globuleux, qui regarde vers moi... il est menaçant, il a des griffes. C'est un singe qui pousse des cris menaçants, comme un griffon. Il se transforme en bête très féroce, très méchante, comme si elle avait été conditionnée pour être agressive, pour déchirer la chair, pour tuer, comme ces chiens anglais conditionnés pour se battre au sang..."

Dans le cas de Bernard, le singe est au centre d'une dynamique de réhabilitation de l'instinctivité réprimée depuis l'enfance. Il en va très différemment du grand singe agressif du rêve.

[voir la suite sur la notice du gorille]

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A l'heure de la traduction, le praticien se rappellera que la dynamique de l'imaginaire déploie trois sortes de représentations simiesques.

Les petits singes, voltigeurs, espiègles et multiples s'élançant dans les frondaisons apparaissent pour témoigner de la dissolution d'inhibitions neuroniques, d'un rétablissement de la liberté psychologique.

Le singe de taille moyenne, généralement acteur solitaire de la scène onirique, peut être considéré comme un agent de réunion entre des opposés jusqu'alors antagonistes.

L'apparition de King Kong ou de ses congénères, loin de constituer une réactivation des pulsions agressives vis-à-vis des images parentales ou la libération d'instincts dangereux, est en fait un agent très actif du processus de réhabilitation de l'image paternelle et du rétablissement de la relation positive à cette image.

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Mythologie :


Dans ses Métamorphoses (Traduction (légèrement adaptée) de G.T. Villenave, Paris, 1806, disponible sur le site de référence https://remacle.org), Ovide raconte celle des Cercopes :


Les Cercopes (XIV, 75-100)

Les Troyens, à force de rames, s'étaient éloignés de Scylla et de l'avide Charybde. Déjà ils voyaient les rivages de l'Ausonie, lorsque la tempête les jette sur les Syrtes africains : Didon y reçoit Énée dans son palais : elle l'aime ; et lorsque cet époux trop cher l'abandonne, elle ne peut plus supporter la vie. L'infortunée, feignant un sacrifice aux dieux, fait élever un bûcher, s'étend sur ce lit funèbre, s'y perce le sein, et, trompée par Énée, trompe elle-même toute sa cour.

Après avoir quitté les nouveaux murs qui s'élèvent au milieu des sables de la Libye, Énée est reporté vers le mont Éryx, où le reçoit Aceste, son ami. Il offre un sacrifice sur le tombeau de son père, et se rembarque sur les vaisseaux, où, par ordre de Junon, Iris avait porté la flamme. Il laisse bientôt derrière lui le royaume d'Éole, et les îles où le soufre enflammé s'élance dans les airs, et les écueils des perfides Sirènes. Privé de son pilote, Palinure, il côtoie les îles d'Inarimé, de Prochyté, et de Pithécuses aux stériles rochers, qui a conservé le nom de ses habitants.

[91] Le souverain des dieux, irrité de la mauvaise foi et des parjures des Cercopes, fit prendre à ce peuple trompeur la figure d'un animal difforme, et, sous de nouveaux traits, les Cercopes parurent différer de l'homme et lui ressembler. Leurs membres se contractèrent, leur nez s'aplatit, presque effacé de leur front ; Jupiter sillonna leur visage de vieilles rides, couvrit leur corps d'un poil fauve, et les relégua dans cette île. Déjà il leur avait ôté l'usage de la parole, dont ils ne se servaient que pour le parjure, et il ne leur laissa, pour pouvoir se plaindre, qu'un rauque murmure.

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Igor de Garine, auteur de "Les relations symboliques entre les animaux et les hommes chez les Masa et les Musey (nord du Cameroun et sud-ouest du Tchad) (© IRD, 2007, pp. 607-628) rapporte un mythe relatif à une guenon :


La “guenon” vina (femelle du singe rouge Erythrocebus patas (Schreber), Cercopithecidae), est l’un des seuls animaux à avoir apporté de l’aide à l’humanité.

