Je suis heureuse que l'enseignement d'Emilie soit poursuivi en France par Sylvain car c'est une pratique incroyable qui m'a fait voyager encore plus loin que les voyages chamaniques.
Étymologie :
SPIRALE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1580 (B. Palissy, Disc. admir., p. 458 ds IGLF: spirale est une ligne faite par voute environnant, en forme de la coquille d'une limace) ; 1796 en spirale (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, p. 161) ; spéc. 1914 aviat. (Lar. mens. t. 3, p. 57a) ; 2. 1704 géom. spirale d'Archimède (Académie royale des sciences, p. 37 d'apr. Encyclop. t. 15). Fém. subst. de spiral* adj.
Lire également la définition du nom spirale afin d'amorcer la réflexion symbolique.
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Mathématiques :
André Stoll, écrit "Les spirales". (In : Repères IREM, 2000, vol. 39, pp. 73-99) un article qui fait le point sue r la question : =>
Biologie :
Christophe Godin et Jan Traas, "Du gène à la fleur". (Les Cahiers de l’INRIA - La Recherche, 2010, Les 10 découvertes de l’année, n°437, janvier 2010)
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Symbolisme :
PIerre Roumeguère et J. Roumeguère-Eberhardt, dans un article intitulé Poupées de fertilité et figurines d'argile. Leurs lois initiatiques. » (In : Journal de la Société des Africanistes, 1960, tome 30, fascicule 2. pp. 205-223) éclairent le symbolisme de la spirale en Afrique :
[...] Ici nous devons noter que les Bantous se représentent toujours le nombril avec une forme convexe et non concave, et, dans ce contexte, l'associent aux seins nubiles. « Elle est maintenant dangereuse car elle contient de puissantes médecines » ajouta notre informateur. Ceci évoque le danger prêté au sang menstruel. De plus, le nombril est considéré comme le lieu du corps où sont fixés les deux serpents qui vivent à l'intérieur de la femme et a moulent » l'enfant. Le nombril symbolise ainsi les circonvolutions des origines et est souvent représenté par une spirale, symbole des premiers mouvements de la création. De même une jeune fille khomba (c'est-à-dire une fillette menstruée) a désormais atteint le stade de la période procréative : « son serpent s'est éveillé. Il a commencé à se dérouler. »
[...]
Après avoir consommé le mariage, le mari doit préparer pour sa femme le tshirivha qui est une peau de chèvre rendue souple et douce, et adroitement décorée de motifs gravés.
La chèvre est offerte par le mari à sa femme dont les parents doivent venir au village du mari, pour tuer et manger l'animal. La viande est consommée salée, « car le sel est bon à goûter comme l'est la femme ». Il y a des réjouissances collectives, on boit de la bière et on danse. Le tshirivha doit être fait d'une peau de chèvre car la chèvre représente la femme à cause de ses sabots fourchus. Il doit être orné de spirales qui symbolisent la puissance créatrice et sa propre fonction procréatrice, le mouvement spirale du déroulement du python, le premier mouvement de la création, la coquille du nddlama portée par les femmes des familles royales venda.
[...]
— « Le nombril est la jeune fille menstruée » localise avec précision et exactitude le mystère de l'origine de la vie : plus que dans ou au niveau de son sexe : le ndalama, le coquillage spirale, image du déroulement du python primordial, origine de la création et de la vie, est situé au nombril, centre du monde : c'est là qu'est placée la jeune fille menstruée, c'est-à-dire l'ovulation, comme source du pouvoir procréateur de la jeune fille.
