Étymologie :
MOUSTIQUE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1601-03 [ms. d'apr. l'éd.] Mousquitte entomol. [Champlain, Bref discours ds Œuvres, éd. C. H. Laverdière, 1870, t. 1, planche XIX ds Fried., s.v. mosquito) ; 1654 moustique (Du Tertre, Hist. gén. des Isles de Christophe,... p. 328 ds König) ; 2. 1925 « enfant minuscule » (Pourtalès, loc. cit.). Empr. à l'esp. mosquito, terme d'entomol. (vers 1400 ds Cor.-Pasc., s.v. mosca), dimin. de mosca « mouche », du lat. musca, v. mouche. La forme actuelle moustique est issue par métathèse, peut-être sous l'influence de tique, de l'anc. forme moustique. Au xviie s., le mot se rencontre aussi bien au masc. qu'au fém. mais il est difficile de déterminer le genre en usage à cette époque (v. König et Fried.).
Lire aussi la définition pour amorcer la réflexion symbolique.
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Symbolisme :
Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; éd. revue et corrigée Robert Laffont, 1982),
Le moustique est le "symbole de l'agressivité. Il cherche obstinément à violer la vie intime de sa victime et se nourrit de son sang.
Un historien grec de la mythologie pense que le fameux sphinx de Thèbes, vierge aux ongles crochus, aux champs énigmatiques (Sophocle), ce monstre qui posait des énigmes aux passants et qui les dévorait, n'était autre que le moustique de la malaria. Le monstre mourut lorsque Œdipe eut résolu l'énigme en asséchant les marais par un système de drainage.
Cette interprétation éclaire d'un certain jour le complexe d'Œdipe. Le roi de Thèbes, s'étant montré incapable de venir à bout du sphinx et se résignant à cette présence malfaisante, s'identifiait en quelque sorte au monstre. Un chef est rendu responsable des maux qu'il ne peut surmonter. Laïos était le moustique, la malaria ; pour vaincre celle-ci, il fallait supplanter le roi. d'où le meurtre du roi et, comme il était le père d'Œdipe, le meurtre du père, qui barrait la route du fils.
D'autre part, le marais est un des symboles de l'inconscient. Celui-ci ne libère ses eaux mortes qui fermentent et qui multiplient les moustiques, que si des canaux lui sont ouverts ; ces canaux de l'inconscient sont les voies de l'expression de soi-même, le rêve, la parole, la poésie, la peinture, la musique. Le père est ce marais générateur de fièvre. Par un étrange retournement du symbole, Œdipe apparaît ici comme une figure de l'analyste. C'est lui qui ouvre les voies de communication : il aide à évacuer le père. Mais les deux rôles se rejoignent, quand il s'agit de résoudre une énigme intérieure : Œdipe est l'analyste de lui-même, comme tout analysé devient à un certain stade son propre analyste. A ce moment, ma cure s'achève, les parties dissociées de la personnalité sont réunies. Les canaux sont ouverts, les moustiques meurent, le monstre disparaît. On ne se sauve jamais que par soi-même."
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
« Un historien grec de la mythologie pense que le fameux sphinx de Thèbes, ce monstre qui posait des énigmes aux passants et qui les dévorait, n'était autre que le moustique de la malaria ». Le moustique, qui se nourrit de sang et symbolise l'agressivité, serait toutefois un messager de la bonne fortune, capable par exemple de « prendre » la maladie d'un individu : on laissera, au coucher du soleil, les fenêtres ouvertes dans la chambre du patient pour que ces insectes y pénètrent.
Dans les Ardennes, les cousins qui voltigent le soir autour d'une personne lui rappellent qu'elle n'a pas fait ses prières. Selon une croyance américaine, si un moustique se laisse prendre dans une toile d'araignée, cela signifie qu'un navire est en détresse.
Gare à la pluie si les moustiques rasent le sol et vivre le beau temps si une multitude de moustiques volent très haut. En Belgique, on s'attend à un orage dès que les cousins « s'attachent à la peau de l'homme ».
