Étymologie :
SAULE, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1225 (Péan Gatineau, S. Martin, éd. W. Söderhjelm, 4445). De l'a. b. frq. *salha fém. « saule », cf. l'a h. all. salaha, all. Salweide. Le genre masc., qui est aussi celui de nombreux autres n. d'arbres, a remplacé le fém., att. en m. fr. et dans qq. pat. Saule a éliminé en fr. l'anc. forme sauz, issue du lat. salix, -icem « saule », att. dep. la 1re moit. du xiie s. ds Psautier Oxford, 136, 2 ds T.-L. et qui s'est maintenue dans les pat. ; cf. aussi saussaie. FEW t. 17, pp. 10-11 ; ibid. t. 11, pp. 100-103.
Lire aussi la définition du nom saule pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Salix alba - Chaoulo - Chôdze - Osier blanc - Sabe - Sage - Saligue - Sandre - Sauçon - Saule commun - Saulx - Saux blanc - Seudre -
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Botanique :
D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :
"Les saules sont de grands arbres aux feuilles allongées et aux branches souples, qui poussent au bord de l'eau, et dans les lieux humides. Ce sont en général des plantes très convenables. Pourtant, certaines années, ils se mettent à baver tellement que le sol est complètement trempé. En observant les branches, on peut voir comme de petits paquets de salive pleins de bulles, qui dégoulinent le long des branches, et mouillent la tête des passants. Les paysans appellent cela "crachat de coucou". En regardant sous les bulles, on découvre un insecte vert pâle, qui ressemble à une minuscule cigale : la cicadelle spumeuse.
Pourquoi font-ils ça ? Si les saules bavent c'est à cause de la cicadelle. Cette petite bête s'installe sur leurs branches puis en aspire la sève par un tout petit trou. Et comme elle a la peau sensible, elle se couvre d'une bonne couche de bulles, comme un mini bain moussant, qu'elle fabrique avec la sève du saule.
Une plante utile : Le saule est une plante utile : ses longues branches souples servent à faire des paniers. Quant à la cicadelle spumeuse, elle ne fait pas grand mal : le saule la supporte sans dommage.
Coucous cracheurs : Le crachat de coucou apparaît sur les saules au moment où le coucou revient de sa migration, au printemps, et lance son "coucou, coucou ! ". Aussi, on a longtemps cru que c'était lui qui crachait sur les branches..."
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Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques du Saule blanc :
Propriétés Physiques et Chimiques. — Cette écorce est inodore, très amère et un peu astringente. Les analyses faites par Pelletier, Caventou et de Bartoldi y ont démontré l'existence d'une matière rouge, soluble dans l'alcool, d'une matière grasse, soluble dans l'éther et dans l'alcool, d'une matière gommeuse, tannin et du ligneux. En 1825, Fontana parvint à isoler une base végétale bien définie qu'il nomma Salicine et qui a été retrouvée et mentionnée depuis par Leroux, Büchner, Herberger et Rigatelli. La salicine se présente en aiguilles ou en lames délicates, blanches, transparentes, d'un éclat satiné, ayant toute l'apparence du sulfate de quinine, sans odeur, mais d'une saveur amère, et inaltérables à l'air. Le lait d'amandes lui fait subir une décomposition en glucose et en une autre substance (Saligénine) qui ne possède plus de propriétés fébrifuges.
Usages médicaux. — L'écorce de saule constitue un médicament tonique et astringent ; la décoction des feuilles qui partage les mêmes propriétés s'employait autrefois contre les crachements de sang ; on la donnait aussi en lavement dans la dysenterie. L'écorce de saule blanc, dit Cazin, doit être considérée comme un des toniques indigènes les plus énergiques. Un grand nombre d'expériences ne permettent plus de douter de sa vertu fébrifuge ; à cet égard, elle est de toutes les écorces des arbres d'Europe celle qui se rapproche le plus du quinquina. On l'administre à dose double ou triple de celui-ci dans les fièvres intermittentes de tous les types ; dans les fièvres per.nicieuses où l'issue fatale est quelquefois si prompte, il ne faut y avoir recours qu'en l'absence du fébrifuge par excellence. On l'administre même comme préservatif des fièvres à accès (Cazin). Cette écorce se donne encore dans l'atonie du tube digestif, la gastralgie, les névroses, les hémorrhagies passives, les flux muqueux atoniques, la leucorrhée, la diarrhée chronique et dans l'hydropisie qui suit les fièvres intermittentes. On l'a aussi conseillée comme vermifuge. Pour l'usage externe, on la dit antiseptique ; la poudre a servi comme celle de quinquina pour saupoudrer les ulcères atoniques ou fongueux ; on l'emploie en fomentation, en injection, en gargarisme comme astringent et détersif. Les chatons en fleurs qui ont une odeur agréable sont dits calmants et hypnotiques (Gunzius). Depuis la découverte de la salicine, cette substance été administrée avec succès comme fébrifuge par un grand nombre d'auteurs ; elle a servi aussi à falsifier le sulfate de quinine.