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Florence Majorel, « Hermès ou le mouvement spiralé de l'initiation. » (In : Bulletin de l'Association Guillaume Budé, n°1,2003. pp. 53-81) =>
Laurent Domec, auteur de « Une herméneutique des plantes d'intérieur. Expression créatrice et connaissance sensible d'une vision du monde au cœur des intériorités », (In : Sociétés, vol. no 85, no. 3, 2004, pp. 113-124) propose ne réflexion sur la spirale végétale des plantes d'intérieur :
Sous l’apparent foisonnement incontrôlé des végétaux se cache une forme symbolique, objectivation de l’essence végétale qui parvient à se projeter dans l’avenir tout en gardant le contact avec les puissances primordiales. La figure de la spirale paraît la plus adéquate pour représenter cette suite continue de phases qui s’enchaînent et se répètent pour constituer ce temps cohérent dont nous parle Edgar Morin :
« L’unité de ce temps un et double, associé et dissocié, est à l’image du mouvement spiral, à la fois irréversible et circulaire. »
Chaque cycle végétal est en contact avec l’ensemble dont il constitue un maillon. L’instant vécu devient alors un résumé des moments passés et de la promesse de ceux à venir, et le temps progressif de la pendule cède la place au temps en spirale de la croissance végétale. Dans cette évocation d’un temps spiralé que représentent les fresques, la figure du baroque, déjà observée dans les représentations spatiales, se confirme. Il n’est alors plus seulement question d’anamnèse mais de mise en correspondance du passé, du présent et de l’avenir, notamment par l’intermédiaire de la présence de ces différentes feuillaisons faisant se côtoyer feuilles anciennes et feuilles nouvelles. Face à la fresque végétale, on ressent que la plante qui jaillit régulièrement du sol nourricier plonge simultanément vers les profondeurs terrestres, image de l’enracinement arborescent et de la continuité souterraine de la vitalité aérienne de la plante. La spirale végétale ne fonctionne pas dans un sens unique mais parvient à concrétiser la promesse d’un éternel retour au-delà des épreuves infligées par le temps qui passe.
Chaque organisme végétal porte en lui la possibilité de l’émergence d’une nouvelle spirale vitale, image de l’évolution créatrice que Matisse, lecteur de Bergson, utilisera dans ses toiles où les végétaux d’intérieur prendront une importance unique dans l’art pictural de ces deux derniers siècles.
[...]
Véritable résumé spatio-temporel, les fresques végétales sont, par leur dynamisme propre, des représentations capables de raconter la rencontre de l’espace et du temps constitutive de la spirale cosmique. La vitalité végétale exprime l’intime relation qui existe entre la réalité cosmologique et le récit cosmogonique, entre la présence du monde, son passé et sa tension vers l’avenir. L’art végétal révèle un univers constitué d’une succession d’espaces emboîtés les uns dans les autres, et dont les frontières s’effacent au profit d’une forme à la croissance perpétuelle, organisée et organisatrice. Créations dynamiques, les fresques végétales sont l’expression d’un monde en train de se faire, d’un monde labile qui s’affirme mais n’a pas été instauré une fois pour toutes, image de l’intime relation entre cosmogonie et cosmologie, c’est-à-dire entre histoire et actualité de l’univers. C’est ce dynamisme apporté à l’art de la végétation d’intérieur par la vitalité végétale qui reste inaccessible à d’autres formes de représentations, fondées sur la mise en scène d’objets inertes ou sur la présentation en deux dimensions de copies du réel. Alors que l’anastomose spatiale et la synthèse temporelle pouvaient encore être figurées par une présence inanimée et statique, la vision d’un monde organique inachevé et tendu vers l’avenir doit avoir recours, pour être révélée, à cette création vivante qu’est la fresque végétale. La seule présence des plantes, par leur pouvoir évocateur et les archétypes qu’elles mettent en œuvre, dynamise l’habiter et parvient ainsi à exprimer cette organicité.
[...]
La spirale végétale placée dans l’intimité de l’être euphémise la mort et parvient à la nier en révélant le mystère de la Vie, en objectivant le vitalisme universel constitutif de la spirale cosmique, l’épiphanie d’une transcendance immanente au monde et à l’être. L’esthétique végétale ne se fonde pas sur l’expression d’une puissance extérieure au monde mais débouche sur la mise en forme d’une force vitale immanente au cosmos, qui se trouve révélée par la présence des plantes dans la chaleur de l’intime. La compréhension de l’unicité organique d’un univers en train de se faire repose sur l’acceptation d’un vitalisme présent dans l’ensemble des éléments constituant le cosmos. La spirale végétale enclose se déployant grâce à un principe vital universel peut ainsi laisser en suspend le questionnement eschatologique, puisque seul importe ce vitalisme organisateur issu d’une impulsion originelle inconnue et promis à se poursuivre ici-bas, croyance communautaire qui rappelle la capacité agrégative de l’éthique de l’esthétique dont parle Michel Maffesoli16, et décrite comme la « participation, au sein même du quotidien, à une transcendance immanente, cause et effet de toute communauté »