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Diana Cooper, auteure du Guide des archanges dans le monde animal (édition originale 2007 ; traduction française : Éditions Contre-dires, 2018) nous délivre un :
Message des insectes de la troisième dimension :
Nous sommes ici, sur cette belle planète, pour apprendre et
parfois pour démontrer ce que nous avons déjà appris.
Nous souhaitons coexister avec vous en paix et
en harmonie. Notre désir est de faire notre travail de service,
car cela permet à la Terre de préserver la vie. Sans nous, vous
ne seriez pas ici. De grâce, reconnaissez-vous, donnez-nous de
l'espace et laissez-nous vivre. Nous vous honorons et nous
vous demandons de nous respecter.
Tous les insectes de la troisième dimension sont originaires de Neptune à l'exception des araignées, qui viennent d'un univers lointain et sont descendues sur Terre en passant par Sirius.
Les moustiques : Pendant l'âge d'or de l'Atlantide, l'eau était propre et pure, et elle coulait ; il n'y avait donc pas de place pour les moustiques. ces insectes ont envahi l'Atlantide lorsque l'énergie a commencé à décliner pour rappeler aux gens de continuer à garder l'eau pure et en mouvement.
Leur mission d'âme est encore de nous rappeler ce principe.
VISUALISATION POUR REMERCIER LES INSECTES DE LA TROISIEME DIMENSION :
Aménagez un espace où vous pourrez vous détendre sans être dérangé.
Affirmez votre intention de comprendre et de remercier le royaume des insectes.
Vous êtes assis sur un rocher doux et lisse surplombant la campagne.
Ouvrez votre cœur au monde des insectes.
Remerciez les coléoptères d'avoir décomposé la matière indésirable, afin qu'elle puisse être recyclée pour servir un but plus élevé.
Remerciez les myriapodes d'avoir démontré la beauté de la coordination et la possibilité de régénération.
Remerciez les cafards d'avoir détruit les déchets nauséabonds pour conserver les nutriments dans l'écosystème.
Remerciez les puces de nous rappeler l'importance de la propreté.
Remerciez les mouches de nous rappeler l'importance d'une bonne hygiène.
Remerciez les moustiques de nous rappeler de garder l'eau propre et en mouvement.
Remerciez les limaces et les escargots d'avoir mangé les vieilles feuilles sèches.
Remerciez les tiques de nous enseigner que nous vivons dans un monde interdépendant et de transmettre la sagesse des autres créatures.
Remerciez les grillons, les sauterelles et les criquets d'avoir fertilisé la terre et de nous avoir appris à élargir notre niveau de possibilités.
Remerciez les araignées d'avoir démontré la géométrie sacrée et de nous avoir appris à nous concentrer sur notre vision.
Remerciez les guêpes de nous enseigner la géométrie sacrée et du travail qu'elles accomplissent en pollinisant et en dévorant les insectes.
Demandez que les humains et les insectes puissent vivre en harmonie divine.
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Anne Jankéliowitch et Roland Garrigue, dans Toutes les idées géniales qu'on a piquées à la nature (Éditions Delachaux et Niestlé, 2013) nous amusent :
L'aiguille indolore : Façon moustique Personne n'apprécie les piqûres. Surtout celles des moustiques, qui démangent sévèrement, même si elles restent imperceptibles ! D'ailleurs, comment cela se fait-il ?
Les moustiques sont dotés d'une trompe extrêmement fine, laquelle est non pas cylindrique (comme nos aiguilles hypodermiques), mais conique, ce qui leur permet de percer l'épiderme sans se faire repérer...
Une entreprise japonaise fabriquant des aiguilles médicales s'est appuyée sur ces observations et a mis sur le marché une nouvelle aiguille ultrafine, légèrement conique elle aussi, qui présente à sa pointe un diamètre de 0,20 millimètre, soit l'épaisseur de deux cheveux. En rendant les injections indolores, elle a changé l'existence de nombreux patients diabétiques contraints de pratiquer plusieurs piqûres d'insuline chaque jour. Voilà que la plus exaspérante des petites bêtes se met à rendre service.
Jean-Yves Leloup dans "Les Graines de la Conscience" (site L'Odyssée de la Conscience) nous livre des pensées éclairées dont celle-ci :
[...] Avant de détruire le virus, il faudrait peut-être écouter ce qu’il peut nous dire, car notre « ennemi » est parfois un écho à notre maître intérieur.
