Étymologie :
FOUGÈRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. Ca 1140 fulgiere (Gaimar, Est. des Engleis, éd. A. Bell, 6382). Du lat. vulg. *filicaria, proprement « fougeraie » (la fougère poussant en général par grandes étendues ; cf. lat. médiév. filicaria « fougeraie » 892 ds Nierm. ), dér. du lat. imp. filix-icis « fougère ». La forme en [y] est prob. d'orig. dial., peut-être de l'Ouest (v. Pope § 502).
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms :
Polypodium vulgare - Fougère commune - Fuzdetta - Polypode commun - Suce-bon -
Botanique :
Les fougères forment le groupe des Filicophytes (plus de 12 000 espèces) au sein de celui des Ptéridophytes, plantes vasculaires primitives, dont elles rassemblent plus de 80% des espèces. Les fougères sont essentiellement des plantes terrestres mais certaines sont aquatiques et, d'autres sont épiphytes.
Pour connaître les particularités de la famille des Filicophytes, consulter le document extrait du site : cosmovisions.com.
Selon Antoine Furetière, Henri Basnage de Beauval, Jean-Baptiste Brutel de la Rivière dans leur Dictionnaire universel (Éditions Husson, 1727, volume 2),
La fougère est un genre de plante qu'on peut nommer capillaire, parce qu'elle a beaucoup de rapport avec le capillaire ordinaire. Ce genre est très nombreux. L'Amérique en possède une très grande quantité d'espèces.
La fougère commune qu'on appelle aussi fougère femelle a une tige haute de 3 ou 4 coudées, raide et branchue. Ses feuilles sont composées de plusieurs autres petites feuilles rangées de chaque côté, étroites, oblongues, un peu aiguës, égales, quelques fois dentées, vertes en dessus, blanchâtres en dessous. Les semences sont renfermées sous les plis qui sont sur les bords des feuilles. Sa racine est oblongue, grosse environ comme le doigt, noire par dehors, blanche par dedans, serpentant dans la terre, empreinte d'un suc gluant et amer ; étant coupée obliquement, ou de travers, elle représente un aigle à deux têtes. Cette plante croît au bord des chemins, dans les forêts ombrageuses, dans les bois, aux lieux stériles et déserts, elle est adoucissante et apéritive. En quelques provinces de France, on fait du pain de la racine de fougères dans les méchantes années : il est fort mauvais et semblable aux mortes qu'on brûle. Ray l'appelle "filix faemina" C. Bauhin et Pit. Tournef l'appellent "filix ramosa major pinullus obtusis non dentatis".
Il y a aussi la fougère mâle. Il pousse de sa racine des feuilles, grandes, amples, rudes, dures, faciles à rompre, vertes, d'une odeur forte et agréable, longues d'environ 1 pied et demi, d'un vert clair, composées de plusieurs autres petites feuilles, rangées alternativement de chaque côté, découpées jusque vers la côte et dentées. Elle a les mêmes qualités que la précédente. Elle ne porte point de fleurs apparentes non plus que les autres espèces de fougères, mais elle a le dos couvert comme d'une poussière rougeâtre, brune que Cesalpin et plusieurs autres botanistes ont cru, avec raison, être des semences puisqu'ils avaient observé que les terres sur lesquelles on avait jeté des feuilles de fougère produisaient de petites plantes de même espèce. Les observations que M. Tournefort a fait avec un microscope sur ce sujet décident la question. Cette plante, dit-il en parlant de la fougère mâle, porte les fruits sur le dos des feuilles où ils sont le plus souvent rangés à double rang le long de leurs découpures. Ils ont la figure d'un fer-à-cheval appliqué immédiatement sur ces feuilles et comme rivé par derrière : chaque fruit est couvert d'une peau relevée en bosse et qui paraît comme écailleuse. Cette peau se flétrit ensuite, se ride et se réduit en petit volume au milieu du fruit : elle laisse voir alors un tas de coques ou vessies presque ovales, entourées presque partout d'un cordon à grains de chapelet, par le raccourcissement duquel chaque coque s'ouvre en travers comme par une espèce de ressort et jette quelques semences neuves. La racine de la fougère mâle est grosse et comme un assemblage de grosses fibres charnues jointes les unes aux autres, de couleur noire. Cette plante n'a point de tige. Elle aime les lieux découverts, montagneux, pierreux.
L'une et l'autre fougères sont amères et un peu astringentes au goût. Elles contiennent beaucoup de sel et d'huile, peu de phlegme ; on les brûle et l'on en tire le sel dont on fait du verre, qu'on appelle verre de fougère : on répand aussi de la cendre de fougère sur des terres afin de les fumer, car son sel y pénétrant les rend meilleures et plus capables de produire. Les racines des fougères sont employées en médecine mais principalement, celles de la fougère mâle. Celles de la fougère femelle, est, selon Mr Andri, une des choses les plus propres contre les vers plats ; elle a cela d'avantageux qu'elle convient à toutes sortes de personnes, à ceux qui ont de la fièvre, comme à ceux qui ne l'ont pas, aux femmes grosses et à celles qui ne le sont pas ; aux enfants, aux jeunes enfants et aux vieillards. Galien a indiqué ce remède et M. Andri s'en est servi fort heureusement. Voyez son excellent "Traité de la Génération des vers dans le corps de l'homme".
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On dit : "Danser sur la fougère, sur la verte fougère" pour dire : "Danser sur l'herbe".
Ici la tendre fougère est prise pour désigner toute sorte de petite herbe.
"Cent fidèles bergers aux pieds de leurs bergères
Rendaient les lis jaloux du bonheur des fougères".
La Suze
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Paléontologie :
"Chaque fois que je récolte des plantes fossiles, c'est la même fascination, le même émerveillement devant cette fenêtre entrouverte sur une biodiversité que nous connaissons encore si mal. Il y a souvent aussi un peu de tristesse et même un étrange sentiment de culpabilité. Ces fossiles, qui nous sont parvenus, parfois presque intacts, au terme de millions d'années d'un improbable voyage géologique, sont condamnés à très brève échéance. Attaqués par la lumière et par l'oxygène, ils vont rapidement s'affadir et quasiment disparaître. Pourtant, la démarche des paléobotanistes est porteuse d'espoir : celui de pouvoir raconter un jour une des plus fabuleuses histoires, l'histoire de ces centaines de milliers d'espèces de plantes qui peuplent la terre aujourd'hui." [...]
Les flores du Dévonien moyen : Le Dévonien moyen représente une époque extrêmement importante dans l'histoire des plantes vasculaires. [...] A cette époque apparaissent deux groupes d'Euphyllophytes, les Monilophytes et les Lignophytes. Les Monilophytes (de monilis "collier" en rapport avec leur anatomie) ou fougères au sens large (Pryer et al., 2004) comprennent les Psilotales, les Sphénophytes et les fougères au sens strict ; Ophioglossales, Marattiales, Polypodiales, etc... [...]
[...] Au début du Dévonien, l'augmentation du nombre d'espèces s'accélère rapidement, accompagnée d'un accroissement en taille de ces plantes primitives.
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Les flores du Dévonien supérieur : Plusieurs révolutions botaniques se sont déroulées au Dévonien supérieur avec l'apparition des premiers arbres comparables à ceux de notre époque, des premières feuilles avec un limbe et des premières graines. [...]