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Selon Ignazio Emanuele Buttitta, auteur de « La spirale du temps : feux et pains de saint Joseph en Sicile », (In : Ethnologie française, vol. 37, no. HS, 2007, pp. 65-71) :
Ces pains de différentes formes, circulaires, en couronne, en spirale, sont souvent présents dans des contextes rituels, en particulier pour la Saint-Joseph. Comme à Mirabella Imbaccari, où l’on observe le motif de la double spirale dans la cuddura destinée à la table du saint patriarche. Au début du repas rituel, ce pain est coupé en deux parties différentes (la croûte sera conservée par les habitants de la maison pour être ensuite réduite en poudre et mélangée aux semences) [Perricone, 2005 : 18]. Dans ce motif de la double spirale (simple ou accolée), très répandu dans la boulangerie cérémonielle, on a voulu voir une stylisation de l’acte sexuel, de la copulation. Cette hypothèse se base également sur le fait que le terme cucchìa peut signifier « couple », « paire », mais aussi désigner un « organe sexuel féminin » [Uccello, 1976 : 68]. De plus, les représentations de spirales simples ou doubles existent depuis le néolithique et elles deviennent des motifs très répandus dans toutes les régions euro-méditerranéennes entre la moitié du VIe millénaire avant Jésus-Christ et la moitié du IVe . En Sicile il suffit de rappeler deux pierres tombales provenant de la nécropole de Castelluccio : la première (tombe 31) représente « une composition symétrique composée de deux spirales accolées en haut dont les appendices se terminent en bas en se séparant, créant un élément en ciseaux, l’extrémité supérieure de cet élément s’insérant parfaitement entre les deux appendices inférieurs des spirales situées au-dessus », la seconde (tombe 34) « quatre spirales symétriques opposées deux à deux et reliées par un double relief qui se resserre au centre » [Tusa, 1994 : 131-132].
L’image de la spirale a été interprétée [Guénon, 1957 ; Durand, 1963 ; Gimbutas, 1989] à la fois comme une représentation de forces sexuelles et/ou cosmiques opposées et comme une symbolisation du processus du devenir cyclique et de la renaissance périodique, c’est-à-dire une représentation du processus de création et de recréation de la matrice agraire chtonienne, qui concevait les cycles agricoles, cosmiques et ceux de la vie humaine comme étroitement liés. On peut raisonnablement accepter ce symbolisme et donc instituer une relation entre les formes de spirales des pains cérémoniels, la sexualité et le culte des défunts. Toutefois, la similitude formelle ne suffit pas pour retrouver ces significations dans le pain de Mirabella. C’est plutôt une lecture contextuelle qui fait apparaître une relation évidente avec les sphères de la fécondité et de la mort. La cuddura est le fruit du travail féminin, et une grande partie est destinée à garantir que la prochaine récolte sera bonne. Le pain en forme de double spirale est le diaphragme qui, à l’instar de la pierre tombale, sépare les vivants des morts, mais c’est également un lieu-objet qui les réunit symboliquement. On le déguste en entrée à la table de la Saint-Joseph, au banquet qui va réunir les morts et les vivants, comme la pierre tombale s’ouvre sur un espace où les gens venaient célébrer leurs morts avec des offres alimentaires afin que leur engagement en faveur des vivants soit propice et, ainsi qu’on le présume sur la base de parallèles avec différents contextes ethnologiques et de plusieurs témoignages historiques, y consommer un repas qu’ils partageaient symboliquement avec leurs ancêtres en confirmant la communion nécessaire entre le monde des vivants et celui des morts.
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Tanishka, autrice de Le Féminin sacré (Éditions Médicis, 2019 pour la traduction française), explore le symbolisme de la spirale en lien avec la spiritualité de la Déesse :
Vivre comme une déesse en créant une vie divine : Pour mener une vie divine, l'individu doit s'efforcer de s"'aligner sur la femme divine de la nature : la spirale. La suite de Fibonacci en est une manifestation que vous connaissez peut-être : il s'agit d'une équation mathématique élégante dans laquelle chaque nombre est égal à la somme des deux précédentes, ce qui crée une spirale On peut également la comprendre de la manière suivante : « passé » + « présent » = « avenir » en référence à la loi universelle de réciprocité, plus connue sous le nom de « causalité ».
La spirale est récurrente dans la nature : on peut la voir dans la matrices des pommes de pin, des tournesols, des feuilles de fougère ou des nautiles. Dans la nature, tout est cyclique - de notre ADN en forme de spirale au cycle de vie de tout être vivant, en passant par les saisons. Ainsi, quand on structure son existence en fonction des variations propres aux cycles de la nature, la vie devient plus équilibrée à tous les niveaux.
