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La Fleur de Mimule

Dernière mise à jour : 29 juin


Étymologie :


Selon le Littré : Mimulus, substantif féminin. Diminutif de mimus, un mime, dénomination qui vient de ce que, si l'on touche les lamelles du stigmate, aussitôt toutes se rapprochent.


  • MIME, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. 1520 « sorte de petite comédie familière et bouffonne, pratiquée dans l'Antiquité » (Michel de Tours, trad. de Suétone, I, 17 vods Hug.) ; 2. a) 1560 « acteur bouffon, histrion » (Poldo d'Albenas, Antiq. de Nimes, p.93 ds Gdf. Compl.) ; b) 1752 « auteur de comédies bouffonnes dans l'Antiquité » (Trév.) ; c) 1783 « celui qui possède le talent d'imiter » (Mercier, Tableau de Paris, VI, pp. 327-328 cité ds St. neophilol. t. 36, p. 325). Empr. au lat. mimus « acteur de bas étage » et « farce de théâtre » (gr. μ ι ̃ μ ο ς « acteur bouffon » et « sorte de comédie ») ; 2 c p. ext. de sens.


Lire également la définition de mime afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Botanique :


Trouvés sur le site http://www.rpn.ch/branches/bio/sec1/mimule/acmim.htm :


 

Dans Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), Jean-Marie Pelt évoque les différents modes de communication chez les animaux et chez les plantes :


Plus extraordinaire encore [que la Nigelle de Damas], le cas d'une sorte de sauge aux pétales rouges comme une soutane de cardinal (Mimulus cardinalis), dont l'extrémité de l'organe femelle évoque la forme d'un « bec » avide de pollen. Que la fleur reçoive du pollen de son espèce, et le « bec » se referme aussitôt avec gloutonnerie. Mais si le pollen provient d'une espèce étrangère, il se rouvre en revanche rapidement (au bout d'environ un quart d'heure). Si le pollen convient, il ne se rouvre que lentement, au bout de plusieurs heures. Tout se passe en somme comme si la fleur « goûtait » le pollen et rejetait celui qui ne lui convient pas.

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Dans La Vie sexuelle des Fleurs (Éditions E/P/A Hachette Livres, 2022), illustré par Loan Nguyen Thanh Lan, Simon Klein explicite les mécanismes de reproduction des fleurs :


Mimule : Avaleur de pollen


Cette fleur aime la compagnie des abeilles ou des colibris. Et ça se voit ! Ses couleurs vives lui permettent d'être repérée de loin. Puis, en s'approchant, les abeilles ou les colibris ne peuvent pas rester indifférents devant cette architecture étrange formée par ses pétales inférieurs et supérieurs. Cette fleur semble rappeler la tête d'un singe, d'où l'appellation anglaise de monkeyflower. Chez certaines espèces à fleurs jaunes comme (Mimulus guttatus, de petits points orangés jaillissent du centre de la fleur, indiquant le chemin vers le nectar et, du même coup, imitant des grains de pollen ; elles se rapprochent en cela des fleurs de digitale. Des poils tapissent l'entrée, qui permettant aux insectes de mieux s'accrocher, une fois posés sur la partie inférieure de la fleur faisant office de piste d'atterrissage.

Les colibris et les abeilles vont chercher profondément dans la partie tubulaire de la fleur pour puiser du nectar. Ce faisant, les colibris heurtent leur front contre les étamines portant le pollen et les abeilles en ont le dos recouvert.


Stratagème : Chez une espèce quasi exclusivement pollinisée par les colibris, Mimulus aurantiacus, présente dans une grande variété de milieux en Amérique du Nord un phénomène très efficace est en jeu pour éviter l'autofécondation.

Nous allons d'abord nous rapprocher de l'intérieur de la fleur et visiter celle-ci de l'extérieur jusqu'au fond du tube formé par la corolle (l'ensemble des pétales). Nous voici à l'entrée de la fleur, posés, comme une abeille, sur le plancher. Au-dessus de nous se trouve la partie femelle : le pistil. Il est blanc, soudé au plafond de a corole et, chose étrange, il est terminé par un stigmate à deux lobes ouverts, comme une gueule ou un gaufrier, prêt à se refermer. Si l'on continue, on trouve les étamines qui portent le pollen et enfin, tout au fond, il y a des nectaires produisant le précieux nectar que viennent chercher les oiseaux avec leur long bec.

