Étymologie :
BABOUIN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1218-25 « nigaud » (G. de Coincy, Mir. Vierge, ms. Soiss. f°29 dds Gdf. Compl. : Mes teus fait moult le babouin [babüin éd. Barbazan et Méon], Le papelart et l'ypocrite) ; 1507-08 babouyne « drôlesse, coquine » (Eloy d'Amerval, Diablerie, p. 446) ; 1668 « petit gamin effronté » (La Fontaine, Fabl., L. 19 ds Littré) ; 2. milieu xiiie s. « singe à lèvres proéminentes » ([G. de] Bellep. [Erche], Machab., B.N. 19179, f°12 vods Gdf. Compl. : Es temples eut maint baboin Que li renoié aoroient) ; p. ext. a) 1465 « homme d'une figure difforme » (Maistre P. Pathelin, éd. Richard T. Holbrook, Paris, 1962, pp. 428-432) ; b) 1845 (Besch. : Babouin [...] Homme de petite taille) ; d'où 1932-35 (Ac. : Babouin [...] il se dit aussi d'un vieillard laid et ridicule. C'est un vieux babouin) ; c) 1468 baiser le babouin « faire à contrecœur qqc. d'humiliant » [babouin, figure ridicule que les soldats dessinaient grossièrement sur la muraille d'un corps de garde, pour la faire baiser, par forme de punition, à ceux qui transgressaient des lois établies entre eux] (G. Chastell., Chron. des D. de Bourg., III, 71, Buchon, ds Gdf. Compl.) ; d) 1619 « épouvantail » (Aub., Foen., III, p. 15, ibid.) ; 3. 1834 méd. (Land. : Babouin [...] petite pustule qui vient assez ordinairement à la bouche). Formation expressive à partir de la racine onomatopéique Bab- (babine*) exprimant le mouvement des lèvres.
Lire également la définition du nom babouin afin d'amorcer la réflexion symbolique.
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Symbolisme :
Selon Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France et auteur de Premiers Hommes (Éditions de Noyelles, 2016) :
L'homme occidental honnit le singe. Ce constat est lié à une tradition intellectuelle et culturelle très ancienne marquée d'une part par un anthropocentrisme hérité de la pensée grecque mais aussi par les religions du Livre qui font de l'Homme une créature à l'image de son Créateur. Par-delà les fondements philosophiques et théologiques de l'ontologie dualiste de la pensée occidentale qui oppose l'homme à l'animal, il est un fait incontestable : les singes ne vivent pas sur le pourtour de la Méditerranée depuis les débuts de l'histoire du monde, autrement dit de l'écriture et des écritures. On ne trouve guère que les macaques de l'Atlas appelés encore magots ou singes de barbarie. Les Égyptiens connaissaient les babouins hamadryas d'Ethiopie à l'image de leur dieu Thot, protecteur des scribes et des érudits. Aristote évoque quelques rares espèces de singes, comme le magot et le babouin. Galien, un de nos pères de la médecine, se réfère à l'anatomie du corps d'un singe, certainement le magot, pour décrire celui de l'homme. Mis à part ces rares auteurs pré-scientifiques, les singes restent ignorés.
Mais entre Aristote et Buffon, les singes s'éclipsent durablement de la pensée occidentale.
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Cet immense naturaliste n'appréciait guère les singes, lui qui prônait une organisation de la nature centrée sur l'Homme. Le volume de l'Histoire naturelle consacrée aux singes et à leur nomenclature est le quatorzième et avant-dernier de la série sur les quadrupèdes et commence par un exposé sur la "dégénération" saisissante à l'encontre de ces "masques trompeurs de l'homme". Pourtant, leurs ressemblances avec nous ne lui ont pas échappé, à lui comme à ses collègues. La description du babouin est à elle seule un morceau d'éloquence contre le singe puisque le terme "babouin" qu'il a choisi n'a aucun rapport avec une quelconque étymologie mais est le patronyme d'n créancier insistant de notre grand naturaliste ! On retrouve un autre babouin surnommé Ah-Ah, alias le compagnon du Dr Faustroll, qui n'est autre que le fondateur de la Pataphysique plus connu sous son nom de plume d'Alfred Jarry.
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Symbolisme astrologique :
Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :
Le Babouin, au service du groupe : Les Primates cherchent l’amitié et la fraternité dans leurs relations, car ils se perçoivent comme le maillon d’une chaîne, différent et original certes, mais qui n’est pas entier s’il est seul. Ils créent ce lien social et cette entraide qui leur est essentielle. Les Singes génèrent donc toutes sortes de réseaux sociaux, par le développement de projets et d’idéaux permettant d’animer une communauté de pensée. Ils sont doués pour les techniques et les technologies susceptibles d’améliorer la cohésion sociale.
