Étymologie :
JASPE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Début xiie s. jaspe minér. (Benoit, Voyage de St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 687) ; 2. 1680 reliure (Rich.). Empr. au lat. iaspis « jaspe, agate », et celui-ci au gr. ι ́ α σ π ι ς « jaspe ».
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
Lithothérapie :
Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. Paris, 1981) rapporte les croyances traditionnelles au sujet du Béryl :
Dans sa Matière médicale, le médecin Dioscoride (1er s. après J.-C.) insiste au contraire sur les propriétés thérapeutiques des minéraux. Il codifie des traditions anciennes et il sera l'une des sources des Lapidaires postérieurs. [...]
Un texte tardif, les Cyranides, qui se rattache à l'Ecole Alexandrine et que révéla l'érudit F. de Mély (1) est fortement teinté de gnosticisme. Il donne la façon de confectionner avec chaque minéral des abraxas, c'est-à-dire des amulettes portant des symboles magiques ayant pour but de renforcer l'action magico-thérapeutique de la gemme. On doit aussi associer à la pierre des substances d'origine animale et végétale, ce qui annonce les recettes des grimoires moyenâgeux. En voici quelques exemples : [...]
« Sur une pierre de jaspe, grave un milan déchiquetant un serpent et sous la gemme, mets la pierre de la tête du poisson nommé girelle ; puis, l'ayant refermée, fais-la porter sur la poitrine : elle calmera tout mal d'estomac et permettra de beaucoup manger en digérant bien. Elle a encore d'autres vertus : porte-la sur la poitrine et tu verras ».
Note : 1) ) F. de Mély, Les lapidaires de l'Antiquité et du Moyen Age, tome III, Les Lapidaires grecs, Paris, 1902, p. 33 sq.
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Judy Hall autrice de La Bible des Cristaux (volume 1, Guy Trédaniel Éditeur, 2011) présente le Jaspe :
Jaspe
Couleur : Rouge - Brun - Jaune - Vert - Bleu - Pourpre.
Aspect : Opaque, à motifs, souvent usé par l'eau ou petit et roulé.
Disponibilité : Commun.
Source : Monde entier.
CARACTÉRISTIQUES. Le jaspe est appelé "protecteur suprême". Soutient durant les périodes de stress, apporte la sérénité et l'unité. Utilisé pour la guérison, unifie tous les aspects de la vie. Rappelle aux gens de s'aider les uns les autres.
Le jaspe aligne les chakras et peut être utilisé pour les arrangements de cristaux autour de ceux-ci, chaque couleur convenant à un chakra spécifique. Facilite les voyages chamaniques et le souvenir des rêves. Offre protection, ancre les énergies et le corps, absorbe l'énergie négative, purifie et aligne les chakras et l'aura. Le jaspe équilibre le yin et le yang et harmonise les corps physique, émotionnel et mental avec le monde éthérique. Élimine la pollution électromagnétique et environnementale, y compris la radiation, et assiste la radiesthésie.
Sur le plan psychologique, le jaspe communique la détermination, quel que soit l'objectif. Confère le courage de s'attaquer aux problèmes avec assurance et favorise l'honnêteté envers soi-même. Soutient pendant les conflits inévitables.
Sur le plan mental, le jaspe facilite la réflexion rapide, encourage les capacités organisationnelles et la réalisation des projets. Stimule l'imagination et traduit les idées en action.
Sur le plan physique, le jaspe prolonge le plaisir sexuel. Soutient pendant les maladies de longue durée ou l'hospitalisation et recharge le corps en énergie.
GUÉRISON. Aide le système circulatoire, le trajet digestif et les organes sexuels. Équilibre le taux en minéraux du corps. Particulièrement utile en élixir, car il ne stimule pas excessivement le corps.
POSITION. Selon les besoins, en contact avec la peau. Les arrangements spécifiques sont présentés sous chaque couleur. Utiliser pendant de longues périodes, car le jaspe agit lentement. Pour absorber l'énergie négative, placer un grand cristal de jaspe brun décoratif dans la pièce.
