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L'Arbre inversé

Dernière mise à jour : 8 avr.




Symbolisme :


Dans Symboles fondamentaux de la science sacré (Éditions Gallimard,1962) on trouve un article de René Guénon publié initialement en février 1939, dans les Études Traditionnelles :

 

Dans son étude sur "Microcosme" de Maurice Scève [voir ci-dessous,], Hans Staub rappelle l’une des origines de l’image :


« l’idée de l’homme “arbre renversé” remonte au Timée : parlant de l’âme intelligente, Platon dit que “cette âme nous élève au-dessus de la terre, en raison de son affinité avec le ciel, car nous sommes une plante non point terrestre, mais céleste. Et en effet, c’est du côté du haut, du côté où eut lieu cette naissance primitive de l’âme, que Dieu a suspendu notre tête, qui est comme notre racine et, de la sorte, il a donné au corps tout entier la station droite” (90 a-b) »


dans Le Curieux désir. Scève et Peletier du Mans poètes de la Renaissance, (Genève, Droz, 1967, p. 102.)

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Selon Peter Tomkins, auteur de La vie secrète de la nature : Vivre en harmonie avec le monde caché des esprits de la nature (Éditions Trédaniel, 1999) :


"L’arbre de la vie de la Kabbale (le courant ésotérique et mystique du judaïsme) avait 10 sphères, les Sephiroth, représentant les 10 attributs ou émanations grâce auxquels l’infini et le divin étaient en relation avec le fini (les sefiroth, sefirah au singulier).

Cet arbre de vie est figuré à l’envers, puisque la Création divine ne peut être que descendante. Il contient l’intégralité des lois cosmiques et leur interaction. C’est également un tableau de l’humanité, et un portrait de l’être humain en tant qu’individu. L’énergie divine descend des racines vers les branches de l’arbre inversé, aussi l’énergie qui est déposée dans l’homme doit elle remonter à sa source, afin de s’épanouir au sein de son Créateur.

Tout au sommet de l’arbre, donc à sa racine, invisible pour celui dont les yeux de l’esprit ne sont pas ouverts, hors de portée de toute connaissance, se situe Kether, la Couronne.

De Kether procède une série des neuf autres émanations divines, les Sephiroth ou sphères de Dieu, réunis l’un à l’autre par “l’éclair étincelant” qui descend de Kether. Les Sephirot représentent les attributs, pouvoirs et potentialités du Divin, qui se manifestent en partant de l’Énergie primordiale pour redescendre vers la matière, l’incarnation. L’arbre se divise en trois piliers verticaux :


  • le Pilier de droite, porte au sommet Hochma, la Sagesse, procédant directement de Kether, qui est le Père cosmique ou principe masculin ;

  • le Pilier de gauche, vers lequel se dirige ensuite l’éclair étincelant, est dominé par Binah, la Compréhension, qui est la Grande Mère ;Hochma et Binah, mâle et femelle, forment la première division, la première dualité du Principe, qui est donc par nature androgyne.

  • le Pilier central, couronné par Kether, constitue le lieu de la synthèse, et aboutit à la fondation, Yesod, puis à Malkut le royaume. Malkuth est la cime inversée de l’arbre dont Kether est la racine, c’est la manifestation réalisée, matérialisée.

Les sentiers qui relient les Sephiroth représentent leurs interactions. Ils peuvent être perçus comme des combinaisons de forces, des zones de transition, des canaux, des chemins. Les Sephiroth sont : Kether (Couronne-1), Hochma (Sagesse-2), Binah (Intelligence-3), Hesed (Bonté-4), Gilburah (Force-5), Tiferet (Beauté-6), Netzach (Victoire-7), Hode (Gloire-8), Yesod (Fondement-9), Malkuth (Royaume-10).

