Étymologie :
ARNICA, ARNIQUE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1697 arnica (Pharmacopée raisonnée de Schroder [traduite du lat.], commentée par Michel Ettmuler, Lyon, p. 62 et 63 ds Mélanges Franck, Sarrebrück, 1957, pp. 11-18 : Les noms de l'arnica sont, Chrysanthemum latifolium, Nardus, Caltha... [commentaire d'Ettmuler] : l'Arnica est une plante étrangère..., dont je n'ay rien trouvé dans les auteurs); 1732 arnique (Trév.). Lat. bot. arnica, prob. altération du gr. π τ α ρ μ ι κ η ́ « ptarmique » (plante dont les fleurs font éternuer) du subst. π τ α ρ μ ο ́ ς « éternuement », du v. π τ α ι ́ ρ ω forme moyenne π τ α ́ ρ ν υ μ α ι « éternuer », Dioscoride, 2, 192 ds Bailly. La forme moyenne explique la substitution de n à m dans la forme gr. qui est à l'orig. de la forme lat. L'amuïssement de pt s'explique par le fait que le lat. ne connaît pas ce groupe de consonne à l'initiale.
Lire également la définition du nom arnica afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Arnica montana - Arnique de montagne - Arnique des montagnes - Arnique montagnère - Bétoine des montagnes - Bétoine des Vosges - Doronic d'Allemagne - Herbe à éternuer - Herbe aux chutes - Herbe aux prêcheurs - Herbe vulnéraire - Or des montagnes - Oue du bou (Wallonie) - Plantain des Alpes - Plantain des Vosges - Quiquina des pauvres - Tabac des Alpes - Tabac des montagnes - Tabac des Savoyards - Tabac des Vosges - Tueuse de loup -
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Botanique :
Selon P. Goetz, auteur de l'article intitulé "Arnica des montagnes". (paru dans la revue Phytothérapie, 2020, vol. 18, no 1, p. 61) :
Origine et répartition géographique : L’Arnica montana L. est une plante répandue à l’état sauvage de l’Europe de l’Ouest à la Russie du Sud où elle croît dans les pâturages et terrains siliceux. Actuellement, les principaux pays pourvoyeurs d’Arnica montana L. sont la Croatie, la Slovénie, l’Espagne, l’Italie, la Suisse, les États-Unis, le Canada, la Finlande, le Kazakhstan, la Russie, les îles Kouriles. L’arnica pousse sur les landes sèches et les prairies forestières, sur les pâturages et les champs de pins, dans les zones de montagne et de bruyère.
Description botanique : Plante vivace à tige dressée, simple ou peu rameuse, brièvement pubescente glanduleuse. Les feuilles sont oblongues-ovales, presque entières, généralement à cinq nerfs et à poils courts denses. Au milieu de la rosette se trouve la tige poilue glandulaire de 20 à 50 cm de haut, qui porte une ou deux paires de feuilles et généralement un seul capitule. Le capitule a une coquille en bois avec deux rangées de folioles. Les fleurs marginales sont en forme de langue, jaune brunâtre et se terminent généralement par trois petites dents à l’avant. Les fleurs du disque sont tubulaires. La plupart du temps, les fleurs marginales ne contiennent pas d’étamines. Les fruits solitaires se développent à partir des fleurs qui ont une crête de poils (pappus) qui facilite la propagation des fruits par le vent. La période de floraison se situe de juin à juillet.
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Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de l'Arnique des montagnes :
Propriétés Physiques. — La racine a une odeur forte et pénétrante , une saveur aromatique et âcre ; ces propriétés se rencontrent dans toute la plante dont l'odeur forte, plutôt désagréable, peut exciter l'éternuement ; elle diminue par la dessication. Cette plante cède ses propriétés à l'eau et à l'alcool. Lorsqu'on respire les fleurs, des parties soyeuses s'introduisent dans les narines et irritent la muqueuse nasale.
Analyse. — Les fleurs d'arnica contiennent une résine jaune ayant l'odeur de ces fleurs, une matière nauséabonde qui paraît être le principe vomitif, de l'acide gallique, de l'albumine, de la gomme, des sels (Chevallier et Lassaigne), une huile volatile (Weber), de la saponine (Bucholz), un alcaloïde particulier (Arnicine de M. W. Bastick). Cette dernière substance est cristallisable ; son odeur rappelle celle du castor ; sa saveur est amère, sans âcreté.
Action physiologique — L'arnica montana est une plante tonique et apéritive à petite dose ; émétique, purgative, diurétique, sudorifique et emménagogue à plus forte dose. Elle irrite alors les voies digestives, produit de l'excitation sur le cerveau, donne la migraine, réagit sur tout le système nerveux, détermine de la pesanteur, de l'anxiété dans la région épigastrique, de la cardialgie, des démangeaisons à la peau, des nausées, des vomissements, des coliques, des évacuations. alvines, une supersécrétion salivaire, la sueur froide ; à plus haute dose encore et sous l'action continue du médicament, des étourdissements, du tremblement nerveux, des mouvements convulsifs, des secousses analogues aux commotions électriques, un sentiment de constriction au diaphragme, de la dyspnée, du délire et quelquefois la mort.