COULEURS ET FORMES SPÉCIFIQUES. En plus des caractéristiques génériques, les couleurs suivantes ont des propriétés supplémentaires :
Le jaspe bleu connecte avec le monde spirituel. Stimule le chakra de la gorge, équilibre les énergies yin et yang stabilise l'aura. Soutient l'énergie durant le jeûne, soigne les maladies dégénératives, équilibre les carences minérales. Position : aux chakras du nombril et du cœur pour le voyage astral.
Le jaspe brun (y compris le jaspe gravure) est connecté à la Terre et encourage la conscience écologique, apportant stabilité et équilibre. Particulièrement utile pour alléger le stress géopathique et le stress environnemental. Facilite la méditation profonde, le centrage et la régression vers les vies antérieures, révélant les causes karmiques des problèmes. Améliore la vision nocturne, encourage le voyage astral et stimule le chakra de la Terre. Active le système immunitaire, élimine les polluants et les toxines du corps, active les organes d'élimination, soigne la peau. Fortifie la décision de renoncer au tabagisme. Position : sur le front, ou selon les besoins.
Le jaspe vert guérit et laisse aller le mal-être et l'obsession. Équilibre des parties de la vie ayant pris excessivement le pas sur d'autres. Stimule le chakra couronne. Traite les troubles dermiques et diminue la bouffissure. Soigne les affections de la partie supérieure du corps, le trajet digestif et les organes de purification. Diminue la toxicité et l'inflammation.
Le jaspe pourpre stimule le chakra couronne, élimine les contradictions. Position : sur le sommet de la tête.
Le jaspe rouge (y compris le jaspe bréchiforme) stimule en douceur. Ancre l'énergie et rectifie les situations injustes. Met en évidence les problèmes avant qu'ils deviennent excessifs et offre des aperçus sur les situations les plus difficiles. Excellent chapelet pour calmer les émotions en l'égrenant. Placé sous l'oreiller, aide à se souvenir des rêves. Stimule le chakra racine et facilite la renaissance. Purifie et stabilise l'aura, consolide les frontières de l'individu. Fortifie la santé, renforce et détoxifie le système circulatoire, le sang et le foie, dissout les blocages hépatiques ou biliaires. Position : sur le chakra racine ou selon les besoins.
Le jaspe jaune protège durant le travail spirituel et le voyage physique. Canalise l'énergie positive, suscitant le bien-être physique, et ranime le système endocrinien. Stimule le chakra du plexus solaire. Élimine les toxines, traite la digestion et l'estomac. Position : front, poitrine, gorge, poignet ou sur l'endroit douloureux jusqu'au soulagement.
La basanite (jaspe noir) aide à interroger l'avenir. Conduit au tréfonds d'un état modifié de conscience et suscite des rêves et des visions prophétiques.
La mookaïte (jaspe australien) établit un bon équilibre entre les expériences intérieures et extérieures. Communique un désir de nouvelles expériences, en même temps qu'une profonde sérénité face à elles. Encourage la souplesse. Met en évidence toutes les possibilités et aide à choisir la bonne. Pierre physiquement stabilisante, fortifie le système immunitaire, soigne les blessures et purifie le sang.
Le jaspe gravure (voir jaspe brun) est censé incarner la Terre-Mère parlant à ses enfants. Ses images véhiculent un message du passé destiné à ceux capables de le déchiffrer. Fait remonter les sentiments cachés de culpabilité, d'envie, de haine et d'amour, ainsi que des pensées normalement laissées de côté, qu'elles proviennent de cette vie-ci ou des vies antérieures. Une fois la réserve levée, ce sont des leçons à retenir. Instille un sens de proportion et d'harmonie. Apporte confort et allège la peur. Stimule le système immunitaire et purifie les reins.
Le jaspe orbiculaire soutient le service, facilite l'acceptation de la responsabilité et instille la patience. Ses marques rondes résonnent avec la respiration circulaire, qu'il facilite. Élimine les toxines générant une odeur corporelle désagréable.
Le jaspe royal ouvre le chakra couronne et aligne les énergies spirituelles avec le but personnel, apportant statut et pouvoir. Élimine les contradictions et soutient la préservation de la dignité personnelle. Confère stabilité émotionnelle et mentale.
