Étymologie :
TAUREAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1145 torel « (jeune) taureau » (Wace, Conception N-D, éd. W. R. Ashford, 394 et 396) ; 1680 combat de taureaux (Mme de Sévigné, Corresp., 28 févr., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 852) ; 1757 course de taureaux (LeSage, Hist. de Gil Blas de Santillane, t. 2, p. 115) ; 2. 1487 toreau « constellation du zodiaque » (Vocab. lat.-fr., Loys Garbin, f°Oii) ; 1831 mar. (Will.). Dimin. de tor (ca 1145 (Wace, op. cit., 403) − 1530, Palsgr., p. 202a), qui survit dans les dial. du Nord et du Sud en bordure du domaine fr.-prov. (cf. FEW t. 13, 1, p. 130a) qui désigne régulièrement le jeune taureau, lat. taurus « taureau » et « constellation », du gr. τ α υ ̃ ρ ο ς « id. », qui désigne également un bateau lycien ayant un taureau comme figure de proue ; écrit -au- par réaction étymol.
Lire également la définition du nom taureau pour amorcer la réflexion symbolique.
Symbolisme :
Dans Les Plantes magiques (1901 ; réédition Symbiose Éditions, 2020) Paul Sédir rappelle comment fonctionne la signature astrologique des plantes :
Les plantes signées par le Taureau sont froides et sèches. L'élément Terre y domine. Leur goût est par conséquent aigre, d'une odeur suave ; elle sont de haute taille, dégagent des effluves aromatiques, gèlent facilement, portent beaucoup de fruits. Il en est dont la forme est celle d'une gorge. Plantes à fleurs androgynes. Parfum : le coq aromatique.
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Dans Le Rythme du Zodiaque (édition originale Astrological Signs - The Pulse of Life, 1943 ; traduction française, Éditions du Rocher, 1981), Dane Rudhyar consacre un chapitre au signe du Taureau :
"Triomphant de la Force-de-Nuit à l'équinoxe de printemps, la Force-de-jour qui, au Bélier, se ruait en avant dans un désir juvénile de se manifester devient, dans le Taureau, plus stable et plus opiniâtre. Elle cesse de lutter - souvent simplement contre des fantômes ou des moulins à vent - pour le plaisir d'extérioriser son énergie en tant que personnalité. Elle cherche à s'établir de manière tangible. Elle a besoin de résultats ; elle apprend que ces résultats ne s’obtiennent que par des répétitions, des mouvements déterminés, une insistance obstinée et des efforts constants. Elle apprend, en outre, que seul un contact intime avec la substance même de la terre peut produire ces fruits concrets dont la réalisation est la personnalité humaine. On voit donc, dans le Taureau, la Force-de-Jour agir sur la substance profonde de tous les organismes, inciter le sol de l'humanité à fructifier.
Le Taureau est la réaction qui suit l'action du Bélier. Après cette insécurité intérieure spécifique, dont le Bélier fait souvent un défi ou une vertu, le Taureau met l'accent sur la sécurité. L'instinct de pionnier fait place à la faculté d'organisation du colon. L'énergie se transforme en pouvoir ; la mobilité pure du Bélier trouve, dans le Taureau, une matière résistante dans ou contre laquelle il faut avancer. Le mouvement pur du Bélier devient, dans le Taureau, émotion provoquée par des objets. Dans le Bélier, la Vie universelle déferle à travers un ego adolescent qui désire ardemment un "moi". Dans le Taureau, les forces de la tradition, les habitudes et l'inertie de la matière se mêlent au flot d'énergie désintéressée et semi-consciente ; il se produit un mouvement rotatif à partir duquel se développera un sens défini de personnalité et une destinée délimitée. (à suivre p. 60)
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Voici ce qu'écrit Alice A. Bailey dans Les Travaux d'Hercule (1ère publication dans le Beacon de février 1957 à août 1958 ; Association Lucis Trust, 1990) à propos du deuxième travail d'Hercule dans le Taureau :
DEUXIEME TRAVAIL
— CAPTURE DU TAUREAU DE CRETE —
(Taureau, 21 avril – 20 mai)
Le Mythe : Celui qui préside parla à l'Instructeur de l'homme dont la lumière brillait parmi les fils des hommes qui sont les Fils de Dieu.
"Où est l'homme puissant qui se tenait devant les dieux, reçut leurs présents et entra par la première Porte grande ouverte pour accomplir sa tâche ?"
"Il se repose, ô Grand qui préside, il médite sur son échec, pleure sur Abdéris et cherche de l'aide en lui-même."
"C'est bien. Les dons de l'échec garantissent le succès lorsqu'ils sont judicieusement compris. Qu'il reparte au travail, qu'il passe par la deuxième Porte et qu'il revienne promptement."
La deuxième Porte était grande ouverte et, de la lumière que voilait le lointain, une voix se fit entendre : "Passe par la Porte, mets-toi en chemin. Accomplis ton travail et reviens me rendre compte de l'action."
Seul et triste, conscient du besoin et rongé par une profonde détresse, Hercule passa lentement entre les piliers de la Porte avançant dans la lumière qui brillait là où se tenait le taureau sacré. A l'horizon apparut, dans toute sa beauté, l'île où demeurait le taureau et où les hommes aventureux pouvaient pénétrer, vaste labyrinthe qui les égarait, labyrinthe de Minos, roi de Crète, gardien du taureau.
Traversant l'océan jusqu'à l'île ensoleillée (il n'est pas dit comment se fit cette traversée), Hercule entreprit de chercher et trouver le taureau afin de le conduire au Lieu Saint où résidaient les hommes à l'œil unique. De lieu en lieu, il chassa le taureau conduit par l'étoile qui brillait sur le front du taureau, lampe claire dans l'obscurité. Cette lumière se déplaçait avec le taureau, le conduisait ici et là. Seul, Hercule chercha le taureau ; seul, il le chassa jusqu'à son repaire ; seul, il le captura et monta sur son dos. Autour de lui se tenaient les Sept Sœurs qui l'encourageaient en chemin. Dans cette lumière, il chevaucha le taureau, traversant les eaux miroitantes de l'île de Crète jusqu'au pays où habitaient les trois Cyclopes.
Ces trois grands Fils de Dieu attendaient son arrivée, observant son avance à travers les vagues. Hercule montait le taureau comme si c'était un cheval et, accompagné du chant des Sœurs, il se rapprochait de la terre ferme.
"Il arrive avec force" dit Brontès et il alla à sa rencontre sur le rivage.
"Il chevauche dans la lumière", dit Stéropès, "sa lumière intérieure s'intensifiera" ; et la lumière soudainement brilla.
"Il arrive rapidement" dit Argès, "il chevauche à travers les vagues."
