Étymologie :
COL(-)VERT,(COL VERT, COL-VERT), subst. masc.
Étymol. et Hist. 1866 (Lar. 19e). Composé de col (cou*) et de vert* ; ainsi nommé à cause du cou vert du mâle (v. Roll. Faune t. 2, p. 393).
Lire aussi la définition de colvert pour amorcer la réflexion symbolique.
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Symbolisme celte :
Pour Gilles Wurtz, dans Chamanisme celtique, Animaux de pouvoir sauvages et mythiques de nos terres, (Éditions Véga 2014),
"Le canard colvert est omnivore, il est friand d'herbes, d'insectes, de vers, de grenouilles et de petits poissons.
Pour construire son nid, la femelle choisit un endroit caché et près d'un plan d'eau. Elle l'aménage seule, directement sur terre, avec des éléments végétaux, brindilles, joncs, herbes, feuilles et des plumes de son propre duvet qu'elle arrache de sa poitrine. La cane couve seule, puis elle apprend, toujours seule, aux canetons à nager et à se nourrir pendant un peu moins de deux mois. Ensuite, les petits sont indépendants.
La cane a une technique toute particulière pour détourner les prédateurs du nid ou des canetons : elle feint une blessure en battant des ailes et en poussant des cris de détresse.
Applications chamaniques celtiques de jadis : C'est précisément pour sa capacité à éloigner les prédateurs par la simulation que les Celtes considéraient le canard colvert comme un spécialiste de la stratégie.
Feindre une apparence pour en cacher une autre et pouvoir ainsi retourner une situation ou utiliser une stratégie pour arriver à ses fins, les Celtes y avaient souvent recours. Les chefs de guerre travaillaient en étroite collaboration avec l'esprit du colvert qui leur enseignait l'art de la feinte et de la stratégie. Bien des batailles ont été gagnées grâce à la ruse. Tantôt il s'agissait de faire croire que le nombre de guerriers dans ses propres rangs était bien inférieur à celui des adversaires puis, une fois la bataille bien engagée, une ou plusieurs vagues de combattants surgis de nulle part venaient relever leurs frères d'armes, ce qui s'avérait souvent fatal pour l'ennemi. Tantôt il s'agissait de prendre l'adversaire en tenaille ou de l'entraîner dans un piège naturel pour l'y décimer. Il fallait trouver la stratégie la plus efficace, le leurre le plus influent.
Les sages, les conseillers, travaillaient également beaucoup avec l'esprit du colvert, eux aussi avaient besoin de maîtriser l'art de la stratégie, car les seigneurs celtes avaient coutume de les consulter et avaient toute confiance en leur savoir et en leurs recommandations. Quand il s'agissait de commercer avec d'autres peuples ou d'autres communautés, on s'en doute, les négociateurs faisaient appel à la stratégie et à l'art de la fente du colvert. Les artisans et commerçants locaux usaient également d'une stratégie de vente inspirée par l'esprit du colvert. Les chasseurs et les pêcheurs celtes tiraient eux aussi avantage d'un travail avec l'esprit du colvert.
Applications chamaniques celtiques de nos jours : Aujourd'hui, la stratégie et la feinte sont très présentes dans le domaine du sport, et un travail chamanique avec l'aide de l'esprit du canard colvert pourrait encore considérablement faire évoluer certaines disciplines. L'esprit du canard colvert serait un entraîneur adjoint de tout premier ordre pour tout coach sportif. Dans le noyau familial, les parents ouverts au chamanisme celtique peuvent interroger l'esprit du colvert pour les aider à trouver des stratégies pédagogiques pour aider à stimuler l'éveil des enfants dans n'importe quelle discipline, et bien sûr, en milieu scolaire. De même pour les artistes, dans le monde du spectacle, pour éblouir encore davantage leur public...
Mots-clefs : La feinte ; La stratégie."
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Littérature :
Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque brièvement de canard de nos contrées :
21 décembre
(Bruxelles)
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Les colverts mâles ont au cou la chlorophylle assombrie des feuilles de nénuphar. Leurs femelles portent sur chaque aile une fenêtre d'azur.
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