Le jaspe bréchiforme (jaspe veiné d'hématite) permet de garder les pieds sur terre et d'atteindre la stabilité émotionnelle. Élimine l'énergie excessive de la tête, favorisant la clarté mentale. (Voir aussi Rhyolite).
PIERRE COMBINÉE.
L'œil-de-fer est une combinaison de jaspe, hématite et quartz œil-de-tigre. Favorise la vitalité et aide à supporter le changement, indiquant un refuge lorsque le danger menace. Extrêmement utile pour les gens totalement vidés sur tous les plans, surtout ceux souffrant d'un épuisement émotionnel ou mental ou d'un stress familial. Favorise le changement en créant un espace où réfléchir à ce qui est nécessaire, puis en fournissant l'énergie dont l'action a besoin. Les solutions qu'il propose sont d'ordinaire pragmatiques et simples. Pierre créative et artistique, fait ressortir les talents inhérents.
Agit sur le sang, équilibre le taux de globules rouges et blancs, élimine les toxines, soigne les hanches, les membres inférieurs et les pieds, fortifie les muscles, aide l'assimilation du complexe vitaminé B et secrète des stéroïdes naturels. Garder en contact avec la peau.
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Symbolisme :
D'après Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),
Le jaspe est une "pierre censée posséder une influence en gynécologie ; symbole de l'accouchement. La valeur obstétricale du jaspe trouvait son explication dans le fait qu'en se brisant il donnait naissance dans son ventre à plusieurs autres pierres : le symbole est, en l'occurrence, patent. Des Babyloniens, la fonction gynécologique du jaspe est passée au monde gréco-romain où elle s'est maintenue jusqu'au Moyen-Âge. Marbode, évêque de Rouen (XIe s.) précise que le jaspe apposé sur le ventre soulage la femme en gésine. Un symbolisme analogue rendre pareillement compte de la fortune dont a joui durant l'Antiquité la pierre des aigles : utilis est, note Pline, mulieribus praegnartibus. En la secouant, on entend au-dedans un bruit bizarre, comme si elle cachait dans son ventre une autre pierre. La vertu de ces pierres gynécologiques et obstétricales découle directement soit de leur participation au principe lunaire, soit d'une conformation qui les singularise et qui, par suite, ne peut marquer qu'une provenance exceptionnelle. Leur essence magique est leur vie, car elles vivent, elles ont un sexe, elles sont enceintes. Toutes les pierres et tous autres métaux vivent également et sont sexués. Seulement leur vie est plus tranquille, leur sexualité plus vague. Ils poussent au sein de la terre, suivant un rythme somnolent ; fort peu parviennent à maturité. Ainsi, pour les Indiens, le Diamant est mûr tandis que que le Cristal est non mûr.
Cette idée est à rapprocher du mûrissement transmutatoire des métaux, selon doctrine alchimique.
Dans l'Apocalypse, Jean voit apparaître l’Éternel sur son trône comme une vision de jaspe vert ou de cornaline (4, 3). Le Pseudo-Denys l'Aréopagite précisera que la couleur verte indique l'apogée de la jeunesse. Le symbole convient particulièrement à l’Éternel et au Créateur, qui jouit d'une immarcescible jeunesse."
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Selon Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. Paris :
LE JASPE : « Ses vertus, dit Robert de Berquem, sont d'étancher le sang, d'empêcher l'avortement, voire de procurer des couches favorables ; de guérir l'épilepsie ; de dissiper les pensées ennuyeuses ; d'empêcher la génération du calcul ; de préserver contre les venins, même contre les périls de l'eau. Et si l'on veut croire tout ce qu'on en écrit, les Orientaux le portaient autrefois comme un préservatif contre les charmes (1). »
Evidemment, c'est surtout le jaspe sanguin qui possède la propriété d'arrêter les hémorragies.
Le jaspe confère aussi l'éloquence, donne de la promptitude dans la pensée et l'action, rend ceux qui le portent puissants, agréables et victorieux.
[...]
