top of page

Blog

Photo du rédacteurAnne

La Clématite des haies

Dernière mise à jour : 4 oct.




Étymologie :


  • CLÉMATITE, subst. fém.

Étymol. et Hist. a) 1559 clématide (Dioscoride, trad. M. Mathée, 217a ds Rom. Forsch., t. 32, p. 32) ; b) 1572 clematite (Jean des Moulins, Comment. sur Mathiole, 378 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 457).

a empr. au lat. impérial clematis, -idis « clématite », gr. κ λ η μ α τ ι ́ ς, ι ́ δ ο ς ; b lat. clematitis, -idis « aristoloche clématite », gr. κ λ η μ α τ ι ̃ τ ι ς, ι ́ δ ο ς ; v. André Bot., pp. 93-94.


Lire également la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.

Noms vernaculaires : Clematis vitalba - Aubavis - Aubervigne - Barbe à Dieu - Barbe de chèvre - Berceau de la Vierge - Bois à fumer - Bois fumant - Bois de pipe - Bois d'toubac - Bonnet à fenne - Cheveux de la bonne dame - Chevelure de vieillard - Clématite - Clématite des haies - Clématite vigne-blanche - Corde à lessive - Cranvillier - Herbe aux gueux - Rampioul - Rantche - Reine des lianes - Sain bois - Vigne blanche - Vigne de Salomon - Viorne - Viorne des pauvres - Vouzille -

*

*




Botanique :


D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :


"L'herbe aux gueux est une liane dont les longues tiges rappellent les cordages de navires : elles s'élancent dans les arbres et se suspendent jusqu'à une dizaine de mètres du sol. La fleur ressemble à une étoile blanche à quatre branches. Son fruit est surmonté de longues queues plumeuses de poils blancs et soyeux. Lorsqu'elle est encore verte, c'est une plante dangereuse qui irrite la peau et peut causer des allergies. Mais une fois déchée, plus de problèmes !

Pourquoi fait-elle ça ? L'herbe aux gueux est une liane, c'est-à-dire une plante qui peut devenir aussi grande qu'un arbre, mais dont le tronc est si mince et flexible qu'elle ne peut pas tenir debout toute seule. Alors elle grimpe sur les autres arbres et s'en sert comme support pour se tenir droite !


Les cigarettes de Tarzan : La clématite n'a pas la force des lianes tropicales, mais il suffit de tirer dessus pour constater qu'elle est tout de même solide. Elle peut servir de cordage, de lien pour attacher les fagots. Dans les campagnes, les enfants s'en servaient comme cigarettes en fumant en cachette ses tiges séchées.


Pourquoi l'herbe aux gueux ? Autrefois, les mendiants se frottaient les bras et les jambes avec des feuilles de clématite, ce qui provoquait aussitôt des plaies répugnantes. En sortant de l'église, les paroissiens étaient alors pris de pitié pour ces mendiants et leur donnaient de quoi subsister."

 

Maria Luisa Pignoli, autrice d'une thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d'Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. COMUE Université Côte d'Azur (2015 - 2019) ; Università degli studi della Calabria, 2017. Français) consacre une courte section à la description de la Clématite des haies :


 Description botanique : La clématite est une plante à tige sarmenteuse et grimpante, très longue et un peu poilue ; ses feuilles vertes résultent comme étant pennées, de forme ovale-lancéolées, aux marges crénelées. Les fleurs sont blanches et fleurissent de juin à août (Pignatti, 1982, I : 299).

*

*




Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les vertus thérapeutiques de la Clématite :


Propriétés Physiques. Toutes les parties de cette plante ont une saveur âcre et brûlante, légèrement acide ; les feuilles vertes écrasées, pilées et appliquées sur la peau, y produisent de la rubéfaction, de la vésication et même des ulcères superficiels ; les fleurs ont une odeur douce et agréable.


