Étymologie :
BÉLIER, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1412 « mâle de la brebis » empl. comme nom de pers. (Bibl. de l'Ec. des Chartes, 5e série, I, 225 dans Gdf. Compl. : Despense faite le quatriesme jour de juillet 1412 en l'ostel de Belier [nom d'un chanoine de la Ste Chapelle]) ; p. anal. 2. a) 1548 milit. « poutre de bois armée en son extrémité d'une tête de bélier en airain et employée par les anciens et au Moy. Âge pour renverser les murailles des places assiégées » (Rabelais, Quart Livre, 61, éd. Marty-Laveau, t. 2, p. 486) ; b) 1796-1821 p. ext. « tout élément de force capable de briser ou renverser un obstacle matériel ou moral » (J. de Maistre, Correspondance, t. 1, p. 113) ; 3. 1587 sens libre « mari trompé (à cause des cornes que l'on lui prête) » (Cholières, 2e Ap. Disnee, p. 67 dans Hug. : Le Seigneur Rodolphe mourroit, ou il faudroit qu'elle mourut, si elle le faisoit belier) ; 4. technol. a) 1660 « machine servant à enfoncer des pieux » (Oudin, Tresor des deux lang. espagnolle et françoise, 2e part.) ; b) 1797-98 bélier hydraulique « machine servant à élever l'eau, inventée par les frères Montgolfier et Argant » (Annales de l'agric. fr., t. 1, an VI, p. 310) ; 5. 1680 astron. (Rich.). Issu, avec changement de suff., de l'a. fr. belin « bélier » (ca 1178, Renart, éd. M. Roques, branche I, 1368 et passim, nom propre donné au mouton) ; déjà ca 1151 Belinus nom propre du mouton dans l'Ysengrimus, cf. renard*), qu'il finit par évincer. Belin est − soit une adaptation du néerl. belhamel (Gallas) composé de bel « cloche » et de hamel « mouton » littéralement « mouton à sonnaille », celui qui marche en tête du troupeau, bien que le composé néerl. ne semble pas attesté av. le dict. de Kiliaen [1599] d'apr. FEW t. 15, 1re part., p. 92b ; cf. cependant le corresp. angl., de formation analogue, belwether, attesté dep. 1284 dans MED ; − soit empr., avec suff. -in* au m. néerl. belle « cloche » (Verdam), d'où la désignation, en fr., de l'animal porteur de cloche, le bélier ; à l'encontre de cette hyp., le fait que le m. néerl. belle n'a pas été empr. par le fr. au sens de « cloche » ; aussi est-il difficile d'affirmer avec EWFS2 que belin a été à l'origine adj. dans mouton belin « bélier » (v. cependant bélière). Même objection contre l'hyp. de A. Schossig dans Rom. Forsch., t. 71, 1959, pp. 27-43 pour qui belin est dér. du m. néerl. bel non au sens propre de « sonnaille » mais au sens de « testicules » (cf. le sens de cloche dans Renart, éd. Roques, 928) ; le m. néerl. bel étant à rapprocher du néerl. bal « balle, boule » dont les corresp. en diverses lang. ont connu le même sens dér. (FEW t. 15, 1, p. 44, s.v. balla). L'hyp. d'une dér. de l'a. fr. beler (bêler*) d'orig. onomatopéique (Barb. Misc. t. 2, n°6 ; Valkh., pp. 57-58) offre moins de vraisemblance ; cependant les objections d'ordre phonét. formulées par Meyer-Lübke dans Die Neueren Sprachen, t. 35, 1927, pp. 569-570 (l'a. fr. ayant selon lui connu beeler et non beler) ne semblent pas justifiées (v. dans T.-L. les nombreuses attest. de l'a. fr. beler).
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Symbolisme :
Dans Les Plantes magiques (1901 ; réédition Symbiose Éditions, 2020) Paul Sédir rappelle comment fonctionne la signature astrologique des plantes :
Les plantes signées par le Bélier seront chaudes et sèches. L'élément Feu y dominera. Enfin, leur conformation offrira des ressemblances plus ou moins éloignées avec la tête et ses subdivisions : les yeux, le nez, la langue, les dents, la barbe. Elles sont à fleurs jaunes, de saveur âcre, la tige et les feuilles minces, diphylles ou bipétales. Parfum : la myrrhe.
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Dans Le Rythme du Zodiaque (édition originale Astrological Signs - The Pulse of Life, 1943 ; traduction française, Éditions du Rocher, 1981), Dane Rudhyar consacre un chapitre au signe du Bélier :
"Perçant la croûte du sol tiédie par la neige fondante, la graine qui germe tend toute sa vie vers la lumière du soleil. L'ardent jaillissement du printemps accomplit le prodige de la germination. La Force-de-Jour équilibre maintenant en intensité la Force-de-Nuit décroissante, acteur qui quitte la scène et ne sera bientôt plus qu'un souvenir, quelle que soit son intensité, dans les recoins de la psyché humaine. La nouvelle étoile affirme son droit sur la scène de la conscience humaine. Dorénavant, c'est elle qui mènera le "show" ; pourtant, sa voix manque d'assurance et son visage révèle des peurs cachées, dans sa bravade même. Dans le Bélier, la personnalité humaine expérimente sa phase adolescente.
Jusqu'à la puberté, l'horizon de la personnalité est limité par les murs de quelque matrice enveloppante : tout d'abord, l'utérus maternel ; ensuite l'espace plus diversifié de la famille dont les murs sécurisants retiennent des conflits croissants. Mais, qu'elle soit limitée par des enveloppes physiques ou psychologiques, la personnalité de l'enfant en est encore au stade pré-natal. Elle est enveloppée dans la nature collective. Elle lutte pour émerger. L'émergence, à la fois émerveillement et peur, c'est l'adolescence. L'adolescent naît en tant que personne séparée, dans un monde qui lui semble hostile ou étranger, un monde qu'il doit conquérir et non pas craindre. Peur mêlée d'attente impatiente, maladresse, confusion émotionnelle, tel se présente l'adolescent. Il se précipite dans le désir et recule promptement à la moindre blessure. Poussé en avant par une nécessité intérieure, il s'affirme de façon criarde, téméraire ; pourtant, il voudrait pouvoir se réfugier dans la sécurité de la terre-mère. Les moindres vents du destin font souffrir et reculer cet "agneau" se ruant en avant, tête baissée, comme un "bélier".
Cette description psychologique de l'adolescent caractérise la nature fondamentale du Bélier : son instabilité émotionnelle ; son désir désordonné et contraignant ; sa sensibilité aiguë, masquée sous une attitude de tête brûlée ; son instinctivité pure et l'affirmation spontanée de soi, souvent prétentieuse, qui n'est pas vraiment de l'égocentrisme, mais plutôt le résultat d'une contrainte bio-psychologique profonde, fatidique. L'être humain Bélier est contraint, de l'intérieur, à acquérir un moi à tout prix ; contraint à forcer son âme individuelle, encore insaisissable, à assumer le fardeau de l'incarnation. Il ne cherche pas le pouvoir pour se satisfaire lui-même, mais pour se prouver sa propre existence : ce pouvoir lui est nécessaire pour acquérir une personnalité. Et, s'il semble avide d'amour et de renom, de "femmes, de vin et de chansons", c'est parce qu'il se sent faible et incertain en lui-même et qu'il a constamment besoin d'être rassuré et soutenu de l'extérieur.
La Force-de-Jour ayant à peine surmonté, en lui, la Force-de-Nuit, le Bélier est obligé de projeter son ego conscient avec intensité, parfois même de façon presque désespérée dans sa volonté de vivre et, souvent, il dépasse la mesure. Sa nostalgie est aussi grande que son impatience ; sa sentimentalité aussi romantique que sa passion est vive et directe, même si elle est de courte durée et sujette à revirements. Plus que n'importe quel autre type du Zodiaque, il aime son besoin d'amour plutôt qu'un être particulier. Il a besoin d'amour parce qu'il est fondamentalement seul et effrayé par le monde ; mais, il a tout autant peur de l'esclavage que représente une union ou une association durable, car il doit continuer son développement, étendre constamment sa personnalité naissante ; il doit éviter à tout prix l'état stationnaire qui signifierait rapidement pour lui retour au passé. Son instinct de pionnier est une peur masquée de la routine et du pouvoir attractif de la tradition. Il est obligé de continuer à se développer ; changer de partenaires, d'horizons, d'engagements lui donne au moins le sentiment d'aller de l'avant, une illusion de croissance.
