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IX. L'Hermite / Le Merlin

Dernière mise à jour : 4 nov.




Étymologie :


  • ERMITE, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1120 ermite (S. Brendan, éd. E. G. R. Waters, 75). Empr. au lat. chrét. eremita « ermite », gr. ε ̓ ρ η μ ι ́ τ η ς « du désert ».


  • MERLIN, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. 1624 lorr. « hache » (Nouv. Coutumier gén., éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 1096) ; 2. 1803 « marteau » (Boiste). Empr. aux parlers de l'Est merlin, marlin), dér. anc. du lat. marculus (marteau*).


Lire également la définition des noms ermite et merlin afin d'amorcer la réflexion symbolique.




Identification :


Clara de Raigniac, autrice de « Voix & silences de « l’homme sauvage » », (Acta fabula, vol. 22, n° 1, Essais critiques, Janvier 2021) rappelle le lien entre l'ermite et Merlin :


De l’animalité de l’homme sauvage découle aussi sa violence ; [...].  Inversement, une certaine sagesse peut être attribuée à l’homme sauvage, qu’il s’agisse de la sagesse spirituelle de l’ermite ou de celle de Merlin qui surplombe toujours la fiction. [...]

Plus encore, l’homme sauvage sylvestre est investi d’une puissance particulière ; il peut s’agir de la puissance créatrice de Merlin mais aussi de la résistance héroïque d’Arminius dans le bois de Teutobourg contre l’armée romaine (c’est la fameuse clades Variana). Dans le récit tel qu’il est fait par Cassius Dion, les Germains l’emportent, dans une synergie avec le lieu. [...]

Dans les corpus étudiés, l’homme sauvage apparaît alors davantage comme un objet que comme un sujet ; il est, pour celles et ceux qui en parlent, une surface de projection ou un miroir qui permet avant tout de réfléchir sur soi-même et sa propre société. Les exemples sont légion : les Barbares antiques (Ichtyophages, Pygmées, Troglodytes…) permettent d’envisager un monde utopique, les Cyniques recourent à l’animalité pour dénoncer les règles de la société et réfléchir à ce qui fonde l’humanité, les auteurs médiévaux adaptent les transformations de Merlin en homme sauvage à leurs objectifs poétiques (simple vilain et homme des bois pour matérialiser sa rédemption, ou véritable monstre dans le Livre d’Artus).





Symbolisme :


Antoine Court de Gébelin, auteur Du Jeu des Tarots (Extrait du Monde Primitif, Tome I, Huitième édition, 1787) nous donne sa vision de la carte :


N° VIIII ou IX. — LE SAGE OU LE CHERCHEUR DE LA VÉRITÉ ET DU JUSTE


Le N°IX représente un Philosophe vénérable en manteau long, un capuchon sur les épaules : il marche courbé sur son bâton, et tenant une lanterne de la main gauche. C’est le Sage qui cherche la Justice et la Vertu.

On a donc imaginé d’après cette peinture Égyptienne, l’Histoire de Diogène qui la lanterne en main cherche un homme en plein midi. Les bons mots, surtout les Épigrammatiques, sont de tout siècle : et Diogène était homme à mettre ce tableau en action.

Les Cartiers ont fait de ce Sage un Hermite. C’est assez bien vu : les Philosophes vivent volontiers en retraite, ou ne sont guère propres à la frivolité du siècle. Héraclide passait pour fou aux yeux de ses chers Concitoyens : dans l’Orient, d’ailleurs, se livrer aux Sciences spéculatives ou s’Hermétiser, est presque une seule et même chose. Les Hermites Égyptiens n’eurent rien reprocher à cet égard à ceux des Indes, et aux Talapoins de Siam : ils étaient ou sont tous autant de Druides

 

Voici la présentation du Tarot du Sepher de Moïse qui met en avant les lames du Livre de Thot :