Usages Médicinaux. La Clématite des haies a été employée de toute antiquité contre la gale (Pline, Dioscoride, Galien) ; des auteurs modernes l'ont aussi vantée contre cette affection (Deville, Lémery, Vicary, Waton, Schwilgué). Curtet, professeur à l'ancienne Ecole de médecine de Bruxelles, s'en servait de la manière suivante : il prenait la deuxième écorce et la nouait dans un linge ; il faisait bouillir le tout dans de l'huile d'olive ; le malade se frottait ensuite avec le nouet tout entier ; il survenait une éruption générale qui entraînait la guérison de la gale. Cette pratique a été suivie par un grand nombre d'auteurs. Nicolas Chesnau appliquait les feuilles broyées sur les pieds des goutteux. Dioscoride l'a recommandée contre la lèpre ; Matthiole contre la fièvre quarte et Tragus contre l'hydropisie . La Clématite n'est plus guère employée aujourd'hui, si ce n'est par les mendiants qui s'en servent pour produire des ulcères superficiels. Dans le midi on mange les jeunes pousses confites au vinaigre ou cuites à l'eau.

Nous mentionnerons ici plusieurs espèces de clématites cultivées dans nos jardins et auxquelles le médecin pourrait avoir recours. La Clématite droite (Clematis erecta, D. C.) facile à reconnaître par ses tiges droites, non rampantes, possède une saveur âcre et brûlante ; les parties herbacées brisées dans un mortier irritent les yeux et la gorge. Appliquées sur la peau elles produisent fortement l'inflammation et la vésication. Cette plante a été vantée par Stork dans le traitement des syphilis secondaires, des ulcères cancéreux et autres ; il la donnait à l'intérieur à la dose de deux ou trois gros infusés dans une pinte d'eau, dont on administrait 4 onces trois fois par jour ; ou bien sous forme d'extrait, un ou deux grains par jour. Il la prescrivait aussi comme diurétique et diaphorétique. Pour l'usage externe, il faisait appliquer les feuilles pulvérisées sur la surface malade. En Italie on mange les jeunes pousses après les avoir fait bouillir.

La Clématite odorante (Clematis flammula, L.) reconnaissable à ses fleurs plus petites et plus odorantes, qui n'est autre que la Flammula Jovis des anciens pharmaciens, possède les même propriétés que la précédente et a été employée aux mêmes usages.

Nous citerons encore pour mémoire les espèces exotiques suivantes qui se rencontrent quelquefois dans nos jardins : Clematis virginica, viticella, viorna et crispa.

*

*




Usages traditionnels :


Selon H.-J.-A. Rodet, auteur d'une Botanique agricole et médicale (P. Asselin, 1872) :


La Clématite Vigne blanche, appelée aussi Clématite commune, Clématite des haies, Viorne, Berceau de la Vierge, vient abondamment dans les haies, d'où ses nombreuses fleurs exhalent au loin une odeur douce et suave. Elle est âcre dans toutes ses parties ; ses feuilles, à l'état frais, sont même vésicantes. On sait que des mendiants les appliquent sur leurs membres pour y faire naître des plaies superficielles, dans le but d'exciter la commisération publique, ce qui a valu à la plante le nom vulgaire d'Herbe aux gueux.

Cependant les ânes et les chèvres broutent sans inconvénient les feuilles de la Clématite commune, et il paraît que, dans certains pays, on mange ses jeunes pousses cuites à l'eau ou confites au vinaigre. Au reste, cette Renonculacée, comme beaucoup d'autres, perd une grande partie de son âcreté par la dessiccation. Dans ces dernières années on a proposé de l'utiliser comme diurétique, comme détersive et vésicante. Les parties employées sont les feuilles, les fleurs et l'écorce. Elles jouissent de toute leur activité à l'époque de la floraison. La plante spontanée est celle que l'on doit préférer pour les usages de la médecine.

 

Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) recense les usages qui ont encore cours en Savoie à la fin du XIXe siècle :


Certaines plantes à suc âcre et irritant sont employées comme rubéfiants ou comme escharrotiques. Les feuilles de [...], le suc de la Clématite des haies, Clematis vitalba, nommée aussi herbe aux gueux, bonet à fenne sont les agents les plus actifs des plaies artificielles et les plus estimés parmi les membres de cette honorable corporation.

*

*

Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :


yâblo, m. = clématite = Clematis vitalba : les enfants en fument les bouts.

