Étymologie :
Étymol. et Hist. 1665 juliane (Vallot, Hortus regius ds Roll. Flore t. 1, p. 245) ; 1677 julienne (Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, éd. J. Guiffrey, t. 1, col. 984). Prob. dér. du prénom Julien ou Julienne ; l'évolution sém. demeure obscure.
Étymol. et Hist. 1549 (E. Maignan, Commentaires très excellens de l'hystoire des plantes, de L. Fousch, chap. XCVI : Du Velar ou de la tortelle) ; 1550 (G. Guéroult, trad. de L. Fuchs, L'Hist. des plantes, chap. XCVI, p. 181 : Du Velar ou Tortelle). Du lat. vela « vélar, ensemble de plantes du genre Sisymbrium L. (André Bot., s.v. irio) », mentionné par Pline Hist. nat., 22, 158, comme mot gaul. : Irionem [...] Galli velam appellant (Forc.; v. également Dottin, p. 296 ; FEW t. 14, p. 216).
Lire également la définition des noms julienne et vélar [barbarée manquant dans le CNRTL] afin d'amorcer la rélfexion symbolique.
Autres noms : Barbarea verna - Barbarée printanière - Cresson de terre - Cresson des jardins - Cresson des vignes - Herbe au charpentiers - Herbe de Sainte Barbe -
Barbarea vulgaris - Barbarée commune - Barbarée vulgaire - Barbe de capucin - Cresson d'hiver - Girarde jaune - Herbe de Sainte-Barbe - Julienne jaune - Rondolle - Vélar -
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Botanique :
Vertus médicinales :
Paul Romieux, auteur de Les vieux remèdes bretons. (Thèse de pharmacie, Nancy, 1937 ; FeniXX, 1986) :
Les semences de barbarée sont employées contre la maladie de la pierre, les maux du foie et de la rate. Mettre 10 grammes de semence dans un litre de vin ; (laisser en contact pendant quatre jours). Les feuilles, quand elles sont macérées un mois dans l'huile de table, constituent un remède excellent pour les plaies, les coupures et les écorchures.
Le Répertoire de botanique médicinale et de mycothérapie explique pourquoi la Barbarée commune est dédiée à Saint Barbe :
C'est une plante dédiée à Sainte Barbe, patronne notamment des artificiers et des pompiers, car elle était censée soigner les brûlures.
[...]
En usage externe : Cette plante peut être utilisée en cataplasme, crue en application locale, pour calmer les brûlures et les coupures. On peut aussi en faire un baume, par macération huileuse de cette plante, pour cet usage local.
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Christian Fotsch et Brigitte Speck proposent un article paru dans la catégorie "L'Univers des herbes" (décembre 2020) sur le site de l'EGK qui explique les bienfaits de la Barbarée commune :
« Herbe de Sainte-Barbe » est le nom donné à la plante dans plusieurs régions. La tradition de consommer en légume les feuilles de cette herbe sauvage le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, passe également pour être à l’origine de son nom.
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L’herbe de Sainte-Barbe doit son usage dans la médecine naturelle à sa haute teneur en vitamine C. On peut la préparer en infusion pour renforcer les défenses de l’organisme et prévenir les refroidissements. Les substances amères qu’elle contient stimulent l’appétit, le métabolisme et la digestion. Les naturopathes lui prêtent aussi une action dépurative du sang. La plante devrait être utilisée si possible à l’état frais pour ses propriétés médicinales, vu que ses principes actifs diminuent au séchage.
Bien que souvent décrits dans la littérature, ces derniers ne sont cependant pas confirmés scientifiquement.
Sur le site Plantes comestibles, on peut lire :
Un trésor de vitamines et de minéraux : La barbarée commune, c’est une véritable mine d’or en termes de vitamines et de minéraux. Elle contient notamment de la vitamine C, un puissant antioxydant qui aide à renforcer le système immunitaire. Mais ce n’est pas tout ! Elle est également riche en vitamine A, essentielle pour la santé de la peau et des yeux.
