Étymologie :
VERSEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1557 (P. de Mesmes, Inst. astron., p. 195 ds Gdf. Compl.). De verse-eau (graph. att. ds Pomey 1671, Fur. 1690, Trév. 1704-1740) pour « celui qui verse de l'eau » (cf. 1547 l'Aquarius [n. lat. de ce signe] ou Verseur d'eau, v. verseur), calque du gr. υ ̔ δ ρ η χ ο ́ ο ς littéral. « qui verse de l'eau », parce que la période de l'année correspondant à ce signe zodiacal est considérée comme pluvieuse.
Lire également la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.
fé
Symbolisme :
Dans Le Rythme du Zodiaque (édition originale Astrological Signs - The Pulse of Life, 1943 ; traduction française, Éditions du Rocher, 1981), Dane Rudhyar consacre un chapitre au signe du Verseau :
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Voici ce qu'écrit Alice A. Bailey dans Les Travaux d'Hercule (1ère publication dans le Beacon de février 1957 à août 1958 ; Association Lucis Trust, 1990) à propos du onzième travail d'Hercule dans le Verseau :
ONZIEME TRAVAIL
— NETTOYAGE DES ECURIES D'AUGIAS —
(Verseau, 21 janvier – 19 février)
Le Mythe : Dans le Lieu de Paix, Celui qui préside déversait le rayonnement de sa pensée élevée. L'Instructeur s'approcha.
"La flamme unique doit illuminer les quarante-neuf autres" affirma Celui qui préside.
"Qu'il en soit ainsi" dit l'Instructeur. "Ayant allumé sa propre lampe, Hercule doit maintenant apporter la lumière aux autres." Peu après il appela Hercule.
"La roue a tourné onze fois ; tu es maintenant devant une autre Porte. Tu as longtemps poursuivi la lumière qui vacillait tout d'abord, puis grandit jusqu'à devenir un phare sûr et qui maintenant brille pour toi comme un soleil resplendissant. Tourne le dos à son éclat ; reviens sur tes pas ; retourne vers ceux pour qui la lumière n'est qu'un point et aide-les à l'intensifier. Dirige tes pas vers Augias dont le royaume doit être nettoyé d'un mal très ancien. J'ai dit."
Hercule passa par la onzième Porte à la recherche d'Augias, le roi.
Quand il approcha du royaume sur lequel régnait Augias, une horrible puanteur l'assaillit qui le fit se sentir mal. Il apprit que, depuis des années, le roi Augias n'avait jamais fait enlever le fumier accumulé par son bétail dans les écuries royales ; les pâturages eux-mêmes étaient tellement recouverts du fumier que rien n'y pouvait pousser. Par conséquent, une pestilence mortelle s'étendait à tout le pays, causant des ravages en vies humaines.
Hercule alla au palais et se mit en quête d'Augias. Celui-ci, informé de l'intention d'Hercule de nettoyer les écuries malodorantes, se montra méfiant et incrédule.
"Vous dites que vous voulez accomplir cette tâche énorme sans récompense", dit le roi soupçonneux." Je n'ai pas confiance en ceux qui se vantent ainsi. Vous avez combiné quelque plan astucieux pour m'enlever mon trône, ô Hercule. Je n'ai Jamais entendu parler d'hommes qui cherchent à servir le monde sans récompense. Au point où j'en suis, j'accueillerais n'importe quel fou qui chercherait à m'aider. Mais il faut conclure un marché, afin qu'on ne se moque pas de moi comme d'un roi fou. Si en un seul jour vous accomplissez ce que vous avez promis, un dixième de mon grand troupeau de bœufs sera à vous mais si vous échouez, votre vie et votre destin seront entre mes mains. Je ne pense pas que vous puissiez réaliser ce dont vous vous vantez, mais vous pouvez essayer."
Hercule quitta alors le roi ; errant à travers les lieux malodorants, il vit passer une charrette pleine de cadavres : les victimes de la pestilence. Il remarqua que deux rivières, l'Alphée et le Penée, coulaient tranquillement à proximité. Alors qu'il se tenait sur les rives de l'une d'elles, la solution de son problème jaillit dans son esprit.
Avec force et décision, il travailla. Par ses efforts, il réussit à détourner ces deux rivières du cours qu'elles suivaient depuis des décennies. Elles furent contraintes à déverser leurs eaux à travers les écuries pleines de fumier. Leurs flots impétueux entraînèrent les immondices si longtemps accumulées. Le royaume fut purgé de toute cette atmosphère fétide. En un seul jour, l'impossible tâche fut accomplie.
Quand Hercule, très satisfait du résultat, retourna vers Augias, ce dernier gronda :
"Vous avez réussi par un stratagème", cria-t-il avec fureur. "Ce sont les rivières qui ont fait le travail et non pas vous. C'est une ruse pour me prendre mon troupeau, un complot contre mon trône. Vous n'aurez pas de récompense. Sortez, allez-vous-en avant que je ne vous raccourcisse d'une tête."
Ainsi, le roi chassa Hercule et le pria de ne jamais plus remettre les pieds dans son royaume sous peine de mort.
Ayant accompli la tâche assignée, le fils de l'homme qui est aussi fils de Dieu retourna vers celui qui l'avait envoyé.
"Tu es devenu un serviteur du monde" dit l'Instructeur quand Hercule s'approcha. "Tu as avancé en reculant. Tu as atteint la Maison de Lumière par un autre chemin encore ; tu as donné la lumière pour que celle des autres puisse briller. Le joyau accordé par le onzième travail est à toi à jamais."
F.M.
Les Energies du Verseau – (Causerie donnée par A.A.B. en 1937) : Dans le Nouveau Testament se trouve cette expression : "la fin du monde". Maintenant seulement, beaucoup d'entre nous commencent à voir clairement la signification selon laquelle le signe des Poissons, dans lequel vint le Christ, le grand Sauveur du monde, arriverait à son terme à une certaine époque, celle que nous vivons actuellement. Nous ne nous trouvons pas au jour du jugement quand les moutons et les chèvres seront séparés, certains allant au ciel, et d'autres, en enfer. Beaucoup d'interprétations ridicules ont été faites au sujet du symbolisme de la Bible.
On a cru que les moutons allaient au ciel et les chèvres en enfer. C'est le contraire. La chèvre, dans le Capricorne, est l'initié et, d'un certain point de vue ésotérique, les chèvres vont bien au ciel, car elles fonctionnent dans le royaume spirituel qui est le ciel. Les moutons restent sur la terre – qui est le seul enfer qu'il soit possible de nommer – jusqu'à ce qu'ils ne soient plus des moutons, jusqu'à ce qu'ils apprennent à penser individuellement, deviennent des chèvres, escaladent la montagne et échangent leur condition de suiveurs contre celle de chercheurs indépendants.
L'entrée dans le ciel est l'entrée dans l'ère du Verseau commencée depuis les deux derniers siècles. Il est dit qu'aux environs de l'an 2000 notre étoile polaire et une autre étoile (Véga) seront en conjonction l'une avec l'autre et que nous serons alors en pleine ère du Verseau. Ceci veut dire que nous y serons entrés et que les forces des Poissons se retireront rapidement. Tout ce qui se passe sur le plan physique est la conséquence de forces subjectives.
Il existe une école de pensée qui fait remonter tous les mystères, tous les enseignements que nous appelons maintenant la Sagesse Eternelle, à une forme d'adoration des animaux et a des mystères de temples d'un genre sordide et sexuel. Je n'entrerai pas dans les détails, mais je désire vous dire ce que je croîs être d'un intérêt vital pour nous dans l'ère du Verseau, quelque chose qui se manifestera de plus en plus. Une chose est d'être soumis à la force aveugle, une autre est d'avoir une vision intelligente de ce qui arrive, de comprendre et de s'attendre a certains événements. Pour la première fois, peut-être, dans l'histoire de l'humanité il y a un nombre suffisant d'hommes et de femmes intelligents capables d'anticiper sur les événements avec une compréhension fondée sur ce qui est connu du passé, et de prédire ce qui arrivera dans l'avenir.