Il n’y a pas de discontinuité entre les chemins qui sillonnent l’Arbre. Ainsi les Sephiroth elles-mêmes font partie du parcours initiatique de l’Arbre. En ce sens, la Kabbale considère qu’il existe 32 sentiers : les 10 Sephiroth et les 22 voies qui les relient. Il est utile de représenter les sentiers par des canaux et non pas par de simples lignes. Cela permet d’introduire dans l’Arbre la notion d’écoulement de flux alimentant notre réalité.

En lisant cet arbre horizontalement, on retrouve la figuration des trois mondes que l’arbre relie : Dieu, l’univers et l’homme. L’homme et l’univers sont le reflet l’un de l’autre et tous deux reflètent l’infini, inconnaissable pour eux car existants, ils sont dans le domaine du fini.


La Kabbale dévoilée : L’enchaînement de conscience de l’Absolu vers le matériel, à travers le logos, la planète, la monade, jusqu’au noyau de l’électron, est illustré subtilement et mathématiquement par ce très remarquable et ancien glyphe, l’Arbre de vie à dix branches des kabbalistes. Le terme kabbale, de l’hébreu qbl, « recevoir », est supposé indiquer la connaissance secrète reçue oralement, savoir caché si profond que « son essence peut être confiée à peu de gens, et encore moins peuvent comprendre sa complexité. » La tradition affirme que la kabbale est dissimulée en quelque sorte dans le Pentateuque.

Il y a bien des années, Madame Blavatsky a souligné dans La doctrine secrète que la kabbale, avec sa formulation mystique et occulte des doctrines du judaïsme, encodait le récit de cette descente de la conscience, en utilisant le langage métaphorique du mythe de la création dans la Genèse.

Les principaux textes de la sagesse kabbalistique, le Séfer Yetsirah (Livre de la Création), le Zohar (Livre de la Splendeur) et le Séfer ha-Bahir (Livre de la Clarté) – leurs versions modernes étant le fruit de l’ardue érudition médiévale – postulent l’existence au-delà de la réalité quotidienne d’une vaste réalité cosmique, invisible, formée de multiples strates, tout ce qui existe dans l’univers étant relié à toutes les autres choses, et l’ensemble en constante interaction.

Selon une remarquable analyse de Stephen Phillips, l’Arbre de vie, avec ses dix branches, les sefirot (sefirah au singulier), ses « émanations numériques », semble être un schéma directeur mathématique du cosmos – notion qui fait passer les mathématiques de la position de servant des sciences à celle de leur maître. Dans une étude détaillée de ces aspects de la kabbale - compilée dans un épais manuscrit intitulé The Image of God in Matter – Phillips qualifié l’Arbre de vie de « chose de puissance et beauté mathématiques impressionnantes, englobant les mathématiques dans une théorie récemment proposée par les physiciens pour unifier les forces de la nature. »

Le même Arbre de vie est décrit par la théosophe Ann Williams-Heller dans son livre Kabbalah : Your Path to Freedom comme représentant non pas une religion, mais une vérité révélée au centre de toutes les religions du monde et de la pensée universelle.Dans l’ancien glyphe, les sefirot sont représentées comme des sphères arrangées de façon curieuse en trois colonnes, pour symboliser les « dix qualités divines ou modes objectifs du Logos cosmique manifeste. » Horizontalement, les sphères sont partagées en quatre strates, représentant quatre « mondes » ou quatre étapes de l’involution logoïque dans la matière – à travers l’esprit, le mental, le cœur et le corps – chacune liée au feu, à l’air, à l’eau et à la terre, chacune atteinte par un niveau de conscience différent et des qualités différemment manifestées.