Voilà pour l'état des lieux. Mais revenons au stigmate. les deux lobes ont la capacité de se refermer l'une sur l'autre au moindre contact avec un pollinisateur. Dès que le colibri qui butine la fleur touche le stigmate, celui-ci se ferme comme un livre, en moins de cinq secondes ! Le stigmate restera fermé, et inatteignable par du pollen pendant près de deux heures trente. Ainsi, tandis que le colibri continue de butiner en vibrant, faisant tout bouger autour de lui, et éventuellement projetant du pollen sur le stigmate fermé de la fleur, il n'y a pas d'autofécondation possible.

Si le colibri a visité une autre fleur de mimule juste avant, et qu'il est encore couronné de son pollen, alors il y a de fortes chances qu'il dépose, en arrivant, du pollen sur le stigmate ouvert. Le contact entraîne la fermeture du stigmate mâchoire. Et durant es heures, il restera fermé dans ce cas, lorsqu'il y a du pollen, il reste fermé pendant plus de vingt-quatre heures. Un grain de pollen entame sa pousse et la poursuit, à l'intérieur du style pendant plus de quinze heures. Lorsque tous les grains de pollen présents ont poussé et ont amené les spermatozoïdes a bon port, que de nombreux ovules ont été fécondés, alors, s'il reste des oules non fécondés, le stigmate se réouvre. Si tous les ovules, ou quasiment tous, sont fécondés, alors le stigmate reste fermé. Ainsi le mimule contrôle de manière très fine sa fécondation, optant pour une juste mesure en pollen apporté pour éviter le gâchis.

Une fois le stigmate fermé, et tous les ovules fécondés, la fleur ne se hâte pas de faner. La fleur fécondée peut rester en place pendant des jours encore, afin de continuer à attirer des pollinisateurs sur le buisson qui contient d'autres fleurs à butiner.

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La Gestuelle de la Plante :


Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) nous fait comprendre le choix du Dr Bach en fonction des caractéristiques de la plante :

 

Bien que la Mimule pousse sur un sol humide et marécageux, on peut la voir plus communément là où coulent des eaux vives et claires. Quand on est assis auprès d'elle pour préparer le remède, la perception la plus frappante est le bruit : celui de l'eau qui dégouline sur les rochers ou au travers du bief d'un moulin. L'eau doit être cristalline pour que la Mimule pousse bien. La mousse de détergent ou les rejets invisibles de nitrates provenant de fermes tueraient ces plantes sensibles. Elle doivent avoir de l'eau bien oxygénée pour survivre. [..]

Ces deux choses, le bruit et la pureté de l'eau, se combinent pour montrer les deux aspects du remède Mimule. Dans ses premières descriptions, Bach disait que les types Mimule avaient « un désir marqué de calme, une aversion pour le fait de parler et d'être questionné. » Plus tard, il mentionnait « peur.... de la foule, du bruit, de parler... d'être seul. » Ceci a été élargi pour indiquer une disposition généralement nerveuse et un désir de tranquillité. Les personnes Mimule sont hypersensibles à leur environnement et évitent le conflit. Leur délicatesse et leur sensibilité les amène à détester la vie mouvementée et rude. Cela rappelle l'image d'un enfant qui se couvre les oreilles en fuyant les feux d'artifices et qui cherche une protection. Ils sont comme des fleurs délicates. Et pourtant, voilà une plante qui vit dans les cours d'eau de montagne, surplombant souvent l'eau, le bord des rochers ou retombant sur une paroi rocheuse peut-être est-elle guidée vers le bord.

Plus que toute autre chose, c'est ce fait que la Mimule vive dangereusement qui parle de la nature intérieure de la plante. D'autres plantes qui sont moins fermement accrochées à a vie pourraient être emportées par les crues hivernales. D'autres plantes choisissent de vivre en sécurité sur une haie ou s'abritent en lieu sûr au bord d'un bois. Ce n'est pas le cas de la Mimule. On peut la trouver se cramponnant désespérément au rebord d'un déversoir de roue de moulin, où la force motrice du courant du bief coule constamment à flot dans ses racines, éclaboussant les tiges et les fleurs avec toujours présent le grondement de la cascade. Ou bien elle pousse près d'un aven calcaire où l'eau s'enfonce dans le sol.