Quelle est la cause de l'adoration du taureau dans le signe du Taureau ? Non pas la nature bestiale de l'humanité qui prit le taureau comme symbole de la nature animale et le déifia, ainsi que le prétend l'homme ordinaire qui étudie les mystères. Mais c'est parce que des forces subjectives agissaient sur notre planète quand notre soleil passait par le signe du Taureau. Pour l'homme, la leçon à retenir est que, sous l'influence du symbole du Taureau, il avait à lutter contre l'animalité en lui.
Notre soleil passa ensuite dans le signe du Bélier et nous eûmes le sacrifice de l'agneau montrant que le sacrifice de la nature animale commençait à succéder au concept de la lutte contre la nature animale.
Puis le soleil passa dans les Poissons. Les forces qui agissaient sur notre planète, à ce moment-là, introduisirent dans la conscience de l'homme sa dualité essentielle et le lien entre les deux parties de lui-même, deux poissons reliés entre eux. Cette prise de conscience, sur une large échelle, commença à produire un effet sur l'être humain, à savoir qu'il est âme et corps. Le Christ vint dans les Poissons pour démontrer parfaitement ce que sera notre accomplissement ultime quand nous aurons relié les deux poissons : celui qui est le symbole de la deuxième personne, l'Avatar, et celui qui nage dans la matière, symbole de l'être humain en incarnation.
Ayant tracé ce merveilleux enseignement idéaliste et évolutif des cinq ou six mille dernières années comme résultat de forces subjectives qui agissaient sur l'humanité, nous entrons maintenant dans le signe du Verseau où, par le symbolisme de l'eau et de la purification, nous apprendrons comment être âme et non être humain. C'est ce qui doit se produire dans le Verseau.
Pouvez-vous imaginer ce que sera l'humanité à la fin de l'ère du Verseau, dans deux mille cinq cents ans approximativement ? La nature animale, la nature émotionnelle et le mental seront passés à l'arrière-plan, et l'âme, aspect conscience, cette impulsion universelle en chacun de nous, qui nous met en rapport avec Dieu, aura émergé en première ligne. Nous habiterons peut-être des corps, mais notre conscience sera focalisée dans le cinquième règne, le règne spirituel. Telle est la prophétie, ce qui attend l'humanité dans deux mille cinq cents ans.
Le signe opposé au Verseau est le Lion, signe de l'individu, de l'homme qui s'est trouvé en tant qu'être humain. Il se tenait sur ses propres pieds. il était le centre de son univers, les étoiles tournaient autour de lui et tout arrivait par rapport à lui-même. Il apprit ainsi certaines grandes leçons : Il se pouvait peut-être qu'il ne fût pas aussi important qu'il le pensait et, en se soumettant à un certain entraînement, il pouvait élargir sa conscience. Il passa ainsi dans le Scorpion où fut éprouvé le développement de sa persévérance. La caractéristique éminente de l'aspirant est l'endurance et le signe qui exige le maximum d'endurance est le Scorpion. L'homme triomphe dans le Scorpion et devient, dans le Sagittaire, le disciple concentré qui, ayant mis la main à la charrue, ne peut pas revenir en arrière ; il peut en avoir envie, mais il ne peut pas retourner sur ses pas. Il continue, il monte au sommet de la montagne, dans le Capricorne, au-devant de la transfiguration.
Dans le Verseau, le disciple devient le maître serviteur. Nous parlerons des sauveurs du monde dans les Poissons. Dans le Verseau, il est un maître qui sert. Gardez à l'esprit cette note-clé. Il peut être un maître parce qu'il a appris à servir et il peut servir parce qu'il est un maître. Ces deux conditions vont de pair.
Le régent du premier décan du Verseau est Saturne. Saturne nous donne la discipline ; il ouvre pour nous la porte de l'opportunité. Par les exercices et les épreuves spirituels, il renforce nos muscles spirituels et nous permet de passer des ténèbres à la lumière.
Caractéristiques de l'Initié : Hercule, l'initié, s'est engagé à faire trois choses qui sont les caractéristiques éminentes de tous les vrais initiés. Si elles ne sont pas présentes dans une certaine mesure, l'homme n'est pas un initié.
Service désintéressé. Ce n'est pas le service que nous rendons parce qu'il est dit que le service est un moyen de libération, mais parce que notre conscience n'est plus centrée sur nous-mêmes. Nous ne nous intéressons plus à nous-mêmes mais, notre conscience étant universelle, nous devons nous assimiler les difficultés de nos compagnons et les aider. Il n'y a là aucun effort pour un véritable maître du Verseau.
Travail de groupe. Nous le connaissons encore fort peu. Le monde est plein d'organisations, de sociétés, de fraternités qui ne sont souvent que des terrains d'entraînement pour les ambitieux.
Je ne veux pas être méchante, mais je sais par l'expérience dans des groupes ordinaires que ce sont des foyers de jalousies, certains essayant d'impressionner les autres par la masse de leurs connaissances et par le prodige de leur vie d'abnégation. Ce n'est pas du travail de groupe.
Le travail de groupe consiste à être spirituellement seul face à nos propres affaires, oubliant tout à fait notre propre soi, ainsi que ce qui le concerne, pour le bien-être de la fraction de l'humanité avec laquelle nous sommes associés. Ce travail de groupe est sans ambition et personne ne cherche de privilège dans une organisation. Je ne pense pas que les nouveaux groupes auront des dirigeants ; je pense qu'ils fonctionneront automatiquement grâce à l'action spirituelle réciproque qui anime les pensées des membres du groupe. Nous ne connaissons pas encore ce genre de travail.
Pouvez-vous imaginer un groupe tellement uni sur le niveau spirituel que les lettres, les brochures, les livres, etc. puissent être supprimés parce que la communication mentale entre les membres du groupe est parfaite ? C'est là le groupe du Verseau ; il n'existe pas encore.
Abnégation. Le sens de l'abnégation c'est rendre sacré le soi ; cela se rapporte au soi du groupe et au soi de l'individu ; c'est le travail de l'initié.
Du sommet de la montagne dans le Capricorne, Hercule doit descendre, littéralement, dans la saleté de la matière et nettoyer les écuries d'Augias. Je désire vous donner une idée de sa psychologie. Il était monté jusqu'au sommet de la montagne ; il avait passé tous les grands tests ; il était passé du Capricorne au règne spirituel et il connaissait un peu la signification de l'extase mystique. C'est à ce niveau hautement spirituel qu'il reçut l'ordre de descendre et de nettoyer les écuries. Quel dénouement inattendu ! Pas de grand travail mondial, mais nettoyer les écuries. L'objectif de l'épreuve peut être résumé comme suit. Hercule devait aider au nettoyage du monde donnant une juste direction, à travers lui, aux forces de vie. Nous entrons dans l'ère du Verseau à la fin de laquelle le matérialisme, tel que nous le connaissons, aura disparu et où toute la vie sera interprétée en termes d'énergies. Nous aurons probablement un nouveau langage, le langage symbolique de l'énergie elle-même. Nous serons des occultistes pratiques qui vivent et agissent dans un monde de forces et qui commencent par les forces qui sont en eux-mêmes.