Étant donné que toute vie est conçue comme venant d’en haut et étant soutenue d’en haut, l’Arbre est représenté à l’envers, ses branches se déployant vers le bas, tandis que ses racines s’élèvent vers l’inconnu, « la conscience absolue non différenciée, immuable et pourtant toujours en devenir, la cause de toutes les causes. »

Le premier de ces quatre mondes, celui de la « constitution », est représenté par une seule sefirah, située au-dessus de toutes les autres, Kèter, la Couronne, symbole du Logos cosmique manifesté, le un-dans-le tout, l’unité ultime. Dans cette atmosphère subtile, le Logos conçoit et imagine des plans pour la création. Dans le second monde, celui de la « création », les deux sefirot suivantes, Hokhmah (Sagesse) et Binah (Intelligence), s’éveillent aux forces archétypales originaires de la polarité masculin-féminin de Shiva et de Shakti, volonté et puissance. Dans le troisième monde, celui de la « formation », les sefirot de Charité, Loi, Beauté, Victoire et Splendeur s’unissent à la Fondation pour créer une vie vibrante à l’aide de la sexualité.

Dans son livre The Ladder of Light, William G. Gray affirme que les anges de la Fondation, Yesod, sont directement concernés par les principes de fertilité et de fécondation sous-tendant les formes de vie de cette planète. Ce sont des agents actifs de la germination et de la gestation, non seulement pour la vie végétale et celle animale, mais aussi, à des niveaux plus profonds, pour les naissances mentales et spirituelles. « En tant que Formateurs, ils sont responsables du façonnage des énergies destinées à être exprimées en termes de ce que nous appelons « vie », les guidant à travers les canaux de la naissance. Nous pouvons presque les décrire comme des assistants d’une pouponnière d’avant la naissance, façonnant l’enfant dans la matrice ou la plante dans la graine. »

Ensemble, les neuf sefirot produisent le quatrième monde, celui de la « manifestation », représenté de nouveau – ce qui est en haut est comme ce qui est en bas – par une seule sefirah, Malkhout (Royaume). C’est le monde prodigieux des quatre éléments et des minéraux, des plantes, des animaux et des humains. Là, où la matière subtile de l’esprit devient l’esprit dense de la matière, l’esprit tout-pénétrant du premier monde est reflété dans l’esprit cristallisé du quatrième monde. La cause primordiale a achevé son objectif final dans la vie, la nature, l’humanité.

Tout comme l’Arbre de vie peut représenter le macrocosme et le microcosme, les dix sefirot sont aussi divisées, d’un point de vue microscopique, en sept plans coïncidant avec les chakras humains. Dans ce cas, l’Arbre s’élève de la terre vers le haut, ce qui en fait non seulement un diagramme de la descente de l’esprit cosmique dans la matière, mais aussi une sorte d’échelle de Jacob pour le retour de la monade individuelle, par la méditation, à la réunion avec la Divinité en Kèter.

Les sefirot sont reliées par vingt-deux voies, qui représentent, selon les kabbalistes, les états psychologiques ou les expériences rencontrées au fil de la descente du Logos dans la matière et de l’ascension de la monade dans les mondes supérieurs.

Comme pour le symbolisme le plus complexe, le même glvphe des dix sefirot peut être utilisé pour représenter les neuf hiérarchies célestes de Denys (plus une dixième pour le genre humain), avec les séraphins, les seigneurs de l’amour en Keter (Couronne), les chérubins, les seigneurs de l’harmonie, en Hokhmah (Sagesse) et les trônes, les esprits de la volonté, en Binah (Intelligence). Le reste suit en ordre décroissant dans une densité de plus en plus grande, jusqu’à la dixième sefirah, Malkhout (Royaume) qui, selon Phillips, représente également la forme extérieure organique du Logos cosmique, l’univers entier, ce système solaire, un corps humain, ou une seule particule atomique évanescente. Williams-Heller affirme que les réalités fondamentales de l’existence sont mathématiquement représentées sur l’Arbre de vie à travers les nombres de zéro à dix, le zéro étant l’Absolu, le un le Logos manifesté, les autres nombres les entités spirituelles, aboutissant à l’homme dans le monde matériel au dix. Chaque nombre correspond alternativement à un niveau particulier de réalité, lié tant au nombre qui lui est supérieur qu’à celui qui lui est inférieur. Chaque branche de l’Arbre possède une propriété commune à toutes les autres – le fait qu’elle est d’abord et indubitablement un nombre, alternativement « affecté » par celui qui le précède et « cause » de celui qui lui succède, chaque nombre étant considéré tout le temps dans sa relation avec les autres soit masculin, soit féminin, avec un changement de polarité incessant, allant de pair avec une augmentation progressive de la valeur et de la densité. À travers ce changement graduel de zéro à dix, la lumière infinie de la première branche de l’Arbre se « matérialise » dans une vie définie dans la dernière branche.

