Étymologie :
ADONIDE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1838 bot. (Ac. Compl. 1842 s.v. : ... Voy. Adonis [ne signale pas d'acception bot. à ce mot]). Dér. de adonis*, bot.; suff. -ide*.
ANÉMONE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. xive s. bot. « plante herbacée, à fleurs sans corolle de diverses couleurs » (Recettes médicales, Romania, XVIII, 576 ds R. Hist. litt. Fr. t. 2, p. 113 : Bon bevrage pour quasseüre : prenez consire ... consoude ... anemoine et garence) ; 2. 1814 zool. anémone de mer, supra. Empr. au lat. anemōnē, au sens 1 ds Pline, Nat., 25, 102 ds TLL s.v., 40, 30. Le lat. est empr. au gr. α ̓ ν ε μ ω ́ ν η − soit d'orig. sémit. (de Naaman, surnom d'Adonis, refait sur α ́ν ε μ ο ς « le vent », par étymol. pop., André Bot. 1956, p. 31 ; sur la légende d'Adonis − de son sang répandu, Vénus aurait fait naître une fleur − voir Ovide, Mét., 10, 728 ds TLL s.v., 40, 32 ; voir aussi adonis*) ; − soit directement de α ́ ν ε μ ο ς (parce que la fleur s'ouvre au moindre vent, Bailly ; cf. Pline, Nat., 165 ds TLL s.v., 40, 27) ou s'effeuille facilement (?) (P. Chantraine, Dict. étymol. de la lang. gr., Paris, Klincksieck, t. 1, 1968).
Autres noms : Anemone pulsatilla - Anémone des prés - Anémone officinale - Coquelourde - Coquerelle - Fleur de Pâques - Fleur des dames - Herbe au capricorne - Herbe au vent - Herbe du vent -Passe-fleur - Pulsatille - Saturnion - Teigne-œuf - Tunique du diable -
Anemone nemorosa. L. - Anémone des bois - Bassinet - Fausse anémone - Fleur du vendredi-saint - Paquette - Sylvie -
Anemone pratensis - Anémone des prés - Pulsatille noire -
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Botanique :
Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une description de l'anémone :
DE L'ANEMONE DES FLEURISTES.
L'anémone est une charmante fleur qui fait, au retour de chaque printemps, le plus bel ornement de nos parterres. Elle doit ce privilège à ses formes agréables, arrondies, à la facilité avec laquelle ses pétales se multiplient, à la vivacité et à la riche variété des cou leurs qui règnent sur ses larges corolles. Ses principales nuances sont : le rouge, le blanc, le pourpre, le bleu et beaucoup d'autres intermédiaires, qui tantôt brillent seules sur chaque fleur, tantôt y forment des zones régulières très agréables, ou bien s'y confondent et produisent des fleurs panachées d'une beauté admirable. L'anémone est une des plus belles fleurs ; la nature a déployé avec générosité sur elle les couleurs les plus vives et les plus variées ; elle est très recherchée et se voit dans tous les jardins, dont elle est un des plus beaux ornements, présentant, d'un coup d'ail, dans un petit espace, un grand nombre de variétés, toutes à fleurs doubles, de formes, nuances et couleurs différentes. Le plus grand nombre se fait remarquer par une tige droite, robuste, haute d'environ trente centimètres, garnie de feuilles découpées, d'un vert foncé, portant une fleur dont le calice est remplacé par un involucre caulinaire, à corolles de cinq à neuf pétales, sur deux à trois rangs, qui ne s'épanouit que quand le vent souffle, d'où leur vient le nom d'anémone, suivant Pline. Les anémones n'ont pas d'odeur suave ; on les multiplie par le moyen de leurs nombreuses semences nues, ou par la séparation de leurs racines tubéreuses.
Les anémones, dit-on, furent apportées des Indes ; cependant l'espèce d'où sont provenues les variétés que nous cultivons est indigène sur les bords du Rhin, en Italie, dans l'Archipel, aux environs de Constantinople, en Perse et en Médie. Il parait singulier qu'on ait été chercher si loin cette plante, tandis qu'on pouvait se la procurer aisément. Quoi qu'il en soit, on assure que ce fut Rachelier qui l'apporta en France, vers l'année 1660. Les amateurs qui visitèrent son jardin furent surpris de la beauté de cette fleur, quoiqu'elle fût encore bien éloignée de l'état de perfection où elle est arrivée depuis, et désirèrent vivement de la posséder. Mais, malgré toutes leurs instances auprès de Bachelier, ils ne purent l'engager à. partager ses richesses, alors uniques. Un conseiller vint le voir lorsque les graines de ses anémones étaient en maturité. Il était en robe de palais et suivi du laquais qui en portait la queue. Il lui avait prescrit de la laisser tomber lorsqu'il serait dans le voisinage des anémones, l'ordre fut exécuté. Ces deux amateurs se promenaient le long de la planche et discouraient sur la beauté des anémones ; dans ce moment la robe tombe sur quelques têtes chargées de graines, en enlève une partie, et le laquais ne manque pas de la relever et de la plier de manière à cacher le larcin. Revenu chez lui, le conseiller ramassa les graines, les sema avec soin et fit part à d'autres amateurs, par la suite, du produit de sa supercherie. C'est par ce moyen,, dit-on, que cette plante s'est multipliée en Europe.
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Dans Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses (Librairie de Firmin Didot, Frères, Fils et Cie, 1871), J. Rambosson poursuit la tradition du sélam à la mode au XIXe siècle et propose une description botanique de l'anémone :
On compte plus de trois cents variétés de cette plante, parmi lesquelles on distingue l'anémone pulsatille, d'un beau violet quoiqu'un peu sombre ; l'anémone en ombelle, des montagnes de Provence ; l'anémone hépatique ; d'un bleu tendre, variant au rose, au violet et au blanc ; l'anémone sylvie, à fleurs blanches et purpurines ; l'anémone des fleuristes, reproduisant les couleurs de l'arc-en-ciel, même le vert ; elle est un des ornements les plus riches de nos parterres ; l'anémone élégante, très propre également à la décoration des grands jardins fleuristes et des petits parterres, se recommande particulièrement pour sa floraison automnale.
L'anémone des jardins, originaire du Levant, a été apportée en France par un nommé Bachelier, qui voulut garder ces fleurs pendant huit ou dix années sans en vendre.
Trouvant le terme fixé beaucoup trop long, les curieux, impatients de jouir de cette nouveauté, offrirent des sommes considérables ; mais M. Bachelier étant toujours intraitable, un conseiller au parlement usa d'un stratagème assez plaisant.
La graine d'anémone ressemble beaucoup à la bourre ; elle s'attache facilement aux étoffes de laine quand elle est tout à fait mûre. Le conseiller, vêtu de sa robe de palais et accompagné d'un laquais, vint voir M. Bachelier.