Vous aurez déjà un peu de compréhension de ce que signifie le maniement des forces si vous surveillez vos paroles. Pourquoi élevez-vous la voix dans vos moments d'émotion ? Parce que l'énergie qui passe en vous affecte votre appareil vocal. Vous maniez des énergies et les mésusez. Surveillez-vous et commencez à travailler dans le monde des forces à l'intérieur de vous-mêmes.
Le signe du Verseau inaugure l'école des sauveurs du monde. C'est presque un signe de "Jean-Baptiste", un signe précurseur de ce que nous apportera l'ère des Poissons.
Le Verseau est représenté par un homme qui porte un vase renversé duquel sortent deux rivières, celle de la vie et celle de l'amour ; ces deux mots, vie et amour, incarnent la technique de l'ère du Verseau. Non pas la forme, non pas le mental, mais la vie et l'amour, deux mots que nous employons constamment, mais dont nous n'avons aucun concept adéquat.
Décans, Régents et Constellations : Comme les autres signes, le Verseau est divisé en trois décans. Nous entrons maintenant dans le premier décan gouverné par Saturne, ce qui explique les difficultés actuelles, les soulèvements politiques, la division du monde en de grands groupes avec des individus qui sont nationalistes, patriotes, et d'autres qui commencent à avoir une vision de l'esprit international. Division aussi dans les Eglises, dans le domaine religieux, entre ceux qui se font une image de l'universalité de l'amour de Dieu et ceux qui s'inclinent devant l'autorité et le dogme.
Dans le domaine économique, une grande agitation est provoquée par Saturne entre ceux qui s'inclinent devant les choses matérielles et ceux qui s'en affranchissent afin d'acquérir des biens plus précieux, entre ceux qui s'emparent de possessions pour eux-mêmes, ceux qui amassent et thésaurisent et ceux qui s'en détachent afin d'acquérir ce que le Christ appelle des "trésors dans les cieux". Dans presque tous les domaines de pensée, nous trouvons ces deux forces qui s'imposent à cause de l'impact des énergies des Poissons et du Verseau. Il y a deux groupes différents : les gens qui sont attachés au passé et à l'aspect matériel, et ceux qui sont en train d'acquérir la vision et qui perçoivent la vie, la conscience, le dessein et le plan qui émergent par l'intermédiaire de tous.
Si vous étudiez intuitivement le monde, si vous vous tenez au courant de ce qu'il se passe dans l'humanité, la chose merveilleuse est que, en dépit des agitations et des désordres superficiels et des événements désastreux, l'esprit de l'homme est sain et pur, qu'il se montre à la hauteur des circonstances ; nous en sortirons, mais ce ne sera ni dans une semaine, ni dans un an. Nous aurons peut-être de meilleures conditions de vie, des améliorations un peu partout. Cela dépend de notre empressement à apprendre la "leçon", afin que l'ère des Poissons, celle du matérialisme, de l'autorité, de la possession, soit remplacée par celle de la spiritualité, de l'intuition et de la conscience universelle.
Le deuxième décan du Verseau est gouverné par Mercure et, des temps présents, naîtra l'illumination. Dans le signe du Lion, l'opposé du Verseau, l'illumination qui se produisit était : "Je suis le soi", illumination que nous appelons conscience de soi. Dans le Verseau, l'illumination sera : "Je suis Cela", je suis conscient du groupe. Ma conscience personnelle a été abandonnée, mon individualité est sans importance, ma personnalité n'est qu'un mécanisme et ma conscience est une avec tout ce qui est.
Le troisième décan, gouverné par Vénus, voit émerger l'amour inclusif. Dans deux mille ans approximativement, nous pourrons réellement exprimer l'amour fraternel. Il sera, il devra être, un fait manifesté avant que l'humanité, dans son ensemble, ne puisse passer dans le Capricorne. Les hommes entreront dans ce signe avec un esprit d'amour. L'aspirant ne peut être initié avant d'avoir appris à aimer avec désintéressement, non seulement aimer ceux qui pensent comme lui et qui agissent comme il le désire.
Les Législateurs : Il y a deux législateurs dans le zodiaque, Régulus et Kéfus. Dans le Lion, il y a une des quatre étoiles royales, Régulus, le législateur, la loi de l'individu, la loi de l'égoïsme, c'est-à-dire la loi de la compétition, celle qui dresse l'homme contre son prochain, par laquelle il agrippe et saisit, la loi sous laquelle nous vivons, la loi de la compétition.
Régulus, la loi de l'individu doit faire place à Kéfus la loi du Verseau, loi nouvelle basée sur la souffrance, l'illumination et l'amour. Il serait intéressant de savoir jusqu'à quel point vous pouvez comprendre ce que sera ce type de loi basé sur la souffrance de l'individu amené à se désintéresser de lui-même.
Quand on a assez souffert, on n'attache plus d'importance à soi-même. On trouve qu'être heureux n'est pas de ne pas souffrir, mais de se perdre dans quelque chose hors de soi-même.
La loi du Verseau est fondée sur l'illumination spirituelle, la perception intuitive et l'amour fraternel, ce qui veut dire identification à chaque forme, dans chaque règne. Un avenir extraordinaire se présente à nous ; deux mille cinq cents ans auront passé. Nous sommes en chemin.
Souvenons-nous que plus les formes par lesquelles la vie agit sont raréfiées, plus les réactions sont rapides. C'est pourquoi tout va si vite dans chaque département de la vie ; c'est pourquoi nous sommes tous si tendus. Nous avons des corps de l'ère des Poissons et nous essayons de vibrer au rythme de l'ère du Verseau. Nous ne sommes pas encore des êtres du Verseau ; il n'y en a pas de véritable, nous n'en avons pas encore l'équipement. Certains enfants qui naissent actuellement en ont les caractéristiques, mais ils sont très peu nombreux.
L'ère du Verseau va se manifester dans le monde entier. Des individus du Verseau naîtront partout, car l'esprit subjectif est à l'œuvre dans chaque partie de la planète. Il est possible qu'il y ait des points focaux d'énergie en Amérique, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique. Toutefois, ce qui se produira dans le monde entier et dans chaque règne est l'arrivée en incarnation d'êtres humains et d'autres formes de vie sous la nouvelle influence, celle du Verseau. Quelque chose de merveilleux commence à se produire ; préparons le monde afin que nos enfants et les enfants de nos enfants puissent en voir la réalisation.
Le Christ a fait résonner la note "pour le temps de la fin" quand Il a dit : "Je vous donne un nouveau commandement, aimez-vous les uns les autres." Onzième commandement, onzième signe. C'est seulement maintenant que nous découvrons quel merveilleux astrologue était le Christ. Il savait que le cycle qu'Il inaugurait arriverait à son terme, qu'une nouvelle méthode apparaîtrait et que les Maîtres utiliseraient une nouvelle manière d'atteindre l'humanité. Il préparait la voie pour son travail futur.
Il y a trois constellations dans le Verseau. Le Poisson Austral qui, en rapport avec le Verseau, représente la venue des sauveurs du monde. A la culmination des Poissons, il n'y a qu'un seul poisson, l'avatar, et non les deux poissons liés ensemble. La deuxième constellation est Pégase, le cheval ailé, symbole inspiré du mental supérieur, amour, traitant la terre avec mépris et se sentant chez lui dans les airs. Sur un niveau inférieur, il nous rappelle les pieds ailés de Mercure ; toujours les ailes du mental et nous pensons à la définition de l'amour "claire et froide lumière de la raison". La troisième constellation se réfère aussi au vol, car c'est le Cygne qui vole en plein ciel. Le cygne de l'éternité qui vole dans le temps et dans l'espace, symbole de la Vie même, l'eau de Vie purificatrice du Verseau.