Lame du nombre 9 - lettre hébraïque Teth - l’Ermite


Le Nombre Neuf, l’Ermite dans le livre de Thoth, et aussi la Prudence Vertu cardinale. Dans l’Ennéade Héliopolitaine c’est Nephty, le principe de perfectibilité. Sur le plan astral ce Nombre est sous le signe de Mahollâel/Gémeaux premier signe d’Air et quatrième de notre Zodiaque sacré. C’est aussi, comme nous l’avons vu dans ce chapitre, le fils de Seth/Vierge, que nous retrouverons dans sa manifestation de Nôah/Capricorne le repos de la nature : l’Initié, ce qui correspond parfaitement au principe de perfectibilité que représente la déesse Nephty soeur d’Isis, épouse de Seth et mère d’Anubis, qu’elle conçut avec Osiris. Dans sa représentation hiéroglyphique dans les lames du livre de Thoth, le sage tient la lampe de la raison éclairée par la Foi (la vraie Connaissance), il est enveloppé dans son manteau d’humilité, vertu sans laquelle il n’est pas de grandeur possible et s’appuie sur le bâton du Pouvoir, le fameux sceptre que reçut l’Adam du 6ème jour. Le signe des Gémeaux lui donne la double appartenance, celle d’être du monde adamique de la sphère mortelle, et celle d’appartenir par l’essence divine de son âme-de-vie au monde immortel et angélique auquel le ramène le développement de ses facultés spirituelles qui l’élève à la supraconscience, celle qui lui permettra en Nôah/Capricorne de renouer avec le souffle (Verbe Vivant) de Lui-les-Dieux. Le Nombre Neuf était dans l’ancienne Égypte un Nombre particulièrement divin car c’était celui qui représentait l’Énnéade des origines à savoir : Atoum, Amon-Râ, Shou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephty. C’est aussi par ce Nombre Neuf que notre Ennéade des Puissances se termine ; Hermès fait de ce Nombre Neuf celui de l’initiation et des reflets divins dont il exprime la toute puissance abstraite. Nôah est la fin des Neufs manifestations directes des Lumières de la Divine Providence, les Nombres qui suivront seront des déclinaisons et des combinaisons de ces Nombres des Puissances originelles (Ennéade) auxquels ils se rapporteront par réduction théosophique. Aucun de ces Nombres principes ne peut se concevoir de façon isolée, chacun se manifeste en ayant en lui la signature des autres. Ce Nombre Neuf est le troisième, de notre troisième ternaire (7-8-9), il est donc l’expression la plus forte du Destin. Si nous faisons l’addition théosophique des Neufs premiers Nombres: 1+2+3+4+5+6+7+8+9 nous obtenons un total de 45 qui correspond au total que font les lettres hébraïques qui composent le nom d’Adam et qui par réduction théosophique (4+5) nous ramène à Neuf, Nôah, l’initié... Eliphas Levi, au sujet du nombre neuf écrivait dans l’ouvrage déjà cité :


Les actes humains ne s’écrivent pas seulement dans la lumière astrale, ils laissent aussi leurs traces sur le visage, ils modifient le port et la démarche, ils changent l’accent de la voix.

Chaque homme porte donc avec lui l’histoire de sa vie, lisible pour l’initié. Or, l’avenir est toujours la conséquence du passé, et les circonstances inattendues ne changent presque rien aux résultats rationnellement attendus.

On peut donc prédire à chaque homme sa destinée. On peut juger de toute une existence sur un seul mouvement ; une seule gaucherie présage une série de malheurs. César a été assassiné parce qu’il rougissait d’être chauve ; Napoléon est mort à Sainte-Hélène parce qu’il aimait les poésies d’Ossian : Louis-Philippe devait quitter le trône comme il l’a quitté parce qu’il avait un parapluie. Ce sont là des paradoxes pour le vulgaire, qui ne saisit pas les relations occultes des choses; mais ce sont des raisons pour l’initié, qui comprend tout et qui ne s’étonne de rien.

L’initiation préserve des fausses lumières du mysticisme ; elle donne à la raison humaine sa valeur relative et son infaillibilité proportionnelle, en la rattachant à la raison suprême par la chaîne des analogies.

L’initié n’a donc ni espérance douteuse, ni craintes absurdes, parce qu’il n’a pas de croyances déraisonnables ; il sait ce qu’il peut et il ne lui coûte rien d’oser. Aussi, pour lui, oser c’est pouvoir.


Le Tao-Tô-King quant à lui dit :


Le Sage n’a pas de conscience propre, il est la conscience de l’univers. Il est bon avec le juste, mais bon aussi avec celui qui ne l’est pas, car la plus grande vertu est la bonté. Il est loyal avec le fidèle, loyal aussi avec celui qui ne l’est pas, car la plus grande vertu est la loyauté. Le Sage est humble et modeste aux yeux du plus grand nombre. Il paraît faible et désarmé. Mais le peuple retient son souffle et se fait attentif devant cet homme semblable à un petit enfant. Car son cœur peut contenir le monde entier.


Le Nombre Neuf a pour lettre hébraïque Teth, nom divin Tehor (Mundus purus).

Vocabulaire radical de La langue hébraïque restituée :


Ce caractère appartient, en qualité de consonne, à la touche dentale. Comme image symbolique, il représente l’asile de l’homme ; le toit qu’il élève pour le protéger ; son bouclier. Comme signe grammatical, il est celui de la résistance et de la protection. Il sert de lien entre Daleth et Thau, dont il partage les propriétés, mais dans un degré inférieur. Son nombre arithmétique est 9.

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Marie-Claire a la gentillesse de partager avec nous son travail de condensation par extraits choisis des Méditations sur les 22 Arcanes Majeures du Tarot d'un auteur qui a préféré garder l'anonymat (Éditions Aubier, 1980, 1984) :


Arcane VIIII : L’Hermite

L’Hermite est le neuvième Arcane qui nous enseigne la triple synthèse des trois antinomies :

1) L’antinomie "idéalisme-réalisme" : "La conscience ou l’idée est antérieure à toute chose" dit le réalisme. "La chose est antérieure à toute conscience ou idée" dit l’idéalisme. "Prosternons nous devant Dieu dont le Verbe est à la fois la "véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde" et le créateur du monde "toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait, n’a été fait sans lui" répond l’Hermétisme. Il y a des ténèbres, dans le monde et dans la conscience, qui n’ont pas été pénétrées par la lumière et, par conséquent, le Mal, la Laideur et l’Illusion existent bien dans le monde et dans la conscience. "Et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point reçue" (Apôtre Jean). Or, le monde de notre expérience est la manifestation phénoménale et du monde créé du Verbe et du monde évolutif de la ruse du Serpent. L’intellect de notre expérience est, lui aussi, la manifestation et de la lumière du Verbe et de la ruse du Serpent ou comment les ténèbres imitent la lumière sans la recevoir. C’est pourquoi, avant de professer le réalisme, il faut distinguer entre le Monde et le monde et avant d’embrasser l’idéalisme, il faut distinguer entre l’Intelligence cosmique et l’intellect humain.