Formes et doses. - Poudre, 8 à 30 grammes. - Infusion ou décoction 30 à 60 grammes. - Teinture, 10 à 50 grammes — Extrait 1 à 2 grammes. - Extérieur : poudre, décoction.
Salicine : 1 à 2 grammes, poudre, pilules, sirop.
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Usages traditionnels :
Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :
Les teintures végétales ne pouvant supporter la concurrence des teintures chimiques dont le prix est bien moindre, les plantes tinctoriales ont cessé d'être cultivées, et on en récolte plus guère celles qui croissent dans nos vallées et sur nos montagnes. Je me souviens d'avoir vu dans mon enfance arracher, pour la teinture, l'épine-vinette et l'Asperula cynanchica ; aujourd'hui personne n'y songe. L'énumération que je fais des plantes tinctoriales spontanées en Savoie n'a donc qu'un intérêt historique.
Teinture rouge : [...] seconde écorce du saule blanc, Salix alba.
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Croyances populaires :
Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :
SAULE. Dans plusieurs localités, les jeunes filles tirent un augure favorable ou fâcheux, d'une feuille de saule qu'elles jettent dans un ruisseau : si le courant emporte cette feuille, c'est un bon signe ; si, au contraire, elle va au fond de l'eau, c'est qu'on n'obtiendra pas ce qu'on désire.
Il y avait autrefois dans les environs de Bevaix en Suisse, un vieux saule auquel on attribuait de rendre des oracles. On croyait aussi, jadis, que les fleurs de saule, prises en infusion, amenaient un tel refroidissement dans l'acte de la génération, que son usage assurait de ne point avoir d'enfants.
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Symbolisme :
M. A. Fée nous propose "Quelques Physionomies Végétales Françaises". (In : Bulletin de la Société Botanique de France, 1858, vol. 5, no 6, pp. 440-444) :
Chaque région de l'Europe a ses arbres, qui dominent dans le paysage et qui lui donnent un caractère propre. Ce sont au sud, le Palmier et l'Olivier ; au nord, le Sapin et le Bouleau ; a l'est et au nord, le Chêne et le Hêtre qui vivent dans les grands bois, le Saule qui se plaît au bord des eaux.
C'est au Saule que nos plaines doivent surtout leur physionomie ; il a un aspect doux et presque mélancolique que l'œil accueille sans fatigue. Le vert plus pâle de son feuillage tranche avec celui des autres arbres, le fait reconnaître de loin. Rien qu'à le voir, si on est éloigné de la France, on rêve aussitôt à la patrie, à cette heureuse contrée où le gazon conserve sa fraîcheur durant les étés, et où l'hiver passe quelquefois tout entier, oubliant de glacer nos rivières et laissant une fleur à nos prairies.
Le Roi des Saules, c'est le Saule blanc aux feuilles argentées. Il a un tronc robuste et une cime que les rayons du soleil baignent de lumière. A travers ses rameaux se jouent les oiseaux, car il a ses hôtes de prédilection qui se plaisent à y vivre.