[...] Au Dévonien supérieur, de nombreux Lycophytes deviennent arborescentes. Ces arbres, avec un tronc bien individualisé, une couronne de branches et de puissantes racines superficielles, colonisent alors les endroits les plus humides, marécages ou bords de lacs - une végétation qui préfigure celle des marécages houillers.
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Les flores du Carbonifère
- Les Lycophytes arborescentes. Les Lycophytes arborescentes sont rangées dans l'ordre des Isoétales (DiMichele et Bateman, 1996), autrefois appelées Lepidodendrales. Les Isoétales existent encore, mais c'est au Carbonifère qu'elles ont eu leur heure de gloire, lorsqu'elles étaient arborescentes et constituaient l'élément majeur des paysages marécageux des régions équatoriales. Dans ces marécages côtiers, couverts d'une végétation luxuriante, se sont formés les couches de charbon exploitées au XXème siècle.
Les Lycophytes arborescentes du Dévonien et du Carbonifère s'accroissent en même temps vers le haut et vers le bas au départ d'un organe central, le rhizomorphe, qui ressemble à la fois à une tige et à une racine. Cet organe souterrain porte des radicelles en spirale, interprétées comme des microphylles transformées. Divisées une fois tout au plus, elles ont un pôle de protoxylème et une grande poche d'air appelée lacune aérifère. Elles se détachent aisément du rhizomorphe et on les retrouve au sein des coal balls qui se sont formés dans la tourbe où vivaient ces arbres.[...]
[...]
Le coal ball, littéralement boule de charbon, est un nodule de carbonate de calcium plus ou moins sphérique, trouvé dans les veines du charbon, contenant des restes de plantes où l'on observe couramment des tissus aussi fragiles que la parenchyme, formé de cellules vivantes et indifférenciées. Un coal ball est constitué de tourbe dans laquelle s'est infiltré du carbonate de calcium avant que les restes de plantes aient été détruits ou compactés. On ne sait pas avec certitude comment se forment les coal balls ; il reste que, une fois débités en tranches ou préparés selon la technique de dépelliculation, ils nous procurent de fascinantes informations sur la biologie des plantes qui vivaient dans ces marais.
- Les "fougères à graines". Dans les schistes carbonifères, l'abondance des restes de feuilles de type "fougère" a conduit les anciens paléontologues à appeler cette époque l'"âge des fougères". Appellation trompeuse, puisqu'une grande partie de ces feuillages appartiennent à un autre groupe, aujourd'hui disparu les "fougères à graines" ou Ptéridospermopsides. Ces plantes possédaient des tissus secondaires, très rares chez les fougères, et produisaient des graines, ce que ne font pas ces dernières. Les "fougères à graines" sont un groupe artificiel, ou paraphylétique (Hilton et Bateman, 2006) : en leur sein se trouvent les ancêtres des Gymnospermes actuelles et peut-être ceux des plantes à fleurs.
Au Dévonien supérieur, les premières Spermatophytes étaient déjà des Ptéridospermopsides. Elles ne sont pas classées avec précision, car on ignore la forme de la plante entière ; ce n'est pas le cas pour les Ptéridospermopsides du Carbonifère, dont beaucoup sont identifiées.
[...]
- Les Filicophytes ou fougères au sens strict. La classification des Filicophytes est loin d'être consensuelle : certains y voient un groupe para- ou même polyphylétique. Nous avons choisi d'adopter la position la plus traditionnelle qui fait des fougères un taxon naturel ou monophylétique.
Il reste que la caractérisation du groupe est difficile. Les acquis évolutifs généralisés sont peu nombreux :
- La feuille, ou fronde, est caractéristique. Souvent divisée, elle est composée de pennes disposées de part et d'autre d'un rachis et de pinnules provenant de la division des pennes. Les frondes des fougères du Carbonifère ressemblent beaucoup à celles des Ptéridospermopsides.
- Les jeunes feuilles, enroulées en crosse, se déroulent pendant leur croissance.
- Les sporanges se trouvent à la face inférieure de leurs feuilles. Les fougères sont homosporées, à l'exception des fougères aquatiques (Azolla, Marsilea, Salvinia) ainsi que de Platyzoma.
- Les prothalles, ou gamétophytes, absorbent l'eau par des organes pluricellulaires ayant la fonction de racines , appelées rhizoïdes.
C'est au Carbonifère que les fougères connaissent leur première grande diversification, avec une deuxième phase d'extension au Crétacé.
Traditionnellement, on divise les fougères en deux groupes selon la structure de leurs sporanges :
- les fougères eusporangiées [...]
- les fougères leptosporangiées
[...]
- Les Marattiales, fougères eusporangiées du Carbonifère.[...] Très rares dans le marécage houiller de la base du Carbonifère supérieur, les Marattiales se font progressivement plus nombreuses, jusqu'à devenir dominantes à la fin du Carbonifère. Au cours de l'assèchement des marais, elles finissent par remplacer les Isoétales arborescentes.
A côté des Marattiales, de très nombreuses fougères leptosporangiées jouent un rôle discret dans les paysages carbonifères, avant de disparaître presque toutes. Par la suite, celles qui ont subsisté se sont diversifiées, et elles forment le groupe de fougères de loin le mieux représenté actuellement.
Les Zygoptéridales du Carbonifère au Permien, comprennent un grand nombre de genres de formes variées, y compris les plus anciennes fougères arborescentes (Philipps et Galtier, 2003). Symplocopteris, du Carbonifère inférieur d'Australie, a un faux tronc constitué d'un mélange complexe de tiges, d'organes propres à ce groupe, ou phyllophores, et de deux types de racines adventives (Hueber et Galtier, 2002). En Europe et en Amérique du Nord, les Zygoptéridales colonisent de nombreux habitats : certaines montrent des adaptations de résistance à la sécheresse et aux intensités lumineuses élevées.
Après le Carbonifère : [...] De nombreuses fougères ont vécu au Permien : les Marattiales restent abondantes ; les Zygoptéridales persistent jusqu'à la fin du Permien puis disparaissent ; les Polypodiales commencent à se diversifier. La famille des Osmundaceae, qui existe encore, est déjà très diversifiée à la fin du Permien : les Osmondes, parfois considérées comme des intermédiaires entre les fougères lepto- et eusporangiées, comptent de nombreuses formes à petit tronc dressé dont la couche externe est constituée d'un manchon de pétioles et de racines adventives. [...]
La transition du Permien au Trias est marquée par la plus grande extinction qu'ait connue la Terre : 99% de toutes les espèces vivantes auraient disparu à cette occasion. Les causes de cette extinction qui marque la fin du Paléozoïque restent mal comprises : changements climatiques, impact, supernova, dégagement massif de méthane ?
Philippe Gerrienne, chercheur à l'Université de Liège dans "Aux origines des plantes" (Editions Fayard, 2008)
sous la direction de Francis Hallé, botaniste, spécialiste des arbres et des fleurs tropicales.