2) L’antinomie "réalisme-nominalisme" : Nous ne pouvons nous passer du réalisme si nous aspirons à l’union de l’humanité dans la vérité objective de la science et de la vérité trans-subjective de la religion mais pas plus nous pouvons nous passer du nominalisme et de la vision d’un monde constitué d’êtres individuels, uniques et irremplaçables, la vision d’un monde où le Père, le Fils et le St Esprit, personnes vraies et vivantes, règnent entourées des Séraphins… Sinon comment pourrait-on dire, en toute sincérité de cœur la prière au Père qui est aux cieux : "Que ton nom soit sanctifié" ? La polémique entre Universaux (les genres et les espèces existent en eux-mêmes) et Particuliers (les genres et les espèces ne sont que des mots utiles à des fins de classification) a pris fin par le fait de l’Incarnation où l’Universel fondamental du monde et le principe même de l’Intelligibilité, -le Logos- fut Jésus-Christ. L’hermétisme regarde le Logos devenu Homme comme l’Universel Archétypique devenu l’Etre particulier parfait. C’est ainsi que la loi "Œil pour œil, dent pour dent" est lentement et graduellement remplacée par la loi du pardon… que la loi "Le faible sert le fort…" cédera la place à cette autre loi dont le Maître a donné l’exemple par le lavage des pieds où "Le fort servira le faible…" tout comme aux cieux où les Anges servent les hommes, les Archanges servent les Anges et les hommes, les Principautés servent les Archanges, les Anges et les hommes… Ainsi la loi de la lutte pour l’existence observée par Darwin cédera la place à la loi de la coopération pour l’existence d’abord dans la conscience puis dans les désirs et les affections, enfin dans la structure organique des êtres.


3) L’antinomie "foi-science empirique" : "Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte toi d’ici là-bas, et elle se transporterait. Rien ne vous serait impossible". Notre foi ne transporte pas les montagnes mais l’énergie que la science nous a appris à manier peut les réduire en poussière.


Qu’est-ce que la foi ? : Nous suffit-il de n’avoir aucun doute pour que rien ne nous soit impossible ? Il est évidemment question non de l’intensité seule de la certitude mais bien de l’intensité de la certitude de la vérité. La force qui peut transporter une montagne doit être égale à celle qui l’a entassée. Elle doit être la résultante de l’union de l’être humain pensant, sentant et désirant avec l’Etre cosmique. La foi transportant des montagnes est donc l’union complète ne fut-ce que pour un instant de l’homme entier ou concentré avec la Vérité, la Beauté et le Bien cosmique -Dieu-, les miracles en sont ses fruits. Ils sont des opérations de la magie divine et humaine qui opère toujours au nom de Jésus-Christ conformément à la formule : "Mon père agit jusqu’à présent et moi aussi j’agis".

Or la foi à laquelle rien n’est impossible est l’état de l’âme concentrée sur la vérité à laquelle Dieu ajoute l’intensité de la certitude et la puissance qui rend possibles les miracles. Elle est la magie due à l’union et à l’action de deux mages ; Dieu et l’homme ! Elle est l’union avec Dieu de l’âme touchée par l’effort de la pensée, par la confiance en ce qui est digne de confiance, par l’acceptation du témoignage digne de foi, par la prière, la méditation, la contemplation, l’effort moral pratique… La foi est le souffle divin dans l’âme, tout comme l’espérance est la Lumière divine dans l’âme et l’amour est le Feu divin dans l’âme.


Qu’est-ce que la science empirique ? : C’est grâce au doute de l’expérience des sens que la science a pu établir que ce n’est pas le soleil qui se meut dans le ciel mais bien la terre qui se meut autour de lui. C’est parce qu’on a douté de la fatalité que l’on a cherché et trouvé des traitements pour guérir les maladies, c’est parce qu’on a douté des traditions du passé que la science empirique a découvert l’évolution biologique… les hormones… les structures de l’atome… l’inconscient… Le doute est à la racine même de toute question et la question est la base de toute quête, de toute recherche. C’est le principe qui a mis en mouvement cette prodigieuse machine consistant en laboratoires, observatoires, bibliothèques, musées, collections, universités, académies et associations savantes… Le doute a donné le mouvement mais ne faut-il pas croire au moins à la possibilité de telles découvertes avant de s’engager sur le chemin qui y conduit ? La science empirique a le doute pour père et la foi pour mère. Elle doit sa fécondité à la foi tout comme elle doit sa force motrice au doute. Newton doutait de la théorie traditionnelle de la pesanteur mais il croyait à l’unité du monde donc à l’analogie cosmique. Aussi parvint-il à la loi cosmique de la gravitation en partant du fait d’une pomme tombée de l’arbre. Le doute a mis sa pensée en mouvement, la foi l’a rendue féconde.