Et, lorsqu'on comprend les effets que les cycles naturels ont sur notre humeur, notre énergie, notre créativité et notre libido, on peut optimiser cela en programmant nos activités de façon à être en phase avvec la nature. Le temps linéaire engendre un stress et une attente malsaine, car il nous fait croire qu'il aut toujours être actif. De fait, nous nous attendons à nous comporter comme des machines et non comme des êtres humains.
La spirale sacrée de la vie : La tradition de la Déesse nous enseigne à honorer les cycles naturels, qui sont des voies conduisant à la maturité et à la sagesse. Elle nous apprend aussi à diriger consciemment l'énergie dans un but et une intention spécifiques en nous rassemblant en « cercle » et en créant un vortex énergétique lors des alignements célestes importants.
Notre culture nous apprend à craindre la magie en mettant en avant des superstitions, qui soulignent que nous ne pouvons avoir confiance en notre pouvoir personnel. Mais, dans la tradition de la Déesse, on nous enseigne à respecter la magie, qui est simplement l'utilisation consciente de notre énergie. C'est l'une des façons dont la voie de la Déesse nous encourage à être responsables et conscients des effets de nos actes.
Dans la mesure où l'énergie cyclique se déplace en formant des spirales, elle peut monter ou descendre, tout comme nous. Si nous faisons des choix positifs, notre vie devient telle une spirale énergétique montante, favorisant l'évolution et l'éveil. A l'inverse, si nous faisons des choix négatifs, notre vie devient une lutte incessante, c'est-à-dire une spirale descendante.
Il est inévitable que nous passions par les deux stades - les spirales montantes et descendantes - parce que la vie nous initie en dressant devant nous des épreuves inattendues. Aussi, la tradition de la Déesse nous enseigne à nous diriger dans ses vortex en accueillant et en comprenant consciemment chaque cycle. Cet état d'esprit diminue les réactions de survie, nous aide à rester centrés et nous permet d'identifier la leçon que nous devons apprendre d'instant en instant en écoutant notre intuition. Cela crée une plus grande confiance en soi et une plus grande maturité.
Il est compréhensible qu'une spirale descendante puisse être terrifiante so l'on ne comprend pas où l'on s'engage. Il est normal de craindre l'inconnu ; il est donc plus probable que l'on panique et que l'on se sente submergé si l'on ne comprend pas la phase de descente.
Les causes courantes de spirale descendante : voici maintenant des expériences de vie pouvant engendrer une spirale descendante :
le chagrin de la rupture ;
l'automne et l'hiver - saisons où il y a moins de lumière en provenance du Soleil ce qui provoque une diminution de notre énergie ;
la maladie et les blessures ;
les menstruations ;
les transitions telles que la puberté, la grossesse, la parentalité, la crise de la quarantaine, la ménopause, le syndrome du nid vide ou l'entrée en maison de retraite.
Gérer une spirale descendante : les pratiques suivantes peuvent nous aider à nous diriger dans une spirale descendante :
l'expression créative - par exemple la poésie, la peinture et la composition musicale - nous aide à transformer nos expériences négatives en œuvres d'art empreintes de beauté et de sagesse en accédant au langage de notre âme. L'art nous aide à guérir et à intégrer nos traumatismes en reflétant notre état d'esprit ; cela nous aide à donner un sens aux ténèbres que nous traversons et à retourner à la lumière ;
les paraboles et les mythes nous aident à identifier nos leçons archétypales et constituent un plan nous permettant d'intégrer les aspects dissociés de notre psyché ;
de simples rituels créés par nous-mêmes nous aident à poser une intention claire, à ancrer les changements et à nous abandonner à une puissance supérieure, en faisant appel à notre intuition et à notre guidance ;
l'analyse des rêves et les oracles nous aident à comprendre concrètement les messages de notre subconscient et sont des clés qui nous ouvrent à de nouvelles visions des choses ;
les bains sacrés et les méditations guidées nous aident à entrer dans le silence, ce qui nous rend réceptifs aux intuitions.
Exercice : entrez dans la spirale et reprenez votre pouvoir
Pour transformer la phase de spirale descendante que vous traversez en une puissante initiation, essayez le processus suivant. Vous aurez besoin d'un stylo et d'une feuille blanche.
Commencez par dessiner une grande spirale sur le papier. Souvenez-vous, maintenant, de l''expérience la plus difficile que vous ayez jamais vécue. Ne vous censurez pas : choisissez la première qui vous vient à l'esprit, car c'est celle que vous indique votre intuition.