Hercule se rapprochait, talonnant le taureau sacré sur le Chemin, projetant la lumière sur le sentier qui conduisait de Crète au Temple du Seigneur, dans la cité des hommes à l'œil unique. Sur la terre ferme, au bord de l'eau, se tenaient les trois hommes ; ils saisirent le taureau, l'enlevant ainsi à Hercule.
"Qu'amènes-tu là" ? dit Brontès, arrêtant Hercule sur le Chemin.
"Le taureau sacré, ô saint Homme."
"Qui es-tu ? Dis-nous maintenant ton nom." dit Stéropès.
"Je suis le fils d'Héra, fils d'homme et cependant fils de Dieu. J'ai rempli ma tâche. Conduisez maintenant le taureau vers le Lieu Saint et protégez-le d'une mort certaine. Minos désire son sacrifice."
"Qui t'a dit de chercher et de sauver le taureau ?" dit Argès, se dirigeant vers le Lieu Saint.
"J'en ai senti en moi l'impulsion et j'ai consulté mon Instructeur. Informé par Celui qui préside, il m'envoya sur le Chemin. Après une longue recherche et de nombreuses difficultés, j'ai trouvé le taureau. Aidé de sa lumière sacrée, je l'ai monté à travers la mer qui le séparait de ce Lieu Saint."
"Va en paix, mon fils, ta tâche est accomplie."
L'Instructeur le vit arriver et vint à sa rencontre sur le Chemin. A travers les eaux, parvenaient les voix des Sept Sœurs qui chantaient autour du taureau et, plus près encore, le chant des hommes à l'œil unique dans le Temple du Seigneur, en haut dans le Lieu Saint.
"Tu viens les mains vides, ô Hercule", dit l'Instructeur.
"J'ai les mains vides parce que j'ai rempli la tâche qui m'était assignée. Le taureau sacré est délivré et en sécurité avec les Trois. Et maintenant ?"
"Dans la lumière tu verras la lumière, marche dans cette lumière et là, vois la lumière. Ta lumière doit briller avec plus d'éclat. Le taureau est dans le Lieu Saint."
Hercule s'étendit sur l'herbe et se reposa de son travail. Au bout d'un moment, l'Instructeur se tourna vers lui et dit :
"Le deuxième travail a été accompli et la tâche a été facile. Apprends d'elle la leçon des proportions. Force pour s'acquitter d'une tâche ardue, bonne volonté pour remplir celle qui ne met pas les pouvoirs à contribution, telles sont les deux leçons apprises. Lève-toi maintenant et cherche le pays gardé par la troisième Porte. Trouve les pommes d'or et apporte-les ici."
Le Tibétain
Signification du travail : En dépit d'un échec initial partiel, Hercule se remit en chemin et, se conformant à la loi universelle, il commença son travail sur le plan mental. Dans l'élaboration du plan créateur, l'impulsion de la pensée est suivie du désir. A l'état de conscience que nous appelons mental, succède l'état de sensibilité. Le deuxième travail traite du monde du désir et de la puissance du désir. C'est l'un des plus intéressants et l'un de ceux qui nous sont contés avec le plus de détails. Certains comptes rendus des différents tests auxquels Hercule fut soumis sont très sommaires et même esquissés, mais les tests dans le Taureau ou les Gémeaux, dans le Scorpion et les Poissons sont relatés plus longuement. Leur application était rigoureuse et mettait à l'épreuve chaque partie de l'aspirant.
Dans le Taureau, la clé du travail réside en la juste compréhension de la loi d'Attraction. C'est la loi qui gouverne la force magnétique et le principe de cohésion qui édifie les formes par lesquelles Dieu, ou l'âme, se manifeste. Elle produit la stabilité démontrée par la continuité de la forme pendant son cycle d'existence et concerne l'interrelation entre ce qui construit la forme et la forme elle-même, entre les deux pôles, positif et négatif, entre esprit et matière, entre le Soi et le non-Soi, entre mâle et femelle et par conséquent entre les opposés.
Quatre Mots symboliques : Dieu, sexe, loi, péché. Dans ces quatre mots est exprimé tout ce qui est.
Dieu, totalité de toutes les formes, de tous les états de conscience et de la Vie qui donne l'énergie. Sexe, cette même Vie en activité qui attire l'esprit et la matière, établissant la relation entre l'objectif et le subjectif, entre l'exotérique et l'ésotérique. Sexe, désir, attraction, besoin instinctif de création, poussée de l'âme, impulsion vers la divinité, désir du mâle pour la femelle, attrait de la matière pour l'esprit, toutes ces expressions pouvant être rassemblées pour exprimer quelques-unes des activités du Sexe dans ses diverses relations. Loi, réponse de la pensée de Dieu à la forme ; habitudes établies par la réaction sans fin entre les paires d'opposés qui ont été reconnues par l'humanité comme les lois inévitables de la nature ; imposition de la volonté de Dieu et empreinte de cette volonté sur la forme et sa reconnaissance par l'homme. Péché impliquant l'existence d'un "pécheur", révolte de l'unité contre le tout, de l'individualité contre le groupe, intérêt égoïste plutôt qu'intérêt universel.
Telle est l'histoire de l'univers écrite pour nous dans ces quatre mots : Dieu, le Tout ; Sexe, attraction entre les parties à l'intérieur de ce Tout ; Loi, habitude du Tout ; Péché, révolte de l'unité dans le Tout.
Histoire du Travail : Minos, roi de Crète, possédait un taureau sacré qu'il détenait dans l'île de Crète. Eurysthée envoya chercher Hercule pour qu'il capture le taureau et l'amène sur le continent. Aucune instruction ne lui fut donnée sur la manière de s'acquitter de cette tâche. Hercule savait seulement que le taureau était sacré, qu'il était né de la mer et destiné à être offert en sacrifice à Minos. Il partit donc pour la Crète et fouilla l'île, poursuivant le taureau de lieu en lieu jusqu'à ce qu'il l'eût enfin acculé. Puis, il monta le taureau comme un cheval, lui fit traverser l'île et les eaux qui séparent la Crète du continent et l'amena dans la cité des Cyclopes. Ces Cyclopes étaient des êtres bizarres dont on disait qu'ils n'avaient qu'un œil au milieu du front. Ils étaient gouvernés par trois personnages éminents : Brontès, signifiant tonnerre, Stéropès, signifiant foudre, Argès, signifiant activité tourbillonnante. Lorsqu'Hercule arriva avec le taureau aux portes de la cité, il fut accueilli par les trois Cyclopes qui reçurent de lui le taureau sacré et le prirent en charge. Ainsi se termina le deuxième travail.
Thème de l'illumination : Le Taureau est, spécialement de nos jours, l'une des constellations zodiacales les plus intéressantes. C'est la Croix fixe des Cieux, la Croix du Disciple. A ce propos, la citation suivante a un intérêt certain.