Étant arrivé jusqu'aux planches d'anémones, il fit tomber la conversation sur une plante qui se trouvait placée d'un autre côté, et d'un tour de robe effleura quelques belles anémones, qui laissèrent leurs graines après l'étoffe. Le laquais releva aussitôt la robe, et la graine se cacha dans les plis de l'étoffe.
M. Bachelier, qui ne se doutait de rien, fut, quelque temps après, fort étonné de voir cette fleur se multiplier dans les jardins, sans qu'il en eût donné une seule graine.
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Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les vertus thérapeutiques de trois Anémones :
Propriétés Physiques et Usages Médicinaux :
Anémone pulsatille : Cette plante est vénéneuse, elle est presque inodore et possède une saveur d'abord fraîche et presque insipide qui devient bientôt âcre et brûlante. Elle doit être conservée avec précaution dans des bocaux fermés.
A haute dose, elle produit des nausées, des vomissements, des coliques, le relâchement de l'intestin ; elle agit aussi comme diurétique. Ses propriétés acres et corrosives l'on fait employer dans le traitement des maladies invétérées de la peau et contre le vice dartreux (Bonnet de la Bragerelle) ; pour l'usage interne on l'a administrée dans la toux sèche et spasmodique et aussi dans la coqueluche. On en faisait autrefois des cataplasmes que l'on appliquait aux pieds et aux poignets pour guérir la fièvre intermittente. L'eau distillée de pulsatille, détersive et répercussive, a été vantée par Stork dans le traitement de l'amaurose. La poudre de la plante sèche est sternutatoire. La pulsatille est un remède favori des homéopathes. Les feuilles ont été données contre la goutte sereine et la dartreuse.
L'extrait de pulsatille s'administre à la dose de un quart à un demi-grain pour les enfants, de 2 à 5 grains chez les adultes, en augmentant graduellement jusqu'à 20 grains et plus. On prescrit aussi une eau distillée, un alcool et un sirop. Cette plante entre dans la composition des pilules anti-amaurotiques.
Anémone nemerosa : Cette plante fraiche et pilée possède une grande âcreté et une action rubéfiante très forte, les fleurs ont une légère odeur et une saveur âcre, brûlante ; les feuilles sont âcres, la racine l'est peu mais laisse de l'amertume dans la bouche. Cette anémone contient de même que la pulsatille et l'anemone pratensis un principe particulier cristallisable pourvu d'une assez grande âcreté, nommé anémonine qui se convertit en acide anemonique par l'action des alcalis. Ce principe obtenu par la distillation aqueuse ressemble au camphre ; d'après Muller il serait formé par la métamorphose des matières âcres qui distillent avec l'eau.
Les feuilles et les fleurs écrasées ont été appliquées sur la tête pour guérir la teigne (Chomel). Cet usage n'est guère à conseiller. La plante macérée se prescrivait aussi en usage externe à la dose d'une poignée pour une pinte de vinaigre dans le traitement de la goutte, du rhumatisme et de la sciatique. A l'intérieur, son emploi doit être rejeté, cette plante agissant comme un vrai poison ; on lui a vu rendre les urines sanglantes et déterminer des convulsions.
L'Anemone pratensis, L. (Pulsatilla pratensis, Will . A. Sylvestris, Vill.), anémone des prés ou pulsatille noire, qui croît en Allemagne, en Suède, en Pologne, a joui pendant longtemps d'une grande réputation d'après la recommandation de Stork qui l'avait trouvée utile dans le traitement de l'amaurose et de quelques autres maladies des yeux, dans celui des affections syphilitiques secondaires et des éruptions cutanées. J. De Ramm l'a vantée dans le traitement de la coqueluche. Aujourd'hui encore elle est employée en Allemagne aux mêmes usages que la pulsatille. Toutes les parties sont presque inodores mais imprégnées d'une âcreté qui se manifeste surtout dans les feuilles.
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Usages traditionnels :
Selon H.-J.-A. Rodet, auteur d'une Botanique agricole et médicale (P. Asselin, 1872) :
Désignée vulgairement sous le nom de Pulsatille, de Coquelourde, d'Herbe au vent, ou de Fleur de Pâques, cette Anémone est une jolie plante, assez commune dans la plupart de nos contrées. On la trouve dans les bois, sur les pelouses des coteaux arides et découverts, où elle se développe de très bonne heure, fleurit et répand ses graines en peu de temps. Elle renferme le principe âcre commun à toutes les renonculacées, et de plus un principe particulier découvert par Heyer et nommé par lui anémonine. Les médecins allemands ont vanté cette plante, et sous forme d'eau distillée ou d'extrait, ils l'ont administrée dans l'amaurose, la syphilide, la coqueluche, les affections dartreuses. Comme la plupart des autres renonculacées, elle perd son âcreté par la dessiccation. Les animaux la mangent alors sans danger. Fraîche et à dose peu élevée, elle a, dans les expériences d'Orfila, déterminé assez rapidement la mort de plusieurs chiens.
[...]
L'Anémone des bois reçoit communément le nom de Sylvie. C'est une jolie petite plante très- répandue dans les bois, sur le bord des eaux, dans les lieux ombragés et humides, où elle forme par ses feuilles et ses fleurs de belles touffes couvrant çà et là la surface du sol dès le commencement du printemps. On en cultive, dans les parterres, une variété à fleurs doubles. D'après Heyer, elle renferme, comme la Pulsatille, de l'anmonine et jouit, à l'état frais, de propriétés âcres et irritantes qui permettraient de l'utiliser comme vésicante. Bulliard rapporte même que des bestiaux se sont empoisonnés en mangeant de cette plante dans un bois où elle était abondante. En Angleterre, on prépare une sorte de vinaigre d'anémone qui, sous le nom d'olfaction d'anémone, est d'un usage très répandu contre le coryza de l'homme.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur :
Été - Juillet.
ANÉMONE - ABANDON.
Anémone fut une nymphe aimée de Zéphire ; Flore, jalouse, la bannit de sa cour et la métamorphosa en une fleur qui s'épanouit toujours avant le retour du printemps. Le Zéphire a abandonné cette beauté malheureuse aux caresses du dur Borée, qui, ne pouvant s'en faire aimer, l'agite, l'entr'ouvre et la fane aussitôt. Une Anémone, avec ces mots, brevis est usus (son règne est court), exprime à merveille le passage rapide de la beauté.
ANÉMONE DES PRÉS - MALADIE.
Dans quelques provinces on s'imagine que la fleur de l'Anémone des prés est si pernicieuse qu'elle empoisonne le vent, et que ceux qui en respirent les émanations sont sujets aux plus affreuses maladies.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Anémone - Abandon (du grec anémos, vent).
Anémone fut une nymphe aimée de Zéphire. Flore, jalouse, la bannit de sa cour et la changea en une plante qui fleurit avant le printemps. Ainsi abandonnée de Zéphire l’Anémone est livrée aux dures caresses de Borée, qui, n’ayant pas réussi à s’en faire aimer, l’agite, l'entrouvre et la fane de suite.