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Usages traditionnels :
Selon Pierre Antoine Renaud, auteur d'une Flore du département de l'Orne. (Malassis, 1804) :
Les fougères sont employées dans les arts. Leurs cendres lessivées fournissent un sel qui, joint au sable quartzeux, entre dans la fabrique de certains verres. Les corroyeurs font tremper les peaux des animaux qu'ils préparent dans la décoction de fougère femelle : les cendres de cette espèce peuvent également servir à faire le savon. On assure que ce même sel sert aux Chinois, avec le borax et la chaux, pour la composition de leurs beaux vernis. La fougère fournit de la litière, sert à emballer les fruits, donne en la brûlant beaucoup de chaleur ; et pourrie, elle forme, ainsi que sa cendre, un bon engrais. Ses racines amères ne contiennent rien de nutritif ; elles sont simplement d'usage en médecine, comme astringentes et fébrifuges.
Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :
Les lits de feuilles de fougère sont réservés aux enfants rachitiques et à ceux ont les membres inférieures sont atteints d'affections scrofuleuses ou tuberculeuses.
[...]
On détruit [...] le toenia par les rhizômes de grande fougère ou fuzdet, Pteris aquilina, et de fougère commune ou fuzdetta, Polypodium vulgare.
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Les plantes employées par les habitants de nos montagnes pour soigner les animaux sont [...] comme dépuratif, l'erba det félin, Ceterach officinarum.
Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102, 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :
sose-bon, m. = « suce-bon » / rî de galise, f. (rî = « racine ») / *rï de galise di krepon (di krepon = « des rochers ») / = polypode = Polypodium vulgare : le rhizome est sucé comme un bonbon.
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Usage alimentaire : Les hommes consomment les crosses de fougères depuis la nuit des temps sur tous les continents. Les jeunes crosses de fougère aigle "pteridium aquilinum" et de fougère à l'autruche "matteucia struthiopteris", appelées têtes de violon en raison de leur forme recourbée qui ressemblent à l'extrémité d'un manche de violon, peuvent être consommées à condition d'être cueillies au printemps. Veiller à les récolter avant qu'elles ne commencent à se dérouler car, en vieillissant, les fougères concentrent des substances dérivées du cyanure d'où leur forte odeur d'amandes amères à la cuisson. Par ailleurs, les fougères contiennent une thiaminase détruisant la vitamine B et des substances cancérigènes.
Très prisées en Asie, en Russie, et en Amérique du Nord, leur popularité grandit auprès des consommateurs européens. C'est un légume d'une grande valeur nutritive dont le goût se rapproche de celui de l'asperge, de l'épinard ou de l'artichaut. Il ne se consomme qu'après nettoyage et cuisson car il ne doit jamais être mangé crû pour éviter tout risque d'intoxication alimentaire. Selon François Couplan et Eva Styner dans le "Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques", en Asie, on les fait macérer vingt quatre heures dans de l'eau additionnée de cendre de bois pour en éliminer leur toxicité (voir ci-dessus) puis elles sont cuites à la vapeur.
La fougère pousse souvent sur des terres riches en iode et contient donc une grande quantité de cet élément en une forme facile à ingérer. C'est pourquoi, en Russie, les nutritionnistes recommandent sa consommation en cas d'exposition à un rayonnement radioactif.
Jusqu'au XIXème siècle, le rhizome de la fougère aigle a été utilisé pour en tirer de la farine en cas de disette. Dans le volume 2 de ses "Mémoires" (Éditions P. Jannet, 1857 et 1858), le Marquis d'Argenson, ministre des affaires étrangères sous Louis XV, cite le duc d'Orléans qui porta au conseil un morceau de pain de fougère. A l'ouverture de la séance du 19 mai 1739, il le posa sur la table du roi disant : "Sire, voilà de quoi vos sujets se nourrissent !". Le pain de fougère comptait au nombre des "nourritures immondes" au même titre que les cadavres d'animaux déterrés et le marc de raisin.
Pour connaître la valeur nutritive et les bienfaits de la crosse de fougère ainsi que les précautions à prendre avant leur consommation, cliquez sur le lien.
Usage domestique : Fabrication de lessive et de savon avec la cendre très riche en potasse, confection de paillasses, matelas et oreillers en feuilles de fougères séchées qui étaient couramment utilisées à cette fin, réalisation de couvertures de toits en guise de chaume, emballage et conservation des aliments, combustible, litière dans les étables et les écuries car la fougère serait plus isolante, plus absorbante, plus facile à manipuler que la paille..
Usage industriel : Les rhizomes et les crosses de la fougère aigle peuvent être utilisés pour teindre la laine ou la soie dans les teintes jaune, jaune verdâtre ou gris selon l'alliage réalisé.
Autrefois, le rhizome était utilisé pour tanner le cuir et la cendre riche en potasse permettait de fabriquer du savon et servait d'agent blanchissant.
De plus, la cendre de fougère a été utilisée jusqu'au XIXème siècle dans la fabrication d'un verre vert comme l'atteste le passage suivant dans "Bohême" de Gérard de Nerval (1853) : "Un verre à côtes, coloré / Par les teintes de la fougère".
Ces usages domestiques et industriels abandonnés participaient sans doute à la maîtrise de son extension. Par ailleurs, l'impact sur la biodiversité dû à sa toxicité vis à vis d'autres végétaux, des herbivores et enfin de l'homme devrait conduire à de nouvelles recherches ainsi qu'à des études épidémiologiques plus étayées.
Culture biologique
Paillage anti-fongique et en protection contre le gel pour toutes les plantes sensibles, couverture du sol au printemps sur sol réchauffé en guise d'assurance contre la sécheresse et les mauvaises herbes.
Purin insecticide. La fougère est l'un des rares insecticides naturels à usage "curatif" contre les limaces et autres ....
Engrais vert. La fougère aigle pousse dans les sols acides mais elle n'acidifie pas le sol. C'est une plante améliorante qui contient de grandes quantités de chaux. De plus sa cendre très riche en potasse peut être utilisée en engrais, comme répulsif, pour améliorer un compost et/ou fertiliser un sol.
Cosmétologie
Action hydratante. De nombreux produits cosmétiques aux extraits naturels de fougère sont commercialisés pour leur action réhydratante des couches superficielles de la peau.
Action liftante et lissante. La fougère arborescente s'impose par sa capacité à lifter grâce à sa composition spécifique en polysaccharides. Elle agit avec un effet tenseur et lissant immédiat sur la peau et les contours des yeux.
Parfumerie : L'appellation "Accord fougère" désigne la famille olfactive qui doit son nom au parfumeur Houbigant qui a lancé en 1882 un parfum pour hommes appelé "Fougère Royale". Le parfumeur, voulant assurer la réussite de la commercialisation de ce parfum révolutionnaire pour l'époque, choisit de le baptiser d'un nom viril pour éviter tout risque d'échec. Quoi de plus masculin, en effet, qu'un nom évoquant les chasses à courre que les rois de France avaient pratiquées pendant des siècles au milieu des bois détrempés de rosée !
Ce nom désigne les parfums composés sur la base d'une tête lavandée, d'un cœur floral géranium et d'un fond boisé constitué de mousse de chêne et de coumarine mais sans aucune trace de fougère. La fragrance "Accord fougère" est toujours largement utilisée dans la confection des parfums masculins mais aussi des produits d'hygiène comme les savons et les mousses à raser.