A Orphée, aède mythique de la Thrace qui passait pour le créateur de la religion initiatique connue sous le nom d'orphisme, est attribué un ensemble de poèmes sur les vertus des pierres : le Péri Lithon, dont voici quelques extraits :
Le jaspe : « Si à l'instant de faire un sacrifice, quelqu'un porte dans sa main un jaspe élégant et d'une couleur aérienne, le cœur des Immortels sera réjoui : ils verseront sur la terre desséchée des pluies abondantes et il sera cause que les champs arides seront fécondés par cette pluie. Jaspe merveilleux, éloigne également de nos moissons la sécheresse terrible et la grêle mêlée à la pluie et tous les dangers qui menacent les champs, car les dieux te chérissent entre toutes les pierres précieuses, et comme le cristal, tu as le pouvoir d'exciter sur les autels une flamme ardente sans le secours du feu. Tu es aussi puissant qu'un feu brillant qui environnerait le ventre d'un bassin plein d'eau fraîche et si quelqu'un laissait un bassin pareil sur des cendres froides, avec ton secours, il bouillonnerait bien vite. »
[...]
Certains Lapidaires occidentaux comme le grand poème pédagogique du Moyen Age sur les pierres précieuses que fut l'ouvrage de Marbode, évêque de Rennes au xi" siècle, se contentent de donner la description des vertus naturelles et surnaturelles des pierres. D'autres, écrits d'après les préceptes des Pères de l'Eglise, cherchent dans les images et les symboles qu'ils empruntent aux gemmes un sujet d'édification et de moralisation. Tels sont les traités de saint Epiphane, d'Anastase le Sinaïte, de Conrand de Haimbourg, de Richard et Hugues de Saint-Victor, de Cornélius a lapide, etc.
Voici, empruntée à toutes ces sources, l'opinion la plus généralement acceptée au Moyen Âge sur la signification mystique des gemmes : [...]
Le jaspe, pierre opaque, dure, d'une nuance verte, était, par ces trois caractères, propre à représenter la foi. L'impénétrabilité des mystères auxquels la foi est appliquée avait un rapport implicite avec l'opacité du jaspe ; la dureté de cette pierre en exprimait la fermeté ; l'allusion de la couleur verte en rappelait la persistance, ainsi que l'éternité des choses divines qui en sont le domaine et l'objet. Le jaspe représentait saint Pierre, le prince et le chef des apôtres, pierre-fondement de l'Eglise, pierre à qui Jésus-Christ lui-même a promis la stabilité.
[...]
D'après l'exégèse mystique, les correspondances des gemmes avec les milices célestes sont les suivantes :
Le Jaspe — les Trônes
Note : 1) Robert de Berquem, loc. cit.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose les notices suivantes :
Le jaspe, qui a le pouvoir en Occident comme en Orient, de lutter contre les maléfices et le mauvais sort, est, dit-on, « la pierre préférée des sorciers, des spirites te des voyants pour neutraliser les énergies négatives ».
Au dire de Pline, la pierre procure aide et protection à son possesseur ; selon les croyances actuelles, on bénéficiera de ces propriétés en portant du jaspe (en bague ou en broche) toujours du côté gauche du corps. La pierre attire également la puissance et le succès. Elle rend gai, sympathique, réconforte l'esprit, favorise l'éloquence ainsi que la rapidité d'esprit et d'action.
Le jaspe met à l'abri des dangers de l'eau ; d'autre part, porter au col du jaspe vert sur lequel a été gravée la figure d'un homme rend invincible.
Pour attirer la prospérité tout en se protégeant des accidents, certains recommandent de porter à l'annulaire de la main fauche une bague composée ainsi : « Il faut un jaspe azuré et un anneau en or sur lequel on grave l'image symbolique du dragon se mordant la queue. On grave ensuite sur un côté du jaspe le mot : ABRASAX et sur l'autre côté, les mots : IAO et SABAOTH ».