Dans une analyse mathématique encore plus sophistiquée de l’arrangement des sefirot, Phillips va plus loin : assez loin pour découvrir la théorie de la supercorde espace-temps structurée dans les modèles établis dans l’Arbre de vie. Selon lui, cette correspondance avait déjà été perçue par Annie Besant et Charles Leadbeater il y a un siècle, bien que les avancées de la physique de l’époque ne fussent pas alors capables de la mettre en évidence.

Dans l’analogie de Phillips, les trois dimensions de l’espace euclidien ordinaire correspondent à la triade céleste de Kèter, Hokhmah et Binah. Viennent ensuite les six « sefirot de construction », représentant les six dimensions cachées de l’espace condensé. La dernière sefirah, Malkhout, la dixième, correspond à la dimension temporelle – pertinemment, dit Phillips, car l’une des significations kabbalistiques de Malkhout est le monde physique temporel. Tout cela, affirme Phillips, confère une solide base mathématique à la notion que les composantes de la matière – les particules subatomiques étudiées par les physiciens – sont créées d’après l’image du Logos cosmique. Les chiffres supérieurs sont les valeurs numériques des noms divins des sefirot.

Les chiffres inférieurs sont les valeurs numériques des noms des sefirot.L’analyse de Phillips, nullement arbitraire, est basée sur les valeurs numériques attribuées par les kabbalistes à chaque lettre de l’alphabet hébraïque. En appliquant la guématrie, le mysticisme numérique, aux vingt-deux lettres hébraïques, les kabbalistes assignent un « nom divin » à chaque sefirah, pour exprimer numériquement l’essence de leurs significations métaphysiques en relation avec la structure de création de l’Arbre de vie. Ainsi, Hokhmah (Sagesse), la seconde sefirah, a reçu le nom divin de Jehovah, d’une valeur numérique de vingt-six. Binah (Intelligence), la troisième sefirah, a reçu le nom d’Elohim, dont la valeur numérique est cinquante, et ainsi de suite.

La clé de ce que Phillips appelle « les puissantes et belles mathématiques de l’Arbre de vie » est le triangle pythagorique, la tétractys, un triangle équilatéral contenant dix points disposés en quatre rangées, symbolisant les nombres un, deux, trois, quatre, dont la somme est dix.

Pythagore, philosophe et mathématicien grec du septième siècle avant J.-C, initié dans les secrets des mystères les plus divers, grand voyageur, est considéré comme avoir été le premier physicien théorique du monde. Il enseignait que les mathématiques étaient la clé des mystères de l’univers et que le nombre dix était parfait et sacré, la source et la racine de la nature éternelle. D’où sa représentation du nombre dix dans la tétractys, glyphe symbolique au centre du mysticisme numérique que Pythagore enseignait à ses élèves à Crotona, au sud de l’Italie. La tétractys a une signification ésotérique qui était révélée en secret, seulement à des disciples privilégiés – elle concernait la gnose mystique universelle se trouvant au cœur de la religion ancienne. La tétractys symbolisait aussi la nature décuple de Dieu. La raison pour laquelle ce triangle devait être traité avec une telle révérence religieuse – les élèves prêtaient serment de ne pas révéler ce qu’ils savaient à son sujet – est restée un mystère pour les historiens des mathématiques grecques, bien que sa pertinence soit maintenant mise en évidence par Phillips.