Le type Bélier courant niera énergiquement ces mobiles cachés de ses actes. Il ne peut arrêter sa marche en avant et essayer de se comprendre. Il ne construit pas sa conscience, mais sa personnalité. Au fond, ce n'est pas un penseur, mais, plutôt, un constructeur. Il doit déployer sa pulsion à vivre. La Force-de-Jour monte en lui avec une intensité phallique. Peu importe ce qu'il construit et où il le fait, pourvu qu'il se sente dans l'élan du destin et conduit par des énergies puissantes.
Une personnalité formée peut agir lentement, tranquillement, délibérément, parce qu'elle agit sur la base d'une conscience individuelle, relativement établie. Mais le Bélier est en constante voie de formation personnelle. Il n'a aucun sens du moi constitué, aucun sens de limites établies. Il est toujours ouvert au flot de la Vie universelle indifférenciée. Ce n'est jamais un "produit fini" et il se soucie peu de finir ce qu'il commence. Il est tout entier dans l'acte créateur et non dans ses créations. Il a donc besoin de sentir toujours plus de Pouvoir, toujours plus de Vie qui le propulse, qui l'oblige à créer. Tout ce qu'il veut, c'est distribuer ce Pouvoir aux autres, en féconder les champs vierges et passer son chemin, impatient de féconder des champs "nouveaux" encore plus vastes.
En ce sens, il est "impersonnel". C'est un "donneur", donneur non pas de choses qui sont "à lui", mais d'énergie pure, l'énergie de la Force-de-Jour qui bouillonne en lui. Il lui est difficile de faire une chose "sienne". Mais, s'il le fait, il se cramponne à cette chose, pour un temps au moins, avec passion, une passion née de la peur et de la solitude : cette chose devient subitement pour lui symbole de sa propre personnalité. Cette personnalité, seule chose qu'il ait en réalité le besoin ardent de "posséder" et dont il n'est jamais sûr car il ne peut jamais être "fini".
La Force-de-Jour et la Force-de-Nuit étant à égalité dans le Bélier, la personne de ce signe est toujours dans un état d'équilibre instable, tiraillée intérieurement par des opposés ; donc, inquiète, irritable, nerveuse, souvent névrotique. Mais, ces névroses sont des névroses d'action, nées d'un sentiment d'échec devant des obstacles insurmontables ; nées d'une impression de fatigue devant l'effort ou de manque d'intérêt personnel dans des actes où il peut sembler manifester une grande puissance d'énergie et de passion ; cette énergie, en réalité, n'est pas "sienne". Il cherche constamment à s'accomplir en tant que personnalité : but toujours insaisissable, toujours plus loin, toujours au-delà. C'est pourquoi il continue à agir, à désirer, à s'émouvoir, à créer, parvenant à peine à cacher, sous la tension de l'activité, le vide et la peur d'un éternel adolescent.
Personne parmi ses associés, ses proches, ne peut savoir cela ; non seulement il est pris par l'action, mais c'est aussi un acteur. Il joue un rôle et aime voir l'impression d'être dirigé par un auteur invisible, ce qui lui donne un sentiment d'assurance dans son destin personnel. Il peut devenir adepte passionné justement parce qu'il n'est pas sûr de sa propre personnalité. Il a, symboliquement, des "emballements adolescent" pour quelque "Maître" sur qui il projette sa passion de la personnalité. Plutôt que de jouer une personnalité médiocre de sa composition, il se voue à un grand Personnage, de préférence idéal, éloigné, absent. Ce dévouement, cette absorption est toujours une "projection psychologique" de son propre désir de personnalité. S'il ne peut jouer lui-même le rôle de cette personnalité en démontrant concrètement sa capacité de créer et de féconder, alors il projette ce désir, le transforme en dévotion intense, souvent capricieuses, à une Figure idéale ou à une "Grande Cause".
Dans le Bélier, la personnalité n'est pas encore tout à fait séparée de l'acte. Elle est incluse dans l'immédiateté directe d'une activité engendrée par un pouvoir irrationnel : "instinct" à un niveau, "Dieu" à un autre. dans ce cas, l'action est directe, franche ; mais, comme un sentiment d'insécurité intérieure tend faire trébucher les pas de l’adolescent secoué par les orages sociaux, ce genre d'action a souvent besoin d'un appui. Le Bélier devra cependant glorifier ce besoin de soutien, le rendre impersonnel, afin que sa propre personnalité ne soit pas amoindrie aux yeux d'autrui, non à ses propres yeux. Il sait cependant, subconsciemment sinon consciemment, ce qui lui manque. Il sait que sa personnalité n'est rien moins qu'un fait concret, qu'elle émerge à peine de l'état subjectif. mais cela signifie aussi qu'elle est encore enracinée dans les profondeurs de la vie collective, qu'elle est pleine de potentialité, d'élan vital, du pouvoir formateur jaillissant de l'évolution universelle... que beaucoup ont appelé Dieu.
La "Pulsation vitale", le Souffle créateur se sentent dans le Bélier. Ça le traverse, surfit, puis disparaît. Le pouvoir du Bélier est le pouvoir de l'éclair qui descend d'en haut, qui se débat pour sortir des ténèbres de l'Inconscient collectif. C'est le pouvoir de révélation, le pouvoir du Destin, qui se libère, brûle et féconde. Un tel pouvoir, - de quelque niveau qu'il descende, en flots impétueux - donne aux actions du Bélier une singulière puissance de pionnier, impersonnelle, fatidique et, peut-être cosmique. A vrai dire, dans et à travers les expressions les plus nobles du pouvoir du Bélier, ce n'est pas un individu qui agit, mais l'humanité, l'Homme. A des niveaux moins élevés, un groupe social ou religieux, une nation, une race peuvent s'exprimer leurs besoins et trouver une solution à leurs problèmes à travers un tel être, qui n'est pas encore une personnalité consciente, mais cependant beaucoup plus qu'un individu.
A partir du moment où un tel être pressent la signification de la destinée qui, à travers lui, devient acte, l'orgueil peut s'emparer de son ego ; il peut devenir arrogant, exigeant envers la société, comme s'il était nanti de tous les privilèges par "droit divin". Cependant, le plus souvent, son orgueil est assez adolescent, mélange d'humilité et d'une curieuse impression d'insécurité. Il sent confusément que la source du pouvoir générateur d'orgueil ne lui appartient pas, qu'il pourrait perdre le contact et se sentir démuni. Cela différencie l'orgueil du Bélier de celui du Lion ; celui du Lion est centré dans la personnalité et enraciné dan le "je suis" qui cherche la gloire. Le Bélier, lui, met l'accent sur le "suis" plutôt que sur le "je". Son orgueil est dans ce qu'il fait, dans ce qui est fait à travers lui, dans cette grande force qui est à sa disposition, dans la puissante masculinité de son organisme ; il n'est pas du tout dans ce qu'il est lui-même car lui-même n'est jamais tout à fait sûr de ce qu'il est.
Dans le cycle du développement humain, le Bélier est l'aurore de la personnalité en tant que fait objectif et conscient. Dans cette aube, la lumière de la conscience parcourt graduellement le ciel oriental, réveillant toutes les forces qui appartiennent au royaume du Jour. Mais, à l'ouest, c'est encore l'obscurité ; les pouvoirs de la Nuit dominent encore de vastes régions de la psyché humaine. Désormais, ils contrôleront le domaine de la mémoire et prendront possession des régions situées sous l'horizon, ces régions qui constituent l'inconscient.
