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XVII. L'Étoile / Viama

Dernière mise à jour : 9 mars




Étymologie :


  • ÉTOILE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 esteile « tout astre visible, excepté le soleil et la lune » (Roland, éd. J. Bédier, 3659) ; b) 1119 esteiles reials « planètes » (Ph. de Thaon, Comput. 2797 ds T.-L.) ; 2. 1380 estoille « objet disposé en rayons rappelant la forme sous laquelle on représente traditionnellement les étoiles » (Inventaire de Charles V ds Gay) ; 3. 1549 etoile astrol. (J. du Bellay, Œuvres poétiques, éd. H. Chamard, t. III, p. 121, 17) ; 4. 1849 terme de spectacle (Revue des théâtres ds Quem. DDL t. 10). Du lat. pop. *stēla, du lat. class. stella « étoile ».


Lire également la définition du nom étoile afin d'amorcer la réflexion symbolique.




Identification :


Laura Tuan propose Stirona pour la carte de l'Étoile, ce qui est parfaitement cohérent avec la traduction littérale de ce théonyme. Mais, soucieuse d'associer une parèdre pour le couple Lune / Soleil, j'ai choisi Stirona pour l'Arcane 18, m'arrêtant davantage sur l'aspect lunaire de la déesse que sur son aspect stellaire. Je rappelle au passage qu'il y a un consensus sur l'idée d'une déesse celte unique qui se manifeste en une multitude de ses facettes. Pour ma part d'ailleurs, j'élargis volontiers ce concept aux divinités masculines.


Me laissant guider par mes lectures, je suis passée des étoiles à l'arc-en-ciel et donc à la serpente qui peut également symboliser les eaux versées par la jeune femme représentée sur la carte. De lecture en lecture, je suis tombée sur un article de M. Cartwright, (19 mars 2021, Le panthéon des Anciens Celtes [The Ancient Celtic Pantheon]. (C. Martin, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1715/le-pantheon-des-anciens-celtes/) qui mentionne une déesse celte tenant, dans chacune de ses mains, un serpent... :


"Verbeia - une déesse particulièrement vénérée dans le nord-est de l'Angleterre d'où subsistent un autel en grès et un relief, tous deux provenant du fort romain d'Ilkley. Le relief représente la déesse tenant un serpent dans chaque main."


L'article anglais de Wikipédia précise que cette déesse serait une déification de la rivière Wharfe, dont le nom proviendrait d'une racine britonnique signifiant ... "serpenter" (winding). Mes pérégrinations, circonvoluant de manière totalement intuitive (certains diront irrationnelle), à la manière d'une rivière, prennent néanmoins sens.


Cherchant alors quelle pourrait être l'équivalent gaulois de cette mystérieuse Verbeia, très naïvement je cherche tout d'abord les déesses gauloises répertoriées dont le théonyme commence tout simplement par la lettre V : et je trouve grâce à L'Encyclopédie de l'Arbre celtique, l'inventaire que Patrice Lajoye propose sur le site de la Société de Mythologie française en 2002, dans lequel on trouve la mention d'une divinité gauloise... à Sassenage, là où vit Mélusine, la femme-dragonne qui règne sur le Furon !


"Viama - Nom d'une divinité figurant sur une inscription découverte à Sassenage, près de Grenoble (Isère). La dédicace a été faite par un dénommé Craxo (AE 1938, 58). Selon Xavier Delamarre (2007 [- Noms de personnes celtiques dans l'épigraphie classique]), ce nom est peut-être un composé en *vegia-ma, qui pourrait être traduit par "la tisserande"."

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Évidemment, le lien entre Viama et Mélusine ne va pas de soi, en tout cas sur le plan de la dénomination. Néanmoins :


Irène Tournie, autrice d'un article intitulé "Religion et acculturation des peuples alpins dans l'Antiquité." (In : Dialogues d'histoire ancienne, vol. 27, n°2, 2001. pp. 171-188) confirme le lien de Viama avec les eaux :


[...] La variété de l'héritage indigène laisse entrevoir un panthéon pré-romain riche d'une multitude de divinités. La nature divinisée - numina des pierres, arbres, montagnes, eaux... -, les divinités topiques protectrices et les déesses mères occupaient une place importante dans la dévotion des peuples alpins. Les divinités locales constituaient certainement l'essentiel du fond religieux : divinités des eaux - Vintius, Viama -, des montagnes - Vintur, Albiorix -, divinités protectrices d'une cité - Cemenelus, Vasio, Gêna va-, ou d'un peuple -Caturix, Allobrox -... La religion indigène fortement marquée par la variété trouvait néanmoins son unité et son originalité dans le culte de la montagne et certains cultes communs. Cette parenté cultuelle s'étendrait du nord au sud (Vintius, Rudianus) et d'est en ouest sur les deux versants alpins (Albiorix). Autant d'indices qui tendraient à prouver l'existence d'une "religion" moins atomisée qu'on ne l'a souvent affirmé !

 

Bernard Rémy et Jean-Pascal Jospin, auteurs de Cularo Gratianopolis Grenoble. (Presses Universitaires de Lyon, 2006, pp. 91-92) ajoutent un élément au possible culte de Viama :


En 1897, à Fontaine [la bien-nommée], au pied de la grotte dite l'Abri de Barbe-Bigou H. Müller trouva deux ex-voto anatomiques en terre cuite (long. 6 cm ; larg. 5 cm) représentant chacun un œil, offrandes probables à une divinité guérisseuse vénérée en ce lieu, dont nous ignorons tout. Ce type d'ex-voto est bien connu en Gaule, dans les sanctuaires de sources (>Alésia, sources de la Seine...), mais les offrandes sont ordinairement en bois; Ce culte semble avoir perduré dans la commune voisine de Sassenage où; à l'époque moderne, des pierres avaient le pouvoir de guérir les yeux (tradition rapportée par le Préciosier de Sassenage). Faut-il opérer un rapprochement avec la déesse Viama, qui est remerciée à Sassenage d'avoir exaucé un vœu (ILG 14) ?

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Symbolisme :


Antoine Court de Gébelin, auteur Du Jeu des Tarots (Extrait du Monde Primitif, Tome I, Huitième édition, 1787) nous donne sa vision de la carte :


N° XVII - LA CANICULE


Ici nous avons sous les yeux un Tableau non moins allégorique, et absolument Égyptien ; il est intitulé l’ÉTOILE. On y voit, en effet, une Étoile brillance, autour de laquelle sont sept autres plus petites. Le bas du Tableau est occupé par une femme penchée sur un genou qui tient deux vases renversés, dont coulent deux Fleuves. À côté de cette femme est un papillon sur une fleur.

C’est l’Égyptianisme tout pur.

Cette Étoile, par excellence, est la CANICULE ou SIRIUS : Étoile qui se lève lorsque le Soleil sort du signe du Cancer, par lequel se termine le Tableau précédent, et que cette Étoile suit ici immédiatement.

Les sept Étoiles qui l’environnent, et qui semblent lui faire leur cour, sont les Planètes : elle est en quelque sorte leur Reine, puisqu’elle fixe dans cet instant le commencement de l’année ; elles semblent venir recevoir les ordres pour régler leur cours sur elle.

La Dame qui est au-dessous, et fort attentive dans ce moment à répandre l’eau de les vases, est la Souveraine des Cieux, ISIS, à la bienfaisance de laquelle ou attribuait les inondations du Nil, qui commencent au lever de la Canicule ; ainsi ce lever ta l’annonce de l’inondation. C’est pour cette raison que la Canicule était consacrée à Isis, qu’elle était son symbole par excellence.