Ballottées par un tel courant, puis par le vent et la pluie, les tiges risquent de se briser et de s'abîmer. Parfois, elles tombent horizontalement à la surface du cours d'eau qui les soutient, finissant par se retourner vers le haut pour sortir les fleurs de l'eau. Cette plante est si résistante qu'un auteur qui trouva de la Mimule : « dans un cours d'eau rapide, dévalant une vallée du Wiltshire », nous dit « J'en ai rapporté quelques(-unes à la maison et j'ai appris quelque chose d'autre sur la Mimule. C'est que bien que ses fleurs soient tendres, elle reprend merveilleusement bien dans un bol d'eau et dure des semaines en s'ouvrant fleur après fleur et en répandant une sensation agréable dans la maison. » Cette sensation agréable est la force positive de l'énergie de la Mimule : forte, positive, riante et claire.

Mimulus guttatus, la fleur du singe, vient des états du pacifique de l'Amérique du Nord et a été introduite en Angleterre en 1812. Le mot Mimulus vient du latin, imitateur ou petit acteur, et les fleurs ont l'air de ressembler à un masque ou à une tête de singe (guttatus signifie tacheté puisque les fleurs sont tachetées de rouge). Il pourrait y avoir ici quelque chose comme rire de nos peurs mais les fleurs n'ont pas toutes un nom aussi littéral que l'Impatiente. Comme l'Impatiente, la Mimule a un système de pollinisation croisé intelligent puisque, quand les abeilles pénètrent dans sa fleur, le pistil racle le pollen de leur dos tandis que les anthères les saupoudrent d'un nouveau pollen de leur dos alors qu'elles avancent en rampant. Darwin mena des expériences intéressantes sur Mimulus luteus (le nom latin luteus a été plus tard changé en guttatus) et a prouvé que les plantes à pollinisation croisée développent des pousses plus fortes que les plantes qui se ressèment toutes seules. Ce n'est pas une stratégie due au hasard : c'est qu'elle a une intention mûrement réfléchie de croître plus forte dans les générations à venir.

Et pourtant quand elle monte en graine la Mimule a l'attitude la plus négligente et la plus insouciante qui soit par rapport à sa propagation. [...] la Mimule jette ses graines dans l'eau sans penser à l'avenir. Une fois les pétales de la fleur tombés, la cosse à graines gonfle et les sépales se développent pour l'entourer d'un geste protecteur. peut-être agissent-ils ainsi pour maintenir les graines au sec. Mais une fois qu'elles sont mûres, la cosse s'ouvre et elles basculent, minuscules, dans l'eau. On pourrait les croire téméraires ou courageuses mais souvenons-nous plutôt que cette plante a confiance en la vie. Comme la mère de Moïse qui abandonna son fils parmi les joncs, cette mère sait que d'une manière ou d'une autre, la graine de l'avenir sera sauvée.

Les graines sont petites, moins d'un millimètre de diamètre, et flottent sur l'eau pendant quelques jours avant de se détremper. Elles germent ensuite sous l'eau. Puis, devenues de jeunes plants, elles refont surface et flottent jusque vers un endroit où elle vont pouvoir prendre racine et se développer. C'est un voyage plein d'embûches. « Jette ton pain sur l'eau » est-il dit dans le Livre de l'Ecclésiaste de l'Ancien Testament - le sage roi Salomon fait l'éloge de la croyance en la Divine Providence. Bach manifestement pensait la même chose puisque dans Guéris-toi toi-même, il écrivait au sujet de la peur :


La peur ou réalité n'a pas sa place dans le royaume humain naturel puisque la Divinité en nous, qui est nous-même, est invincible et immortelle et si nous pouvions au moins en prendre conscience, nous Enfants de Dieu, n'aurions rien à craindre.


C'est donc la foi qui chasse la peur.

