Ce matin, une impulsion soudaine me commande d'aller rendre visite à l'Arbre des Ancêtres que je n'ai pas revu depuis le dernier stage de massages spirituels, vers lequel j'avais conduit deux de nos participants venus de loin...
Comme il fait beau ce matin, je me dis qu'il serait agréable d'aller m'y promener avec Marie-Claire qui est disponible en début d'après-midi.
Nous grimpons confiantes, avec la simple idée de faire un petit coucou à cet arbre qui nous accompagne depuis bientôt cinq années... et auprès duquel nous avons mené de nombreuses cérémonies.
Mais quand nous arrivons... quelque chose est différent... Il n'y a pas de chant d'oiseaux, et davantage de lumière que d'habitude... Peut-être parce que le bois est dénudé ?
Non ! Le géant s'est effondré !
Inutile de préciser que nous nous sommes longuement interrogées sur la signification à donner à cet événement inattendu... quand nous avons réalisé cette incroyable synchronicité : l'arbre des Ancêtres s'est délesté d'une partie de ses troncs - visiblement les plus anciens - dans la semaine encadrée par le cercle de tambour dédié à Argantorota, la déesse des cycles Vie-Mort-Renaissance, choisie pour incarner l'arcane de la roue de Fortune lundi soir, et l'atelier Danse-tarot de demain où nous nous laisserons saisir par le même archétype pour approfondir notre relation au cercle spiralé de la Destinée !
Vie - Mort - Renaissance. Création - Destruction - Recréation.
Il se trouve que c'est également la semaine où sous la conduite d'Argantorota et de Saturne à la queue de poissons, j'ai enfin accompli ce que me demandaient les Esprits depuis plusieurs années, en parallèle de la table blanche, à savoir l'accueil des âmes prêtes à s'incarner...
Pour la première fois, grâce à Alexandra, j'ai été témoin de l'incarnation de l'âme dans le corps du fœtus, moment émouvant et très poétique qui nous a toutes deux reliées à plus grand que nous.
Cela m'a permis de proposer à Margot, qui se prépare à me rendre grand-mère, le même rituel afin d'accueillir pleinement son bébé. Nouvelle synchronicité : elle n'est pas surprise de mon appel car depuis le début de la semaine, elle sent qu'il faut qu'elle se pose, mais n'y parvient pas, pour "accueillir pleinement son bébé, lui donner vraiment sa place" ! Le rituel fut quelque peu différent évidemment, adapté à chaque âme, mais tout aussi bouleversant et magique !
Merci à la vie, à la déesse des cycles immuables, au gardien du seuil et à la marraine-fée Viviane pour ces instants suspendus, lumineux dans la noirceur féconde de l'océan cosmique.
Dans les traditions chamaniques, comme chacun sait, on voue un culte important aux Ancêtres, qu'on craint autant qu'on vénère. Mais, il me semble que la mentalité clanique - analogue à l'ère du Bélier ? - qui est le support solide du chamanisme ne peut plus répondre à toutes nos interrogations, nous à qui l'ère des Poissons a demandé de nous individuer pour faire pleinement briller notre Soleil.
Les mythes nous ont depuis longtemps alerté sur les méfaits des erreurs et errances de nos Ancêtres, nous appelant à accepter d'avoir les dents agacées parce que nos pères avaient mangé des raisins verts ou à subir les malédictions lancées sur le couple primordial de nos Ancêtres.
Mais la clairvoyance des ésotéristes et, pour les plus "rationnels" d'entre nous, la psychogénéalogie, nous ont appris à adapter les rituels de conciliation et d'apaisement des Esprits des Ancêtres pour la libération de toutes les lignées, incarnées ou non. Lorsqu'un travail profond et sincère de pardon s'effectue, "un tronc tombe", dans la mesure où les Esprits des Ancêtres encore emprisonnés par le sentiment de leur indignité peuvent enfin partir dans la Lumière et poursuivre leur Roue de Fortune.