Anémone des prés - Maladie.
Cette plante rend malades les animaux qui en mangent quand elle ne les fait pas mourir.
Anémone hépatique - Confiance.
Elle fleurit en avril confiante dans les beaux jours qu’elle annonce. Ses fleurs précèdent ses feuilles, tant elle compte sur la douceur du printemps
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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :
ANÉMONE DES FLEURISTES - ABANDON.
Ne rejetez pas la prière de l'affligé ... Ne détournez pas vos yeux du pauvre à cause de la colère de Dieu, et ne laissez pas ceux qui vous implorent vous maudire derrière vous ... Et vous serez comme un fils obéissant du Très Haut, et il aura compassion de vous plus qu'une mère.
(Ecclésiaste IV, 2-41)
La charmante anémone nait et meurt bien souvent sans que l'œil même d'un jeune pâtre l’ait jamais aperçue; aussi l'a-t-on représentée quelquefois dans des devises avec cet exergue : brevis est usus, son règne est court. Satisfaite d'elle-même, belle de son propre éclat, elle achève paisiblement une destinée toujours assez longue lorsqu'elle est complète. Notre vie n'est pas notre unique espérance ; aussi la carrière ambitieuse n'a-t-elle presque pas de proportion avec celle des années et le cours de la nature. C'est ce qui rend le temps si court, c'est ce qui fait nos mécomptes et nos regrets quand nous avons interverti l'ordre de la Providence et quand nous cessons d'y rattacher toutes nos peines... Une fleur vit un moment, mais ce moment accomplit son œuvre.
MAXIMES.
Celui qui abandonne son semblable dans le danger participe à sa perte. (MORALE PRIMITIVE).
L'abandon est le partage du malheureux, il ne devrait être que celui des méchants.
(SANIAL Dubay)
ANÉMONE DES PRÉS — MALADIE.
Ne soyez pas paresseux à visiter les malades, car vous vous affermirez ainsi dans la charité. — Eccl. VII, 39.
L'anémone des prés croit naturellement aux bords des prairies sèches et élevées. Sa tige, haute de quelques centimètres seulement, porte une collerette de deux à trois feuilles et se termine, en mars, par une ou deux petites fleurs jaunes dont la précocité fait tout le mérite. Ses feuilles sont très acres. On dit, qu'appliquées sur la peau, elles soulèvent l'épiderme et produisent l'effet d'un léger vésicatoire. On prétend que ce remède, appliqué sur les bras, guérit les fièvres du printemps. Est-ce à cause de cette propriété que l'on a fait de cette plante le symbole de la maladie ? C'est ce dont on pourrait douter, car presque toutes les plantes de la famille des renonculacées jouissent de propriétés semblables, à un degré plus ou moins prononcé.
RÉFLEXIONS.
Les maladies sont , pour les hommes, des écoles de vertu et de sagesse, et, s'ils n'en sortaient jamais, on ne verrait pas tant de fous ni tant de vicieux. (OXENSTIERN.)
On doit, dans les grandes afflictions et les grandes maladies, témoigner à Dieu qu'en les recevant comme venant de sa main, on ressent quelque plaisir au milieu même de la douleur, d'être affligé par celui qui nous aime el que nous aimons. (MAXIMES CHRÉTIENNES.)
ANÉMONE HÉPATIQUE - CONFIANCE.
Confiez-vous en Dieu de tout votre cœur, et ne vous appuyez pas sur votre prudence. Reconnaissez-le en toutes vos voies et il aplanira vos sentiers. Proverbes. II, 5-6.
Les jolies petites fleurs de cette anémone se montrent dès les premiers jours du printemps, mais seulement lorsqu'on n'a plus rien à craindre des gelées ; aussi , leur apparition donne-t-elle de la confiance pour les beaux jours à venir. Cette anémone, quoique inférieure aux autres espèces de ce genre, n'a pas moins été accueillie dans nos jardins à cause de ses fleurs très précoces, d'un aspect agréable, surtout lorsqu'elles se doublent. Elles sont d'une grandeur médiocre, ouvertes en rose, d'un beau bleu, violettes, rougeâtres, ou tout à fait blanches. Un involucre à trois folioles, placé sous la corolle, a été considéré par quelques auteurs comme un calice. Cet involucre à folioles lui a fait donner le nom d'herbe à la trinité .
RÉFLEXIONS.
La confiance que l'on a en soi fait naitre la plus grande partie de celle que l'on a aux autres.
(Mme DE LA SABLIÈRE)
On dort en paix dans le sein de Dieu, par l'abandon à sa providence et par un doux sentiment de sa miséricorde. On ne cherche plus rien et l'homme tout entier se repose en lui.
(FENELON, Méditations.)
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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :
ANÉMONE - ABANDON.
Plante printanière dont le type est une hampe droite, garnie ordinairement de trois feuilles formant une sorte de collerette. Sa fleur, qui porte le même nom, est inodore, mais remarquable par l'éclat et la variété de ses couleurs, dans les espèces cultivées .
« Mars, jaloux d'Adonis, le fit tuer à la chasse par un sanglier ; Vénus, qui l'aimait, le changea en anémone. »
Cette plante fut apportée des Indes Orientales, vers le XVII ° siècle, par M. Bachelier, fleuriste de Paris. Pendant dix années, il garda soigneusement son trésor, sans communiquer à personne, ni la moindre patte d'anémone double, ni la plus petite graine d'anémone simple. On raconte qu'un conseiller au Parlement, chagrin de voir dans les mains d'un seul homme un bien qui était de nature à être mis en commun, alla un jour rendre visite à M. Bachelier. En passant près de ses anémones, il laissa adroitement tomber sa robe sur la bourre, c'est-à-dire, sur la graine de quelques-unes. Son laquais avait le mot, il releva promptement la robe, et la graine avec elle. Puis, le conseiller salua et partit .
L'année suivante, le conseiller usa largement de son larcin, et en fit part à l'Europe entière.
Pourquoi cette fleur signifie-t-elle abandon ?
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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Anémone - Abandon.
Parmi les nymphes qui ornaient la cour de Flore, il y en avait une qui était si belle qu'elle éclipsait toutes ses compagnes ; Anémone était son nom. Zéphyre et Borée, toujours en guerre, sentirent encore la haine qui les divisait devenir bien plus forte, quand ils s'aperçurent que tous deux soupiraient aux pieds de la charmante Anémone. Malheureusement pour la nymphe, Flore ayant été le témoin involontaire d'une querelle entre les Dieux, découvrit qu'elle avait une rivale dans le cœur de son volage époux. N'écoutant que son courroux, elle changea Anémone en une plante qui fleurit avant le printemps. Ainsi abandonnée de Zéphyre, l'Anémone est livrée sans défense aux dures caresses de Borée, qui, n'ayant pas réussi à s'en faire aimer, l'agite, l'entr'ouvre et de dépit, la fane et disperse ses pétales au loin.