La synthèse : Eliphas Lévi conclut que le Tétragrammaton sacré JHVH inversé donne la formule magique HVHJ du chaos et de la déraison. Cet arcane HVHJ veut dire que rien ne précède la matière, que rien ne la meut (elle se meut d’elle-même) que l’esprit est l’enfant de la matière, que l’évolution est la matière qui engendre l’esprit et qu’enfin, l’esprit, une fois né, est l’activité de la matière en évolution qui prend conscience d’elle-même et prend son évolution entre ses mains. Elle n’est pas la formule du chaos et de la déraison mais celle de la ruse càd de l’intelligence reflétée. Elle est bien la formule du Serpent de la genèse qui fut le plus rusé de tous les vivants visant à l’expansion horizontale de leur conscience. Le but final étant de devenir "comme Dieu". Voilà l’essence de la ruse mais aussi celle de la foi scientifique qui n’est que la paraphrase et le développement de la promesse du Serpent : "Vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal…" La science, en effet, nous ouvre les yeux et, grâce à elle, nous avons une vision plus large dans l’horizontalité ; en effet, elle nous donne le pouvoir sur la nature et nous rend souverains ; en effet, elle nous est utile, peu nous importe que ce soit pour le bien ou pour le mal.

Quel est le prix de l’éclaircissement scientifique du fait qu’il nous ouvre les yeux sur le plan horizontal càd sur l’aspect quantitatif du monde ? Le prix en est l’obscurcissement de son aspect qualitatif. Plus on a les yeux ouverts pour la quantité, plus on devient aveugle pour la qualité càd pour l’aspect vertical du monde. Le monde vertical est celui des valeurs et comme la valeur des valeurs est l’être individuel, il est le monde des êtres individuels, des entités (Anges, Archanges, Principautés, Vertus, Puissances, Dominations, Trônes, Chérubins et Séraphins). La valeur suprême est l’Entité suprême -Dieu- ! La science réduit la qualité à la quantité, à ce qu’on appelle "connaissances". Ainsi les couleurs prismatiques de l’Arc-en-ciel deviennent des quantités (des chiffres exprimant les différentes fréquences ou longueurs d’onde de la vibration qu’on appelle "lumière"). La lumière, elle aussi, est réduite à la quantité, elle n’est plus qu’une formule exprimant les facteurs quantitatifs d’une vibration dépourvue de toute qualité.

Nous faut-il vraiment choisir entre la science et la religion puisqu’il existe des savants religieux et des religieux savants ? Pour être honnêtement l’un ou l’autre, il faut ajouter à l’aspiration nettement horizontale l’aspiration nettement verticale càd vivre sous le signe de la croix. Dans le livre de la Genèse, Moïse décrit le monde sacrement, l’astronomie moderne décrit le monde machine. L’un nous parle du "Quoi", l’autre du "Comment" du monde. Le mécanisme est saisissable par la quantité, l’essence se révèle par la qualité. Crucifiez le Serpent ! Mettez le Serpent ou le credo scientifique à la croix de la religion et de science ! Il s’ensuivra une métamorphose du Serpent et le credo scientifique deviendra alors ce qu’il est en réalité ; le reflet du miroir du Verbe créateur. Il ne sera plus vérité, il sera méthode ; il ne dira plus "Au commencement est la substance ou matière…" mais "…pour connaître le mécanisme du monde tel qu’il est fait, il me faut choisir la méthode où on fait abstraction de l’origine de la matière et de ce qui, du dehors, l’a mise en mouvement". La volonté de puissance finira un jour par se mettre au service des forces vitales constructrices du monde avec le même zèle et la même intensité qu’elle s’attache aujourd’hui aux forces destructrices.

La synthèse de la science et de la religion est bien l’acte intérieur de la conscience qui consiste à ajouter la verticale spirituelle à l’horizontale scientifique ou, en d’autres termes, l’acte d’ériger le Serpent d’airain. "Moïse fit un Serpent d’airain et le plaça sur une perche, et quiconque avait été mordu par un serpent et regardait le serpent d’airain conservait la vie" (Nombres 21, 5-9).N’ayons donc pas peur de devenir comme l’Hermite qui s’est revêtu de l’habit de la foi et que le doute amène à sonder le sol avec son bâton ! La lumière de la lampe qu’il tient est celle qui jaillit à la fois de la foi et du doute !


Le don du Noir Parfait : Toute antinomie sérieuse signifie : "La lumière que je possède s’est polarisée sur deux pôles ; entre ces deux pôles lumineux, il n’y a que des ténèbres." Il y a deux espèces de ténèbres dans la conscience ; l’ignorance, la passivité et la paresse (principes passifs) et la connaissance supérieure, l’activité intense et l’effort continu (principes actifs). Or de ces ténèbres, il faut faire l’effort d’aller puiser la clarté de l’obscurité par la méthode de neutralisation des binaires à l’exemple du corps des couleurs d’Oswald. Le pôle Nord est le point blanc qui est la synthèse dans la lumière de toutes les couleurs, c’est la "neutralisation en haut" ; l’équateur est la région de l’intensité maximum des sept couleurs, c’est la "neutralisation dans l’horizontale" ; le pôle Sud est le point noir où toutes les couleurs se perdent dans l’obscurité, c’est la "neutralisation en bas". Par analogie, nous pouvons concevoir le point blanc comme celui de la sagesse, l’équateur celui des sciences particulières du savoir humain et le point noir celui de l’ignorance.

