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L'Herbe à Robert

Dernière mise à jour : 4 oct.


Étymologie :


  • GÉRANIUM, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1545 (Guill. Gueroult, Hist. des plantes, 815 ds Delb. Notes mss). Empr. au lat. des botanistes geranium, gr. γερα ́νιoν de même sens, de γε ́ρανος « grue ».


  • HERBE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « plante à tige non ligneuse » (Roland, éd. J. Bédier, 2871 : De tantes herbes el pré truvat les flors); en partic. a) ca 1160 « plante qui a des propriétés médicinales » (Enéas, 7969 ds T.-L.) ; b) xiiie s. male herbe « plante nuisible à la culture » (FEW t. 4, p. 404b) ; 1316 mauvaises herbes (G. de Paris, Chron. métr., éd. A. Diverrès, 1579) ; c) 1306 « herbes employées comme assaisonnement » lait de jument confist en herbes (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, § 487) ; 1540 fines herbes (ds Bull. soc. hist. Paris et Ile de France, XXX-106) ; d) 1414 [date trad.] au plur. « certaines herbes potagères et des champs propres à la consommation » salades d'herbes (Decameron, B.N. 129 [ms. du xve s.], fo16c ds Gdf. Compl., s.v. salade) ; 2. ca 1100 « ensemble des herbes qui forment une végétation (au sing. collectif) » (Roland, éd. J. Bédier, 671 : Sur l'erbe verte estut devant sun tref) ; d'où 1572 [éd.] expr. couper l'herbe sous le pied de qqn (Jacques Yver, Le Printemps, 3ehistoire, éd. P. Jourda, p. 1202) ; 3. 1225-30 en herbe « état des céréales qui sont encore toutes jeunes et vertes » (G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 3935) ; 1558 fig. en herbe, ou en gerbe (B. Des Périers, Œuvres françoises, Nouv. récréations, 32 [Jannet, 1856] ds Quem. DDL t. 9) ; 4. mil. xiiie s. en composition, désigne un grand nombre de plantes herbe Jehan, herbe Robert (Voc. plantes, 140a et 140b ds T.-L.) ; 1547 herbe-aux-chats (R. Estienne, De Latinis et graecis nominibus arborum...). Du lat. class. herba « herbe ; mauvaises herbes ; jeune pousse, en partic. en parlant des céréales ; plante en général » ; entre en composition avec d'autres mots pour désigner diverses plantes dès le lat. imp. : herba Proserpinae « camomille » (André Bot.) ; cf. pour le sens 4 en lat. médiév. herba Roberti xiiie s. (Voc. plantes, 140 ds T.-L.), herba gattarum xve s. (J. Camus, Op. sal., p. 134 ds Roll. Flore t. 9, p. 9).


Lire également la définition des noms géranium et herbe afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Geranium robertianum - Aiguille de pasteur - Aiguille à Notre-Dame - Aiguille Notre-Dame - Bec-de-cigogne - Bec-de-grue - Bec-d'oiseau - Cerfeuil sauvage - Chancrée rouge - Clôt-doigt - Clouday (Lubéron) - Epingles de la Vierge - Fourchette du diable - Gamba russa (Piémont) - Géraine robertin - Géranium Herbe à Robert - Géranium Robert - Herbe à la chancrée - Herbe à l'esquinancie - Herbe aux charpentiers - Herbe de charpentier - Herbe de feu - Herbe de Rupert - Herbe de saint Robert - Herbe du roi Robert - Herbe rouge - Persil maringouin - Petit Robert - Piche-sang (Pas-de-Calais) - Pied-de-pigeon - Pisse-sang - Robert - Roge response - Yep du feu (Wallonie) -

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Botanique :


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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de l'Herbe à Robert :


Usages Médicaux · Cette plante a une odeur désagréable, rappelant celle de l'urine des personnes qui ont mangé des asperges ; sa saveur est amère. De même que la plupart des espèces de la famille des géraniacées vantées autrefois comme vulnéraires et diurétiques, l'herbe à Robert possède des propriétés stimulantes et astringentes. Elle cède ses vertus à l'eau bouillante. Son suc est diurétique, d'après Cazin , à la dose de 50 à 100 grammes. Elle a été usitée à l'intérieur dans la fièvre intermittente, la phthisie, les hémorrhagies, les maladies néphrétiques et la jaunisse. On l'a aussi employée en gargarisme dans les affections de la gorge, angines, engorgement des amygdales (Desbois, Cazin). Localement elle a été appliquée comme résolutive sur les glandes engorgées et notamment sur les seins.

