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La Carline

Dernière mise à jour : 28 août



Étymologie :


  • CARLINE, subst. fém.

Étymol. et Hist. [1538 ds Est. d'apr. FEW t. 2, p. 371b] ; 1545 bot. (G. Guéroult, Histoire des plantes, trad. de Léonard Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Lyon d'apr. DG). Empr. à une lang. rom. − soit au prov. carlino, Mistral (DEI ; Dauzat 1973 ; EWFS2), au cat. carlina, Alc.-Moll. ou à l'esp. carlina « id. », 1555 ds Cor., prob. issus du type cardina (prov. cardino, bot., Mistral ; cat. cardina id. Alc.-Moll. ; esp. cardina « jachère », Cor., s.v. cardo) − soit à l'ital. carlina « id. » (DG ; FEW t. 2, p. 372b ; Wind, p. 123) issu d'un dér. de cardo.


Lire également la définition du nom carline pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Carlina acaulis - Baromètre des chasseurs - Baromètre du berger - Chardonnette - Herbe au chardonneret -

Carlina gummifera - Chardon à glu -

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Botanique :


Monographie sur le chardon à glu, proposée par Meryem El Fennouni dans sa thèse intitulée Les plantes réputées abortives dans les pratiques traditionnelles d’avortement au Maroc. (Université Mohammed V, faculté de médecine et de pharmacie - Rabat, 2012).

 

Selon Peter Wohlleben, auteur de L'Horloge de la nature, Prévoir le temps, comprendre les saisons, les animaux et les plantes (édition originale 2012 ; traduction française Macro Éditions 2017),


"La situation [le fait que la pluie empêche une plante mère d'essaimer] est comparable pour les fleurs nouvellement écloses : le pollen mouillé ne peut être recueilli et utilisé par les abeilles pour la pollinisation. Quand l'air devient humide et que l'arrivée de la pluie est imminente, les fleurs de certaines plantes réagissent en adoptant une mesure de précaution : elles se ferment pour se protéger. Un exemple caractéristique : la carline. Ses grandes fleurs, très décoratives permettent d'observer très clairement les phénomènes que nous venons de décrire, ce qui lui vaut son surnom, dans le langage populaire, de "baromètre du berger". Sa capacité à prédire le temps fonctionne même lorsque la plante est fanée, car ce phénomène est basé sur un processus purement mécanique : lorsque l'humidité augmente, les bractées gonflent et se soulèvent. Autrefois, on accrochait ces fleurs - qui aujourd'hui figurent au nombre des espèces protégées - aux portes d'entrée afin d'être informé à temps de l'arrivée imminente d'une pluie."

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Vertus médicinales :


Pierre-Joseph Bic'hoz, médecin de Monsieur et auteur de Etrennes du printemps, aux habitans de la campagne, et aux herboristes, ou pharmacie champêtre, végétale & indigène, à l'usage des pauvres & des habitans de la campagne (Lamy libraire, Paris, 1781) recense les vertus médicinales des plantes :


Racine de Carline. Elle est sudorifique, cordiale, apéritive, hystérique & vermifuge.

 




Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Dédaignées aujourd'hui par nos populations, les carlines, Carlina acaulis et acanthifolia, ont été fort recherchées au moment de la disette de 1816-817 et dans les siècles précédents Ainsi au seizième siècle, le réceptacle de l'Acanthifolia confit avec du miel constituait une confiture très estimée, dont parle Dalechamp. Villars en parle aussi, mais la recette en est probablement perdue en Dauphiné, car je n'ai jamais pu m'en faire servir dans le Champsaur et le Gapençais où la plante n'est pas rare. En Savoie elle l'est tout à fait, et M. Songeon et moi nous croyons qu'elle est en voie d'extinction dans les deux seules localités que nous lui connaissions : ravins au-dessus d'Apremont et de Saint-Baldoph et ravins d'Albane. La famine du commencement du siècle en est vraisemblablement la cause.

[...]

Les ménagères aisées et soigneuses mettent dans leur linge de la racine de chardonnette, Carlina acaulis, dont le parfum est très aromatique.

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D'après les travaux de Victoria Hammiche, Rachida Merad, Mohamed Azzouz, et al. consignés dans Plantes toxiques à usage médicinal du pourtour méditerranéen. (Springer Paris, 2013) :


Usages traditionnels : Les enquêtes ethnobotaniques ne révèlent pas d'usage avéré de l' « addad » et les racines séchées se trouvent parfois sur les étals des herboristes qui proposent Ie latex desséché, cependant, on peut s'en procurer en insistant. Alors qu'il reste très utilisé en Algérie et au Maroc, il n'aurait plus d'usages traditionnels en Tunisie.