Usages médicaux. — On écrirait un volume sur les propriétés médicales attribuées avec plus ou moins de raison à cette plante ; nous nous bornerons à rappeler les principaux usages qui en ont été faits. Elle jouit d'abord d'une vieille réputation de remède céphalique ; de là son emploi dans les coups et les chutes sur la tête, dans les contusions du cuir chevelu, aussi dans la période comateuse du choléra, dans l'hydrocéphale aigu (Worms, Nagel), dans l'amaurose, dans l'héméralopie (Escolar), contre les symptômes cérébraux (Schneider, Erlenmeyer). Les Allemands qui lui ont fait sa grande réputation médicale la considèrent comme un spécifique (panacea lapsorum) dans les chutes, commotions, contusions, extravasions sanguines. On l'a employée dans le traitement des fièvres muqueuses et putrides (Stoll, Collin, Gilibert), dans la diarrhée des typhus (Thielmann, Seeburger), contre le typhus des cholériques (Hülson), dans le choléra même (Flachner, Albers), dans la goutte et le rhumatisme (Rademacher), contre les fièvres intermittentes (Stoll, Gilibert, Collin), dans les névroses, la chorée, la coqueluche (Gentil) ; contre les paralysies en général (Franck), contre celles de la vessie (Kluyskens, Remer) ; contre les varices des femmes enceintes en usage interne (Liedbeck), dans le tremblement des doreurs ; ambliopie et amaurose (Thielmann). On connaît l'usage de la teinture d'arnica contre les coups, les bosses, les contusions, les entorses, etc. Elle a été appliquée aussi sur les tumeurs hémorroïdales douloureuses (Szerlecki). La poudre des feuilles est sternutatoire et remplace le tabac en Savoie et dans les Vosges.
Les médecins belges et les médecins français surtout (l'arnica n'est pas cité dans le traité de thérapeutique de MM. Trousseau et Pidoux) n'ont pas partagé l'engouement des Allemands pour cette plante ; Cazin dans son excellent Traité des plantes médicinales indigènes a entrepris la réhabilitation de cette plante injustement proscrite de nos matières médicales. L'arnica est doué de propriétés réelles ; son action physiologique explique, d'après les doses que l'on administre, les bons effets que l'on peut en retirer ou les dangers auxquels on s'expose. Nous manquons d'expériences physiologiques et d'essais thérapeutiques tentés avec l'arnicine. -
Formes et doses. — Poudre des racines, 60 centigrammes à 4 grammes. - Poudre des fleurs, 30 centigrammes à 2 grammes. - Infusion et décoction des fleurs, 8 à 30 grammes par kilogramme d'eau. - Infusion des feuilles, 15 à 30 grammes. - Décoction des racines, 4 à 15. - Eau distillée, 50 à 100 grammes. - Teintures alcool et éthanol, 1 à 10 grammes. - Extraits, 50 centigrammes à 4 grammes. - Extérieur : cataplasme, lotions, fomentations, teintures, poudre (sternutatoire).
Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102, 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :
Arnikà, m. = arnica = Arnica montana : des compresses de tisane de fleurs, feuilles et tiges soulagent les contusions, les meurtrissures, les foulures, les rhumatismes ; pour les meurtrissures, on laisse macérer quelques têtes dans de l'eau-de-vie de lie ; pour les plaies, contre les saignements, la suppuration, on prépare une teinture (eau-de-vie et fleurs en macération pendant 10 jours), qu'il faut diluer pour soigner les plaies ouvertes (3 cuillerées à soupe par litre d'eau).
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Usages traditionnels :
Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :
Aux paralytiques se donne la tisane de rhizôme (...] d'arnica qui exige une grande prudence dans son emploi ;
[...]
Succédanés du tabac - Le bon marché du tabac, surtout de celui de contrebande, a permis d'en généraliser l'usage. Il est rare de voir maintenant les montagnards fumer dans leurs pipes les feuilles sèches de l'arnica ou celles de la sauge glutineuse, salvia glutinosa, nommée aussi Tabac bâtard.
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Symbolisme :
Cette plante fut décrite par Hildegarde de Bingen (référence ? ) qui synthétise ses propriétés magiques ainsi :
« Quand un homme et une femme sont amoureux, si quelqu'un étale de l'arnica sur la peau d'une de ces personnes, quand l'arnica a séché ils deviennent éperdus d'amour, jusqu'à en perdre la raison. »
Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Arnique - Péril, Danger.
C'est au milieu des Alpes, dans ces hautes vallées que dominent les neiges éternelles, que s'épanouit la large fleur orangée de l’arnique, semblable à une grande marguerite simple. Son infusion sert à combattre les effets pernicieux des chutes et des chocs violents si fréquents dans les excursions alpestres. A côté du danger git le remède.