Au réveil, l'homme fait face à ses rêves - mémoire crépusculaire de la Nuit de la psyché. Leur irrationalité hante ses réveils. L'attirance de la Force-de-Nuit étant encore forte et persistante, le Bélier se cramponne avec une intensité dévotionnelle et dogmatique aux "idées", à la "raison", à la "logique", témoins du triomphe de la Force-de-Jour sur les fantasmes irrationnels du royaume de la Nuit. Ce sont les remparts de la forme et de la consistance face au chaos et aux peurs prénatales. Mais si le Bélier quitte le monde du conscient et descend au fond de lui-même, il se trouvera presque submergé par l'imagination prolifique de son inconscient.
Une fois le point critique de l'équinoxe de printemps passé, la Force-de-Nuit quitte la scène du conscient, vaincue par l'intensité croissante de la Force-de-Jour ; mais ce n'est que pour devenir alors introvertie, subconsciente ou transcendante. Nous avons déjà montré comment elle atteint sa culmination au Capricorne, dans l'accomplissement d'un idéal socio-culturel communautaire, l'État. Dans les deux signes suivants, Verseau et Poissons, cette impulsion, ce besoin de créer des groupes, cette volonté de construire "un plus grand tout" collectif et permanent formé d'une multitude de personnalités, vont se spiritualiser et devenir plus-que-physiques, plus-que-sociaux. Ainsi, le Verseau symbolise l'idéalisme social, la réforme et les transformations sociales, sous l'influence d'Uranus ; et, dans les Poissons, nous atteignons le concept de "Communauté invisible", d'"Église Triomphante" dans les Cieux ; la "Communion des Saints", symbolisée par Neptune.
La Force-de-Nuit opère de façon encore plus transcendante dans le Bélier. Son symbole est "l'agneau sacrifié pour la rédemption du monde." Ou, en d'autres termes, le martyre dans lequel le Bélier accomplit un genre d'action transcendante, provoquée par son désir ardent de vivre et d'atteindre l'immortalité en tant que "moi" : être martyr, c'est devenir, aux yeux de la société, symbole immortel d'une Cause ; c'est s'accomplir dans la mort en tant que personnalité.
C'est l'immortalité de la semence qui meurt en tant que graine pour qu’il y ait à nouveau plus de vie et de végétation. C'est l'éternelle Crucifixion de ce qui a été semé dans la Balance. La semence meurt à la nouvelle vie, tout comme la nuit et les étoiles s'évanouissent dans l'embrasement du lever du soleil. Et cette mort de la nuit et des étoiles, cette mort de la semence hantent le subconscient du Bélier quand il n'est pas entièrement absorbé par des activités frénétiques et des fécondations multipliées. Ainsi, au-delà du seuil du conscient, le Bélier soupire après la semence qui est, pour lui, la Mère. Tandis que sa nature consciente agit pour l'avenir, dans son subconscient, il rêve du passé.
Dans le Bélier, ainsi que dans la Balance, l'équilibre entre conscient et inconscient est très subtil. Ces deux signes sont des signes d'équilibre ; Force-de-Jour et Force-de-Nuit y sont de puissance presque identique. "Presque" identique seulement, car, dans le Bélier, la Force-de-Jour fait une poussée vers l'extérieur qui assure sa domination, mais une domination qui doit rendre hommage au passé, à la Force-de-Nuit.
En un sens au moins, le Bélier est appelé à sacrifier son passé, à le brûler sur l'autel de sa consécration à la vie nouvelle. Ce sacrifice pourrait être un acte joyeux ou serein ; mais le pouvoir de la Force-de-Nuit subconsciente en fait souvent un martyre dramatique.. D'où le sentiment d'auto-apitoiement que l'on trouve si souvent chez les gens du Bélier. Cet apitoiement sur soi est produit par le déclin de la Force-de-Nuit qui se cramponne à son hégémonie ; c'est une des caractéristiques négatives du Bélier. Auto-apitoiement, fatigue avant l'action, impression d'"à quoi bon ?", d'être victime expiatoire de la destinée sont le aspects négatifs de ce signe. Ils ne peuvent être surmontés que lorsque l'ego conscient réussit à "assimiler les contenus de l'Inconscient" (pour utiliser la terminologie de C. G. Jung), lorsque toutes les énergies du Bélier sont incorporées délibérément dans un travail et un destin acceptés et accomplis consciemment.
Voilà le Bélier, sa force et sa faiblesse, son destin-fardeau. Le chant du Bélier est un chant d'"exaltation" solaire parce qu'en lui et à travers lui, le Soleil - "exalté" dans le Bélier - sent, pour la première fois, que la victoire est gagnée. Cette victoire sur la nuit est célébrée au 19e degré du Bélier, point d'"extase" de la force solaire. C'est le jour symbolique de la Résurrection : Pâques. Plus tard, dans le Lion, l'ego solaire conscient se réalisera entièrement dan la joie de l'expression personnelle créatrice ; mais, au 19e degré du Bélier, la Force-de-jour triomphe dans l'explosion du premier amour adolescent. La Vie se déverse alors avec exubérance dans la jeunesse qui se sent dilatée dans l'univers. C'est vraiment le chant de joie de Pâques, les premières fleurs sur les arbres, avant que n'apparaisse le vert feuillage du Taureau."
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Voici ce qu'écrit Alice A. Bailey dans Les Travaux d'Hercule (1ère publication dans le Beacon de février 1957 à août 1958 ; Association Lucis Trust, 1990) à propos du 1er travail d'Hercule dans le Bélier :
PREMIER TRAVAIL
— CAPTURE DES CAVALES MANGEUSES D'HOMMES —
(Bélier, 21 mars – 20 avril)
Le Mythe : La première grande Porte était grande ouverte. Une voix se fit entendre : "Hercule, mon fils, avance. Passe la Porte et pénètre sur le Chemin. Accomplis ton travail et reviens pour m'en rendre compte."
Avec des cris de triomphe, Hercule se précipita, courant entre les piliers de la Porte avec une confiance présomptueuse et sûr de son pouvoir. Ainsi commença le Travail et le premier grand acte de service. L'histoire de ces travaux est instructive pour les fils des hommes qui sont les Fils de Dieu.
Diomède, fils de Mars, réputé fougueux, gouvernait le pays par delà la Porte et il élevait les chevaux et les cavales pour la guerre sur les marais de ses terres. Ces chevaux étaient sauvages et les cavales féroces ; tous les hommes tremblaient à leur approche, car ils ravageaient le pays, causant de grands dégâts, tuant tous les fils des hommes qu'ils rencontraient sur leur chemin. Ils engendraient régulièrement des chevaux des plus sauvages et des plus méchants.
"Capture ces cavales et fais cesser ces actes mauvais" fut l'ordre qui parvint aux oreilles d'Hercule. "Va et délivre ce lointain pays et ceux qui y vivent."
"Viens, Abdéris, et aide-moi à remplir cette tâche" cria Hercule, appelant l'ami qu'il aimait beaucoup et qui le suivait toujours lorsqu'il allait d'un lieu à l'autre. Abdéris arriva et prit place à ses côtés ; ensemble, ils examinèrent la tâche à accomplir. Dressant soigneusement leurs plans, tous deux suivirent les chevaux qui parcouraient en tous sens les prairies et les marais de ce pays. Hercule accula finalement les cavales sauvages dans un champ d'où elles ne pouvaient plus aller nulle part et là il les captura et les attacha. Il cria de joie pour le succès obtenu.
Si grand était le plaisir de sa prouesse qu'il estima que le fait de tenir les cavales et de les conduire sur le Chemin vers Diomède était au-dessous de sa dignité. Il appela son ami : "Abdéris, viens ici et fais passer les cavales par la Porte." Puis il tourna le dos et alla de l'avant plein d'orgueil.
Mais Abdéris était faible et redoutait la tâche. Il ne put retenir les cavales ni les atteler, ni les conduire sur la trace des pas de son ami. Elles se tournèrent contre lui, le déchirèrent, le piétinèrent et le tuèrent, puis elles s'échappèrent vers les terres les plus sauvages de Diomède.
