Étymologie :
MÉLISSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1256 melise bot. (Aldebrandin de Sienne, Rég. du corps, 107, 25 ds T.-L.) ; b) 1764 mélisse des bois (Valm.) ; 2. 1694 eau de mélisse (Ac.). Empr. au lat. melissa (peut-être att. au vie s., v. André Bot. ; ixe-xe s. ds Nov. Gloss.), tiré de melissophyllon, gr. μ ε λ ι σ σ ο ́ φ υ λ λ ο ν « id. », comp. de μ ε ́ λ ι σ σ α « abeille » et de φ υ ́ λ λ ο ν « feuille », ainsi nommée en raison de l'attirance des abeilles pour cette plante.
Lire également la définition du nom mélisse pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Melissa officinalis - Arcange - Béroille - Céline - Citragon - Citronnade - Citronnelle - Herbe à citron - Herbe au cœur - Herbe aux mouches - Herbe citronnée - Herbe de citre - Limouno - Loumili - Mélisse cironnée - Mélisse citronnelle - Mélisse des boutiques - Mélisse des jardins - Mélisse officinale - Mélisse romaine - Mélizette - Menthe des ivrognes - Piment des ruches - Ponceriane - Ponchirelle - Poncirade - Suçon - Thé de France - Thé sauvage - Varot -
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Botanique :
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Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Mélisse :
Propriétés Physiques et Chimiques. La mélisse à l'état frais possède une odeur douce, fragrante, très semblable à celle du citron, surtout quand elle est contuse entre les doigts ; mais presque inodore quand elle est séchée. Sa saveur est chaude, piquante, légèrement aromatique, amère et un peu âpre. Elle contient une huile volatile blanche et une matière extractive amarescente.
Usages médicaux. — L'huile volatile de cette plante donne une odeur agréable à l'infusion qui forme une excellente boisson dans quelques maladies fébriles non inflammatoires et qui prise à chaud tend à augmenter l'action des médicaments diaphorétiques. La mélisse jouit d'un grand nombre de propriétés médicales ; elle est excitante, tonique, cordiale, stomachique, digestive, carminative et emménagogue. Son action se porte surtout sur le système nerveux, aussi est-elle vantée dans l'hypochondrie, la mélancolie, l'hystérie, les spasmes, les palpitations de cœur, la migraine et les flatuosités. L'usage du thé de mélisse est conseillé aux vieillards gros et apathiques (Trouss. et Pid. ) ; on dit qu'elle prévient, de même que l'eau de mélisse des carmes, les congestions céphaliques et les apoplexies. J'emploie avec avantage l'infusion de mélisse et de petite centaurée dans les vertiges nerveux dépendant d'un état atonique des premières voies (vertigo a stomacho læso). Dans l'urticaire déterminée par l'ingestion des moules, l'alcoolat de mélisse a été recommandé (Saint Martin). A l'extérieur, on s'en sert en lotion dans les faiblesses commençantes de la vue ; en frictions dans les douleurs rhumatismales apyrétiques et dans les névralgies. Il faut remarquer, dit Cazin, que la mélisse, comme toutes les plantes excitantes, est nuisible quand il y a chaleur, douleur, soif, en un mot, irritation.
Formes et doses. - Poudre , 4 à 8 grammes. - Infusion, 4 à 10 grammes. par 500 grammes d'eau. - Eau distillée , 60 à 150 grammes - Huile essentielle, 3 à 12 gouttes. - Alcoolat de mélisse composé ou eau des carmes, 4 à 8 grammes. - Teinture, sirop.
A. B., auteur discret de Les Vertus des plantes - 918 espèces (Tours, 1906) recense les propriétés thérapeutiques d'un grand nombre de plantes :
Mélisse. Citronnel|e. Melissa hortentis. Feuilles sèches, 10 grammes.
Cette plante, par son odeur, rappelle celle du citron, d'où lui vient le nom de citronnelle ; les feuilles ressemblent un peu à celle de l'ortie, moins pointues et plus crispées ; les fleurs, monopétales, labiées dont la lèvre supérieure est partagée en deux parties, et l'inférieure en trois, de couleur rose, semences presque rondes, tiges carrées et branchues se renouvelant chaque année.