Une alliée pour la digestion : La barbarée commune, c’est aussi une plante qui favorise la digestion. Elle contient des fibres qui aident à réguler le transit intestinal. De plus, elle possède des propriétés cholagogues, c’est-à-dire qu’elle stimule la production de bile par le foie, facilitant ainsi la digestion des graisses.
Un soutien pour le système immunitaire : La barbarée commune ne s’arrête pas là ! Elle possède également des propriétés immunostimulantes. En d’autres termes, elle aide à renforcer le système immunitaire, ce qui peut être particulièrement utile en période de rhume ou de grippe.
Une plante détox : Enfin, la barbarée commune est reconnue pour ses propriétés détoxifiantes. Elle aide à éliminer les toxines de l’organisme, contribuant ainsi à maintenir une bonne santé générale.
Voilà donc une plante qui mérite d’être mieux connue ! Alors, la prochaine fois que vous croiserez une barbarée commune lors de vos balades en pleine nature, n’hésitez pas à la cueillir pour profiter de ses nombreux bienfaits.
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Usages traditionnels :
Marianne Loison, autrice de Légumes anciens, saveurs nouvelles (Éditions France Agricole, 2006) nous renseigne sur la manière de consommer la Barbarée printanière (Barbarea verna) :
Une salade pour l'hiver : Sous climat doux, cette espèce fournit des feuilles savoureuses pendant la saison froide. Seule exigence : un sol frais en permanence.
Spontané sous nos climats, cresson des jardins est une bisannuelle. Elle présente une rosette large et fournie, avec des tiges érigées, des feuilles en plusieurs lobes (2 - 4 paires le plus souvent). Les fleurs jaune clair apparaissent la deuxième année de culture.
Un peu d'histoire : L'espèce venue des champs, est acclimatée depuis longtemps dans les potagers de nos ancêtres. Elle a été supplantée par le cresson d'eau.
[...]
Récolte : cueillir les feuilles quand elles sont tendres, consommer immédiatement.
Comment le préparer : Les feuilles crues ont une saveur plus forte que celle du cresson d'eau, assez amère et piquante ; elles sont aussi un peu plus dures. Cueillies bien jeunes, elles s'utilisent en assaisonnement comme celles du cresson de fontaine, en salade ou en garniture. Cuites à l'eau, elles sont moins amères. Fondues au beurre, les feuilles peuvent aussi accompagner une viande grillée.
A savoir : Il existe une variété panachée de vert et de blanc.
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Symbolisme :
Selon François Couplan, auteur de Les plantes et leurs noms - Histoires insolites (Éditions Quæ, 2012) :
Barbarée - Brassicacées (Crucifères) : Ces plantes sont dédiées à Sainte Barbe. Barbe vécut en Anatolie au IIIe siècle de notre ère. Elle refusa d’abjurer sa foi chrétienne et fut décapitée par son père que frappa alors la foudre. Sainte Barbe est la patronne des canonniers, des artificiers, des métallurgistes et des pompiers, toutes professions liées au feu, mais également des architectes et des géologues. Notre espèce la plus commune est la barbarée vulgaire, Barbarea vulgaris. Notons aussi la barbarée printanière, Barbarea verna (du latin ver, veris, printemps), parfois cultivée sous le nom de « cresson de terre ».
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Chloé Gurdjian, dans un article intitulé "Qu'est-ce que la fête de la Sainte-Barbe ?" (site Géo.fr, 3 décembre 2021) raconte les origines de cette fête :
Avez-vous déjà entendu parler de la Sainte-Barbe ? Si il s'agit de la Sainte Patronne des pompiers, cette journée fait également partie des traditions provençales. Il est notamment de coutume de planter du blé le 4 décembre. Explications.