Depuis la plus haute antiquité, le jaspe symbolise l'accouchement car, en l'agitant, on peut entendre à l'intérieur une autre pierre et, en le brisant, « il [donne] naissance dans son ventre à plusieurs autres pierres ». La pierre, qui appliquée sur le ventre de la parturiente facilite la naissance, permet également d'empêcher une fausse couche. Réputé en Italie pour assurer la régularité des règles, le jaspe est censé, en général, arrêter les saignements et les hémorragies, notamment le jaspe sanguin, appelé « héliotrope ».
Le jaspe remédie aux maux de têtes et de dent, à la fièvre, guérit l'hydropisie et l'épilepsie, empêche la formation de calculs et renforce le pouls, aide à la digestion. C'est aussi un antidote contre les morsures de serpent et contre les venins en général.
Placer un vase de jaspe sur une fenêtre fait pleuvoir ; on dit encore que « le jaspe qui a la couleur de la verdure printanière attire sur les champs desséchés la pluie bienfaisante ».
Pour finir, signalons que Grégoire 1er a associé le jaspe à la hiérarchie angélique des Trônes.
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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :
Jaspe rouge : L'élixir de Jaspe rouge vous chasse la mélancolie et vous pousse à la créativité, à la combativité avec un courage, une audace, un dynamisme qui vous surprendront. Il donne des racines à l'âme qui est constamment sollicitée par des forces contraires : ascendantes et descendantes. Par cet ancrage, elle ne peut plus fuir la réalité car elle ferme la porte aux rêves et aux phantasmes. Elle n'aura désormais qu'un seul but : participer concrètement à la destinée de la planète et de ses habitants.
Ce résultat est dû en partie à l'oxyde de silicium, à la chlorite et à l'hématite qui composent cette pierre. On sait, par ce qui précède que les pierres oxydées détient une affinité avec l'âme. Cette affinité est d'autant plus focalisée sur le corps physique par son opacité. Cette pierre est rouge comme la cornaline. Mais cette dernière est translucide et focalise donc son attirance vers l'esprit. Voilà toute la différence entre ces deux nuances de rouge.
Cet élixir transmet donc un rayon rouge au corps physique et deux endroits vont être sensibles à ce rayon particulier : la moëlle rouge du sternum et la moëlle rouge du coccyx. Nous avons vu précédemment que l'élixir d'Émeraude relançait les fonctions du thymus. Ici l'élixir de Jaspe rouge relance la deuxième partie du système immunitaire située au niveau de la moëlle du sternum. Les conséquences sont un renforcement des forces du sang, un mieux-être du système métabolique et de l'éther chimique, une meilleure assimilation des nutriments. On conseillera donc l'élixir de Jaspe rouge aux personnes hypotendues, sujettes aux hémorragies o aux règles trop abondantes, aux personnes fiévreuses, coléreuses, qui vivent dangereusement dans un milieu malsain ou à risques (venins, virus).
Quand le rayon rouge transite le chakra gonadique, il relance directement la moëlle rouge du coccyx, l'éther vital et indirectement les organes voisins. Déjà au XIe siècle, Marbod, évêque de Rouen écrivait : « posé sur le ventre, le jaspe rouge soulage la femme en gésine ». Sa valeur obstétricale trouvait son explication dans le fait qu'en se brisant, il donnait naissance, dans son ventre à d'autres pierres minuscules. Pour les alchimistes cette pierre était considérée comme enceinte. Car pour eux, les pierres ont un sexe et une sexualité plus somnolente et plus vague. Certains alchimistes ont même utilisé avec succès cet élixir pour dissoudre les calcules logés dans la vésicule biliaire.
Cet élixir relance donc ce chakra racine et on peut le conseiller contre une mauvaise circulation dans les membres inférieurs, contre les pieds froids, contre la goutte, voire même contre... la magie noire. Car son rôle de protection des vaisseaux s'étend aussi loin que cela. Les personnes pratiquant la magie noire affaiblissent beaucoup de centre où est lovée l'énergie ancestrale. Les prêtres péruviens connaissent bien le phénomène. C'est ainsi qu'ils utilisent cette pierre dans de telles situations. Ajoutons que sa dureté (entre 6.5 et 7) constitue déjà un bon bouclier.
