Autres noms : Achyrantes aspera - Achyranthe âpre - Achyranthe à feuilles rudes - Achyranthe rude - Collant - Gendarme - Gratte-cul - Herbe à bengalis - Herbe à sergent - Herbe des jeunes - Herbe d'Inde - Herbe sergent - Herbe zen - Herbe zinde - Herbe z'Inde - La Zinde - Queue-de-rat -
Utilisations traditionnelles :
Selon Jean-Baptiste Gallé, Sophie Groeber, Allison Ledoux et al. auteurs de "Quelques plantes employées dans le Sud-Ouest de Madagascar". (In : Madagascar : Jardins du Monde, 2014) :
Sur le site La vie Re-Belle on trouve le document suivant qui présente les indications et préparations médicinales à base d’Achyranthes aspera recueillies dans les études ethnobotaniques recensées par la base de données Prélude :
On recense également d'autres utilisations de cette plante :
Alimentation : Les feuilles peuvent être consommées cuites. La plante n’est pas cultivée ; les feuilles sont récoltées dans la nature pendant le saisons des pluies, ou toute l’année au bord des rivières et dans les zones humides. Les graines sont réputées très nutritives lorsqu’elles ont cuites avec du lait. À Madagascar la plante est brûlée après séchage et les cendres fournissent par lixiviation et dessiccation un sel de potassium, préféré au sel marin pour faire la cuisine.
Fourrage : La plante est utilisée comme fourrage donné aux chèvres ou aux lapins.
Hygiène dentaire : Les morceaux de racine sont utilisés comme brosse à dents.
Apiculture : C’est une plante mellifère butinée par les abeilles.
*
*
Symbolisme :
Sur le site du Diocèse d'Albi, on peut lire la biographie succincte de saint Eugène, à qui est dédié cette plante :
Victor de Vita donne le récit des luttes sociales et religieuses suscitées par la conquête vandale dans la province romaine d’Afrique. Le conflit entre l’aristocratie traditionnelle, dépossédée de ses biens et de ses prérogatives, et les nouveaux maîtres se double alors d’une opposition entre le clergé catholique et l’Église arienne. Les périodes de tension alternent avec les époques de détente.
La carrière de saint Eugène illustre ce balancement, dans lequel il tient une place de premier plan, en raison des fonctions qu’il occupe. En 481, il est en effet appelé au siège épiscopal de Carthage, vacant depuis un quart de siècle, et devient, dans la pratique, chef de l’Église d’Afrique. Son nom indique une origine grecque ou bien orientale, mais Eugène réussit parfaitement à Carthage ; selon Victor de Vita, il brille par son humilité, sa charité, sa piété et ses bonnes œuvres, et parvient à convertir de nombreux « barbares ».
Le roi Hunéric provoque, en 484, un concile pour confronter la doctrine des ariens et celle des catholiques. L’opposition de ces derniers vaut aux évêques d’Afrique d’être tous déportés ; Eugène se retrouve alors dans le désert de Tripolitaine. Toutefois le successeur d’Hunéric adopte une politique d’apaisement et saint Eugène rentre à Carthage en 487. Sous le règne suivant, celui de Thrasamund, il s’oppose vigoureusement au prince, qui le condamne à un exil lointain et définitif, vers 496.
Grâce à Grégoire de Tours, on sait qu’il est alors envoyé vers Alaric II, roi des Wisigoths de Toulouse, eux-mêmes sectateurs de l‘arianisme. Assigné à résidence à Albi, il joue peut-être le rôle d’évêque, avec l’appui des aristocrates locaux hostiles à la domination wisigothique. Il meurt dans la ville ou dans son voisinage, vers 505. Grégoire de Tours décrit le sanctuaire où il repose aux côtés de saint Amarand. Il y accomplit des miracles et, pour sa fête, une foire importante y a lieu.
L’Albigeois demeurant, aux VIe et VIIe siècles, une marche-frontière au contact des Wisigoths, le culte de saint Eugène – vénéré comme martyr en raison des persécutions qu’il a subies en Afrique – connaît une diffusion non négligeable [1]. Bloqué par celui de saint Salvi, il est relancé à partir du milieu du IXe siècle par les comtes de Toulouse et d‘Albigeois.
À ce moment, le vicus de Vieux se trouve être le lieu de la sépulture de saint Eugène, associé à deux autres évêques africains, Lougins et Vindémial, déjà cités par Grégoire de Tours. La dévotion portée à ces derniers s’avère secondaire ; elle a pu se développer par attraction de celle vouée à saint Eugène. En 1494, les reliques des « saints de Vieux » sont transférées à la cathédrale Sainte-Cécile par Louis d’Amboise.
J.-L. B. Extrait des Tarnais célèbres
[1] Le titre de saint Eugène est encore attaché aux églises de Brens, de Poulan (près de Réalmont), de Rosières et de Vieux, toutes situées dans l’ancien diocèse d’Albi.
Hypothèse : de la lecture de Saint Eugène, Le culte de ses reliques à travers les siècles (Letouzey et Ané Éditeurs, 1886) écrit par Eugène Tessier, curé de Deuil, il ressortirait que les miracles ont souvent à voir avec la cécité ou la surdité, la plante qu'on lui consacre devrait donc avoir des vertus analogues...
*
*
Mythes et légendes :
D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),
APAMARGA (achyrantes aspera). — Cette plante indienne a donné le nom au rite sacrificiel appelé : Apâmârga Hama, parce qu'à la pointe du jour, on offrait une poignée de farine composée des semences de l'apâmârga. D'après une légende du YarJurveda noir (II, 95), Indra avait tué Vr'itra et autres démons, lorsqu'il rencontra le démon Namuc'i et lutta avec lui ; vaincu, il fit la paix avec Namuc'i à cette condition qu'il ne le tuerait jamais ni avec un corps solide, ni avec un corps liquide, ni le jour, ni la nuit. Alors Indra recueillit de l'écume, qui n'est ni solide, ni liquide, et vint pendant l'aurore, lorsque la nuit est partie et que le jour n'est pas encore arrivé ; puis, avec l'écume, il frappa le monstre Namuc'i, qui se plaignit de cette trahison. De la tête de Namuc'i naquit alors l'herbe apâmârga; Indra ensuite détruisit tous les monstres à l'aide de cette herbe. Cf. Ràg'endralàla Mitra, An impérial Assemblage at Delhi three thousand years ago. On conçoit aisément que cette herbe merveilleuse ait pu devenir, après une origine pareille, un talisman puissant. On la tient donc à la main et on l'invoque dans L'Atharvaveda (IV, 17, 18) contre la maladie du kshetriya et contre les sorcières, les monstres, les cauchemars ; on l'appelle victorieuse, ayant à elle seule la force de mille, détruisant les effets des malédictions, spécialement de ces malédictions qui empêchent la génération, qui produisent la faim, la soif, la pauvreté. Dans l'Atharvaveda, on appelle encore l'apâmârga, seigneur des herbes salutaires, fils de Vibhindant, ayant reçu toute sa force de Indra lui-même. D'après les Elliot Aienioirs cités par Zimmer, Altindischcs Leben (p. 67), dans la croyance populaire actuelle des Hindous, on attribue à cette herbe la propriété de garantir contre les morsures des scorpions.
*
*