Quelle est l'histoire de la Sainte-Barbe ? Les origines de cette fête remontent au IIIe siècle, en Orient. Barbara était une jeune fille d'une grande beauté. En dépit des nombreuses demandes en mariage qu'elle recevait, elle refusait inlassablement de se marier. Son père, Dioscore, décida alors qu'elle vivrait dans une tour, à l'abri des hommes.
Mais un jour, alors que son père était absent, le Christ lui apparu. Barbara décida de se convertir au christianisme, et fit percer une troisième fenêtre dans sa tour, symbolisant la Trinité. Cette décision rendit le père de la jeune femme fou de rage.
Conduite devant un juge, Barbara refusa de renier la religion chrétienne, et fut condamnée à être torturée. Malgré tous les sévices endurés, elle ne ressentit aucune douleur, grâce à l'intervention de Dieu. Son père décida d'en finir et la décapita. Il fut alors immédiatement frappé par la foudre et réduit en poussière.
Depuis, de nombreuses professions en rapport avec le feu ou la foudre se sont placés sous la protection de la Sainte-Barbe, surnommée "la Sainte du feu".
Sainte-Barbe, la patronne des sapeurs-pompiers en France : Comme l'explique le site des sapeurs-pompiers de France, "la fête de la Sainte Barbe chez les pompiers se généralise sous la Troisième République : cérémonie religieuse, banquet et bal étaient de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus gargantuesques. La fête peut être à l’initiative de la municipalité ou bien des pompiers eux-mêmes. (...) « Faire Sainte Barbe » est souvent un moment privilégié pour réaffirmer la cohésion du groupe, rendre hommage aux disparus".
Le blé de la Sainte-Barbe, une tradition provençale : Si elle est la fête des pompiers, il est aussi de tradition - en Provence notamment - de faire pousser du blé à la Sainte-Barbe. On dispose des grains de blé de la saison précédente dans trois coupelles, qui représentent la Sainte Trinité. Celles-ci sont placées sur la table, comme décorations de Noël. Puis, le 25 décembre, les pousses de blé sont entourés de rubans jaune et rouge. A partir du 26 décembre, elles sont ensuite placées près de la crèche jusqu’à l’Epiphanie. Avant d'être plantées.
Cette tradition remonterait à l'époque romaine, et a été reprise par l'Eglise catholique. Selon la formule "Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn !", à savoir "Quand le blé va bien, tout va bien !", du blé germé annonce de la prospérité toute l'année.
Une fête de la Sainte-Barbe célébrée dans le Nord : La Sainte-Barbe n'est pas fêtée uniquement dans le Sud de la France. Elle est aussi célébrée dans le Nord du pays où c'est un héritage des traditions minières. Si la Sainte-Barbe est la sainte-patronne des pompiers, elle l'est aussi des mineurs. Jusqu'à la fermeture des mines, une statue de Sainte Barbe était bénie puis descendue dans les galeries pour octroyer sa protection aux ouvriers chaque 4 décembre.
Comme l'explique l’artiste Martial Ansart, un ancien mineur, à 20 minutes Lille, les enfants n’allaient pas à l’école et, avant l'article de loi de 1951 qui a instauré Sainte Barbe comme journée chômée et payée, les mineurs effectuaient des heures supplémentaires, quinze jours avant la date fatidique, pour pouvoir faire la fête.
Les premières références à Sainte-Barbe pour les mineurs remonteraient au 17e siècle dans les mines de cuivre des Vosges. Selon Martial Ansart: "Les mineurs, qui vénéraient jusqu’alors Saint Léonard, le patron des emmurés, se sont tournés vers Sainte Barbe, maîtresse du feu et de la foudre". Même si la tradition s'est peu à peu éteinte, certaines villes du Nord de la France ont voulu réveiller cette fête. Depuis 2018, l'agglomération Lens-Liévin organise les Fêtes de la Saint-Barbe, avec des animations autour des. lumières et des feux (feux d'artifices, procession aux flambeaux...).
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