C’est pourquoi l’Arcane représente traditionnellement la Prudence ou la conscience constante d’être entre deux obscurités ; l’obscurité du point blanc éblouissant de la synthèse absolue en haut et l’obscurité du point noir, du sous-conscient, en bas. La vérité synthétique se trouve dans l’obscurité d’où jaillissent les rayons de la lumière des connaissances particulières, des résultats des efforts visant à la neutralisation des binaires ou à la solution des antinomies. Le savoir et le pouvoir puisés dans cette région noire et silencieuse de la certitude lumineuse peuvent être désignés comme "don du Noir Parfait" mentionné dans le Livre Sacré d’Hermès Trismegiste. L’ Hermite solitaire est l’image spirituelle de celui qui suit la méthode et exerce la faculté du "don du Noir Parfait". Celui qui cherche la synthèse càd la paix véritable ne prend jamais parti pour ou contre les choses opposées. C’est pourquoi l’évangile place ceux qui procurent la paix sur la même liste que les pauvres en esprit, les affligés… car ils unissent le monde et lui apportent la Paix. "Heureux ceux qui procurent la paix car ils seront appelés fils de Dieu…"(Sermon sur la montagne) Or l’Hermite itinérant, avec son manteau bleu sur sa robe rouge, son bâton et sa lampe, est un colporteur de paix.

Il n’y a pas de paix où il n’y a pas de diversité et il n’y en a pas où il n’y a que diversité. Les couleurs vives de l’arc-en-ciel sont la manifestation visible de l’idée de la paix parce qu’il nous fait voir l’unité de la diversité des couleurs. Aussi l’arc-en-ciel est-il le signe de la paix ou alliance entre le ciel et la terre dans la genèse de Moïse : "J’ai placé mon arc dans la nue et il servira de signe d’alliance entre moi et la terre…" (Genèse). L’Hermite marche et son chemin est celui de la paix comprise dans le sens de l’unité dans la diversité. Il sait dire non aux tendances visant à la fausse paix (celles de l’indifférence transcendantale "la paix nirvanique", de l’assujettissement "la paix hégémonique" et du nihilisme "la paix de la mort") tout comme il sait dire oui à tout ce qui vise à la paix véritable de la fraternité et du complément mutuel. Il sait dire "oui" et "non", ces deux mots magiques par lesquels la volonté est forte et sans lesquels elle s’endort. "Amen" et "Anathema" sont les formules de la volonté qui vit et qui veille.

Nous voici arrivés à une antinomie de plus "savoir-vouloir" Il faut savoir càd voir l’unité dans la diversité et il faut vouloir càd trancher l’unité contemplée avec l’épée aiguë à double tranchant du "oui" et du "non" de la volonté. L’Hermite n’est ni plongé dans la méditation ou dans l’étude, ni entrain de travailler ou d’agir. Il chemine, cela veut dire qu’il manifeste un troisième état au-delà de la contemplation et de l’action. Il représente la synthèse à savoir celle du cœur où la contemplation et l’action sont unies, où le savoir devient vouloir et le vouloir devient savoir. Le cœur n’a pas besoin d’oublier l’ensemble contemplé pour agir et il n’a pas besoin de supprimer toute action pour contempler. C’est lui qui est simultanément actif et contemplatif. Il marche jour et nuit, et nous entendons inlassablement le battement de sa marche incessante. C’est pourquoi le "Père bon et sage" ou l’Hermite qui vit la loi du cœur marche sans hâte et sans relâche. Il est l’homme du cœur, l’homme solitaire en marche, l’homme qui a réalisé en soi l’antinomie "savoir-vouloir" ou "contemplation-action" car le cœur en est la solution. Le coeur est le centre de la fleur de lotus aux douze pétales, le plus humain des sept centres de l’organisation vitale et animique humaine là où réside et se révèle l’humanité de l’être humain. L’homme n’est au fond que ce qu’est son cœur !!!

L’Hermite est l’hermétiste chrétien qui représente "le grand Œuvre de l’alchimie spirituelle", l’œuvre de la réalisation de la suprématie du cœur ou en termes familiers et traditionnels "l’œuvre du salut de l’âme". C’est la transmutation des substances (métaux) des autres centres ou fleurs de lotus en l’amour rayonnant du cœur (l’or), la restauration du règne du cœur par et pour l’amour, la transformation de l’homme en homme de cœur. "Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature" (Apôtre Paul aux Corinthiens).

