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Le Polypore écailleux

Dernière mise à jour : 21 juil.



Étymologie :


  • POLYPORE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1790 (J.-J. Paulet, Traité des champignons, I, 512 ds R. Ling. rom. t. 42, p. 452). Empr. au lat. sc. mod. polyporus « id. » 1729 (P. A. Micheli, Nova Plantarum Genera, 129 d'apr. NED Suppl. 2), formé de l'élém. gr. π ο λ υ-, de π ο λ υ ́ ς « nombreux » et du gr. π ο ́ ρ ο ς « pore, passage ».


  • DRYADE, subst. fém.

Étymol. et Hist. A. 1269-78 driade « nymphe des bois » (J. de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 17933). B. 1786 bot. (Encyclop. méthod. ap. DG). A empr. au lat. dryas, -adis (le plus souvent au plur. dryades) « dryade » lui-même empr. au gr. δ ρ υ α ́ ς, -α ́ δ ο ς « id. », dér. de δ ρ υ ̃ ς « chêne », les dryades demeurant sous l'écorce des chênes. B empr. au lat. bot. [cf. 1735 dryadae, Linné Syst. Nat., p. 41 et 1740 dryas, Syst. Nat. Regnum veget. XII Isocandria Poligynia Dryas, p. 24].


Lire également la définition des noms polypore et dryade afin d 'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Polyporus squamosus -Bolet del Noguer (Roussillon) - Bolet du noyer - Boulet d'Oulmé (Gascogne) - Camparol d'Oulmé - Langon - Langou - Miellin - Oreille de Malchus - Oreille de noyer - Oreille d'orme - Polypore du noyer - Pourridié - Selle de dryade -

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Mycologie :


Découvrir la fiche extraite du site http://www.mycodb.fr/ pour comprendre les particularités de ce champignon.

 

D'après Jean-Baptiste de Panafieu, auteur de Champignons (collection Terra curiosa, Éditions Plume de carottes, 2013),


"Même la simple odeur de certains champignons a priori inoffensifs peut être dangereuse. C'est ce que raconte Bulliard à propos du "bolet du noyer" (aujourd'hui nommé polypore écailleux) dont l'odeur est si forte "qu'elle se rapproche un peu de celle du bouc". Il raconte comment il fut réveillé par un violent mal de tête dans une chambre où il avait mis à sécher plusieurs exemplaires de ce champignon. Et il ajoute : "Si l'air de la chambre ne se fut pas renouvelé en partie par les carreaux cassés, l'accident eût pu être beaucoup plus grave."

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Vertus thérapeutiques :


Selon Christelle Francia, Françoise Fons, Patrick Poucheret et Sylvie Rapior, auteurs de l'article intitulé "Activités biologiques des champignons : Utilisations en médecine traditionnelle." (Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault, Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault, 2007, 147 (4), pp. 77-88.), les qualités thérapeutiques du polypore écailleux sont les suivantes :


astringent : En Europe, utilisé comme antidiarrhéique. Référence : Birkfeld in Tyler (1977).

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Usages traditionnels :


Selon J.B.L. Letellier, auteur d'une Histoire et description des champignons alimentaires et vénéneux qui croissent aux environs de Paris (Chez Crevot Libraire, 1826) :


Son odeur désagréable et stupéfiante a failli asphyxier Bulliard, sa saveur est salée. On le mange pourtant dans quelques campagnes où il est connu sous les noms de langou, oreille de noyer, miellin. Sa dessication facile pourrait faire espérer de le conserver pour le besoin ; mais il n'est pas de champignon qui soit plus facilement infesté par les larves, et presque toujours, en quelques mois, il est complètement détruit.

 

François Simon Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) évoque la comestibilité du polypore écailleux :


Le poids de ce champignon est quelquefois considérable. Il exhale une odeur forte et pénétrante, qu'il serait dangereux de respirer trop longtemps. Sa chair, blanche, a un goût d'abord salé, ensuite comme mielleux, assez agréable. Sa consistance, ferme et compacte, ne l'empêche nullement d'être alimentaire ; on le mange communément dans la Nièvre, mais seulement quand il est jeune et, par conséquent, encore tendre.

 

Le Dr Lucien-Marie Gautier, auteur de Les Champignons considérés dans leurs rapports avec la médecine, l'hygiène publique et privée, l'agriculture et l'industrie (Librairie J. B. Baillière et fils, 1884) mentionne :


2. -Utilité dans l'économie domestique.

Le Polyporus squamosus sert en Angleterre à fabriquer des cuirs à rasoir dont la qualité ne le cède à celle d'aucun autre ;

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Symbolisme :


La symbolique de ce champignon, à redécouvrir, peut être liée à son nom vernaculaire en anglais : "Selle de Dryade" (Dryad’s Saddle).

 

Selon Roland Desrosiers (1978) auteur d'un article intitulé "Notes sur l'usage de quelques plantes chez les Indiens Squamish (Colombie-Britannique)" (in Anthropologie et Sociétés, 1978, vol. 2, n°3, pp. 139-156) :


Polypore (et autres) (Fomes spp., polyporus spp. et ganaderma spp. )

  • [usage] dérivé [(qui referme la femme)] : éloigne les esprits des morts ; suspendu dans une maison, il protège des mauvais shamans ; le nom de ce champignon qui croît sur un arbre était le chant shamanique d'une femme qui causait ainsi la pluie ; cause l'écho ; on ne les appelle "écho" que s'ils sont esprits gardiens d'une personne.

Commentaire

  • La vesse de loup et le polypore obscurcissent de manière complémentaire en rendant aveugle ou en cachant le soleil, ce qu'implique la pluie.

  • "Poussière sur le nez" ou vesse de loup, et la lotion solaire du champignon à peinture indienne indiquent un écran entre la peau et le soleil (ou l'œil). Si la peinture rouge de ce dernier champignon fonctionne dans ce sens, on pourrait dire qu'elle signifie la disparition métaphorique de son porteur. Est-ce aussi de cette manière que le polypore éloigne les esprits ?

  • Notons enfin qu'il y a un lien physique entre l'humidité et l'écho puisque les nuages atmosphériques ou les masses invisibles d'air humide réfléchissent en partie l'énergie acoustique. Voilà donc la raison de l'association de deux propriétés du polypore, causer la pluie et l'écho.

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Sculpture :


Sur le site de l'Office de tourisme de la ville de Paris on peut lire cette présentation succincte :


Les polypores sont de drôles de champignons développant d'immenses soucoupes accrochées aux troncs des arbres. Le plasticien Jean-Yves les a pris comme modèles pour la réalisation de cette fontaine de 4 mètres de hauteurs, inaugurée en 1983. Située à deux pas du parc André Citroën, cette curiosité est un lieu de rendez-vous prisé, indissociable du film "On connaît la Chanson" d'Alain Resnais.

Jean-Yves Lechevallier, La Fontaine des polypores, 1983.


Sculpture en béton et béton fibré.

Commande publique "Grands travaux Lang/Mitterrand" ; Inauguration par Jacques Chirac, (maire de Paris).


Sculpture-fontaine pérenne, située au 237 rue Saint-Charles dans le 15e arrondissement de Paris.


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