Interprétation du Test : Augias, fils de Neptune, dieu des eaux et du soleil, entretenait des troupeaux dont les écuries n'avaient pas été nettoyées depuis trente ans, de sorte que le fumier s'était accumulé. Il fut demandé à Hercule de faire quelque chose à ce sujet, personne n'y étant encore parvenu par manque de possibilités.
Hercule, qui était un initié et qui, comme tout vrai initié avait du bon sens, descendit de la montagne et considéra le problème tout en étudiant les écuries.
Il abattit d'abord le mur qui les entourait, fit ensuite deux grandes ouvertures dans les côtés opposés et détourna deux rivières qu'il fit passer par les orifices. Il n'essaya pas, comme d'autres avant lui, de balayer ni de nettoyer les écuries, mais il contourna la difficulté en utilisant les deux rivières. Sans effort de sa part, les écuries furent nettoyées.
Très content de lui, Hercule se précipita vers Augias en criant : "J'ai nettoyé les écuries, elles sont parfaitement propres." Nous lisons qu'Augias lui tourna le dos prétendant que c'était une supercherie.
On peut dire que la nature de désir de la grande Vie, en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être, entretient aussi des troupeaux qui répondent au nom d'êtres humains !
Selon moi, le mot Dieu, quatre petites lettres, n'est qu'un symbole. Je ne prétends pas savoir de quoi il est le symbole mais je sais que, pour moi, il est le symbole d'une vie immanente en toute forme et aussi transcendante. Je suis un élément des troupeaux détenus par Augias dont les écuries où vivent les animaux n'ont pas été nettoyées depuis trente ans ; trente, c'est dire 3 multiplié par 10, et 3 est le nombre de la personnalité et 10, celui de la réalisation.
Si je vous disais qu'actuellement, à notre époque, l'humanité constitue, pour la première fois, une unité complète et coordonnée, avec un corps mental, une nature émotionnelle et un corps physique, fonctionnant comme un tout, et que les écuries n'ont pas été nettoyées depuis trente ans !
Que fit Hercule ? Il détruisit les barrières. C'est la première chose qui doit se faire dans l'ère du Verseau. Nous commençons à peine à élargir notre pensée, à cesser d'être exclusifs. Des groupes d'hommes et de femmes apparaissent partout qui luttent contre eux-mêmes pour que leur pensée soit inclusive car, dans l'ère du Verseau, les nations, telles que nous les connaissons aujourd'hui, devront disparaître : nations contre nations qui combattent pour elles-mêmes, pour ce qu'elles désirent, nations qui cultivent le patriotisme, ce qui engendre souvent la haine. Nous devons enseigner aux gens qu'ils sont des êtres humains ayant des responsabilités, oui, mais nous devons commencer à élargir le sujet, c'est-à-dire développer la conscience de l'humanité dans son ensemble. Comme le dit Browning :
"L'humanité composée de beaucoup d'individus rend bien l'image de cette unité."
C'est ce qui arrivera dans le Verseau, ce qui nous attend, ce à quoi les Nations Unies, les mouvements pour la paix dans le monde entier et d'autres groupes dans le domaine religieux, politique et économique, travaillent pour faire échec aux préjugés et pour apprendre à penser en termes généraux. La destruction des barrières, sur une grande échelle, doit être menée à bonne fin par l'opinion publique qui se révèle encore très émotionnelle ; le travail va lentement, d'où la difficulté.
Dans l'ère du Verseau, surtout dans le deuxième décan, lorsque Mercure – messager de l'âme au cerveau, via le mental – gouvernera, nous aurons une opinion publique façonnée par la pensée et non par l'émotion et nous aurons un monde de penseurs. La fonction de ceux qui écrivent et qui pensent dans ce sens (il en existe des milliers) est de commencer à penser de manière constructive et selon une juste direction, afin que les fondements soient bien établis pour la force qui se déversera. Nous construisons pour l'avenir.
La conscience inclusive n'est pas d'être conscient humainement ; elle est davantage. Nous devrions devenir conscients du temps. Le moment arrive où, dans le Verseau, le passé, le présent et le futur s'évanouiront totalement et où régnera l'éternel présent qui inclura chaque sphère et chaque aspect de conscience pouvant être appelés strictement humains. C'est la position de l'humaniste telle que je l'interprète ; il défend le point de vue suivant : "Soyons vraiment humains avant d'essayer d'être surhumains." Actuellement nous ne sommes que des créatures émotives et inconstantes, non encore illuminées et qui luttent contre la séparativité. Nous ne sommes pas capables d'avoir la conscience mondiale, d'être en relation avec quelque aspect de la conscience humaine. Nous le serons un jour.
Laissez-moi poser une question : Etes-vous capables de pénétrer avec intelligence, sympathie et compréhension dans la conscience des membres les plus proches de votre famille, de savoir pourquoi ils pensent comme ils le font et de comprendre pourquoi ils agissent de telle manière dans telle circonstance ? Cultivez l'esprit du Verseau qui est de laisser aux autres leur liberté, cultivez la confiance. Cessez de vous méfier de ceux avec qui vous êtes associés, croyez en eux et ils ne vous décevront pas. Attribuez-leur de mauvais mobiles, ils vous décevront et ce sera votre faute. Soyez aussi justes que vous le pouvez selon votre lumière. Cultivez l'esprit du Verseau qui est de non-séparativité, d'amour, de compréhension, d'intelligence, de libération de l'autorité, faisant sortir de chaque être humain que vous rencontrez ce qu'il y a de meilleur en lui. Si vous ne l'obtenez pas, faites-en le reproche à vous-mêmes et non à lui. C'est la vérité. Si quelqu'un vous interprète mal, c'est que vous n'êtes pas clairs. S'en référer à "soi" est toujours nécessaire pour le natif du Verseau, mais il ne s'agit pas là de la conscience de soi que nous trouvons maintenant.
Quand nous avons détruit les barrières de la séparativité, alors nous laissons entrer deux rivières : l'eau de vie et la rivière d'amour. Je ne peux pas parler de ces deux rivières, car je ne sais pas ce qu'elles sont. Beaucoup de gens parlent de vie et d'amour ; ils emploient des mots. Je ne sais pas encore ce qu'est la vie et nous ne savons pas ce qu'est l'amour.
Il serait intéressant que vous cherchiez à exprimer pour vous-mêmes ce que vous entendez par rivière de vie et rivière d'amour ; toutes deux coulent à travers la famille humaine par les brèches faites dans le mur. Nous entrons, de plus en plus, dans l'ère de l'énergie et dans celle de l'amour. Vous rendez-vous compte qu'une grande brèche a été faite dans les murs pendant la guerre et que, dès lors, la vie et l'énergie ont commencé à signifier quelque chose de plus qu'avant ?
Quand vous aurez fait tout votre possible pour abattre les murs et pour exprimer la vie et l'amour, à l'aide de votre âme dont la nature est amour-sagesse, ne vous attendez pas à de la reconnaissance ; vous n'en recevrez pas. Le lot du pionnier, dans n'importe quel domaine de la pensée, pour n'importe quelle personne qui entreprend d'exprimer de nouveaux idéals, est toujours le manque de reconnaissance et parfois pire. Vous ne serez pas loués, on n'aura pas pitié de vous ; votre vie sera difficile. Souvenez-vous, toutefois, que vous ouvrez la voie afin que, dans l'avenir, la haine et la séparation puissent disparaître.
J'aime à penser au Verseau comme au "signe de Jean-Baptiste" selon les termes de l'initié. Nous quittons les Poissons et nous entrerons dans une autre ère lorsque le Sauveur du Monde viendra. Puisque nous considérons l'ère du Verseau comme le signe de Jean-Baptiste, ainsi pouvons-nous nous considérer nous-mêmes quels que soient nos propres domaines d'action. Contemplant le tableau cosmique et faisant tout ce que nous pouvons, à cette époque particulière, nous remplissons pleinement la fonction de JeanBaptiste et préparons la voie pour l'événement extraordinaire qui aura lieu individuellement quand le Sauveur du Monde réapparaîtra et que l'humanité apprendra la prochaine grande vérité et fera un pas en avant et vers le haut.