Et comme l’année s’ouvrait également par le lever de cet Astre, on l’appelait SOTH-IS, ouverture de l’année ; et c’est sous ce nom qu’il était consacré à Isis.

Enfin, la Fleur et le PAPILLON qu’elle supporte, étaient l’emblème de la régénération et de la résurrection : ils indiquaient en même temps qu’à la faveur des bienfaits d’Isis, au lever de la Canicule, les Campagnes de l’Égypte, qui étaient absolument nues, se couvriraient de nouvelles moissons.

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Voici la présentation du Tarot du Sepher de Moïse qui met en avant les lames du Livre de Thot :


Lame du nombre 17 - lettre Phé - les Étoiles


Le Nombre Dix-Sept, l’Etoile dans le Livre de Thoth, est rattaché à la planète Mercure qui est celle d’Hermès Trismégiste et de sa précieuse Table d’Emeraude, synthèse de la toute puissance de la Connaissance hermétique et de la maîtrise de son incontournable langage analogique. Ce Nombre Dix-Sept est en deuxième position dans ce sixième ternaire (16-17-18), il est donc sous l’influence de la Conscience, à l’identique du Nombre Huit dont il est une déclinaison comme le précise sa réduction théosophique (1+7 = 8). Mercure/Hermès le messager des dieux, mais aussi le Divin thérapeute résume assez bien la réunion de la Connaissance (Justice) et de la pratique des pouvoirs magiques (thérapeute du corps et de l’âme-de-vie) auquel accède l’initié lorsqu’il parvient à ce Mercure éthique, comme il a été développé dans le chapitre IV.


De ce messager des dieux, l’initié reçoit sa nourriture spirituelle sous forme de lumières de connaissances et d’influences astrales conscientes et inconscientes ; et en devenant volontairement ce fils d’Hermès, (filiation selon ce qui est précisé dans le chapitre VI de La Véritable Histoire d’Adam et Ève enfin dévoilée), il devient le truchement de ce messager divin en reflétant ses lumières nourricières pour permettre à ceux qui en manifestent l’appétit de s’en nourrir à leur tour. La Table d’Emeraude est réellement la clé de ce Nombre Dix-Sept, elle exprime le travail que doit faire la faculté volitive pour poursuivre la voie de son évolution, ce qui implique une lecture en rapport des acquis des seize Nombres précédents, ainsi que des Enseignements issus des Tables de la Loi, dont les lames du livre de Thoth, cette Cabbale Mère, sont indissociables.

Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable :

Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; pour faire les miracles d’une seule chose.

Et comme toutes les choses ont été, et sont venues d’un, par la méditation d’un : ainsi toutes les choses ont été nées de cette chose unique par adaptation.

Le soleil en est le père, la lune en est la mère, le vent l’a porté dans son ventre, la terre est sa nourrice.

Le Père de tous les talismans du monde est ici. Sa force ou puissance est entière, Si elle est convertie en terre.

Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie.

Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; et pour cela toute obscurité s’enfuira de toi.

C’est la force forte de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide.

Ainsi le monde a été créé.

De ceci seront et sortiront d’admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici.

C’est pourquoi j’ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de l’opération du soleil est accompli, et parachevé.


Pour une analyse complète des sentences de cette Table d’Emeraude, vous pouvez consulter les chroniques du jeu de la cabbale, sur ce site internet.

Le symbole hiéroglyphique de la lame Dix-Sept du livre de Thoth, représente une femme nue, qu’il convient de rapprocher de la signification qu’en donnent les Tables de la Loi, c’est-à-dire la Faculté Volitive en action de notre Aîshah déversant le contenu de deux vases, l’un d’argent et l’autre d’Or, sur la terre ; sa tête est entourée d’étoiles à Huit branches, comme pour nous signaler le rapport qu’elle a avec la lame Huit, celle de la Justice (Connaissance) et de la planète Jupiter, ainsi que son origine qui n’est pas terrestre et mortelle. Il convient de remarquer que si le vase d’argent déverse sur la terre qu’elle féconde, un contenu d’eau, cette eau des alchimistes qui ne mouille pas les mains et qu’il convient d’entendre comme un fluide énergétique, le vase d’Or lui, déverse dans l’eau d’un lac ou d’un fleuve un liquide brûlant, comme en témoignent les vapeurs qui s’en exhalent, ce qu’il convient de comprendre comme une énergie différente de l’eau et qui est celle du Soleil le feu. Ceci devant se rapporter à ce que dit la Table d’Emeraude :


Le soleil en est le père, la lune en est la mère, le vent l’a porté dans son ventre, la terre est sa nourrice. Le Père de tous les talismans du monde est ici. Sa force ou puissance est entière, Si elle est convertie en terre. Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais doucement, avec grande industrie.


Toute l’alchimie du Grand Œuvre se trouve ainsi admirablement résumé dans cette Table d’Emeraude, ce Nombre Dix-Sept est la Volonté (Ève) en action au service de la Providence, qui la nourrit et qui lui permet d’exercer ses pouvoirs et son libre arbitre.

Si l’alchimie est l’Art majeur qui permet de transformer le plomb intellectuel en Or spirituel, c’est aussi celui qui se traduit par la confection de l’élixir de longue vie (l’accession à la conscience de son immortalité), en rapport avec le pouvoir thérapeutique de Mercure/Hermès dont le Caducée est l’emblème de la médecine. La maîtrise de cette Puissance du Nombre Dix-Sept, sera donc pour l’œuvrant sa capacité et son pouvoir de porter remède aux maux des âmes-de-vie, et par voie de conséquence, bien souvent, aux maux des corps dont la santé est intimement lié à celle de l’esprit et en découlent directement, car l’un (l’esprit) en est souvent la cause, et l’autre (le corps) en manifeste les effets. Le Tao-Tô-King résume ce Nombre Dix-sept de la façon suivante :


Voici ce qui, depuis les origines, a atteint l’unité : Le ciel parce qu’il est pur. La terre parce qu’elle est stable. Les esprits parce qu’ils sont transcendants. Les vallées parce qu’elles sont riches en eau. L’humanité parce qu’elle se reproduit. Les souverains et les gouvernants parce qu’ils donnent l’exemple. C’est l’unité qui les rend parfaits. Si le ciel n’était plus pur, certainement il s’effondrerait. Si la terre n’était plus stable, elle s’écroulerait. Si les esprits n’étaient plus transcendants, ils s’évanouiraient. Si les vallées n’étaient plus humides, elles deviendraient des déserts. Si les dix mille êtres cessaient de se reproduire, ils disparaîtraient. Si les souverains et les gouvernants renonçaient au pouvoir, leurs pays tomberaient dans le chaos. La noblesse repose sur l’humilité. Ce qui est grand prend appui sur ce qui est infime. Ainsi les souverains et les gouvernants se nomment-ils eux-mêmes orphelins, hommes sans valeur et de peu de mérite. Ils montrent par là leur compréhension de l’ordre profond des choses. L’honneur suprême est en dehors de l’honneur. Car le Sage ne cherche ni a briller comme le jade, ni a être rejeté comme un caillou. Il vit au-dessus de l’estime et du mépris.


Le Nombre Dix-Sept a pour lettre hébraïque Phé, nom divin Phodé (rédempteur, l’âme sage).


Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :


Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche labiale, et possède deux articulations distinctes : par la première P, il se lie au caractère Beth ou B, dont il n’est que le renforcement ; par la seconde PH, il se lie avec le caractère Vav, devenu consonne, et prononcé V ou F. Comme image symbolique, il représente la bouche de l’homme, dont il peint le plus bel attribut, celui de rendre ses pensées. Employé comme signe grammatical, il est celui de la parole, et de tout ce qui y a rapport. L’hébreu ne l’emploie point comme article ; mais tout prouve qu’une grande partie des Égyptiens l’employait en cette qualité, et le confondait ainsi avec son analogue Beth, par une affectation particulière de prononciation. Peut-être aussi qu’un certain dialecte l’admettait à la tête des mots comme article emphatique, en remplacement de la relation Phé Hé ; et cela parait d’autant plus probable, qu’il existe en hébreu, une assez grande quantité de mots, où il est resté tel. Son nombre arithmétique est 80.