Les Geranium. sanguineum, pratense et Erodium cicutarium sont employés aux mêmes usages dans la médecine populaire.

 

Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


On a moins souvent recours [pour soigner la dysenterie] à nos autres astringents : à l'infusion d'herbe à Robert, Geranium robertanium [...]. Celles de ces plantes qui agissent doivent leur action au tannin qu'elles contiennent.

[...]

On cherche à provoquer la résolution des engorgements produits par les contusions, en appliquant sur la partie contuse ou tuméfiée des feuilles fraîches et écrasées d'herbe-à-Robert.

[...]

On applique aussi sur les plaies récentes les feuilles écrasées des plantes suivantes : [...] de l'herbe-à-Robert, Geranium robertianum et sanguineum [...].

[...]

Dans son manuscrit, Bugand donne plusieurs recettes pour la [la vermine] détruire ; elles sont trop réalistes pour que je ne les reproduise pas telles quelles :

« Eparges. Geranium robertianum. On la reconnaît comme ennemie des puces. Pendant l'été, époque où les puces tourmentent le pauvre paysan quand il prend son repos, pour les éviter on se bouchonne bien le corps avec cette herbe, principalement le cou et les bras. »

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Françoise Hoffer-Massard avec la collaboration de Nataskha Pernet, propose une monographie sur l'Herbe à

Robert, (parue dans le Bulletin du Cercle Vaudois de Botanique N° 34, 2005 : pp. 111-117) : =>



 

Carmen Scarlat et Céline Signorini, autrices de Les désignations des plantes vulnéraires en Roumanie et dans l'Arc alpin. (In : Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes., Tome IV, 2012, vol. 4, p. 217) nous apprennent que :


L'Arc alpin présente encore une particularité avec deux types d'expressions métonymiques, formées de verbes, pour désigner l'herbe à Robert.

La première - très imagée [sj'ɛpa] en vallée d'Aoste (Lv) - est une hyperbole signifiant « (ne) sent pas ». Elle amplifie les vertus de la plante : si on l'applique sur une coupure, elle favorise la cicatrisation si rapidement qu'on ne sent plus la douleur.

Les secondes - [tly da] à Bellevaux, Lullin (Co), [klu dɛ] dans le canton de Vaud en Suisse et [hlu dɛj] à Echallens (R3) - signifiant « clôt-doigt ». Elles décrivent l'effet curatif de cette espèce végétale. Signalons que cette désignation est aussi présente dans le domaine anglo-saxon.

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Symbolisme :


Emma Faucon, autrice d'un ouvrage intitulé Le langage des fleurs. (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'intéresse aux caractéristiques symboliques de la plante dans le langage des fleurs :


Géranium Robertin - Je puis parler.

Cette plante, connue sous le nom d'herbe à Robert, se rencontre dans les haies où elle montre ses fleurs rouges, toujours accolées deux par deux. C'est un astringent qui s'emploie avec succès contre les maux de gorge, les extinctions de voix et les faiblesses du larynx.

 

Selon Des Mots et des fleurs, Secrets du langage des fleurs de Zeineb Bauer (Éditions Flammarion, 2000) :


[...] Légendes : D'après la légende celte, la grue était le symbole de la sagesse. Elle la transmettait en dessinant dans le ciel les signes de l'alphabet celte. Le géranium ainsi que le gui (symboles de l'immortalité) étaient offerts aux dieux celtes.

[plante déjà connue dans l'Antiquité ? => peut-être parle-t-on du géranium herbe-à-Robert ?]

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Si l'on en croit les informations données sur le site Herbonata :


Porteuse de légendes, la fourchette du diable a aussi son lot de mythes à rapporter. On raconte que les sorcières plantaient les herbes-à-Robert devant leurs cases, car leurs fleurs avaient le pouvoir de localiser et de pointer les intrus.

 

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Voir aussi : Géranium ;

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