Accablé de douleur, assagi, humble et découragé, Hercule recommença son travail. De nouveau il chercha les cavales de lieu en lieu, laissant sur le sol son ami moribond. De nouveau il attrapa les cavales et les conduisit luimême par la Porte. Mais Abdéris était mort. L'Instructeur le regarda avec attention et envoya les chevaux en un lieu paisible où ils seraient domestiqués et rompus au travail. Les habitants, délivrés de la peur, fêtèrent le libérateur, l'acclamant comme le sauveur du pays. Mais Abdéris était mort
L'Instructeur se tourna vers Hercule et dit : "Le premier travail est terminé ; la tâche est faite, mais mal faite. Apprends d'elle la véritable leçon et passe ensuite au prochain service à rendre à ton prochain. Va dans la contrée gardée par la deuxième Porte, cherche et capture le Taureau sacré et conduis le dans le Lieu Saint."
Le Tibétain
Signification du Mythe : En reliant cette histoire astrologique et symbolique à la vie de chaque jour et aux tests du disciple moderne, nous raconterons l'histoire de la tâche entreprise par Hercule et l'épreuve à laquelle le roi Eurysthée le soumit. Nous étudierons ensuite la signification du signe dans lequel elle eut lieu, car il y a un lien étroit entre les deux ; le travail ne devient possible que grâce aux caractéristiques conférées à Hercule dans ce signe particulier. Chaque signe soumet l'homme qui travaille sous son influence à certaines forces distinctes et lui fournit certaines tendances que nous devons comprendre pour que la signification du test apparaisse.
Reliées à chacun des signes du zodiaque, se trouvent trois autres constellations lesquelles, symboliquement et souvent d'une manière surprenante, incarnent le problème du disciple et en indiquent la solution. Nous aurons à les examiner, car le travail, le signe et les constellations alliées aux forces libérées par leur combinaison, constituent une histoire complète et riche d'éléments instructifs. C'est pourquoi j'aimerais indiquer que les constellations symbolisent le triple aspect de l'esprit, que le signe nous donne le champ d'activité de l'âme et que le travail dépeint l'activité du disciple vivant sur le plan physique et s'efforçant de démontrer, sur le champ de bataille du monde, sa divinité innée et ses pouvoirs latents. Dans ces trois aspects sont résumés l'esprit, l'âme et le corps. La vie, la conscience et la forme se rencontrent en Hercule, le soi personnel qui, agissant sous l'influence de l'âme, le Christ intérieur, mène à terme les desseins de l'Esprit, le Père dans les cieux. Nous examinerons ensuite la relation du signe et des constellations et nous terminerons chaque chapitre par une application de l'histoire du test à la vie du disciple et à celle de l'humanité en tant que tout.
En étudiant les douze travaux, nous suivrons la carrière d'Hercule alors qu'il fait le tour du zodiaque, du Bélier qui est le signe du commencement, passant par le Taureau, les Gémeaux, etc. (dans le sens contraire des aiguilles d'une montre) aux Poissons, signe de la mort et de la consommation. Le mouvement sera inverse à celui apparent du Soleil (dans le sens des aiguilles d'une montre) lequel, commencé dans le Bélier, semble ensuite rétrograder à travers les signes, passant par les Poissons puis le Verseau, et ainsi de suite dans les signes intermédiaires, retournant de nouveau au Bélier. L'homme, immergé dans la forme et qui vit sous l'influence de la matière, suit nécessairement le sentier de l'illusion et des apparences. Mais Hercule, l'âme, suit le vrai Chemin, renverse le processus habituel et, symboliquement, marche contre le courant. Hercule, l'âme éveillée, réalise que le jour de l'opportunité est venu. Il a reçu les instructions pour entreprendre les douze travaux et démontrer ses capacités ; il lui a été promis que, s'il remplissait les conditions requises, il serait transporté dans le royaume des dieux. Il a été équipé de tous les pouvoirs divins bien que, pour le moment, il ne sache pas les utiliser et il s'est taillé lui-même une massue par son effort personnel ; avec eux, il monte symboliquement sur la croix fixe de cieux, sur laquelle il demeure en esprit jusqu'à ce que le dernier travail soit accompli.
Ainsi il commence son premier travail, ne réalisant que peu l'ampleur de la tâche et n'étant pas préparé à l'échec. Ce qui attire, dans cette histoire, est l'impulsivité d'Hercule et le fait qu'il n'a pas toujours réussi. Il échoua quelques fois et dut refaire le travail jusqu'à ce que le succès couronne ses efforts.
On dit que Diomède, fils de Mars dieu de la guerre, possédait un grand nombre de cavales sauvages qui galopaient en liberté, dévastant la région, causant de grands dégâts et se nourrissant de chair humaine. Personne n'était en sécurité, la terreur s'était abattue sur le voisinage. Ces juments sauvages engendraient un grand nombre de chevaux de guerre et Diomède était très inquiet des conséquences de cette situation. Le roi Eurysthée ordonna à Hercule de les capturer. Bien des tentatives avaient été faites, mais toujours les cavales s'étaient échappées après avoir tué les chevaux et les hommes envoyés contre elles. Mais Hercule, après avoir capturé les cavales, les donna à tenir à Abdéris tandis qu'il partait en avant en se pavanant, ne réalisant ni la force des cavales ni leur sauvagerie. Avant qu'il ne puisse prendre les mesures nécessaires, les cavales se retournèrent sur Abdéris et le piétinèrent à mort ; puis elles s'échappèrent, ravageant une fois de plus la région. Il dut ainsi recommencer son travail. Il lui fallut des efforts acharnés pour réussir une fois encore à capturer les juments. Ce premier travail commença donc par un échec partiel comme c'est souvent le cas pour l'aspirant inexpérimenté et impétueux. Telle est l'histoire brève, dramatique, mais encourageante. Qu'en est-il du signe dans lequel elle fut entreprise ?
Le Signe : On parle toujours du signe du Bélier, qui fut le champ de ce premier travail, comme du premier signe du zodiaque. C'est par ce signe que la grande roue commence son tour cyclique. Il est donc le signe du commencement. Au point de vue cosmique c'est le signe de la création et cette pensée est sous-jacente aux paroles de la Bible : "L'Agneau immolé dès la fondation du monde" (Apoc. XIII, 8), car ce signe est appelé le signe du Bélier ou de l'Agneau. Dans la vie de l'être humain, il marque le commencement de la première prise de conscience de l'existence subjective latente et le départ sur le cycle de l'expérience. Dans la vie de l'aspirantdisciple, ce signe implique la période de réorientation et d'effort conscient renouvelé et son départ pour l'étape finale sur le sentier de l'évolution qui le conduira hors du règne humain et lui permettra d'être admis dans le royaume des dieux. Telle est la promesse faite à Hercule et telle est la récompense offerte à tous les disciples. Ce premier travail marque le premier pas sur le "sentier du transfert".
Le Bélier est le signe du pouvoir exercé vers l'extérieur, du déversement de l'énergie divine venant de la divinité centrale, Dieu, ou de l'être humain, fils de Dieu. Cette énergie s'écoule dans deux directions (ainsi le point devient la ligne, l'Un devient le premier) ; elle se déverse dans le monde des formes ainsi que dans le monde de l'être ou de l'esprit. Un des courants d'énergie exprime le sentier du retour, de la marche vers l'intérieur et les deux constituent les deux arcs du grand cycle de l'existence. Dans ce signe commence le sentier sur lequel la forme est prise et domine et, là aussi, commence le processus du développement intérieur et la domination de l'âme ou de l'Etre subjectif. Réorganisation, réorientation, repolarisation et régénération sont les caractéristiques de ce stade et toutes sont des expressions de la même force de vie. Les deux emplois de cette force dépendent de l'attention mentale de l'être – divin ou humain – qui l'utilise. C'est la même force, mais utilisée de deux manières différentes suivant que l'utilisateur concentre son attention sur la prise de la forme ou qu'il foule le sentier de la libération de la forme.