En usage interne, la racine desséchée est utilisée, après cuisson prolongée dans l'eau, pour arrêter les hémorragies, faciliter les accouchements, traiter les œdèmes et l'épilepsie, provoquer les vomissements. Elle est utilisée comme narcotique et contre la manie. En fumigations, elle traite les rhumes, les vertiges, les céphalées, les paralysies et facilite les accouchements difficiles.

En usage externe, les décoctions de racines ou la poudre sont utilisées en applications topiques sur des lésions cutanées syphilitiques, sur les furoncles et les abcès. En frictions ou en cataplasmes on l'emploie dans Ie traitement de la gale, des taches de rousseur, des boutons d' acné.

L'utilisation inconsidérée de plantes non dénuées de risques pour traiter des maladies chroniques et l'engouement de mixtures chinoises font régulièrement l'objet de mise en garde ; ainsi Ie chardon à glu est cité pour ses risques hépatotoxiques, ce qui laisse penser qu'il est proposé même en Europe dans les produits de phytothérapie.

En fumigations, les fragments de racine desséchée sont employés dans tout Ie Maghreb comme insecticides et sont présents dans diverses pratiques magiques destinées à conjurer les djinns et Ie mauvais sort !

Le latex frais ou glu sert de piège à oiseaux. Dans les zones rurales, il est mâchonné par les enfants en guise de chewing-gum ; desséché, il se retrouve sur les étals et mélangé à de I'huile, se transforme en glu.


Usages criminels : La poudre de racine ou, de préférence, Ie suc de racine fraiche sont Ie plus souvent administrés associés ) d'autres toxiques, notamment l'arsenic et la jusquiame blanche. L'adjonction de cette plante, qui a des propriétés antiémétiques, a généralement pour but d'empêcher la victime de rejeter Ie poison dans les vomissements.

Les intoxications criminelles dues au chardon à glu sont, dans l'immense majorité des cas, d'un pronostic fâcheux. Leur méconnaissance par les cliniciens, leur évolution rapide et leur fréquence sont à 1'origine de problèmes médico-légaux qui ne trouvent leur solution que par la mise en évidence, post-mortem, de l'agent responsable, l'actractyloside.

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Symbolisme :


Emma Faucon, autrice d'un ouvrage intitulé Le langage des fleurs. (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) rapporte plusieurs exemples qui créent une forme de baromètre botanique :


Carline. — Cette plante se ferme toujours aux approches de la tempête.


L'autrice s'intéresse également aux caractéristiques des plantes qui permettent de définir un baromètre botanique :


Carline - Isolement - Solitude.

Au milieu des solitudes des Alpes, un joli animal saute de rocher en rocher jusqu'à ce que son œil perçant aperçoive au milieu d'un terrain calcaire une plante dont le réceptacle couché sur la terre est aussi large qu’un artichaut. A cette vue le chamois s'élance et, tout heureux, se met à manger la carline. Malheureusement pour l'habitant des montagnes, un chasseur le guette, et pendant qu'il fait son repas, l'ajuste et le tue.

 

Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :


CARLINE, plante des montagnes, très recherchée par les chamois qui s'en montrent très friands. On la surnomme le baromètre des chasseurs, parce que sa fleur s'ouvre ou se ferme selon que le temps doit être sec ou pluvieux, elle est l'emblème de l'isolement et de la solitude.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Emblème de soleil, cette espèce de chardon des lieux secs passait dans l'Antiquité pour protéger l'amour des sortilèges. Ses pouvoirs de protection contre la sorcellerie furent utilisées au cours des siècles dans le sud de la France où on en mettait à l'entrée des maisons et des étables.

Dans la Chine ancienne, la plante symbolisait la longévité.

On raconte qu'au cours d'une de ses campagnes, Charlemagne, devant faire face à une épidémie qui emportait beaucoup de ses soldats, pria Dieu de lui venir en aide. Un ange apparut alors et tira avec son arc : à l'endroit où tomba la flèche poussa une plante, la carline, censée être le remède souverain contre la maladie qui faisait des ravages chez les hommes de l'empereur ; en effet, la légende dit que la carline enraya l'épidémie et guérit de nombreux malades.

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Selon Claire Tiberghien, auteure de Équilibre et méditation par les plantes, 30 plantes à découvrir (Éditions Jouvence, 2016), la Carline acaule présente les caractéristiques suivantes :

Élément : Métal.