"Le ciel est mystiquement considéré comme le Temple et l'éternelle conscience de Dieu. Son autel est le Soleil dont les quatre bras ou rayons représentent les quatre angles de la croix cardinale de l'univers, lesquels sont devenus les quatre signes fixes du zodiaque. Comme les quatre signes des puissants animaux sacrés sont aussi bien cosmiques que spirituels, ils représentent les éléments fondamentaux qui ressemblent à nos principes humains. Le signe du Lion représente le feu ou l'esprit ; le Taureau, la terre ou le corps ; le Verseau, l'air ou le mental ; le Scorpion, l'eau assimilée à l'âme. Le Lion est la force de la nature inférieure ; il est le serpent de la force qui, si elle est dirigée vers le haut, triomphe. Le Taureau est toujours le symbole de la force créatrice. Le Verseau, l'Homme, est le porteur de lumière. Le Scorpion est souvent transmué en Aquila, l'aigle qui s'élève en même temps que le Scorpion, car ils sont étroitement liés dans le symbolisme. Le Scorpion est le "monstre des ténèbres" qui pique à mort et qui, pourtant, protège et reproduit, symbolisant non seulement la génération, mais la régénération. Cette dernière, c'est l'Aigle, l'oiseau du Soleil qui a conquis le côté sombre du Scorpion (cet adversaire qui peut faire que l'homme tombe plus bas que les bêtes), mais qui, transmué, devient l'aigle de lumière qui peut s'élever plus haut que les dieux."
(The Celestial Ship of the World, Vol. I, E.V. Straiton)
L' "Œil du Taureau", dans le Taureau, magnifique étoile fixe Aldébaran, est l'une des raisons pour lesquelles cette constellation est considérée comme conférant l'illumination. Dans les temps anciens, elle était appelée l'étoile conductrice des cieux et le Taureau a toujours été apparenté à la lumière, donc au Christ qui se proclama la Lumière du Monde. En tant qu'expressions de la force créatrice, la lumière, l'illumination et le son sont les trois idées fondamentales rattachées à cette constellation. "Interprète de la Voix Divine", comme le Taureau était appelé dans l'ancienne Egypte, peut être paraphrasé dans la terminologie chrétienne par "le Verbe fait chair". Un côté intéressant du pouvoir des influences zodiacales est de rappeler que la lucarne, œil de bœuf, a son origine dans l'œil du taureau, dans la constellation du Taureau, et que la bulle pontificale ou les déclarations papales, considérées comme étant des interprètes de la voix de Dieu, sont des termes en usage courant aujourd'hui.
On peut se demander ici de quelle manière le Taureau devient porteur de l'illumination. Il est dit que, dans ce signe, la lune est exaltée et que Vénus en est le régent. Du point de vue de l'ésotériste et parmi les peuples agricoles primitifs, la lune a toujours été considérée comme l'aspect constructeur de la forme. C'est pourquoi la lune est le symbole de la matière et, dans beaucoup de nos églises, elle est étroitement apparentée à la Vierge Marie.
Le résultat du travail entrepris dans le Taureau et de son influence est la glorification de la matière et, par elle, l'illumination subséquente. Ce qui empêche la gloire (qui est l'âme) et l'éclat qui émane de Dieu au sein de la forme de rayonner pleinement c'est la matière ou aspect forme. Lorsqu'elle aura été consacrée, purifiée et spiritualisée, la gloire et la lumière pourront resplendir et la lune pourra, par conséquent, être exaltée dans le Taureau. Cela se fera grâce à l'influence de Vénus, symbole de l'amour terrestre et céleste, de l'aspiration spirituelle et du désir charnel. C'est donc à juste titre qu'elle est le régent de ce signe. Vénus est avant tout l'amour, la créatrice de la beauté, du rythme et de l'unité. Le taureau et la vache représentent ensemble la création et ainsi donc Vénus et le Taureau sont étroitement liés. Ce qui suit est aussi digne d'intérêt.
"Le taureau, ou la vache, est le symbole de ce signe et, sur la carte céleste, on observera que le petit groupe d'étoiles appelé "Pléiades" est représenté à la place exacte de l'épaule du Taureau. Dans la sculpture et la peinture égyptiennes, les Pléiades sont parfois représentées sous la forme d'une colombe aux ailes déployées sur le dos du taureau. Nous savons que la colombe est l'oiseau sacré de Vénus. Comme les Pléiades font partie de la constellation du Taureau et que, nous le verrons bientôt elles sont de nature plus taurine encore, si c'est possible, que le Taureau lui-même, la colombe devient un symbole spécialement approprié à ce petit groupe d'étoiles."
(The Zodiac : a Life Epitome, W. H. Sampson)
Thème du Sexe : De cet extrait et d'autres encore, apparaît la grande importance de la constellation du Taureau, étroitement liée au sexe dans ses aspects inférieur et supérieur. C'est pourquoi, dans certains livres, il est appelé le signe de la génération, à la fois terrestre et céleste. Nous avons vu que le pouvoir du signe du Taureau est celui de l'attraction et de la réunion. Il exerce une attirance continue, aussi bien dans le sens symbolique qu'astrologique. Dans ce signe se trouvent donc les Pléiades et, parmi elles, Alcyone, appelée le soleil central de notre univers ; le soleil tourne autour d'elle avec sa suite de planètes. Ainsi les paroles de Job deviennent claires lorsqu'il dit : "Peux-tu serrer les liens des Pléiades ou détacher les cordes d'Orion ?" Les Pléiades sont le symbole de l'âme autour de laquelle tourne la roue de la vie.
Il est intéressant de découvrir, dans le Taureau, la triplicité constamment répétée dans l'ensemble des connaissances de l'astronomie et de la mythologie : le Taureau, représentant la forme et la force attractive de la matière ; les Pléiades, représentant l'âme et l'infinie répétition du cycle de l'expérience. Parmi les sept Pléiades (les "Sept Sœurs" qui chantent autour d'Hercule, dans l'exposé du mythe), la Pléiade Perdue – car six seulement sont visibles – symbole de l'obscurcissement de l'esprit, alors que l'âme, par le désir, prend un corps. Ainsi l'idée de la relation du Soi et du non-Soi, dans le but de produire l'ultime révélation de l'esprit, est sous-jacente à tout l'enseignement de la mythologie, aux écrits et aux symboles de tous les temps. C'est ainsi que nous voyons apparaître l'idée de la grande illusion et du mirage. L'Esprit ou Dieu est "perdu" ou voilé et disparaît dans l'attraction de la forme extérieure et dans le mirage que l'âme attire autour d'elle.
Rappelons que le signe opposé au Taureau est celui du Scorpion. Ces deux signes sont le champ d'un effort prodigieux de la part d'Hercule car, dans l'un, il s'attaque au problème du sexe et, dans l'autre, il triomphe de la grande illusion.