Depuis la nuit des temps, cette force de vie a été appliquée à des fins égoïstes, à la jouissance et à la satisfaction du désir. Petit à petit la vie de la forme perd son attraction jusqu'à ce que, étant passé et repassé autour de la roue zodiacale, l'homme se retrouve dans le Bélier mais, cette fois, avec une nouvelle focalisation, un intérêt renouvelé et une vision différente. Il a la promesse qu'après avoir atteint certains objectifs il cesserait de s'incarner et atteindrait le royaume des dieux. L'expérience lui a appris quelque chose sur la dualité essentielle ; il aspire à ne plus satisfaire l'aspect inférieur de cette dualité et à répondre aux besoins de l'aspect supérieur. Il commence à répondre aux impulsions venant du monde des âmes et à avoir une vision des objectifs de groupe. Il doit maintenant apprendre à utiliser la force de vie avec une intention désintéressée et non pour satisfaire ses désirs personnels.
Les trois Impulsions initiales dans le Bélier : Trois impulsions caractérisent ce signe. Comme nous l'avons vu, il y a l'incitation à commencer, ce qui peut s'exprimer simplement comme le besoin de prendre forme, d'être impliqué dans la matière, ou de renverser le processus et de se focaliser sur le besoin d'atteindre la libération de la forme et l'émergence de l'âme de la prison de la forme. Puis cette impulsion est suivie par conséquent du besoin de créer. Cette activité de la divinité se manifeste dans la formation de mondes d'expression et satisfait son désir de s'incarner dans un système solaire et de commencer [25@16] le grand cycle de vie de l'univers. Ce peut être aussi le besoin de création individuelle, celui de l'âme de prendre un corps ou celui d'un être humain de créer quelque chose qui lui appartiendra en propre. Aux temps de l'Achaïe, le signe du Bélier était appelé celui "où se faisait le sacrifice de la droiture" ou encore le signe des "anges déchus". Les fils de Dieu, poussés par cette impulsion fondamentale, tombèrent de leur état élevé, prirent forme et commencèrent leur ronde individuelle autour du zodiaque.
Nous trouvons, troisièmement, l'impulsion à la résurrection. Dans le Bélier, qui a vu le commencement de la vie de la forme et qui a inauguré le travail créateur, commence à se faire sentir le besoin de se libérer de la forme, de rouler la pierre qui ferme la porte du sépulcre de l'âme et de se tenir debout dans la liberté des fils de Dieu. Dans le Bélier, se trouve l'impulsion qui conduit à la construction de la forme qui sera pendant longtemps la prison de l'âme. La forme de masse sera atteinte dans le Cancer et la forme humaine dans le Lion ; le point le plus dense de l'illusion de la forme sera atteint dans le Scorpion. Dans les Poissons, la forme meurt, mais pour être construite de nouveau dans la ronde inlassable de l'expérience de la forme. Dans ce signe, le Chemin de la Libération est perçu pour la première fois et la construction du corps spirituel commence. C'est le signe de l'activité spirituelle germinale conduisant, plus tard, à la naissance de l'Enfant Christ dans la Vierge, à celle du Sauveur du Monde dans le Capricorne et dans les Poissons. Commencement physique et commencement spirituel, création physique et création spirituelle, telles sont les impulsions initiales ressenties dans le Bélier.
C'est donc un signe d'impulsions fortes et puissantes, de fluctuations violentes et d'efforts très grands. C'est souvent un signe d'échec, mais toujours de succès final. Dans son signe opposé, la Balance, il atteint son sommet d'harmonie et d'équilibre, car l'expérience et les leçons tirées des cinq travaux apportent l'assurance et l'équilibre que nous remarquerons chez Hercule quand il captura le sanglier, dans la Balance.
Dans le zodiaque brahmanique, Vishnu est le maître du Bélier, et Vishnu est la deuxième personne de la Trimurti hindoue ou le Christ cosmique en incarnation alors qu'Il inaugure le processus de la prise de la forme jusqu'à l'épisode final de la Résurrection. Ainsi Vishnu, ou le Christ, incarne les deux impulsions : le besoin de créer et de construire la forme et celui de se libérer ou de ressusciter hors de la forme. C'est sous l'influence de ce besoin de libération qu'Hercule commence ses travaux.
Le Signe du Mental : Le Bélier gouverne la tête ; il est par conséquent le signe du penseur. C'est un signe mental puissant. Tous les commencements ont leur origine sur le plan mental et dans la pensée du créateur, que ce créateur soit Dieu ou l'âme de l'homme. L'univers eut son origine dans la pensée de Dieu, le Penseur cosmique. L'âme commença sa carrière dans la matière par le même processus de pensée. La famille humaine, quatrième règne de la nature, se mit à exister lorsque le mental apparut et différencia l'homme de l'animal. L'aspirant commence ses travaux lorsqu'il devient réellement un penseur et qu'il se met à agir en pleine connaissance consciente, et tant qu'arbitre de sa propre destinée.
Il est donc évident que la juste direction et la juste orientation commencent dans le Bélier. Hercule, le disciple nouvellement pensant, commence là son travail. La clé de ce travail et de la signification du signe doit être trouvée dans les mots d'un ancien écrit hindou : "L'homme ne connaît pas exactement le chemin vers le monde céleste, mais le cheval le connaît bien." En des temps reculés, le sacrifice du cheval était, en Inde, relié au dieu solaire et il nous est dit que chaque année le dieu solaire, en tant que cheval zodiacal, était (selon les aryens védiques) censé mourir pour sauver toute chair. Le char solaire d'Apollon est dépeint tiré par des chevaux et le "signe princier du Bélier" est étroitement apparenté au symbolisme du cheval, ainsi qu'en témoigne le premier travail d'Hercule.
Nous référant à des ouvrages sur le symbolisme, nous voyons que le cheval représente l'activité intellectuelle. Le cheval blanc symbolise le mental illuminé de l'homme spirituel ; ainsi, dans l'Apocalypse, le Christ montait un cheval blanc. Le cheval noir représente le mental inférieur, avec ses idées fausses et ses concepts humains erronés. Les juments, comme celles que nous rencontrons dans le premier travail, indiquent l'aspect féminin [25@17] du mental qui donne naissance aux idées, aux théories et aux concepts. Est ici symbolisée la tendance du mental à créer des formes-pensées qui incarnent les idées conçues, lesquelles sont lâchées dans le monde, destructrices lorsqu'elles émanent du mental inférieur, mais constructrices et salvatrices lorsqu'elles viennent de l'âme.
Le régent exotérique du Bélier est Mars, le dieu de la guerre. Ainsi Hercule, agissant sous la juste direction de sa pensée et commençant son travail sur le plan mental, prend position de guerrier. Sa caractéristique éminente est l'esprit de pionnier. Les cavales appartenaient à Diomède, fils de Mars. Mais le régent ésotérique est Mercure qui illumine le mental et sert d'intermédiaire entre l'âme et la personnalité.
Les Constellations dans le Bélier : Trois constellations sont apparentées au Bélier. D'abord Cassiopée, la reine sur le trône, qui symbolise la matière. Il est très intéressant de noter que, dans le cercle du zodiaque, nous trouvons trois femmes. En rapport avec le Bélier, signe du commencement, il y a Cassiopée, la femme dominante. La matière gouverne, la forme asservit. A mi-chemin de la Vierge, il y a la Femme et l'Enfant ; comme nous le verrons plus tard, la mère-matière est la nourrice de l'enfant Christ, la Vierge Marie donne naissance à Jésus. Dans les Poissons, vers la fin de la grande ronde, nous trouvons Andromède, la femme enchaînée. D'abord la femme qui règne et domine, puis la femme qui veille sur l'enfant Christ et ensuite la femme qui représente la matière dominée et maîtrisée. Cassiopée se trouve sur le cercle arctique, près de Céphée, Roi ou Législateur, que nous trouverons plus tard comme étant l'une des trois constellations reliées aux Poissons. Au commencement, la Loi ; à la fin la Loi ; car Céphée a une étroite relation avec le premier et le dernier des signes du zodiaque. Il est intéressant de constater que Mahomet fondateur de la religion la plus militante, est né dans ce signe, la légende veut que Moïse y soit aussi né. Moïse, le législateur et Mahomet, le guerrier.
