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La Vipérine

Dernière mise à jour : 8 oct.



Étymologie :


  • VIPÉRINE, subst. fém.

Étymol. et Hist. xve s. (Le Grant Herbier, n°496, Camus ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. d'époque impériale viperina, fém. subst. de viperinus (v. vipérin), nom d'une plante indéterminée (v. André Bot., p. 331).


Lire également la définition du nom vipérine pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Echium vulgare - Barbe bleue - Dragon - Gendarme - Herbe à feu - Herbe aux vipères - Langue d'oie - Serpentine - Vipérine commune - Vipérine vulgaire -

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Botanique :


D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :


"La vipérine fréquente les friches et les jardins en terrain sec. Toute la plante est recouverte de poils hérissés urticants peu engageants. Sur chaque tige, les fleurs s'épanouissent du même côté, les unes au-dessus des autres. De couleur rose au départ, elles virent progressivement au bleu violacé.


Pourquoi fait-elle ça ? La vipérine ne pique pas vraiment : elle se protège grâce à ses poils recourbés qui se plantent légèrement dans la peau.


Des histoires de vipère : On croyait autrefois que cette plante soignait les morsures de vipères. Attention ! La vipérine peut parfois provoquer des irritations sur des personnes à peau sensible. Mais elle a aussi de grandes qualités. Abeilles, bourdons et papillons apprécient le nectar de ses jolies fleurs bleues, c'est donc une plante très utile au jardin.


L'origine de son nom : Le nom donné à la vipérine viendrait du fait que son fruit rappelle la tête d'une vipère. C'est à la loupe que l'on peut se rendre compte de cette ressemblance. La fleur elle-même, avec ses longues étamines rouges, fait penser à une tête de vipère à la langue fourchue."

 


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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Vipérine :


Usages Médicaux. ― Son nom de vipérine lui est donné pour trois motifs : à cause de la forme de ses graines, des taches de sa tige comparées à celles de la vipère, et de la propriété qu'on lui attribuait par signature de guérir les morsures de ce reptile. La vipérine contient du mucilage et du nitre ; elle possède les propriétés de la bourrach , de la buglosse et de la lycopside, auxquelles on la substitue souvent. Les fleurs conservant mieux leur couleur bleue que celles de bourrache, on les vend à la place de cette dernière. Elles sont faciles à distinguer à cause de leur corolle tubuleuse, dépourvue d'appendices à la gorge. La racine épaisse, dure et pivotante, a été administrée en poudre dans du vin, à la dose de deux grammes, contre l'épilepsie.

 

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Croyances populaires :


Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :


Sarpintïna, f. = serpentine = Echium vulgare : dans les champs et les prés, on en mettait autour des berceaux pour éloigner les serpents.

 

Du fait des alcaloïdes qu’elles contiennent, toutes les vipérines sont toxiques par ingestion et parfois, au toucher provoquant des irritations cutanées. La plante tient son nom commun de cette toxicité, mais contrairement à certaines croyances, elle ne soigne pas les morsures de serpent pas plus qu’elle n’attire ces reptiles.

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Symbolisme :


Selon Michel Denizot, auteur de "La théorie de la signature des plantes et ses implications." (In : Conférence à l’Académie des sciences et lettres de Montpellier. No. 3952. 2006) :


Vous connaissez tous la théorie de la signature des plantes, au moins pour le nom et pour l'image d'une feuille qui permet au mieux de sourire avec indulgence pour cette époque qui ne connaissait pas encore la raison. Car chacun s'est esbaudi de certaines concordances, qui paraissent aujourd'hui bien folkloriques aux yeux des gens éclairés. Nous allons voir que la question est un peu différente et la prendrons autrement, car cette théorie utilise des notions bien difficiles : il faudra parler du sens et du signe, sujets que nous n'épuiserons pas ce soir. La théorie du signe fait l'objet de multiples discussions et reste un objet de recherches, aussi bien en science que dans le cadre de la conscience et de la confiance à accorder à notre bonne mère nature. La théorie de la signature est un modèle naïf d'un mécanisme de la connaissance, mais elle ne peut que nous amener à nous interroger sur deux questions importantes et malcommodes : la théorie de la connaissance et l'ontologie de la nature.

[...]

Il est évident que l'analogie de formes est en cause. La plante nommée Vipérine a été réputée contre les piqûres de vipère, à cause, dit-on, de sa tige tachetée ou encore de la forme en V des graines bien visibles au fond du calice après chute de la corolle (les tétrachaines des botanistes) qui peuvent rappeler une tête de vipère. Vipère, venin, forme en V; la bienfaisance de la plante est évidente. Et ses piquants sont une preuve de plus. Donc sinon action bénéfique, au moins parenté. Ce serait une raison pour d'autres Borraginées, de même forme, mais qui n'ont pas eu la chance du nom.

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