Étymologie :
ARAIGNÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. − 1. Début xiie s. « toile d'araignée » (Psautier Oxford, Lib. Psalm., XXXVIII, 15 ds Gdf. Compl. : E defirre fesis sicume iraignee l'aneme de lui) ; début xiiie s. (Psautier, B.N. 1761, f°55d, ibid. : Sire, tu l'as ensi pugni que tu as fait s'arme atenuir ausi coume l'areignee) − 1740 Ac. ; 2. 1er quart xiiie s. « arachnide qui file une toile destinée à prendre les insectes dont elle fait sa proie » (G. de Coincy, Mir. Vierge, ms. Brux., f°67c, ibid. : Areignie ne barbelote) ; 1530 arigner (Palsgr.). Dér. de araigne* ; suff. -ée*.
PUNAISE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1256 « petit insecte à corps aplati et d'odeur infecte » (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 142, 26) ; 2. a) 1836 « femme de mauvaise vie » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 38) ; b) 1901 punaise de sacristie (Bruant, p. 314) ; 3. 1846 « petit clou à tête plate et ronde, à pointe courte » (Besch. Suppl.) ; 4. 1947 punaise! exclam. (Genet, loc. cit.). Fém. de l'adj. punais*, empl. subst. Le lat. class. cimex survit dans le domaine d'oc (a prov. cimia, pour les formes mod. v. FEW t. 2, p. 673, ital. cimice, esp. chinche).
Autres noms : Halobate - Patineur de mer - Punaise d'eau -
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Zoologie :
Dans Les Génies des mers, Quand les animaux marins défient les sciences (Éditions Flammarion, Paris, 2023) Bill François attire notre attention sur les merveilles révélées par l'ichtyologie :
L'art de marcher sur l'eau : Pour qui n'a pas, comme les hydrozoaires, les moyens de s'offrir un bateau, la surface de l'eau reste un terrain accessible... à condition de savoir archer dessus. C'est ce que font les halobates, les seuls parmi les quelque 10 millions d'espèces d'insectes de notre planète à avoir colonisé le grand large. Ces punaises d'eau passent leur vie à marcher à la surface des mers, sans jamais couler ni même se mouiller. Pour réussir ce miracle digne de Jésus, elles utilisent la force de la surface elle-même : la tension superficielle.
Aussi appelée tension de surface, cette force confère à la surface de l'eau d'étonnantes propriétés. Elle provient de la nature intrinsèque du liquide. Les molécules d'eau, de par leur composition à base d'hydrogène et d'oxygène, aiment en effet se lier entre elles. Elles sont si attirées les unes par les autres qu'elles se bousculent en permanence pour rester entourées de leurs semblables, et donc pour se maintenir en pleine eau plutôt qu'à l'interface avec l'air. Ce tumulte d'entités microscopiques produit au niveau de la surface elle-même une force qui la tend en permanence, comme la peau d'un tambour. Ainsi, la surface est toujours la moins étendue possible, ce qui permet au maximum de molécules d'eau de rester entourées d'eau, évitant le contact de l'air.
Mais revenons à nos insectes. La force de tension superficielle, qui étire la surface de l'eau, est très faible. A l'échelle humaine, on ne la ressent même pas, car ses effets sont infimes comparés à ceux d'autres forces comme notre poids ou l'inertie des vagues. En revanche, pour un animal aussi petit et léger que l'insecte halobate, qui dépasse rarement les 5 mg, la tension de surface se ressent beaucoup. Elle compense largement son poids et lui permet de cheminer sur l'eau sans s'y enfoncer. Les halobates peuvent même sauter et rebondir sur la surface de la mer comme sur un trampoline !
Pour accroître l'effet de la tension superficielle, et ainsi flotter encore mieux, ces insecte sont développé des astuces. Leur corps est recouvert de poils cirés, ce qui augmente la superficie de l'interface avec l'eau, et donc la tension de celle-ci. Mieux : lorsqu'un halobate se retrouve sous l'eau, ses poils emprisonnent une couche d'air qui lui évite de se mouiller. L'insecte possède ainsi son propre gilet de sauvetage.
Les halobates paient le prix de leur vie passée à marcher sur l'eau au moment de leur naissance. En effet, ils pondent leurs œufs sur des débris flottants, et souvent, les œufs éclosent sous l'eau. Le jeune insecte doit alors émerger, mais la tension de surface agit comme une barrière, une membrane tendue qu'il doit briser pour s'extraire de l'eau. Cela peut lui coûter plusieurs heures d'effort intense.