Madame Blavatsky, laissant entendre qu’elle en savait plus qu’elle n’était prête à dire, affirmait que « les dix points inscrits dans le triangle pythagorique valent toutes les théogonies et angélologies jamais sorties du cerveau théologique. »

Lorsque Phillips s’est rendu compte que les pythagoriciens avaient découvert que les noms divins attribués aux sefirot de l’Arbre de vie – tels que Jehovah ou Elohim – n’étaient pas de simples inventions des dévots, mais exprimaient de puissants principes mathématiques archétypaux établissant les lois de la nature, il a constaté que ces lois avaient été encodées tant dans la tétractys que dans l’Arbre de vie. L’une des remarquables propriétés de la tétractys est qu’à travers la guématrie elle transforme certains polygones, comme le pentagone et l’octogone, en représentations géométriques des noms divins.

Le Timée de Platon met en évidence une parenté entre ses cinq corps sacrés et les cinq éléments, avec l’hexaèdre, ou le cube, pour la terre, l’icosaèdre pour l’eau, l’octaèdre pour l’air, le tétraèdre pour le feu et le dodécaèdre pour l’éther. Il est intéressant de constater que ce dernier corps contient cinq hexaèdres, un pour chaque élément. Ces formes essentielles possèdent, en elles-mêmes et à travers leurs analogues chez les éléments, le pouvoir de façonner le monde matériel. Les quatre corps apparaissent en des combinaisons différentes dans les éléments chimiques décrits par Leadbeater et Annie Besant. « Dans cette séquence de cinq corps géométriques fondamentaux nous avons la preuve des mathématiques de l’esprit cosmique. Les équations géométriques et les lois mathématiques précises décrivent la relation entre ces cinq corps et la progression valide de leur génération, de l’un au suivant, pour former un nid (ou un labyrinthe) de polyèdres, qui est la matrice géométrique sous-tendant le monde physique. »

Lorsque Phillips a commencé son analyse mathématique de l’infrastructure de l’Arbre, de son « tronc », il s’est rendu compte que l’alignement des sefirot sur cet axe central illustre la génération d’un tétraèdre, le polyèdre régulier le plus simple de la nature, une pyramide triangulaire à quatre faces – en partant d’un point mathématique et en se transformant en une ligne et un triangle. Comptant le nombre total de points, de lignes, de triangles et de tétraèdres contenus dans cette infrastructure de l’Arbre, Phillips est arrivé à vingt-six, valeur numérique de Jehovah, le nom divin de Hokhmah, symbole des pouvoirs créatifs ou générateurs de la nature.Ensuite, considérant l’Arbre comme un objet tridimensionnel, il a vu qu’il était constitué de dix points, vingt-deux pointes de triangles, seize triangles et deux tétraèdres. Donc, cinquante fragments d’information sont nécessaires pour définir sa forme dans l’espace. Et cinquante est la valeur numérique d’Elohim, le nom divin de Binah. Pour Phillips, il était clair que ces noms divins hébraïques quantifiaient le nombre de bits d’information nécessaires pour édifier le tronc de l’Arbre de vie. Mais ce ne fut là que le commencement.

Phillips découvrit rapidement que la tétractys avait une fonction encore plus essentielle qui, à son avis, expliquant pourquoi elle était une figure si hautement estimée par les pythagoriciens.

Empilant des séries de tétractys l’une au-dessus de l’autre pour représenter une série d’Arbres de vie se chevauchant, Phillips a pu construire une sorte d’échelle de Jacob, une sorte d’Arbre de vie cosmique, formé de quatre-vingt et une tétractys interconnectées, pareilles à l’échafaudage d’un gratte-ciel. A partir de cet Arbre cosmique il a pu produire des nombres qui définissaient précisément les lois mathématiques de la nature et du cosmos, y compris des nombres qui apparaissent régulièrement dans la physique quantique. Non seulement il a découvert les vingt-six dimensions de l’espace-temps, prédites par la mécanique quantique, précisément encodées dans la géométrie des arbres par Jehovah, le nom divin de Hokhmah, dont la valeur numérique est vingt-six, mais il a également découvert une correspondance entre les sept sefirot de la construction (qui se manifestent dans le monde de la création) et les dix dimensions de l’espace-temps conjecturées par la théorie de la supercorde. À partir de toutes ces données, Phillips a tiré la conclusion que la supercorde espace-temps est structurée d’après le modèle établi par l’Arbre de vie.