Le problème d'Hercule, au début de ses travaux, était de démontrer son pouvoir sur la matière et sur la forme ; il devait ainsi reconnaître, dès le commencement, Cassiopée, la reine jusqu'alors sur le trône.
La deuxième constellation est Cétus, le Monstre Marin, l'ennemi des petits Poissons... Un des grands symboles de l'âme est le poisson nageant dans l'océan de la matière et Cétus, le Monstre Marin, est le symbole de ce que nous appelons le mal, lequel cherche à détruire l'âme en incarnation. Le monstre marin, dans l'océan de l'existence, et la reine sur le trône parlent à Hercule de l'immensité de son problème, mais la troisième constellation lui parle de victoire. Persée est la troisième des constellations, appelée dans le zodiaque de Denderah, en Egypte, "celui qui subjugue" et parfois "le dompteur" celui qui peut enchaîner la femme sur le trône et celui qui peut conquérir le monstre. Persée, diton, possédait le casque de l'invisibilité, les sandales de la rapidité, le bouclier de la sagesse et le glaive de l'esprit. Ainsi Hercule se vit reflété dans les cieux. Partant pour capturer les cavales anthropophages, il découvrit en lui-même la garantie de son succès final même si, à ce moment-là, les difficultés qu'il devait affronter semblaient insurmontables.
Point crucial de l'Epreuve : La conquête de la matière et la maîtrise de l'illusion apparaissaient à Hercule dans leurs grandes lignes et révélaient, dès le début des douze travaux, la nature de son accomplissement. Il est dit que la note-clé du signe du Bélier est l'espoir ; pour Hercule, l'espoir était la seule garantie que le but serait atteint. Espoir, équipement divin non expérimenté, beaucoup d'enthousiasme : ainsi se mettent en chemin tous les disciples.
La signification du test est maintenant évidente. Hercule doit commencer par acquérir la maîtrise mentale dans le monde de la pensée. Depuis des temps immémoriaux, les cavales de la pensée ont engendré des chevaux de guerre et, par de mauvaises pensées, des paroles inexactes et des idées fausses, elles ont dévasté la contrée. L'une des premières leçons que tout débutant doit apprendre est l'immense pouvoir qu'il peut mettre mentalement en action et la somme de mal que peuvent causer, dans son entourage et son environnement, les cavales de sa pensée. C'est pourquoi il doit saisir en premier lieu, l'aspect féminin du mental et veiller à ne plus engendrer de chevaux de guerre. Tout Hercule en puissance peut facilement constater qu'il a en lui ces cavales dévastatrices si, pendant un jour entier, il fait minutieusement attention à ses pensées et à ses paroles, lesquelles sont toujours le résultat de la pensée. Il découvrira rapidement que l'égoïsme, la malveillance, les commérages et la critique constituent une grande partie du contenu de sa pensée et que les cavales de son mental sont constamment fertilisées par l'égoïsme et l'illusion. Au lieu de donner naissance à des idées et à des concepts ayant pour origine le royaume de l'âme et au lieu d'être fertilisées par le règne spirituel, ces cavales deviennent mères de l'erreur, de la fausseté et de la cruauté, lesquelles ont leur origine dans l'aspect inférieur de la nature humaine.
Hercule prit conscience du mal fait par ces cavales. Il se précipita avec courage au secours de ses voisins. Il résolut de capturer ces juments, mais il se surestima car, s'il réussit à les rassembler et à les capturer, il ne réalisa pas leur force. Aussi il les donna à garder à Abdéris, symbole du soi inférieur personnel. Or, l'union d'Hercule, l'âme et d'Abdéris, la personnalité, était nécessaire pour garder ces juments dévastatrices. Abdéris, seul n'était pas assez fort et ce qui était arrivé aux gens de la contrée lui arriva aussi ; les juments le tuèrent. Ceci est un exemple de l'action de la grande loi selon laquelle nous payons, dans notre propre nature, le prix des mauvaises paroles et des mauvaises actions. L'âme, en la personne d'Hercule, avait affaire au problème de la pensée erronée. Ce n'est que lorsqu'il devint un aspirant concentré, dans le Sagittaire, et que dans ce signe il tua les Oiseaux Mangeurs d'Hommes, qu'il atteignit réellement à la parfaite maîtrise du processus de la pensée.
La signification pratique du pouvoir de la pensée a été bien exprimée dans les mots de Thackeray : "Sème une pensée et tu récolteras une action. Sème une action et tu récolteras une habitude. Sème une habitude et tu récolteras un caractère. Sème un caractère et tu récolteras une destinée."
Les deux mots-clé du signe du Bélier sont :
"Et la Parole dit : Que la force soit à nouveau cherchée." L'Homme.
"J'avance et je régis du plan mental." L'Initié.
(Astrologie Esotérique)
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D'après le Dictionnaire des symboles (1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,
"Le Bélier zodiacal correspond à la montée du soleil, au passage du froid à la chaleur, de l'ombre à la lumière , ce qui n'est pas sans rapport avec les questes de la Toison d'Or déjà signalées [voir la notice sur le bélier en tant qu'animal]
Il est le premier signe du Zodiaque, se situant pendant les 30° à partir de l'équinoxe du printemps. LA nature s'éveille ici après l'engourdissement de l'hiver, et ce singe symbolise avant tout la poussée du printemps, donc l'impulsion, la virilité (c'est le principal signe de Mars), l'énergie, l'indépendance et le courage. Signe positif ou masculin par excellence. Sa forte influence est défavorable aux femmes, quand il se trouve à l'orient au moment d'une naissance féminine.
Le signe du Bélier - que franchit le soleil tous les ans du 21 mars au 20 avril - est un symbole intimement lié à la nature du feu originel. Il est une représentation cosmique de la puissance animale du feu qui surgit, éclatant, explosif, au premier temps de la manifestation. Il s'agit d'un feu à la fois créateur et destructeur, aveugle et rebelle, chaotique et prolixe, généreux et sublime, qui, d'un point central, se diffuse das toutes les directions. Cette force ignée s'assimile au jaillissement de la vitalité première, à l'élan primitif de la vie, avec ce qu'un tel processus initial a d'impulsion pure et de brute, de décharge irruptive, fulgurante, indomptable, de transport démesuré, de souffle embrasé. On est en présence d'un verbe dont les sonorités sont en rouge et or, en affinités astrales avec Mars et le Soleil. Un verbe essentiellement agressif et hyper-mâle, qui correspond à une nature haletante, précipitée, tumultueuse, bouillonnante, convulsive. L'astrologie assimile un caractère humain à chaque signe zodiacal, mais en précisant qu'il n'est pas nécessaire d' être né pour ressembler au type de ce signe. Or, le type Bélier appartient au Colérique (émotif-actif-primaire) de la caractériologie moderne avec sa vitalité incandescente, son ardeur à vivre à bride abattue, dans le tumulte et l'intensité de son instinct, ses émotions fortes, ses sensations violentes, l'activisme de l'existence avec ses dangers, ses prouesses, ses chocs...."
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Selon Jacques A. BERTRAND auteur de Tristesse de la Balance et autres signes (1983), voici les caractéristiques (humoristiques) du signe du Bélier :
"Humeurs du Bélier"
"Lorsque le Soleil entre dans le signe du bélier, le 21 mars, c'est le printemps. L'homme s'étonne. Le printemps a toujours étonné l'homme. La femme prépare sa mue. Elle s'épluche des gros lainages de l'hiver et songe à transparaître. L'homme s'étonne. La femme a toujours étonné l'homme.
