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L'Hémérocalle

Dernière mise à jour : 28 mai




Étymologie :


  • HÉMÉROCALLE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1573 hemerocallis (Commentaires de Matthiolus sur Dioscoride, traduits par A. du Pinet, Lyon, p. 332 b) ; 1628 plur. hemerocalles (Malherbe, Poésies, éd. J. Lavaud, CXXVI, t. 2, p. 288, 34). Empr. au lat. hemerocalles de même sens, transcription du gr. η ̔ μ ε ρ ο κ α λ λ ε ́ ς ; v. aussi André Bot.


Lire aussi les définitions de Hémérocalle. afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Hemerocallis - Belle-de-jour - Belle d'un jour - Lis d'un jour -



Botanique :


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Propriétés gustatives :


Dans l'ouvrage intitulé Des fleurs dans votre assiette (Éditions MultiMondes - 240 pages, 2018) de Nathalie Beaudoin, on découvre les qualités culinaires de l'hémérocalle :


Les hémérocalles sont des fleurs vivaces qui fleurissent de juin à septembre. Les boutons floraux peuvent se manger crus, apprêtés comme des câpres, hachés en salade pour parsemés sur un bagel avec fromage à la crème et saumon fumé. Les fleurs fraîches hachées s'incorporent aux soupes, macédoine ou riz. En enlevant le pistil et les étamines, les pétales croustillants agrémentent les trempettes, les plats salés ou sucrés et les salades. La fleur fraîche peut être farcie, frite ou braisée. On peut la blanchir pendant deux minutes et la congeler. Toutes les variétés, surtout celles à fleurs simples, sont comestibles. Leurs pistils séchés sont utilisés par certains cuisiniers pour parfumer les sauces et les huiles.

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Symbolisme :


Dans le calendrier républicain, l'Hémérocalle était le nom attribué au 2e jour du mois de prairial.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Hémérocalle - Espérance trompeuse.

Car sa belle fleur ne dure qu’une demi-journée.

 

Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


HÉMÉROCALLE JAUNE - VOLONTÉ DE DIEU.

La volonté de Dieu est que vous soyez tous saints. Rendez grâces à Dieu en toutes choses, car c'est là ce que Dieu veut que vous fassiez tous par Jésus-Christ.

I Thessaloniciens. IV, 5, 18.

Cette jolie plante croit naturellement dans la Sibérie, la Dalmatie, dans les lieux humides du Piémont et de la Suisse . Ses fleurs ne durent qu'un jour , mais elles se renouvellent pendant plu sieurs mois ; elles sont presque sessiles, d'un jaune de citron et d'une odeur suave. L'hémérocalle jaune est cultivée dans les jardins sous les noms vulgaires de lis asphodèle, lis jonquille ; elle aime un terrain léger, frais et peu exposé au soleil.


RÉFLEXIONS.

La volonté de Dieu est reine de toutes les volontés sanctifiées, et la raison de toute bonne raison.

(ESPRIT DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.)

La volonté de Dieu s'accomplit toujours en nous ou par notre obéissance. si nous nous y conformons ; ou par notre châtiment, si nous nous révoltons contre elle.

(Mme DE LA SABLIÈRE.)

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Emma Faucon, autrice d'un ouvrage intitulé Le langage des fleurs. (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) rapporte les équivalences de l'Horloge de Flore :


Il est des fleurs qui s'ouvrent invariablement à la même heure ; les horticulteurs profitent de cette horloge naturelle pour régler leur temps, et les amoureux emploient ce moyen pour indiquer le moment où ils passeront sous les fenêtres de celle à qui ils offrent leurs vœux.


Sept heures du soir - L'hémérocalle safranée.


L'autrice explore ensuite le symbolisme de la fleur :


Hémérocalle - Je persévère.

Sa fleur jaune fournit beaucoup de miel aux abeilles ; son odeur se rapproche un peu de celle que répand la jonquille. Éclose le matin, l'hémérocalle meurt le soir ; mais aussitôt une autre fleur vient remplacer sa sœur dont les pétales sont tombés fanés.

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Selon Édouard Fournier, auteur d'un ouvrage intitulé Le vieux-neuf : histoire ancienne des inventions et découvertes, Volume 3 (E. Dentu Éditeur, 1877) :


C'est en Orient que fut trouvé le joli langage des fleurs, le sélam, comme on dit en Turquie.

Au Japon, si l'on ne connaît pas cette charmante horloge qu'imagina Linné, où chaque heure est marquée par la fleur qu'elle voit s'épanouir, l'on inventa, par une combinaison qui n'est pas moins ingénieuse, tout un calendrier floral, où chaque mois se désigne par la fleur qui l'embellit ou le parfume le mieux, car, sous ces bienheureuses latitudes, il n'est pas de mois sans fleur. Les plus belles même que nous ayons ne sont que des transfuges de leurs jardins. [...]

