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La Déesse Blanchefleur

Photo du rédacteur: AnneAnne

Dernière mise à jour : 6 mars





Identification :


Philippe Walter dans son Dictionnaire de mythologie arthurienne. (Editions Imago, 2015) établit le lien entre Blanchefleur et Blodeuwedd :


BLANCHEFLEUR : Jeune princesse assiégée dans son château de Beaurepaire (Conte du Graal) et sauvée par Perceval. Rappelle au moins par son nom le personnage de Blodeuwedd (« Visage, Aspects de fleurs ») apparaissant dans le conte gallois de Math. C'est une femme que Math et Gwydyon fabriquent avec des fleurs pour la donner à Llew (alias Lug). Ce dernier ne pouvais pas avoir d'épouse terrestre après une malédiction de sa propre mère. Le blanc féerique habille le nom de Blanchefleur qui est en outre une personnification d'une Dame ou Reine de mai, sa rencontre ayant lieu au moment de la « reverdie » du printemps (« C'était la saison où les arbres fleurissent », premiers vers du roman de Chrétien). C'est sans doute la raison mythique pour laquelle le mariage de Perceval et de Blanchefleur ne peut avoir lieu. Ce serait un mariage de mai. Selon Ovide (Fastes, livre V, vers 487-490 : « Qui se marie en mai n'a pas longtemps à vivre. Si l'on en croit les proverbes, c'est l'explication de ce dicton : en mai se marient les méchantes femmes »). Se marier en mai aboutit à la venue d'un enfant qui naîtra parmi les fous let les morts-vivants de carnaval (en février, neuf mois plus tard).




Symbolisme :


Monique Souchier-Bert, autrice d'un article intitulé "Anthropologie des couleurs et langage féminin." (In : Langage et société, n°0-1, 1977. Avril 1977. pp. 6- 21) fait de Blodeuwed une figure de la révolte contre le patriarcat :

[...] Couleurs et fleurs sont symboliquement assimilées, avec tout le symbolisme sexuel de la fleur, en représentation d'attrait, d'intensité, d'éphémère. L'étude de la fleur ouvre un chemin dans le domaine de la sexualité considérée dans ses rapports avec les couleurs, le végétal faisant des tentatives pour changer de signe (passage du signe froid au signe chaud, du vert au rouge) à l'apparition de la fleur, organe sexuel de la plante.

La femme réduite à l'état d'objet, à l'état de fleur, qu'on regarde "immobilisée, paralysée, référée, au plaisir, non au désir", c'est ce que la société en a fait : "sans initiative et sans nom, sans cri et sans parole, sans défense", elle est réduite à se parer de couleurs, pour "être vue" et seulement vue.

Le corps joue avec sa propre vérité, au niveau du maquillage, du tatouage, du masque, et la femme maquillée est celle qu'on ne touche pas dans la réalité, son nom propre étant masqué, la couleur visant une socialité théâtrale qui devient lieu du Soi.


Que l'on se réfère aux mythes celtiques, aux textes de femmes mystiques du 16° siècle, à certaines pratiques magico-religieuses, au symbolisme chromatique des sorcières, à des enquêtes sur les extravagances chromatiques de certaines femmes ou à des psychanalyses, on retrouve le mythe de la "fille-fleur" et toute une sémantique de la couleur.

La création de Blodeuwedd (la Celte) "créée avec les fleurs du chêne, du genêt et de la reine des prés", comme celle de Pandore et celle de la mystérieuse Lilith, où la Déesse-Mère ne joue plus aucun rôle est une création d'homme, mythe structuré dans une société masculine. "Math et Guyddon, en fabriquant Blodeuwedd hors de l'utérus maternel, nient la sexualité et nient la femme primitive, créant de toute pièce une autre femme ... désormais la femme sera un objet manufacturé que l'homme pourra posséder et dont il pourra suer selon son propre désir.

Refusant son aliénation, Blodeuwedd, revendique le droit à sa liberté et à son désir. Alors Blodeuwedd, en punition est transformée en hibou, en oiseau de nuit. "Le père rejette la fille révoltée dans les ténèbres de l'Inconscient". Ce qui veut dire que la révolte de la fille-fleur menace continuellement les bases de la société paternaliste. Nous retrouvons une des causes de la terreur que la femme inspire à l'homme, une des causes d'infériorité et d'inconnaissance dans lequel on laisse volontairement la femme. "II n'est pas bon qu'elle sache qu'elle peut se révolter".