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Marie-Claire a la gentillesse de partager avec nous son travail de condensation par extraits choisis des Méditations sur les 22 Arcanes Majeures du Tarot d'un auteur qui a préféré garder l'anonymat (Éditions Aubier, 1980, 1984) :


Arcane XVII : L'Étoile


« Les justes croissent comme le palmier, ils s’élèvent comme le cèdre du Liban... Ils portent encore des fruits dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants. » Psaume 92. Le dix-septième Arcane « l’Étoile » est l’Arcane de la croissance ; tout comme le seizième était celui de la construction. Les deux processus diffèrent en ce sens que la tour s’élève par bonds et par sauts tandis que l’arbre manifeste une élévation continue. C’est la sève montant des racines dans le tronc et les branches qui rend la croissance de l’arbre possible. Ce qui est vrai de l’artificiel et du naturel dans le domaine du physique l’est aussi dans le domaine du psychique et du spirituel.


De même qu’une force intermédiaire entre en jeu dans le processus qui transforme l’imagination en action, de même une force inconnue a lieu dans le processus du devenir, qu’il s’agisse d’un gland qui devient un chêne, d’un nourrisson criard qui devient un Saint Augustin ou d’un monde en état de brouillard primordial qui devient un système planétaire peuplé d’êtres vivants. Il faut soit se résigner au silence de la pensée soit, si on est décidé à penser, postuler un agent de la croissance, de même qu’il a fallu postuler un agent magique d’une nature électrique terrestre ou céleste agissant comme intermédiaire entre la conscience et les événements.

L’Arcane de la Maison-Dieu est la rencontre de deux sécheresses (celles de la tour d’en bas et de la foudre d’en haut), l’Arcane Le Diable est essentiellement celui de deux chaleurs (celles du Bien et du Mal). Les Arcanes XV et XVI sont ceux du Feu tandis que les Arcanes XIV et XVII sont ceux de l’Eau puisque l’Inspiration angélique et l’agent de la croissance coulent et agissent d’une manière continue. La continuité transformatrice est la manifestation essentielle de « l’agent de la croissance ou l’eau» tout comme la fulgurance créatrice est celle de « l’agent magique ou le feu ».

De même que les couleurs de l’arc-en-ciel se mélangent et se transforment, de même toute thèse se transforme en son antithèse. Ainsi la thèse «tout centre de l’existence particulière est libre» et la thèse « tout est prédestiné par la cause finale de l’univers» coexistaient en paix dans la pensée de Leibniz. Il y a Feu et feu càd le Feu céleste de l’Amour divin et l’électricité due à la friction ; il y a Eau et eau, l’Eau céleste de la sève de la croissance, du progrès et de l’évolution et l’eau inférieure de l’instinctivité, de l’inconscient collectif, de la collectivité engloutissante, l’eau des déluges et des noyades.

La grande étoile centrale de L’Etoile invite notre conscience à l’effort d’allier la justice contemplative (l’étoile jaune à huit rayons) à la justice active (l’étoile rouge à huit rayons), d’unir le principe de l’entendement au principe de la volonté. Elle nous invite à surmonter le dualisme par le « mariage des contraires » qui fait rayonner la force-lumière qui rend l’avenir désirable et le transforme en Promesse. Cette force-lumière qui est l’antithèse de la thèse : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil » est l’Espérance qui proclame : « Chaque jour est un événement et une révélation uniques qui ne se répéteront jamais ». L’Espérance est ce qui meut et dirige l’évolution spirituelle ; en tant qu’elle meut, elle est une force objective, en tant qu’elle oriente et dirige, elle est une lumière subjective.

L’Espérance est la force et la lumière de l’Idéal du monde, le rayonnement magique du point Oméga qui est le point de l’unité du matériel et du spirituel c'est-à-dire Dieu-Homme ou Jésus-Christ ressuscité. Le point Alpha est le Verbe qui met en mouvement les électrons, les atomes, les molécules pour qu’ils s’associent pour former les planètes, les organismes, les règnes « Je suis l’Alpha et l’Oméga ! » est le message de l’étoile centrale du dix-septième Arcane. c'est-à-dire « ... Je suis l’Action primordiale et je suis l’Attente sans répit jusqu’à ce que tous arrivent là où je suis ». L’Espérance nous invite, non seulement à croire à l’unité finale des contraires, mais encore à travailler à sa réalisation et de choisir de dire oui et non, avec toutes les conséquences pratiques que ce oui et ce non peuvent comporter.


Il s’agit d’aboutir à l’intuition de l’eau telle qu’elle est entendue dans le récit de Moïse : « Dieu sépara les eaux qui sont au-dessus de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessous de l’étendue » et de comprendre que la lumière qui coule au-dessus de la conscience et la poussée instinctive qui coule au-dessous de la conscience ne sont au fond que la même chose à savoir l’Eau. Il faut parvenir à la perception intuitive c'est-à-dire immédiate et douée de la certitude de l’évidence, que le principe de la sève liquide porteur de « l’agent de croissance » et le principe de l’Espérance - de la croyance en la transformabilité des choses en conformité avec leurs prototypes divins - sont un : le principe de l’Eau, bien que l’un agit à partir de la sphère située au-dessus de la conscience et l’autre à partir de la sphère située au-dessous d’elle.

C’est pourquoi le dix-septième Arcane représente la Femme, le principe maternel, entre la constellation de l’Espérance au-dessus d’elle - l’avenir sera plus glorieux que le présent - et le fleuve de la continuité de la vie biologique au-dessous d’elle - le fleuve des générations va toujours de l’avant. La bénédiction du Créateur : « Soyez fécondes, multipliez-vous, remplissez la terre et assujettisez-la » est activement présente en lui. Chaque mère professe, par le fait même qu’elle est mère, l’origine divine et le but divin du monde. Les mystères du Père contenaient le quoi, le salut par le Fils, les mystères de la Mère contenaient le comment, l’évolution biologique et spirituelle. L’évolution et le salut - les deux vérités de la Science et de la Religion - ne sont plus contradictoires ; elles portent ensemble le message de l’Espérance.

N’oublions pas que cette synthèse d’aujourd’hui a eu son histoire et qu’elle est due, elle aussi «aux douleurs de l’enfantement». Elle est née après une longue série d’efforts continus de siècle en siècle : l’effort d’un Héraclite, d’un St Augustin, d’une Blavatzky, d’un Steiner et autres penseurs, alchimistes... « De la fusion des opinions, la vérité luit » car la synthèse n’est pas due au choc des opinions mais bien à leur fusion comme éléments constitutifs de l’arc-en-ciel de la paix dans lequel resplendissent les essences immortelles des efforts du passé, purifiés de ce qui les enveloppait de temporaire et d’accidentel. Au fil du temps, le dogme alchimique fondamental de la transmutabilité a été adopté par les penseurs contemporains. L’alchimie est devenue, après avoir été l’art secret de la transmutation des métaux, de la fabrication de la pierre philosophale et de la préparation de la panacée, la lumière de l’Espérance universelle du Salut des âmes et de l’Evolution cosmique.