Anémone hépatique - Confiance imprudente.
C'est dans les bois montagneux qu'on rencontre cette jolie petite fleur aux six pétales blancs, rouges ou bleus. On croyait autrefois qu'elle guérissait des maladies de foie ; cette supposition était à tort basée sur la forme trilobée de ses feuilles tachées de brun foncé qui rappelle la couleur du foie.
Anémone des prés - Maladie.
Les paysans ont bien soin de débarrasser leurs herbages de cette plante qui rend malades les bestiaux, et qui même cause souvent leur mort.
Fleurs qui du sein des prés, au bord de ces rivières,
Exhalez dans ces lieux les parfums les plus doux,
Vous venez de tomber sous les faux meurtrières ;
Leurs avides tranchants n'ont rien laissé de vous.
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Dans Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses (Librairie de Firmin Didot, Frères, Fils et Cie, 1871), J. Rambosson poursuit la tradition du sélam à la mode au XIXe siècle, en commençant par une description botanique :
L'ANÉMONE. Lieux qu'elle préfère ; Adonis et l'anémone ;variétés de l'anémone ; curieux stratagème.
L'anémone, suivant Pline, est ainsi appelée parce que c'est le vent, nommé en grec anemos, qui la fait éclore. Flos numquamse aperit nisi vento spirante, unde et nomen ejus. (Cette fleur ne s'épanouit que quand le vent souffle, et c'est de là que vient son nom.) Elle se compose de jolies plantes vivaces à tige droite et robuste, à feuilles d'un vert foncé, découpées ; à fleurs doubles, dont les couleurs sont magnifiques et variées.
C'est une des plus belles plantes de nos jardins ; elle fleurit des premières, et annonce le retour du printemps.
L'Inde autrefois nous donna l'anémone,
De nos jardins ornement printanier.
Que tous les ans au retour de l'automne
Un sol nouveau remplace le premier,
Et tous les ans la fleur reconnaissante
Reparaitra plus belle et plus brillante. (PARNY.)
Les anémones se plaisent dans les plaines élevées et recherchent des lieux exposés aux vents; on peut en obtenir presque en toutes saisons, en les plantant à divers mois de l'année. Ces plantes si brillantes n'ont point d'odeur et se fanent facilement.
Elles sont l'emblème de la fragilité et de l'abandon.
On assure qu'elles sont aussi dangereuses que belles, et qu'elles doivent être mises au rang des poisons acres, exerçant une action corrosive sur les tissus et stupéfiante sur le système nerveux.
Selon la Fable, Mars, jaloux d'Adonis, le fit tuer à la chasse par un sanglier, et l'anémone naquit du mélange du sang d'Adonis et des larmes de Vénus.
Le Dictionnaire Larousse en 2 volumes (1922) propose des pistes pour comprendre le langage emblématique des fleurs :
Nom Signification Couleur Langage emblématique
Anémone Persévérance Bleue Je vous suis attaché avec confiance
Rouge J'ai foi en mon amour
Jaune Ma constance sera récompensée
Anémone était la plus belle des nymphes gui ornaient la cour de Flore. Zéphyre et Borée, dieux toujours en guerre, se disputaient son cœur. Flore s'en aperçut et changea sa rivale en une plante qui fleurit avant le printemps. « Ainsi abandonnée de Zéphyre, Anémone fut à jamais soumise aux rudes caresses de Borée qui n'ayant pas réussi à s'en faire aimer l'agite, l'entrouvre et de dépit la fane et dispense ses pétales au loin. »
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Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; Édition revue et corrigée, Robert Laffont : 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on apprend que "l'anémone symbolise d'abord l'éphémère.
Elle est la fleur d'Adonis. Adonis est changé par Vénus en une anémone rouge pourpre. Ovide a décrit la scène dans les Métamorphoses (livre 10, 710-735). Elle répand sur le sang du jeune homme un nectar embaumé ; à ce contact, il bouillonne comme les bulles transparentes qui, du fond d'un bourbier, montent à la surface de ses eaux jaunâtres ; il ne s'est pas écoulé plus d'une heure que de ce sang naît une fleur de même couleur, semblable à celle du grenadier, qui cache ses graines sous une souple écorce ; mais on ne peut en jouir longtemps ; car, mal fixée et trop légère, elle tombe, détachée par celui qui lui donne son nom, le vent. Le caractère éphémère de cette fleur lui vaut son nom qui, en grec, signifie vent. Hormis la légende d'Ovide, cette fleur est dite naître du vent et être emportée par lui. Elle évoque un amour soumis aux fluctuations des passions et aux caprices des vents.
Suivant de nombreux auteurs, l'anémone doit être identifiée au lis des champs, dont il est constamment parlé dans la Bible. Il n'existait pas de lis blanc dans les champs de Palestine ; mais l'anémone y était très répandue. Le Cantique des Cantiques fait allusion au lis des champs, au lis de la vallée : il croît entre les épines, il se trouve dans les jardins (2, 1, 2, 5, 13, etc.). Dans son sermon sur la montagne, le Christ parle du lis des champs (Matthieu, 6, 28-29) et par là même il semble désigner l'anémone.
L'anémone est une fleur solitaire dont la couleur vive attire le regard. Sa beauté est liée à sa simplicité, ses pétales rouges évoquent des lèvres que le souffle du vent entrouvre. Elle apparaît ainsi dépendante de la présence et du souffle de l'Esprit : symbole de l'âme ouverte aux influences spirituelles. Mais elle peut être aussi, côté nocturne, un symbole de beauté offerte et précaire, forte comme l'est sa couleur et fragile comme l'est un corps que ne sous-tend pas une âme. Fleur de sang éclose par le vent et que le vent peut emporter, elle montre aussi la richesse et la prodigalité de la vie en même temps que sa précarité."
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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Anémone pulsatille (Anemone pulsatilla) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Masculin
Planète : Mars
Élément : Feu
Divinités : Aphrodite ; Vénus ; Adonis
Pouvoirs : Protection ; Guérison ; Partie.
Toxique : Toute la plante.
Adonis était fils de Myrrha et du père de celle-ci, Cinyrus, roi de Phaphos et de Chypre, que sa fille avait trompé dans l'obscurité en se faisant passer pour la reine. Rongée de culpabilité après son inceste, Myrrha s'enfuit en Arabie où elle mit au monde Adonis. Devenu grand, le jeune homme chassait dans les forêts du mont Liban lorsque Vénus, frappée par son extrême beauté, conçut pour lui une violente passion. Un sanglier furieux le mit en pièces. C'était Mars, jaloux de l'amour de Vénus pour le bel adolescent. La déesse éplorée changea alors le corps de son amant en Anémone.