Signification des Constellations : Les trois constellations apparentées à ce signe sont : Orion, Eridan et Auriga. La nature du travail dans le Taureau est très bien indiquée par les trois images qu'elles nous présentent dans les cieux. L'ancien nom d'Orion est "les Trois Rois" à cause des trois splendides étoiles qui se trouvent dans la Ceinture d'Orion. Les Trois Rois représentent les trois aspects divins : Volonté, Amour, Intelligence ; Orion symbolise, par conséquent, l'esprit. Le nom "Orion" signifie littéralement "Eclatement de la lumière".
Encore et toujours, alors que nous tournons autour du zodiaque, nous voyons apparaître ce que nous pourrions appeler le "prototype spirituel d'Hercule, Persée, le Prince qui doit venir pour tuer la Méduse, symbole de la grande illusion et qui se trouve dans le Bélier. Orion, dont le nom signifie "lumière", se trouve dans le Taureau. Dans le Scorpion, Hercule apparaît, triomphant et victorieux. Puis nous avons le Sagittaire, l'Archer sur le Cheval, qui va droit au but et, dans les Poissons, le Roi. Plus on étudie le livre des figures célestes, plus on réalise que, sous nos yeux, se trouve le symbole de notre divinité, le symbole de l'âme en incarnation, et l'histoire de la matière, purifiée et glorifiée par le laborieux travail de l'âme.
La deuxième constellation liée à ce signe est une immense rivière d'étoiles qui jaillissent sous les pieds d'Orion. Elle est appelée Eridan ou "Rivière du Juge". C'est le symbole de la rivière de la vie qui amène les âmes en incarnation, où elles apprennent le sens des mots : "Ce qu'un homme sème, il le récoltera", et où elles entreprennent la tâche prodigieuse de faire leur propre salut. De même qu'Orion symbolise l'aspect esprit, de même Eridan, symbolise la prise de la forme et met devant nous la pensée de l'incarnation. La troisième constellation, Auriga, conduit vers de nouvelles terres et symbolise ainsi l'âme.
Nature des Tests : La grande leçon à apprendre dans le signe du Taureau est d'arriver à la juste compréhension de la loi d'Attraction ainsi qu'à l'usage judicieux et à la maîtrise de la matière. Ainsi et au sens figuré, la matière est élevée jusqu'au ciel et peut entrer en sa juste fonction qui consiste à être un moyen d'expression et un champ d'action pour le Christ ou l'âme qui l'habite. C'est pourquoi l'aspirant est testé de deux manières : d'abord quant au caractère de sa nature animale et aux mobiles sous-jacents à son utilisation ; deuxièmement, quant à l'attraction que la grande illusion peut exercer sur lui. Maya, ou la grande illusion, et le sexe sont deux aspects de la même force, celle d'Attraction. L'un, quand elle se manifeste sur le plan physique et l'autre, quand elle s'exprime dans le domaine de la nature émotionnelle du désir.
Le Disciple et le Sexe : A l'aspirant au discipulat, le sexe pose un problème qu'il doit résoudre. L'indulgence pour soi-même et la domination par une partie quelconque de son organisme sont toujours erronées. Lorsque toute la pensée de l'homme est occupée par la femme, ou vice versa, lorsqu'il vit principalement pour satisfaire son violent désir animal, lorsqu'il est incapable de résister à la séduction de son opposé polaire, il est victime de la partie la plus basse de sa nature, la plus animale, et dominé par elle.
Mais lorsque l'homme considère ses fonctions physiques en tant qu'héritage divin, et son équipement physique comme lui ayant été donné pour le bien du groupe et pour être sagement utilisé au bénéfice de la famille humaine, une nouvelle impulsion motive sa conduite à l'égard du sexe. Nous voyons l'élimination de la promiscuité et de ses tristes conséquences, les maladies ; nous avons la solution du problème des trop nombreuses naissances et l'atténuation du problème économique. Par la juste maîtrise de la fonction sexuelle et son retour aux fins pour lesquelles elle existe – continuité de la famille humaine et mise en service de corps grâce auxquels des âmes peuvent acquérir de l'expérience – le juste emploi du sexe sera obtenu. Alors la passion, la luxure, la maladie et la surpopulation disparaîtront. La matière ne sera plus prostituée au désir égoïste et la relation entre les sexes sera gouvernée par la compréhension du dessein divin et l'intelligence dans l'action.
Deux attitudes sont également fausses. Nous voyons enseignées des pratiques qui conduisent à des orgies sexuelles ; elles sont honorées du nom de magie sexuelle et, dans l'orgasme délibérément atteint, l'homme est amené à croire que l'acte sexuel physique est son point le plus élevé d'opportunité spirituelle et que, à ce moment, il peut, s'il le veut, atteindre au Royaume des Cieux.
L'autre attitude, également fausse et dangereuse, fait du mariage et de toute expression de la vie sexuelle un péché pour le disciple et prétend qu'un homme ne peut être pur dans le véritable sens spirituel s'il se marie et élève une famille. Il n'est aucun état de conscience ni aucune condition de vie qui rendent impossible à l'homme d'agir comme un fils de Dieu. S'il n'est pas possible à l'homme de mener une vie de disciple et d'initiation et, avec la juste maîtrise et la juste compréhension de soi, de vivre une vie sexuelle normale et équilibrée, c'est qu'il existerait un domaine d'expression humaine dans lequel la divinité serait impuissante. Je refuse de le reconnaître. Il n'est aucun domaine de la vie, aucun champ d'expression, aucune utilisation de l'appareil physique où l'âme ne puisse remplir le rôle de facteur dominant et où toute chose ne soit accomplie à la gloire de Dieu. C'est l'âme qui doit dominer et non la nature inférieure. On oublie que certains des plus grands initiés se marièrent, que le Bouddha était marié et avait un fils et qu'il était déjà un initié de haut grade lorsqu'il s'engagea dans le mariage. On oublie que Moise, David le Psalmiste et de nombreuses figures mystiques saillantes étaient mariés et élevaient des familles.
Les disciples appartiennent à toutes les races, en Orient comme en Occident ; l'attitude envers le sexe et les règles de conduite sont différentes. La légalité ou l'illégalité des relations varie. Des époques et des civilisations différentes ont vu des relations légales, à un moment donné, devenir illégales à un autre moment. Certaines races sont monogames et d'autres sont polygames. Dans certaines civilisations, la femme est considérée comme le facteur dominant et dans d'autres, c'est l'homme. A travers les siècles, des pervertis sexuels, des homosexuels, vrais ou faux, ont existé ; ce n'est probablement pas pire aujourd'hui qu'il y a mille ans, sauf que, maintenant, tout est exposé à la lumière, ce qui est un bien. Chacun parle du problème et la génération montante demande sans hésitation : "Qu'en est-il du sexe ? Qu'est-ce qui est bien et qu'est-ce qui est mal ?" Comment peut-on s'attendre à ce qu'elle sache traiter une question qui fut, de tout temps, examinée de la manière apparemment la plus futile ?