Ce faisant, ils offrent à leur descendance ce cadeau inestimable de les alléger définitivement des erreurs commises et leur proposent ainsi la liberté d'inventer pleinement leur vie incarnée, en accord profond avec les desseins de leur âme guidée par la Source.
Que les Ancêtres qui sont "tombés" avec les deux troncs de notre Frêne chéri, en soient immensément remerciés !
De la pourriture, ferment de vie élaborée par les champignons, aux mousses lumineuses éclairées par l'Esprit du Vieil Homme Vert, le cycle éternel n'en finit pas de réinventer les spirales...
Anne.
Symbolisme :
Bernard Mirande, auteur d'un Dictionnaire Symbolique et Psychologique (Les Éditions du Grand Rêve, 2010) propose une notice consacrée aux ancêtres :
Aïeuls : Les aïeuls sont peu présents dans les rêves car le rêveur ne les a pas connus, ou bien, s'il a connu un arrière-grand-parent quand il était bébé, il ne s'en souvient plus. Par contre, les parents peuvent avoir été fortement marqués par un grand-père ou une grand-mère.
Ces histoires ressemblent un peu aux contes de fées : le plaisir que nos grands-parents ont eu à parler de leurs parents et même de leurs grands-parents ainsi que le plaisir que nos parents ont eu à parler de leurs grands-parents ou de leurs parents (que nous n'avons pas connus) viennent hanter notre esprit. Ce que les parents en ont dit marque notre mémoire plus ou moins consciemment.
Ces récits, nourris de souvenirs gais ou tristes, heureux ou malheureux, sont nécessaires à la formation de l'âme humaine remplie d'une forme de réalité, plus ou moins imaginaire. Les grands-parents ont rêvé (rêveries diurnes) dur leur histoire et nous, nous allons rêver non seulement dans nos rêveries diurnes mais aussi dans nos rêves nocturnes.
Parfois interviennent des rêves très étranges comportant l'image d'un aïeul. J'ai même entendu des personnes raconter des scènes de l'enfance de leurs parents (vus en rêve) qu'ils ignoraient. Etonnés, ceux-ci ont confirmé qu'ils n'avaient pas livré à leurs enfants ces récits parfois très précis avec description des lieux et des paysages. Par quel mécanisme les parents ont-ils fait passer de telles images ?
Ancêtres : L'histoire des ancêtres est quelquefois connue grâce aux arbres généalogiques et il est intéressant d'étudier les lignées familiales avec la répétition des événements sur plusieurs générations. [...] L'influence ancestrale marque notre vie et nos rêves.
Les ancêtres sont codés dans les rêves par ce qui est derrière nous, ce qui est à l'arrière, le passé... Ils peuvent être codés par des vieillards vivant dans un sous-sol ou un grenier. Parfois la souche d'un arbre, les racines codent aussi les aïeuls. Les ruines, les vestiges, symbolisent les histoires des générations qui nous ont précédés. Quelquefois aussi l'arrière-salle, l'arrière-boutique, le musée, le coffre-fort, les vieilleries, les antiquités figurent les ancêtres.
De même, la voiture d'un grand-père ou d'une grand-mère (puisque la voiture code la mère), la grotte dans laquelle se trouve la mère pourrait coder le ventre de la grand-mère ou le foyer des grands-parents. Certaines fois, les remises ou les remorques codent également le passé.
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Dans Caverne et Cosmos, Rencontres chamaniques avec une autre réalité (Éditions ; traduction française Mama Éditions, 2017) Michael Harner nous éclaire sur a notion d'ancêtres pour la conscience chamanique :
La souffrance s'accompagne ordinairement de prières adressées aux ancêtres dont on sollicite la pitié. Les ancêtres sont souvent appelés « grands-pères ». En effet, chez les peuples autochtones de la haute Amazonie et des Grandes Plaines d'Amérique du Nord, ce terme tend à regrouper tous les ancêtres, car, comme dans de nombreuses autres cultures chamaniques,
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