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L'Encrine

Dernière mise à jour : 5 août




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1755 encrinus ou encrinite (Encyclop. t. 5) ; 1801 encrine (Lamarck, Système des animaux sans vertèbres, Paris, p. 379). Lat. sc. encrinus (du gr. ε ́ ν « dans » et κ ρ ι ν ο ν « lys ») nom donné par Harenberg en 1729 au fossile qu'il désigna, deux ans auparavant, sous le nom de « stone lily » lys de pierre (NED).


Lire également la définition du nom encrine afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Enastros - Entrochu - Entroque - Trochite -




Symbolisme :


Selon Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. Paris, 1981) :


LES ENTROQUES : Les encrines sont des animaux qui appartiennent également à l'embranchement des échinodermes. Ils sont composés d'un calice fixé au fond de la mer par un long pédoncule, sorte de tige composée d'articles séparés appelés « entroques ».

Existant dès l'époque primaire, les encrines présentent une grande richesse de formes au secondaire. Ils sont alors si nombreux que l'accumulation de leurs tiges a constitué des bancs rocheux entiers : les calcaires à entroques, comme la « pierre de Lorraine ».

Des vertus curatives et talismaniques étaient accordées aux entroques, que les Anciens appelaient trochites, entrochus, et les peuples germaniques Raderslein (pierre-roue). Les entroques affectent en effet la forme de petits disques étroitement ajustés les uns aux autres pour former la tige, mais détachable. Certains, appelés enastros par les vieux auteurs, portent la marque d'une étoile à cinq branches. Ils étaient, à cause de cela, particulièrement recherchés pour leurs vertus magiques.

Selon la croyance populaire, les entroques protégeaient contre les sorts jetés par les sorciers et contre toutes les maladies.

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Symbolisme celte :


Selon Gabriel de Mortillet, auteur d'une Contribution à l'histoire des superstitions: amulettes gauloises et gallo-romaines. (Ernest Leroux, 1876) :


Les anciens Gaulois étaient caractérisés par un anneau métallique qu'ils portaient au cou : le torques. Manlius prit le surnom de Torquatus par suite du torques d'or qu'il enleva à un Gaulois vaincu. Les archéologues considèrent comme représentations de Gaulois toutes les figures qui portent un anneau métallique au cou. Et, de fait, dans les cimetières gaulois de la Marne, les torques abondent. Ils sont généralement en bronze, parfois en fer. C'est à ces grands anneaux-colliers que sont habituellement fixés, enfilés dans un anneau plus petit, en bronze ou en fer, les amulettes que je vais successivement décrire.

Ces amulettes peuvent se diviser en cinq groupes, dont voici le tableau et l'inventaire :


1° Produits minéraux.

Pierres trouées naturellement 13

Perles et annelets en pierre 6

Plaques schisteuses 3

Annelet en schiste 1

Grains et perles d'ambre 176

2° Animaux marins.

Tiges d'encrines 2

Ammonite 1

Coquilles diverses 2

Branches et perles de corail 119

3° Dents.

Incisive de cheval 1

Canine de cheval 1

Canine de loup 1

Canine de chien 3

Défense de cochon 1

Fragment d'incisive de castor 1

4° Os.

Fragment d'os long

Annelets en os 8

Clavicules d'enfant 2

Cuboïdes de vache 2

Cuboides de cervidé 1

Roudelle crânienne humaine 1

5° Produits de l'industrie.

Perles et annelets en verre 303

Perles en terre cuite 2

Petits annelets en bronze 6

Rouelles accouplées en bronze 1


Les treize pierres trouées naturellement sont, pour la plupart, de simples petits cailloux plus ou moins irréguliers, percés de part en part, soit par suite de la destruction d'un fossile, soit par la décomposition d'un noyau de pyrite. Ces pierres n'ont rien de joli, rien d'élégant ; elles ne peuvent pas avoir été des objets d'ornement, ce sont donc des amulettes. On trouve assez fréquemment des pierres semblables à l'époque robenhausienne, dans les dolmens. Deux de ces pierres, associées à une tige d'encrine et à deux perles de verre, sont enfilées à un anneau de bronze de la Marne. Un autre anneau en bronze, plus petit, de Chassemy (Aisne), contient aussi deux petits cailloux troués, avec une tige d'encrine et un annelet torse en bronze.

[...]

Les débris d'animaux marins, sauf le corail, me paraissent tous fossiles . Ce sont deux tronçons de tiges d'encrines jurassiques, percées naturellement dans leur longueur, et une petite ammonite, également jurassique, percée à l'ombilic. Il est curieux de trouver ces fossiles jurassiques au milieu d'une région crétacée. On est allé les chercher à une certaine distance. Les deux coquilles sont une valve de carde et un murex, qui doivent provenir d'assises tertiaires du pays.

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