Pourtant, la plante Mimule a quelque chose de plus à dire à ce sujet>. Il est vrai que les graines de la pollinisation croisée amènent des pousses plus fortes mais c'est une entreprise risquée. La Mimule, don, exploite aussi un système intelligent de propagation végétative. vers l'automne, les plantes commencent à se décomposer et les tiges sont souvent en lambeaux et affaiblies. Elles semblent battues et dénudées. Mais en les regardant de plus près, on observe des petites racines qui sont en train de pousser aux aisselles de la tige comme des cheveux emmêlés. Tandis que les crues hivernales déchirent les plantes, si exposées et si vulnérables, de petits morceaux de tige cassent en se frottant contre les rochers. Quelques-unes de ces tiges brisées seront emportées par les crues saisonnières et abandonnées dans un endroit approprié, à l'écart de la rivière principale. Là, les racines prêtes vont trouver un point d'ancrage entre des pierres ou s'agripper fermement dans la boue et pousser. La plante utilise les inondations pour trouver un endroit sur un sol plus élevé à l'écart de la rivière. C'est ainsi que Bach la trouva qui poussait dans une terre marécageuse à Crickhowell, à une centaine de mètres de la rive.

Ces plantes qui vivent sur les berges de la rivière ou logent dans les pierres au milieu du courant seraient totalement submergées pendant les crues hivernales. Aussi, la Mimule peut survivre quelque temps sous l'eau comme un plongeur qui retient son souffle ; c'est une autre raison pour laquelle l'eau doit être pure et bien oxygénée. Le type Mimule peut être associé avec la respiration ou plutôt le manque de respiration. Il s'arrête de respirer quand il est effrayé (maintenant respirez profondément, comme on dit) et en général il respire de façon superficielle, en ne remplissant que le haut des poumons. Comme la plante Mimule, ces gens apprennent à survivre dans un débordement de sentiments, submergés et emportés. C'est remarquable : ils sont à la fois délicats et déterminés.

[...]

Les racines nous parlent de liens physiques, de relations familiales et du passé. Nous avons nos racines dans le passé et nous tirons la forme physique de notre corps du lien génétique avec nos parents. Notre degré d'attachement au monde physique se mesure à la profondeur de ces racines. [...] La racine représente la poursuite du but de la vie ; les racines adventives indique de la détermination et un renouvellement de ce but (comme avec la Mimule et le Saule).

[...]

La tige représente l'élément eau. C'est le moyen par lequel les fluides d'un végétal sont charriés et distribués de la terre à l'air. Cela se fait par la transpiration des feuilles. La tige aussi transporte les sucres qui se sont formés dans les feuilles dans toute la structure du végétal. C'est l'organe de circulation, le système vasculaire, qui fait circuler la sève comme le sang dans tout le végétal. La quantité d'eau dans la tige indique la nature sensible ou émotionnelle du végétal ou de la personne. L'Impatiente, la Mimule et l'Hottonie des marais sont très émotionnelles. [...]


La surface des tiges montre l'énergie qui circule à l'intérieur du système. [...]

La Mimule est une plante à tige lisse qui pousse dans l'eau avec une posture à la fois dressée et récombante. Elle ne peut pas soutenir une forte conscience de son identité. C'est un état fortement émotionnel mais non réceptif à l'état émotionnel des autres. La racine pérenne soutient la plante au cours de l'hiver si bien que la peur (des choses physiques) est héritée ; peut-être vient-elle d'une autre vie. Le fait que les tiges émettent des racines adventives qui permettent à de nouvelles plantes de se développer indique la possibilité de redémarrer dans la vie.

[...]

Une feuille lisse indique un manque de curiosité envers les autres, une conception mentale définie en soi (Clématite, Vigne, Mimule).

[...]

Le jaune de l'Ajonc stimule le renouveau et une énergie mentale claire (le soleil) - on le trouve dans l'Aigremoine, la Mimule, la Moutarde, et l'Hélianthème, même dans les rameaux dorés d'hiver du Saule et le centre jaune de l'Hottonie des marais ou de l'Églantine. Mais cette énergie s'exprime par la structure vibratoire de la plante entière, pas seulement la fleur.

[...]

 La quantité de graines et la proportion de celles qui vont germer et arriver à maturité traduit l'attachement à la vie et au futur. L'Impatiente est une espèce qui en ce sens réussit [...] la Mimule peut échouer presque totalement. [...]