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Sur le site de Philippe Camoin, on peut trouver un petit fascicule intitulé Le Tarot de Marseille restauré ou "L'Art du Tarot" par Alexandro Jodorowsky qui propose une liste de mots clefs impressionnante, glanés selon les œuvres de différents auteurs :


VIIII. L'HERMITE


Ultime transformation - Consommation - Sagesse - Prudence - Ordre - Perfection - Intuition - Guide - Vie intérieure - Extension de la pensée en tout - Ce qui enveloppe et protège - Homme froid - Isolement - Peurs irrationnelles - Volonté qui a dominé le monde des oppositions - Fondement de l'existence - Nuit obscure de l'âme - Appelé - Foi - Impuissance - Sexe dominé avec souffrance - Excès de masturbation - Vieillard lubrique - Initié réalisant l'œuvre intérieure dans l'espérance de Dieu - Solitude - Incommunication - Erreur d'un excès de perfection - Cadavre - Père mort - Putréfaction - Désagrégation en vue de la perfection du nouveau fruit - Possession pleine et entière de soi-même - Sage à l'écart des courants instinctifs - Divination qui éclaire le passé, le présent et le futur dénudant la conscience des hommes et le cœur des femmes - Timidité - Union avec Dieu - Maîtrise de soi - Conscience traversant le monde des rêves - Égoïste - Chemin du cœur - Invisibilité - Recherche de la perfection spirituelle - Refus stupide du monde - Soupçons - Instructeur - Peur de vieillir - Voix de la lumière - Magicien - Secret qui doit être révélé - Fossoyeur - Homme Immortel - Déception -Préparation - Douleur de la science - Élection correcte - Poids de la vie - Homme sans désirs personnels qui ne pense qu'au bonheur de l'humanité - Assassinat prémédité - Union de l'esprit avec l'individualité - Esprit cosmique - Chef des voleurs - "Si tu es où je suis, tu me trouveras" - Illumination - Perte de la foi - Avarice - Trahison - Pèlerinage - Enseignement de la méditation - Connaissance des sciences occultes - Gardien du temps - Éternité du passé - Science brumeuse. -Régression - Manque d'expression - Tendance à dissimuler ses émotions - Plaisir de vivre avec des connaissances qu'on n'utilise pas - Reins concentrant, gardant ce qu'il faut, filtrant et évacuant l'inutile dans la vessie. Fin d'un cycle - Information qui rompt le cercle vicieux pour en faire une spirale - Tempérament sanguin - Décidé - Misanthrope - Chasteté - Maître secret - Faux instructeur - Perte d'énergie - Hémorragie cérébrale - Potentialités concentrées dans le germe - Tradition - Médecin de l'esprit-âme-corps - Accoucheur - Méfiant - Pauvreté - Avance lentement mais sûrement - L'étude de soi-même - La lumière prisonnière dans la nature - Maître discret qui travaille avec les forces agissantes du plan immatériel - Possède sa vie intérieure propre - Saint Joseph -Dépouillement parfait - Lumière qui l'aveugle - Voyage entre la prison et son lieu natal - Retour au Paradis perdu - Retour à la source - Lumière qui se fera sur des projets encore cachés - Amant sage qui sait contenter les désirs et aller au devant des envies de sa femme - Connaissance qui mène à l'homme - Élévation intérieure par les moyens naturels et traditionnels de l'espèce - Rhumatismes et maladies chroniques - Apport d'une solution - Peine à remonter le courant - Jouit à l'écoute de ses propres bavardages - Peur d'innover - Inertie - Vie monastique -

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Symbolisme celte :


Dans le livret accompagnant le jeu de cartes du Tarot des Druides de Philip et Stephanie Carr-Gomm (Édition originale 2004 ; traduction française : Éditions Véga, 2014), on trouve le petit texte explicatif suivant :


Le Message : Détournez-vous des distractions du monde extérieur et cherchez un guide. Dans le silence et la solitude découvrez des profondeurs nouvelles et ravivez votre âme à la source de toute vie.


Mots-clefs : Orientation - Retraite - Prudence - Retrait - Méditation.


Signification : - un appel intérieur : vous ressentez peut-être l'appel de la méditation ou de la retraite.

- Un maître, un conseiller, une personne sage ou un guide intérieur.

- Tirez l'énergie et la sagesse des cinq sens.

- Vous n'avez pas à attendre la perte pour vous tourner vers l'intérieur.

- Ne vous laissez pas tenter par une prise de décisions importantes, car maintenant c'est le moment de vous éloigner des distractions de votre vie quotidienne.

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Mots-clefs : Solitude - Isolement - Peur de vieillir -Imprudence.


Sens inversé : - Vous cherchez une relation et vous vous sentez seul, ou craignez d'être seul à la vieillesse.

- Sentiment d'avoir été trahi ou abandonné par quelqu'un auquel vous avez demandé conseil.

- Crise de la quarantaine.

- L'ermite offre de vous guider dans les sombres régions de votre âme et conscience.

 

Selon John Matthews, auteur de L'Oracle celtique, exploration des mondes intérieurs (Ixos Press, 2005 ; Guy Trédaniel Éditeur, 2006), Merlin est une incarnation particulière de l'Homme Sauvage :


L'Homme Sauvage (Suibbne Geilt)


Description : La tête ailée, emplumée, de l'homme sauvage apparaît, entourée de lumière. Deux griffons gardent son énergie, tandis que des flammes d'inspiration brûlent de chaque côté de sa tête.


Clé : Fureur.