Artisanat et tradition : Au XIXème siècle, les casse-têtes kanak présentaient fréquemment sur leur manche des enveloppements végétaux divers avec, parfois l'adjonction de bouquets de plantes ligaturées sur ceux-ci dont le pouvoir renforçait l'efficacité de l'arme. "Il est habituel également de revêtir la hampe de feuilles de fougères ou de lycopodes"
Christian Coiffier dans le Journal de la société des océanistes n° 136-137 (2013/1)
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La fougère est l'emblème de la Nouvelle-Zélande qu'on retrouve sur son drapeau, le côté face de la pièce d'un dollar et... le maillot de l'équipe de rugby "All blacks" qu'ils portent depuis 1882. La fougère argentée "Ponga ou Kaponga" en Maori est une variété unique et endémique de ce pays qui présente la particularité de posséder des feuilles dont le dessous est blanc-argenté. "Depuis l'Antiquité, cette plante (les diverses variétés de fougères) passe pour avoir non seulement de nombreuses propriétés médicinales mais aussi des vertus prophylactiques ; elle éloigne les forces du mal, protège contre les démons et les mauvais esprits, voire plus simplement, contre les ennemis" explique Michel Pastoureau, spécialiste de l'histoire des couleurs, des emblèmes et de l'héraldique.
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Médecine verte :
Anne-Marie Alliot dans Dialogue avec les Végétaux, 74 méthodes d'harmonisation et de guérison par les plantes (Éditions Essénia, 2015) témoigne de la relation directe d'âme à âme qu'elle entretient avec les végétaux.
Signature de la plante :
Astres : Mercure ; Saturne
Eléments : Air ; Eau
Genre : Masculin
Archanges : Raphaël ; Gabriel
Message de l'âme
"Je suis reliée à la planète Saturne.
Je balaie le passage pour que les fées traversent le bois.
Je retiens les insectes et les esprits malins
qui viendraient les détourner de leur chemin vers les étoiles.
Chez l'homme, je corresponds aux chevilles.
Je coupe les sangles et les chaînes de l'âme qui m'effleure en conscience.
Mes racines dissolvent ses parasites physiques et spirituels.
Sur le sommet de la tête, l'élixir extrait de mes feuilles
transforme en larmes dorées les larmes d'amertume.
Le sommet de mes jeunes pousses régalera avec délicatesse
le promeneur goûteux à l'aube du printemps"
Interprétation du message : Toutes les fougères portent une énergie de purification. On pourrait penser qu'elles ne s'intéressent qu'au plus bas, le ras du sol ou les chevilles de l'homme. En réalité, elles nettoient la base pour mieux toucher les sommets. Les pieds sont le plus haut dans l'homme car ils portent la tête selon la Sagesse essénienne. Les chevilles sont l'articulation qui unit le pied à la jambe. Selon l'enseignement de l'Archange Gabriel, les constellations zodiacales des Poissons et du Verseau sont concernées par cette partie du corps humain ainsi que les vertus de de la pureté et de la paix. Ainsi la vocation de la Fougère est de dégager des passages autour des arbres pour faciliter l'ascension des êtres vers les étoiles, les portes de la Lumière. Là où elle pousse, les autres végétaux sont évincés. Les sangles et les chaînes placés sur les chevilles de l'homme correspondent à tous les liens invisibles qu'il a construits plus ou moins inconsciemment dans sa vie et qui entravent sa pureté originelle, ce peut être des liens karmiques liés à son histoire personnelle ou à celle de sa famille et même de son pays. Dans les mondes invisibles, nous sommes tous suivant notre degré d'éveil, ligotés par les mains et les pieds par des esprits malins ou parasites spirituels dont nous avons du mal à nous débarrasser. On retrouve ces hôtes indésirables jusque dans les intestins de l'homme sous forme de parasites (vers) que la fougère peut détruire lorsqu'elle est absorbée en décoction. Elle est une aide sincère, un ami qui souhaite que chaque être de la forêt, du bois soit dans le bonheur d'être inondé par une pluie de Lumière. Pour cela, il doit s'extraire du tourbillon dans lequel il s'est lui-même placé en dirigeant ses pieds et ses chevilles pour entrer sur un chemin de rééducation, afin que son âme respire dans la grandeur.
L'élixir de fougère favorise cet état de plénitude d'avoir trouvé le chemin juste pour soi, de se libérer des chaînes qui ligotent l'âme.
Les fougères en pot placées dans la maison protègent ses habitants d'intrus spirituels de la même manière. Un dialogue avec la plante d'une amie m'avait montré combien elle connaissait à la perfection "sa maîtresse" et à quel point inconditionnel elle lui était dévouée pour la libérer des chagrins de ses sentiments.
Usage en phytothérapie : Dans de nombreuses parties du monde, le rhizome de la fougère a été consommé bouilli en raison de sa teneur en amidon ; cette pratique n'est plus actuelle.
La poudre du rhizome est considérée comme efficace contre les parasites intestinaux, notamment contre le ténia. Après un jour de diète, le patient absorbe 16 g de poudre de racine de fougère, et le jour qui suit le traitement, il prend un purgatif.
Usage culinaire : Les jeunes pousses de différentes espèces sont comestibles lorsqu'elles sont encore très tendres, cuites à l'eau. Si elles sont amères au goût ou dégagent une forte odeur d'amande amère, d'après François Couplan, ethnobotaniste, il convient de les rejeter car elles contiennent un poison. Toutes les parties de la plante sont considérées comme toxiques. La crosse de fougère est parfois cueillie à des fins commerciales notamment Matteucia struthioptéris du Nouveau-Brunswick, au Canada. Globalement la plupart des botanistes recommandent une grande prudence et un usage modéré de cette plante à des fins culinaires.
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Erwann Theobald dans Les énergies bénéfiques des arbres présente les pouvoirs de la fougère :
Filix appartient à la famille des ptéridophytes. Bien que n'étant dans nos régions qu'un arbuste, la fougère mérite de figurer parmi les arbres devant lesquels ont peut se rendre pour méditer et communiquer car de tout temps elle fut la compagne des druides, des magiciens et des sorciers, en raison des nombreuses vertus et propriétés qu'on lui reconnaissait.
Car la fougère possède de nombreuses propriétés magiques, notamment celle qui permet de se rendre invisible et de retrouver la mémoire lorsqu'on l'a perdue, ou de l'améliorer si elle est insuffisante.
Pour utiliser ce pouvoir, il faut aller dans la forêt la nuit du 23 juin, la veille de la saint Jean d'été et, vers minuit, collecter les spores des fougères les plus hautes, et en conserver sept sur soi. Il y a cependant une contrepartie ; si l'on piétine dans le noir sept plans de fougère, on risque de perdre le peu de mémoire que l'on possède et, pire encore, de ne plus retrouver son chemin pour rentrer chez soi.
Un lieu riche en fougères sera idéal pour une méditation régulière, hebdomadaire ou mensuelle, car il fournira une énergie salvatrice, activant les fonctions cérébrales, permettant de retrouver des impressions disparues ou parasitées par les sollicitations quotidiennes.
Cette méditation permettra de se remémorer des inspirations ou rêves qui resurgiront dans la conscience alors qu'ils étaient totalement oubliés. C'est ainsi que la fougère aidera son visiteur de la même façon que les chevaliers solitaires retrouvaient jadis leur chemin lorsqu'ils s'étaient perdus dans les grandes forêts ténébreuses. Ils s'endormaient sous une grande fougère et se réveillaient le lendemain en sachant exactement de quel côté tourner la bride de leur destrier.