Sans cesse sur les nerfs, le Babouin a un grand besoin de réflexion, de critique, et de sélection afin d’adopter la meilleure réponse face à une situation donnée. Son goût pour la perfection lui procure mille angoisses tant qu’il n’a pas atteint cette optimisation des choses qui l’obsède. Absorbé par des questions matérielles, il peut lâcher prise et bondir en cas de danger ou de surmenage. Cette sensibilité qui freine les sentiments est sans doute assez difficile à vivre au quotidien, car il lui faut un milieu très particulier pour se sentir bien, comme une plante qui ne supporte pas tous les types de sols. Elle est toutefois fort utile dans un cadre professionnel et pratique, puisque son exigence lui permet de mieux maitriser son sujet, même si c’est au détriment de l’instinct et de la spontanéité.
Les particularités du Babouin : Chez le Babouin, la soif d’être utile nourrit la participation du sujet à la vie et au débat de sa société. Le Babouin est prompt à inventer toutes sortes d’outils et de techniques pour rendre plus efficaces ses actions, et c’est en rendant service aux personnes autour de lui qu’il s’insère harmonieusement au sein de son groupe. Sa soif d’optimisation comporte une partie critique, parfois désagréable, mais la volonté profonde du Babouin est de partager une technique, un savoir-faire, pour le bien public. Il s’affirme donc par un rapport concerté avec les autres membres du groupe et conduit son interlocuteur vers plus de rationalité, et vers une optimisation concrète des situations.
La question qui obsède le Babouin est : « Suis-je utile ? » Si on l’empêche de jouer son rôle, il aura du mal à peser sur le débat social. Dès lors qu’il lui est possible de travailler, le Babouin anime toute une société autour de lui. Il est recherché pour sa capacité à résoudre des problèmes. Considérées comme des bonnes conduites, ses habitudes et ses pratiques finissent par acquérir, avec le temps, une force de loi au sein de sa communauté. Insensiblement, le Babouin met en place une hiérarchie sociale basée sur le rôle économique de chaque membre, et il défend l’idée de méritocratie.
Peut-être un peu chauvin, le Babouin réserve son utilité aux membres de sa famille ou de son groupe et n’en fait pas profiter les gens qu’il ne connait pas. C’est le cadre restrictif qu’il fixe à son action.
Les pouvoirs du Babouin : Le Babouin développe des talents qu’il met à disposition de son groupe pour s’en faire accepter. Promoteur de bonnes pratiques sociales, il aide son groupe à se donner une articulation interne plus efficace, pour le bien commun.
Le natif du Babouin aura tout intérêt à choisir une activité qui exalte son désir d’animation sociale, où il pourra assouvir cette soif d’optimisation matérielle. Il saura optimiser, réformer ou réparer le vivre ensemble, et pourra trouver sa place dans la société comme assureur, pourvoyeur de service public, ou toute carrière où il s’agit de fournir des outils précis et adaptés à sa société. Quel que soit le domaine qu’il choisira, il aura à cœur de travailler à une œuvre collective.
Ex : Louis XV, Bernard Tapie, John Travolta. [Soleil Verseau / Lune Vierge]
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Mythologie :
D'après Wikipedia : "Plusieurs divinités du panthéon égyptien antique étaient représentés par des babouins :
- Baba, génie de la fertilité.
- Hâpi, divinité protectrice des poumons des morts.
- Hedjour, divinité lunaire.
- Hehet la déesse babouin
- Iouf, groupe de singes armés gardant les tombes royales de la Vallée des Reines.
- Qefedenou, dieu singe de Memphis.
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Le Glossaire théosophique (1ère édition G.R.S. MEAD, Londres, 1892) d'Helena Petrovna Blavatsky propose une entrée relative au babouin :
CYNOCEPHALE (gr.). L'égyptien Hapi. Il existait une notable différence entre les dieux à tête de singe et le "Cynocéphale" (Simia Hamadryas), un babouin à tête de chien de la Haute-Egypte. Ce dernier, dont la cité sacrée était Hermopolis, était consacré aux divinités lunaires et à Thoth-Hermès, donc un emblème de la sagesse secrète – comme l'était Hanumant, le dieu-singe de l'Inde, et plus tard Ganesha, le dieu à tête d'éléphant. La mission du Cynocéphale était de montrer la voie au Mort vers le Siège du Jugement et vers Osiris, tandis que les dieux-singes étaient tous phalliques. On les trouve presque invariablement dans une posture accroupie, tenant d'une main l'outa (l'œil d'Horus) et de l'autre la croix sexuelle. On voit parfois Isis chevauchant un singe, pour désigner la chute de la nature divine dans la génération.
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