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Roger Tanguy-Derrien, auteur de Rudolph Steiner et Edward Bach sur les traces du savoir druidique... (L'Alpha L'Oméga Éditions, 1998) s'inspire du savoir ancestral pour "récapituler de la manière la plus musclée les informations sur les élixirs" :
Un choc physique ou émotionnel laisse toujours des traces au niveau du système nerveux. Dans de telles conditions, on entend souvent dire les personnes concernées : « laissez-moi rassembler mes esprits ». En fait, ces esprits sont les différentes corps subtils dont chaque personne est dotée. L'Arnica possède le double de l'organisation du Moi quand celui-ci est anéanti. il aide ce dernier à faire face à la situation telle qu'elle se présente. L'Arnica possède en quelque sorte un joker quand se présente une impasse dans le cours de la vie ou quand on crie au loup (son nom en allemand est Wolferlei). Il est à conseiller quand il souffle un vent de panique.
Il est dit que lors d'un accident, l'os blessé ne reçoit plus les informations qui lui sont nécessaires à sa vie normale. Il y a discontinuité de l'information au lieu de la continuité habituelle. Grâce à son acide silicique, l'Arnica retransmet les informations à tous les sels de la cellule et notamment aux sels calciques et potassiques. Grâce à son tanin, l'Arnica communique aux organes lésés un appétit de guérison d'autant plus vif que la présence de substances camphrées intensifie le mouvement d'apaisement. L'élixir d'Arnica sera donc aussi utilisé comme remède d'urgence et pour toutes les affections du système nerveux et de la moëlle épinière.
Mots-clefs : ar est l'anagramme de Ra. , le dieu Soleil chez les Égyptiens. Ni et ca comme : à ne pas nier en aucun cas.
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Selon Wilhem Pelikan, auteur de L'homme et les plantes médicinales, (Éditions Triades, juin 2004) et anthroposophe :
Porter des processus formateurs dans le domaine métabolique, et des processus métaboliques constructeurs dans le domaine des nerfs, telle est la mission de l'arnica. » Il cite Goethe , qui reçut une prescription d'infusions d'arnica contre son infarctus en 1823 :
« […] C'est de l'énergie qui est condensée dans l'arnica. Déjà, son seul souvenir libère en mon cœur des torrents de feu. Mais ici, la force est accouplée avec la délicatesse des formes. Rien de dur, rien de revêche, ne s'oppose à la force céleste formatrice ; cette plante, le Dieu solaire l'a élue dans la fraîcheur de sa jeunesse et de sa vie. Voyez donc cette fleur, comme elle s'ouvre, comme elle se déploie dans la lumière, dans l'incandescence solaire. Le vent alpestre est son semeur ; elle dépose entre ses mains la couronne plumeuse de ses fruits. Il les disperse à large volée sur les prairies tourbeuses. Ainsi en automne, des étincelles de feu suivent Perséphone dans le sein de la terre. Mais la chaleur du soleil réveille, réchauffe l'ombre humide ; la racine sent cette vie qui la pénètre, elle croît, elle pousse pendant cette seconde moitié de l'année ; elle suit alors des chemins terrestres dans le royaume terrestre. […] Voici la plante de la guérison rapide, de la décision énergique. S'il t'a été fait violence à l'extérieur, l'arnica est prête à te secourir […] La forme lésée, abimée, se régénère, [et] même le système nerveux qui est si difficile à guérir. […] »
— Johann Wolfgang von Goethe, 24 février 1823
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Dans La Magie des Plantes, Douze mois avec la Sagesse des Plantes (Édition originale, 2017 ; Éditions Danaé, 2017), Sarah Kynes nous propose la notice suivante :
Avec ses tiges rondes et velues, l'arnica pousse de trente à quatre-vingt-dix centimètres de haut. Ses fleurs supérieures vert vif sont dentelées et légèrement velues ; les feuilles inférieures ont un bout arrondi. Les fleurs, qui ressemblent à des marguerites, sont jaune-orange vif et font cinq à sept centimètres de large. Elles fleurissent en juillet et en août. On trouve cette plante dans les pâtures et les zones boisées.
L'arnica était largement employée dans la médecine populaire au Moyen Âge, mais il l'est rarement aujourd'hui. Lorsqu'elle l'est, c'est de manière externe. Cependant, l'arnica ne doit pas être appliquée sur une plaie, car elle peut être toxique.
Comme la plante mieux connue sous le nom de tue-loup (Aconitum lycotonum), l'arnica servait pour empoisonner les appâts utilisés pour chasser les animaux sauvages. Le nom du genre, Arnica, vient du grec arnakis, qui signifie « peau d'agneau ». Ceci fait référence aux feuilles, qui ont parfois une texture laineuse. Le nom de l'espèce, montana, signifie « des montagnes ».
Servez-vous des feuilles et/ou des fleurs séchées pour la protection. Écrasez-les et saupoudrez-en les coins de votre maison en visualisant son énergie s'élever pour créer un dôme de sécurité. En même temps, dites à trois reprises :
Arnica, or des montagnes, fleur puissante ; je t'appelle, pour que tu réalises mon vœu. De ton énergie, fait un dôme, qui protègera mon foyer et y maintiendra l'amour.
Élever l'énergie de votre foyer au moyen de l'arnica aide aussi à faire taire les esprits agités. Vous pouvez également placer un rameau de feuilles sur votre autel pour argumenter et renforcer vos aptitudes psychiques durant la divination.
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