Il est pertinent d'indiquer ici que Minos, roi de Crète, à qui appartenait le taureau sacré, possédait aussi un labyrinthe où vivait le Minotaure, et le labyrinthe a toujours été le symbole de la grande illusion. Le mot "labyrinthe" provient d'un ancien mot signifiant désorientation, confusion, embarras. L'île de Crète, avec son labyrinthe et son taureau, est un excellent symbole de la grande illusion. Elle est séparée du continent ; l'illusion et le désarroi sont des caractéristiques du soi séparé, mais non de l'âme sur son propre plan où la réalité de groupe et les vérités universelles constituent son royaume. Pour Hercule, le taureau figurait le désir animal, ainsi que les nombreux aspects du désir dans le monde de la forme, lesquels dans leur totalité constituent la grande illusion. Comme Hercule, le disciple est une entité isolée, séparée du continent – symbole du groupe – par le monde de l'illusion et le labyrinthe dans lequel il vit. Le taureau du désir doit être saisi, maîtrisé et chassé d'un point à l'autre de la vie du soi séparé, jusqu'au moment où le disciple peut faire ce qu'Hercule a réussi : monter le taureau. Dans les anciens mythes, monter un animal signifiait maîtriser. Le taureau n'est pas tué ; il est monté et conduit, et l'homme le maîtrise.
Il y a des forces et des facultés cachées dans l'être humain qui, manifestées et développées, peuvent apporter de nouveaux pouvoirs face à ce problème : Que doit faire l'aspirant ? Voici certaines suggestions.
Monter et maîtriser le taureau. L'aspirant doit se souvenir que le taureau doit être monté et conduit, à travers les eaux, vers le continent ; cela signifie que la solution du problème du sexe sera trouvée quand le disciple aura subordonné son "île" personnelle, séparée, au dessein et au travail de groupe et qu'il commencera à diriger et à gouverner sa vie en se posant la question : "Que puis-je faire pour le groupe auquel je suis associé ?" C'est en agissant ainsi que le taureau est monté et conduit vers le continent.
User de bon sens. L'ancienne signification du terme "sens commun" ou bon sens voulait qu'un sens synthétise et unifie les cinq autres sens et constitue ainsi le "sens commun", littéralement le mental. Que l'aspirant utilise donc son mental, et au moyen de la perception intelligente, qu'il guide et maîtrise le taureau du désir ! Si le bon sens est employé, certains dangers seront évités. La méthode employée par de nombreux aspirants consistant à empêcher ou à refouler toute expression sexuelle, est dangereuse. Physiologiquement, c'est possible, mais l'expérience des psychologues et des instructeurs prouve que, lorsque l'inhibition et la suppression rigoureuse sont imposées à l'organisme, il en résulte certaines formes de complexe nerveux ou mental. Bien des gens physiquement purs sont mentalement impurs et beaucoup de ceux qui blâment la pratique de perversions sexuelles et qui soutiennent que le disciple ne doit pas se marier, ont un mental qui ne supporterait pas l'investigation. Leurs pensées et leur interprétation des actions des autres sont si sensuelles et leur capacité de penser du mal est si grande qu'on comprend qu'il serait préférable pour eux – aussi dangereux que cela puisse paraître – de se laisser monter par le taureau du désir plutôt que de continuer à substituer l'indulgence mentale au péché extérieur. Un mental propre, un cœur pur, un corps physique bien organisé et utilisé, la conformité aux lois du pays dans lequel sa destinée l'a placé, la pleine considération du bien-être de ceux avec qui il est associé et une vie de service aimant, tels sont les idéals de l'aspirant.
Bien comprendre la signification du célibat. Le mot signifie "rester seul" ; le sens habituel est : s'abstenir des rapports matrimoniaux. Beaucoup de jeunes, hommes et femmes, poussés par le désir spirituel et influencés par la forme-pensée de l'Eglise au cours du moyen-âge, avec ses monastères et ses couvents, croient que l'état de célibat est pour eux essentiel et juste et ils sont étonnés de découvrir les complexes qui en résultent. Le véritable célibat n'a-t-il pas été exprimé pour nous dans les paroles du Christ : "Si ton œil est unique, ton corps entier sera rempli de lumière." Le véritable célibat ne pourrait-il être le refus de l'âme de s'identifier plus longtemps à la forme ? Le véritable rapport matrimonial, dont le rapport physique n'est que le symbole, ne pourrait-il être celui de l'union de l'âme et de la forme, de l'aspect positif de l'esprit et de celui négatif de la mère-matière ?
Si l'âme est seule dans son dessein et libérée de la servitude de la matière, alors l'action juste et le point de vue juste deviendront inévitablement les caractéristiques de la vie sur le plan physique. Si l'âme "chevauche" la forme, la domine et la maîtrise, elle connaîtra ses justes obligations. Elle prendra conscience de la relation à entretenir avec les autres êtres humains, que sa destinée soit d'être mari ou femme, père ou mère, frère ou sœur, ami ou compagnon. Par la juste utilisation de la forme et la juste compréhension du dessein, par la juste orientation vers la réalité et l'utilisation judicieuse de l'énergie spirituelle, l'âme agira comme facteur de maîtrise et tout le corps sera rempli de lumière. Par la maîtrise, le bon sens, la juste compréhension du célibat et l'identification au dessein de groupe, le disciple arrivera à se libérer de la domination du sexe. Il y parviendra en suivant l'exemple d'Hercule et montera le taureau du désir jusqu'au continent où, dans le Temple de Dieu, il le remettra aux soins des Cyclopes, ces anciens initiés à l'œil unique dont nous avons parlé, l'Œil de Shiva, l'Œil du Taureau dans la constellation du Taureau. Car Hercule n'était pas seulement le disciple, mais dans sa nature inférieure, il était le taureau et, dans sa nature supérieure, le Cyclope.
Quand le taureau du désir aura été remis aux Cyclopes, à l'initié à l'œil unique qui est l'âme elle-même, les trois aspects divins commenceront à se manifester : Brontès, Stéropès et Argès garderont le taureau sacré et Hercule le disciple, n'aura plus aucune responsabilité. Brontès est le symbole du premier aspect de Dieu, le Père qui parle, le son créateur. Stéropès signifie illumination ou lumière, il est le deuxième aspect, l'âme. Argès signifie activité tourbillonnante, troisième aspect de la divinité s'exprimant dans l'intense activité de la vie sur le plan physique. Ces aspects divins constitueront le facteur de maîtrise et, quand ils seront en possession du taureau sacré, le problème d'Hercule sera résolu.
Les mots-clé du Taureau sont :
"Que la lutte se poursuive sans trêve." Aspect forme.
"Je vois et, quand l'œil est ouvert, tout est illuminé." Aspect âme.