VERTUS : Certaines personnes la mettent en salade comme fourniture, d'autres en omelette. Comme le persil, elle réjouit l'odorat, ce qui flatte le plus ; elle est très employée en médecine comme antispasmodique, alexitère, antihystérique, céphalique, stomachique et diurétique. C'est un des meilleurs cordiaux que nous ayons parmi les plantes de notre pays ; on s'en sert beaucoup le matin en forme de thé pour les affections froides de la tête et les spasmes, faiblesses d'estomac principalement, et toutes les maladies qui proviennent du ressort des fibres, les palpitations de cœur, les défaillances, le vertige, la paralysie, le mal caduc. On en compose une eau qui est souveraine pour l'apoplexie, la léthargie, l'épilepsie, les vapeurs dans l'âge critiqué, les coliques, suppression des règles et des urines ; l'eau de mélisse, que l'on trouve dans le commerce, est composée de feuilles, d'écorce de citron, de muscade, girofle, coriandre et cannelle, le tout infusé dons le vin puis distillé ; la dose de cette eau de mélisse est d'une cuillerée à café à une cuillerée à bouche.
Mélisse de Moldavie. Moldavica flore ceruleo.
Mélisse des Moluques.
VERTUS : Elles sont vulnéraires, un peu astringentes en décoction ou le suc seulement.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la mélisse citronnelle :
MÉLISSE CITRONNELLE - PLAISANTERIE.
Cette plante exhale une agréable odeur de citron ; son infusion calme les nerfs et porte à la gaieté.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Mélisse - Plaisanterie.
On prétend que l’infusion de cette plante porte à la joie.
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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :
MÉLISSE OFFICINALE - PLAISANTERIE.
Ne riez pas d'un homme dans l'amertume du cœur, car il y a un Dieu qui élève et qui humilie, le Dieu qui voit tout.
Ecclésiastes : VII, 12.
De toutes les mélisses, l'officinale est l'espèce la plus connue et la plus recherchée pour son odeur agréable et ses propriétés économiques et médicales. Les Latins lui ont donné le nom que les abeilles portent dans la langue grecque, mėlis phullon, feuille de miel, probablement à cause de l'avidité avec laquelle ces insectes recherchent cette plante. La mélisse a été fort renommée, non seulement par son odeur délicieuse, mais encore pour ses admirables vertus, car elle relève les forces, ranime le courage, fait renaître la gaîté. Voilà comment la jugeaient les Arabes ; et le temps qui détruit tout n'a point effacé sa réputation, c'est du moins ce que prouvent les paroles suivantes d'un célèbre poète anglais : « Fuyez, soucis qui troublez ma solitude, fuyez ; l'aimable mélisse vient trouver son poète; elle s'avance gaiment et couronne ma lète de ses rameaux parfumés. Chante moi, me dit-elle, je serai ta récompense. Plante célèbre ! je reconnais ton souffle vivifiant ; il porte dans mon cœur la joie et la sérénité. » (Cowley, Plant.)
La mélisse fait la base de cette eau spiritueuse connue sous le nom d'eau des Carmes ou de Mélisse, très agréable à respirer.
DE LA PLAISANTERIE.
La plaisanterie est l'art de donner du ridicule aux discours et aux personnes, mais hâtons-nous de dire que c'est un art de très mauvais goût qui n'est jamais sans danger pour la charité . Il est vrai qu'il peut se borner quelquefois à un badinage fin et délicat que les gens polis et à plus forte raison les amis emploient pour se railler les uns les autres, mais on peut dire que le plus souvent il révolte les esprits bien faits et qu'il devient toujours coupable toutes les fois qu'il s'attache à la religion, ce qui malheureusement n'est pas rare dans le malheureux siècle où nous vivons.