La manière dont les graines se dispersent informe aussi sur le schéma de vie. [...] Les graines de Mimule tombent dans la rivière et sont emportées par l'eau. Chaque processus nous raconte quelque chose sur l'état de remède et la conscience qui se trouve à l'intérieur du végétal. [...] La Mimule, la Centaurée, la Gentiane et l'Hélianthème ont de petites graines légères qui sont facilement lavées da la terre - elles ont en commun une appréhension nerveuse et une incertitude face à leur vie. [...] La germination des graines illustre la manière dont l'âme se manifeste dans le monde - l'enracinement dans la réalité physique. [...] Plus les graines sont petites, moins l'approche du futur est sûre - Centaurée, Gentiane, Mimule et Hélianthème.

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Annie Guibert, autrice de Fleurs de Bach, Fleurs de Soi ( (Éditions Médicis, 2008, 2017) consacre également une partie de sa monographie sur Mimulus au geste de la plante :


La Plante : Tout comme Impatiens, Mimulus (Mimulus Guttatus) pousse au bord des rivières et des courants d'eau, mais en plus grande proximité, tout près du courant. Cette plante herbacée peut atteindre une quarantaine de centimètres et pousse de manière latéro-horizontale, en se penchant vers le cours d'eau ; ses tiges d'un vert profond portent des fleurs d'un jaune vif, parfois teinté de petits points rouges, à cinq pétales plus ou moins soudés, formant une bouche par laquelle les insectes s'introduisent, assurant le même genre de pollinisation croisée que pour Impatiens. Ces Fleurs se penchant vers l'eau, les gousses qui se formeront vont tomber dans le courant, libérant ensuite des graines très petites, mais résistantes, qui vont aller germer et s'enraciner plus loin, auprès d'autres rebords ou dans des interstices de rochers. La reproduction de cette plante est donc facile, à condition que l'eau soit claire et vive.


Symbolique : Mimulus vit dangereusement : elle se penche, ses tiges parfois tombent dans l'eau et se cassent ; ses graines sont emportées par le courant, elle vit dans des endroits où l'eau fait du bruit, coule pleine de vie, et pourtant, tout se passe bien : les tiges forment des petites radicelles pour aller se fixer ailleurs, les graines résistent à l'eau et ne pourrissent pas, attendant le moment propice pour germer et créer de nouvelles pousses.

Comme Rock Rose, autre Fleur de peur, elle prend des risques, mais sa signature est ici totalement eau, à la différence de l'hélianthème qui vit sur des sols escarpés mais secs. L'eau symbolise le contact avec les émotions, mais aussi la capacité à les traverser, c'est la qualité positive que nous allons retrouver avec le message de cette fleur, dont la couleur jaune est souvent associée au plexus solaire et à l'affirmation de nous-même.

La Mimule porte l'étymologie de petit mime, c'est le petit visage rigolo et malicieux, à taches de rousseur de clown, que nous pouvons apercevoir dans le geste de la fleur et qui nous aidera avec jeu à développer le positif de cette Fleur.

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Le Message de la Fleur de Mimule : Mimulus guttatus


D'après Les Douze "Guérisseurs" et autres remèdes (1ère édition 1941, traduction française Centre Bach 2011) du Dr Edward Bach :


La mimule (ou muscade) renvoie à la "Peur des choses du monde, maladie, douleur, accidents, pauvreté, peur du noir, d'être seul, de la malchance. Les peurs de la vie quotidienne. Ces personnes portent leurs craintes secrètement et en silence, elles n'en parlent pas ouvertement aux autres."

 

Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :


Le type Mimule souffre de peurs dont il connaît l'origine. Ce sont des peurs qui ne cessent pas, terrifiantes, durables, qui entretiennent une insécurité fondée sur les expériences passées. Elles gagnent dès que l'on tente de faire quelque chose pour une amélioration personnelle. Ce sont des peurs qui, habituellement, concernent des événements quotidiens ou des affaires matérielles, car ce sont les domaines où le type Mimule recherche sa sécurité personnelle et se reconnaît.

Si le type Mimule fait partie des personnes méfiantes et se replie sur lui-même, il déteste pourtant la solitude parce que c'est pour lui comme si on lui refusait une légitimation de sa personne. Il ne supporte pas l'idée de n'être pas reconnu, mais l'image fragile qu'il a de lui-même le rend peu sûr de lui avec les autres, particulièrement si ces autres font partie d'une classe sociale supérieure. Ses fragilités personnelles entretiennent le doute chez le type Mimule, qui n'aime pas l'idée de se révéler à autrui de quelque façon que ce soit. Son sentiment d'infériorité le pousse à s'accomplir. La peur le pousse et le paralyse à la fois - peur de perdre, peur de la pauvreté, peur de n'être pas apprécié.