Si la hache le respecte, il peut acquérir de grandes dimensions et prendre un aspect imposant ; rarement il en est ainsi, et la main de l'homme, qui le mutile, n'en fait plus qu'un tronc nu, sans grâce et sans majesté ; mais laissez-lui du temps, et bientôt vous le verrez réparer ses pertes et reprendre une importance qu'ïl ne peut conserver longtemps, car de nouveau ses rameaux jonchent la terre. Ces amputations successives le troublent dans son accroissement. La nature en eût fait un géant, l'homme en fait un nain, mais ce nain est robuste et peut devenir centenaire. Souvent on croirait qu'une bombe en éclatant a divisé sa masse et l'a éventré. Qui n'a vu des Saules fendus, tortus, contournés, en tronçons, imitant des candélabres à branches inégales ou des tourelles en ruine ? Lorsque sur sa tète dévastée s'élancent quelques rameaux dressés vers le ciel, on croit voir les bras d'un suppliant qui fait une prière, ou ceux d'un condamné qui demande grâce. Eh bien ! malgré tout, c'est ainsi qu'il plaît et qu'on aime à le voir. Dans ce tronc creusé, dont le bois disparaît rongé par la carie, se réfugient une foule d'animaux inoffensifs, et des centaines de coléoptères vivent sous son écorce chargée de Lichens jaunâtres et de Mousses verdoyantes. Un terreau abondant s'amasse dans ses flancs entr'ouverts ; là se développe tout un petit parterre, des Géraniums, le Lierre terrestre, le Lamier blanc, la Morgeline-Mouron que les oiseaux vont butiner ·; souvent même des Groseilliers y prospèrent, et l'on y voit de jeunes Saules venir demander un abri au vénérahle vieillard. C'est tout un monde à étudier. Ne demandez pas au peintre et au poète s'ils le connaissent et s'ils l'aiment. Soyez assuré qu'il figurera dans tous les tableaux de paysage et qu'il aura une place dans toutes les idylles. Un cours d'eau ombragé de Saules, quelques moutons paissant l'herbe menue, la jeune fille qui les garde, et voilà tout à la fois pour la peinture et la poésie.
On aime à s'asseoir au pied d'un Saule et à regarder mélancoliquement l'eau du ruisseau qui coule sans bruit, comme les jours du sage satisfait de sa fortune, heureux de vivre dans la retraite. Les pensées se succèdent, d'abord distinctes, pour se perdre peu à peu dans le vague. C'est là le sommeil de l'intelligence pendant le jour : un doux repos dont le charme vous pénètre si vous êtes seul, et qui ouvre les cœurs aux doux épanchements si vous êtes deux.
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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Saule blanc (Salix alba) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Féminin
Planète : Lune
Élément : Eau
Divinités : Héra-Junon ; Cora-Perséphone ; la triple Hécate.
Pouvoirs : Divination.
Utilisation rituelle : Le grand Saule blanc d'Europe fait partie de ces arbres funèbres que les humains abordent toujours avec une certaine inquiétude. Sa correspondance symbolique avec la mort est évidemment très ancienne puisque chez les Celtes, à l'aube des temps historiques, les tertres funéraires (tumulus) élevés en bordure d'un marécage ou d'un lac étaient entourés de ces « sabes ».
Cette idée de cassure, de rupture, se retrouve dans plusieurs traditions rurales. Au pays Nantais, quand une personne, homme ou femme, avait été refusée en mariage après avoir été promise, on lui portait avec cérémonie, par dérision, une branche de Saule.
Lorsqu'un amant était supplanté par un rival, on dressait devant sa maison un jeune Saule auquel on suspendait des rubans, des devises et souvent des oignons pour inciter à la lamentation le pauvre galant délaissé. Dans quelques communes, cet amant était même tenu d'inviter à dîner ceux qui, le matin ou la veille, étaient venus lui offrir ce mai de regret ; alors tout s'oubliait, on débouchait quelques bonnes bouteilles, l'un des convives sortait une viole de son sac, et l'on riait en chœur de la coquette qui n'était pas digne de l'amour aveugle qu'on lui portait (Dauphiné).
Les Saules étêtés servent de limites aux propriétés en un grand nombre d'endroits, partageant ce rôle avec le noyer qui, curieusement, est lui aussi un arbre sinistre. Les farfadets, gnomes et autres lutins n'ont pas de plus grand plaisir, comme chacun sait, que de jouer des tours aux humains. Et l'un de leurs amusements favoris consiste, précisément, à changer les marqueurs de place pendant la nuit. Le lendemain, toute la gent diablotine est prise d'une crise de fou rire quand les deux propriétaires s'injurient, se menacent et vont chercher le garde champêtre. Pour empêcher ce mauvais tour, les paysans de Bad Schussenried (Wurtemberg) procédaient de la façon suivante : le jour de la plantation du Saule ou du noyer marqueur, les deux propriétaires des terrains limitrophes s'accroupissaient ensemble dans la fosse pour s'y soulager ; plus ils le faisaient copieusement, plus ils assuraient l'ancrage solide de leur arbre ; lorsque les gnomes arrivaient en chuchotant pour le transporter ailleurs, ils se prenaient dans cette sorte de glue et ne tardaient pas à battre en retraite en se bouchant le nez.