Dans le langage floral, les fleurs de la fougère désignent la sincérité et la pureté de cœur.
En médecine des plantes, la fougère est connue pour ses vertus toniques et analgésiques et pour ses vertus permettant de lutter contre les crampes, les migraines, les déficiences musculaires, pour chasser les parasites intestinaux, et neutraliser les douleurs dues aux rhumatismes, goutte, névralgies, et tonifier le cuir chevelu.
Les marcheurs s'en faisaient jadis des bandes molletières afin de redonner du tonus à leurs muscles. Les feuilles de fougères étaient utilisées comme antidote au venin de serpent, parce que l'enroulement des jeunes tiges rappelle celui des reptiles.
Feng Shui : La fougère est une plante destinée à ceux qui souffrent de déceptions amoureuses. Elle guérit la mélancolie et amène du réconfort. Elle donnerait également des forces aux personnes malades. Par ailleurs, la fougère de Boston a un spectre dépolluant large.
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Selon la bienheureuse Hildegarde de Bingen dans Physica Le livre des subtilités des créatures divines (Éditions Jérôme Millon) :
"Voici à quoi elle sert en médecine. Lorsqu'on commence à se paralyser, prendre de la fougère quand elle est verte, la faire cuire dans de l'eau, se baigner souvent dans cette eau, et le blocage cessera. Et en été, lorsqu'elle est verte, placer souvent des feuilles sur les yeux, pour dormir : elle purifie les yeux et dissipe le brouillard de la vue. Si on est sourd et qu'on n'entend plus rien, mettre dans un linge de la poudre de fougère et la placer ainsi dans l'oreille, en prenant bien garde qu'elle n'entre pas dans la tête : on retrouvera l'ouïe. Et si on a la langue bloquée au point de ne pas pouvoir parler, mettre sur la langue de la graine de fougère, et la langue sera déliée. Et encore, si on perd la mémoire et le jugement, prendre de la fougère dans les mains, la mémoire reviendra et on retrouvera le jugement : de cette manière on peut rendre capable de jugement quelqu'un qui ne l'était pas."
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Pour terminer notre exposé, nous évoquerons les vertus thérapeutiques de trois de nos magnifiques (mais toxiques) fougères : les "reines des fougères" comme les appelle Scott Cunningham en y ajoutant celles d'une fougère tropicale d'Amérique centrale.
La fougère mâle (Dryopteris filix-mas) et la fougère femelle (Pteridium aquilinum)
La très belle fougère mâle n'appartient pas plus au sexe masculin que la fougère femelle n'est féminine. C'est l'allure de leurs frondes, puissante et virile pour l'une, élégante et fine pour l'autre, qui les distingue.
Constituants : On utilise les rhizomes, les bourgeons et les frondes qui contiennent des glucides dont l'amidon, des lipides, des matières minérales, de la filicine brute, des composés phénoliques, des stéroïdes, de la vitamine B1, des huiles et des résines.
Propriétés : Antiparasitaire, anti- bactérienne et antivirale ; Détersive ; Vermifuge ; Antirhumatismale ; Hydratante ; Abortive si puissante, croyait-on, qu'une femme enceinte qui marchait dessus avortait sur le champ d'après Dioscoride dans De Materica Medica (IV, 184 et 185)
Usage thérapeutique
- Extrait éthéré en capsules ou poudre de racine de fougère mélangé avec du miel ou de la mélasse ; parasites intestinaux et autres...
- Infusions ; déshydratation.
- Décoctions de racines ou frictions de feuilles ; crise de goutte sous forme de bains de pieds, douleurs rhumatismales, sciatique, lumbago et migraines en bains du corps entier, nettoyage de plaies et accélération de la cicatrisation en cataplasme local.
- Matelas de feuilles de fougère fraîche ou séchée ; enfants énurétiques ou rachitiques.
centrage pour se ressourcer intérieurement et retrouver son point d'ancrage lorsque l'on se sent perdu, désorienté et débordé.- Élixir floral ;
- Huile essentielle ; active la puissance d'énergie, apporte courage et volonté.
Le polypodium leucotomos (PPL) : Le PPL est une fougère tropicale de l'Amérique centrale.
Constituants : Polyphénols ; Monosaccharides ; Flavonoïdes.
Propriétés : Antioxydante ; Immunologique ; Protectrice contre les rayons ultraviolets ; Protectrice de l'ADN cellulaire.
Usage thérapeutique : Gels, crèmes, sérums ; des recherches récentes ont mis en évidence ses propriétés de photo-protection et son action anti-oxydante qui pourraient être plus largement utilisées en dermatologie.
Les indications sur l'usage thérapeutique de la fougère sont à prendre avec précaution car peuvent être source d'intoxications ou d'effets non souhaités, particulièrement, sur des terrains affaiblis ou chez les enfants. Ces indications ne doivent pas remplacer l'avis d'un médecin ou d'un praticien en phytothérapie.
Usage vétérinaire :
- Litières ; protection des carnivores contre les puces, des poules contre les poux, des chiens et chats contre les parasites...
- Vermifuge en usage interne contre la douve des ruminants et l'ascaridiose des chevaux...
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La fougère est un symbole de vie grâce au déroulement de la spirale de ses crosses mais aussi parce qu'elle peut être capable de reprendre vie alors qu'elle est complètement desséchée et qu'elle semble morte depuis de nombreuses années.
Selon Francis Hallé dans Éloge de la plante (Seuil, 1999, p. 124), la fougère aigle est potentiellement immortelle. Un rhizome peut ainsi vivre 10 ans.
"Regarde sous la fougère et tu trouveras ta voie" (Proverbe Maori).
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Croyances populaires :
Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses: qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :
FOUGÈRE. -Personne n'ignore les mauvaises et diaboliques façons dont on se sert pour cueillir la fougère. Le 23 juin veille de la saint Jean-Baptiste, après un jeûne de quarante jours, plusieurs sorciers, conduits par Satan, recueillent pendant cette nuit la graine de cette herbe, qui n'a ni tige, ni fleur, ni semence et qui renaît de la même racine ; et qui plus est, le malin se joue de ces misérables sorciers en leur apparaissant cette nuit-là, au milieu des tempête , sous quelque forme monstrueuse, pour les épouvanter davantage. Ils croient s'en défendre par leurs exorcismes, les cercles et caractères qu'ils font sur la terre autour d'eux ; ensuite ils mettent une nappe neuve de fin lin ou de chanvre sous la fougère, qu'ils croient voir fleurir en une heure, pour en recevoir la graine. Ils la plient dans un taffetas ou dans du parchemin vierge, et la gardent soigneusement pour deviner les songes, et faire paraître les esprits. Le démon par ses malices et menteries leur persuade que cette semence n'est pas seulement propre à deviner, et que si l'on met de l'or ou de l'argent dans la bourse où l'on doit garder la semence de fougère, le nombre en sera doublé le jour suivant. Si l'événement n'a pas lieu, les magiciens vous accuseront de mauvaise foi, ou ils diront que vous avez commis quelque crime, tant nous nous laissons aller à ces abominables impostures de Satan.