Utilisation rituelle : Durant toute l'Antiquité, la plante fut associée à l'aventure passionnelle que vécut la déesse de la beauté et de l'amour avec le fils incestueux de Myrrha. De nombreuses statues grecques représentent Aphrodite-Vénus comme une divinité grave, drapée dans un long chiton, couronnée d'un diadème et tenant en main une anémone.
Ses sanctuaires les plus célèbres furent ceux d'Idalion, dans l'île de Chypre, de Cythère et du mont Eryx, en Sicile. Des milliers d'hétaïres attendaient les pèlerins, qu'elles décoraient d'une fleur d'Anémone pulsatille. Ce culte se perpétua très tard, jusqu'à l'époque romaine où Aphrodite, devenue Vénus pour les Latins, fut considérée comme la première ancêtre du peuple romain. Sa liaison sur le mont Liban et le mythe d'Adonis transformé en Anémone figurent parmi les thèmes favoris des vases et des fresques de Pompéi.
Utilisation magique : Les Anémones fleurissent tôt. Pour chasser la maladie tout au long de l'année, il faut cueillir les toutes premières fleurs, dès qu'elles commencent à s'ouvrir. Elles sont alors veloutées et d'une couleur lie-de-vin éclatante. Ce moment de la cueillette est très important. Les années où Pâques est tôt en saison, on peut avoir la chance de voir les premières Anémones fleurir fin mars. Celles que l'on récolte le matin du Vendredi saint auront un pouvoir extraordinaire. A défaut, guettez la première éclosion du matin de l'Annonciation.
Lorsque la protection contre le « mauvais œil» est recherchée, la tradition recommande de placer des fleurs d'Anémone pulsatille - uniquement les fleurs - dans un petit sac en tissu rouge violacé, le plus approchant possible de la teinte des pétales frais. Il faut porter ce sachet à même la peau.
Des pieds de coquelourde dans le jardin protègent à la fois les cultures et la maison.
Dans la région de Serraï, en Thessalonique, un bouquet d'Anémones figure obligatoirement dans tout rituel destiné à guérir un malade.
La souche de l'Anémone est une patte, où griffe, tubéreuse, aplatie et noirâtre. Fraîche, pilée au mortier, elle servait au XVI e siècle à fabriquer des pommades magiques destinées à guérir de multiples maux d'origine satanique, entre autres la neurasthénie et la danse de Saint-Guy. Les huiles essentielles actives sont présentes dans toutes les parties de la plante, mais il est indispensable de les employer aussitôt après la récolte ; séchée, l'Anémone a perdu toutes ses propriétés, tant médicinales que magiques.
Toutes les Anémones sont vénéneuses mais, comme cela est fréquent en herboristerie, elles sont, à doses thérapeutiques, douées de remarquables propriétés.
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Sheila Pickles écrit un ouvrage intitulé Le Langage des fleurs du temps jadis (Édition originale, 1990 ; (Éditions Solar, 1992 pour la traduction française) dans lequel elle présente ainsi l'Anémone :
Mot clef : Abandon
C'est dans le mois de mars que tente de s'ouvrir
L'anémone sauvage aux corolles tremblantes.
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
Sous les vieux marronniers commencent à venir.
Alfred de Musset (1840-1857), « A la mi-carême ».
Zéphyr, dieu du Vent, était l'époux de Flore, la déesse des Fleurs ; celle-ci avait à son service une petite nymphe d'une grande beauté qui s'appelait Anémone (« vent » en grec). Il n'en fallut pas plus pour rendre Zéphyr amoureux... et Flore folle de jalousie. La déesse exila donc la nymphe à la cour de Pomone, en Arcadie. Mais Zéphyr, croyant déjouer la surveillance de son épouse en prétextant un voyage, réussit à rejoindre sa belle. Flore prit alors la forme d'une hirondelle pour suivre Zéphyr, et elle découvrit l'idylle : ivre de colère, elle changea Anémone en fleur... qui, dans l'attente de son amant, ne s'épanouit complètement que lorsque souffle une légère brise... D'om son autre appellation poétique de Fleur du vent.
L'Anémone du printemps, ou Fleur de Pâques, est blanc et mauve, et elle vit dans les clairières humides. Quant à la charmante Anémone Sylvie, elle préfère se cacher dans les bois épais pour épanouir sa blanche corole, teintée de rose délicat, s'abandonnant aux caresses du vent.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
D'après Bion et Ovide, c'est le sang d'Adonis qui, par la volonté de Vénus, s'est métamorphosé en anémone, à moins qu'il ne s'agisse des larmes de Vénus, pleurant sur la mort d'Adonis. Cette fleur qui "évoque un amour soumis aux fluctuations des passions et aux caprices des vents" libère une puissance érotique, comme l'a suggéré Shakespeare dans Le Songe d'une nuit d'été : il fait ordonner à Puck de placer une fleur d'anémone sur les yeux de Titania "qui, à son réveil, tombera amoureuse du premier objet qui se présentera à sa vue".
A l'image des Grecs et des Romains d'autrefois, on peut faire claquer dans ses mains des pétales de cette fleur et mesurer, d'après le bruit plus ou moins éclatant que l'on entend, le sentiment que nous porte l'être aimé.
Selon Pline, les mages conseillaient de récolter la première anémone de l'année, de la placer dans une étoffe rouge et de la porter en amulette dès les premiers symptômes de la fièvre (Pline, Histoire naturelle, XXI, 86). Aujourd'hui, on dit que les premières fleurs du printemps protègent des maladies pendant toute l'année tandis que celles cueillies le matin du vendredi saint ou de l'Annonciation ont des vertus exceptionnelles.
A l'époque où de nombreux maux passaient pour être sataniques (ainsi l'épilepsie ou la neurasthénie) on se servait pour les guérir d'onguents fabriqués à partir de la souche de la fleur réduite en poudre.
Des anémones contenues dans un sachet dont la couleur se rapproche le plus de celle des pétales triomphent du mauvais œil. Pour protéger ses cultures et sa maison, il suffit d'avoir dans son jardin des pieds d'anémones.
Au sud de l'Angleterre, on dit que les anémones ne fleurissent que là où a été versé le sang des Saxons ; dans le Herfordshire (nord de Londres), les "fleurs de Danois, comme elles sont surnommées, sont nées du sang des envahisseurs.
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Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :
"Mots-clefs : La Fragilité - L' Éphémère.
Savez-vous ? : Bien différente de celle que nous connaissons aujourd'hui, l'anémone serait arrivée en Europe aux environs de 1550. L'anémone dite irlandaise était connue déjà sous le règne de l a reine Victoria. Elle est l'ancêtre de l'anémone que nous achetons ou nous semons de nos jours. Elle est extrêmement toxique. Dès qu'elle sent le souffle du vent, l'anémone s'ouvre et s'épanouit.