Utilisation magique : Pour voir apparaître en songe l'homme qu'elle épousera, la jeune fille doit mettre sous son oreiller un morceau de la seconde pelure du sabe, la plus rapprochée du bois (Ille-et-Vilaine).
Dans plusieurs régions, les filles tirent un augure favorable ou fâcheux d'une feuille de Saule qu'elles jettent dans un ruisseau ; si le courant l'emporte, c'est bon signe ; si la feuille coule, ou si elle reste coincée, c'est qu'on n'obtiendra pas ce qu'on désire.
Les jeunes Anglaises lançaient leur chaussure droite dans les frondaisons de l'arbre ; si le soulier était retenu par le feuillage dès la première tentative, cela signifiait le mariage assuré dans l'année en cours. À chaque tentative, il fallait ajouter une année de plus. Elles avaient droit à huit essais en tout.
« Contre les hémorrhoïdes, il faut prendre un bois de Saulx et prendre la troisième pellicule et la gratter avec une pièce d'or et prendre ce que vous aurez gratté et en faire un petit ploton et vous le mettre dans le derrière le plus avant qu'on peut. »
« Sabe, Sabe, thieu de cane,
Va-t'en dire à la Madame
Que tou père zi pendu
A l'arbre des cocus. »
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Selon Annie Pazzogna, auteure de Totem, Animaux, arbres et pierres, mes frères, Enseignement des Indiens des Plaines, (Le Mercure Dauphinois, 2008, 2012, 2015), le saule blanc est appelé par les Lakota Cohwanjica.
"Il est l'arbre de la régénération. Les pieds en terrain humide et peu élevé, il se revitalise constamment d'où son symbole de fertilité et de renaissance.
De taille moyenne, son tronc élancé se fissure en vieillissant. Il peut atteindre trente mètres de hauteur. Ses feuilles lancéolées et pointues sont argentées. Au printemps, les fleurs en chatons sont jaunes pour l'arbre mâle et vertes pour le féminin. Les Indiennes les gardaient afin de garnir les berceaux des bébés.
Très tôt, les Anciens connurent les propriétés antiseptiques, analgésiques et sudorifiques de son écorce qui se recueille sur les jeunes branches à l'apparition des bourgeons. L'écorce fraîchement écrasée, s'applique sur les traumas ou rhumatismes ; en inhalation, elle calme les maux de tête.
Au XIXe siècle, l'acide salicylique sera isolé et l'aspirine naîtra entre autres.
C'est lorsqu'il est souple que les Indiens des Plaines prélèvent les rameaux pour construire leur Hutte à Sudation, dôme harmonieux disposé selon la position des planètes. Cohwanjica pousse en abondance le long des cours d'eau.
A six, douze, seize, vingt-quatre ou plus, la Sweat Lodge des Lakota revêt plusieurs formes selon l'usage qui lui est réservé.
Les perches sont écorcées en été. Elles donnent alors toute la force de leur substance lors de la première utilisation.
Non écorcée en hiver, il n'est pas rare de voir chaque perche prendre racines et former de nouvelles pousses.
Le souvenir d'Inyan le Rocher donnant tant sa substance lors de la Création qu'il en est devenu dur, pétrifié, est manifeste dans la Hutte. Les rocs, représentation du Grand Mystère, doivent être abordés avec le plus grand respect.
Lors de la rencontre de l'eau avec des pierres rougies à blanc, la vapeur formée pénètre l'armature de Saule qui dégage alors tous ses principes. Les maux de tête s'envolent ainsi que les problèmes respiratoires ou le mal être. De nombreuses affections sont traitées lors du rite de l'Inipi qui opère une naissance nouvelle dans les corps physique, mental, émotionnel et spirituel. Il ancre l'individu en la Terre Mère.
Saule Cohwanjica devient ainsi l'arbre qui permet le dépôt des vieux schémas, de faire le deuil d'un passé douloureux. Flexible, il donne la force de se relever, de s'élever.