(Astrologie Esotérique)
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D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée, Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,
"Le Taureau (21 avril - 20 mai), deuxième signe du Zodiaque, se situe entre l'équinoxe du printemps et le solstice d'été. Symbole d'une grande puissance de travail, de tous les instincts et principalement de celui de conservation, de sensualité et d'une propension exagérée pour les plaisirs. Ce signe est gouverné par Vénus, selon le langage astrologique ; c'est-à-dire que cette partie du ciel se trouve en parfaite et intime harmonie avec la nature de cette planète. Au signe du Taureau se trouve associée la symbolique de la matière première, de la substance initiale, assimilable à la Terre-élément, à la terre maternelle. Si, au Bélier, est dévolue la cynétique du feu originel incarnée par un animal sec, hyper-viril, dominé par une masse crânienne projetée dans un bond en haut et en avant, au Taureau se présente la statique d'une masse porteuse de vie, caractérisée par une puissante créature aux formes plantureuses, à prédominance horizontale et ventrale. Ici règne un esprit de pesanteur, de lourdeur, d'épaisseur, de lenteur, de stabilité, de solidité, de densité, de fixité... A ce signe hyper-féminin s'attache la valeur d'un sens pleinement terrestre, dans la ligne d'une symphonie en vert pâturage. Dans le concert zodiacal, la partition du Taureau s'assimile à un chant bacchique à la gloire de Vénus, la Vénus génitrix, toute de chair palpitante et de sang vermeil, pleine et vibrante d'émanations telluriques ; chant de plénitude lunaire dans l'exaltation de la mère-nature. Le Taureau donne une nature animale, en complexion instinctive, notamment en riche sensorialité : vivre dans cet univers, c'est humer, goûter, palper, voir, entendre... C'est s'abandonner à la convoitise des nourritures terrestres, c'est se livrer à l'enivrement des enchantements dionysiaques. La soif de vivre y est enracinée dan un tempérament généreux, à la vitalité solide et à la trempe robuste. Elle peut s'étancher aussi bien dans une vie de plaisir, remplie de passions, que sous le joug du travail, pour satisfaire les appétits de l'avoir."
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Selon Jacques A. BERTRAND auteur de Tristesse de la Balance et autres signes (1983), voici les caractéristiques (humoristiques) du signe du Taureau :
"Irréversibilité du Taureau"
"On mène la vache au taureau mais on va chez le coiffeur, assurait l'un de mes premiers maîtres. L'école, reconstruite à la Libération, avait été dotée de parquets de chêne. Les hivers enneigés, les écoliers étaient tenus d'apporter leurs pantoufles : ils déposaient leurs galoches à l'entrée de la classe. Une fois par an, leurs parents leur confiaient quelques anciens francs pour le Sou des Écoles. Ce sont des choses qui donnaient du prix au printemps. Le taureau est très attaché au printemps et au prix des choses.
En ville, les taureaux demeurent plus nombreux que les coiffeurs, du point de vue zodiacal. On peut aller chez un taureau. Il y a chez lui toutes sortes de robots ménagers et peut-être même un terminal d'ordinateur. On ne doit pas quitter ses chaussures. On ne doit même pas prendre les patins : c'est de la moquette qu'il nettoie sans la mouiller, avec des produits miraculeux et presque pas toxiques. Ainsi change le monde. Le taureau change avec lui.
Cependant, le taureau n'est pas homme à se jeter tête baissée dans le changement.
Il assimile doucement. Le taureau laisse le sentiment de l'urgence s'installer lentement en lui, ensuite il s'ébranle. Lorsqu'il est ébranlé, il est difficile de l'arrêter. Il faut patienter jusqu'à ce que la nécessité de s'arrêter s'impose entièrement à lui. Même alors, il ne parvient pas toujours à s'arrêter. Ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est à cause du poids et de l'élan. C'est mathématique. Ainsi vont les choses de la vie et du zodiaque. Le taureau est irréversible.
On a vu des taureaux se tuer au travail. Mais on aurait tort de prendre le taureau pour un perfectionniste. Le taureau n'est pas homme à fignoler. Le taureau dégrossit. Seulement, il dégrossit sans arrêt. Le taureau s'ennuie le dimanche.
Le taureau écume. De rage ou de plaisir. Son secret réside dans son cou – le cou de taureau - , c'est un oral.
Le taureau n'est pas homme à se laisser envahir par l'angoisse métaphysique. Il préfère palper que penser. Il a l'intelligence gustative. Le taureau achète parfois – à cause du titre - « Les Nourritures terrestres » d'André Gide, en livre de poche. Il le finit rarement. Le taureau est essentiellement substantiel.
Le taureau ne manque pourtant pas de profondeur. Mais il échappe à la dialectique du primaire et du secondaire. Il est profond d'une manière irréfléchie.
Le taureau n'est pas homme au sens étroit du terme. Vénus et la Lune lui font la chair palpitante et le poil brillant. Il a la plénitude élégante. C'est un signe féminin.
Une femme taureau et un homme vierge font sourire les esprits peu scientifiques. La tradition rapporte pourtant qu'ils sont faits pour s'entendre. La femme taureau, dit-on, est la femme la plus fidèle du zodiaque. Elle a du mérite car elle est très sensuelle. Sa voix l'indique clairement. L'homme raisonnable se bouche les oreilles pour ne pas entendre le chant de la femme taureau. Il sait qu'il n'a pas assez d'argent pour la rassurer (la femme taureau a besoin de « sécurité »). En outre, il ne tient pas à se marier tout de suite.
Le taureau possède. De toute façon. A une époque où le taux d'inflation était encore acceptable, on a vu des dieux se changer en taureaux pour séduire d'innocentes jeunes femmes. Parallèlement, on a toujours sacrifié beaucoup de taureaux aux dieux. Peut-être ironiquement.
Le taureau est capitaliste. Anti-capitaliste – par exception-, il reste très préoccupé par le capitalisme. Il écrit alors le Capital sous le pseudonyme de Karl Marx. Lorsque son ascendant scorpion l'attire dans le royaume de la nuit, il écrit le Capital de l'Inconscient sous le pseudonyme de Sigmund Freud.
S'il fait du cinéma, il n'interprète que des rôles de taureau sous le pseudonyme de Jean Gabin. Ensuite, avec ses économies, il achète des terres. Il se consacre à l'élevage.
Le taureau est aussi persévérant dans l'échec que dans le succès. Alors qu'il est évident qu'il ne parviendra pas à atteindre son but – faire fortune - , il continue tout de même à rédiger les nombreux volumes de La Comédie humaine...
Autant qu'à redouter son vis-à-vis, le scorpion, on a tendance à le sous-estimer. Jusqu'où ira le taureau ?
Par ailleurs, on ne saurait prétendre qu'il manque de chance. « Le taureau a sa chance », comme dit le taureau El Cordobes."