Maintenant, en commençant à l'extérieur de votre spirale, notez le long de la ligne courbe l'enchaînement des événements et des sentiments qui vous ont fait basculer en spirale descendante, dans la destruction et le chaos.
Une fois arrivée au milieu de votre spirale, fermez les yeux quelques instants. Demandez-vous quelles leçons vous tirez de cette expérience.
Mettez maintenant par écrit ces leçons à l'intérieur de la ligne courbe, en vous dirigeant vers la sortie de la spirale.
Analyse : Ce processus pourra vous aider à trouver les pépites cachées dans toute situation difficile que vous rencontrez. C'est l'illustration du fait que, périodiquement, la vie nous initie à l'inconnu et que la clé pour devenir sage consiste à prendre le temps de nous interroger sur les cadeaux et bénédictions inhérents que nous apporte chaque phase de descente. Plus nous accueillons consciemment chacune de ces phases, moins nous craignons l'inconnu, et plus nous avons confiance en notre intuition et dans le processus de la vie.
Les trois voies initiatiques : La tradition de la Déesse proposait trois voies initiatiques en spirale pour aider les gens à vivre en harmonie avec les trois principaux cycles énergétiques ayant un impact sur le psychisme et les relations humaines : les cycles lunaire, solaire et saisonnier.
Ces trois voies nécessitent de traverser une phase de spirale descendante, car c'est en nous enfonçant dans nos profondeurs et en affrontant notre peur de l'inconnu que nous récupérons les fragments perdus de notre psyché. Nous remontons ensuite la spirale pour renaître.
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Alberto Villoldo, Colette Baron-Reid et Marcela Lobos ont imaginé un jeu de cartes intitulé L'Oracle du chaman mystique (Éditions Véga, 2019) dans lequel une carte concerne la spirale :
La signification : Des galaxies dans le ciel aux coquillages qui jonghent la plage, la spirale se trouve partout dasn le monde naturel. Avec sa forme ressemblant à un serpent enroulé, elle a été utilisée depuis les temps anciens comme un outil pour la croissance et la transformation.
La Spirale est un guide pour pénétrer profondément dans la conscience et l'inconnu, puis aller bien au-delà, loin dans les cieux. Il est crucial de s'abandonner à ce voyage jusqu'à ce que le paradigme épuisé se dissolve dans les profondeurs de la psyché et que son énergie soit libérée pour donner naissance à une nouvelle réalité.
L'interprétation : Pour vous renouveler, vous devez vous débarrasser de votre vieille peau. Vous l'avez déjà fait, alors ne continuez pas à écailler l'ancienne pour l'éliminer, mais appréciez la nouvelle peau douce qui commence à se développer. Abandonnez l'habitude de travailler sans cesse sur vos défauts, et laissez la nature suivre son cours. Sachez qu'une nouvelle peau semble parfois fragile et effrayante. Faites confiance au remède de la spirale qui guide votre voyage de renouveau.
La stratégie : La Spirale annonce une descente dans les profondeurs et une renaissance. Ne laissez rien se mettre en travers de ce processus, car le moment est venu et les forces de la nature vous soutiennent dans votre démarche. En utilisant des pierres, des brindilles ou des fils, construisez sur le sol une spirale assez grande pour pouvoir marcher à l'intérieur comprenant au moins trois tours. Entrez lentement dans la spirale. Une fois arrivé au centre, offrez à la terre les sentiments ou les situations que vous ne voulez plus dans votre vie. En revenant de la même façon que vous êtes entré, sentez que vous êtes régénéré pour votre nouveau voyage.
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Symbolisme celte :
Selon René Lefort des Ylouses, auteur d'un article intitulé « La roue, le swastika et la spirale comme symboles du tonnerre et de la foudre. » (In : Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 93ᵉ année, N. 2, 1949. pp. 152-155) :
[...] Il s'ensuit que les symboles tournoyants n'ont aucun caractère solaire. Les dieux « à la roue » sont simplement des représentations du Jupiter celtique Taranis, dieu du tonnerre, et la roue symbolise « le roulement du tonnerre ». Les documents gallo-romains abondent qui justement associent la roue et le nom de Jupiter.
Le n° 832 du Recueil des bas-reliefs de la Gaule romaine porte avec une roue la fameuse formule [fulgur] conditum, exemple capital. Que pourrait bien faire un symbole solaire là où fut enterrée la foudre ?