De son nom latin Carlina acaulis, la Carline acaule fait partie de la famille des Astéracées. Elle est source d'énergie. Les racines de la Carline acanthe contiennent jusqu'à 20% d'inuline. On en extrait une huile essentielle qui a une action antibactérienne. Cette plante renforce le foie et le protège, ainsi que le système immunitaire, contre les virus, les bactéries et les parasites. Elle active la lymphe et ses propriétés antispasmodiques apaisent les bronchites. Diurétique et sudorifique, elle est utile en cas de refroidissement avec fièvre. En usage externe, on recourt à la carline pour nettoyer les éruptions cutanées ou les ulcères. Les bains de bouche renforcent les gencives sensibles et calment les maux de dents.


Sur le plan psychique : La Carline acaule renforce le dos et l'enracinement. Elle favorise les échanges avec l'environnement et développe la pensée. La Carline acaule nous aide à nous libérer de ce qui est superflu, encombrant. Elle donne la force d'être authentique, à l'écoute de son Moi profond. Elle rend fort en cas de stress.

Grâce à la Carline acaule, je peux affirmer :

  • Je réussis.

  • Je sais me protéger.

  • Je me sens bien avec moi-même.

  • J'ai la force dont j'ai besoin.

  • Je m'investis pour moi-même avec fidélité.

  • Je peux faire des expériences sans blesser les autres.


Origine du nom : C'est Charlemagne, en latin Carolus Magnus, qui a donné son nom à la plante Carlina acaulis. Pendant une de ses campagnes, la peste se propageait dans son armée. Une nuit, un ange lui apparut en rêve. Il lui dit de tirer une de ses flèches et de regarder où elle se planterait : à cet endroit, l'empereur trouverait un moyen de combattre la peste. Au matin, Charlemagne fit ce que l'ange lui avait dicté et sa flèche se planta sur une Carline acaule. Son armée fut ainsi protégée contre la peste.

Acaulis signifie "sans cou". La Carline acaule n'a pas de tige. Son capitule repose directement sur le sol.


Méditation de la Carline acaule : Au fond de l'automne, lorsque les pâturages jaunissent, que l'herbe s'assèche, au milieu de ces reflets roux, de ces jaunes pâlissants, les couleurs se retirent du monde. La Carline acaule a besoin de ce dénuement pour briller de tous ses feux. Miroir reflétant la lumière du soleil, elle nous en redonne la force. Une force libérée, un souffle qui nous ramène à nos entrailles.

Concentrez-vous sur votre plexus solaire. Visualisez la lumière chaude du soleil, venant le nourrir. Une force concentrée pénètre jusqu'à votre essence. Inspirez cette énergie et laissez-la s'épanouir dans vos poumons, dans votre cœur. Ressentez l'importance du retour à soi, l'importance de quitter ce qui n'est plus nécessaire. Vous pouvez vous en séparer, tout en restant en lien avec la terre, en lien avec vous-même. En sécurité.

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Légendes :


Selon Roger Phillips in The Random House Book of Herbs (Random House, 1990, cité par Wikipédia),


Tabernaemontanus aurait relayé une légende qui veut qu'un ange [D'autres précisent qu'il s'agit de l'archange Saint-Michel] aurait informé Charlemagne des propriétés de la carline concernant la guérison de la peste bubonique qui décimait alors les armées en campagne.

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Emblème du soleil, cette espèce de chardon des lieux secs passait dans l'Antiquité pour protéger l'amour des sortilèges. Ses pouvoirs de protection contre la sorcellerie furent utilisés au cours des siècles dans le sud de la France où on en mettait à l'entrée des maisons et des étables.

Dans la Chine ancienne, la plante symbolisait la longévité.

On raconte qu'au cours d'une de ses campagnes, Charlemagne, devant faire face à une épidémie qui emportait beaucoup de ses soldats, pria Dieu de lui venir en aide. Un ange apparut alors et tira avec son arc : à l'endroit où tomba la flèche poussa une plante, la carline, censée être le remède souverain contre la maladie qui faisait des ravages chez les hommes de l'empereur ; en effet, la légende dit que la carline enraya l'épidémie et guérit de nombreux maladies.

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Selon le site http://mieux-se-connaitre.com


"Depuis le Moyen Âge, on attribue à la carline le pouvoir de guérir les maladies contagieuses comme la peste ou d’être un contrepoison aux morsures de serpent, le don de procurer une force prodigieuse et d’autres effets magiques. Fleur solaire clouée au dessus d’une porte, elle écarte ici les créatures de l’ombre et les forces néfastes et par là, elle porte bonheur."

 

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