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L’Étourneau

Dernière mise à jour : 27 mai




Étymologie :


  • ÉTOURNEAU, subst. masc.

Étymol. et Hist. xie s. estornel (Raschi Blondh., 440) ; 1119 esturnel (Ph. de Thaon, Comput, 96 ds T.-L.) ; 1660 fig. (Molière, Sganarelle, IX). Du b. lat. sturnellus, lat. class. sturnus, de même sens; sens fig. prob. par attraction de étourdi*.


Lire également la définition du nom étourneau afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Sturnus vulgaris - Étourneau sansonnet -

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Zoologie :


Dans le livret Les Oiseaux "utiles" au jardin offert par le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée (collection Les Cahiers pratiques du Parc, 2016), on apprend que :


Tous les passereaux, y compris les granivores/frugivores, deviennent insectivores en période de reproduction où les besoins énergétiques sont très importants. C’est donc le cas des fauvettes mais également de l’Etourneau sansonnet. C’est pourquoi dans les pays plus septentrionaux, où l’espèce n’est présente qu’en période de reproduction, les habitants favorisent sa multiplication en posant des nichoirs artificiels autour de leur maison. L’Etourneau sansonnet y est très apprécié pour les services rendus par leur grande consommation d’insectes et invertébrés problématiques pour les cultures.

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Hugues Demeude, dans Les Incroyables Pouvoirs de la Nature (Éditions Arthaud, 2020) nous explique la manière dont es étourneaux coopèrent :


Intelligence collective des étourneaux : interactions dans la murmuration


Fonctionner de façon collective est l'ADN de l'étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), qui a la particularité de vivre en groupe. Très répandu dans les régions françaises, à la campagne comme en ville, ce passereau se déplace avec ses congénères au sein d'ensembles pouvant compter plusieurs dizaines de milliers d'individus. Il mesure une quinzaine de centimètres avec des ailes d'une envergure d'une trentaine de centimètres au plumage sombre qui le font ressembler à un merle.

Tout chez lui se fait en groupe. Il se nourrit, se repose, se reproduit et migre de cette manière. Il se défend également ainsi contre ses prédateurs : quand un danger se profile, les étourneaux ont poussé le sens de la vie en communauté jusqu'à former des figures mouvantes, ans cesse en action, qui les font passer pour un seul et même immense organisme. Avec un effet dissuasif garanti. Ce phénomène de nuée, appelé murmuration en anglais, se produit en Europe tout particulièrement entre novembre et février, au crépuscule, avant que ces passereaux n'aillent se poser pour passer la nuit.

Ce spectacle en forme de ballet intrigue obligatoirement ceux qui l'observent : comment font ces étourneaux pour voler ainsi de façon coordonnée ? Comment parviennent-ils à communiquer entre eux afin d'appliquer le plan de vol d'un déplacement collectif aussi rapide et synchronisé ? Il ne s'agit pas en effet d'une chorégraphie étudiée par avance, mais plutôt d'une forme de communication à travers laquelle chaque individu échange des informations avec ses congénères pour faire évoluer le collectif de façon cohérente.

Premier constat : il s'agit d'un phénomène d'auto-organisation à travers lequel chaque étourneau interagit avec ses proches voisins, en fonction de plusieurs paramètres tels que la distance et l'orientation par rapport à eux, et sa propre position au sein du collectif. Il semblerait que chaque étourneau réagisse ainsi aux mouvements de se sept voisins les plus proches, impulsant l'onde d'une nuée sans cesse en mouvement.

Ces interactions permettent ainsi au groupe de traiter collectivement les informations liées, par exemple, à la présence d'un prédateur en approche. Avec une efficacité d'autant plus remarquable en termes de communication que les étourneaux possèdent une grande acuité de perception des changements de comportements, même minuscules, de leurs voisins. Changements qui ensuite se propagent en temps réel au sein du groupe.

Autre constat établi il y a quelques années par le physicien anglais Daniel Pearce qui a modélisé ces vols d'étourneaux après avoir considéré que ces interactions ne suffisent pas à expliquer l'organisation d'ensemble du nuage : pour lui, le secret est lié au fait que chaque volatile ne perd jamais de vue la lumière. Ce qui explique que la nuée est toujours allongées et aplatie.

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Symbolisme :


Selon Ted Andrews, auteur de Le Langage secret des animaux, Pouvoirs magiques et spirituels des créatures des plus petites aux plus grandes (Édition originale, 1993 ; traduction française, Éditions Dervy, 2017), les caractéristiques de l'étourneau sont les suivantes :


Points clés : Comportement de groupe et savoir-vivre.

Cycle de puissance : Printemps.