Usages : La fragilité de cette fleur la destine à être offerte en un grand bouquet aux jolies jeunes filles délicates. L'anémone ne s'offre jamais aux anniversaires de mariage et ne rentre pas dans la composition du bouquet de la mariée. Elle serait porteuse d'un mauvais présage en raison de sa toxicité et de sa courte durée de vie.
Légendes : Adonis fut mortellement blessé par le dieu Mars, jaloux de Vénus. La légende raconte que Vénus, inconsolable, fit naître l'anémone du sang de son amant.
Message : Je persévère."
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes ( (Hachette Livre, 2000) :
C'est la fleur du vent, comme son nom d'origine grecque l'indique, car elle s'ouvre au vent. On la surnomme fleur de Pâques, lorsqu'il s'agit de la variété Pulsatilla (l'anémone pulsatille), car sa floraison est précoce. D'après le poète grec Bion de Smyrne (IIe siècle avant Jésus-Christ), l'anémone serait la fleur d'Adonis. Dans son Chant funèbre en l'honneur d'Adonis, il raconte la légende selon laquelle Aphrodite - Vénus aurait versé autant de larmes qu'Adonis perdit de gouttes de sang : de chaque larme d'Aphrodite naissait une rose et de chaque goutte de sang d'Adonis naissait une anémone. Parfois assimilée au lis des champs, au lis de la vallée, dont l est fat mention dans le Cantique des cantiques, elle est tantôt le symbole de l'âme réceptive à la vie spirituelle, tantôt la représentation du corps, dont la beauté est éphémère.
L'apparition d'un anémone dans un rêve ou dans votre vie peut donc tout aussi bien révéler une aspiration religieuse ou spirituelle qu'une tentation amoureuse passionnelle, sensuelle ou charnelle. Fraîche, c'est un poison. en infusion, elle calme le système nerveux. Là encore, nous retrouvons cette double signification de la passion destructrice et de a paix salvatrice. mais nous avons observé que l'anémone révèle souvent une émotion, une joie, un sentiment ardent, mais éphémère."
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Pour Nicole Parrot auteure du livre Le Langage des fleurs (Éditions Flammarion, 2000) :
"L'anémone a beaucoup à dire. Au nom sans doute de celui ou celle qui l'offre, elle envoie des messages très variés, selon sa couleur : "bleue, je vous suis attachée de cœur mais dans la sérénité". "Blanche, j'aime la chasteté". "Rouge, j'ai foi en mon amour et saurai le faire triompher avec une calme autorité". "Jaune, ma confiance sera récompensée". Quelle que soit sa couleur, elle affirme : "dans tout ce que j'entreprends, je persévère." Ce qui ne l'empêche pas de se plaindre d'être abandonnée et de "souffrir d'amour". Elle reconnaît : " je m'intéresse à vous" mais précise qu'elle ne parle pas que d'amour. La preuve, c'est aussi la fleur de l'étude et de la connaissance, symbolisant le rapport de maître à élève. Ajoutons que, mauve, elle appartient aux "anges asexués" et aux amitiés passionnées. Enfin, elle évoque les amours instables placés sous le sceau du voyage. Vraiment, elle a beaucoup à dire et parle différemment à chacun. Cette fleur des rives méditerranéennes est née, conte Ovide, du sang d'Adonis qui fut tué par un dieu jaloux. Sa fille, tandis qu'il rendait son dernier soupir, le changea en une fleur robuste qui résiste aux frimas. Alors que les feuilles n'ont pas encore éclos, profitant de la lumière, elle fleurit dans les sous-bois dès le mois de mars, puis disparaît lorsque les arbres verdissent.
Invoquant le peintre de fleurs Redouté, celui que l'on a appelé "Le Raphaël des fleurs", Colette remarque dans Pour un herbier : "Dieu sait si Redouté l'a peinte ! Il y a mis sa science, sa minutie, l'exactitude qu'il enseignait à la dauphine Maire-Antoinette. La fleur achevée il y passait la goutte, le cabochon de rosée dont il usait comme d'une mouche assassine".
Mot-clef : "Amitiés passionnées"
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Eliot Cowan, auteur de Soigner avec l'Esprit des Plantes, Une voie de guérison spirituelle (Édition originale ; traduction française Éditions Guy Trédaniel, 2019) raconte plusieurs histoires de guérison dont il a fait l'expérience et explicite les vertus des plantes en fonction de l'Esprit qui les habite :
"Une autre catégorie de remèdes basés sur l'esprit des plantes est constituée de ceux qui apportent quelque chose à l'esprit, sans avoir une correspondance précise avec tel ou tel élément. Il existe une variété d'effets de ces remèdes. Je vais mentionner certains de mes préférés.
[...]
Voici une transcription de mes premières notes de terrain sur l'anémone des bois (Anemone lyallii à l'ouest des États-Unis, Anemone quinquefolia à l'est des États-Unis, et Anemone nemorosa en Europe) :
"Une nymphe svelte ou une fée apparut et s'éloigna silencieusement en volant, je la suivis. Nous atterrîmes sur le rebord d'une rocher et attendîmes tranquillement le bon moment. Elle me conduisit dans une fente étroite. A l'intérieur, il y avait une grotte qui s'ouvrait sur une grande pièce avec une idole en pierre au centre. L'idole s'anima, se mit à genoux, et me fit faire un tour sur son dos. Elle se transforma en tortue et avança tranquillement jusqu'à la rivière. Nous plongeâmes dedans et restâmes au fond.
Un voyage bien étrange, dont je pense que la signification est la suivante : les problèmes et les soucis de la vie ressemblent aux cèdres et aux sapins de la forêt où vit l'humble anémone. Entrer dans le monde des esprits des plantes nécessite de la légèreté, de la rapidité, et un choix du bon moment pour se glisser inaperçu dans les fissures du rocher de la vie éveillée ordinaire. C'est pourquoi l'anémone doit être utilisée avant tout autre remède, en particulier quand le patient est insensible ou préoccupé par des soucis matériels. Cela permettra au second remède d'entrer dans la grotte (le crâne) du patient et de le mettre en relation avec l'idole de pierre (son dieu intérieur). Ainsi, les deux remèdes pourront agir ensemble au fond du courant (sa conscience)."
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Symbolisme celte :
Pierre Dubois et René Hausman, auteurs de L'Elféméride, Le grand légendaire des saisons, Printemps (Éditions Hoebeke, 2016) mettent en vedette les plantes et les animaux en fonction du calendrier :
Fragiles, légères, semblables aux flocons blancs qu'un souffle fait fondre, le mirage des anémones tapissant les sous-bois frais de mars ne dure que peu de temps. D'après Chevalier et Gheerbrant, l'anémone "évoque un amour soumis aux fluctuations des passions et aux caprices des vents". Marie Gevers le suggérait aussi. Elle naît, s'épanouit et se fane l'espace d'un baiser, de la furtive étreinte d'une nymphe et de Zéphyr.