La plaisanterie est une arme à deux pointes et à deux tranchants, si elle ne tue pas elle blesse grièvement. Souvenons-nous donc dans tous nos discours que les choses saintes et tout ce qui est spécialement consacré à Dieu, doit être pour nous l'objet du plus profond respect. En badiner et les tourner en ridicule, ce serait se rendre soi-même infiniment ridicule et méprisable. Les railleries ou le mépris qu'on en feraient seraient des impiétés ou des sacrilèges parce qu'ils re jaillissent sur la Divinité. C'est manquer au maître que d'insulter ou de mépriser ce qui lui appartient.
La raillerie est l'arme favorite du vice. C'est par là que les audacieux contempteurs de la piété se plaisent à l'attaquer. Ils insultent à la simplicité du juste : mais que leur triomphe sera court ! .. le temps viendra, et il est peut-être plus proche qu'on ne le pense, où ils détesteront leur aveuglement et leur folie en voyant la différence terrible et désespérante de leur sort éternel et de celui du juste qui était l'objet de leur dérision. Laissons leur donc ce funeste plaisir et gardons-nous bien d'y prendre part. Se faire un amusement de leurs plaisanteries, c'est ce rendre aussi coupable qu'eux, et comme ils ne raillent guère que pour être applaudis, trompons leur attente en leur opposant un froid et dédaigneux silence qui les oblige eux-mêmes à se taire. Celui qu'une mauvaise honte empêche de témoigner sa juste horreur , trahit lâchement les intérêts de Dieu. Devons-nous être moins zélés pour sa gloire que chacun de vous le serait pour venger la sienne propre, ou celle de sa famille qu'on verrait attaquée ?
C'est ce que fit un jour adroitement sentir à l'empereur Théodore saint Amphiloque, évêque d'Icone et grand défenseur de la foi contre les Ariens. Il voyait avec peine que l'empereur favorisait ces ennemis de la divinité de Jésus-Christ, Théodore ayant associé son fils Arcadius à l'empire, il profita de cette occasion pour venir au palais le jour que le prince et son fils recevaient les félicitations de toute la cour. Après avoir salué profondément l'empereur, il s'approcha du jeune Arcadius, qui était assis près de lui sur son trône et lui passant familièrement la main au visage : Dieu te conserve, mon fils, lui dit-il. Toute l'assemblée rougit et Théodore piqué comme d'une insulte qu'on lui faisait en la personne de son fils, commanda qu'on chassât ce vieil lard impudent. Saint Amphiloque se retourna vers l'empereur et lui dit avec une respectueuse liberté : « On vous offense, seigneur, lors qu'on ne rend pas à votre fils le même honneur qu'à vous-même. Croyez-vous donc que le père céleste ne ressente pas aussi vivement l'injure que lui font ceux qui refusent d'adorer son fils et qui blasphèment contre lui en niant sa divinité ? » Théodore comprenant alors la sagesse du saint évêque, le traita avec plus d'honneur et publia peu de temps après des lois sévères contre les Ariens.
A combien de gens du monde, qui se disent chrétiens, ne pourrait on pas adresser la même leçon ! Tranquilles et indifférents sur tout ce qui regarde Dieu, ils sont pleins de feu sur ce qui les touche. Qu'un impie raille en leur présence ce qu'il y a de plus saint dans la religion, une crainte humaine les rend muets et peut-être même vont-ils jus qu'à s'en divertir. Mais que la raillerie lance sur eux ses traits piquants ; qu'elle ne fasse même que les offenser un peu, c'est alors que toute sensibilité parait et que leur mécontentement éclate. S'ils aimaient Dieu autant qu'ils s'aiment eux-mêmes, ne prendraient-ils pas également en main ses intérêts ? S'ils le regardaient comme leur père, ne défendraient-ils pas sa gloire indignement outragée, en fermant la bouche à ces railleurs sacrilèges lorsqu'ils pourraient le faire, ou du moins en leur marquant de l'horreur et du mépris ?