A.A.B
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D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,
"Verseau (20 janvier - 18 février). Ce onzième signe du Zodiaque se situe au milieu du trimestre d'hiver. Il symbolise la solidarité collective, la coopération, la fraternité et le détachement de choses matérielles. Son maître traditionnel est Saturne, auquel on a adjoint, après sa découverte, Uranus.
La figure représentative du onzième signe fait surgir la noble apparition d'un être humain accompli, sous les traits d'un sage vieillard porteur, sous les bras ou sur l'épaule, d'une ou deux amphores ; ces urnes inclinées répandent le flot de l'eau, dont elles sont emplies. Mais la liquidité de ce flot est tout aérienne et éthérée, le caractère fluide de l'air y participant autant que la nature amollie et relâchée de l'eau. Ce milieu invoqué ici est assimilable aux eaux de l'air répandues par les ondes, au fluide de l'océan aérien où nous baignons. Ce signe d'Air à résonance aquatique témoigne d'une substance nutritive plus destinée à désaltérer l'âme que le corps ; et si l'air des Gémeaux évoque la communication de l'esprit, et celui de la Balance le dialogue du cœur, celui du Verseau pose le monde des affinités électives, qui font de nous des êtres vivant dans une communauté spirituelle et en pleine sphère universelle. Le signe a été mis en rapport avec Saturne, dans la mesure où l'astre libère l'être de ses chaînes instinctives et dégage ses forces spirituelles sur une voie de dépossession. On lui donne aussi Uranus pour maître qui remobilise l'être libéré dans le feu de la puissance prométhéenne, en vue de se dépasser.
Face au Lion herculéen, nous avons le Verseau séraphin. L'étoffe intime de ce type zodiacal est fluide, légère, éthérée, volatile, transparente, toute de limpidité spirituelle, pour ainsi dire angélique. Il inclut le don de détachement de soi accompagné de sérénité et le don de soi escorté de l'altruisme, de sens amical, du dévouement social. Il existe aussi un Verseau uranien, prométhéen, qui est l'être de l'avant-garde, du progrès, de l'émancipation, de l'aventure."
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Selon Jacques A. BERTRAND auteur de Tristesse de la Balance et autres signes (1983), les caractéristiques (humoristiques) du signe du Verseau sont :
"Partage du Verseau"
"Rien n'est simple. Tout se complique.
Et même se complexifie, comme disent les gens à qui les mots paraissent trop simples. Méfions-nous de ces gens. Si je devais ajouter un treizième signe au zodiaque (heureusement, le zodiaque me paraît être complet pour un bout de temps encore), j'ajouterais le signe A-qui-les-mots-paraissent-trop-simples. Je le représenterais avec de grosses lunettes, des cornets acoustiques dans les oreilles et des doigts en crayons à bille. Et peut-être aussi avec une queue en forme de divan chinois. Je l'appellerais le signe du Pétard Mouillé Qui Tue. Je sais, c'est sibyllin. (J'adore le mot sibyllin).
Cependant, la simplicité et la complication sont des choses à la fois plus compliquées et plus simples qu'on ne croit. Ainsi, certains individus paraissent se « compliquer la vie » qui vont en fait vers leur simplification. Par ailleurs, il est des simplifications qui compliquent affreusement la marche du monde.
Le verseau est un signe compliqué en quête de simplification.
On le voit sur les photos, à un âge avancé, répandre le contenu de deux fioles, carafes ou amphores. A-t-il trop bu ? Annonce-t-il le déluge ? Il rétablit l'équilibre, nous dit la Tradition qui a beaucoup lu. Il répand équitablement la vie et la mort dans l'univers. Il faut dire que le capricorne a un peu exagéré dans la cristallisation. Le verseau s'occupe de dissoudre tout ça.
Le verseau a peu de goût pour les choses trop denses. L'ordre établi l'ennuie profondément. Les fortes personnalités le chagrinent. Lui ne fait pas tant d'histoires avec son « moi ». (il ne tient pas à s'alourdir – le verseau est un signe d'air.). On comprend que le moi des autres l'agace.
Il aspire à des territoires plus vastes. Il compte bien se consacrer à l'évolution de l'humanité. La fraternité universelle ne lui fait pas peur. Ni même la fraternité cosmique.
Mais il ne faut pas toucher à son indépendance. Et puis il lui faut du changement. Le changement universel ne lui fait pas peur. Il est pour le progrès. Uranus lui inspire toutes sortes de nouveautés scientifiques – de trucs pour débrouiller les choses. Saturne, qui n'aime pas les débrouillards, le tire un peu en arrière : il arrive que le verseau reste seul dans son coin, avec ses jouets électroniques.
Mais, même quand il joue à Cap Carnaval, il ne se donne pas l'air d'avoir inventé la lune.
Le verseau ne paie pas de mine. Il est de nature chétive. (Le lion le tient – sans méchanceté – pour un pauvre type).
Le verseau préfère être Mozart que Beethoven. En tout cas, il n'est pas du genre à jouer trop fort de la batterie pour essayer de couvrir la voix du chanteur. Il ne manque pourtant pas de faire entendre un petit son original, de temps en temps, car, s'il « ne se fait pas remarquer », il ne déteste pas qu'on le remarque quand même.
Il veut plaire. Il ménage. Il écoute. Il fait la part des choses. Mais sa vivacité peut le pousser à des extravagances. Son besoin de changement peut le conduire à d'étranges revirements, à des passions déraisonnables – comme sont beaucoup de passions. Son côté anti-matière lui cause périodiquement des problèmes matériels. Il est sujet aux accidents.
Non conformiste ou même excentrique, le verseau ne verse pas dans le théâtre. D'ailleurs il serait plutôt spectateur. Il assiste au spectacle du monde avec l'art consommé du critique dramatique un soir de première.
Le verseau se soucie de l'avenir. Il a le sens de la continuité. Il rêve de l'homme total. Il est pour le happy end. On voit combien le verseau peut être révolutionnaire. Sa lucidité, sa clairvoyance, associées à son manque de goût pour les réalités banales, en font un parfait surréaliste. C'est pourquoi André Breton était verseau.
L'orgueil, qui est aux natures qui ne paient pas de mine ce que la vanité est aux altesses royales, l'empêche parfois de descendre de ses hauteurs. Notons que les hauteurs dont on ne peut pas redescendre ne sont pas de vraies hauteurs.
Certains verseaux restent bêtement isolés sur des monticules (Valéry Giscard d'Estaing – 1974-1981).
Je n'ai pas dit que c'était le milieu de l'hiver. On s'étonne du fait que l'hiver continue après Noël.
Le verseau verse un peu de neige, puis de l'eau pour la faire fondre. L'eau gèle. Le verseau verse un peu d'antigel. Sa passion pour l'équilibre finit par le conduire à l'inondation. On ne sait plus où on en est. Les poissons commencent à se sentir à l'aise."
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Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :
L'étude du signe va nous offrir une vision intéressante du type Hottonie des marais. Le signe du Verseau offre une plus grande variété d'expression de l'humanité plus que tout autre, et est probablement le plus changeant et le plus versatile.
