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L'Hépatique

Dernière mise à jour : 4 oct.




Étymologie :


Étymol. et Hist. 1. a) 1240 aloe epatic (Roger de Salerne, Chirurgia, 257 r. Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 224) ; 1314 aloës epatique (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 1418) ; 1538 aloes hepatique (Canappe, f°269 ds Sigurs, p. 494) ; b) 1314 Epatique la menor « lichen pulmonaire » (Chirurgie Henri de Mondeville, § 2067) ; 2. 1314 méd. vaine epatique (Id., ibid., § 285) ; 1561 hepatique « qui souffre du foie » (Paré, Œuvres, éd. J. F. Malgaigne, livre 8, chap. 12, t. 2, p. 32b). Empr. au b. lat. hepaticus « relatif au foie », « qui a le foie malade », du gr. η ̔π α τ ι κ ο ́ς de mêmes sens, dér. de η ̃ π α ρ, η ́ π α τ ο ς « foie » ; sens 1, attesté en lat. médiév. hepatica (ca 1212 ds Latham), s'explique par le fait que cette plante était recommandée contre les maladies de foie.


Lier également la définition du nom hépatique pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Hepatica nobilis - Anémone hépatique - Feuille de foie - Feuille des trois rois - Hépatique à trois lobes - Herbe à foie - Herbe à la Trinité - Herbe au foie - Herbe de la Trinité - Hépatique dorée - Hépatique noble - Hépatique trilobée - Les rois - Trinitaire -

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Botanique :



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Vertus médicinales :


Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les vertus thérapeutiques de l'Anémone hépatique :


Propriétés Physiques et Usages Médicinaux : - Cette espèce est dépourvue d'âcreté ; la forme des lobes de la feuille figurant ceux du foie l'avaient fait prescrire par les anciens contre les affections de cet organe ; on les dit vulnéraires ; elles possèdent des propriétés astringentes.




Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de l'hépatique :


HÉPATIQUE - CONFIANCE.

Quand les jardiniers voient les jolies fleurs de l'Hépatique, ils disent : La terre est en amour ; on peut semer de confiance .

 

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Anémone hépatique - Confiance imprudente.

C'est dans les bois montagneux qu'on rencontre cette jolie petite fleur aux six pétales blancs, rouges ou bleus. On croyait autrefois qu'elle guérissait des maladies de foie ; cette supposition était à tort basée sur la forme trilobée de ses feuilles tachées de brun foncé qui rappelle la couleur du foie.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Hépatique (Hepatica triloba) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Jupiter

Élément : Air

Pouvoirs : Passion houleuse - Amour-attachement.

Parties toxiques : Fleurs, et surtout racines.


Cette curieuse petite plante de montagne a de larges feuilles luisantes, charnues, en forme de cœur à la base puis s'ouvrant en trois lobes égaux qu'on a comparés aux lobes du foie, d'où son nom. Elle fleurit de très bonne heure, dès mars, parfois même sous la neige.


Utilisation magique : Dans plusieurs régions d'Autriche-Hongrie et des Balkans, autrefois, les hommes avaient une terreur superstitieuse de cette plante : c’était la fleur qu'utilisaient dans leurs sortilèges les femmes vampires pour séduire le malheureux qui allait, ensuite, payer très cher sa nuit d'amour... Cette croyance, adoucie il est vrai, se retrouve dans le reste de l'Europe : en maniant l'Hépatique de diverses manières plus louches les unes que les autres, une mégère est capable de transformer un homme en pantin mourant d'amour pour elle. Le couple ne sera certes pas de tout repos ; mais chaque fois qu'il voudra fuir, il en sera empêché par l'attachement morbide qu'il voue à sa tortionnaire adorée

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Petite plante des montagnes aux larges feuilles luisantes, en forme de cœur à la base puis présentant trois lobes égaux qui ont été comparés aux lobes du foie, d'où son nom, l'hépatique (Hepatica triloba) était utilisée par les femmes vampires des Balkans et d'Autriche-Hongrie pour séduire leurs victimes. C'est pourquoi, autrefois, "les hommes avaient une terreur superstitieuse de cette plante". Selon une croyance européenne, "en maniant l'hépatique de diverses manières plus louches les unes que les autres, une mégère est capable de transformer un homme en pantin mourant d'amour pour elle. Le couple ne sera certes pas de tout repos ; mais chaque fois [que l'homme] voudra fuir, il en sera empêché par l'attachement morbide qu'il voue à sa tortionnaire adorée.

 

Joëlle Quetin-Leclercq, dans un article intitulé "Le voyage insolite de la plante au médicament." paru dans le Journal de pharmacie de Belgique n°57 (2002) : 11-20 explique le principe de la médecine des signatures :


Paracelse (1493-1541) marque le début de la pharmacie expérimentale en introduisant les premières notions de spécificité et de principes actifs. Dans sa « théorie des signatures ", il reprend l'idée de Théophraste (372-287 avant JC), philosophe grec qui prétendait que toute plante était porteuse d'un message. D'après cette théorie, les plantes donneraient, par exemple, par la forme de certains de leurs organes, leur goût ou leur couleur, une indication des maladies qu'elles seraient susceptibles de soigner. Ainsi, l'hépatique (Hepatica nobilis, Renonculacée), petite plante des zones montagneuses dont les feuilles rappellent un lobe de foie, soignerait les maladies du foie et de la vésicule. Les quelques travaux réalisés sur cette plante n'ont pas mis en évidence d' effet positif sur le système hépatique.

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Selon Michel Denizot, auteur de "La théorie de la signature des plantes et ses implications." (In : Conférence à l’Académie des sciences et lettres de Montpellier. No. 3952. 2006) :


Vous connaissez tous la théorie de la signature des plantes, au moins pour le nom et pour l'image d'une feuille qui permet au mieux de sourire avec indulgence pour cette époque qui ne connaissait pas encore la raison. Car chacun s'est esbaudi de certaines concordances, qui paraissent aujourd'hui bien folkloriques aux yeux des gens éclairés. Nous allons voir que la question est un peu différente et la prendrons autrement, car cette théorie utilise des notions bien difficiles : il faudra parler du sens et du signe, sujets que nous n'épuiserons pas ce soir. La théorie du signe fait l'objet de multiples discussions et reste un objet de recherches, aussi bien en science que dans le cadre de la conscience et de la confiance à accorder à notre bonne mère nature. La théorie de la signature est un modèle naïf d'un mécanisme de la connaissance, mais elle ne peut que nous amener à nous interroger sur deux questions importantes et malcommodes : la théorie de la connaissance et l'ontologie de la nature.

[...]

Tout le monde sait comment l'anémone hépatique a été réputée soigner le foie. C'est évident, puisque sa feuille est lobée comme le foie et que le revers de cette feuille a aussi une couleur comparable, avec un peu de bonne volonté, à celle de cet organe. C'est donc une similitude de forme, contour et couleur, qui va servir d'indicateur pour une vertu thérapeutique. La classique théorie de la signature des plantes concerne leurs propriétés médicales. Elle considère que leur forme, y compris leur couleur, permet de les juger convenables dans telle ou telle maladie.

Dans la signature de la feuille d'Hépatique, il y a en fait trois acteurs : la feuille, le foie, et la santé du personnage principal.

Il est évident que l'analogie de formes est en cause.

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