"Blodeuwedd, née des fleurs..., n 'est qu'une ombre de femme : elle est création artificielle de l'esprit mâle de Guyddon, elle n'est qu'un reflet châtré de l'homme", "sans initiative et sans nom, sans cri et sans parole, sans défense, elle est organisée selon le rapport d'extériorité du regard qui la fige en forme de fleur". Traduisons crûment : "faites taire votre sensibilité, obéissez à mes ordres, soyez ce qu'on attend de vous, un reflet, une fille-fleur, créée pour notre plaisir". En un mot et vulgairement : "sois belle et tais toi".

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John Matthews, auteur de L'Oracle celtique, exploration des mondes intérieurs (Ixos Press, 2005 ; Guy Trédaniel Éditeur, 2006) propose une carte comme support de voyage chamanique vers la Femme-Fleur :


La Femme Faite de Fleurs (Blodeuwedd) appartient à la série des Énergétiseurs dans le jeu de cartes.


Description : Un visage féminin émerge d'un enchevêtrement de fleurs printanières. Elle tient une reine des prés dans une main et des branches de genêt dans l'autre, et est entourée d'images fleuries.


Clé : Transformation.

La Femme Faite de Fleurs possède non seulement le pouvoir de changer de forme, mais aussi la profonde conscience des forces naturelles qui existent dans tous les mondes.

Sa nature florale lui confère le pouvoir de croissance ; dans son moi féminin, elle héberge les passions et les désirs humains ; comme oiseau (hibou), elle chevauche les allées aériennes et lit les secrets des nuits.

Elle peut aussi nous ouvrir à notre nature véritable et nous inciter à suivre les désirs de notre cœur.

Arrière-plan : L'histoire de Blodeuwedd telle qu'elle est contée dans l'histoire de "Math vab Mathonwy", tirée du Mabinogion, est des plus merveilleuses et des plus salutaires. Elle est créée par la magie de Math et Gwydion, à partir de fleurs de genêt, de chêne et de reines des prés, pour devenir l'épouse de Llew Llaw Gyffes, dont la mère, Arianrhod, a juré que jamais il n'épouserait femme mortelle.

En possession de la fraîche beauté de la terre vivante, elle est d'abord heureuse avec Llew, mais ensuite éprouve un fort désir pour Gronw Pebyr, avec lequel elle complote le meurtre de son mari.

Elle parvient à lui faire révéler la seule façon dont il pourrait être tué, mais son complot est déjoué par Gwydion, qui tue Gronw et condamne Blodeuwedd à passer toute l'éternité sous la forme d'une chouette. Son nom, qui signifie "visage de fleur", a ainsi un double sens - d'une part, il traduit sa création à partir de fleurs, d'autre part, il fait allusion à la face en forme de fleur de la chouette. Sa nature double est caractérisée par l'écrivain Alan Garner qui, dans son roman Le Service de la Chouette, représente l'énergie contrariée de la chouette comme destructrice parce "qu'elle veut être fleurs, mais vous la faites chouette".

Elle est un personnage puissant et émouvant, qui offre une expérience profonde, mais terriblement cruelle. Un passage de l'un des poèmes de Taliesin pourrait bien faire référence à elle :


Ni de père ni de mère ne fus créée,

Je fus faite du nonuple élément :

D'arbres fruitiers, de fruits du paradis,

De primevères et de fleurs des prés,

De fleurs des arbres et des buissons ;

Des racines de la terre je fus faite.

De la fleur du chardon,

De l'eau de la neuvième vague.

Math mit un charme sur moi

Et me fit immortelle

Par sa baguette magique, Gwydion m'a créée...


Voyage : Entrez dans la forêt entre les mondes et marchez dedans. Il fait nuit, et lune pleine monte au-dessus des arbres, émettant à travers les branches une lumière froide.

Tandis que vous marchez, vous êtes conscient (e) de la présence d'un hibou qui plane en silence au-dessus de vous. Il se pose sur une branche où il demeure, vous regardant de ses yeux brillants. Dans les profondeurs de ces yeux, vous apercevez un autre visage, qui transcende toute beauté mortelle, et est rempli de chagrin.

Vous pouvez poser vos questions ou demander à être guidé (e) vers un lieu où vous pouvez participer à la nature du monde fleuri.