Les traits du type Hottonie des marais ont certes des points communs avec ce signe. Le Verseau est très indépendant et altruiste, tout autant que remarquablement inventif et original. Ce qui est sûr, c'est qu'il tire une fierté certaine du caractère unique de sa personne. La fierté est en général bien développée, et quelques rares fois prend forme de snobisme, comme cela peut arriver au Lion (mais jamais le Verseau ne se montrera aussi chaleureux et démonstratif dans les affections que le Lion). Le Verseau partage aussi avec son signe opposé le don du commandement. Les qualités diffèrent, en ce sens que le Lion aime diriger à dessein, alors que le Verseau a assez confiance en lui ou est suffisamment autonome pour ce faire. Et plus important, il est plus changeant que le Lion et préfère diriger par l'exemple.
La réputation du Verseau se fonde autant sur son intelligence brillante que sur son véritable rôle « humanitaire ». Les mots-clés du Verseau sont « Je sais », et généralement, c'est vrai ! C'est le signe du génie, tout comme Uranus, sa planète régnante, est la planète du génie. La nature du signe est d'air fixe, ce qui suggère un grand pouvoir de concentration. La mystérieuse intuition de l'influence uranienne additionnée à l'intellect du Verseau confère à ce sine une supériorité sur les autres signes d'air (Gémeaux et Balance). L'air fixe permet également de supposer que le domaine du Verseau est le ciel lui-même. En vérité, le nom de son gouverneur, Uranus, est vraiment utilisé comme synonyme du mot cieux.
C'est précisément cette intelligence particulière qui désigne le Verseau comme le régent du futur. Les Verseau ont la réputation de vivre dans le futur, quand les mortels doivent se contenter du passé et du présent. Dans l'ère qui s'annonce et qui porte le nom de ce signe, l'humanité est promise à remplir ses idéaux et ses attentes les plus élevés. Nous disions (voir Verveine / Lion) que le Verseau est le Fils de l'Homme ; nous pouvons par conséquent nous attendre à ce que ce signe propose les plus beaux exemples d'humanité dans le grand âge qui va bientôt paraitre. Uranus se traduit par « lumière des âges », et le Verseau est souvent dépeint comme un héraut annonciateur des choses à venir. Jean le Baptiste en est un exemple, qui introduisit un rituel inédit de baptême par l'Eau, et le faisant ainsi au nom de Dieu, parlait de la venue du Messie. Il est intéressant d'assimiler le rôle de Jean au symbole du Verseau - le Porteur d'Eau. L'eau est une autre représentation de la connaissance, que le Verseau verse à volonté sur toute l'humanité. Ce signe est l'un des quatre signes du serpent que nous avons déjà mentionnés; Le glyphe du Verseau dépeint la possession d'une plus grande connaissance parce que sont représentés dans les lignes de ses deux vagues à la fois le signe du serpent et l'élément Eau. La réponse du Verseau au pouvoir de la connaissance st bien différente de celle du Scorpion, en ceci que le Scorpion utiliserait ce pouvoir de vérité à son propre avantage. Au contraire des autres signes fixes, le Verseau est symbolisé par deux serpents pour attester de la supériorité de sa compréhension et de sa sagesse sur les trois premiers.
Plus tard, le Christ attestera cette relation du Verseau avec ce rôle de bienfaiteur de l'humanité en ceci qu'il dispense la connaissance (Eau), en désignant ses apôtres comme étant « le sel de la Terre », les agents qui attirent et portent les « Eaux de la Vérité » qu'ils ont charge de répandre dans le monde entier le sel commun est une substance associée au Verseau ; en pharmacopée homéopathique, le Natrum muriaticum est une culture de sels). Le Verseau, signe de la Connaissance, précède les Poissons, signe de la foi véritable. Ainsi que l'enseignent les gnostiques, la vraie croyance doit d'abord se fonder sur une vraie connaissance.
Aure référence biblique à la nature du Verseau : celle du fils bien-aimé de Jacob, Joseph. Les onze frères de Joseph, jaloux de le voir favori de leur père, et jaloux également de ses songes prophétiques, conspirèrent afin qu'il soit vendu come esclave. Joseph était le plus jeune, et l était facile de l'abuser - tant il aimait sa fratrie et lui faisait confiance ; et ce ne fut que sur l'intervention de Reuben, l'aîné (qui symbolise la compassion propre au signe des Poissons), que la vie de Joseph fut épargnée. Il fut vendu eux Égyptiens, mais seulement après avoir été dévêtu de son manteau de toutes les couleurs. C'est son père Jacob (le Soleil), qui avait fait pour Joseph ce manteau qui le paraît des nuances de l'arc-en-ciel, comme le soleil à travers la pluie orne le ciel aquarien (l'arc-en-ciel est le cadeau du Soleil du Ciel - le Verseau - pour le remercier de ces eaux qu'il répand abondamment et généreusement).
En fin de compte, l'amour de Joseph pour sa fratrie persista. Il décida de répondre à leur traîtrise par la gentillesse et la protection quand ils se rencontrèrent à nouveau. Tel est l'amour du Fils de l'Homme envers l'humanité, nous disent les Écritures. On peut lire cette histoire de Joseph dans la Genèse. L'mage du Fils de l'Homme est reprise dans d'autres allégories tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament.
Poursuivons notre histoire, pour voir que Joseph devint gouverneur d'Égypte grâce à la puissance de ses pouvoirs prophétiques. Il peut interpréter les songes du Pharaon comme la prédiction de sept années d'abondance, puis sept années de disette, sauvant ainsi l'Égypte de la famine. Une fois encore, les pouvoirs de l'intuition psychique sont mentionnés comme étant associés à la nature du Verseau, proposant encore une autre interprétation de son glyphe : deux éclairs de lumière donnant l'information en un flash d'intuition qui jamais ne se pourrait obtenir par le seul intellect ou la simple logique. Souvent les Verseau « savent », sans même savoir comment.
Bien entendu, nous ne venons de donner là que « les bonnes nouvelles », comme on dit. Bien des Verseau ne sont pas à même de faire montre de toutes ces qualités relevant largement de l'archétype. Il leur arrive d'être imprévisibles et excentriques, à la limite du bizarre. Outre qu'il peut être complètement rebelle, le Verseau peut aussi se révéler destructeur voire dévastateur. La radioactivité et l'énergie nucléaire sont gouvernés par le maître du signe, Uranus. Si elle n'est pas contrôlée, la force uranienne du Verseau devient violente - semblable aux orages électriques associés à ce signe. Uranus est la planète des cataclysmes. Elle signe également les hommes sans foi ni loi, tels Genghis Khan, ce Verseau atypique, ceci nous incite donc à conclure que Saturne, co-gouverneur du signe du Verseau (et reconnu comme étant le maître du Capricorne), est juste un garde permanent, agent circonspect et responsable chargé de contenir le côté uranien du Verseau pour l'empêcher de devenir incontrôlable. Saturne prête à ce signe cette nature sérieuse, studieuse, qui souvent conduit le Verseau à une solitude mélancolique extrême.
Plus constructive, la nature saturnienne du Verseau encourage cet air de « sublime indifférence » dont nous parlions à propos du type Hottonie des marais. « Le monde est mon pays, et ma religion est de faire le bien », disait Thomas Paine, exprimant ainsi parfaitement la philosophie de ce signe.
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Selon Solange de Mailly-Nesle auteure d'un ouvrage intitulé L'Interprétation du thème astral (Éditions Nathan, 1989 sous le titre Le Thème astral ; Éditions du Rocher, 2000) :
Le symbole représente "Un homme versant l'eau de la connaissance ou deux ondes stylisées".
Le Verseau c'est l'air pur de l'hiver qui forme un tissu invisible entre le ciel et la terre. C'est l'être motivé par une perfection morale, un but désintéressé, qui veut aider ses semblables à vivre selon leur idéal spirituel.
Comportement : Original et indépendant.
[...]