L’une des remarquables prophéties de l’Arbre de vie fondamental est que la géométrie d’un seul Arbre contient la structure intégrale de l’Arbre de vie cosmique quand elle est encodée dans la tétractys, tout comme la molécule d’ADN encode l’information biologique nécessaire pour qu’un corps humain se développe à partir d’une seule cellule. Encodée dans la géométrie, la partie contient l’ensemble.

Comme l’ont découvert les physiciens Green et Schwartz en 1984, le nombre 284 caractérise les mathématiques de ces forces de la nature qui créent des formes matérielles stables, comme les noyaux atomiques et les atomes. Le nombre 248 et son double, 496, caractérisent la symétrie mathématique des forces différentes de la gravité, qui agissent entre les supercordes. Phillips a découvert les deux nombres clairement encodés dans le pentacle, l’étoile à cinq branches.

Les disciples de Pythagore, dit Phillips, arboraient un pentacle comme signe de reconnaissance entre membres de la fraternité. Traditionnellement, le pentacle symbolise les cinq éléments : terre, eau, feu, air et éther. Si ses branches sont divisées en quatre points pour symboliser la tétrade pythagoricienne - un, deux, trois, quatre – et si un point est ajouté au centre, on obtient trente et un, nombre qui possède de remarquables propriétés, d’après Phillips. En tant que valeur numérique du nom divin El ou El-Hèsed, première sefirah de la construction et quatrième sefirah de l’Arbre de vie, ce nombre représente la formulation des idées archétypales dans l’Esprit divin, la première étape de leur expression dans la création. Etl+2 + 3 + 4 +…+ 31 = 496 ; ce n’est pas seulement la valeur numérique de Malkhout, c’est aussi la valeur numérique de Green et Schwartz caractérisant la physique de la supercorde.

Phillips explique que Malkhout possède la valeur 496 « car ce nombre désigne le point le plus élevé de l’Arbre de vie cosmique, en dessous duquel les supercordes de subquarks à neuf dimensions spatiales deviennent les composantes de la matière physique. »

Le nom divin hébraïque de Malkhout est Adonaï Melekh, dont la valeur numérique est de 65 pour le premier mot et 155 pour le nom entier. Ce n’est guère une coïncidence, souligne Phillips, que les dix arbres inférieurs de l’Arbre de vie cosmique ont 65 niveaux sefirotiques et que les vingt-cinq arbres inférieurs en ont 155. Cela indique que le niveau physique de l’Arbre de vie cosmique couvre vingt-cinq dimensions spatiales – le nombre de dimensions spatiales des cordes bosoniques.

Donc, tandis qu’Adonaï désigne les dix arbres inférieurs de l’Arbre de vie cosmique, qui représente l’espace-temps à dix dimensions des supercordes, Malkhout encode la dimensionnalité de l’espace-temps tant au niveau des cordes que des supercordes.

Le nombre 248, dont le rôle clé dans la physique subatomique a été découvert par Green et Schwartz, est une fois de plus inféré à partir des dix-neuf triangles de l’arbre le plus bas de l’Arbre de vie cosmique. Transformant ces triangles en trois tétractys, on découvre qu’il y a 248 points en dessous de Kèter, sommet de l’Arbre de vie.Si ce processus est répété pour chacun des dix arbres inférieurs de l’Arbre de vie cosmique – qui pour Phillips représentent les dix dimensions des supercordes – on fait la découverte encore plus étonnante qu’il y a exactement 1680 points au-dessous du sommet du dixième arbre, le nombre exact de spirilles de première catégorie dans la volute d’un atome chimique final de Leadbeater. Phillips identifie celui-ci à l’état subquark d’une supercorde, chacune de ses dix volutes étant une corde boso-nique dense à vingt-six dimensions. Parmi celles-ci, les six dimensions inférieures toriquement densifiées sont pour Leadbeater les six catégories supérieures d’hélices, formant chacun des 1680 tours d’une volute. Il est étonnant que le nombre 1680, si laborieusement compté par Leadbeater, réapparaisse dans la représentation d’une supercorde espace-temps de l’Arbre de vie. Cette coïncidence immanquable a conduit Phillips à conclure que « l’atome chimique final des théosophes, en tant que supercorde à dix dimensions, est le modèle vibrant du Logos décuple, ou la Parole divine, marqué dans la géométrie de l’espace-temps. »

