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La Balsamine

Dernière mise à jour : 4 oct.



Étymologie :

  • BALSAMINE, subst. fém.

ÉTYMOL. ET HIST. − 1545 (Guéroult, Hist. des Plantes, 136 dans Quem., sans attest.) ; av. 1619 (O. de Serres, 940 dans Gdf. Compl. : Huile faite de l'infusion de la graine de balsamine). Dér. du rad. du lat. balsamum (baume*) ; suff. -ine*.


Voir également la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Impatiens Noli-tangere, - Balsamine jaune - Balsamine sauvage - Herbe de Sainte Catherine - Ne me touchez-pas - N'y touchez pas - Pétar -




Botanique :


Dans Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses (Librairie de Firmin Didot, Frères, Fils et Cie, 1871), J. Rambosson poursuit la tradition du sélam à la mode au XIXe siècle, en commençant par une description botanique :


LA BALSAMINE. Son origine ; curieuse élasticité de son fruit ; ses propriétés. Balsamine vient de balsamum, baume. On appelle ainsi ce genre de plante probablement parce que plusieurs espèces s'emploient comme vulnéraires.

Cette plante, originaire de l'Inde, est cultivée dans les jardins, dont elle fait en automne le plus bel ornement. Elle offre de nombreuses variétés, à fleurs simple et doubles, roses, rouges, blanches, violettes, panachées, etc.

Son fruit est une capsule à cinq valves, qui dans la maturité s'ouvre avec élasticité, en se roulant en spirale. Cette propriété lui a fait donner par Linné le nom d'impatiente.

L'espèce de balsamine où cette élasticité est le plus sensible est la balsamine des bois, noli me tangere, qui vient naturellement dans les forêts ombreuses et humides de l'Europe septentrionale; à peine la touche-t-on, que ses valves éclatent de toutes parts. Les balsamines camellias ont des fleurs énormes, très pleines et très régulières, qui rappellent celles de l'arbuste dont elles portent le nom .

Cette plante est acre et vénéneuse ; ses feuilles et ses fleurs teignent la laine en rouge ; elle est employée en médecine comme diurétique.

Dans le langage des fleurs, la balsamine est l'emblème de l'impatience.

 


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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de l'Impatience :


Usages Médicaux · Cette plante tire son nom de cette propriété que ses fruits mûrs ne peuvent être touchés sans s'ouvrir avec élasticité et sans lancer au loin leurs semences ; elle possède une saveur âcre et brûlante. Prise à l'intérieur, elle agit comme émétique, cathartique et diurétique ; on la considère comme dangereuse. Elle est peu usitée.

 

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur :


BALSAMINE - IMPATIENCE.

Les capsules qui renferment les graines de cette plante offrent une loge à cinq divisions. Lorsque la maturité approche, chacune des divisions se roule sur elle-même au plus léger attouchement, et jette au loin ses semences, par un mouvement spontané.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Balsamine - Égoïsme et Impatience.

Une branche de balsamine se fane aussitôt qu’elle est cueillie ; sa fleur ne peut se détacher isolément , car elle n’a pas de pédoncule ; elle cache ses fleurs sous des touffes de feuillage et semble ne vivre que pour elle-même, voilà pourquoi elle est l’emblème de l’égoïste. Elle signifie aussi l’impatience, à cause de la promptitude avec laquelle ses graines, à l’époque de leur maturité, sont lancées de leur enveloppe au moindre attouchement.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BALSAMINE - IMPATIENCE.

Malheur à ceux qui ont perdu la patience et qui ont abandonné les voies droites, et qui s'en vont en des sentiers inconnus ! Que feront- ils lorsque le Seigneur commencera à examiner toutes choses ?

Ecclésiaste XV, 15-16.

La balsamine des jardins, plante apportée de l'Inde vers la fin du XVIe siècle, est une des plus communes et des plus belles qui décorent nos jardins. Elle est annuelle, disposée en petits buissons fort jolis et fleurit presque tout l'été. Le lieu de sa naissance indique les précautions que l'on doit prendre pour sa culture dans les climats élevés ; la plus légère gelée blanche noircit la tige et la fait promptement périr.