 

Dans sa thèse intitulée Les désignations des plantes sauvages dans les variétés arbëreshe (albanais d’Italie) : étude sémantique et motivationnelle. (Linguistique. Université Côte d’Azur ; Università degli studi della Calabria, 2017) Maria Luisa Pignoli rapporte les utilisations suivantes :


Propriétés et utilisation : Lorsqu’il décrit les vertus médicinales des arbres sauvages, Pline dit que les feuilles de la clématite détergent les lèvres, tandis que ses graines font dégonfler le ventre (HN, XXIV, 84). En Italie, la clématite est largement utilisée en médecine populaire pour le traitement des troubles hépatiques, de l’hypertension, de l’eczéma, des blessures, des verrues, de l’arthrite, des myalgies, des rhumatismes, des névralgies, des sciatalgies, des déboîtements, de la gingivite et des maux de tête (Guarrera, 2006 : 83). On connaît également les propriétés dépuratives, diurétiques et sédatives de cette espèce (Guarrera, 2006 : 83). Chez les Arbëreshë de Basilicate, les fruits de la clématite sont utilisés, en décoction ou pour faire des gargarismes, pour le traitement des inflammations orales (Quave & Pieroni, 2007 : 216 ; Pieroni & Quave, 2005 : 264). Dans les communautés slaves du Molise on applique les racines de la clématite directement sur les dents pour apaiser la douleur et on boit une décoction de feuilles comme digestif (Di Tizio et al., 2012 : 3). Dans les communautés albanophones de Macédoine (Pieroni et al., 2013 : 6) ainsi que dans celles arbëreshe enquêtées, les tiges de la clématite servent à la vannerie et ses jeunes pousses sont utilisées pour préparer des omelettes ou des pâtes. Tout comme en Italie, en Macédoine aussi les feuilles de la clématite soignent les infections cutanées (Rexhepi et al., 2013 : 2061) ; les fleurs séchées étaient utilisées, par le passé, comme levain (Pieroni et al., 2013 : 6). Viegi et al. (2003 : 240) nous renseignent à propos du caractère magique de la clématite : en Toscane, les jeunes tiges de la plante étaient liées autour du cou de l’animal pour le traitement des conjonctivites, tandis que, dans les Marches elles étaient liées autour du ventre pour le traitement des troubles intestinaux. Le pouvoir magique de la plante est confirmé aussi par Beccaria (1995 : 112) qui place cette espèce parmi les « erbe potenti » (herbes puissantes), en raison des propriétés vésicatoires des graines qui contiennent un principe vénéneux (Beccaria, 1995 : 243) ; elle aurait donc, à cause de cette caractéristique, des noms « diaboliques » en Europe, tels que filo del diavolo « fil du diable », filo della strega « fil de la sorcière », filo di ebreo « fil de Juif » etc.

*

*

Serge Schall, auteur de Histoires extraordinaires de plantes et d'hommes (Éditions La Source Vive, 2016) consacre un article à la clématite :


*

*




Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la clématite :


CLÉMATITE - ARTIFICE.

Les mendiants, pour exciter la commisération, se font avec la Clématite des ulcères factices. Cet artifice infâme finit souvent par produire un mal véritable.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Clématite - Artifice.

Parce que les mendiants de la Cour des miracles employaient la clématite pour se faire des plaies artificielles.

*

*

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


CLÉMATITE - ARTIFICE.

Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu pour pouvoir vous défendre des embûches et des artifices du démon, car nous avons à combattre non contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l'air.

Ephésiens. VI, 11-12, 1 ܕ

La clématite brûlante est un arbrisseau grimpant et volubile de trois à quatre mètres, dont les feuilles sont amples et ailées. Au milieu de cette sombre verdure sortent des panicules de fleurs blanches d'une odeur douce, de peu d'éclat. On trouve cette plante presque partout, dans les haies, sur les vieux murs. Elle porte le nom vulgaire d'Herbe aux gueux, par l'usage que les mendiants font de ses feuilles acres et brûlantes pour faire paraître sur leur peau de larges ulcères sans profondeur, qui se guérissent facilement en les couvrant de feuilles de poirée et en les garantissant du courant de l'air. Les tiges flexibles servent à faire des liens et sont employées dans la grosse vannerie ; on a fabriqué du papier avec l'aigrette de ses se semences.


RÉFLEXION.