Saule abrite aussi la femme en période menstruelle. Il est utilisé pour "tresser" la Moon Lodge où elle vient méditer et prier. Ce moment sacré lui permet parfois de recevoir des Visions. Les pierres brûlantes et la sauge sont présentes sans eau. Cette cérémonie est, paraît-il, oubliée chez les Lakota et ses chants "perdus". Il n'est pas indiqué d'emprunter ceux d'autres rituels.
Lors de guerres "pour l'honneur" les Indiens des Plaines touchaient leurs adversaires avec un "ba^ton à coups" et marquaient ainsi leur bravoure. Ils choisirent Saule, sans doute pour sa légèreté. Les "coups sticks" étaient souvent recouverts de la peau de Loutre "rapidité dans son élément, invincibilité due à la non pénétration". Cependant un fouet, un casse-tête ou tout autre instrument pouvaient servir à "toucher".
Pendant ces démonstrations, il arrivait au Heyoka, le Contraire, lui qui aurait eu le pouvoir d'annuler certains faits futurs, de tuer.
Récapitulatif : Arbre de la régénération, de la fertilité, de la renaissance ; Permet le dépôt des vieux schémas."
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Claire Tiberghien propose des méditations guidées vers quelques plantes classées en fonction de leur analogie avec les cinq éléments de la philosophie chinoise dans un ouvrage intitulé Équilibre et méditations par les plantes (Éditions Jouvence, 2016) :
Élément : Eau.
De son nom latin Salix alba, le saule blanc appartient à la famille des Salicacées. Sa force réside dans sa souplesse.
Les forces thérapeutiques de cette plante se trouvent dans son écorce. Elle a des propriétés fébrifuges, antalgiques, anti-inflammatoires et légèrement désinfectantes. Cela la rend efficace contre les maux de tête, les douleurs musculaires et articulaires, les grippes et les refroidissements avec fièvre. Une infusion de saule favorise l'élimination de l'acide urique en cas de rhumatismes ou de goutte.
Sur le plan psychique : Le saule dissout les durcissements de la pensée et des sentiments, notamment les colères bloquées. Il apaise la fièvre de la passion et nous apprend à gérer notre irascibilité. Il apporte la paix intérieure, l'équilibre et éclaircit la pensée. Symbole de force et de souplesse, le saule ouvre le cœur au discernement, même si c'est douloureux. Il nous permet de passer de l'état de victime à celui de maître de notre destin, de ressentir nos forces intérieures et de les exprimer.
Grâce au saule, je peux affirmer :
Je protège mon jardin secret.
Je suis important et je me prends au sérieux.
Je prends ma vie en mains avec courage.
J'écoute mon intuition et je lui fais confiance.
Je réagis avec flexibilité aux défis du quotidien.
Je me transforme et me renouvelle chaque jour.
La méditation du saule : C'est l'automne. La fin du jour approche et l'air semble limpide. La lumière du soir, comme suspendue à cet instant particulier, éclaire avec précision les contours de la campagne environnante. Vous marchez le long d'un chemin bordé d'herbes sèches. Vous êtes calme et détendu. Au loin, quelque nuages se détachent dans le ciel et la lune, pleine, apparaît à l'horizon. Elle se reflète dans les eaux argentées d'un petit lac paisible. Sur la rive, la silhouette d'un saule danse dans le crépuscule. Ses longues branches tombantes, si légères, si flexibles, se balancent dans la brise. Sa souplesse extérieure est en accord avec sa fluidité intérieure.
Tout dans le saule est mouvement, de ses racines profondes parcourant la terre à la recherche de l'eau, jusqu'à son feuillage argenté qui scintille dans l'air et la lumière. Vous vous approchez et vous percevez, dans la brume éphémère qui parcourt le lac, des nymphes jouant dans le miroir de la lune. Elles glissent autour du saule, le traversent et l’entourent, légères. Elles vous relient au bercement des feuilles. Vous ressentez une sensation de suspension.
Le saule vous raconte l'immortalité, le plaisir de toujours grandir. Il vous parle de la richesse des plantes et de vos capacités à communier avec elles. A travers la brume, vous percevez un chemin, toujours plus clair et plus précis, dans la lumière de la lune.
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Eliot Cowan, auteur de Soigner avec l'Esprit des Plantes, Une voie de guérison spirituelle (Édition originale ; traduction française Éditions Guy Trédaniel, 2019) raconte plusieurs histoires de guérison dont il a fait l'expérience :
"Ma conversation avec José confirmait que mon rêve correspondait à une ancienne tradition. Comme Huichol et chaman, cela ne lui posait aucun problème d'accepter que j'aie pu rencontrer l'esprit d'un arbre qui pouvait m'aider à guérir les gens. Étant moi-même un Américain blanc de classe moyenne, j'ai été en revanche pendant des années en proie à la question "suis-je en train de tout inventer ?".