Symbolique : hiver, fixe, masculin, Air, Uranus.
Indifférent à lui-même (hiver), il est nourri par un idéal altruiste. Idéaliste ayant le sens de l'humain, il sait sacrifier ses intérêts personnels pour réaliser (fixe) une cause supérieure. Porté vers les autres (Air), il veut les aider à se libérer d'eux-mêmes grâce à des concepts nouveaux, des idées nouvelles. C'est un anticipateur (Uranus), prêt à remettre en question les traditions et les conformismes. Mais parfois trop naïf, il peut manquer de défense.
[...]
Qualités octroyées par le Verseau aux planètes : Idéalisme - Progrès - Anticipation - Innovation - Humanisme - Liberté.
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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :
"Originalité, Inspirations, Utopies, tels sont les 3 noms magiques des 3 décans du Verseau, dont les symboles vivants mêlent le rêve à l'ambiguïté, le réalisme à l'imagination. "Verseau" est composé de "verse", forme du verbe verser, et de "eau". Certains y ont vu une simple traduction du grec budrokhœus - qui a signifié d'abord "qui verse de l'eau", puis "pluvieux" -, les étymologistes s'accordant pour dire que la période de l'année correspondant à ce signe est une période de pluies.
Toutefois, nous objectons que le mot grec ne pouvait faire allusion à une telle période, car au mois de février, en Grèce, ce sont plutôt les vents froids que le pluie qui déferlent. Qui plus est, n'oublions pas que le Zodiaque n'est pas né dans l'esprit des Grecs, mais dans celui des Mésopotamiens, qui vivaient dans une région au climat très différent, où l'on peut imaginer que les pluies étaient rares, mais de ce fait même, régénérantes, fécondatrices.
Par ailleurs, si l'on s'en tient à l'étymologie du verbe "verser" c'est-à-dire versare en latin, on découvre qu'il signifie "tourner" ou "faire tourner" et que, au figuré, on l'employait pour exprimer le fait qu'on remuait l'esprit de quelqu'un pour le faire changer d'avis ou agir sur lui. On peut attribuer l'action de remuer ou de faire tourner aux mouvements du vent ou de l'eau : les ailes d'un moulin sont actionnées par la force des vents et sa roue à aubes par celle des eaux. Et si nous sommes remontons aux origines du mot latin versare, on découvre une racine indo-européenne dans le mot werte qui, en sanskrit comme en germanique, signifiait : "tourner, retourner, renverser", mais aussi "se tourner, s'orienter", et même "changer"...
On voit la richesse d'interprétations que contient le nom de ce onzième signe du Zodiaque qui mêle l'eau et le vent, c'est-à-dire l'Eau et l'Air, deux éléments primordiaux qu'on ne peut séparer. Cette richesse et ce mélange, qui engendrent quelque chose de singulier et font appel à des considérations tout à fait originales et non conventionnelles, sont omniprésents dans les symboles vivants des 3 décans de ce signe.
Le Verseau du 1er décan, du 20 au 30 janvier environ : ce décan a pour nom Originalité. Son maître est Vénus. Ne nous étonnons donc pas si le "verseur d'eau" qui figure en lieu et place des 10 premiers degrés de ce signe est un personnage pourvu d'une certaine grâce. C'est un jeune homme qui a quelque chose d'efféminé, aussi bien dans son attitude que dans son physique et son allure. On pourrait presque croire qu'il s'agit d'un être androgyne, ou doté d'un caractère angélique. Et pourtant, il s'agit bien d'un jeune homme. Il se tient debout, la jambe droite en avant, le pied droit posé à terre, l genou droit très légèrement replié, tandis que sa jambe gauche est plus en retrait, la pointe de son pied gauche bien ancrée sur le sol, mais le talon levé et le genou gauche plus nettement replié. Il est un peu revêtu comme un page du Moyen Âge, et il porte une cape sur le dos, qui descend jusqu'au milieu de son corps, flottant au vent derrière lui. Son buste est un peu penché vers l'avant. De sa main gauche, il tient une cruche d'eau par une anse, la tête en bas, dont il verse le contenu dans une bassine déjà remplie d'eau. Comme on peut le constater, le vent et l'eau sont présents dans cette image, le premier étant suggéré par les mouvements de sa cape et de sa chevelure ébouriffée, la seconde, bien sûr, par le flot qui coule de sa cruche renversée. Il a posé sa main droite sur le fond de la cruche, sur laquelle son regard fixe semble concentré, indifférent à tout ce qui pourrait se passer autour de lui. En effet, n'oublions pas que le premier maître incontesté du signe du Verseau est Saturne. Ici, donc, le pouvoir de concentration, la capacité à fixer son attention sont d'une grande importance. Mais pourquoi donc verse-t-il l'eau d'une cruche dans une bassine contenant déjà de l'eau et posée sur la terre ferme ? Parce que, symboliquement, ce sont ses pensées originales et ses sentiments singuliers qu'il déverse, remue et fait tourner ainsi, mais il ne tient pas à les disperser. Ainsi, dans la bassine, l'eau de ses pensées, idées et sentiments est contenue, préservée, et ne risque pas de se perdre. C'est ainsi que le natif de ce 1er décan se distingue souvent par son pragmatisme.
Le Verseau du 2e décan, du 31 janvier au 8 février environ : nous sommes ici dans un univers moins ambigu que dans le 1er décan, mais tout aussi intense et plus primitif. Le personnage qui est représenté au cœur du signe du verseau se tient debout, lui aussi, mais il est nu comme un ver. Il serait plus juste de dire qu'il est nu comme un homme préhistorique. en effet, si son corps fait plus songer à celui d'un enfant qui aurait grandit trop vite, ou encore à celui d'un adulte un peu difforme qui aurait gardé les rondeurs et les attitudes de son corps d'enfant, il est recouvert d'une dense toison de poils dans le creux des bras, sur le torse et sur les cuisses. Il fait ainsi penser à un être dont les instincts sont encore très vifs, chez qui l'animalité affleure toujours. Sa chevelure, très dense également, est hirsute. Elle flotte au vent. De la main droite, qui se trouve au niveau de son visage, il tient une vasque renversée, de laquelle coule à flot une eau qui fait songer à celle d'un fleuve au parcours sinueux, au creux d'une vallée. En réalité, on devine que cette eau renversée est agitée par le vent et que c'est l'explication de ses ondulations. L'aspect primitif du personnage figurant ici, dont se dégage un mélange de brutalité et de douceur, et typique de la Lune noire, qui gouverne ce décan. Quant à l'eau ondoyant sous l'effet du vent, elle fait allusion aux qualités d'inspiration, d'aspiration et de divination que l'on attribue à ce décan.
Le Verseau du 3e décan, du 9 au 18 février environ : notre dernière figure est celle que nous avons l'habitude de mettre en avant, lorsqu'on fait allusion au signe du Verseau. En effet, il s'agit d'un personnage ayant posé son genou droit à terre, tandis que son pied gauche est ancré sur le sol et que sa jambe gauche est repliée. Il se tient dans cette position au bord d'un fleuve tumultueux. Il soutient et encercle de ses deux bras puissants une lourde et imposante amphore posée sur son épaule gauche. Il s'en déverse un flot important, qui donne l'impression d'être sans fin ; ainsi, l'amphore en question semble sans fond. On pense évidemment à la corne d'abondance, aux ressources infinies de l'imagination et du psychisme. Car c'est bien de cela dont il s'agit dans ce décan gouverné par Neptune, qui souligne une grande richesse émotionnelle potentielle, de grandes réserves d'inspiration, là aussi, un foisonnement de rêves et d'utopies, dont les hommes se nourrissent pour espérer, mais aussi pour croire et évoluer. En effet, la foi et l'utopie se rejoignent dans ce décan."