L'Homme Sauvage cherche une sorte de vision si inspirée qu'elle semble folle. Il représente un pouvoir chamanique singulier - celui de franchir la mince frontière entre les mondes et revenir avec la connaissance de ce lieu. A la différence des autres Motionneurs déjà décrits, il (ou elle, car la Femme Sauvage jour un rôle identique) se rapproche de la nature autant qu'il est possible, pour absorber son pouvoir et être médiateur de cette force merveilleuse, qu'il dirige vers le monde extérieur. Ce faisant, ces personnages expriment ce qui est parfois appelé « sagesse folle », un genre de folie inspirée. Cette qualité de sagesse folle signifie que leurs paroles ou leurs actions peuvent sembler perverses ou trompeuses ; mais leurs perceptions sont profondes, et fidèles.

Dans notre carte, l'ancien symbole picte de mesure et d'équilibre apparaît au-dessus de la tête de l'Homme Sauvage. Ce symbole signifie qu'il possède les qualités intérieures de folie contrôlée, d'où émane sa sagesse folle.


Arrière-plan : L'Homme Sauvage le plus fameux de la tradition celtique est Suibbne (prononcez Sounni) qui reçoit l'épithète de Geilt car il se met à courir, apparemment pris de folie après avoir vu un combat dans lequel beaucoup de ses parents ont été tués.

En cela, il est comme Myrdinn qui subit un semblable changement, après avoir été témoin du massacre de ses enfants et d'autres membres de sa famille.

  • Tous deux vivent dans des endroits sauvages, se nourrissent de baies.

  • Tous deux parlent aux quadrupèdes et aux oiseaux et leur sont très proches.

Suibbne, dont le nom peut signifier « fou » mais aussi « inspiré », a des ailes et niche en haut des arbres.

C'est une métaphore familière de la plupart des traditions chamaniques, où il est dit qu'au chaman pousse des ailes, pour qu'il vole aux mondes supérieurs.

Comme Myrdhin ou Taliesin, Suibbne est poète, et comme Taliesin, il rencontre une déesse ressemblant à une vieille sorcière ou une sage-femme qu'il poursuit dans la forêt et dont il vient à bout en sautant d'une falaise - un autre aspect souvent décrit du pouvoir chamanique.

Suibbne et Myrdhin finissent par recouvrer leur santé mentale : cependant, presque inévitablement, ils ne sont pas heureux dans le monde ordinaire. Tous deux repartent dans la forêt, menant leur vie de visionnaire fou et inspiré.


Voyage : Cherchez un bosquet d'arbres anciens dont la présence intérieure sera d'une grande force.

Trouvez le pouvoir en vous pour sauter très haut - au sommet du plus haut des arbres du bois.

Tenez-vous là-haut en équilibre et regardez la contrée de tous côtés. Quel que soit celui des trois mondes où vous êtes entré (e), regardez autour de vous, et regardez profondément au cœur de l'endroit.

Écoutez le chant des vents dans les branches et entendez ce qu'il a à vous dire.

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Dans L'Oracle des Esprits de la Nature (Éditions Exergue, 2015), Loan Miège nous propose une carte intitulée "Merlin", à laquelle elle fait correspondre le petit texte suivant :


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« Ravive le magicien qui est en toi, deviens créateur de vie et enchante le monde.

Ravive la magicienne qui est en toi, deviens créatrice de vie et enchante le monde. »

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Personnage mythique de la culture celtique, Merlin intrigue et fascine. Il est présenté comme né de l'union d'une jeune femme et de Pan. Mi-homme mi-Esprit de la Nature, il a accès aux deux mondes et enseigne aussi bien aux uns qu'aux autres ses connaissances sur la magie et les différentes réalités vibratoires. mais attention ! Il ne prend que des élèves masculins, « jeunes hommes vierges de tout magie, ayant de grandes facultés, ainsi qu'un cœur pur et innocent ». il rassure cependant les dames et les invite à éveiller la prêtresse qui sommeille en elles. Se fondant avec toute la Création, il en adopte les formes et se transforme volontiers, passant du vieillard à la longue barbe blanche à un cerf vigoureux, par exemple. Aujourd'hui, nous le voyons peu. Il s'est retiré du plan humain pour se réfugier dans une dimension parallèle, la fameuse île d'Avalon. Un gouffre vibratoire nous sépare, et les allées et venues se raréfient. Si nous souhaitons un jour pouvoir uy accéder, il nous faudra nous transformer à notre tour pour atteindre l'état d'harmonie, celui qui tisse des ponts entre toutes les dimensions.


A propos du message : Merlin touche la part de magie qui vibre en nous. Nous sommes tous des magiciens ! Nul besoin de réaliser des actes spectaculaires, il s'agit de vivre cette magie au quotidien. faire sourire un enfant, sauver un escargot au bord de la route, arranger une situation de manière inattendue, parler avec une fleur.... : c'est aussi simple que ça. Bien sûr, il y a aussi ceux qui ont choisi la voie du magicien pour cette incarnation, à moins que ce ne soit la nature elle-même de leur Essence. Ceux-là sont particulièrement visés par cette carte et son message. La tâche est alors tout autre et devient une mission de vie. « Enchanter le monde » est leur devoir. Rien ne sert de vouloir se dérober, leur réalisation passera nécessairement par là. Dans ce cas, le soutien de Merlin leur sera plus présent et une communication privilégiée pourra leur être accordée. Il a insisté pour qu'un pommier aux fruits d'or soit peint sur son portrait. Il rappelle ainsi qu'il enseignait sous cet arbre dont les pommes représentaient ses élèves arrivés à maturité. un bel encouragement pour tous !