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Symbolisme :
La fougère est une plante magique qui existe depuis la nuit des temps. Au Moyen-Âge, la plante était connue pour repousser les attaques du démon. Coupée pendant la nuit de la Saint-Jean, elle protégeait des mauvais esprits et éloignait les forces du mal. Sa fumée quand on la brûlait faisait fuir les animaux nuisibles aussi bien que les êtres malfaisants. Elle passait pour attirer la chance et la fortune [...]
Notre fougère, porteuse de toutes ces qualités (guérison, protection, prolifération, purification) peut être considérée comme représentant l'énergie, l'éveil, la croissance, la fécondité et l'immortalité, la vie dans toute sa splendeur.
La bienheureuse Hildegarde de Bingen dans Physica : Le livre des subtilités des créatures divines (XIIe siècle ; Éditions Jérôme Millon, 2011) présente sa vision des propriétés merveilleuses de la fougère :
"La fougère est tout à fait chaude et sèche, et contient assez peu de suc. Mais elle a beaucoup de vertus analogues à celle du soleil ; en effet, de même que le soleil illumine ce qui est obscur, de même elle met en fuite les apparitions fantastiques, et c'est pourquoi les esprits malins la détestent. Dans les lieux où elle pousse, le diable exerce rarement ses sortilèges, et elle évite et fuit les maisons et les lieux où se trouve le diable ; là où elle pousse, la foudre, le tonnerre tombent rarement et la grêle tombe rarement dans les champs où elle pousse. L'homme qui en porte sur lui évite les sortilèges et les incantations des démons ainsi que les paroles et autres visions diaboliques.
Et si on prépare quelque figurine pour blesser ou tuer une personne, et que celle-ci ait près d'elle de la fougère, la figurine ne peut plus lui causer de tort. En effet, il arrive qu'un homme soit maudit par l'intermédiaire d'une figurine, au point d'être malade et de perdre la raison. En effet, lorsque le diable, au paradis terrestre, a attiré l'homme à lui, il a reçu en souvenir un signe qui doit demeurer en lui jusqu'au dernier jour. Et lorsqu'il est appelé par un homme au moyen de certaines formules qui ont été échangées lorsqu'il a fait certaines prises, le signe qui est demeuré en lui se trouve frappé ; et alors celui-ci, ainsi appelé et évoqué à plusieurs reprises par ces formules, ou bien fait du tort à l'homme sur lequel elles sont prononcées, ou bien accomplit sa volonté. Il arrive même que l'homme reçoive une bénédiction par l'intermédiaire de cette image, si bien que cela est utile à sa prospérité et à sa santé. Mais c'est le mal qui est provoqué par la haine et l'envie, et c'est le mal qui s'ajoute au mal. Et la méchanceté du diable voit celle qui est accumulée en l'homme ; elle s'en prend sans cesse à l'homme, et le mal s'unit ainsi au mal. Et de même que l'homme détient une bonne et une mauvaise science, de même de bonnes et mauvaises plantes ont été créées pour l'homme. Or le suc de fougère est destiné à contenir la sagesse, et il se trouve dans la partie bonne de la nature, en signe de bonté et de sainteté. Et c'est pourquoi tous les maux et toutes les forces magiques la fuient et l'évitent. Car, en quelque maison qu'elle se trouve, le poison et les visions mauvaises ne peuvent parvenir à leur fin. C'est pourquoi, lorsqu'une femme enfante, il faut l'entourer de fougère ; il faut en mettre tout autour de l'enfant, dans son berceau ; et le diable s'en prendra d'autant moins à lui, car lorsque le diable regarde pour la première fois un enfant, il le déteste et tente de lui faire mal."
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Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la fougère :
FOUGÈRE - SINCÉRITÉ.
La Fougère prête des sièges aux amants, et des verres aux buveurs, et tout le monde sait que l'amour et le vin rendent sincère.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Fougère - Sincérité.
C’est, assis le soir sur la fougère, que les amants se jurent un amour éternel.
Polypore des montagnes - Secret.
Cette fleur se cache sous ses feuilles au moment de la fécondation.
Marcel Coquillat, dans "Les Herbes de la Saint Jean (suite)". (In : Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 15ᵉ année, n°8, octobre 1946. pp. 54-56) évoque l'aspect magique lié aux fougères :
Les fougères sont des plantes sacrées dans les croyances populaires nordiques.
La graine, couleur d'or, doit être récoltée la nuit de la Saint-Jean et donne le pouvoir de résister à tous les sortilèges. Cueillie dans certaines conditions, elle permettait à son possesseur de se rendre invisible. Mise dans le coffre où on enfermait son argent, elle faisait que cet argent ne diminuait jamais. Mais ceci n'est rien en comparaison des vertus de la fleur de Fougère qui ne s'épanouit que dans la nuit de la "Saint-Jean, à la minuit précise. Il existe sur le sujet une certaine littérature légendaire.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
Selon une tradition quasi universelle, la fougère, et particulièrement la fougère impériale, fleurit pendant une heure, dès minuit, la nuit de la Saint-Jean : "[elle] fait pousser d'abord des boutons qui s'agitent, s'ouvrent et se changent en fleur d'un rouge sombre. A minuit, la fleur s'ouvre entièrement et illumine tout ce qui l'entoure". La semence ou les graines récoltées alors ont de grands pouvoirs : sans elles, les sorciers "perdraient la moitié de leur puissance".
La graine de fougère protège des maléfices et des esprits démoniaques, procure fortune, amour, puissance et même le don de voyance, fait gagner à tous les jeux, permet de se déplacer dans n'importe quel endroit à la vitesse du vent, rend invisible, propriété évoquée par Shakespeare dans Henri IV (acte II, scène 1) : "Nous avons cueilli la graine de fougère ; dès lors nous sommes invisibles".
Pour découvrir un trésor, on recommande de lancer en l'air la fleur de fougère ; "Si elle tourne comme une étoile au-dessus du sol, jusqu'à ce qu'elle tombe perpendiculairement sur le même endroit, cela prouve que là se cache un trésor".
La nuit de la Saint-Jean, la fougère magique doit être cueillie pieds nus et en chemise, en état de grâce ou tout du moins à jeun. Pour se protéger des démons qui prédisent à sa demande ou du diable qui peut provoquer une tempête pendant la récolte, il faut recourir à un cercle magique et à des formules appropriées et recueillir les graines avant qu'elles ne touchent terre. L'opération n'est pas sans danger comme le signale, entre autres, un auteur anglais, James Bowett (Hills and Dales of the High Country, Londres, 1848) : "Je me souviens, écrit-il, d'avoir entendu raconter par quelqu'un qui avait récolté de la graine de fougère que, pendant tout le temps de ses recherches, les esprits frôlaient continuellement ses oreilles et sifflaient comme des balles, lui renversant son chapeau, le heurtant par tout le corps. A la fin, quand il crut avoir récolté en quantité suffisante la semence magique, il ouvrit la boîte et la trouva vide. Le diable évidemment lui avait joué ce tour". En Allemagne, où la fougère est considérée comme "une herbe qui égare", celui qui ne remarque pas la graine tombée cette nuit-là se perd.