La guenon et la femme enceinte Jadis, les hommes ne connaissaient pas l’accouchement. Pour faire naître l’enfant, ils ouvraient le ventre des femmes, celles-ci mouraient. Un jour, une guenon entend une femme enceinte qui se lamente, sachant sa mort prochaine. La guenon lui apprend à accoucher.

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Contes et légendes :


Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


La légende de création dualiste qui, en Bretagne, plus rarement dans les autres pays de France, s'applique aux diverses particularités du monde physique, s'attache aussi à l'origine des mammifères sauvages. Plusieurs sont la réplique ridicule, laide ou malfaisante faite par le Diable à l'œuvre de Dieu. C'est ainsi qu'en Auvergne comme en Bretagne le singe est une imitation maladroite de l'homme.

[...] Deux récits d'Auvergne parlent des efforts du diable pour rivaliser avec l'œuvre divine comme toujours ils n'aboutissent qu'à une sorte de caricature. [...] Lorsque Dieu eut tiré Adam du limon de la terre, le diable voulut l'imiter; il prit aussi de l'argile, et, ayant modelé une forme humaine, il souffla dessus pour l'animer ; mais quand il lui eut communiqué la vie, on s'aperçut qu'au lieu d'un homme il n'avait fait qu'un singe. L'origine de ce quadrumane est rapportée d'une façon toute différente dans un conte wallon, et elle se rattache au vieux thème du rajeunissement par des procédés violents : un maréchal ayant vu le bon Dieu placer un vieillard sur l'enclume et en trois coups de marteau le transformer en un homme plein de jeunesse, veut rajeunir sa mère par le même moyen mais il n'arrive qu'à produire une bouillie informe. Il court après le bon Dieu, qui revient et déclare qu'il ne peut faire un être humain avec ce tas de, chairs sanglantes. Il essaie cependant, et quand il l'a frappé avec le marteau, il en sort un singe, qui se met aussitôt à faire des grimaces.

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Littérature :


Jules Renard nous propose dans ses Histoires naturelles (1874) de petits portraits ou historiettes relatives aux animaux les plus communs mais pourtant tous plus étonnants les uns que les autres.


Singes


Allez voir les singes (maudits gamins, ils ont tout déchiré leur fond de culotte !) grimper, danser au soleil neuf, se fâcher, se gratter, éplucher des choses, et boire avec une grâce primitive, tandis que de leurs yeux, troubles parfois, mais pas longtemps, s’échappent des lueurs vite éteintes.

Allez voir les flamants qui marchent sur des pincettes, de peur de mouiller, dans l’eau du bassin, leurs jupons roses ; les cygnes et la vaniteuse plomberie de leur col ; l’autruche, ses ailes de poussin, et sa casquette de chef de gare responsable ; les cigognes qui haussent tout le temps les épaules (à la fin, ça ne signifie plus rien) ; le marabout frileux dans sa pauvre jaquette, les pingouins en macfarlane ; le pélican qui tient son bec comme un sabre de bois, et les perruches, dont les plus apprivoisées le sont moins que leur gardien lui-même qui finit par nous prendre une pièce de dix sous dans la main.

Allez voir le yack lourd de pensées préhistoriques ; la girafe qui nous montre, pardessus les barreaux de la grille, sa tête au bout d’une pique ; l’éléphant qui traîne ses chaussons devant sa porte, courbé, le nez bas : il disparaît presque dans le sac d’une culotte trop remontée, et, derrière, un petit bout de corde pend.

Allez donc voir le porc-épic garni de porteplume bien gênants pour lui et son amie ; le zèbre, modèle à transparent de tous les autres zèbres ; la panthère descendue au pied de son lit ; l’ours qui nous amuse et ne s’amuse guère, et le lion qui bâille, à nous faire bâiller.