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Dans son ouvrage de vulgarisation intitulé Décryptez votre thème astral, Éclairez votre chemin de vie grâce à l'astrologie (Éditions Hachette Livre, 2019), Julie Gorse propose des fiches récapitulatives pour chacun des signes :
Planète maître : Uranus (et Saturne, utilisé avant la découverte d'Uranus).
Mots-clef : le non-conformisme - le réformateur.
C'est le signe du milieu de l'hiver (fixe). Il peut être froid et tranchant, et il symbolise une prochaine renaissance. il est yang (émissif).
En lien avec l'élément Air, il est celui qui fait souffler le vent collectif de la liberté pour faire circuler les grandes idées humanitaires, l'égalité et la fraternité.
Archétype contemporain : Che Guevara.
Personnage : la Reine des Neiges.
Analogie corporelle : les chevilles ; le système circulaire de retour et le système nerveux.
Locutions usuelles : « être en avance sur son temps » ; « sortir des sentiers battus » ; « la diversité dans l'unité » (devise de l'Europe) ; « avoir l'esprit de contradiction ».
Le monde du Verseau est celui de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, celui dans lequel nous sommes tous frères et sœurs en humanité.
C'est le signe des grands idéaux, pour lesquels on peut dédier sa vie et se battre s'il est nécessaire de les défendre. Hors norme, le Verseau est avant-gardiste.
Dernier signe d'air, dans sa plus haute forme, il est stimulé par la conscience intuitive (conscience supérieure). Il peut faire preuve d'un fort degré d'ingéniosité pour les découvertes innovantes et les nouvelles technologies. Il symbolise aussi l'attrait pour l'ésotérisme, en particulier pour l'astrologie.
Le Verseau cherche à développer l'amour véritable, inconditionnel, né de l'amitié. Son détachement face à la passion peut être dirigé de façon positive pour amener le changement, la révolution !
Il est désintéressé et altruiste, car il est totalement lié à la notion de collectif.
Il peut, dans l'ombre, en perdre son identité : il dira alors plus facilement « on » ou « nous » que « je ». Il peut même avoir tendance à se vivre dans l'anonymat (pouvant aller jusqu'à la sensation d'avoir été adopté ou d'être fils ou fille de personne). Sa soif de liberté peut le pousser à la séparation et même au drame. Il deviendra alors rebelle, revendicateur et parfois hors-la-loi, anarchiste.
En complémentarité, il lui manque la lumière du signe qui lui est opposé : le Lion. S'il intègre la capacité à s'affirmer, il pourra alors devenir un excellent « visionnaire ».
Pour se sentir bien, il a régulièrement besoin de liberté. Sa ressource : découvrir les dernières nouveautés, intégrer un groupe pour créer en intelligence collective ou simplement partager ses expériences (cercles de parole, d'amis, etc.). Là où réside le Verseau dans votre thème astral se situe votre besoin de non-conformisme et de liberté.
Anecdote : Le verseau fait sa part pour le collectif, comme dans la légende du colibri : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s'activait, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : "Colibri ! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ?" Le colibri répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »
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Symbolisme celte :
Dans Les Druides et l’astrologie Origine et fondements de l’astrologie celto-druidique De la préhistoire au Moyen Âge (Aparis, 2014), Michel-Gérald Boutet fait le point sur les convergences entre les différents zodiaques antiques :
Pour Verseau, la suite hittite nomme le « trône la divinité titulaire (Halmasuit) » de la Souveraineté. L’idée du pot verseur présente dans le zodiaque védique est aussi présente dans la symbolique zodiacale grecque, latine et celtique. La désignation du Livre de Ballymote fii8 explique peut-être le qualificatif « calamiteux ».
Note : Hydrochoös en grec et Aquarius en latin pour « verseur » alors qu’Anacantios en celtique signifie « calamiteux » ou Anagantios « Inactif » et a la connotation d’Anaxs « pot ».
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Littérature :
LES ÉCURIES D’AUGIAS
L’ordre de choses honteux à Paris crève les yeux, défonce les oreilles.
Chaque nuit, sans doute, dans les quartiers sombres où la circulation cesse quelques heures, l’on peut l’oublier. Mais dès le petit jour il s’impose physiquement par une précipitation, un tumulte, un ton si excessif, qu’il ne peut demeurer aucun doute sur sa monstruosité.
Ces ruées de camions et d’autos, ces quartiers qui ne logent plus personne mais seulement des marchandises ou les dossiers des compagnies qui les transportent, ces rues où le miel de la production coule à flots, où il ne s’agit plus jamais d’autre chose, pour nos amis de lycée qui sautèrent à pieds joints de la philosophie et une fois pour toutes dans les huiles ou le camembert, cette autre sorte d’hommes qui ne sont connus que par leurs collections, ceux qui se tuent pour avoir été « ruinés », ces gouvernements d’affairistes et de marchands, passe encore, si l’on ne nous obligeait pas à y prendre part, si l’on ne nous y maintenait pas de force la tête, si tout cela ne parlait pas si fort, si cela n’était pas seul à parler.
Hélas, pour comble d’horreur, à l’intérieur de nous-mêmes, le même ordre sordide parle, parce que nous n’avons pas à notre disposition d’autres mots ni d’autres grands mots (ou phrases, c’est-à-dire d’autres idées) que ceux qu’un usage journalier dans ce monde grossier depuis l’éternité prostitue. Tout se passe pour nous comme pour des peintres qui n’auraient à leur disposition pour y tremper leurs pinceaux qu’un même immense pot où depuis la nuit des temps tous auraient eu à délayer leurs couleurs.
… Mais déjà d’en avoir pris conscience l’on est à peu près sauvé, et il ne reste plus qu’à se crever d’imitations, de fards, de rubriques, de procédés, à arranger des fautes selon les principes du mauvais goût, enfin à tenter de faire apparaître l’idée en filigrane par des ruses d’éclairage au milieu de ce jeu épuisant d’abus mutuels. Il ne s’agit pas de nettoyer les écuries d’Augias, mais de les peindre à fresque au moyen de leur propre purin : travail émouvant et qui demande un cœur mieux accroché et plus de finesse et de persévérance qu’il n’en fut exigé d’Hercule pour son travail de simple et grossière moralité.
1929-1930.
Francis Ponge, "Les écuries d'Augias" dans Le Parti pris des choses, suivi de Proêmes, 1942.
Régine Detambel dans Les Écarts majeurs (Éditions Julliard, 1992) propose un chapitre intitulé "Douze signes au déclin" dans lequel un petit texte est consacré au Verseau :
Le Verseau
La verve du vertueux Verseau le fait souvent verser dans un verbalisme verbeux, un verbiage verbo-iconique, voire une véritable verbomanie, un verboquet, une verbigération. Il versifie avec une verbosité verdoyante et souvent vertigineuse, presque versaillaise, d'une véracité et d'une véridicité vermillon ou vermeilles, en tout cas verticillées. Le versatile Verseau est donc un véreux versificateur de vermicelles verticaux, plutôt vériste dans le verset vérolé, le verslibrisme verruqueux ou la version des vertugadins. C'est un verrier versicolore du vers ou du verbe, vernissant sa verroterie jusqu'au verso, jusqu'au vertigo, jusqu'au vermoulu. Cette verbalisation trop verdissante, d'une verdure de verveine ou de véronique, d'une verdeur de verge de verrat et de vermouth vernal est en vérité verrouillée des vertèbres au vertex. Quand le verseau verbifie en verlan sur du vergé, on vérifiera que ses vers se verglacent, se vergéturent, se vert-de-grisent comme une véranda ou une verrière. On verra que ce verdict est sans vergogne.
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