Les étourneaux sont des oiseaux très sociables. Quand ils ne sont pas en période de nidification, ils se rassemblent en immenses volées. Ils voyagent et se nourrissent presque toujours en groupe. Pour cette raison, les étourneaux transmettent des leçons relatives au comportement collectif et au savoir-vivre en collectivité. Ils peuvent vous apprendre à être plus efficaces au sein d'un groupe, mais aussi à voir que votre comportement peut être inapproprié dans des contextes de communauté. Tut ce qui concerne le comportement - bon ou mauvais - au sein d'une collectivité relève des enseignements de l'étourneau. Ce dernier peut manifester des comportements collectifs inappropriés, par exemple lorsqu'il assaille en groupe d'autres oiseaux. Les moineaux, les merlebleus, les rossignols et même les crécerelles peuvent être attaqués occasionnellement par des volées d'étourneaux. Seul le petit-duc est suffisamment fort pour faire face à de tels comportements de l'étourneau.

Si l'étourneau est apparu dans votre vie, posez-vous quelques questions importantes. Avez-vous l'impression que tout se ligue contre vous dans votre existence ? Exercez-vous une pression excessive sur des tiers ? ces derniers temps, comment vous êtes-vous comporté en groupe ? Tout cela peut vous servir d'avertissement quant à d'éventuels mauvais comportements. Si vous vous êtes senti assailli de toutes parts, il vous faudra sans doute étudier le petit-duc et méditer sur celui-ci pour expurger cette situation.

Au printemps, le bec de l'étourneau est jaune. Cela traduit une énergie renforce au regard de l'expression orale. Vous allez devoir veiller à ce que vous dites, car les gens auront tendance à interpréter vos propos de manière incorrecte ou disproportionnée. Et c'est aussi une invitation à moduler pareillement votre sensibilité aux propos des tiers.

L'étourneau a le don d'imiter des dizaines d'oiseaux. On retrouve là les enseignements de la vie communautaire. pour que le plus grand nombre vive en paix au sein d'une communauté, il faut être capable de communiquer dans différentes langues. c'est une partie de ce que manifeste l'étourneau. Il est un symbole de l'aptitude à communiquer plus clairement (le bec jaune) avec les congénères de la volée.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


L'étourneau est surnommé « sorcier » à cause de ses capacités de répéter des airs difficiles et de prononcer des paroles « qu'il articule plus distinctement que le perroquet assure-t-on ». Dans le Maine-et-Loire, seul l'étourneau attrapé le jour de l'Ascension continue de chanter dans une cage.

Pour les Belges, ce « sorcier » est aussi un messager de la mort : lorsqu'il chante sur le toit d'une maison, il présage un prochain décès tandis que, selon les Américains, s'il amène dans son nid les cheveux d'une personne, il provoque chez celle-ci une cataracte.

En observant, au début de l'hiver, la manière dont les étourneaux quittent l'arbre sur lequel ils sont rassemblés, on peut connaître le climat de la saison tout entière : s'ils volent tous ensemble, l'hiver sera rude mais s'ils s'envolent l'un après l'autre, la pluie prédominera. D'une manière générale, des étourneaux qui volent dispersés présagent de la pluie ou du vent.

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Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) nous propose la notice suivante :


"Il fait partie de la grande famille des passereaux et on lui adjoint le diminutif sansonnet, car c'est un des premiers oiseaux que l'on entend chanter à tue-tête, le bec largement ouvert, juste à l'orée du printemps, fin février-début mars, période durant laquelle il revient spontanément sur son lieu de reproduction. Il aime à nicher dans les creux des troncs d'arbres, et même dans les anfractuosités des murs. Là, le mâle et la femelle se relaient pendant un mois environ pour confectionner un nid de brindilles et s'occuper de leur couvée.

Notons que l'expression populaire "ce n'est pas de la roupie de sansonnet" correspond à la fois à quelque chose qui a de la valeur, parce que l'étourneau sansonnet ne choisit jamais n'importe quelle petite branche, racine ou paille pour construire son nid, mais aussi à un jeu de mot entre sansonnet et sans son nez, car roupie désignait à l'origine la goutte d'humeur qui pend au nez parfois, lorsqu'on éternue ou que l'on a froid...

C'est encore par un jeu de mots que l'on a dit étourneau égale étourdi, peut-être parce que ce petit oiseau au vol rapide et saccadé donne l'impression de ne pas savoir où il va, ce qui, bien sûr, n'est pas le cas. Mais c'est surtout son goût immodéré pour le chant et ses dons d'imitateur, parfois, qui ont fait sa réputation de messager ou de magicien. On pensait en effet qu'il était capable de prononcer des formules magiques."

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Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque ainsi l'Étourneau :

9 mars

(Fontaine-la-Verte)


Un groupe d'étourneaux s'est établi dans le verger avec ses explorateurs, ses chefs, ses sergents, ses guetteurs, ses prolétaires, ses poètes et ses comiques troupiers... Je me demande comment on peut juger « nuisibles » ces fuselages brun-noir à bec crème, dont la livrée se résout en gouttelettes de métaux alchimiques - coulées de cuivre, billes d'étain, alliages de mercure et d'or...

A table, les sansonnets font penser à des poules? Ils picorent gravement, comme s'ils avaient décidé que leur destinée se résume à fabriquer de la plume admirable avec tout ce qui se mange.

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