Les personnalités de type Mimule manquent de chaleur et d'humour. Elles se prennent et prennent la vie trop au sérieux. Elles veulent qu'on les respecte, elles veulent qu'on les considère comme profondes et exceptionnelles. Lorsqu'elle sont contrariées, elles peuvent perdre tout scrupule - simplement parce qu'elles ont peur, que leur peur soit réelle ou imaginaire. Elles voudraient pouvoir posséder la confiance en soi du type Impatiente, ou l'aplomb du type Hottonie des marais. Le type Mimule remet souvent au lendemain, non parce qu'il ne sait pas prendre de décision, comme le type Gnavelle, mais parce qu'il craint les conséquences de tout ce qu'il entreprend. Le type Mimule sait ce qu'il veut et vit dans une terreur constante de ne pas l'obtenir. A l'inverse du type Gentiane, il refuse d'abandonner.

Le type Mimule constructif affronte les défis et assume les conséquences, montant vers les sommets avec calme et dignité. Il agit avec détermination et est capable de parcours de longue haleine. L'expérience lui a appris que la justice existe partout et pour chacun. Il sait que tous nous récoltons exactement ce que nous avons semé. Son intégrité est grande et rien ne l'effraie. Implicitement, il croit dans la grande loi de compensation des causes et des effets.

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Selon Mechthild Scheffer, auteure du coffret de cartes Les Fleurs du Dr Bach, le chemin de l'harmonie psychique (1997, traduction française : Médicis-Entrelacs, 2001), les caractéristiques de la fleur de mimule sont les suivantes :


Mot-clé : "la fleur du courage"


Chemin : "de la peur du monde environnant... vers la confiance dans le monde".


Message de la carte :

Quelle est la vérité que je dois mieux comprendre ?

Dans le monde de la polarité il y a la lumière (l'amour) et l'obscurité (la peur). Cependant, des deux forces, la lumière est la plus forte : si l'on ouvre la nuit la fenêtre d'une maison éclairée, la lumière se répand à l'extérieur, mais l'obscurité ne pénètre pas dans la pièce illuminée. Notre processus d'évolution se manifeste dans le monde de la dualité. La base de notre plan de vie prévoit fondamentalement que la lumière (conscience, amour) puisse croître en nous. Nous pouvons sans crainte nous confier à notre guide intérieur.


Quelle est la décision qui pourra me reconnecter avec mon Guide intérieur ?

Je prends fondamentalement la décision de venir à la lumière. Je m'attelle courageusement aux tâches rencontrées sur mon chemin de vie parce que je puis faire confiance à la conduite de mon Moi supérieur.


Ces signes me permettent de voir que mon potentiel positif d'Aigremoine s'accroît :

J'ai moins de peurs en moi qu'auparavant et je pus entreprendre plus de choses sans craintes, hésitations ou angoisses. Je me sens plus fort intérieurement et mieux préparé pour affronter la vie.


État d'âme négatif : Peurs : Timide, craintif, on est sujet ) de nombreuses craintes.

 

Dans Les fleurs de Bach authentiques - les trouver, les identifier, les utiliser (Édition originale 2011 ; traduction française : Éditions Médicis, 2017) Mechthild Scheffer revient sur les principales caractéristiques de la fleur de Mimulus :


Mimulus : La fleur du courage

De la peur du monde... à la confiance dans le monde


Vous avez peur d'une certaine situation ? Vous vous dites intérieurement : "Ah ! Si seulement c'était déjà passé" ? Les personnes qui ont besoin de Mimulus préféreraient s'avancer vers le monde comme à la main d'une maman. Mais la maman n'est pas là, et ils n'ont pas appris à écouter leur voix intérieure qui leur donnerait la sécurité de la main maternelle. Dans cette situation, les obstacles paraissent plus grands et les événements plus graves qu'ils ne le sont en réalité.


Symptômes clés : Vous êtes timide et craintif. Vous avez beaucoup de petites peurs.


