Étymologie :
PERCHE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1170 (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 4239). Du lat. perca « id. » empr. au gr. π ε ́ ρ κ η.
Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
Symbolisme :
Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on découvre que :
La perche est le "symbole de l'appétit sexuel en Extrême-Orient.
Ce poisson est considéré en Chine comme un aphrodisiaque. Avoir de l'appétit pour la perche, être avide de la perche sont des locutions imagées qui s'interprètent en conséquence."
*
*
Symbolisme alimentaire :
Thierry Argant, auteur d'un article intitulé "Le gibier et le monde sauvage à Lyon à l’époque antique et alentours." (Communication faite à Poitiers, 2007 env.) étudie la manière de se nourrir des Gallo-Romains :
[...] Un troisième monde, qui n’est pas considéré comme « gibier », revêt quant à lui une importance fondamentale dans l’approvisionnement de la ville : le Poisson (figure 1). Cette source de protéines a été exploitée très tôt à Lyon qui est riche de ses deux cours d’eaux aux caractéristiques complémentaires. Cependant, la fragilité des ossements des poissons et les conditions de réalisation de la plupart des fouilles archéologiques de sauvetage ne permettent que rarement de signaler leur présence directement. Les objets liés à cette activité sont également rarement retrouvés ou identifiés comme tels. A Lyon, la pêche est attestée dès le Néolithique et repose alors exclusivement sur l’exploitation des ressources locales. L'arrivée des Romains bouleverse totalement ces habitudes. Dès les années 20 avant notre ère, on voit ainsi apparaître des maquereaux (Scomber scombrus) et des thons (Thunnus sp.).
Vers 10 de notre ère, dans une fosse ayant contenu les reliefs d'un festin, on retrouve le maquereau, accompagné de plie commune (Pleuronectes platessa), d'un Mugilidé, mais aussi de saumon (Salmo salar) et de perche (Perca fluviatilis). [...]
Avec la perche, qui peut provenir de la Saône ou du Rhône, on observe que les romains nouvellement installés, tout en conservant leur culture culinaire méditerranéenne, réservée toutefois à l'élite, ou tout au moins aux grandes occasions, s'adaptent rapidement à la faune piscicole locale. Sur les sites plus tardifs, du IIIe et du IVe siècle, on ne trouve plus que des restes de Cyprinidés et de brochet (Esox lucius). Avec toutes les précautions que nécessite l'interprétation d'ensembles restreints et dispersés dans le temps et dans l'espace (géographique et social), on constate un retour très net à l'utilisation des ressources locales. Les raisons en seraient diverses : une acculturation progressive par l'oubli des racines originelles ; le brassage des populations ; le déclin de la cité, qui ne produit plus assez de richesses pour permettre un approvisionnement de produits aussi fragiles et par là même très chers…
*
*