Quand l'homme se voit près de la mort, disait un célèbre auteur païen, c'est alors qu'il se souvient qu'il y a un Dieu et qu'il est homme. S'il avait paru l'oublier dans l'éclat de sa fortune ou dans la vigueur de sa santé, il ne sent que mieux alors toute sa faiblesse et sa dépendance. Au premier signal de la mort, le plus incrédule lève les yeux vers le ciel : il reconnaît le Dieu qui tient en sa main la vie de tous les mortels : il tremble sur un avenir qu'il s'était vanté de ne pas croire et dont il avait peut-être plaisanté souvent ; il redoute une éternité dont les portes commencent à s'ouvrir et lui font entrevoir toutes ses profondeurs : il se jette alors dans le sein de son père et de l'auteur de son être. Heureux s'il y répand des larmes qui puissent effacer ses blasphèmes ! Ceux qui dans ce moment terrible où il va être décidé de leur sort éternel, portent l'irréligion jusqu'à vouloir plaisanter encore sur les choses les plus respectables, mettent le comble à leur folie. Ils font consister leur honneur dans tout ce qui achève de les couvrir d'opprobre. Toute plaisanterie dans un homme mourant, comme le dit l'auteur des Caractères est loin de sa place ; si elle roule sur le chapitre de la religion , elle est funeste.. Oh ! que c'est une bien grande misère que de donner à ses dépens et à ceux qu'on laisse le plaisir d'un bon mot !
RÉFLEXION.
C'est une des plus mauvaises conditions qu'un esprit peut avoir d'être moqueur.
(FLÉCHIER, Réflexions sur les caractères des hommes )
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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Mélisse - Plaisanterie - Gaieté.
On prétend que l'infusion de cette plante porte à la joie, en calmant les nerfs. Les abeilles sont très friandes de cette petite fleur ; quand on veut faire émigrer un essaim, il faut avoir soin d'entourer la nouvelle ruche de plusieurs pieds de cette plante.- Son nom signifie abeille.
Hâtez-vous, accourez vers ces enfants du ciel,
O vous qui prétendez au trésor de leur miel,
Galatée, Amarylle, Eriscane, Iphilisse.
Dans les flancs d'un panier parfumé de mélisse,
Agitez le rameau qu'ils tiennent embrassé ;
Que cet essaim conquis, aux bords des eaux placé,
De nouveaux citoyens peuple votre héritage.
Déjà la colonie au dehors se partage ;
Sans cesse elle voltige, ardente à dépouiller
Les lieux qu'Opis et Flore ont pris soin d'émailler.
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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Mélisse (Melissa officinalis) a les caractéristiques suivantes :
Genre : Féminin
Planète : Lune
Élément : Eau
Pouvoirs : Amour ; Succès ; Guérison.
Utilisation magique : Un vieux charme d'amour des bords du Rhin consiste à faire baigner une nuit entière une tige de Mélisse dans une bouteille de vin d'Alsace ou de Moselle. Le lendemain, le jeune homme saisit la tige par un bout, la jeune femme par l'autre, et chacun tire de son côté en donnant un coup sec. On croque alors son morceau de plante en buvant le vin aromatisé et l'on est certain de s'aimer pour le restant de ses jours. Seulement celui qui a gardé dans sa main le plus gros morceau de tige portera la culotte dans le ménage.
D'une manière générale, et partout en Europe aussi bien qu'aux Etats-Unis, les vibrations qu'émet la Mélisse citronnelle sont positives, bénéfiques. Celui qui en porte sur soi est populaire, recherché par son entourage, aimé et courtisé par l'autre sexe.
En sachets, ou brûlée sur des braises de poirier, elle apaise les crises de nerfs des femmes hystériques.
Les jeunes filles qui pleurent fréquemment sans raison devraient consommer beaucoup de cette plante ; des inhalations à l'essence de Mélisse sont particulièrement indiquées.
Beaucoup de parfums à brûler, spécialement préparés pour guérir telle ou telle maladie, contiennent de la Mélisse en proportions variables. La plante entre dans les charmes destinés à attirer la réussite sociale.