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Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :
Nous aurons un bon aperçu du type Gentiane en étudiant ce signe. Le Taureau est signe fixe et de Terre ; ceci nous en apprend beaucoup sur la personnalité de ce type, car personne n'est aussi obstiné que celui qui est né sous l'influence du Taureau. Lecteurs, si vous vous imaginez que ce signe a aussi peu de grâce que le bovin qui le symbolise, rappelez-vous que la planète qui règne sur le Taureau est Vénus la délicate, la raffinée (du moins jusqu'à ce que l'astrologie reconnaisse la Terre elle-même comme la véritable régente du sine). Vénus confère à la personnalité du Taureau l'appréciation des formes et l'amour de la beauté physique. La forme - la matière - est le domaine particulier du Taureau ; ce signe est la matrice, l'architecte du zodiaque. Les traits des natifs du Taureau reflètent cette énergie dans les caractéristiques de leurs valeurs pratiques et matérielles. Lents, mais sûrs, ces individus sont des constructeurs infatigables.
Pour le Taureau, sécurité et valeur représentent le but principal. Ses besoins le conduisent à se montrer particulièrement âpres au gain et résistants au changement. Si l'on pense que le Taureau a pour visée principale d'investir de l'argent, n'oublions pas qu'il est l'un des signes les plus religieux. Les besoins spirituels s'expriment en un réseau de valeurs prononcées voire même exagérées, qui s'appuient sur des règles de conduite et un sens profond de la moralité. Le Taureau, il est intéressant de le noter, était le signe qui prévalait à l'époque de l'Ancien Testament de la religion hébraïque. Ceci est particulièrement vrai pour la Torah (le Pentateuque les cinq livres de Moïse, dont le premier est la Genèse), considérée de nos jours comme « la Loi ». Le mot Torah peut être relié au nom de Taureau comme étant celui de sa source.
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Selon Solange de Mailly-Nesle auteure d'un ouvrage intitulé L'Interprétation du thème astral (Éditions Nathan, 1989 sous le titre Le Thème astral ; Éditions du Rocher, 2000) :
Le symbole représente "La tête du taureau".
Le Taureau, c'est la terre grasse, humide et féconde du printemps qui est dans sa phase la lus fertile et la plus féconde. C'est l'être qui aime s'épanouir physiquement, jouir des biens matériels qu'il a produits grâce à sa puissance et à son effort de travail.
Comportement : sensuel et possessif.
[...]
Symbolique : printemps, fixe, féminin, Terre, Vénus.
Être doté d'une solide constitution tant au physique qu'au psychique : c'est un résistant (Terre). Calme, persévérant (fixe), il ne lâche pas facilement ce qu'il a entrepris. Cependant, il est capable de s'emporter dans de violentes colères (printemps) quand on a abusé de lui. Animé d'une sensualité abondante (Vénus), il est possessif et a un grand sens de la propriété (Terre fixe). C'est une intelligence concrète qui sait faire preuve 'un très grand bon sens.
[...]
Qualités octroyées par le Taureau aux planètes :
Stabilité ; Solidité ; Patience ; Persévérance ; Réalisation ; Sens du concret ; Productivité.
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :
"Chacun des 3 décans du Taureau, qui, rappelons-le, est le deuxième signe du printemps, est figuré par un taureau dont l'attitude est représentative d'un caractère et d'un tempérament particuliers.
Le Taureau du Ier décan, du 21 au 30 avril environ : il nous est montré couché, la moitié du corps et l'arrière-train dissimulés derrière un buisson, l'autre moitié en émergeant, la tête orientée vers la droite, c'est-à-dire vers le signe du Bélier qui le précède dans le Zodiaque. Sa tête, légèrement penchée vers la droite, semble entamer un mouvement, tandis que ses yeux regardent devant lui, donc vers la droite pour nous, c'est-à-dire dans le sens inverse du mouvement des astres à l'intérieur du Zodiaque. La patte gauche est légèrement pliée en avant, le sabot posé à terre, comme si notre Taureau s'apprêtait à se redresser, tandis que la patte droite est repliée sur le côté. Si sa stature ne laisse planer aucun doute sur sa force et sa puissance, celles-ci semblent passives, contenues. C'est surtout la paix, le calme, la tranquillité qui émanent de lui. En outre, ses cornes, assez écartées, sont orientées sur les côtés, ne laissant présager aucune agressivité. Nous sommes donc en présence d'un Taureau paisible, qui aspire à la quiétude, à la sécurité, qui dégage une force tranquille, satisfaite, ne quittant sa position de repos que pour aller chercher ce dont il a besoin. Il ne fait jamais plus d'efforts que nécessaire. Son regard est fixe. Le natif du Taureau du 1er décan est souvent un être plein de bon sens, mais il est enclin à nourrir des idées fixes.
Le Taureau du 2ème décan, du 1er au 11 mai environ : la tête légèrement levée vers le ciel, surmontée de deux cornes qui, ensemble, forment un superbe croissant de Lune renversé, il est figuré debout, dans une attitude fière. Il marche en plein jour, de droite à gauche - donc, cette fois, dans le sens du Zodiaque -, dans une prairie verdoyante, la patte avant droite repliée, d'un pas sûr, apparemment, sa queue dirigée vers le ciel. Ce taureau-là est pleinement intégré dans son milieu. Il fait corps avec le paysage qui l'entoure. Il est dans son élément. Il sait où il va, ce qu'il veut, ce qu'il fait. Toutefois, malgré la puissance dont il est empreint, une certaine légèreté se dégage de son attitude. Elle reflète l'état de réceptivité dans lequel il se trouve, le fait qu'il est en osmose avec la nature et en proie aux pulsions instinctives révélées par cette période de l'année consacrée à la procréation. Ici, les symboles conjugués de la Lune et de la Terre verdoyante, dont les caractères sont féminins, et du Taureau solidement planté dans ce paysage, dont le principe est masculin, sont des représentations de la Fertilité, dont ce décan porte le nom. Nous sommes donc en présence de la rencontre des polarités psychiques et sexuelles du féminin et du masculin qui s'apprêtent à s'unir. Ce Taureau n'est pas sans rappeler Apis, le grand dispensateur de vie de la mythologie égyptienne, ou Ménès, le premier pharaon historique, fut l'unificateur de la Basse et de la Haute-Égypte, vers 3200 avant Jésus-Christ.