La Fontaine a dit dans une de ses fables que c'est un double plaisir de tromper le menteur ; cela est vrai, mais c'est un de ces plaisirs qu’un honnête homme ne voudrait pas se permettre et un plaisir qu'il n'ambitionnera jamais.

(OXENSTIERN.)

 

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Clématite - Artifice - Tromperie.

C'est avec le jus de la clématite des haies que les mendiants se frottent pour simuler des ulcères et exciter ainsi la charité publique ; de là le symbole artifice appliqué à cette jolie fleur qui est très recherchée des jardiniers pour en orner les berceaux et en garnir les clôtures.

*

*

Sheila Pickles écrit un ouvrage intitulé Le Langage des fleurs du temps jadis (Édition originale, 1990 ; (Éditions Solar, 1992 pour la traduction française) dans lequel elle présente ainsi la Clématite :


Mot clef : Beauté de l'esprit

Dans un grand jardin en cinq actes

Conforme aux préceptes du goût,

Où les branches étaient exactes,

Où les fleurs se tenaient debout,


Quelques clématites sauvages

Poussaient, pauvres bourgeons pensifs,

Parmi les nobles esclavages

Des buis, des myrtes et des ifs. [...]


Ces fleurs, tremblantes et pendantes,

Dont Zéphyre tenait le fil,

Avaient des airs de confidentes

Autour de la reine d'avril.

Victor Hugo (1802-1885), "Égalité".


Le mot grec klema a désigné un sarment de vigne, mai s'est également appliqué à la Clématite, parce qu'elle s'enroule sur les arbustes pour émerger un grand soleil. La Clématite des haies, très commune dans nos campagnes, s'est aussi appelée Vigne blanche et Berceau de la Vierge (toutes les fleurs blanches étant dédiées à la pureté) ; elle a été largement utilisée pour garnir les treillages et les tonnelles.

Selon une légende, la Vierge Marie, lors de la fuite en Egypte, se serait même reposée à son ombre, avec Joseph et l'Enfant. Ses feuilles étant légèrement toxiques et irritantes, autrefois les mendiants s'en frottaient la peau pour attirer la compassion, d'où ses autres noms d'Herbe aux gueux ou de Viorne des pauvres.

*

*

Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :


"Mots-clefs : La Beauté spirituelle ; Le dénuement.


Savez-vous ? : Au Moyen Âge, elle était le symbole de la pauvreté. La clématite adore entourer les arbres. Elles apprécient tout particulièrement les troncs des oliviers.


Usages : Autrefois, les jeunes tiges séchées de la clématite se mélangeaient au tabac pour adoucir son goût âpre. Les tiges des clématites servaient jadis pour fabriquer de solides martinets utilisés pour faire avancer les bêtes de somme récalcitrantes. Riche en sels minéraux, la clématite était prescrite pour stimuler l'activité intellectuelle.


Légende : Lors de la fuite d’Égypte , Marie se serait reposée avec l'Enfant à l'ombre d'une clématite.


Message : "Vous êtes si bonne pour moi."

 

D'après Nicole Parrot, auteure de Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) :


"Comme vous qui la recevez, ou comme la personne qui vous l'offre, la clématite dit tout bas : "désir" et chuchote : "je ne cesserai jamais de vous aimer". Elle voit loin et table sur un attachement profond. Azurée, elle incite à l'amour platonique et s'écrie : "votre beauté m'a ébloui(e)". Blanche, elle soupire : "puis-je arriver à votre cœur ?". "J'espère vous toucher,", ose-t-elle, bleue. Enfin, dans toutes les couleurs, elle a ce cri : "je crève d'un désir fou". Paradoxalement, à côté des amours solides et durables qu'elle annonce, elle chante aussi, à l'occasion, les liens fugaces d'un amour virtuel. Un de ceux qui "auraient pu être", à la faveur d'une rencontre furtive au bord des chemins comme aux carrefours des villes. Mais qu ne s'oublient pas. Un regard avec un(e) inconnu(e), quelques mots échangés, un lien créé et sitôt brisé, on ne se reverra pas.