Les corolles de la balsamine sont ordinairement d'un incarnat foncé, rayé parfois, ou jaspé de blanc. On en voit cependant de violettes et de quelques autres teintes. Ses fleurs sont remarquables surtout par les capsules qui se tordent à leur maturité, et lancent les graines avec une force qu'accompagne une explosion ; c'est l'artillerie de Flore. C'est de cette faculté, sans doute, qu'est venue à cette jolie plante le nom de noli me tangere, ne me touchez pas.

RÉFLEXIONS.

La patience, enfants, soulage le malheur ;

Celui qui ne sait pas supporter sa douleur

Augmente ses tourments par son impatience :

S'irriter de ses maux, c'est doubler sa souffrance.

(MOREL-VINDÉ, Morale de l'enfance.)

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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


BALSAMINE - IMPATIENCE.

Les botanistes ont donné à cette jolie plante, le nom d'impatiente et de Noli me tangere, ne me touchez pas. Sa hauteur est à peine d'un pied ; ses feuilles éclosent au long de sa tige ; elle monte comme un palmier microscopique , et se termine par un bouquet de verdure ; comme les gousses du baguenaudier , ses capsules éclatent avec force sous le doigt qui les presse . De là , le noli me tangere .

La balsamine sauvage, ou merveille à fleurs jaunes, pousse dans les décombres, le long des ruisseaux et dans les bois : les uns disent qu'elle recèle du venin, d'autres la recommandent contre les douleurs néphrétiques ; Buchwald la regarde comme vulnéraire, et prétend qu'on peut l'appliquer avec succès, sur les plaies des parties nerveuses .

La balsamine mâle ou rampante, ou pomme de merveille, possède une vertu balsamique et légèrement astringente. Les Indiens mangent avec des assaisonnements ses fruits demi-mûrs, qui, dans leur pays, sont trois fois plus gros que les nôtres. Ils en boivent le suc. Ils mettent ses feuilles au nombre des légumes : ils les broient, et les appliquent sur les parties blessées.

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Balsamine – Impatience.

Ce symbole lui a été donné à cause de la promptitude avec laquelle ses graines, à l'époque de la maturité, sont lancées de leur enveloppe au moindre attouchement. Voici les diverses balsamines avec leur signification :

Balsamine violette - Caractère impatient.

Balsamine blanche - Pureté de sentiment.

Balsamine rouge - Activité, ardeur.


Et la balsamine enflammée, dit un poète en parlant de cette dernière.

 

Selon le Dictionnaire Larousse en 2 volumes (édition de 1922) :


Nom Signification Couleur Langage emblématique

Balsamine Fragilité Couleur franche Affection inquiète

Panachée Affection dédaignée.

La balsamine symbolise la Fragilité. Si elle est de couleur franche, elle renvoie à une affection inquiète, si elle est de couleurs panachée, à une affection dédaignée. Les graines de la balsamine, à l'époque de la maturité, sont lancées dans l'espace au moindre attouchement. Selon sa couleur la balsamine est le symbole du caractère impatient (violette), de la pureté du sentiment (blanche), de l'activité et de l'ardeur (rouge).

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Dans Le Livre des Fleurs (Librairie philosophique J. Vrin, 1989), Georges Ohsawa (Nyoiti Sakurazawa) tente d'initier les Occidentaux à cet art ancestral particulièrement subtil qu'est celui des fleurs.


Ainsi, il nous apprend qu'on prête aux fleurs "non seulement une beauté personnelle, mais des qualités, des mouvements d'humeur, un caractère complet, une âme, minuscule reflet de la grande âme de la nature. [...]

La balsamine est terre à terre, petite bourgeoise, coquette et plie, mais de bas étage. Même elle ne fait pas l'impression d'être très propre. Elle manque totalement de sens moral."

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Selon une légende, Glaucus, une des divinités de la mer, apprenant la mort de sa fille Balsamine, la métamorphosa en fleur : c'est la balsamine, connue sous le nom d'impatiente. L'impatiente, qui doit son nom au fait que ses capsules éclatent dès qu'on les touche, symbolise la fragilité et l'impatience. On lui attribue des propriétés diurétiques, "propre[s] à briser la pierre de reins et de la vessie".

Si elles sont semées le vendredi saint, on obtient des impatientes de toutes les couleurs.

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Mythes et légendes :


Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


En Wallonie, le vendredi saint, les balsamines semées à trois heures de relevée ont des fleurs de toutes couleurs.

 

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