La roue est associée au foudre aux n°s 517, 428 ; le n° 7201 porte la mention Jovi.
La roue est accompagnée aussi de swastikas au n° 863 ; « cette disposition abonde surtout dans le Sud-Ouest de la France et dans le Nord de l'Espagne », dit Déchelette.
Sur une stèle trouvée en Angleterre, un swastika est accompagné de deux roues avec les initiales mêmes de Jupiter : /. 0. M.1.
Que peut donc symboliser ce swastika qui est interchangeable avec la foudre ? Un bronze du Musée de Saint-Germain, Jupiter à la roue, trouvé au Châtelet, nous donne la solution. Il porte, suspendues à son épaule, neuf spirales doubles ; tout s'explique si le dieu du tonnerre tient en réserve une brochette d'éclairs. Or les spirales doubles sont les ancêtres reconnues du swastika : celui-ci étant à l'origine deux spirales doubles croisées.
Le swastika est le symbole bien connu du dieu nordique du tonnerre, Thor. Que son symbole, qui ne peut être solaire, soit la foudre, voilà qui apparaît lumineux.
Thor et Taranis s'apparentent dès lors étrangement.
On sait que Vercingétorix, la veille de la chute d'Alésia, évoqua son dieu Tarann par l'entremise d'une druidesse. C'est justement une double spirale qui timbre (avec un cheval au galop que l'on prétend à tort solaire) les précieuses pièces d'or au nom du héros national. La double spirale est le signe de Taranis.
Parmi les exemples d'association de roue et de spirales, du tonnerre et de la foudre, nous ne citerons que le plus caractéristique. On a remarqué depuis longtemps la roue (symbole solaire, dit-on), que tous les casques gaulois qui figurent sur l'arc de triomphe d'Orange portent en cimier; tous portent aussi, association évidente, une spirale.
Si deux Z croisés, un swastika, représentent assez bien la réalité de l'éclair que npus dessinons par un zigzag, la spirale-foudre paraît plus insolite. Pourtant le mot zigzag, que les Français utilisent pour traduire Eschyle ou Aristote décrivant la foudre, est dans le texte grec — héliké — que tous les dictionnaires rendent littéralement par hélice, spirale. Le mot grec hélikias veut dire éclair en forme de spirale.
Nous tenons là la preuve que pour les anciens la spirale représentait l'éclair. Cela n'est pas si loin de la réalité puisque pour Arago et les savants modernes, le tonnerre en boule, dit aussi foudre en chapelet, est un cheminement lent, serpentiforme sinon spirale. Le cinéma au ralenti va peut-être donner raison aux aruspices.
Nous allons résumer une première déduction :
L'art celtique a pour motif essentiel la spirale ; l'ornement qui semblait, plus qu'aucun autre, dépourvu d'expression réaliste et de sens symbolique, est, en fait, la représentation du phénomène le plus impressionnant de la nature.
« Nous ne craignons rien si ce n'est que le ciel ne tombe sur nos têtes », a été la légendaire réponse des Celtes. Leur art ornemental traduit cette obsession. La spirale est aussi l'ornement caractéristique de l'art mycénien et crétois. Après des recherches qui ne sont, certes, pas terminées, nous avons acquis non sans étonnement la conviction que le sens symbolique énoncé plus haut était valable pour la civilisation préhellénique.
La spirale égéenne du 2e millénaire associée à la double hache et au taureau serait la foudre.
Nous apporterons dés nuances à ces déclarations trop succinctes en des études qui seront composées de plus d'hypothèses que d'affirmations : la hache, le taureau et le serpent, symboles de la foudre ; les spirales antiques qui ne sont pas la foudre ; la roue de Némésis et de la Fortune ; le swastika, symbole de la Déesse des fauves.
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Littérature :
Italo Calvino propose une réflexion intéressante sur le motif de la spirale dans une nouvelle intitulée :
"La Spirale" (in Cosmicomics, © 1965, Giulio Einaudi, à Turin. © 1968, Éditions du Seuil, pour la traduction française.)
Michèle Audin, dans un article intitulé "Poésie, spirales, et battements de cartes"
(In : Images des Mathématiques, 2009) relie spirale mathématique et écriture poétique :
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Christine Baron, « De la coquille à la spirale sur deux méditations sur le vivant à un siècle de distance », (In : Arts et Savoirs [En ligne], 7 | 2016) :
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