Magie apicole : on frotte les ruches avec une grosse touffe de Mélisse ; de nouvelles abeilles viendront se joindre à la colonie ; les anciennes vivront plus longtemps ; leur miel sera de meilleure qualité.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
Pour s'assurer la bonne volonté des bœufs, les Anciens leur passaient au cou une fleur de mélisse, par ailleurs réputée, rappelle Pline, pour être la fleur préférée des abeilles. En frotter les ruches les attache à la maison et leur fait produire du bon miel. La plante servait en outre à soulager les piqûres des mouches à miel et des guêpes et, par extension, des araignées, scorpions et autres insectes (Pline, Histoire naturelle, XXI, 79).
L'homme qui porte cette plante, préalablement mise dans une boisson avec du suc de cyprès, deviendra aimable, doux et "au-dessus de tous ses ennemis". Si l'on fait tremper une courroie dans cette mixture à laquelle on a rajouté un peu de la sueur d'un homme roux, elle se cassera aussitôt en son milieu, nous dit Albert le Grand.
De nos jours, en Europe comme outre-Atlantique, qui porte sur soi de la mélisse citronnelle devient la coqueluche de son entourage et des membres de l'autre sexe. Selon une recette des bords du Rhin, un couple est certain de s'aimer pour la vie si chacun a pris le bout d'une tige de mélisse qui a trempé toute une nuit dans une bouteille de vin d'Alsace ou de Moselle : en tirant un coup sec, ils la rompent, mangent un morceau de la plante et se partagent le vin. Il faut savoir que celui des deux qui a tiré à lui le plus gros morceau de la tige sera le maître.
Au Moyen Âge, la mélisse entrait dans une composition appelée "or potable" qui soignait les crises nerveuses. La plante a le même effet lorsqu'elle est portée dans des sachets ou brûlée sur des braises de poirier. Elle est également recommandée aux jeunes filles qui ont des troubles de l'humeur et qui se mettent à pleurer souvent.
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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi la Mélisse (Melissa officinalis) :
"C'est une plante vivace qui ressemble un peu à l'herbe à chat, bien que ses feuilles soient d'un vert plus tendre et son odeur citronnée, très caractéristique. Cette plante peut atteindre près de un mètre de hauteur et elle pousse un peu partout.
Propriétés médicinales : La mélisse est une plante dont on se servait énormément avant l'avènement des produits pharmaceutiques. De nos jours, nous redécouvrons toutefois ses bienfaits car, au contraire de bien des médicaments couramment utilisés, la mélisse ne produit pas d'effets secondaires. Ses vertus médicinales sont reliées principalement aux malaise féminins entourant les règles ; étant un calmant doublé d'un antispasmodique , elle soulage les crampes menstruelles. On peut aussi ajouter une infusion assez forte des feuilles à l'eau du bain pour hâter le flux menstruel. Une infusion est recommandée durant la grossesse pour soulager des maux de tête et des étourdissements. Son usage répété et continu permet aussi de prévenir les migraines et apaise certains maux de dents. Ses propriétés calmantes sont très efficaces contre l'hystérie et les désordres nerveux, et peut aider à combattre l'insomnie.
Genre : Féminin.
Déités : Asthart - Hécate - Kwan Yun - Toutes les déesses lunaires.
Propriétés magiques : Amour - Succès - Guérison - Magie lunaire.
Applications :
SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS : Le philosophe Pline, de la Rome antique, assurait que les propriétés magiques de cette herbe sont tellement grandes qu'il suffisait d'en attacher à une épée ou un sabre qui avait causé une blessure pour que le sang arrête de couler immédiatement.
PHILTRE D'AMOUR (pour rendre quelqu'un amoureux) : Attention, ce philtre n'est pas un aphrodisiaque, il agit en douceur pour faire naître des sentiments durables.
Ce dont vous avez besoin :
une chandelle rouge
de l'encens de rose
quelques feuilles de mélisse (fraîches ou séchées)
un peu de vin rouge
Rituel : Allumez cotre chandelle et faite brûler l'encens. Placez les feuilles de mélisse dans une bouteille et versez-y le vin en disant :
Vin et baume, travaillez de concert
Afin que (nommez la personne) qui m'est chère
Réponde à mes sentiments
Et ce, rapidement.