C’était au temps longtemps, au temps où les dieux, les fées et les faunes régnaient encore sur Terre... Une jolie et jeune nymphe appelée Nemorosa... Parce que la plus gaie, la plus gracieuse, la plus gentille, de toute sa cour de suivantes Fayettes, Verdelettes et Elfines, de la reine Flore elle se trouvait la favorite.
Ses cabrioles, ses mines, ses gazouillis l'amusaient tant que la souveraine ne pouvait se passer d'elle Partout où Flore allait, Nemorosa l'accompagnait.
La reine l'écoutait, la caressait, l'aimait, la couvrait de soie, de bijoux, de cadeaux que la nymphe ne réclamait point, car d'une âme d'oiseau, l'air du temps suffisait à son bonheur... Et Flore ne l'aimait que davantage.
Mais l'état de favorite, ou de favori, n'est hélas guère enviable. Son existence vacille sur l'éphémère, sur le fil de la tocade et du caprice. Un changement d'humeur, une vexation, une déception, un faux pas et tout se brise... Parfois même peut se muer en haine.
Un jour, un messager vient du royaume du Sud annoncer que le beau temps est en chemin, qu'l est l'heure pour la reine Flore de se prépare à fêter le printemps nouveau et les fêtes de mai... Le moment est venu de nettoyer, laver, dépoussiérer, éventer le paysage, planter et repeindre le décor, dérouler les tapis aux danses et rondes, aux jeux des amours...
Et tandis qu'il parle, c'est comme une musique, chacun de ses mots est porteur de lumière et de parfum de fleur...
Et Nemorosa en est toute retournée. Elle sent des ondes de chaleur l’atteindre jusqu'au coeur. Les yeux du beau messager lorsqu'ils se posent sur elle,pareils aux rayons de l'aube naissante, l'éblouissent.
Nemorosa ne connaît rien de l'amour, ni de ses étranges effets, mais c'est déjà trop... Le prince-messager Zéphyr, porté par le vent chaud, vient la nuit la retrouver, ensemble ils veulent partir, s'enfuir.
« Je t'emmènerai dans mon pays où c'est toujours l'été », lui souffle-t-il à l'oreille alors qu'entre ses bras, il l'enserre.
Mais la reine, avertie par une ancienne favorite délaissée, cachée derrière un rideau a tout entendu. Flore, de ses sujettes, exige une chasteté sans faille, vouées à sa seule dévotion. C'est une trahison.
Jalouse, meurtrie, sa fureur est terrible. Aussitôt, elle renvoie Zéphyr et transforme la pauvre nymphe en fleur. Une fleur semblable à son image : gracieuse, fragile, toute simple comme son âme, blanche comme neige, pareille à celle qu'elle veut pour toujours garder auprès d'elle...
Et pour mieux la punir, elle ajoute :
« Tu ne verras le jour que peu de temps, à la fin de l'hiver... Juste le temps de voir ton amant apparaître, juste le temps d'une caresse de son souffle, juste le temps d'un baiser... Mais tu n'en connaîtras rien d'autre, ni des fiançailles de mai, ni des amours d'été... Tu seras déjà fanée. »
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Mythes et légendes :
D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),
ANÉMONE. — Cette fleur serait née, d'après Bion et Ovide, soit du sang d'Adonis, par la volonté de Vénus, soit des larmes de Vénus elle-même qui pleurait sur la mort d'Adonis. La vie de l'anémone est tout aussi courte que celle d'Adonis, ce qui fit écrire à Ovide :
Brevis tamen usus in illo ;
Namque male haerentem et nimia brevitate caducum,
Excutiunt iidem qui perflant omnia venti.
On ne saurait dire où Shakespeare a puisé la donnée de la puissance érotique merveilleuse de l'anémone. Obéron, dans le Rêve d'une nuit d'été (2e acte), ordonne à Puck de placer la fleur de l'anémone sur les yeux de Titania qui, à son réveil, tombera amoureuse du premier objet qui se présentera à sa vue. — D'après les Hieroglyphica de Horus, les fleurs d'anémone, dans la symbolique égyptienne, représentent la maladie de l'homme. — On l'identifie avec l'Adonis aestivalis L. que le peuple allemand connaît sous le nom de Blutstropfchen (gouttelettes de sang). Le nom d'Adonis lui viendrait, d'après une autre tradition hellénique, non pas du sang d'Adonis tué par le sanglier, mais de la fleur en laquelle Myrrha, poursuivie par son père, aurait été changée ; cette fleur aurait été le berceau du superbe enfant Adonis.
[...]
SON-TRAVA (Herbe du songe ; on appelle ainsi, dans la Petite Russie, la pulsatilla patens [= anémone des prairies]). — On dit que la fleur de cette plante, qui s’ouvre au mois d’avril, placée sous le coussin où l’on s’endort, fait rêver ce qui devra s’accomplir. (Cf. Rogovic’, Opit Slovarya Narodnih nazvanii jugozapadnoi Rossie, etc., Kiev, 1874 ; et Markevic’, Obicai, povieria, etc. Malorossian, Kiev, 1860, p. 86.
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Selon Françoise Frontisi-Ducroux, auteure de Arbres filles et garçons fleurs, Métamorphoses érotiques dans les mythes grecs (Éditions du Seuil, février 2017) :
"Fils de Myrrha, né du tronc gonflé de l'arbre à myrrhe, Adonis fait partie de la troupe des garçons fleurs (Ovide, Métamorphoses, X, 728 s ; Fastes, V, 227. Chez Antoninus Liberalis, Les Métamorphoses, XXXIV, l'enfant naît avant la métamorphose de sa mère. Selon Servius, Commentaire à l'Énéide, V, 72, le père de Smyrna fend l'écorce de son épée et l'enfant en sort.) Cet enfant, fruit de l'inceste d'une fille avec son père, est si beau que Vénus - Aphrodite - s'en éprend immédiatement et en fait son très jeune amant. On raconte aussi qu'elle l'a d'abord dissimulé dans un coffre et confié à Perséphone - Proserpine -, la reine des Enfers, pour qu'elle l'y cache. Mais Perséphone s'en est éprise aussi et n'a pas voulu le rendre. Aphrodite s'est plainte à Zeus, qui a tranché en accordant l'enfant à Aphrodite un tiers de l'année, un tiers à Perséphone et le reste à Adonis lui-même, qui a choisi de passer ce tiers-là aussi avec Aphrodite.
Adonis vit ainsi les deux tiers de l'année avec la déesse de l'Amour et de la Beauté. C'est le modèle de l'amant très jeune et très tendre, immature, censé plaire aux femmes. Car pour les Grecs, l'homme à femmes est toujours un tant soit peu efféminé, tel Pâris, le séducteur d'Hélène. Comme si l'on n'aimait vraiment que son semblable.
