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La transe chamanique

Dernière mise à jour : 7 oct. 2019



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Hank Wesselman, dans son ouvrage Celui qui marchait avec les esprits, Messages du futur (Édition originale 1995 ; traduction française Éditions Robert Laffont 1997) nous rapporte que :


"Des études [R. K. Siegel, in Scientific American, 237, 1977 ; R. K. Siegel et J. L. West éd. Hallucinations, Behavior, Experience and Theory, New York, John Wiley, 1975 ; et H. Kluver, Mescal and the Mechanisms of Hallucinations, University of Chicago Press, 1966] ont montré que l'état de transe comporte trois phases distinctes auxquelles correspondent trois sortes de phénomènes visuels.

Tout d'abord apparaissent des formes géométriques - lignes, taches de lumière, zigzags, quadrillages et spirales - connues sous le nom de "phosphènes". Ces phosphènes seraient produits par la stimulation du système nerveux, et ils peuvent être vus les yeux ouverts ou fermés. Les chamanes du bassin de l'Amazone qui absorbent un hallucinogène puissant, l'ayahuasca, peignent ces mêmes dessins sur leurs maisons et leurs objets rituels, et ils les décrivent comme des formes vues pendant la transe visionnaire qui précède leur entrée dans "l'autre monde".

Chez les San, les formes phosphéniques ne sont pas toujours associées à des figures, elles apparaissent souvent seules. Des anthropologues ont pu les identifier par erreur à des enclos, des pièges ou à des huttes. Des lignes phosphéniques dessinées sur des corps ont parfois été prises pour des peintures corporelles - à tort, me semble-t-il. Le fait que ces lignes soient aussi fréquemment dessinées sur des animaux a toujours été négligé parce que, comme le dit Lewis-Williams, la plupart des Occidentaux n'ont tout simplement aucun cadre de référence pour comprendre ce qu'elles pourraient signifier.

La deuxième phase de la transe, plus profonde, s'accompagne d' "hallucinations". Le chaman voit des animaux, des hommes, des monstres, et ce que Lewis-Williams appelle des "thérianthropes". En lisant la description de ces êtres mi-humains, mi-animaux, je repensai soudain au monde qu eje m'étais créé étant enfant, peuplé d'amis imaginaires, animaux ou composites animal-humain pour la plupart. [...]

Dans ses articles, Lewis-Williams évoque aussi l'association entre les formes humaines ou animales et des sortes de croissants de lune, bateaux, arc-en-ciel, sur lesquels apparaissent souvent des phosphènes. Il s'agit parfois de simples lignes en U plus ou moins incurvées dessinées à mi-corps des thérianthropes, et ceux-ci, avec leurs pieds humains d'un côté et leur tête animale de l'autre, semblaient émerger de ces arcs ou se transformer en les traversant. Certains de ces croissants semblaient délimiter une zone d'invisibilité où les thérianthropes disparaissent.

Je me posai alors une question parfaitement hérétique : ces prétendues hallucinations étaient-elles des produits de la psyché humaine, comme l'affirment les scientifiques, ou vine des phénomène autonomes dont l'existence, indépendante du moi, ne peut être perçue que dans un état de conscience élargie ?

D'un côté, la présence de thérianthropes et de phosphènes dans les fresques rupestres du monde entier suggère que l'esprit humain peut manifester une sorte "d'unité psychique", selon l'hypothèse de certains enthropologues et sociologues. D'un autre côté, il est possible que les hommes, où qu'ils soient, aient la capacité d'entrer dans l'état de conscience chamanique et de voyager dans des lieux similaires de la réalité non ordinaire où ils vivent les mêmes expériences."

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