C'est LA question - le monstre pourrait-on dire - auquel doit se confronter tout Occidental qui s'aventure dans le domaine du rêve. Et il n'y a qu'une seule façon de maîtriser ce monstre : mettre le rêve à l'épreuve et voir si ça marche. Si la magie du Wind Tree peut effectivement guérir les gens, quelle importance cela a-t-il de savoir si je suis en train de tout inventer ?
Il y a quelques années, j'ai guidé un groupe d'élèves dans le rêve du soin avec le saule. Nous étions assis en cercle, partageant nos rêves. Un homme, un médecin a dit qu'il y avait un aspect de son rêve qu'il ne savait pas interpréter. " L'Esprit du Saule me répète sans cesse, "Lève les yeux ! Lève les yeux ! Lève toujours les yeux ! "
Un mois plus tard, j'ai revu ce médecin, qui m'a raconté l'histoire suivante :
J'ai une patiente pour lequel le remède du saule semblait parfait, aussi le lui ai-je donné trois fois. Quand elle est revenue me voir après le premier traitement, elle a insisté pour que je lui dise ce qu'était "ce merveilleux remède". En même temps, elle n'arrêtait pas de tourner la tête vers un saule posé sur le rebord de ma fenêtre. Elle a dit alors cette chose étrange et merveilleuse : "Cette plante est tellement belle, j'aimerais être cette plante !"
Je lui ai demandé de me raconter ce que le traitement lui avait fait, et elle cita une longue liste d'améliorations de ses troubles psychiques. Mais, dit-elle, voici le meilleur. Je ne l'avais pas réalisé avant, mais toute ma vie j'ai été dépressive. J'étais tellement négative ! C'était comme si mon regard intérieur était toujours tourné vers le sol, et que je ne pouvais voir que la terre. Mais à peine suis-je sortie de chez vous la dernière fois que j'ai entendu une voix intérieure qui me disait : "Lève les yeux ! Lève les yeux ! Lève toujours les yeux !", et maintenant c'est comme si je voyais toute la beauté autour de moi pour la première fois !"
A ce moment-là je lui ai dit que la plante sur le rebord de ma fenêtre ainsi que le remède que je lui avais donné étaient l'un et l'autre du saule. J'ai partagé avec elle mon rêve du saule et je lui ai dit que j'avais entendu moi aussi la voix disant "Lève les yeux !". Elle était tellement émue qu'elle s'est mise à pleurer. Au traitement suivant, elle m'a apporté un poème qu'elle avait écrit pour remercier l'esprit du saule."
Ces expériences de la classe, du médecin et du patient, d'où venaient-elles ? Existe-t-il un esprit du saule ? Et si c'est le cas, qu'est-ce réellement ? Est-ce que tout cela est important ? A l'évidence, c'était important pour le jeune médecin. En dépit de son expérience avec l'esprit du saule et sa patiente dépressive, il décida que nous avions inventé tout cela, et il arrêta de pratiquer le soin avec l'esprit des plantes.
[...]
C'est le printemps. Une graine de saule éclot et commence à grandir pour devenir un arbre. Elle ne sera pas un brin d'herbe, une truite ou un termite. Elle sera un saule. Elle a la vision intérieure de la "saulalité" et la consultera comme un plan de montage chaque fois que cela sera nécessaire : "Hum, voyons... Il y a un bon soleil, les ressources en eau, minéraux et nutriments du sol sont bonnes : il y a donc possibilité d'une croissance plus importante. Faut-il que nous ajoutions quelques nervures ? Voyons ce que dit le plan... Non, non, pas de nervures, nous sommes supposés faire du bois. Du bois de saule pour être précis."
Maintenant, le saule doit décider où et comment exactement faire du bois. Doit-il pousser près du sol en forme de buisson, ou bien svelte et en hauteur ? Doit-il pousser tout droit, ou bien s'incliner un peu de ce côté, ou de celui-ci, pour avoir plus de soleil ? Laquelle de ses branches doit grandir en premier ? Peut-être faudrait-il qu'elles poussent toutes en même temps ? Il y a des milliers de décisions à prendre.