Exhalant un parfum discret mais voluptueux, sauvage, elle est seulement blanche. Cultivée sur les bords de la Méditerranée, elle se décline dans tous les tons d'incarnat. Sur les collines de l'Himalaya ou les montagnes de Chine ou du Japon, ses corolles atteignent parfois jusqu'à vingt centimètres.

La fleur au sarment (en latin clematitis signifie sarment) porte aussi une connotation d'artifice. Peut-être parce que les mendiants croupissant à l'ombre de Notre-Dame de Paris, comme le conte Victor Hugo, l'utilisaient pour simuler des plaies, susciter la pitié et récolter plus d'aumônes."


Mots-clefs : "Rencontres fugitives et inoubliables".

*

*

Dans les Leçons d'elficologie, Géographie, Histoire, Leçons de choses (2006) de Pierre Dubois, Claudine et Roland Sabatier on peut lire la notice suivante :


"La clématite des haies (Clematis vitalba) : Liane entortillée, aux souples arabesques fleuries de blanc, de feuilles en cœur et parfumées d'un encens discret. En hiver les sytiles plumeux des fruits disposés en étoiles argentées le long des guirlandes servent de décoration aux fées, pour décorer leurs façades, portes et fenêtres et les branches dénudées des jardins."

 

*

*


*

*




Mythologie :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


CLEMATIS INTEGRIFOLIA. — L’un des noms populaires que l’on donne à cette plante dans la Petite-Russie est Tziganka (plante des Bohémiens), ou zabii kruéa, ou sinii lomonos. A propos de cette plante, on raconte ce qui suit : « Les Cosaques étaient jadis en guerre avec les Tartares. Ces derniers avaient l’avantage et les Cosaques commençaient à fuir ; l’hetman des Cosaques, indigné à cette vue, se frappa le sinciput avec le manche de sa pique. De suite éclata un orage qui souleva en l’air les Cosaques traîtres et fuyards, et, après les avoir brisés en mille pièces, mêla tous ces morceaux avec la terre des Tartares. C’est de cette terre que sortit la plante tziganka. Mais les âmes des Cosaques, malheureuses de sentir leurs ossements mêlés avec la terre des étrangers, prièrent Dieu d’aller les semer en Ukraine, où les jeunes filles auraient cueilli la clematis integrifolia, pour en faire des guirlandes. Dieu exauça leur prière chrétienne et patriotique ; c’est à quoi précisément fait allusion le chant populaire petitrussien qui commence ainsi :

Pociyav v Ukraini,

To pid liçamî,

To pid skirdamî, etc.


On prétend, dans la Petite-Russie, que si tout le monde suspendait à sa ceinture, par derrière, la bryonie, tous les morts Cosaques reviendraient à la vie. J’ai rattaché à la clematis integrifolia ce conte petit-russien et non pas à la bryonie, vitis alba, clematis vitalba, parce que je trouve que le nom populaire de la clematis vitalba en Petite-Russie est borodavnik, d’où le proverbe : « Il ne faut pas prendre le borodavnik dans ses mains ; autrement poussent des tumeurs. »

*

*

Tony Goupil, dans un article intitulé "Croyances phytoreligieuses et phytomythologiques : plantes des dieux et herbes mythologiques" (Revue électronique annuelle de la Société botanique du Centre-Ouest - Evaxiana n°3 - 2016), cherche à déterminer les plantes associées par leur dénomination aux divinités antiques :


[...] Le père des dieux, Jupiter, est celui qui a sans conteste le plus de plantes sous son « patronage ». En effet le génitif singulier de Jupiter, en latin Jovis, se retrouve dans plusieurs noms de plantes [...]

John Gerard, de nouveau (au chapitre 327 du livre II de son Histoire des plantes), mentionne la flammula jovis surrecta comme autre nom de ce qu’il appelle l’Upright Virgin’s Bower. Il s’agit d’une espèce de clématite. Aujourd’hui le nom de Flammula Jovis est attribué à Clematis recta (Clématite droite).

*

*



Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque brièvement la Clématite :

11 novembre

(Beaulieu-sur-Mer)


Feuilles redivisées, fruits-pompons tissés d'argent : les clématites flammules jettent une fourrure pudique sur les déchets des hommes. [...]

*

*


1 672 vues

Posts récents

Voir tout

L'Ancolie

Le Trolle

bottom of page