Dans la tradition polonaise, qui porte sur son cœur la fleur de fougère miraculeuse devient très riche mais appartient au diable. Dans les récits russes, la personne qui assistait à la floraison de la fougère "voyait en même temps une foule de choses merveilleuses, par exemple trois soleils, une lumière parfaite qui dévoilait tous les objets, même les plus cachés ; on entendait rire ; on se sentait appelé". Sa conscience s'ouvrait alors aux "Vérités premières", celles qu'étaient censées connaître les pèlerins mystiques appelés "bogatyrs".
La fougère peut fleurir également à Noël, pendant la messe de minuit (Dauphiné, Auxois) ou le mercredi des Cendres, entre une et deux heures du matin en Suisse romande.
Même en dehors de sa floraison miraculeuse la fougère, plante sacrée chez les Celtes, les Germains et les Slaves, fut de tous temps une plante magique. Elle fait apparaître les esprits si on suit la recette suivante :
Pour parler aux esprits la veille de la Saint-Jean : il faut se transporter, de onze heures à minuit, près d'un pied de fougère, et dire : "Je prie Dieu que les esprits à qui je souhaite parler apparaissent à minuit précise" et aux trois quarts vous direz neuf fois ces cinq paroles : "Bar, Kirahar, Alli, Alla-Tetragammaton".
(L'Art de commander les esprits suivi du Grand Grimoire)
Brûler toutes sortes de fougères au crépuscule fait pleuvoir. Au Moyen Âge, la plante, cueillie la veille de la Saint-Jean à midi, tressée de façon à former le caractère HVTY, puis portée en ceinture ou en bracelet, passait pour guérir de toutes sortes de maladies. un synode réuni à Bordeaux en condamna d'ailleurs ce procédé. Pour être chanceux au jeu, Le Bréviaire du devin et du sorcier (p. 128) conseille de prendre de la fougère et d'en former "un bracelet qui trace ces caractères : "HVYT"
Pour désenvouter un lieu, on recommande en particulier les fumigations de fougère royale (appelée également osmonde royale) : "On l'enfumera pendant plusieurs heures, entretenant un minimum de trois grands brasiers sur lesquels on jette des brassées d'osmonde. Lorsque l'atmosphère est devenue irrespirable, on empile encore des fougères en tenant entre ses lèvres une image pieuse bénie par un moine en blanc ; il n'y a plus qu'à laisser les feux s'éteindre lentement. Les esprits malveillants n'y reviendront pas de sitôt".
Un lutin apparaît parfois près des osmondes et offre à la personne qi se trouve là "une bourse remplie de pièces d'or". Pour avoir une chance de voir le lutin généreux, il faut se trouver seul à minuit pile près des fougères et ne pas entendre le moindre son. "Dans l'Angleterre rurale du XVIIIe siècle, des paysans, souvent accompagnés par leur épouse, sortaient de sous leur draps chauds et trottaient sous la lune pour se trouver, à l'heure légendaire, sur un coin de lande marécageuse où ils avaient repéré une forte concentration d'osmondes. Et là, rigoureusement immobiles, retenant leur souffle, maudissant le cri du hibou, ils attendaient [...] on appelait cela "gueuser la fougère".
Avoir de la fougère chez soi protège des ennemis et des malveillants. Pendant la Première Guerre Mondiale, la plante passait dans l'armée allemande pour une amulette puissante.
La fougère impériale, appelée aussi fougère à l'aigle car sa racine, coupée obliquement, offre l'image de l'aigle à deux têtes de l'Empire austro-hongroise, a aussi des vertus protectrices, notamment lorsqu'on attache à la porte d'entrée la partie du rhizome où le fameux oiseau apparaît le plus clairement ; on recommande d'ailleurs de l'aplatir au rouleau.
Les fougères capillaires, familières des rochers et des murs, sont un signe de bonheur lorsqu'elles poussent en abondance sur les parois du puits de la maison, disait-on dans l'Orne. Dans l'Ain, certaines les portaient en collier en guise de scapulaire.
Selon une croyance du département de la Vienne, une jeune fille qui aime manier des feuilles de fougère royale s'allongera prochainement dessus. En Auvergne, on effeuille la plante en disant à chaque foliole : "Prêtre, marié, garçon", la dernière indiquant la destinée.
En Angleterre, la fougère est surnommée brosses du diable : elle égare celui qui la piétine, elle protège de la foudre et des éclairs. On y partage la croyance qu'en jeter au feu attire la pluie, ce qui motiva, en 1639, lors de la visite de Charles Ier dans le Staffordshire, la demande de ne pas brûler de fougères. On croit également outre-Manche que la plante, conservée sur soi, garantir de la fidélité du bien-aimé et que ses spores trouvées sur un arbre, écrasées et bues dans un peu d'eau, sont souveraines contre les maux d'estomac.
Depuis l'Antiquité, la fougère est réputée pour ses nombreuses propriétés médicinales et au IIe siècle de notre ère, l'écrivain latin Apulée la recommandait notamment pour les blessures, la sciatique et l'hypocondrie. Aujourd'hui encore, dormir sur un lit de fougère passe pour soulager les rhumatismes, pour fortifier un enfant et lui donner une bonne dentition. Placer de la fougère sous son oreiller permet non seulement de lutter contre un rhumatisme facial et de remédier à la surdité mais également de faire des rêves prémonitoires. En mettre dans ses chaussures chasse la fatigue et mordre la première tige que l'on voit au printemps protège de la fièvre et des maux de dent. Mordre dans une fougère femelle lorsqu'on pénètre dans un bois garantit également qu'on ne sera pas mordu par une vipère, selon une croyance du Maine-et-Loire. La sève de la fougère royale procure, elle, la jeunesse éternelle.
Il y a quatre cents ans, on utilisait la racine de la plante, récoltée une nuit sans lune et portée au cou, comme moyen contraceptif. On croit par ailleurs que si une femme enceinte marche sur de la fougère, elle risque une fausse couche. A l'inverse, les bains de siège faits avec une décoction de racines de fougère mâle sont censés rendre fécondes les femmes ayant des difficultés en ce domaine.
La veille de la Saint-Jean, les Bretons faisaient passer leurs bestiaux au-dessus d'un feu de fougère pour les mettre à l'abri de toutes les maladies.
Pour tuer raide un orvet ou un aspic, il suffit de le frapper avec une fougère et pour chasser les puces d'une maison, il faut y introduire de la fougère cueillie le jour de la Saint-Abdon (30 juillet) et réduite en cendres.
C'est en outre à la Saint-Abdon que les Vosgiens recommandent de couper la fougère pour qu'elle ne repousse pas. Dans l'Albret et les Landes, on préfère les vendredis du mois de mai.
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Selon Michel Aufray, auteur d'un article intitulé « Note sur les messages de végétaux : quelques exemples océaniens », (Journal de la Société des Océanistes [En ligne], pp. 114-115 | Année 2002) :
La réalité langagière d’une culture ne concerne pas seulement la communication linguistique ; elle recouvre aussi les modes de communication non verbaux, ceux-ci pouvant utiliser divers supports : langage du corps, objets, marques, icônes et signes. Leur existence dans les sociétés océaniennes a souvent été signalée mais, généralement, ces systèmes d’information n’ont suscité qu’un simple intérêt documentaire. Ils mériteraient à notre avis d’être inventoriés et étudiés car ils participent aux échanges sociaux au sein d’une communauté.
Les messages de végétaux, en particulier, tiennent un rôle non négligeable. À la différence de la communication verbale, ils permettent de transmettre une information sans limitation de temps et d’espace. [...]