Laissez macérer le temps que prend la chandelle à brûler complètement. Filtrez et buvez ce philtre avec la personne désirée.
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Selon Claire Tiberghien, auteure de Équilibre et méditation par les plantes, 30 plantes à découvrir (Éditions Jouvence, 2016), la Mélisse est intéressante par bien des aspects :
Élément : Feu.
De son nom latin Melissa officinalis, la mélisse appartient à la famille des Lamiacées. Sa force, c'est le sourire.
La mélisse est une plante calmante. On la préconise contre les troubles digestifs d'origine nerveuse, l'irritabilité et l'insomnie. Antispasmodique, elle soulage les douleurs menstruelles ou rhumatismales, les crampes d'estomac, les maux de dents ou de tête. Elle est efficace contre l'anxiété, la nervosité et les dépressions légères, grâce à son effet bénéfique sur le moral. Elle diminue l'émotivité et apaise les palpitations cardiaques. Elle soigne les herpès et en diminue la fréquence.
La mélisse active dans le cerveau une substance appelée acétylcholine, responsable de la mémoire, de la vigilance, de l'attention et de la présence. Cela lui permet de renforcer les performances lors des études en agissant comme un accélérateur de l'esprit.
Sur le plan psychique : La mélisse est comme une douce caresse qui apporte lumière et confiance sans les pensées du quotidien. Favorisant l'attention, elle aide à poursuivre un but tout en gardant une vue d'ensemble. Cette plante procure un sentiment de paix profonde, également en cas de peur de la violence. Elle ouvre le cœur à des pensées pleines d'amour. Elle contribue à surmonter les traumatismes, y compris ceux d'ordre sexuel.
Grâce à la Mélisse, je peux affirmer :
Je fais confiance à mon intuition.
J'atteins mes objectifs avec aisance et légèreté.
La paix de mon cœur crée une vie harmonieuse.
La force unie à la légèreté me donne confiance.
L'écoute de mon âme me procure la sécurité qui me permet d'être adulte.
La méditation de la Mélisse : Au plus profond du jardin, entre ombre et soleil, entre chaleur et humidité, une petite odeur citronnée vous fait tourner la tête. La mélisse vous accueille, simplement. Dans le vert intense de ses feuilles apparaissent de délicates petites fleurs blanches.
Vous vous installez dans la mousse, confortablement, à côté d'elle. Respirez votre parfum rafraîchissant et profond. Détendu, vous sentez le souffle de la vie couler en vous. Vous flottez dans les airs, léger comme un papillon, toujours plus loin, aérien. Vous ressentez le rythme harmonieux de l'instant. Porté par le parfum de la mélisse, vous accédez à la source de son essence, où la lumière du soleil, l'eau de la pluie, la force de la terre et la légèreté du vent dansent ensemble joyeusement. La mélisse boit à cette source et, dans un doux murmure, vous offre sa chaleur vivifiante. Tout vous paraît alors plus clair.
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Valérie Bouzon-Langlois, autrice de Paroles de plantes, Comment communiquer avec le règne végétal et rencontrer vos plantes totems ? (Editions Exergue, 2023) partage ses intuitions à propos de la Mélisse :
La Mélisse : L'Impulsion
Son histoire : Elle parle vite et a plein de choses à dire ! Elle a une voix de femme-enfant très vive.
La Mélisse existe depuis le Moyen Âge. C'était une plante de sous-bois et sauvage. Elle a été découverte par les Chamans, car elle a beaucoup de vertus. Elle est devenue odorante pour se faire remarquer.
Son message : « Mon énergie entre et ressort dans le corps. Je remets de l'énergie, du mouvement dans le corps. Je suis capable de débloquer une idée fixe, un ressassement. Je peux réaliser un projet bloqué. On m'utilise pour le lâcher-prise d'une idée. Je suis libre de faire circuler ce qui bloque (pensée) dans le cerveau. Je suis essentielle au bon fonctionnement humain.