Ce qui est vrai de l’alchimie l’est aussi de la philosophie de l’histoire augustinienne. Et ce qui est vrai de l’alchimie et de Saint Augustin l’est aussi de toutes les contributions anciennes, médiévales et modernes à la synthèse du Salut et de l’Evolution. L’oeuvre de tous ceux qui enseignaient une voie de perfectionnement individuel ou collectif resplendit maintenant dans l’arc-en-ciel de l’Espérance de l’humanité. Cet arc-en-ciel, c’est la Tradition arrivée au temps de la floraison : « De la tradition féconde sort tout ce qui couvre le monde, tout ce que le ciel peut bénir. Toute idée, humaine ou divine, qui prend le passé pour racine a pour feuillage l’avenir ». Victor Hugo - Les rayons et les ombres.

Nous sommes obligés de tenir compte de la poésie avec l’Arcane XVII, l’Arcane de l’Eau d’au-dessus et d’au-dessous du firmament, l’Arcane de l’Espérance et de la Continuité. Le poète est le point même où les eaux supérieures et inférieures se rencontrent et où confluent le fleuve de l’Espérance et celui de la Continuité. C’est lorsque la circulation du sang humain - qui porte la Continuité - et le rayonnement de l’Espérance - qui est le sang du monde spirituel et de toutes les hiérarchies célestes - se rencontrent, s’unissent et commencent à vibrer ensemble que l’expérience poétique a lieu. Aussi, faut-il être incarné, avoir la pulsation du sang chaud terrestre et s’élever au-dessus de lui en s’unissant avec le sang lumineux du Ciel pour pouvoir créer des œuvres poétiques.


Le « grand cri » poussé par Jésus sur la croix fut suivi d’un tremblement de terre : « Le voile du temple se déchira, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fondirent, les sépulcres s’ouvrirent... » parce qu’il portait la magie d’une rencontre suprême, celle de la dernière goutte de sang humain versé dans l’océan de l’Espérance du monde. On n’invente pas les formules magiques, tout comme on n’invente pas la vraie poésie, puisqu’elles naissent de la rencontre du sang et de la lumière. La Magie sacrée se sert de l’agent de la croissance - soustrait à l’arbitraire humain et à celui du Serpent - tandis que la magie arbitraire travaille surtout avec l’agent magique de nature électrique - l’arbitraire humain et celui du Serpent -

Partout où l’Espérance et la Continuité agissent ensemble en réponse à la volonté humaine qui invoque l’aide de la conscience morale supérieure, un miracle a lieu. Le miracle est la descente de l’Espérance - les eaux supérieures d’au-dessus de l’étendue - dans le domaine de la Continuité - les eaux inférieures d’au-dessous de l’étendue - et l’action de ces deux eaux réunies. La magie personnelle ou arbitraire procède de la même manière que celle de la Science naturelle : montée du visible dans l’invisible dans la théorie et descente de l’invisible dans le visible dans la pratique. Papus exprime dans son traité pratique de la magie l’espoir qu’une intervention extérieure à ce cercle clos l’ouvrira pour le transformer en spirale.

Le cercle de la magie cérémonielle est en principe clos mais, toute âme humaine peut en sortir en embrassant un idéal plus élevé et en renonçant à tous les avantages que le cercle lui offre. C’est un aspect important du sens de la formule christique qu’il y a sortie de tout cercle clos, de toute captivité de l’esprit si l’on est mû par l’amour de Dieu et du prochain : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et il trouvera des pâturages .» Jean, X, 9. Au lieu de prisons, il « trouvera des pâturages » c'est-à-dire il se mouvera en spirale. « En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu, monter et descendre sur le Fils de l’homme » Jean, I, 50, 51. Le « ciel ouvert », c’est la voie de la spirale dans l’infinité qui s’ouvre.

Une plante croît d’après le mouvement de la spirale, une idée ou un problème croît d’après le même mouvement. Non seulement les branches d’un arbre poussent selon la spirale, mais les cercles dits aubiers, qui se forment chaque année entre l’écorce et le cœur du tronc, constituent des traces et des effets de la croissance circulaire en deux dimensions - la verticale et l’horizontale - c'est-à-dire en spirale. Quant aux idées et problèmes, ils croissent dans les consciences humaines par une série de retours et d’éloignements càd par cercles concentriques semblables aux aubiers du tronc de l’arbre. C’est la spirale qui caractérise l’action de l’agent de la croissance qui est le thème du dix-septième Arcane dont la Lame nous montre le rapport qu’il y a entre le stellaire, le féminin, le liquide et la croissance.


L’eau fait pousser les deux arbustes dans le désert, la femme verse l’eau et c’est des étoiles qu’émane la luminosité qui se transforme en liquidité par son intermédiaire. La Lame représente une spirale qui descend des étoiles, à la femme, ensuite à l’eau pour aboutir aux arbustes. Il faut les étoiles, la femme et l’eau pour que les arbres poussent ; il faut l’Espérance, la maternité et l’hérédité pour que l’évolution de l’humanité continue. Pour que la vérité spirituelle ne sombre pas dans l’oubli, il faut l’Espérance, la créativité loyale et la tradition, il faut le témoignage corroborant de trois témoins toujours présents ; l’Esprit, le Sang et l’Eau. Or l’unité de l’Espérance, de la créativité et de la Tradition, c’est l’agent de la croissance. Il est indestructible, son action est irréversible et son mouvement est irrésistible.

C’est encore une fois l’agent de la croissance qui est le sujet de la Table d’Emeraude d’Hermès Trismégiste. « Le Soleil en est le père, la Lune en est la mère, la Vent l’a porté dans son ventre, la Terre est sa nourrice ». L’agent de croissance est un agent qui adapte constamment l’existence à l’essence. « Si on sépare le Thélème, le désir immanent au tréfonds de la matière, de son enveloppe matérielle, il monte de la terre au ciel et, derechef , il descend en terre et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures à la façon d’une spirale qui monte et descend ». La Table d’Emeraude est le testament du monde ancien au monde moderne qui reçoit ce que le monde ancien avait accompli ou, du moins, croyait avoir accompli.

Les Arcanes du Tarot sont le résumé de ce que le monde médiéval avait à dire au sujet de cet agent comme fruit de ses méditations sur la Table d’Emeraude et de ses propres efforts et expériences spirituels. Notre époque fait appel à l’effort collectif des hermétisants d’aujourd’hui pour faire un troisième résumé qui serait à notre temps ce que fut le Tarot au Moyen-Age et la Table d’Emeraude à l’Antiquité afin que l’essence de la sagesse moderne soit sauvée dans une arche de Noé spirituelle du déluge qui va venir et qu’elle soit transmise à l’avenir tout comme l’essence de la sagesse antique et l’essence de la sagesse médiévale nous ont été transmises. C’est le message de la femme agenouillée sous les étoiles, sur le bord du fleuve qui coule du passé vers l’avenir, la femme qui ne cesse de verser de l’Eau d’en-haut dans le fleuve de l’eau d’en-bas.

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Georges Romey, auteur du Dictionnaire de la Symbolique, le vocabulaire fondamental des rêves, Tome 1 : couleurs, minéraux, métaux, végétaux, animaux (Albin Michel, 1995), évoque le dix-septième arcane à propos de l'arc-en-ciel :


[...] Dans la moitié des rêves, l'imaginaire suit un itinéraire qui conduit de l'arc-en-ciel à la nuit étoilée. Le dix-septième arcane majeur du tarot, intitulé "les étoiles" présente une jeune femme nue versant de l'eau vivifiante de deux urnes dans une mare d'une part et sur la terre de l'autre. Huit étoiles, placées au-dessus de cette figure féminine, composent avec elle et l'eau des deux urnes, l'harmonie suprême dans l'humide : l'acceptation de la destinée dans l'abandon des crispations de la volonté individuelle.

