Symbolisme :
Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) établi par Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que
"Ce symbole n'était pas inconnu des anciens Mexicains. Il est notamment représenté dans le Codex Nuttal, où il incarne sans doute, selon Beyer, une divinité de la végétation ; il est en effet accompagné de plantes et de coquillages.
On sait que, dans les anciennes civilisations d'Asie Mineure, l'aigle bicéphale était le symbole du pouvoir suprême. Dans les traditions chamaniques d'Asie Centrale, il est fréquemment représenté au sommet de la colonne du Monde, plantée au milieu du village ; les Dolganes l'appellent l'oiseau-maître et ils considèrent la colonne qui ne s'écroule jamais, au sommet de laquelle il est posé, comme la réplique d'une colonne identique placée devant la maison du Dieu suprême et dite celle qui jamais ne vieillit ni ne tombe.
Selon Frazer, ce symbole d'origine hittite aurait été repris au Moyen Âge par les Turcs Seljoukides, emprunté à ceux-ci par les Européens à l'époque des Croisades, pour parvenir par ce biais aux armes impériales d'Autriche et de Russie.
La duplication de la tête exprime moins la dualité ou la multiplicité des corps de l'empire, qu'elle ne renforce, en le doublant, le symbolisme même de l'aigle autorité plus que royale, souveraineté vraiment impériale, roi des rois. De même, les animaux adossés ou affrontés, si fréquent dans les œuvres d'art, portent à leur sommet les valeurs symboliques."
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