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Selon Wikipedia :


La symbolique de l'Arbre inversé, se retrouve dans plusieurs cultures. C'est un arbre dont les racines puisent leur énergie dans le ciel pour la répandre sur la terre.


Culture hébraïque : "L'arbre de vie s'étend du haut vers le bas et le soleil l'éclaire entièrement (Zohar).


Culture Indienne : "C'est vers le bas que se dirigent ses branches, c'est en haut que se trouve sa racine. Que ses rayons descendent sur nous !" (Rig Véda).


" Cet Açvattha éternel, dont les racines vont vers le haut et les branches en bas, c'est le pur, c'est le Brahman ; le Brahman, c'est ce qu'on nomme la Non-mort. Tous les mondes reposent en lui. (Khata-Upanishad).


Ce symbolisme insolite, ou le sens de la verticalité ascendante est transgressé, est bien le signe de la co-existence, dans l'archétype de l'Arbre, du schème de la réciprocité cyclique (selon Gilbert Durand - "l'imagination symbolique").

On trouve cette symbolique comme une constante dans des foyers culturels fort éloignés : Finlande et Islande, Monde musulman, Laponie, Australie ... Elle est un thème important en peinture, dans les tableaux du Moyen âge et de la Renaissance.

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Dans "Le symbolisme de la forêt et des arbres dans le folklore." (Perception des forêts. Unasylva, 2003, vol. 213, n°54, pp. 37-43), Judith Crews rappelle que :

[...]

Les populations anciennes, notamment hindoues et scandinaves, voyaient le monde comme un arbre divin naissant d’une seule semence semée dans l’espace ; parfois il était renversé (Hall, 1999). Les légendes des anciens Grecs, Persans, Chaldéens et Japonais décrivaient l’arbre-axe autour duquel tourne la terre. Les disciples de la Kabbale du Moyen Age représentaient la création comme un arbre dont les racines plongeaient dans la réalité de l’esprit (le ciel) et les branches touchaient la terre (réalité matérielle). L’image de l’arbre renversé se retrouve aussi dans les positions inversées du yoga, où les pieds étaient les réceptacles de la lumière solaire et d’autres énergies « divines » qui devaient être transformées comme l’arbre transforme la lumière en d’autres énergies dans la photosynthèse (de Souzenelle, 1991).

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Littérature :


Microcosme (extrait)


D’argile molle, et tendre, à l’œuvre obéissante

Composa une masse, et de main toutpuissante

L’ebauchant presque en rond sur la terre estendue

D’un bout, et des deux flancs en branches l’a fendue

Distinctes de rameaux et noueux, et flechibles

Pour aptes instruments à tous labeurs possibles.

Sus l’autre plus croisé une part disposée

Avec plus d’industrie en boule fut posée

Vers le plus elevé trop mieux elabourée,

Du costé touchant terre informe demourée :

Teste en pié racineux, et maint endroit persé,

Qui devoit soustenir cest arbre renversé

Tiré des cieux cy bas à la forme, et figure

De celuy, qui viendroit reparer son injure.


Maurice de Scève, "Microcosme", v. 111-124, 1562

*

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Dans Éclats de sel (Éditions Gallimard, 1996) Sylvie Germain termine son récit sur le hêtre qui était décrit dans la préface en lu donnant une dimension supplémentaire :


Alors les mots, forts de tant de beauté, saturés à l'excès de songe et de réalité mêlés, crevèrent le visible. De la foule de ces peuplades blanches passant dans le « Cortège » d'Apollinaire, un géant se détacha, accaparant l'espace, l'émerveillant.