L'eau, l'étoile, l'anima... l'arc-en-ciel déployé dans le rêve conduit du soleil à l'étoile, du feu à l'eau, de l'esprit à l'âme, de la volonté à l'espérance. Il signe l'avènement du règne de l'anima, l'intégration des valeurs d'accomplissement dans la voie humide.

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Pourquoi dans la nuit sereine

Les étoiles du firmament ?

C'est qu'elles marquent le passage

De ceux que nous avons perdus :

C'est que chaque étoile est l'image

D'un pauvre cœur qui ne bat plus. (Alexis de Valon)


Sources de lumière dans les ténèbres, les étoiles passaient aux yeux des païens pour le séjour des dieux, pour des divinités ou des héros métamorphosés en astres. La déesse romain Maïa, mère de Mercure, fut, comme ses sœurs, transformée en étoile ; elles forment la constellation des Pléiades. Selon la légende grecque, le géant Orion, qui poursuivait les Pléiades, fut tué par Artémis et changé en la constellation qui porte son nom. La Grande Ourse représente la nymphe Callisto et la Petite Ourse son fils Arcas. Etoile est le nom également d'une divinité gauloise.

Associées au ciel et à la puissance divine, les étoiles gouvernent les destinées humaines (d'où leur importance en astrologie, attestée par l'expression « être né sous une bonne - ou une mauvaise - étoile »). Les Chaldéens notamment leur attribuaient un rôle de premier plan dans les actes et le destin de chacun.

Le pouvoir accordé aux étoiles était tel qu'on s'adressait à elles comme à des entités : au VIIe siècle avant notre ère, le roi d'Assyrie Assourbanipal, sur lequel un sort avait été jeté, s'adressa à l'étoile Sirius non seulement pour qu'elle l'en délivrât mais aussi pour qu'elle déclarât si le roi était coupable, par quelque faute, de son infortune :


Parle, et que les dieux t'assistent,

Juge, donne ton oracle,

Accepte ma main levée,

Écoute mon imprécation

Écarte l'enchantement, efface mon péché.


Les Romains attribuaient une influence maléfique à l'étoile Sirius, appelée aussi Canicule (« petite chienne »), qui se lève et se couche avec le soleil du 22 juillet au 22 août et lui sacrifiaient, tous les ans, un chien roux, Jules César vit sa fin prochaine dans les étoiles.

Dans la tradition judéo-chrétienne, les étoiles - chacune d'elles étant veillée par un ange - obéissent aux volontés de Dieu et symbolisent « la vie éternelle des Justes ». L'astre, qui fut également considéré comme la représentation du Messie, a parfois une signification négative : c'est l'étoile Absinthe « flambant comme une torche et symbolisant, historiquement, le roi de Babylone qui dévastera Israël, et prophétiquement, Satan » - dont la chute, pour certains, préfigurera la fin du monde et le Jugement dernier. Ainsi, d'après l'Apocalypse (8, 10-12) : « Et le troisième ange sonna [...] Alors tomba du ciel un grand astre, comme un globe de feu. Il tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources ; l'astre se nomme Absinthe : le tiers des eaux se changea donc en absinthe, et bien des gens moururent de ces eaux devenues amères ».

L'Evangile de saint Matthieu (2, 1-2), en revanche, évoque un astre aux vertus positives, l'étoile de Bethléem, qui relève du phénomène miraculeux : « Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à l'Orient et nous sommes venus lui rendre hommage..." [...] Il se mirent en route et voici que l'astre, qu'ils avaient vu à son lever, les devançaient jusqu'à ce qu'il vînt s'arrêter au-dessus de l'endroit où était l'enfant. » Certains identifient l'étoile de Bethléem à une comète : ainsi le théologien grec Origène (IIIe siècle) et Jean Damascène (docteur de l'Eglise grec, précurseur de saint thomas, VIIIe siècle). Giotto, dans ses fresques sur la vie de la Vierge et du Christ

A suivre

*

*

Dans Le Tarot, mode d'emploi (Éditions Trajectoires, 2009), Alain Bocher explique la lame de l'Étoile de la manière suivante :

XVII — LE TOULE


Il y a beaucoup à dire sur cette lame, ne serait-ce que sur le nom ! Quant aux étoiles, il y aura plus encore à dire. Et que dire de sa nudité ? Et puis d’abord, est-elle vraiment femme ?

Qui pourra le certifier ?


Elle roule, coule, toule… Une femme (supposons que c’en soit une) est agenouillée au bord d’un ruisseau, sous un ciel « étoilé ». Deux arbres dans le paysage, un oiseau sur la branche, l’eau coule fraîche et limpide. Elle tient deux jarres qu’elle verse dans le cours d’eau. On est en droit de se demander à quoi sert de verser de l’eau dans une eau sinon courante, du moins vive ? Si ce n’est en guise de symbole, ou du moins d’allégorie : pour exprimer la régénérescence de l’eau. Nous sommes donc en présence d’une rivière (quelle est l’eau qui se régénère le plus, si ce n’est la rivière ? Et quel meilleur symbole pour exprimer cette rivière qu’une idée de source ?)

L’eau coule de ces jarres et ce, de façon abondante. Pourtant, a priori, elles n’ont pas fonction d’augmenter le niveau de l’eau, mais bien de montrer que l’eau est constamment régénérée, c’est un TOULE sans hésitation, c’est-à-dire un trou d’eau vive. C’est un puits artésien comme on en trouve beaucoup dans nos pays, nom qui s’oppose au poule que l’on trouve également en grande quantité dans nos pays, mais qui exprime un trou d’eau inerte, ne se remplissant que grâce à la pluie. Il suffit de se souvenir de la Champagne pouilleuse, région non pas pauvre, comme on peut le croire, mais au contraire, très riche due aux nombreux trous d’eau qui lui apportent la fertilité. D’autres noms de lieu sont donnés à partir de ce nom : Poule les Écharmeaux, le Pouldu, Le Pouliguen, etc. Le Peuil (Touraine), Pré en Pail (Normandie), tandis que d’autres lieux tirent le nom de Toule : Toulon (mot pluriel qui signifie les sources), Toul, Tulle, Toulouse, Tolosa (Espagne) le Teuil (Touraine), Le Theil, etc. Certains jeux anciens portent une variante de ce nom : le toille, qui n’est autre que le même nom prononcé différemment. Question de terroir et d’époque. Mot qui a donné touiller, toilette, toile etc. Et que certains ignorants du XXe siècle ont cru être né d’une faute d’orthographe et qu’ils ont traduit en étoile au regard de ce qu’il y avait eu dessus de la tête du personnage, sans réfléchir que le nombre seul pouvait infirmer cette traduction ! 7 luminaires, ce n’est pas sans rappeler les 7 corps célestes qui tournaient alors autour et avec le Soleil avant que l’on en découvre d’autres et d’autres encore… Je pense qu’il est navrant que le vieux français devienne tant langue morte que tous ses mots sont oubliés ! Ils sont pourtant souvent très parlants.

Avant de vilipender ces mauvais traducteurs, examinons ces luminaires au ciel de la lame XVII. Des éclats de lumière au nombre de sept, était-il dit plus haut, et dont un possède 16 rayons dont 8 rayons d’or et 8 rayons rouges à l’instar du Soleil! Étrange, non, ce rappel au Soleil et aux sept luminaires ! Ne serait-ce pas alors des planètes plutôt que des étoiles ? D’autant plus qu’il y en a trois bleues (les planètes intérieures ?) et quatre or (les planètes extérieures ?). Et d’autant plus aussi que la lame précédente nous parlait avec une très grande précision d’étoiles et de constellations ! Pourquoi donc le Tarot de Marseille ferait-il double emploi ? Une autre raison à ces planètes est l’influence de celles-ci sur l’eau, quel que soit le contenant. Nous sommes certainement en présence des planètes et de leur influence sur les mouvements tectoniques de l’eau.