Les brumes matinales ne s'attardent plus jusque dans l'après-midi. La terre se réchauffe. On sort les bêtes. Tout de suite, le bélier se porte en tête du troupeau. Les brebis rient sous cape. Le Bélier n'y voit que du feu. Le bélier est un signe de feu.
Le bélier croit volontiers que toutes les brebis lui appartiennent, ce qui est faux : les brebis appartiennent au berger. Le berger est appelé Seigneur. Les brebis, quand elles ne broutent pas et ne fabriquent pas du fromage de brebis, ont l'habitude de se serrer les unes contre les autres en chantant : « Le Seigneur est mon berger. » Ce cantique a le don d'agacer le Bélier. On aurait tort d'en déduire que le Bélier n'aime pas les cantiques, le bélier n'aime pas certains cantiques, c'est tout.
Le bélier est impulsif pour les uns, agressif pour les autres. Il a quelque chose de musculaire et de frontal. C'est un Primaire-Émotif-Actif, ajoutent les catalogues.
Le bélier baisse la tête. Le bélier baisse souvent la tête. On ne sait jamais exactement s'il est encore en train de penser ou s'il a déjà commencé à charger. Il prend de bons départs mais c'est un finisseur médiocre qu'on voit rarement dans la dernière ligne droite : il aime tellement les départs qu'il est probablement reparti dans une autre direction.
Le bélier n'est pas de ces têtes folles qui enfoncent les portes ouvertes : le bélier n'enfonce que des portes fermées. On l'a vu, au Moyen-Âge, soutenu par plusieurs hommes, démolir des battants de bois très durs et parfois même cloutés. Le bélier a conservé de cette époque des cornes recroquevillées.
Le bélier prend le monde de front. C'est après avoir attentivement observé le bélier que le poète inventa le mot têtu. Le bélier et non l'âne. L'âne est un entêté de l'arrière-train, si j'ose dire. Il porte tout son poids sur les pattes postérieures et refuse d'avancer ; le bélier porte tout son poids sur les pattes frontales et refuse de reculer : on voit bien la différence.
Lorsque l'obstacle ou le contradicteur se dérobe, le bélier tombe sur la tête. Le bélier est sujet aux coups de tête et aux accidents.
Le bélier est le premier signe du zodiaque. Il occupe les trente degrés du premier douzième de l'écliptique - auquel correspond aujourd'hui la constellation dite des poissons (en raison de la translation de l'axe terrestre ; la constellation du bélier retrouvera sa place dans vingt-quatre mille ans). Le bélier s'en fout. Il n'a d'ordres à recevoir que de Mars. La planète rouge est son ministère de tutelle.
Les béliers ont de réelles dispositions pour le sport et les armes. Quand ces dispositions ne sont pas contrariées, le bélier, de martien, devient martial. Mais le bélier est souvent contrarié, comme tout le monde. Vénus (« en exil » dans le signe) le féminise, Saturne (« en chute ») l'inhibe et lui cause toutes sortes de tracas. Le bélier contrarié par Vénus et Saturne est forcé par ses parents à embrasser quand même la carrière militaire sera malheureux. Tous les bons auteurs s'accordent là-dessus.
Le second maître du bélier est le Soleil. C'est pourquoi il est souvent associé à la Création, à la Genèse, voire à la Génétique.
Il existe de nombreuses combinaisons planétaires plus ou moins harmonieuses qui permettent au bélier d'être plus ou moins malheureux, plus ou moins riche, plus ou moins malade. Et plus ou moins bélier.
Il faut dire ici un mot du faux bélier? C'est le type dont vous essayez de deviner le signe et à qui vous dites : « En tous cas, vous n'êtes pas bélier. » Le faux bélier ne croit généralement pas à l'astrologie. Il a tort, bien sûr, car il n'y a aucune raison vraiment sérieuse de ne pas croire à l'astrologie.
Le bélier est souvent un homme, mais souvent aussi une femme. Une femme bélier a beaucoup de mal à se faire accepter, par les moutons et par les brebis. Heureusement, elle est bélier.
Le bélier est particulièrement habile, nous dit-on, à manier le sabre, la hache, le bistouri, le couteau de boucherie et le soufflet de forge. On se laisserait abuser par tant d'habileté et de tranchant. le bélier est parfois doux comme un agneau. Il a le sens du sacrifice : c'est un bélier qui remplaça au pied levé le fils d'Abraham (dans la filiation duquel on retrouve le fameux Agnus-Dei-qui-tollis-peccata-mundi).
Le bélier et la balance, qui sont opposés, se compléteraient agréablement si c'était possible. Le bélier préfère toutes sortes de signes aux vierges (il ne veut même pas savoir que les vierges existent). Un bélier et un capricorne se regardent en chiens de faïence. Le chien de faïence n'est pas un signe du zodiaque.
Si vous vous appelez Marlon Brando, Bismarck, Goya, Casanova, Nikita Khrouchchev, Murat, Landru, Van Gogh, Thérèse d'Avila, vous avez une bonne chance de devenir un bélier célèbre. Si vous vous appelez Charles Baudelaire, Charles Maurras, Charles Chaplin, Alfred de Vigny, vous serez un bélier saturnien (contrarié) célèbre. (Trois béliers contrariés sur quatre s'appellent Charles)."
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Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :
Une étude du signe va aider à mieux comprendre le type Impatiente. Si le Taureau paraît immuable, alors le Bélier est la force irrépressible. Le glyphe du Bélier figure l'avènement saisonnier du printemps. S'il ressemble aux deux cornes ascendantes du Bélier, on peut également l'interpréter comme le premier jaillissement de la source qui sort de terre - ou même la première fleur. Le Bélier (Aries) est l'ascendant naturel du zodiaque naturel, puisqu'il en est le premier signe. Sa nature est de Feu cardinal c'est dire l'énergie fabuleuse que possèdent en abondance ses natifs. Cette énergie est souvent mal employée et rarement supportée, mais ce n'est pas un problème car l'énergie du Bélier est une énergie d'impulsion qui n' pas besoin d'être soutenue.
Étant le premier signe du Zodiaque, le Bélier est le plus primaire. Sans être péjoratif, on peut aussi le décrire comme le singe de l'inconscience ou de l'ignorance. Ce n'est pas un hasard si l'on fête le jour de tous les fous le premier avril. L'évolution du Bélier se trouve au point de la reconnaissance personnelle égocentrique. Il y a un côté enfantin du Bélier, une innocence qui n'est pas nécessairement synonyme de vertu cependant. Le Bélier peut être un enfant très méchant. La mythologie grecque illustre cette personnalité pétulante sous les traits du Dieu de la guerre, Ares (Mars pour les Romains), auquel les astrologues attribuent la maîtrise du Bélier. Les mots-clés du signe sont « Je suis ». Il semblerait que les natifs du Bélier ne puissent se retenir ils doivent, ils ont besoin de passer en premier. Audacieux, aussi impossible à diriger que le Taureau l'est à pousser, l'être Bélier est un vrai courageux, autant qu'il est indomptable. Habituellement sans artifices, il préfère l'approche directe, genre « Moi Bélier, toi Jane ». il est homme ou femme d'action, avec lui le travail se fait. Et si vous pouvez rester avec un Bélier, il se montrera un excellent compagnon.
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Selon Solange de Mailly-Nesle auteure d'un ouvrage intitulé L'Interprétation du thème astral (Éditions Nathan, 1989 sous le titre Le Thème astral ; Éditions du Rocher, 2000) :
Le symbole représente "Les deux cornes du bélier ou le point gamma".
Le Bélier, c'est l'étincelle de feu, le jaillissement de la flamme qui part dans toutes les directions. C'est l'impulsion initiale de l'être, avec sa fougue primesautière, son désir de s'imposer, d'être en tête, d'innover.
Comportement : ardent et combattif.
[...]
Symbolique : printemps, cardinal, masculin, Feu, Mars.