Mots-clés : avec le jaspe rouge, le JE aspire au rouge car il sait que ce rayon qui vient directement du feu originel, lui assure une aura de protection ainsi qu'une fréquence de réussite.
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Selon Valérie Gontero, autrice de « Un syncrétisme pagano-chrétien : la glose du Pectoral d’Aaron dans le Lapidaire chrétien », (in : Revue de l’histoire des religions [En ligne], 4 | 2006) :
Le lapidaire mixte est consacré aux douze gemmes les plus célèbres de La Bible : celles du Pectoral d’Aaron, reprises en partie par la Jérusalem Céleste. L’Exode décrit deux fois le gigantesque pendentif qui orne la poitrine du Grand Prêtre, élaboré selon les directives divines : « Ils le garnirent de quatre rangs de pierres précieuses : première rangée : une sardoine, une topaze, une émeraude ; deuxième rangée : un rubis, un saphir, un jaspe ; troisième rangée : une pierre d’ambre, une agate et une améthyste ; quatrième rangée : une chrysolite, un onyx et un béryl ; elles étaient serties d'or dans leurs montures (1). »
À la fin de la Bible, L’Apocalypse de saint Jean dépeint la Jérusalem céleste, dont les piliers sont taillés dans les mêmes gemmes, à quelques exceptions près : « Les soubassements du mur de la ville sont ornés de toutes sortes de pierres précieuses ; le premier est de jaspe ; le deuxième de saphir ; le troisième de calcédoine ; le quatrième d'émeraude ; le cinquième de sardonyx ; le sixième de sardoine ; le septième de chrysolithe ; le huitième de béryl, le neuvième de topaze ; le dixième de chrysoprase ; le onzième d’hyacinthe ; le douzième d'améthyste (XXI, 19-20). »
[...] Dans le lapidaire, l’exégèse s’effectue à plusieurs niveaux, de la partie au tout, du microcosme au macrocosme. Ainsi une senefiance est dévolue à chaque gemme, à chaque rangée (parfois même au rang de la gemme sur la rangée) et enfin à l’ensemble des douze pierres du Pectoral. Le texte considère les qualités physiques et la disposition des gemmes pour établir des correspondances avec les qualités morales et les expériences spirituelles des chrétiens, comme l’illustre le tableau suivant, récapitulant les données de la seconde partie du lapidaire.
Gemme | Rang sur le Pectoral d'Aaron et dans la Jérusalem céleste | Symbolique des nombres | Couleur | Symbolique religieuse et mystique |
1ère rangée | La prudence | | | |
Jaspe | 6e/1er | La première vertu : la foi | Verte | Croyance inconditionnelle en Dieu ; La foi en Jésus Christ détruit les diables |
[...] Le raisonnement analogique, qui sous-tend l’ensemble du texte, s’appuie systématiquement sur le nombre et sur la couleur, mais reprend aussi des propriétés décrites dans la partie païenne du lapidaire. L’analogie principale, aux ramifications variées, s’enrichit parfois d’analogies secondaires, qui étoffent et complexifient la glose.
L’analogie par le nombre, véritable mode de pensée au Moyen Âge, est la plus marquante dans le lapidaire. Les clercs accréditent l’exégèse biblique des nombres en se fondant notamment sur le verset suivant : « Mais vous réglez toutes choses avec mesure, avec nombre et avec poids » (Sagesse, XI, 21).
Dans son versant numérique, la glose s’attache au rang de la gemme, sur le pectoral d’Aaron (rang parmi les douze gemmes, rangée, place sur la rangée) et dans la Jérusalem céleste (rang parmi les piliers de gemmes). Pourquoi douze gemmes ? Le douze représente le syncrétisme du nombre matériel 4 et du nombre spirituel 3, et fait écho au 7, qui incarne la perfection. Les gemmes matérialisent les douze tribus d’Israël – comme il est dit dans L’Exode et rappelé dans le lapidaire (v. 601-608) – mais aussi les douze apôtres (v. 662-667).
Rang | Pectoral d'Aaron | Apôtre | Tribu d'Israël |
6 | Jaspe | Jacques le Majeur | Zabulon |
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