Toutefois, c'est encore une stratégie payante, car, ainsi, les halobates peuvent pondre des œufs sur toutes sortes de supports flottants, plumes, bois flotté, etc. - même sur nos déchets plastiques ! Avec l'augmentation actuelle de la concentration du plastique en mer, ils disposent de nurseries à volonté. Ces insectes sont donc en train de pulluler plus que jamais à la surface des océans, à cause de nos bouteilles, sacs de courses e autres boîtes à kebab...
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Symbolisme :
Le 7 avril 2021, Gabriel, créateur du site www.zooastro.com qui développe le concept d'Animal Astral, nous fait part de ses recherches :
« Plus précis que le Signe Astrologique et plus personnel que l'Animal Totem, l'Animal Astral reflète la personnalité de chacun. L'Animal Astral propose de reconnecter chacun avec la biodiversité, et de découvrir quels pouvoirs la Nature a développé dans le règne animal, source d'inspiration et de développement personnel pour nous les humains. Il existe 144 animaux astraux regroupés en 12 grandes familles. L'Animal Astral se découvre selon notre signe astrologique solaire, et se combine avec le signe lunaire pour une précision optimale. »
Les Arthropodes correspondent au signe des Gémeaux. Les Gémeaux sont un signe d’Air, Mutable. Un Gémeaux cherche principalement à assouvir sa curiosité. D’une vivacité d’esprit insatiable, il se pose mille questions, et passe d’un sujet à l’autre en accumulant des anecdotes ou des informations concrètes. Toujours en mouvement, toujours en ébullition, il est partout ! Sa mobilité, avant tout mentale, fait de son quotidien un assemblage de moments intenses et distrayants, mais décousus. Le Gémeaux est sociable et chaleureux car il accepte toutes les rencontres, toutes les idées. Il s’affirme en disant oui à tout, mais sa volonté est fragile car son souci premier est d’apprendre. Sitôt adapté à un environnement donné, il cherche à en tester un nouveau. Pour le Gémeaux, la vie est un jeu à ne pas prendre trop au sérieux.
Dans le monde animal, les Arthropodes sont les meilleurs candidats pour transcrire fidèlement le symbolisme du signe des Gémeaux :
Apparus au début de l’Ère Primaire à partir des Vers, les Arthropodes ont amené plusieurs innovations : La segmentation du corps, l’exosquelette protecteur, et surtout, les pattes locomotrices. Cette formule gagnante permit une adaptation du nombre et du rôle des pattes en fonction de l’environnement.
On retrouve bien là les caractéristiques classiques du signe des Gémeaux, axé sur la mobilité, la communication et l’adaptation.
Les Arthropodes, des êtres adaptables : L’Arthropode est un animal incroyablement flexible. Il a su coloniser tous les milieux, en prenant mille formes différentes. On estime que 80% des espèces animales sur Terre sont des Arthropodes.
Le Patineur de Mer ou Moïse : Le Patineur de Mer cherche principalement à assouvir sa curiosité. D’une vivacité d’esprit insatiable, il se fait remarquer par sa manière de poser mille questions, de passer d’un sujet à l’autre, résolvant rapidement des petits problèmes, accumulant des anecdotes et des connaissances concrètes. Toujours en mouvement, toujours en ébullition, il est partout ! Sa mobilité, avant tout mentale, fait de son quotidien un assemblage de moments intenses et distrayants, sans rapport les uns les autres. D’un contact facile, cette personnalité semble sociable et chaleureuse car elle accepte toutes les rencontres, toutes les idées. Elle s’affirme en disant oui à tout, mais sa volonté est fragile car son souci premier est de s’informer. Sitôt adaptée à un environnement donné, elle cherche à en tester un nouveau. Pour le Patineur de Mer, la vie est un jeu à ne pas prendre trop au sérieux.
Cependant, sa sensibilité tournée vers des sensations fusionnelles, englobantes, infinies, le rend indifférent à toute forme de différenciation, d’opposition ou de conflit individuel. Le Patineur de Mer tend vers une réceptivité perpétuelle et infinie dans une sorte d’impression floue mais vaste de communion avec l’environnement. Il vit sous le règne absolu du sentiment et des émotions, éclipsant l’intellect et la raison séparative. Très demandeur de quitter ses repères et de dépasser ses frontières, le Patineur de Mer recherche une forme de marginalité pour mieux imaginer un monde nouveau, un ailleurs magnifique dont personne ne sait, de son vivant, s’il s’agit d’une intuition ou d’une illusion.