Être impulsif (cardinal), viril, animé par la passion (Feu) et le courage. Il est pressé de vivre, ne tenant pas toujours compte des conséquences de ses actes. Il déborde de vie (printemps), ne pensant jamais à la défaite (Mars) et toujours prêt à repartir vers de nouvelles conquêtes. C'est un animateur, un chef, mais qui peut parfois être sujet aux emballements et s'éparpiller.
[...]
Qualités octroyées par le Bélier aux planètes :
Initiative ; Courage ; Enthousiasme ; Spontanéité ; Innovation ; Passion ; Instabilité.
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :
Le Bélier du Ier décan, du 21 au 31 mars environ : ce bélier apparaît sous l'aspect d'un animal debout. Il semble marcher paisiblement, la tête et les yeux tournés vers l'arrière, peut-être pour surveiller ce qui s'y passe. Mais ce mouvement de la tête a quelque chose d'humain dans l'attitude, et on songe alors à celui qui, symboliquement, regarde en arrière, en proie à la nostalgie de son passé. On sait que le signe du Bélier commence le jour de l'équinoxe de printemps, qui annonce la suprématie du jour sur la nuit, et donc de la lumière sur l'obscurité. Il est fondamentalement tourné vers l'avenir, se projette en avant, avec fougue et impatience. Néanmoins, le premier bélier marche d'un pas lent et sa tête est tournée vers l'arrière. A Babylone, le premier mois de l'année suivant l'équinoxe de printemps était le mois du sacrifice. A cette occasion, on faisait offrande aux dieux d'un agneau. Ainsi, notre premier bélier doit être sacrifié ou, plus exactement, il doit sacrifier son passé, les eaux primordiales de l'hiver d'où il vient - les 3 signes du zodiaque qui le précèdent, Capricorne, Verseau et Poissons, sont en effet des signes d'hiver -, s'il veut pouvoir se tourner vers l'avenir où tout le pousse, exploiter à bon escient ce feu originel qui couve en lui et qui risque de le brûler, de le consumer de l'intérieur, de le réduire en cendre. C'est ainsi que le natif du 1er décan du Bélier est certes plein d'ardeur, mais son feu est intérieur ou intériorisé. Il va de l'avant, mais un peu en aveugle, car il ne peut s'empêcher de se référer à son passé, de s'interroger, de réfléchir, de méditer sur ses origines, voire même de s'en inspirer pour bâtir ou créer quelque chose de neuf. Sa vision du futur est encore enracinée dans la terre de son passé.
Le Bélier du 2e décan, du 1er au 11 avril environ : ce bélier est celui que l'on choisit habituellement pour figurer l'ensemble du signe. Il s'agit cette fois d'un animal debout, de profil, qui marche d'un pas sûr de la droite vers la gauche, c'est-à-dire qu'il avance dans le sens des signes du zodiaque. Le sabot de sa patte gauche et sa tête, dont le mufle est dirigé vers le sol, forment un axe très droit qui va de la terre au ciel. L’œil qu'il nous présente est aussi fixé vers la terre. Il ne regarde pas devant lui, mais avance lui aussi en aveugle ou, plus exactement, donne l'impression de ne pas avoir besoin de regarder où il va. En effet, son port de tête suggère une telle détermination, une telle force, une telle rigidité qu'on suppose qu'il ne lui est pas utile de lever les yeux pour avancer. Par ailleurs, à ses côtés et légèrement décalé par rapport à lui, apparaît, comme l'ombre de lui-même, l'un de ses comparses ou peut-être l'une de ses compagnes. Nous sommes donc en présence du mouton mâle ou du chef du troupeau qu'est le bélier. Rappelons que le mouton de l'espèce mérinos représenté ici, originaire d'Iran et du nord de l'Inde d'où il fut importé en Europe, devint naturellement le chef et, par analogie, de leader, de pionnier, de héros est celui que l'on attribue au natif du 2e décan de ce signe, nommé décan de Charisme, parce qu'il possède un charme, un rayonnement naturels qui magnétisent et incitent à le suivre, à marcher dans son sillage.
Le Bélier du 3e décan, du 12 au 20 avril environ : ce bélier est représenté sous l'aspect d'un animal en proie à un mouvement puissant, qui prend son élan sur ses pattes arrière tendues sur le sol, tandis que ses pattes avant sont détachées de la terre ferme et dirigées en avant. Cette fois, la force, l'énergie, l'impulsion, le mouvement ne proviennent plus de la tête, mais de l'arrière-train et des reins. Il semble vouloir surmonter un obstacle ou atteindre un but, l'un et l'autre invisibles ou incompréhensibles pour nous, mais que lui connaît. Ici, nous sommes en présence du natif du Bélier en proie à ses pulsions instinctives irrépressibles, à ses sentiments aveugles qui l'induisent à projeter immédiatement et impérativement tout son être vers le futur. Il s'agit bien sûr du natif du 3e décan, dit décan de Passions, qui révèle un être fougueux, agissant par à-coups, par brusques flambées, et s'investissant corps et âme dans tout ce qu'il entreprend."
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Dans son ouvrage de vulgarisation intitulé Décryptez votre thème astral, Éclairez votre chemin de vie grâce à l'astrologie (Éditions Hachette Livre, 2019), Julie Gorse propose des fiches récapitulatives pour chacun des signes :
Planète maître : Mars.
Mots-clef : l'action - l'initiateur.
C'est le premier signe du printemps (cardinal), saison où la nature retrouve ses impulsions, sa vivacité. le bélier est le signe du commencement, de l'élan, de l'action, il initie, donne l'impulsion et incite à ce qu'on le suive. Il porte les caractéristiques de ce début de saison : il est plein de vie et d'énergie.
Premier signe de l'élément Feu, il est comme le feu naissant. Il est yang (émissif).
Archétype contemporain : le guerrier, le pionnier et le compétiteur.
Personnage : Bruce Lee dans La Fureur du dragon.
Analogie corporelle : la tête.
Locutions usuelles : « foncer tête baissée », « comme un chien dans un jeu de quilles », « ne pas confondre vitesse et précipitation ».
Le Bélier est un initiateur, il est indépendant, autonome et possède le leadership qui permet de faire démarrer les choses et d'entraîner les autres. Rien ne l'empêche d'avancer s'il est stimulé par un projet nouveau. Le monde du Bélier, c'est le monde des conquérants, des chefs.
Sa spontanéité et sa passion (il s'enflamme) lui permettent d'exprimer facilement ses désirs ou sa colère !
Il peut avoir une approche imprudente ou insouciante face aux événements de la vie. Très impulsif, il veut souvent aller trop vite ou être le premier. il porte dans son ombre n besoin d'affronter, de combattre, il est entêté. Quand son énergie de courage est mal orientée, ses colères peuvent être violentes.
On l'imagine agir sur un coup de tête, dans la précipitation, puis se retourner et constater qu'il n'a pas tenu compte des autres. Il aime commencer les choses, mais il a du mal à les terminer.
En complémentarité, il lui manque la lumière du signe qui lui est opposé : la Balance. S'il intègre l'harmonie et le sens du relationnel, il peut devenir un guerrier de Lumière, qui porte sa lance verticale et non horizontale.
Pour se sentir bien, il a besoin d'être dans l'action, l'émissivité. sa ressource : dépenser son énergie, par exemple en faisant du sport.
Dans votre carte du ciel, là où se trouve le >bélier se situe le domaine de vie où règnent enthousiasme et volonté inébranlable.
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Littérature :
Régine Detambel dans Les Écarts majeurs (Éditions Julliard, 1992) propose un chapitre intitulé "Douze signes au déclin" dans lequel un petit texte est consacré au Bélier :
Le Bélier
Toujours belliqueux avec sa belle-sœur, belliciste pour sa belle-mère, en belligérance avec sa belle-fille et la belle-doche de sa belle-petite-fille, belluaire pour belette, le Bélier sait pourtant bêler un peu de bel canto pour les belles-de-nuit de belvédère (plus que pour les belles-de-jour belgeoisantes et les belons), et les belles-dames un peu belougas. On le dit bellâtre, mais à la belote il est plutôt belître.