Typiquement Mimulus :

  • Il y a toujours quelque chose qui vous fait peur.

  • Vous avez peur du dentiste, des chiens, d'une maladie - de situations concrètes que vous pouvez citer.

  • La nouveauté vous effraie, vous fait reculer. Vous avez toujours besoin d'une période d'habituation.

  • Vous êtes hypersensible à toutes sortes de choses : le froid, le bruit, une lumière crue, une voix trop forte.


Ce que Mimulus m'aide à comprendre : Moi aussi, j'ai une voix intérieure qui m'aide à maîtriser ma journée lorsque je demande régulièrement son aide et son soutien. Si je m'entraîne petit à petit à faire face à la situation tant redoutée, je peux en fait maîtriser toute situation de vie à ma manière propre. « Ce qui ne me renverse pas me renforce ».


Mimulus favorise :

  • ma bravoure propre ;

  • le courage de m'attaquer aux situations ;

  • le rapport détendu à ma sensibilité personnelle.


Bon à savoir : Comme le mimosa, le mimule tacheté est extrêmement sensible : si le stigmate est touché, la fleur se ferme. Ce qui, dans la nature, veut assurer une fertilisation fiable est volontiers interprété par nous, humains, comme un réaction d'effroi au contact. Mais le mimule pousse près de l'eau et permet que ses graines soient emportées en un lieu nouveau, inconnu. De ce fait, cette fleur est aussi un symbole de courage et de confiance dans la vie.


Parole fortifiante : Je suis brave - j'ose - je vais au devant.

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Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) rend compte de sa compréhension de l'élixir de Clématite :

Ce que l'on observe de la plante peut donc être observé chez la personne. A travers la gestuelle de la plante, on voit aussi celle de la personne. Les types Mimule en sont donc pas si timides et nerveux qu'on nous le dit ; ils sont plutôt courageux et même inventifs. Bien sûr, on peut facilement voir l'aspect négatif de l'état du remède et le caricaturer en souris timide. Mais Bach le vit assez bien. Les gens Mimule ont peur, oui, mais ils « avancent courageusement », ils ont la « capacité à se lever et faire face aux difficultés de la vie quotidienne ». Quelle est alors la grande leçon, la leçon pour l'âme, comme il allait l'appeler, du type Mimule ! Bach indiquait que ces personnes apprennent la compassion et la pitié, puisque leur condition personnelle leur donne la tendresse et la compassion pour comprendre. Cela ressemble un peu aux fières Hottonies des marais qui vivent aussi dans l'eau, comme nous le verrons.

On peut voir une partie de la qualité Mimule dans la couleur des fleurs : un jaune doré vif. le jaune est la couleur de l'intellect. Cela nous dit comment dépasser la peur. Nous regardons les faits et nos les voyons objectivement. En termes pratiques, voilà comment cela se passe. Si un chien qui me fait peur saute sur la route au moment où je passe, la peur va me clouer sur place - presque hypnotisé, comme le faisait observer Bach. En pareil instant, je suis tellement effrayé que je ne peux pas penser à ce que je dois faire. La force dorée de la Mimule ne fera pas disparaître le chien. Le chien continue à grogner en montrant les dents et est prêt à bondir et à mordre. Mais si je peux détourner mon attention de sentiment vers la pensée, je peux préparer une meilleure défense. De cet espace lucide de mon esprit, je peux décider quoi faire : combattre le chien, crier sur lui, appeler à l'aide (en retrouvant ma voix), fuir et grimper à un arbre - ce qui me permettra le mieux de rester sain et sauf ! Le courage n'est pas l'absence de peur. Le courage est une action lucide face à la peur. La Mimule nous aide donc à utiliser notre intelligence. Elle développe un chemin vers l'espoir où nous pouvons évaluer nos peurs objectivement.

[...]

Annexe II : Face à la maladie chacun des douze types réagit de manière différente :

La Mimule, qui est le remède de la peur, a peur le que le problème soit plus grave.

« J'ai peur d'avoir la polio, c'est ce que le cousin de John avait.

- Ca va, ne t'inquiète pas » dit Papa en tenant la main molle de l'enfant. De grands yeux ronds lancent un appel silencieux.