Une autre preuve que ce sont certainement des planètes est le nombre même de la lame : 17 qui est l’angle du secteur du déplacement des planètes sur le plan de l’écliptique. 8°1/2 en dessous, 8°1/2 au-dessus du plan de l’écliptique ce qui fait un angle de 17° d’évolution de tous les luminaires du système solaire.


Des arbres : Deux arbres dans ce paysage. Seulement deux ? Eh oui, mais pas n’importe quels arbres. Deux arbres d’or! L’un n’a que 8 feuilles, le nombre réduit de la lame même 8 = 1 + 7, et le nombre de la justice, prouvant par là que tout est vérité dans cette lame. L’autre arbre porte 21 feuilles : Nombre du monde ! Trois fois le nombre de perfection ! Tout est juste, tout est parfait en cette lame ! Un oiseau — noir — nous le confirme si on ne l’a pas encore compris : c’est un corbeau qui nous affirme que ce personnage a le corps beau ! Et combien est beau un corps de femme ! C’est une certitude. Toujours est-il que nous sommes en présence d’un message, et pas de n’importe quel message !


Un corps beau : Toute cette lame nous comble de bonheur. Mais est-ce que ce bonheur est total ? Peut-être pas ! Car, en effet, sommes-nous certains que le personnage principal de cette lame soit une femme ? Oui, bien sûr, elle arbore une belle paire de seins, mais LE DIABLE aussi. Elle a les cheveux longs, L’EMPEREUP aussi. Voit-on son sexe ? Que non pas, il est masqué par la jarre de sa main gauche ! En fait, rien ne prouve que ce soit une femme, sinon qu’elle est agréable à voir et qu’elle est fort jolie. Ce pourrait être, à l’instar du Diable, un hermaphrodite. Allons, prenons-la pour une jeune fille ! Elle le mérite bien et son ventre légèrement rebondi est bien dans les canons de la beauté du XVIIIe siècle ! Chaque période a ses modes, respectons-les ! Cet Arcane XVII symbolise pour nous toute la jeunesse, et son eau est donc de l’eau de jouvence, de celle qui nous permet de conserver notre corps en bon état : un esprit sain (puisqu’il connaît le langage des oiseaux) dans un corps beau. Et c’est ce qu’elle fait assurément ! D’ailleurs, la plante trifoliée nous renvoie à la lame III, LIMPÉRATRICE, la Dame du Nombre d’Or : nous pouvons donc être absolument certains de la perfection de cette jeune-fille ! C’est d’ailleurs assez évident, lorsqu’on la regarde attentivement ! Elle correspond aux canons universels de la beauté ! Elle a effectivement le corps beau, le corps juste comme l’affirme l’arbre aux huit feuilles d’or, le corps universel comme le dit l’arbre aux vingt-et-une feuilles d’or.


À votre santé ! Qui dit jouvence, dit bonne santé. La lame XVII sera la lame de la Santé. Bonne ou mauvaise d’ailleurs, suivant la ou les lames qui la jouxtent, bien entendu. Mais la santé tout de même. Et chaque fois que nous la verrons apparaître, si bien sûr nous avons posé la question de la santé, nous saurons que nous sommes véritablement dans le problème et que la réponse va nous être donnée. C’est le moment d’ouvrir grandes ses oreilles et d’écarquiller ses yeux ! Mais il ne faut pas oublier que le mutus ne demande aucune question de départ et pourtant, on y rencontrera toujours LE TOULE, et celui-ci sera le plus souvent le signal d’un problème de santé. (Car on n’en parlerait pas s’il n’y avait pas aucun problème). C’est là qu’il faut être vigilant et subtil, et surtout, très attentif à la signification des lames. Il faut toujours se demander quelle peut être la signification autre que la santé. Car parfois, ça nous dit qu’il y a un problème de boisson, surtout avec LE BATELEUR. Lorsque la question est parfaitement posée, la réponse est alors immédiate et on ne peut plus claire. Soyez-en certains. D’ailleurs, dans ce cas, il ne peut pas y avoir beaucoup de significations possibles. Nous allons les voir tout de suite. Il me semble qu’il suffit d’un peu d’imagination.


Des fuites : La jeune fille laisse l’eau couler de ses deux jarres. Elle laisse fuir de l’eau… Cette lame sera donc la lame des fuites. Fuite d’argent, si elle se trouve jouxtant une lame d’argent comme LE DIABLE, par exemple, (encore que cela puisse symboliser une incontinence urinaire).

Ou encore des Deniers. Il faut se méfier des Deniers, car cela peut aussi signifier une dépression nerveuse ! Fuite d’eau avec certaines lames de liquide comme LA LUNE, par exemple. Mais attention à la position respective de ces deux lames : il est facile de comprendre que si la jeune fille tourne le dos à LA LUNE, il y a fuite d’eau et, dans le cas contraire, il y a apport d’eau à un bassin. C’est alors un apport d’eau à notre moulin. (Mais mieux encore, ce sera avec la lame XIIII, TEMPÉRANCE). Avec LE BATELEUR, ce sera une habitude invétérée de vider la bouteille, comme je le disais plus haut. Avec les Coupes ce sera la même idée, avec l’idée d’une soif inextinguible. Avec l’as de coupe, nous aurons l’idée que « tout fout le camp », au propre comme au figuré. Si l’on a posé une question sur la santé, cela peut signifier que le cœur a des fuites, (souffle au cœur par exemple). Avec TEMPÉRANCE, on pourra supposer qu’il y a une fuite d’énergie. Et avec LE PENDU, que cette fuite provoque une énorme fatigue, voire une dépression, un effondrement.


Laissez couler ! Laissons couler, laissons faire, lâchons prise ! Tout un programme ! Une invitation à ne pas s’accrocher. Et ce n’est pas le plus facile. Que non ! Laissons couler les obstacles ou ceux que l’on prend pour tels. Il faut toujours considérer les obstacles comme des marches d’escalier pour pouvoir nous hisser plus haut, vers le succès et la réussite. Ne nous heurtons jamais, mais au contraire, laissons couler. Laissons passer l’eau de la rivière, comme le propose Paolo Cœlho (mais ne pleurons pas !…) Ne pleurons pas et réjouissons-nous, bien au contraire, d'être avertis par le Tarot qu'il faut faire attention à la santé.

En aucun cas, cette lame ne nous dira qu’il y a un grave problème de santé, mais plutôt, qu’il pourrait y en avoir un si nous n’y prenons pas garde. Laissons couler et ce, dans tous les cas de figure. Laissons passer de l’eau sous les ponts. Laissons faire le temps. Il ne s’agit pas de laxisme, mais de patience et de sagesse. La précipitation n’est jamais constructive. Laissons couler, non seulement le temps, mais aussi notre énergie : n’essayons pas de lutter contre le courant, mais au contraire, servons-nous de lui pour atteindre notre but ! À la nage, on ne remonte jamais une rivière sans risquer de se noyer, il faut se laisser porter par le courant pour atteindre la berge opposée.


Cheveux au vent : Oui, ses longs cheveux blonds sont dénoués et s’étalent sur ses épaules. Elle arbore ses cheveux au vent, nous la montrant en totale liberté. Ses cheveux ne sont pas tant blonds qu’ils sont d’or. Du même or que les deux arbres, du même or que les deux jarres ou que le Soleil. Cette couleur exprime toute la vie, toute la chaleur de la vie et le Soleil, comme les jarres d’ailleurs, nous montre non seulement la vie, mais l’énergie dans toute sa positivité.