Les messages, annonces d’événements graves
La littérature orale mélanésienne fait parfois allusion à des plantes utilisées comme signes pour aviser d’une mauvaise nouvelle. [...]
À Houailou, la fougère bwâwè (Pteridium aquilinum Kuhn, Dennstaedtiacées), repliée le long d’un chemin, annonçait un événement grave (Leenhardt, 1935 : 58).
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Dans La Magie des Plantes, Douze mois avec la Sagesse des Plantes (Édition originale, 2017 ; Éditions Danaé, 2017), Sarah Kynes nous propose la notice suivante :
Fougère de Boston (Nephrolepis exaltata) ; Fougère capillaire (Adiantum rabdiananum), aussi appelé cheveux de Vénus.
Cousin de la fougère mâle des bois (Dryopteris filix-mas), la fougère de Boston est la plus courante des fougères d'intérieur. A l'époque victorienne, cette plante ornait les salons et les vérandas de son élégance. Les fougères de Boston vivent longtemps et peuvent atteindre plusieurs dizaines de centimètres de haut et de large.
La Capillaire, qui est l'une des fougères les plus appréciées, offre des feuilles à la texture délicate sur des tiges noires. Les feuilles courbes sont d'abord vert clair, puis s'assombrissent légèrement avec l'âge.
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Symbolisme astrologique :
Si le Verseau était une plante ou une essence, il serait la fougère.
La fougère entre dans la symbolique du Verseau, sans doute, parce qu'elle ne produit pas de graines contrairement aux autres plantes, mais se reproduit grâce à des spores qui sont produites par des organes spécialisés. Il s'agit des sores, sorte d'amas de sporanges situés sous le limbe des frondes ou regroupés en épi ou panicule sur des frondes fertiles. De plus, la fougère dispose d'un mécanisme original d'éjection des spores qui sont projetés par une sorte de fronde microscopique. Avec le monde du Verseau, on est toujours dans une forme ou une autre de mécanique ou de technologie. Parce que la fougère se reproduit "anormalement", elle a toujours suscité une grande curiosité. Jusqu'à la moitié du XIXème siècle, toutes sortes de théories avaient cours sur cette plante primitive et mythique à la fois qui pouvait se reproduire sans fleurs mais surtout sans former de graines. Ce n'est que la technologie moderne, à l'aide du microscope haute résolution de Wilhelm Hofmeister, qui a permis de lever le secret qu'elle gardait jalousement depuis plus de 350 millions d'années.
De plus, les ancêtres des fougères étaient des végétaux de la taille d'arbres véritables formant de vastes forêts qui fournirent avec d'autres plantes la base de nos mines de charbon. Les innombrables variétés de fougères qui existent de par le monde, environ 12 00O dont 200 en Europe centrale, ne sont qu'un petit vestige des nombreuses variétés qui existaient dans les temps les plus reculés. Peut-être doit-on y voir l'infinie créativité d'Ouranos qui insupportait tant Saturne. De même, ce mélange entre le masculin et le féminin que présente la fougère n'est pas sans rappeler l'ambivalence sexuelle que l'on prête au signe du Verseau, souvent dans le besoin d'expérimenter toute situation.
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Langage des fleurs :
Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :
FOUGÈRE - CONFIANCE.
Genre de plantes monocotylédonées cryptogames, croissant spontanément dans les bois et les lieux incultes, et dont on ignore encore le mode de fécondation .
Vous n'avez point, humble fougère,
L'éclat des fleurs qui parent le printemps ; Mais leur beauté ne dure guère,
Vous êtes aimable en tout temps.
LÉONARD.
Dans le langage des fleurs, la fougère symbolise durée, sincérité, confiance et fascination.
- "Ayez confiance en moi ! Croyez en mon amour !" nous dit-elle.
La fougère prête des sièges aux amants et des verres aux buveurs, et tout le monde sait que l'amour et le vin rendent sincère.
Charlotte de La Tour dans Le langage des fleurs (1819)
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Boileau a écrit :
"Elle voit le barbier qui, d'une main légère
Tient un verre de vin qui rit dans la fougère"
Dans les vers ci-dessus, fougère signifie verre. Or, comme on boit le vin dans un verre et que "in vino veritas", la fougère a servi de symbole à la sincérité. Cette plante a été dédiée à Bacchus, dieu de la vigne, de la fête et du vin cher au fils de Sémélé, odieux à Cérès.
Quant à son autre symbole, les vers suivants l'expliquent :
- "Vous n'avez point, humble fougère, l'éclat des fleurs qui parent le printemps,
Mais leur beauté ne dure guère, vous êtes aimables en tout temps"
Emma Faucon dans Le langage des fleurs (1860)
Aimé Martin dans Le langage des fleurs (1830) ajoute la discrétion aux symboles déjà cités.
Jusqu'à ce jour, les botanistes ont en vain étudié cette plante, qui semble dérober à leurs savantes recherches le secret de ses fleurs et de ses fruits ; elle ne confie qu'au zéphyr les germes invisibles de sa jeune famille. Ce dieu choisit seul le berceau de ses enfants ; il se plaît quelques fois à former, de leurs ondoyantes chevelures, le sombre voile qui dérobe aux regards l'antre où dort, depuis le commencement des siècles, la naïade solitaire ; d'autres fois, il les porte sur ses ailes et les fait rayonner en étoiles de verdures au sommet des tours d'un vieux château ; ou bien il les dispose en légers festons, et décore les lieux frais et ombreux des bergers. Ainsi, la fougère met en défaut la science, elle cache sa secrète origine aux yeux des plus pénétrants ; mais elle s'empresse de répondre, par ses bienfaits, à la main qui l'interroge.
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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi la fougère (Polypodium vulgare) : "Il existe plusieurs espèces de fougères ; elle sont toutes facilement identifiables à leurs frondes dentelées et gracieuses. On en retrouve dans toutes les contrées du monde.
Propriétés médicinales : Une des propriétés les plus utiles de la fougère est d'éliminer les vers parasites qui peuvent se trouver dans les intestins. Elle est aussi efficace dans le traitement des infections de la poitrine. Certaines fougères constituent d'excellents expectorants en plus de calmer la toux et les maux de gorge.
Genre : Masculin.
Déités : Puck - Laka.
Propriétés magiques : Faire tomber la pluie - Assurer la protection - Attirer la chance et les richesses - Conserver la jeunesse.
Applications :
SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS
De tous temps, on a inclus des fougères dans les bouquets de fleurs pour ses propriétés de protection ; pour la même raison, c'est une plante d'appartement très populaire qui garde la porte d'entrée.
On jette des fougères séchées sur le feu afin d'éloigner les esprits malfaisants.
Pour attirer la pluie, il suffit de faire brûler des fougères dehors.
Si vous mordez dans la première tête de violon d'un plan de fougère qui apparaît au printemps, vous n'aurez pas mal aux dents de l'année.
La légende veut que si vous vous trouvez dans un champ de fougères sous le coup de minuit, vous pourrez apercevoir le dieu Puck y gambader ; il sera tenu alors de vous faire le don d'une bourse remplie de pièces d'or !
La légende veut également que la sève de fougère procure la jeunesse éternelle lorsqu'on en boit."
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