Le sixième est voué à celles de l'hémérocalle, qui, en reparaissant chez nous il y a deux siècles, par les soins de Thunberg, nous fit retrouver le « lis rouge » de Dioscoride.

 

D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"L'hémérocalle, ou Belle-de-jour, est un symbole de beauté fugitive, en raison tout à la fois de la splendeur et de la faible durée de sa floraison. En Chine, sous le nom de huan, elle a la propriété de chasser les soucis."

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Symbolisme alchimique :


Fernand de Mély, auteur de Les lapidaires de l'antiquité et du moyen âge, Volume 1 : Les Lapidaires chinois (Ernest Leroux Éditeur, 1896) nous fait une révélation étrange :


Dans ces théories de la transformation, le mercure est loin de tenir une place aussi importante en Chine qu'en Occident. Cependant si les alchimistes occidentaux l'appellent la mère des minéraux, le Pen ts'ao le nomme l'âme des métaux. On tire le choei yn [argent d'eau, mercure], du chen cha [ mercure sulfuré]. C'est là simplement une opération industrielle ; mais les Chinois prétendent obtenir également le mercure d'une autre source. « On peut, dit le Pen t'sao kang mou, tirer du mercure, du pourpier, de l'épila, des feuilles de nénuphar, des feuilles du pin et de sa résine, du kou tsing ts'ao, du hiuen ts'ao [hémérocalle], du kin sing ts'ao , du wa song, du hia kou ts’ao, du jen tong, du leang tang tse (scopula japonica), du yng lai hong, du ma t'i hiang, du tou kio lien, du choei ts'e kou. On le prépare de cette manière : prenez deux livres de pourpier, pilez-le et séchez-le pendant trois jours, laissez en suite celle masse en repos pendant une année, au bout de laquelle vous faites brûler dans un vase bien couvert la matière, ne réduisez pas en cendres, mais retirez-la tandis que la matière fume encore, enterrez-la pendant quarante-neuf jours, vous trouverez du mercure dans le fond. Plusieurs auteurs prétendent qu'un usage particulier et journalier du mercure rend immortel, sans cependant s'expliquer.

[...]

Les feuilles de lis d'eau, les feuilles de sapin, la résine, l'hémérocalle, la plante hia kou ts'ao, la plante yen lai houng combattent l'action vénéneuse du mercure.

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Littérature :


D'après Fou-Jouei Tchang, auteur d'une "Conférence de M. Tchang Fou-Jouei." (Annuaires de l'École pratique des hautes études, 1982, vol. 95, no 91, pp. 139-145) :


Cela montre que le Shijing est le manuel des connaissances usuelles, de la morale et de la politique de Confucius pour ses disciples et son fils. Nous avons étudié cette année dix-neuf pièces les plus célèbres du Shijing : [...] 8. « Bo est vaillant » (Boxi). Une femme d'un fonctionnaire militaire déplore la longue absence de son mari. Les commentateurs des Han et des Tang considèrent que ce poème critique le duc Xuan de Wei (718-699) qui faisait la guerre contre la principauté de Zheng pendant des années et qui était sans pitié pour son peuple. Dans ce poème, le soleil est le symbole du mari (Wen Yiduo). La plante Xuan (hémérocalle) a la même prononciation que Xuan qui veut dire « faire oublier toute tristesse » dans ce poème, Zhu Xi croyait que l'hémérocalle pouvait faire tout oublier lorsque l'on la mangeait ou la portait sur soi.

 

Emil August Beckmann auteur d'une Étude sur la langue et la versification de Malherbe. (RL Friderichs, 1873.) relève les usages particuliers que malherbe fait de la langue française :


Une fois, on rencontre l'adjectif hémérocalle = éphémère : toutes les faveurs humaines Sont hémérocalles, d'un jour (I, 10, 6). S'il avait été accordé à Malherbe de relire ces vers écrits peu de temps avant sa mort, il aurait peut-être dit : Ici je ronsardisais. Ce terme de botanique tiré du grec était en double opposition avec les principes du poëte-grammairien. A cela il faut ajouter que les mots d'un jour qui ont été mis en guise d'explication , procédé répugnant à la poésie, font un pléonasme extrêmement désagréable.

 

Dans la partie "Rrose Sélavy" incluse dans Corps et Biens (1930), Robert Desnos nous propose cette phrase étrange :

79. Aimez, ô gens, Janine, la fleur d’hémérocalle est si câline.

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