Les cheveux au vent sont toujours le symbole de liberté et d’indépendance d’esprit. Et cela lui permet de verser de l’eau dans de l’eau sans pour autant être ridicule ! Elle ajoute de l’énergie à l’énergie, potentialisant celle-ci et permettant son entière réalisation. C’est le principe même du baptême qui, par le versement de l’eau sur l’impétrant, lui-même dans l’eau ou au-dessus de l’eau, lui donne l’énergie nécessaire pour traverser la vie entière.

Le baptême druidique (qui est indéniablement à l’origine du baptême chrétien), procède de ce symbolisme et se déroule toujours nu (ou quasiment nu actuellement) dans une rivière d’eau courante. Et même, de préférence dans une source. Nous retrouvons tout cela dans LE TOULE, jusqu’aux cheveux non coupés symbole de l’Initié chez les Esséniens comme chez les druides (c’est la signification du mot « Nazir », ce qui a été traduit plus tard par : « étant de Nazareth » ce qui n’est vraiment pas banal !). LE TOULE pourra, dans certains cas précis, être la lame de l’initiation, voire la lame de l’Initié. D’ailleurs, les trois scarifications placées sur le corps de cette jeune fille prouvent qu’elle est une initiée (comme le montreraient les trois points des francs-maçons ou les trois traits des Africains).


L’homme invisible : Un bras bleu foncé sort du bord gauche de la lame semblant soutenir la jarre tenue par la main droite de la fille. Dans l’initiation, quelle qu’elle soit, il est dit qu’on a toujours besoin d’une aide pour devenir initié, n’est-ce pas le cas ici ? Ce bras est anonyme, mais efficace, puisqu’il soutient cette jarre. Nous avons déjà rencontré cet « homme invisible » dans plusieurs lames du jeu de Nicolas Conver, cet homme qui, au demeurant est une femme, s’est retrouvé dans la lame de LA PAPESSE, dans celle du BATELEUR, dans celle de LA FORCE, pour ne nommer que celles-là. Vous en découvrirez d’autres.

Reste à comprendre les jarres dont les orientations ne sont pas un hasard. Celle dans la main droite est inclinée de 35° et celle de gauche de 8°, ce qui nous mène au chiffre 8, c’est-à-dire à la justice (une fois encore !) et à l’équilibre parfait. Il est un fait que cette lame se recentre perpétuellement en elle-même. Elle nous parle de vie (or) et d’énergie (rouge) pour vivre cette vie.

Le TOULE est source de vie.

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Sur le site de Philippe Camoin, on peut trouver un petit fascicule intitulé Le Tarot de Marseille restauré ou "L'Art du Tarot" par Alexandro Jodorowsky qui propose une liste de mots clefs impressionnante, glanés selon les œuvres de différents auteurs :


XVII : L'Étoile


Les influences du macrocosme sur l’homme - Intelligence-lumière de la nature - La pensée divine dirigeant les puissances angéliques - Amour se manifestant dans l’univers - Grâce - Inspiration - Homme régénéré par la parole intérieure de Dieu et par son verbe perdu dans la nature - Inspiratrice - Libation - Incarnation de l’esprit - Éloquence - Être humain ayant éveillé en lui la connaissance vivante et vivifiante de sa Psyché - Sensibilité et charité - Mariage magique du ciel et de la terre - Principes qui président à l’harmonie des mondes - Force illuminatrice et rédemptrice - Aide apportée par une force, de celle que l’on doit savoir utiliser - Obliger à recevoir - Donner à qui n’a pas besoin - Personne mal-aimée dans son enfance qui recherche insatiablement de l’amour - Capable d’aimer deux personnes en même temps - Amour de l’humanité - Lumière céleste guidant l’homme à travers ses vicissitudes sans jamais lui faire défaut - Personne difforme surmontant son handicap physique en aidant son prochain - Immortalité - Espérance - Cache sous des démonstrations d’amitié pure ses désirs sexuels - Erreur de jugement - Donner en excès provoque une catastrophe - Maladie mentale - Intuition - Cadeaux -Fausses promesses - Inconscient collectif - Destin - Inconscient universel - Personne qui ne cesse de mentir - Agitation d’idées nouvelles et précipitation de nouveaux concepts - Occasion offerte à l’humanité de changer de cap à tout moment - Mélange du passé dans le présent - Influence astrologique - Équilibre entre désir et tendresse - Insatisfaction - Femme craignant l’orgasme de peur que cette sensation nouvelle ne vienne remettre sa vie en question - Égoïsme - Amante parfaite - Désir de boire à nouveau le lait maternel - Nostalgie - Toute œuvre reçue en état de médium - Peur du futur - Ne pas vouloir vaincre - Bonne chance - Perspectives brillantes - Création de la conscience cosmique à travers l’humanité - Esclave de son éducation - Ne cesser un travail que lorsqu’on en a recueilli tous les fruits - Saint qui pense à l’œuvre et non au fruit de l’œuvre - Action altruiste - Vivre sans finalité - Charlatan qui enseigne une petite vérité pour laisser passer un fleuve de mensonges - Message astral reçu par une personne mentalement limitée - Action qui survient très loin dans le temps et dans l’espace - Maturité sexuelle qui a passé par les sept aspects de la sexualité (infantilisme, narcissisme, fétichisme, perversion, désir, passion, amour) pour les incorporer en une unité équilibrée - Femme ouverte à l’homme - Femme qui ne peut vaincre le désir d’être possédée par son père - Bénédiction - Nouvelle perception de choses physiques et sexuelles - Femme non mûre qui ne peut aimer car elle cherche toujours un père -Retour à la nature. - Force morale qui vient au secours dans les moments difficiles - Donnera et recevra un grand amour - Besoin d’une amie - Méfiance - Paix - Double fluide mâle-femelle qui monte par la colonne vertébrale jusqu’à arriver au cerveau - Intestins - Trésors - Magie blanche - Candeur - Abandonné aux saines influences - Sensibilité poétique - Sept types planétaires de l’homme - Pitié - Nouvelle Ève - Âme reliant la matière à l’esprit - Sommeil et ses révélations - Idéal vers lequel la vie tend - Musique - Curiosité indiscrète - S’échapper des formes pour arriver jusqu’à la lumière - Notoriété - Nécessité de se faire de la publicité - Beaucoup de travail et peu de profit - Amour feint pour soutirer de l’argent.

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Symbolisme celte :


Laura Tuan, autrice d'un livret d'accompagnement intitulé Les Tarots celtiques (Éditions De Vecchi S.A., 1998) propose une analogie entre l'Arcane XVII et la déesse Stirona :


Déesse lunaire du panthéon gaulois, Sirona revêt l'apparence d'une belle jeune fille dont les longs cheveux sont retenus par un croissant de Lune en guise de barrette. Elle porte un panier contenant trois œufs, symbole de fécondité et de renaissance, accentué par la force du chiffre trois.


Il n'est pas non plus exclu que la divinité, vêtue de lin blanc comme une prêtresse, ait quelque chose à voir avec les prêtresses druidiques spécialisées dans l'art de la magie et de la divination (d'où le nom Sirona, du germanique stern, au sens d'étoile, de destin) qui, selon César et Strabon, vivaient toutes ensembles, à l'embouchure de la Seine, dans un temple circulaire démoli et reconstruit rituellement chaque année.