Je fais pétiller tout ce qui se trouve autour de moi.
J'accompagne les femmes enceintes dans la procréation. J'aide à l'accouchement des femmes en tant que lubrifiant et en détendant les muscles utérins. J'aide à l'impulsion. »
La Mélisse, pour qui et dans quel contexte ? La Mélisse sera utile pour les personnes qui ont du mal à lâcher prise et qui résistent au changement. Elle aidera à l'impulsion d'un nouveau départ, d'une nouvelle idée ou d'un projet. Son énergie permettra à une personne de débloquer une situation.
La Mélisse se présentera dans un contexte de blocage dans tous les sens du terme, que ce soir au niveau physique, psychique ou énergétique. Peu importe la situation, elle vous aidera à la débloquer avec votre accord.
Vertus et utilisations : Dissoudre les mucosités, drainer et faire circuler les liquides (obésité). Infuser pendant dix minutes des feuilles, une cuillère à café par tasse, boire bien chaude, trois fois par jour.
Disperser les pensées obsédantes : Macérat huileux de la plante, utiliser comme huile hydratante sur le corps.
Apaiser les peaux enflammées. Préparer un cataplasme de plantes fraîches broyées (quelques feuilles) et appliquer sur l'eczéma ou les peaux enflammées. Maintenir par une compresse ou un linge propre pendant quelques heures. Ou utiliser un macérat de la plante et faire un baume avec, appliquer sur la zone abîmée plusieurs fois par jour.
Détendre le plexus solaire et disperser sa chaleur. Utiliser la teinture mère de la plante, entre vingt et vingt-cinq gouttes dans un verre d'eau, boire trois fois par jour après les repas.
Où agit-elle sur le corps ? Le système urogénital, les liquides du cerveau, le système nerveux.
Comment l'invoquer ? Comment lui demander d'impulser ne nouvelle situation ? Demander à l'énergie de la Mélisse de bien vouloir mettre en mouvement les pensées bloquées concernant telle personne, ou telle situation, ou tel projet, etc... aujourd'hui et maintenant et si cela est juste pour vous.
Visualiser des cailloux noirs dans votre cerveau et voir la feuille de Mélisse entourer chaque caillou d'une brume violette, puis voir des rayons dorés s'en dégager comme des ultrasons.
Quand la lumière dorée aura dissous complètement chaque caillou, la pensée bloquée sera remise en mouvement.
Comment la remercier ? La planter et la laisser se reproduire et se disperser dans votre jardin.
Mots-clés en relation avec la Mélisse : Déblocage - Projet - Idée fixe - Lâcher-prise - Humide - Transformer - Changement - Expulser - Détendre - Disperser - Départ - Stagner.
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Mythologie :
Selon Jean-Louis Moret, auteur de l'article intitulé "Etymologie onomastique ou les noms de genres de la flore suisse dédiés à des personnes. Complément." (in : Bulletin du Cercle vaudois de botanique n°39 : pp. 103-108, 2010) :
D’autres noms de genres sont parfois réputés provenir de noms de personnes. Je ne les ai pas retenus comme tels : –Melissa. Gentil (1923) écrit que le nom vient de celui de la nymphe Melissa qui, la première, découvrit le travail des abeilles et fut changée en cet insecte, ou que le nom vient du gr. μέλισσα, l’abeille, la plante plaisant aux abeilles. Pour Rey (1998) et le TLFi, le nom est issu du lat. melissophyllon (gr. μελισσόφυλλον), issu de melissa, l’abeille (de meli, miel) et phullon, la feuille : littéralement feuille à abeilles, parce que la plante attire cet insecte.
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Littérature :
Le Lis, l’Amaryllis, le Volubilis, la Mélisse
Monsieur de la Palice,
Dégourdi sans malice,
Cultive avec délices Les lis, les amaryllis
Et les volubilis,
La réglisse pour Alice :
Méli, mélilot, mélisse.
Robert Desnos, "Le Lis, l’Amaryllis, le Volubilis, la Mélisse" in Chantefables et Chantefleurs, 1952
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