Le moustique nous rappelle qu’il y a en nous des marécages à assainir.
Le virus nous rappelle qu’il y a en nous, un terrain à entretenir dont il faut prendre soin.
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Littérature :
Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque l'aconit napel :
20 juin
(Fontaine-la-Verte)
La vie est une forêt profonde où les troncs sont des moments de bonheur étouffés par les ronces.
Des moustiques ont établi leurs armées sur le sentier qui se perd. Ils aiguisent leur seringues. L'architecture corporelle de ces diptères est la même que celle des plates-formes pétrolières : une structure fine, surélevée, boulonnée, calculée pour offrir le maximum d'efficacité au trépan qui fore la roche ou la peau.
L'analogie ne s'arrête pas là : le moustique, ventre gonflé de sang, reçoit une gifle et explose. Ivre de pétrole, notre civilisation attend la claque.
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Dans Les Vents de Neptune (Éditions Viviane Hamy, 2004), Fred Vargas raconte une anecdote survenue aux frères Adamsberg qui, comme à son habitude est lourde d'implications sous-entendues :
"Adamsberg attacha sa seconde chaussure.
- Tu te souviens quand un moustique s'était fourré tout au fond de ton oreille pendant deux heures ?
- Oui, dit Raphaël en souriant. Son vrombissement me rendait fou.
- Et on craignait que tu ne deviennes vraiment fou avant la mort du moustique. On a fait le noir complet dans la maison, et j'ai tenu une bougie tout contre ton oreille. C'était une idée du curé Grégoire : "On va t'exorciser, mon bonhomme." Ses blagues de curé, quoi. Tu te souviens ? Et le moustique a rampé hors du canal jusqu'à la flamme. Et il s'est brûlé les ales avec un petit bruit. Tu te souviens du petit bruit ?
- Oui. Grégoire a dit : "Le diable crépite dans le feu de l'enfer." Ses blagues de curé, quoi.
Adamsberg attrapa son pull et sa veste.
- Tu crois que c'est possible, très possible ? reprit-il. De tirer notre démon hors de son tunnel avec une petite lumière ?
- S'il est dans notre oreille.
- Il l'est, Raphaël.
- Je le sais. Je l'entends, la nuit.
Adamsberg enfila sa veste et se rassit à côté de son frère.
- Tu crois qu'on le fera sortir ?
- S'il existe, Jean-Baptiste. Si ce n'est pas nous.
[...]
- Parle-moi de cette oreille, dit-il, soucieux d'éviter que Grégoire ne s'égare dans les voies impénétrables du Seigneur.
- Grande, déformée, le lobe long et légèrement velu, l'orifice auriculaire étroit, le repli abîmé par un enfoncement en son milieu. Tu te souviens du moustique qui s'était coincé dans l'oreille de Raphaël ? On l'avait finalement fait sortir avec une bougie, comme quand on pêche au lampion la nuit.
- Je me souviens très bien, Grégoire. Il est venu grésiller dans la flamme, avec un petit bruit. Tu te rappelles le petit bruit ?
- Oui, j'avais blagué."
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Dans Un Baiser d'ailes bleues, 150 rencontres avec des animaux extraordinaires (Éditions Arthaud, 2009) Nicole Viloteau croque sur le vif des portraits animaliers insolites :
Drames verts
LOW LAKE. Parc national de Lakefield. Des fleurs vertes, inodores, exhibent leur pistil rose vif. Sur la terre desséchée brillle une parure magnifique : un tas de plumes vertes, jaunes, bleues, se mêlant aux feuilles mauves, effilées des eucapyptus. Les restes d'un perroquet ou d'un loriquet arc-en-ciel. Un peu plus loin, un papillon noir, superbe, l'aile gauche déchiquetée, vole au ralenti. Epuisé, il cherche des feuillages où se poser.
Ici, les moustiques sont d'un joli vert Véronèse. Contraste entre leurs ailes vertes et leur abdomen translucide qui s'emplit rapidement de mon sang. Quand je les écrase, ils forment sur ma peau une tache rouge et un joli « brouillis » d'ailes couleur laitue.
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