Pendant les travaux de reconstruction, les prêtresses transportaient dans leurs bras de grosses charges de matériaux, mais il suffisait que l'une d'elles en laisse tomber un seul fragment pour que toutes ses compagnes se jettent sur elle en la lacérant, selon les principes d'une coutume barbare et sanguinaire d'origine extatique. [1]

Dans le mythe gallois, Sirona peut être assimilée à Arianrhod [2], déesse de la Lune et de la roue du destin, contrainte de prendre la place d'une vierge qui servait de repose-pied au dieu Math, et démasquée par la naissance de son fils Lleu auquel, par mesure de rétorsion, elle infligea plusieurs gessa.

Son auxiliaire magique, la chouette au regard songeur, était à l'origine une déesse, Blodeuwedd, que le magicien Gwydion avait justement crée pour sn fils Lleu à partir d'un buisson d'aubépine, afin de remédier à la malédiction qui empêchait ce dernier d'avoir une épouse. Née d'une espèce végétale et donc privée de la morale humaine, Blodeuwedd avait trahi et tué son mari : en punition, elle avait été changée en chouette.


La carte : Longue chevelure dorée, regard rêveur et visage aux traits parfaits, Sirona évoque un croissant de Lune par l'attitude de son corps souple. L'étoile qui orne son front rappelle son nom. Une chouette l'accompagne, maîtresse de la nuit, du rêve et du mystère.


Signification ésotérique : Impossible de perdre espoir tant que la beauté de la nature réconforte l'œil et que l'harmonie de la création console des pensées les plus tristes.

Entrer en syntonie avec le ou les autres, vibrer à l'unisson sur la même fréquence : telle est l'expérience de l'amour qui atténue les désaccords et concilie les contrastes.


Mots-clés : Espoir - Amour - Beauté - Art - Guérison - Régénération - Musique.


A l'endroit : Moment propice, bonnes perspectives, chance, protection divine - Espoir, sérénité, réussite dangers et obstacles surmontés - Confiance, optimisme, idéalisme, sincérité, altruisme - Renouvellement, contacts sociaux - Magie blanche, astrologie - Dédommagement des efforts accomplis, satisfaction, conclusion, récompense - Nouvel amour romantique, fiançailles, mariage - Charme, coopération, amitié, aventure - Naissance - Passion artistique, créativité, profession ésotérique, rapports avec le public - Prospérité, longévité, constructivité - Énergie féminine, intuition.


A l'envers : Espoirs déçus, manque d'affection, d'ouverture et d'intuition - Fin d'une période heureuse, difficultés, contretemps, occasions ratées, malchance - Méfiance, frustration, incertitude, obstination, doutes - Aridité, mensonges, attitude fuyante ou peu claire - Sensualité excessive, manque d'affection entre les partenaires, trahisons - Complications dans le travail, gains dilapidés, affaires qui se terminent ma - Déséquilibre physique, asthénie, accidents, drogue, intoxication, maladies infantiles, grossesse à risque - Inimitiés et rivalité avec une femme.


Le temps : Vendredi - Cœur du printemps - Début de l'automne.


Signes du zodiaque : Taureau - Balance - Verseau.


Le conseil : Ayez des pensées positives, ouvrez la porte aux espoirs et petit à petit, presque sans vous en apercevoir, les événements commenceront à aller dans le sens de vos désirs : il y a toujours un temps parfait pour chaque chose ; il en vous reste plus qu'à attendre et à espérer.


Note personnelle (Anne) : 1) Ce rituel rappelle de manière très précise celui des Bacchantes grecques.

2) Argantorota chez les Gaulois, selon Jean-Pierre Savignac.

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Dans le livret accompagnant le jeu de cartes du Tarot des Druides de Philip et Stephanie Carr-Gomm (Édition originale 2004 ; traduction française : Éditions Véga, 2014), on trouve le petit texte explicatif suivant :


Le Message : L'intérieur et l'extérieur sont connectés en parfaite harmonie. Tout ce que vous avez à faire, c'est être. L'intuition coule comme un ruisseau éclatant.

Mots-clefs : Intuition - Espoir - Optimisme - Guérison - Ouverture - Calme - Perspectives brillantes.


Signification : Confiance et tranquillité

- Vous pouvez développer une confiance calme, claire, dans l'avenir ;

- Si vous avez besoin de guérison, vous trouverez utile de vous accorder régulièrement à l'énergie éclatante et en même temps calme de l'Étoile ;

- Sentiments intérieurs de respect de soi, de bien-être et de vitalité ;

- Inspiration ;

- Vous recevrez beaucoup d'amour en ce moment ;

- Nudité ;

- Simplicité, état naturel, liberté, authenticité.


***


Mots-clefs : Manque d'estime de soi - Perte d'innocence - Perdre le contact avec l'intuition - Gaspillage.


Sens inversé : - Quand les eaux de la vie ne circulent plus, nous nous sentons déconnectés et notre intuition, notre boussole intérieure, nous ramène sur la voie ;

- Sentiment de perte ou de gaspillage de l'énergie ;

- N'oubliez pas que les eaux de la vie sont toujours là pour vous - pour vous guérir, vous rafraîchir et vous inspirer.

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Kristoffer Hugues, dans Les secrets du tarot celtique (Llewellyn Publications, 2017 ; Éditions De Vinci, 2021) présente ainsi l'Arcane XVII :


XVII. L'Étoile


Voyez comme je reflète la joie

de l'awen à travers l'obscurité


Affirmation : Prenez le temps de vous arrêter un instant et de faire le point.

Mots-clés : Inspiration - Espoir - Calme.


J'ai été libérée - la Tour n'a aucun pouvoir sur moi, et les chaînes de l'Ombre ne me retiennent pas. J'émerge de la tombe de la terre, des entrailles de la contemplation et de la compréhension. Je m'élève pour assumer ma propre puissance, sereine et calme ; j'incarne la rivière de l'Awen. Bien trop souvent, vous vous tenez sur mes rives, à contempler mon éclat, la force brute d'inspiration offerte par les dieux. Ô, comme vous admirez cela... Je vous comprends, mais... est-ce vraiment suffisant ?

Pourquoi ne pas mettre les pieds dans cette rivière, timidement peut-être, mais en sachant que vous êtes l'Awen. Voyez comme mes eaux abondent ; elles ne mènent nulle part ailleurs que dans la rivière de l'Awen. Arrêtez-vous un instant et laissez mon courant vous lécher les jambes. Ne bougez pas, contentez-vous de vivre l'instant présent.


Interprétation : le calme après la tempête peut -être libérateur, surtout si la tempête s'est avérée dévastatrice. Il y a des moments dans la vie où nous avons juste besoin de nous arrêter, de réfléchir, de prendre du recul, de faire le point. Qu'a-t-on perdu ? Qu'a-t-on gagné ? Dressez une liste et faites appel à votre intuition pour analyser la situation. L'Étoile n'est pas une lame d'« action » en tant que telle, mais plutôt d'observation, et même si elle est jolie à regarder, l'ennui vous guette. L'autosatisfaction ne va qu'un temps ; ne vous y enracinez pas. Vous avez surmonté beaucoup d'épreuves. Il est temps de faire le point et d'être simplement en pax avec vous-même. Parfois, le temps guérit vraiment ; le voyage reprendra quand le moment sera venu.

Si l'Étoile apparaît inversée, il y a de fortes chances que le consultant ait renoncé à la possibilité d'une quelconque pax avec la situation ou avec lui-même. Comment en est-il arrivé là ? Qu'est-ce qui entoure cette lame pour qu'elle trahisse un tel accablement ? Il y a beaucoup de doutes vis-à-vis de la situation, un manque de confiance personnelle, en particulier. Pourquoi ? D'un point de vue spirituel, le consultant peut se sentir bloqué. Les lames suivantes peuvent donner des indices quant à la raison de ce sentiment, et l'origine de ce blocage.

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