Les particularités du Patineur de Mer : Le Patineur de Mer aime se sentir balloté au gré du vent, au gré des flots, et il place sa grande curiosité au service de son besoin d’exploration sans frontière. Son esprit tellement agile et polyvalent lui permet de se faufiler parmi les vagues de la vie en se laissant porter par les courants sans jamais se laisser couler. Insaisissable, imprévisible, ambivalent, il donne le tournis à son entourage et il lui est impossible de s’enraciner où que ce soit. Le natif de ce signe est, en quelques sorte, superficiel à l’infini, en ce sens qu’il préfère toujours se poser doucement sur tous les sujets et tous les êtres que le destin place sur sa route, sans jamais s’y arrêter longtemps.
Comme s’il vivait en équilibre entre deux dimensions, celle des émotions profondes et celle des informations directes, le Patineur de Mer est capable de communication par vibrations. Les plus réceptifs sont les porte-paroles médiumniques d’un autre monde, mais cette capacité à communiquer avec l’au-delà n’est pas toujours bien appréciée par la société. Une telle personnalité, si légère et si bizarre, ne parvient à convaincre qu’en accomplissant des miracles.
Le Patineur de Mer a un lien complexe avec sa famille et sa société en général, lien que l’on peut rapprocher du mythe de Moïse : Il a tendance à développer un sentiment d’abandon réel ou imaginaire, et comme il ne s’attache pas aux bases solides et fixes de sa société, il cherche, dans une autre réalité, un refuge physique ou psychologique.
L’irréalisme de son esprit est tempéré par un goût pour les rencontres concrètes. Mais le Patineur de Mer doit être prudent dans le choix de ses amis et de ses associés. En amour aussi, son indécision et son manque de constance ne permet pas d’attache durable. L’évasion et la fuite sont un tel jeu d’enfant pour cette personnalité équilibriste, que si elle obtient un ascendant quelconque sur un groupe donné, elle n’aura de cesse de le marginaliser, de laisser dériver les siens parmi les dangers, en quête d’un ailleurs salvateur. Une forme de prédation sur ses propres congénères est même possible, notamment en cas de promiscuité, ou pour des raisons mystiques.
Cette relation à la société et cette mobilité extraordinaire devraient se développer dès l’adolescence, et à la suite de plusieurs transformations personnelles. A l’issue de ces moments critiques d’évolution, le Patineur des mers aura le sentiment d’avoir changé de structure mentale pour adopter un état de pensée plus adapté. Si la société dont il est issu le couve trop durant l’enfance, il en sera très fragilisé, car il n’est pas fait pour vivre chaperonné. Cette personnalité a besoin de liberté et d’évasion. Plus elle aura été exposée à toutes sortes de courants durant l’enfance, plus elle sera épanouie à l’âge adulte. Une fois qu’elle aura trouvé sa voie vis-à-vis de la société, elle ne devrait plus évoluer fondamentalement jusqu’à sa mort.
Les pouvoirs du Patineur de Mer : Attiré par les terres promises mai jamais atteintes, le Patineur de Mer est une étrangeté de la nature qui repousse ses limites et trouve des choses à dire là où personne d’autre n’aurait idée d’aller. Il n’est pas compris par sa société d’origine. Mais à la moindre crise sociétale, il se démarque, et propose une sortie de crise. Son mode de vie très particulier, adaptable et polyvalent, démontre que rien n’est impossible. Équilibriste, saltimbanque, il étonne et en même temps offre l’espoir d’une vie radicalement différente. En cela, il parvient à prouver qu’un autre ordre est possible.
Le natif du Patineur de Mer aura tout intérêt à s’orienter vers une activité riche en informations, où il pourra donner un sens à sa vie par une forme d’évasion vis-à-vis de sa société d’origine. Prescripteur de voyages ? Témoin de phénomènes paranormaux ? Porte-parole des marginaux ? Quel que soit le domaine qu’il choisira il cherchera à dépasser le seul besoin d’apprendre pour entrevoir la nécessité de comprendre et d’assimiler.
Ex : Louis-Ferdinand Céline, Françoise Sagan, Prince, Kanye West. [Soleil Gémeaux / Lune Poissons]
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Symbolisme celte :
Pour Gilles Wurtz, dans Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres (Éditions Véga 2014),
"L'araignée d'eau porte un nom trompeur : elle n'est pas une araignée mais une punaise, "gerris" de son vrai nom. Elle est muni de véritables minuscules coussins d'air au bout de chaque patte qui lui permettent de rester posée sur l'eau et de s'y déplacer. A condition d que l'eau ne soit pas polluée par un tensioactif, car la présence de celui-ci modifie la tension superficielle de l'eau en la diminuant, l'araignée d'eau n'est alors plus portée par l'eau, elle s'enfonce. Elle est donc un marqueur fiable de pollution de l'eau par les tensioactifs.