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Dans "La Barrette de Lady Stearling", nouvelle extraite du recueil Les Curieuses Enquêtes de M. Petitvillain, détective (1930) et écrite par Détective Ashelbé, un singe semble au cœur de l'intrigue policière :


Quand M. Petitvillain rentra de sa promenade, frais et souriant, je lui fis part de ma découverte, et lui dis qu'une seule solution était plausible : un animal, un singe, plus probablement, avait du, selon moi, pénétrer dans la pièce ; grâce aux tentures des doubles rideaux justement placés à proximité de l'orifice en question, il avait pu, sans difficulté, descendre puis remonter, emportant le léger et précieux fardeau.

"Il serait utile, dis-je avec autorité, de savoir si quelque habitant du pays possède n singe qui se soit échappé." M. Petitvillain me regarda d'un air stupéfait :

"Mes compliments, mon ami, vous connaissez vos classiques. Certain souvenir d'Edgar Allan Poe n'a pas été sans susciter votre idée, qui me paraît très bonne, au surplus. Toutes mes félicitations, mon ami : il ne nous reste plus qu'à nous mettre en quête de ce singe. Mais, si vous m'en croyez, nous remettrons ceci à un peu plus tard. Pour le moment, allons dîner !

[...]

"Je serais tout de même curieux de savoir, monsieur Petitvillain, par quel moyen vous avez découvert le voleur de lady Stearling, et retrouvé son bijou ?

- Comment ? C'est vous qui me posez cette question ? Et le singe, mon ami, le singe, qui, seul, pouvait dérober la robe, le singe, qui a sans doute malicieusement cloué la barrette dans le talon du valet de chambre ! L'hypothèse seule du singe est plausible, m'avez-vous dit : Cherchez le singe !"

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Dans L'Homme aux cercles bleus (Éditions Viviane Hamy, 1996) Fred Vargas, en faisant connaissance avec Adamsberg, nous découvrons également la liaison amoureuse du commissaire "avec Camille et son ouistiti idiot, Richard III, qu'elle allait faire pisser dans la rue, en disant aux passants qui se plaignaient : "Richard III, il faut qu'il pisse dehors."

Souvent, le petit singe, qui sentait l'orange, on ne sait pas pourquoi parce qu'il n'en mangeait pas, s'installait sur eux et faisait semblant de leur chercher des poux sur les bras, avec la gueule concentrée, les gestes appliqués et précis. Camille, lui, et Richard III grattouillant des proies invisibles sur ses poignets. Mais elle s'était échappée, sa petite chérie."

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Poésie :

Le Singe et le Dauphin

C'était chez les grecs un usage Que sur la mer tous voyageurs Menaient avec eux en voyage Singes et chiens de bateleurs. Un navire en cet équipage Non loin d'Athènes fit naufrage. Sans les dauphins tout eût péri. Cet animal est fort ami De notre espèce en cette Histoire Pline le dit ; il le faut croire. Il sauva donc tout ce qu'il put. Même un singe en cette occurrence, Profitant de la ressemblance, Lui pensa devoir son salut Un dauphin le prit pour un homme, Et sur son dos le fit asseoir Si gravement qu'on eût cru voir Ce chanteur que tant on renomme. Le dauphin l'allait mettre à bord, Quand, par hasard, il lui demande « Êtes-vous d'Athènes la grande ? - Oui, dit l'autre, on m'y connaît fort S'il vous y survient quelque affaire, Employez-moi ; car mes parents Y tiennent tous les premiers rangs Un mien cousin est juge maire. » Le dauphin dit «Bien grand merci ; Et le Pirée a part aussi A l'honneur de votre présence ? Vous le voyez souvent, je pense ? - Tous les jours il est mon ami C'est une vieille connaissance. » Notre magot prit, pour ce coup, Le nom d'un port pour un nom d'homme. De telles gens il est beaucoup Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, caquetant au plus dru, Parlent de tout et n'ont rien vu. Le dauphin rit, tourne la tête, Et le magot considéré, Il s'aperçoit qu'il n'a tiré Du fond des eaux rien qu'une bête. Il l'y replonge, et va trouver Quelque homme afin de le sauver.

Jean de La Fontaine, "Le Singe et le Dauphin" in Fables, Livre IV - Fable 7, (1695).

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