Étymologie :
PIRANHA, subst. masc.
Étymol. et Hist. [1795 d'apr. Pt Rob. 1967] 1817 piraya (Cuvier, Règne animal t. 2, p. 166 et t. 4, p. 238 [Table alph.]). Empr., par l'intermédiaire du port. piranha «id.» (1587 ds Fried. ; aussi Piray, comme mot indigène, en 1555, ibid.), au tupi piranha, var. de piraya (v. Fried. et Mach.3).
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Symbolisme :
Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, on peut lire que :
Les piranhas sont des "petits poissons carnivores d'Amazonie, dont les dents triangulaires très effilées servant à confectionner des ciseaux. Ils ont été élevés, par l'angoisse de quelques explorateurs et par des récits terrifiants, au niveau d'un fantasme mythique de la dévoration et de la castration. Ils en viendraient à symboliser les malheurs engendrés par une imagination angoissée elle-même. Quelques ethnies les assimilent aux esprits du fleuve, à la justice des lagunes. Des ethnologues discernent dans cette crainte des piranhas une résurgence transformée de la vieille peur du vagin denté. En ce sens, G. Bateson observe que la mâchoire du crocodile, qui sert de porte d'accès à l'enceinte d'initiation, est appelée en iatmul tshurvi iamba, littéralement ; "la porte du clitoris". L'analyste voit dans ce mythe du piranha la transposition imaginaire d'un danger potentiel en un danger statistique réel ou encore un transfert sur un animal de la terreur inconsciente qu'engendrent une région redoutable, l'Amazonie, ou une population, les Indiens. On superpose inconsciemment l'agressivité du piranha, l'hostilité de la jungle et l'irréductibilité de l'Indien."
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