L'amour d'Aphrodite pour Adonis est symétrique de celui de Zeus pour Ganymède. Jusqu'à un certain point du moins. En s'entichant d'un très jeune enfant, Aphrodite semble avoir vécu la version féminine de l' "amour des garçons". Mais elle n'a pas interrompu le développement d'Adonis, comme Zeus l'a fait pour Ganymède, installé dans une éternelle prépuberté. Dans un poème de Théocrite, "Les Syracusaines ou les fêtes d'Adonis", le bel Adonis "aux bras de roses", chanté en des termes proches de ceux qui décrivent la beauté des garçons, a pourtant atteint l'âge limite de dix-huit ou dix-neuf ans. Il est le jeune époux de la déesse. "Son baiser ne pique pas. Ses lèvres sont encore bordées d'un duvet doré." (Théocrite, "Les Syracusaines ou les fêtes d'Adonis", Idylle, XV. Adonis est le jeune marié, gambros, vers 129.). Adonis est au tournant, s'il ne l'a pas déjà dépassé.
De fait, comme tout jeune homme, il va à la chasse, activité obligée mais périlleuse, qui inquiète fort Aphrodite. Follement amoureuse, la déesse accable le garçon de conseils, lui recommande la prudence, craignant un accident. L'accident est provoqué par un sanglier, qu'Adonis débusque imprudemment et blesse, mais qui, rendu furieux, se retourne contre lui. Adonis s'enfuit, mais le sanglier le rejoint et l'éventre.La déesse s'était éloignée, prise par ses obligations cultuelles. Elle entend les plaintes du mourant, fait demi-tour sur son attelage de cygnes, et ne peut que recueillir le dernier soupir de son bien-aimé. Pour éterniser sa douleur, du sang d'Adonis elle fait naître une fleur : "une fleur couleur de sang, une fleur dont la durée est brève [...] car trop fragile en sa légèreté, elle est emportée par le vent qui lui donne son nom". C'est l'anémone (le vent se dit en grec anemos), Ovide décrit le processus de la métamorphose comme une recette magique : la déesse verse un nectar parfumé sur le sang qui se met à bouillonner et, en une heure, l'éclosion de la fleur sanglante se produit.
Comme Hyacinthe, Adonis fait, lui aussi, l'objet d'un culte, les Adonies, fête bien différente de celle du héros spartiate. Bien éloignée aussi des fêtes hivernales de Déméter, réservées aux dignes épouses, pendant lesquelles Adonis a été conçu, dans l'inceste, rappelons-le. Les Adonies se célèbrent en plein été, au moment où, selon les Anciens, la canicule déchaîne la sensualité féminine. Ce sont, entre autres, les courtisanes qui, sous le patronage d'Aphrodite, célèbrent Adonis en pleurant sa mort et en festoyant avec leurs amants. Elles installent sur les toits des potées éphémères, sont les semis germent et poussent en quelques jours., pour être grillés par le soleil. Ces plantations, les "Jardins d'Adonis", fragiles et stériles, reproduisent le parcours abrégé de l'aimé immature d'Aphrodite. Socrate fait allusion à ces jardinets à croissance accélérée, dans le Phèdre, dialogue sur l'amour et la beauté, en développant longuement la métaphore agricole du bon ensemencement des discours justes (Marcel Detienne, Les Jardins d'Adonis, Paris, Gallimard, 1972 ; Platon, Phèdre, 276b ; Pline, Histoire naturelle, XIX, 49.)."
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Littérature :
Maurice Genevoix, dans un article intitulé "images pour un jardin sans murs" (In : Revue Des Deux Mondes (1829-1971), 1956, pp. 203–23) évoque l'anémone Sylvie :
L'anémone, c'est un vol de nuagelets, blancs et roses, qui retient sous la futaie nue le sourire même et les nuances tendres de la jeune aurore de printemps. Rien de plus ravissant qu'une fleur d'anémone Sylvie à demi penchée sur sa tige, rose de tous ses pétales demi-clos, et qui va lentement s'érigeant se retournant, blanche à présent de toute sa corolle épanouie.
Les vieux hêtres au cuir gris, les chênes meurtris par la gelée, pareils encore à des arbres de pierre, voient-ils les premières anémones frissonner entre leurs racines ? Je me rappelle un jour où je l'ai souhaité, pour les hêtres. J'allais, seul, dans une forêt meusienne où la chute des feuilles, à l'automne, avait effacé peu à peu les traces d'une bataille de l'été. Pourtant, je butais à chaque pas sur des havresacs disloqués, des chargeurs de cartouches à demi enfouis dans la boue, des paquets de pansement que les pluies de tout un hiver n'avaient pu laver de leur sang. Mais d'entre les feuilles mortes, au bord des trous de tirailleurs et des entonnoirs d'obus, des anémones Sylvie fleurissaient par la hêtraie, les plus fragiles, les plus vivantes qu'il m'ait été donné d'aimer.
Anémones et pervenches, "filles du matin", du matin de l'année.
Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque l'Anémone sylvie :
14 mars
(Fontaine-la-Verte)
Les anémones sylvies sont des renonculacées paradoxales : elles ont une architecture aérienne au ras du sol. Elles exposent, entre les troncs, les trois fois trois découpures de leurs feuilles. Chaque pédoncule raide porte une fleur prosternée vers l'humus. Au creux de l'étoile blanche, la mousse jaune pâle des étamines donne un bain de starlette au gynécée, dont les multiples carpelles au style courbe ressemblent à des mamelles de truie qui allaite.
Étymologiquement, les anémones sylvies sont les « fleurs du vent de la forêt ». Il n'existe pas de plus beau nom de plante.
[...] 28 mars
(Fontaine-la-Verte)
Rassemblement politique
De pâquerettes blanches
Un slogan rose aux lèvres
Dans la prairie les yeux d'or des pissenlits contemplent les yeux bleus des nuages.
Sous les hêtres, dans la lumière des feuilles mortes, je me fais acclamer par un congrès d'anémones. Démagogie.
[...] 11 avril
(Fontaine-la-Verte)
De gros nuages crèvent en neige fraîche sur la prairie printanière : avec le blanc et le vert on écrirait la totalité des passions inhumaines.
Dans la clairière, les flocons couvrent les anémones sylvies. La neige d'en-haut baise la neige d'en-bas.
[légende photographique p. 168] : La neige végétale des anémones sylvies tombe à l'envers entre les arbres nus.
[...]
30 avril
(Près de Moricone)
Les petites corolles bleu roi du grésil (rare nuance végétale) furent peintes au Moyen Âge par un enlumineur qui vola sa matière aux ciels des crépuscules d'avril.
A mi-pente, sur ce contrefort de roche, les anémones de l'Apennin mauves côtoient leurs cousines sylvies blanches. Les méditerranéennes et les nordiques échangent des impressions. Peut-être des déclarations d'amour ? Arrêtez-moi si je dis des bêtises : il me semble que j'aperçois des hybrides.
[...]
[Légende photographique] : L'anémone des jardins (sous-espèce fulgens) me semble un fragment de cœur retaillé en étoile.
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