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Selon Annie Guibert autrice de Fleurs de Bach, fleur de soi (Éditions Médicis, 2008, 2017),


"Avec Impatiens et Clematis, Mimulus fait partie des trois premiers remèdes trouvés par le Dr Bach dès 1928, en expérimentation, d'abord par la dilution homéopathique, dans le but de remplacer ses nosodes intestinaux par des plantes pures.

Ce sont les premiers bons résultats de ces expériences, bien que la méthode définitive de préparation par solarisation restât encore à trouver, qui l'encouragèrent à persévérer sur cette voie, et le décidèrent à abandonner ensuite en 1930 ses travaux précédents et son activité de médecin à Londres, pour achever son œuvre actuelle.

Mimulus fait partie des remèdes premiers ou Guérisseurs, ou Fleurs de personnalité ou remèdes aigus, et du premier groupe des fleurs de peur (Mimulus, Rock Rose, Aspen, Cherry Plum et Red Chestnut).


Reconnaître un état négatif Mimulus. La peur de tout ce qui est connu, identifié et sur lequel nous pouvons désigner un objet au sens large : objet, animal, concept, personne, situation, voilà le champ large des peurs Mimulus, le monde de la forme, le monde de la matière objectivable, le monde de la rencontre avec l'extérieur.

Peur qui rend les mains moites, peut qui peut nous faire rougir, trouver difficilement nos mots, bégayer parfois, ou simplement nous sentir tout chaud à l'intérieur. Peur que vous aurons soin de cacher, car nous ne voulons pas être vus à cet endroit, redoutant l'échange que cela engendrerait peut-être. Peur que nous allons endurer en silence, comme le note le Dr Bach, et que nous allons peut-être trahir par une attitude un peu recroquevillée, une façon de nous asseoir sur le bord de la chaise, une manière de triturer nos mains, ou une mèche de cheveux, un léger tic parfois, ou une manière de nous faire petit, à défaut d'être invisible, notre rêve secret.

Peurs dont la liste serait inépuisable : les chiens, les chats, les serpents, les araignées, les souris, les guêpes ou les mouches, peur de rencontrer de nouvelles personnes, d'aller dans des endroits qu'on ne connaît pas, dans des pays nouveaux, ou peurs plus larges comme la peur de tomber malade, de devenir handicapé ou à charge, ou de manquer de ressources, peur de perdre son emploi, de ne pas réussir à en trouver un, etc.

Dans l'état de Mimulus, nous savons de quoi nous avons peur, ce qui nous différenciera de la peur imaginaire de Aspen, et nous avons peur pour nous-même, ce qui nous différenciera de la peur projetée sur les autres de Red Chestnut. Dans la peur de Mimulus, notre peur est donc devant nous, nous pouvons donc plus facilement y faire face.


Que nous rappelle cette Fleur de Mimulus ? Entrer dans le monde de la forme est notre contrat de naissance, car la forme est le moyen essentiel de nous exercer notre manifestation. La peur fait aussi partie du contrat, car c'est grâce à elle que nous pouvons rencontrer notre désir de cet exercice. Et, bien évidemment, le courage pour aller dans l'action de cet exercice, constitue l'autre expression de ce désir.

La rencontre avec cette Fleur de Mimulus, va nous permettre à nous, timides, à nous peureux, de nous rendre compte que les objets que nous avons étiquetés jusque-là comme nous faisant peur, pouvaient en fait nous devenir familiers, jusqu'à avoir la capacité progressive de pouvoir contrôler nos réactions, même biologiques, face à eux. Alors le sentiment de triompher peu à peu de nos craintes, va nous donner sourire, assurance et confiance, c'est la leçon du masque de ce petit singe de la fleur, nous aurons gagné a partie de la rencontre avec cette forme.

Pour les peurs plus vaste, que nous avons décrites et qui nous habitent depuis l'aube des temps humains, le maître-mot sera bien la confiance ne la vie, et la gestuelle de la plante de Mimule, confiant ses tiges, une partie d'elle-même et ses graines, au flot du courant bruyant, à l'avenir plein de vie, sans se soucier de la suite, nous soutiendra sans la compréhension et l'assurance que nous n'avons pas de raison d'avoir peur. Après la première classe des peurs le Dr Bach a placé tout de suite les Fleurs de confiance, nous en comprenons l'importance et la nécessité absolue maintenant."

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