Son grand corps ligneux surgit soudain au milieu d'un paysage plat surplombé par un ciel mouvant où s'épandait en ondoyant la clarté blême de la lune. Paré de ses haillons d'hiver lustrés de nuit, il se tenait très droit à la lisière du ciel et de la terre, à la frontière entre l'obscur et la lumière, et il portait très haut dans e froid du silence sa ramure arrondie, nue. Un hêtre en dormition et qui rêvait debout, avec éclat, la longue histoire du vent, le chant du vide, les craquements de son bois et les frémissements de son ombre étendue sur la neige, au clair de la nuit. Un hêtre somnambule.

Avec ses branches dépouillées, hérissées de rameaux, de fines ramilles luisant de givre, l'arbre semblait se tenir à l'envers, avoir enfoui sa cime dans la terre et déployé ses racines en plein ciel. Un arbre planté la tête en bas, enraciné dans l'immensité du ciel fluide, immatériel, où sans fin fluent et refluent les ténèbres et la lumière. Un hêtre funambule glissant au fil des nuages, puisant dans le vent, dans le vide sa sève et sa beauté, sa raison d'être et sa force de croître.

Mais il ne fit que fulgurer. Un hêtre saltimbanque Sitôt jailli avec ses racines aériennes qui étincelaient sous la lune, il s'en alla. Il paraissait courir, là-bas, poussé par un violent élan, emporté comme un nuage, requis par un appel au loin. Il fuyait, il fuyait, avec son secret un instant mis à nu.

Il suffit à Ludvik de cette vision fugace pour basculer à son tour et se sentir retourné, à pic, dans le vide ouvert en lui. Et il était pareil à l'arbre défeuillé par l'hiver, dépouillé de ses doutes pleins de morosité, de la fadeur de sa mélancolie, de son dégoût du monde et de lui-même. Il était pareil à l'arbre transi de givre, d'espace et de clarté lunaire, tout ébloui de nuit, et s'en allant, s'en allant devant soi, loin, si loin de soi, à la rencontre de soi-même. Un éclat fugitif courant à ras de ciel, à fleur de terre, dans les remous des nuages et des broussailles.

*

*

Dans Le Dieu perdu dans l'herbe, (Presses du Châtelet, 2015) le philosophe Gaston-Paul Effa rapporte son initiation auprès d'une guérisseuse pygmée, nommée Tala. Dans cet épisode, il raconte néanmoins une des dernières conversations qu'il eut avec son père avant sa mort.


" - Que vois-tu ?

- Des nuages, des nuages.

Et j'essayai de retrouver des animaux qu'il avait seul la grâce de lire et qui devenaient évidents pour moi, une fois qu'il les avait trouvés.

- Ce ne sont pas que des nuages... Regarde bien, il y a là un arbre. Qu'a-t-il de particulier ?

- Il est à l'envers, lui dis-je.

- Pourquoi cela ? As-tu jamais vu un arbre à l'envers dans la nature ?

- Peut-être dans le reflet de l'eau...

- Mais là il n'y a pas d'eau, que des nuages...

- Alors, je ne sais pas.

- Il faut savoir dire : "Je ne sais pas." Le scientifique qui parlait à la radio tout à l'heure aurait dû dire : "Je ne sais pas." Il y a un moment où les savants doivent reconnaître leurs limites. C'est beau, l'intelligence, mais elle est encore plus belle lorsqu'elle reconnaît qu'elle ne peut pas tout expliquer. Cet arbre inversé nous explique peut-être la quadrature du cercle... Lorsque l'intelligence ne te suffit plus, laisse faire la nature. Elle sait ce que tu ne sais pas. Elle est capable de retourner un arbre pour qu'il puise sa sève, non plus dans la terre, mais dans le ciel.

*

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