Je ne suis pas très différent d'un saule. Moi aussi je grandis, je consulte la vision que je porte dans mon âme, et je prends des décisions sur la façon de transformer cette vision en réalité. Mais il y a une différence entre la façon dont grandissent le saule et la mienne : le corps du saule n'arrête pas de grandir jusqu'à son dernier jour, alors que j'ai achevé ma croissance il y a de nombreuses années. Quelle que soit la croissance que j'aie pu réaliser depuis, elle n'a été que dans mon esprit et mon intellect. Et j'ai eu beaucoup de croissance à réaliser dans ces domaines, parce que mon éducation m'avait rabougri."
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Maïa Toll, auteure de L'Herbier du chaman, 36 cartes divinatoires, A la rencontre de la magie des plantes (Édition originale 2020 ; Édition française : Larousse, 2021) nous révèle les pouvoirs du Saule blanc (Salix alba) :
Mot-clef : Les Voies de l'eau
La plupart des gens voient le saule comme un bel arbre gracieux et délicat, au bois tendre. « A quoi bon dissiper leurs illusions ? » se dit le saule. Mais sous terre, l'arbre étend ses longues racines à la recherche d'eau, l'élément des émotions qui nourrit son incroyable souplesse. Le saule adore tremper ses pieds dans l'eau, sonder le flux des ressentis, goûter à la colère et à la joie, au chagrin et à l'insolence. AS flexibilité lui permet d'éprouver beaucoup d'empathie sans se laisser submerger par les émotions ds autres qui le traversent, telle l'eau qui coule. Si vous vous sentez démunie pour gérer des émotions trop fortes, faites appel au saule : il vous enseignera les voies de l'eau.
Rituel : Renvoyer à l'eau
Travailler avec l'eau peut vous aider à gérer les nombreuses émotions que vous éprouvez au cours d'une journée.
Le matin, remplissez un bol d'eau et placez-le dans un endroit spécifique - dans votre jardin ou sur le rebord d'une fenêtre au soleil, par exemple.
Quand vous éprouvez de fortes émotions, au lieu de les réprimer, visualisez-vous en train de les envoyer vers votre bol d'eau.
A la fin de la journée, offrez cette eau à la terre (ou à une plante en pot) en exprimant le souhait que vos émotions soient compostées pour faire pousser quelque chose de nouveau.
Observez ce que vous ressentez les jours où vous accomplissez ce rituel. Voyez comme l'eau adoucit t dilue les émotions intenses pour les empêcher de vous submerger.
Êtes-vous empathique ? Formez le dessein d'envoyer les émotions des autres dans votre bol d'eau au lieu de les laisser vous envahir.
Réflexion : Qu'est-ce qui stagne ?
Si vous avez l'impression de ne pouvoir contrôler vos émotions, faites appel au saule : il vous rappellera l'importance qu'il y a à laisser ses émotions aller et venir librement. Les eaux émotionnelles ne sont pas faites pour stagner. Les eaux dormantes sont des foyers de maladie et le repaire des moustiques suceurs de sang - donc à éviter ! Demandez au saule de vous aider à rester ouverte aux émotions pour les laisser vous traverser avec grâce.
Connaissez-vous la différence entre les pensées (qui se forment dans votre tête)
et les émotions et/ou sentiments (que vous éprouvez dans votre corps) ?
Mettez-vous toujours des mots sur vos ressentis ?
Quand vous arrivez à mettre des mots sur votre émotion, les mâchez-vous ensuite comme un chewing-gum ?
Les ruminez-vous indéfiniment dans votre tête ?
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Mythes et légendes :
Selon Véronique Barrau et Richard Ely, auteurs de Les Plantes des fées et des autres esprits de la nature (Éditions Plume de carotte, 2014), le saule promet "de jolis guet-apens".
Habitats perchés : Le long des berges slaves, de majestueux saules étendent leurs branches souples au-dessus des eaux pour former un décor plein de charme. Mais les nuits d'été" offrent un spectacle plus merveilleux encore. Lorsque le clair de lune s'invite dans le ciel, un léger bruissement de feuilles se fait entendre; Nulle brise, si légère soit-elle, ne trouble pourtant l'air ambiant. Il faut lever les yeux pour dissoudre ce mystère. Assises sur les branches de saules, de belles Roussalki se balancent en bavardant gaiement. Durant la chaude saison, ces nymphes aquatiques trouvent refuge dans ces arbres et les Bouleaux avoisinants. Prenez garde de ne pas succomber à leur charme car leur beauté n'a d'égale que leur férocité. Il semblerait que vous n'ayez en revanche rien à craindre des esprits habitant dans les saules pleureurs. Enfin, c'est selon [...]