Certaines araignées d'eau peuvent faire des bonds de plus d'un mètre, d'autres ont des ailes et sont capables de voler.
Les araignées d'eau communiquent entre elles par les ondes générées et transmises à la surface de l'eau. Elles localisent leurs proies de la même façon.
Applications chamaniques celtiques de jadis : L'araignée d'eau était pour les Celtes un animal étrange et intrigant, capable de marcher sur l'eau et donc de réaliser l'impossible. Elle incarnait la légèreté et la fluidité qui facilitent les situations compliquées, tendues. Tout pratiquant chamanique de jadis interrogeait l'esprit de l'araignée d'eau, qui lui donnait alors ses conseils pour alléger, dénouer le problème. A un niveau collectif aussi, toutes les personnes investies de responsabilités qu se retrouvaient confrontées à une source de polémique ou à une opposition recherchaient la guidance de l'esprit de l'araignée d'eau. Il en allait de même en cas de conflits délicats ou de sujets sensibles susceptibles de générer des guerres entre peuples ou clans. Les Celtes avaient alors des cérémonies et des rituels spécifiques aux cours desquels les chamans sollicitaient l'aide de l'esprit de l'araignée d'eau pour guider les dirigeant et la communauté vers de solutions pacifiques. Car l'araignée d'eau est considérée comme un médiateur dont la surprenante légèreté calmait les tensions sans délais.
Si quelqu'un avait l'esprit tourmenté, il faisait appel à l'esprit de l'araignée d'eau qui l'aidait alors à trouver un soulagement. Et lorsqu'on était trop envahi par des peurs ou des tourments, que l'on ne pouvait plus que ployer sous les émotions débordantes par exemple, et que l'on se sentait incapable d'entamer ce travail seul, le guérisseur ou chaman consulté pouvait lui aussi faire appel à l'esprit de l'araignée d'eau pour aider la personne à refaire surface et à s'y maintenir. A partir de là, la personne pouvait alors continuer le travail de son côté, même - et surtout - lorsque résoudre un problème semblait relever de l'impossible... car pour l'araignée d'eau qui marche sur l'eau, rien n'était impossible.
Applications chamaniques celtiques de nos jours : Aujourd'hui, un praticien chamanique celtique peut toujours aller à la rencontre de l'esprit de l'araignée d'eau et demander son aide pour dénouer des situations qui génèrent des pressions, des tensions qui perturbent l'état d'esprit et le bien-être individuel, ou qui créent ou nourrissent des conflits. L'esprit de l'araignée apporte de la légèreté dans les différents cas de figure pour ensuite ouvrir la porte à la solution ou à la libération. Il est n médiateur avisé dans le monde de la diplomatie internationale, de la politique intérieure, en cas de conflits communautaires, de disputes familiales...
L'esprit de l'araignée peut aussi apporter un soutien psychologique à la personne qui souhaite améliorer et alléger son état d'esprit. Et tout naturellement, quelqu'un qui souffre de surpoids et qui pratique le chamanisme celtique peut aussi aller à la rencontre de l'esprit de l'araignée d'eau pour lui demander des recommandations de l'ordre énergétique en complément d'un traitement physique et alimentaire pour perdre du poids.
Enfin, un pratiquant chamanique d'aujourd'hui, lorsqu'il se retrouve face à quelque chose qui lui semble impossible peut, comme le pratiquant de jadis, aller interroger l'esprit de l'araignée d'eau pour qu'il le guide vers l'alternative possible. Puisque pour l'araignée d'eau, rien n'est impossible. Il suffit d'"avoir les ressources adéquates, comme elle. Ce sont ces ressources adéquates pour nous, en lien avec la situation présente, qu'elle nous montre.
Mots-clefs : La légèreté - L'impossible devient possible."
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Littérature :
Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque à sa manière l'araignée d'eau :
19 août
(Fontaine-la-Verte)
Les araignées d'eau patinent sur la mare. Retrouverai-je, dans ma documentation scientifique, les équations qui démontrent comment les gerris flottent ?Ou bien ceux-là sont-ils condamnés à couler sous mes yeux ? N'a-t-on pas « prouvé » que les hannetons sont incapables de voler et les dauphins de nager ? Où en seraient ces créatures sans la mathématique humaine ?
Chaque glissade d'un patineur fait naître des franges d'interférences. Kaléidoscope. [...]
Entre deux eaux, un triton alpestre
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