Le Taureau du 3ème décan, du 12 au 21 mai environ : ce troisième animal nous est présenté dans une attitude pour le moins surprenante, a priori du moins. Car, en réalité, comme nous allons le voir, elle correspond parfaitement aux éléments révélés par le 3e décan de ce signe. Il s'agit cette fois d'un Taureau dont le corps peut nous sembler moins robuste, moins puissant que le Taureau du 2e décan, mais qui nous donne une impression de lourdeur, de masse, de force écrasante, de pesanteur. Il se tient debout sur ses pattes arrière, tandis que ses pattes avant sont repliées sous lui, comme s'il était à moitié couché, l'avant de son corps pesant sur la Terre. Autour de lui, le paysage est moins foisonnant que celui du 2e décan, comme pour attirer notre attention exclusivement sur lui. Su ra tête, dont les yeux sont dirigés vers le sol, les pointes de ses deux cornes, très rapprochées, sont dirigées vers le ciel. La masse imposante de son corps, sa posture qui le présente comme affalé sur la terre, ses pattes arrière dépliées et solidement plantées sur le sol, révélant la puissance de ses reins, sont autant d’éléments qui évoquent le poids et l'intensité de Saturne, le maître du 3e décan, qui confère au natif réalisme, sens du concert, puissance de réalisation et convictions inébranlables.
On le voit, ces représentations symboliques du deuxième signe du Zodiaque sont bien loin de la figure du Minotaure, le monstre mythique grec qui avait le corps d'un homme et la tête d'un taureau, à qui l'on donnait en pâture 7 jeunes gens et 7 jeunes filles chaque année, le gardien du labyrinthe, dont Thésée, aidé par Ariane, vint à bout. On est loin également du taureau furieux dont le galop fait trembler la Terre."
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Dans Les Druides et l’astrologie, Origine et fondements de l’astrologie celto-druidique, De la préhistoire au Moyen Âge (Aparis, 2014 ), Michel-Gérald Boutet fait le point sur les convergences entre les différents zodiaques antiques :
Dans le Véda, le Taureau est décrit comme étant le feu de l’être, la chaleur des jours. On le représente dévoré par un félin, souvent un lion, avec une grue qui s’envole. Le rapport d’Indra, le Roi du Ciel, et de ses Maruts avec la pluie est essentiel. Dans l’Avesta de Zoroastre, les averses célestes dépendent de deux étoiles : Sata-vaêsa, Aldebaran, « alpha du Taureau » et Tištriya, « Sirius du Grand Chien ». Les astérismes du Taureau, les Pléiades et les Hyades, comme en témoigne le disque de Nebra, ont une reconnaissance très ancienne. Les Pléiades, appelées les sept sœurs, incarnaient les fées du destin. Les Scandinaves disaient simplement Sjaustiarnar, « les sept étoiles ». Chez eux, c’est le sanglier Saehrimnir qui est dévoré chaque jour pour renaître chaque soir. Il repasse ensuite dans le chaudron d’Andrimnir. Elles apparaissent en mai, culminant jusqu’à la saison des moissons pour réapparaître au coucher du soleil en novembre à l’approche de l’hiver. Hésiode croyait à leur influence, comme pour la lune, sur l’agriculture. Les Celtes les appelaient Trigaranai, les trois Grues, identifiant par là les trois plus brillantes étoiles, alors que les Scandinaves les appelaient « Poules de Freya ». Freya, déesse de l’amour et des morts, conduit un char tiré par deux chats. Entendons par là les étoiles du Chat, c’est-à-dire les Hyades. Les Grecs racontent que les Hyades, comme les Pléiades, sont les filles d’Atlas et les sœurs d’Hya, le dieu verseur du Verseau, dont le symbolisme est lié au porc et à l’eau9. Les Hyades qui vont pleurer la mort d’Hya éventrée par un sanglier, parfois un lion ou un serpent, marquent la saison des pluies de novembre. Les Romains les appelaient Sucula ou « cochon de lait », les Gallois, Cath Palwg10, « le chat sourricier », et les Germains, Litilaes Vulfaes Hrakón, « la gueule du petit loup ».
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Dans son ouvrage de vulgarisation intitulé Décryptez votre thème astral, Éclairez votre chemin de vie grâce à l'astrologie (Éditions Hachette Livre, 2019), Julie Gorse propose des fiches récapitulatives pour chacun des signes :
Planète maître : Vénus.
Mots-clef : la paix - l'épicurien.
C'est le signe du milieu du printemps (fixe), il en porte les caractéristiques ; il symbolise la nature verdoyante, généreuse, fertile, où tous les sens sont en éveil.
Premier signe de l'élément Terre, il est comme la terre fertile du printemps. Il est yin (réceptif).
Archétype contemporain : Charles Ingalls, le héros de la série La Petite Maison dans la prairie. Il est attaché à la terre, SA terre, qu'il ne quitte jamais, tout au long des très nombreux épisodes.
Personnage : la fée Viviane ; le mythe du roi Minos.
Analogie corporelle : le cou ; la voix.
Locutions usuelles : « un tiens vaut mieux que deux tu l'auras », « prendre le taureau par les cornes », « le plancher des vaches », « être près de ses sous ».
Le Taureau est bon vivant, épicurien, sensuel, il aime la bonne chère, les plaisirs des cinq sens, les massages, la volupté.
Signe de terre, il peut déployer une grande capacité de travail, dans la constance et la ténacité - à l'image du taureau, cet animal qui est parfois difficile à faire bouger, lent et lourd, mais qui, une fois lancé, est difficile à arrêter.
Le Taureau peut être dans la possessivité. De manière émissive, il va chercher à posséder des objets ou des personnes : dans la réceptivité, il va se laisser posséder, devenir l'objet de l'autre.
Son besoin de paix et de sécurité (matérielle, financière et émotionnelle) peut le mettre dans le matérialisme, la fixité, la stabilité excessive. On le compare parfois à une bernique accrochée sur son rocher, qui refuse de bouger, de changer.
En complémentarité, il lui manque la lumière du signe qui lui est opposé : le Scorpion. S'il intègre le lâcher-prise, il peut devenir un bâtisseur qui sait distinguer ce qui doit être conservé et ce qui doit être abandonné.
Pour se sentir bien, il a besoin d'être dans la nature. Sa ressource : de grandes balades, le contact avec les animaux, cuisiner, marcher pieds nus dans l'herbe.
Dans votre carte du ciel, là où se situe le Taureau se trouvent aussi la focalisation et le risque de conservatisme.
Anecdote : Une élève me fit un jour remarquer que le seul épisode de La Petite Maison dans la prairie dans lequel Charles Ingalls déménage, c'est parce que sa maison a été détruite dans un incendie... On retrouve l'illustration parfaite de l'axe Taureau / Scorpion : sans lâcher-prise, c'est la destruction qui pousse à la transformation et au changement.
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Littérature :
Régine Detambel dans Les Écarts majeurs (Éditions Julliard, 1992) propose un chapitre intitulé "Douze signes au déclin" dans lequel un petit texte est consacré au Taureau :
Le Taureau
D'abord taurillon né en Tauride de sa tautomère taurine, puis taulier d'un taudis pour taupes et taupes-grillons faisant le taupin pour quelque taupinière, le Taureau sera tôt ou tard taulard. Sa taure le taurpillera d'une taurgnole avant de se faire tauréer par un taurero taurpide. Comment taulérer la taurture d'un tel tautogramme en tau sans être tout à fait taucard ?