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Le Baguenaudier


Étymologie :


  • BAGUENAUDIER, subst. masc.

1re attest. 1539 (Est.) ; dér. de baguenaude* étymol. 1, suff. -ier*. − [bagnodje]. − Fréq. abs. littér. : 3.


  • BAGUENAUDE, subst. fém.

Étymol. et Hist. [La date de 1389 avancée par Dauzat 1972 et Bl.-W.5 semble reposer sur une mauvaise dat. d'A. Chartier [1385-1435] ; 1. xve s. « fruit du baguenaudier » (Camus, Livre d'h. d'apr. Roll. Flore t. 4, p. 158) ; 1579 (Joub., Pharmacopée, p. 369 ds Gdf. Compl. : Semences de baguenaudes) ; p. ext. 2. 1416 « niaiserie à laquelle on perd du temps » (Lit. remiss. in Reg. 169 Chartoph. reg. ch. 282 ds Du Cange, s.v. Bagarotinus : Jehan Le Loup respondi à icelle femme. Ce sont toutes Baguenaudes que tu me bailles) − xvie s. ds Hug. ; repris dep. Ac. Compl. 1842 qui le qualifie de ,,V. lang.``; d'où 1492 « pièce de vers composée sans règle » (H. de Croy, Art de rhet. ds Gdf. Compl. : Baguenaudes sont couplets fais a voulenté contenant certaines quantites de sillabes sans rime et sans raison, pou recommandee, ymo repulsee de bons ouvriers et fort auctorisee du temps maistre Jehan de Virtoc), considéré comme anc. dep. 1611, Cotgr. ; 1904 « flânerie » (infra baguenaude 2, ex. 1). Orig. douteuse; prob. empr. à un parler du sud de la France (Bl.-W.5) en raison de la localisation géogr. de cet arbuste limitée au Centre, Est et Sud-Est dans ce pays (Roll. Flore t. 4, pp. 157-158) prob. au langued. baganaudo [attesté tardivement au sens de « fruit » ds Mistral, et de « niaiserie » fin xvie-début xviie s., Cl. Brueys, ibid.] (v. Behrens ds Z. fr. Spr. Lit., t. 33, p. 139) ; l'hyp. de l'étymon prov. baga « baie » du lat. baca (baie3*) (FEW t. 1, p. 195 ; Bl.-W.5) avec influence du lat. vacare « être vide, inoccupé » (vaquer*) pour le sens fig. (Dauzat 1972) bonne sémantiquement laisse la finale inexpliquée ; l'hyp. de baganaudo constr. fém. à partir de l'a. prov. baganau seulement attesté au sens de « vain, oisif » (Pt Levy) avec influence du gasc. et béarnais baganau(d), vaganau(t) « id. » (Palay et Lespy-Raymond, Dict. béarnais, Genève, 1970) issus du lat. vacare « être vide » (vaquer*) (v. Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 32, p. 472 ; REW3 ; EWFS2) n'est pas bonne d'un point de vue sém., géogr. et chronologique. Le sens fig. s'explique sans doute par le jeu des enfants faisant éclater des baguenaudes.


Lire également la définition des noms baguenaude et baguenaudier pour amorcer la réflexion symbolique.

Autres noms : Colutea arborescens - Arbre à vessie - Balandier - Cloquette - Glouglou - Tue-pou -

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Botanique :


D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :


"Le glouglou est un petit arbre du Sud de la France. Ses fleurs, proches de celles du genêt, sont jaunes striées de rouge. Elles se transforment ensuite en gousses renflées, de cinq centimètres de long. Quand il est mûr, le fruit du baguenaudier se remplit d'air : il gonfle et ses parois deviennent alors translucides. Lorsqu'on le presse entre les doigts, le fruit éclate en produisant un claquement.


Pourquoi fait-il ça ? Si le fruit du glouglou se remplit d'air, ce n'est pas pour éclater comme un ballon trop gonflé. C'est pour mieux être emporté par le vent quand il se dessèche et se détache du rameau. Les graines du glouglou sont ainsi facilement disséminées.


Juste pour sa beauté : Attention, les graines sont toxiques. L'infusion de feuilles ou de graines a été employée dans le passé pour ses propriétés laxatives, mais aujourd'hui le glouglou est juste une plante ornementale, que l'on apprécie non pour ses fleurs, qui sont bien trop discrètes, mais pour ses drôles de fruits remplis d'air.


Baguenauder : Les enfants du Midi aiment s'amuser avec les fruits du glou-glou. D'où le verbe baguenauder, qi signifie jouer à aire exploser les fruits du baguenaudier. Plus tard, baguenauder a pris le sens de s'amuser à des niaiseries peu sérieuses, et pour finir se promener sans but, vagabonder de-ci de-là au gré des chemins."