Une cruauté sans nom : Il faut croire que les saules sont universellement associés à des créatures maléfiques. Dans le Jura, il est ainsi une saulaie où trois fées vêtues de blanc punissent tout promeneur imprudent venant troubler leur repos dès la tombée de la nuit. Jadis, des créatures identiques logeaient dans un saule creux des Alpes françaises, près de Corps. Malheur à ceux qui s'aventuraient trop près du tronc ! elles tranchaient la tête des pauvres gens avant de la repositionner à l'envers...
L'Angleterre n'est pas dépourvue d'arbres dangereux. Lorsque la nuit tombe dans les campagnes et les forêts, certains vieux saules se déracinent pour mieux pourchasser les flâneurs inconscients... Cette croyance tirés du folklore traditionnel est devenue célèbre grâce à Tolkien. dans son livre Le Seigneur des anneaux, le Old Man Willow, traduisez "Vieil-Homme-Saule", attire jusqu'à lui les personnes entrant dans sa forêt. Bercés par le murmure du vent dans les branches, les intrus s'assoupissent contre le tronc du vieil arbre qui élargit ses fissures pour engloutir ses victimes... Par chance, les personnages de Tolkien sont libérés à temps de l'enchantement. Mais le Vieil-Homme-Saule s'extirpe de terre pour les pourchasser, sans pouvoir toutefois parvenir à son but.
Sorciers emprisonnés : A la faveur de la nuit, les arbres têtards, tout à la fois bossus et tordus, affichent d'inquiétantes silhouettes. Notre imagination ne serait pas seule en cause. Selon Pierre Dubois, les trognes des saules et des charmes ne seraient autres que des Agriffeurs, des adeptes du sabbat métamorphosés après avoir été surpris par l'aube."
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Littérature :
SOUS LES SAULES
L’étrange oiseau dans la cage aux flammes
Je déclare que je suis le bûcheron de la forêt d’acier
que les martes et les loutres sont des jamais connues
l’étrange oiseau qui tord ses ailes et s’illumine
Un feu de bengale inattendu a charmé ta parole
Quand je te quitte il rougit mes épaules et l’amour
Le quart d’heure vineux mieux vêtu qu’un décor lointain étire
ses bras débiles et fait craquer ses doigts d’albâtre
À la date voulue tout arrivera en transparence
plus fameux que la volière où les plumes se dispersent
Un arbre célèbre se dresse au-dessus du monde avec des pendus
en ses racines profondes vers la terre
c’est ce jour que je choisis
Un flamboyant poignard a tué l’étrange oiseau dans la cage de
flamme et la forêt d’acier vibre en sourdine illuminée par le feu
des mortes giroflées
Dans le taillis je t’ai cachée dans le taillis qui se proclame roi des plaines.
Robert Desnos, Corps et Biens (Éditions Gallimard, 1930).
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Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi le Saule :
23 février
(Fontaine-la-Verte)
Devant la porte, le saule argenté a revêtu ses chatons de soie grise et de fils d'argent. Rien n'est doux comme ces cocons accrochés aux rameaux bruns. On dirait qu'un insecte se métamorphose à l'aisselle de chaque bractée rouge et gluante. Pardi ! C'est le printemps...
Chat des chartreux
Qui se lèche le ventre
Saule argenté
Même l'étang
Verdit son eau
Printemps.
Martin Cruz Smith, auteur de Chiens et loups (Éditions Titanic Productions, 2004 ; traduction française Robert Laffont, 2006) raconte notamment comment la faune et la flore vivent à nouveau dans la zone pourtant sinistrée de Tchernobyl :
Une fois dehors, il trouva aux saules une allure de jeunes filles timides perchées sur un pied dans l'eau. Le fleuve, gonflé par l'averse, sentait la terre et grondait sourdement. Cela faisait quelque temps qu'Arkady n'avait pas couché avec une femme et il se sentait plein d'ardeur. Quand on souffle sur des cendres froides..., songea-t-il.
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Voir aussi : Saule des vanniers ; Saule marsault ; Saule pleureur ;