Pratique : Comment devenir un magicien ? Est-ce en apprenant des tours de passe-passe ? Merlin nous engage sur une autre piste, plus subtile. Il nous propose de nous transformer en différentes sujets, car c'est en faisant un avec tout ce qui nous entoure que nous allons pouvoir goûter à cet état d'Harmonie, voyager d'une dimension à l'autre et en rapporter le merveilleux. A l'image de Merlin sur la carte, nous possédons une étincelle de Lumière en nous. Commençons par y accéder ! Installons-nous confortablement et mettons-nous dans un état méditatif. Respirons lentement et profondément. Tournons notre regard vers l'intérieur. A chaque respiration, soyons de plus en plus présents en nous et portons notre attention au niveau du diaphragme. De là, plongeons ! Glissons dans notre espace obscur et mystérieux. Descendons jusqu'à apercevoir une lueur dans le noir. Nous y voilà ! Nous sommes face à notre étincelle de Lumière. Restons autant que nécessaire pour l'apprivoiser et pouvoir ensuite la contacter à chaque instant. Remercions et revenons à nous. Maintenant, choisissons un sujet, si possible vivant : animal, végétal ou minéral. Asseyons-nous avec lui. Connectons-nous à notre étincelle de Lumière et laissons-la se déployer. Ensuite, avec notre intention, cherchons l'étincelle de Lumière de notre sujet. Elle brille, tout comme la nôtre. Créons un pont de Lumière entre les deux. Ainsi, nous pouvons passer de notre réalité humaine à celle de notre sujet. Accueillons la vibration de celui-ci en nous afin d'expérimenter ce qu'est « être lui ». Nos contours énergétiques changent et deviennent les siens. Notre rythme, notre respiration, nos perceptions... tout se modifie pour « être lui ». Vivons ce « lui » pleinement. Cette expérience est à renouveler avec différents sujets qui apporteront tous leurs enseignements. Au fur et à mesure, notre accès aux multiples réalités s'ouvrira et nous pourrons aller de l'une à l'autre avec aisance. la vie nous livrera ses secrets et nous pourrons enchanter le monde.


Mot-clé : Enchanter.

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Kristoffer Hugues, dans Les secrets du tarot celtique (Llewellyn Publications, 2017 ; Éditions De Vinci, 2021) présente ainsi l'Arcane X :


9. Le Merlin


Ne cherchez pas à voir bien loin ;

cherchez la vérité en vous-même.


Affirmation : Retiré à moi-même, j'existe en tant qu'esprit.


Mots-clés : Guide - Introspection - Solitude.


Voyez comme ma lumière brille. Sur cette éminence glacée, je trône, mais le froid ne m'atteint pas. Ce lieu n'est ni sinistre ni désolée ; je me tiens entre la compassion en marche et la véritable beauté, et mon rôle est de surveiller la luminosité en leur centre. Vous avez fait un long chemin pour venir jusqu'à moi, ô Fou ! Prenez donc le temps d'observer la nature de toute chose et de ce qu'il reste à venir. N'êtes-vous pas fatigué de sauter sans cesse ? Vous avez prouvé votre valeur aux autres et trouvé votre force intérieure. Et si vous preniez désormais le temps de vous focaliser sur vous, sur votre moi intérieur, et de découvrir en vous la lueur de l'univers qui chante sa propre louange ?

Je suis le Merlin (aussi connu sous le nom d'Hermite), tout comme vous, mais le savez-vous seulement ? Décelez en vous le pouvoir de la vraie sagesse et sa capacité à inspirer. Dirigez votre regard au-delà de l'océan et découvrez le mystère de l'esprit et de l'âme, car ils sont mes mystères, et par extension les vôtres. Arrêtez-vous, écoutez, tenez vous à l'écart du monde un moment, et ne faites plus qu'un avec tout.


Interprétation : Depuis combien de temps vous acharnez-vous sur cette situation ? N'êtes-vous pas fatigué de tout cela ? Vous en avez peut-être tiré tout ce que vous désiriez, ou tout du moins est-ce l'impression qu'il reste à la surface, mais que se passe-t-il en dessous ? Parfois, nous avons simplement besoin de prendre un peu de recul, que ce soit pour peser le pour et le contre ou juste pour faire une pause. Eloignez-vous de cette situation afin de voir la forêt que cache l'arbre. Vous vous tenez peut-être trop près pour voir la situation dans son ensemble. Il y a même des chances que votre présence ne soir plus indispensable, que cette situation n'ait plus lieu d'être. Prendre du recul u se retirer entièrement de l'équation est en réalité très bénéfique. Qu'est-ce qui importe vraiment pour vous, au final ?

Inversée, la lame du Merlin vous demande de réfléchir aux risques encourus en vous retirant. Il est possible que vous manquiez de confiance pour gérer la situation, mais vous en extraire définitivement n'est peut-être pas la solution. Fuir un problème par pure faiblesse est bien trop facile. Il faut du courage pour y faire face. Inversée, la lame du Merlin peut suggérer une rétractation nocive ou le développement de mécanismes de défense inadaptés.

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Littérature :


Lire en ligne Les Véritables Prophéties de Merlin de Arthur de la Borderie.



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