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du baguenaudier :


BAGUENAUDIER - AMUSEMENT FRIVOLE.

Le fruit du Baguenaudier, pressé entre les doigts, éclate avec bruit. Les oisifs disputent quelquefois aux petits enfants l'amusement frivole de produire cette explosion .

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Baguenaudier - Amusement frivole.

A cause des petites vessies en parchemin végétal qui contiennent les graines de cet arbuste. Les enfants s’amusent beaucoup à faire détonner ces vessies pleines d’air en les pressant entre les doigts.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BAGUENAUDIER ARBORESCENT - AMUSEMENT FRIVOLE.

O enfants des hommes ! jusques à quand aurez-vous le cour appesanti ? Pourquoi courez-vous après la vanité et le mensonge ? Psaumes. IV, 3.


Le baguenaudier arborescent est un arbrisseau haut de trois à quatre mètres, et dont la tige se divise en rameaux revêtus d'une écorce grise . Ses fleurs sont jaunes, disposées en grappes axillaires, pédonculées, peu garnies. Il croit dans les bois et les buissons des provinces méridionales. Son feuillage élégant, ses belles siliques l'ont fait accueillir dans les parcs, dans les bosquets, où ses fleurs se renouvellent pendant toute la belle saison. Il est d'ailleurs fort intéressant pour la classe indigente ou peu aisée. Ses feuilles et ses gousses purgent aussi bien que le séné d'Alexandrie, ce qui leur a fait donner le nom de faux séné, ou séné d'Espagne.

Ce qui caractérise surtout cet arbrisseau, c'est la forme de ses gousses vésiculeuses, contenant des semences attachées aux deux bords de la partie supérieure. Ces gousses apparaissent comme autant de vessies gonflées d'air ; lorsqu'on s'amuse à les presser entre les doigts, elles crèvent, et l'air en sort avec bruit. Pour cette raison, il plait beaucoup aux enfants frivoles, jeunes ou vieux. C'est de cet insipide amusement qu'est venu le mot baguenauder ou niaiser.

RÉFLEXION

Les amusements frivoles du siècle ne nous ôtent pas moins le goût et le discernement des vrais biens que les passions les plus criminelles.

(Mme DE LA SABLJÈRE.)


BAGUENAUDIER D’ÉTHIOPIE - PRODIGALITÉ.

Des nuages, du vent, point de pluie, voilà l'homme prodigue de ses promesses et avare de ses dons.

Proverbes XXV, 14.

Le baguenaudier d'Ethiopie est un charmant petit arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, dont les belles et grandes fleurs, d'un rouge éclatant, sont relevées par un joli feuillage d'un blanc argenté.


RÉFLEXION.

Craignez, mes chers enfants, la prodigalité : C'est dépenser sans choix, sans raison ni mesure ; Ce n'est pas le bonheur que cet excès procure : Un bien mal employé fut toujours regretté.

(MOREL-VINDÉ, Morale de l'enfance.)

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Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


BAGUENAUDIER - PRODIGALITÉ.

Genre de plantes à fleurs papilionacées, qui sont de jolis arbrisseaux d'ornement ; ils ont pour fruit, une espèce de gousse, appelée baguenaude, laquelle affecte la forme d'une petite vessie pleine d'air et qui éclate avec bruit lorsqu'on la presse entre les doigts.

 

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Baguenaudier - Amusement ou Passe-temps frivole.

Cet arbuste est très recherché par les enfants qui s'amusent à faire éclater entre leurs doigts ses gousses vésiculeuses, ce qui leur procure un grand plaisir. On doit pour être vrai, ajouter que les grandes personnes font souvent concurrence aux enfants dans ce frivole passe temps.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Séné (Cassia marilandica ; Cassia acutifolia, etc.) a les caractéristiques suivantes :


Variétés européennes : Baguenaudier ; Coronille ; Gratiole.

Variétés tropicales : Casse d'Arabie ; Gousse d'émodine ; Séné de la Palt ; Séné d'Alep ; Séné moka ; Tinnevilly.


Genre : Masculin

Planète : Mercure

Élément : Air

Pouvoir : Amour.


Les Sénés sont un genre de casse (cassia). Certains sont acclimatés en Europe et dans les régions tempérées d'Amérique du Nord; la plupart vivent en Afrique, au Moyen-Orient, aux Indes. C'est la gousse, connue sous le nom de follicule de Séné, qui est employée en magie. Ses propriétés sont identiques dans toutes les variétés, simplement celle des espèces tropicales est plus grosse et renferme davantage de graines.


Utilisation magique : Au Soudan, en Ethiopie, les follicules de Séné, séchées et pulvérisées, entrent dans la composition des charmes d'amour.

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