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Dans La Magie celte - Connaissances de la magie pour les situations de la vie courante (Éditions AdA Inc., D.G. Diffusion, 2010) D. J. Conway propose également une notice relative à Blancheflor :


BLODEUWEDD/BLODWIN/BLANCHEFLOR : Pays de Galles. « Visage fleuri » ; « Fleur blanche ». La demoiselle du lis des cérémonies d'initiation celtiques. Aussi connue sous le nom de « Déesse nonuple », déesse des îles occidentales du paradis. Créée par Math et Gwydyon pour être l'épouse de Lleu. Elle a été changée en chouette à cause de son adultère et pour avoir comploté la mort de Lleu. Représente l'aspect jeune file de la Triple Déesse ; son symbole était la chouette ; déesse de la terre en fleurs.


Mots-clés : Fleurs - Sagesse - Mystères de la lune - Initiations.

 

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Mythologie :


Jean-Paul Persigout, dans son Dictionnaire de mythologie celtique, Dieux et Héros (Éditions Le Rocher, 1985) consacre plusieurs notices qui concernent Blanchefleur et les personnages qui gravitent autour d'elle :


BLATHNAIT. Irlande. Femme de Cûroi Mac Daeré, dieu de la Mort et roi du Monde, qu' elle trahit avec Cuchulainn. Son nom signifie « fleur » et elle est la gardienne d'un chaudron. Elle « symbolise l'instabilité de l'être dans la mesure où il évolue sans cesse et évoque le caractère fugitif de la beauté ». Elle s'apparente à la Blodeuwedd galloise.


BLODEUWEDD. Galles. Blanchefleur, fabriquée par Math et Gwyddyon à l'aide de fleurs et de plantes (primevère, genêt, reine-des-près, nigelle, fève, aubépine, trèfle blanc) . Elle est destinée à Lleu et devient amoureuse de Grown Pebyr, lui fait tuer Lieu qui est ressuscité par Gwyddyon. Gwyddyon et Lieu la retrouvent et la transforment en Hibou. Elle est un aspect de la déesse-mère jeune, c' est-à-dire de la nature pendant les neuf mois ensoleillés ; beauté fugitive, son aspect Hibou « hante les nuits du subconscient masculin ».

Dans un poème, elle se nomme « fille du seigneur de Mona », égale en dignité à Meirchion qui peut changer de forme à volonté ; ses doigts, plus blancs que la neuvième vague de la mer, évoquent son aspect lunaire ; enfin, on l'identifie à la religion druidique.


GRONW PEBIR. Galles. Gronw le Fort, Seigneur de Penllyn en Merionydd, amant de Blodeuwedd ; avec son aide, il tue Lieu Llaw Gyffes d'un coup de javelot dont la fabrication a duré un an et un jour ; mais Lieu revient en vie, le tue à son tour et change Blodeuwedd en hibou.


GWYDDYON. Galles. Fils de Dôn, neveu de Math, père d' Aranrod et de Lleu Llaw Gyffes, il est le Grand Savant, druide et magicien, dieu du Frêne, incarnation parfaite du druidisme à l'image du Merlin armoricain, du Lug gaulois ou du Goibhniu irlandais ; il évoque l'Odhin-Wotan germanique. Ses frères sont Amaethon le Laboureur, Hyveidd, Govannon le Forgeron et Gilvaethwy ; sa sœur est la mystérieuse Arianrod-Cercle-d' Argent. La racine de son nom est « gwydd », le bois (en gaulois : vidu, en armoricain : gwezen/coad, en latin : videre, voir).

[...]

Avec Math, Gwyddyon fabrique Blodeuwedd, la Femme Fleur destinée à Lieu Llaw Gyffes ; mais Lieu est tué par Gronw Pebir avec la complicité de Blodeuwedd ; Gwyddyon retrouve Gronw Pebir sous la forme d'un aigle nourrissant une truie et Blodeuwedd qu'il transforme en Hibou nocturne.


LLEU LLAW GYFFES. Galles. Le Lion-à-la-main-ferme, sorte de Dionysos ou d'Héraklès, souvent identifié à Lug ; fils de Gwyddyon et de sa sœur Arianrod, il est élevé par Gwyddyon dont il est en même temps le fils et le neveu ; Arianrod ne veut pas le reconnaître et lui jette trois malédictions : il n'a pas de nom, pas d'armure, pas de femme de la race « qui peuple la terre en ce moment ». Math et Gwyddyon lui fabriquent alors une « femme-fleur » : Blodeuwedd, qui le fait exécuter par Gronw Pebir ; mort, il s' élève dans les airs sous la forme d'un aigle ; il accomplit ainsi son « ascension initiatique » et c'est sous cette forme qu'il élève une truie ; Gwyddyon le rencontre et l'aide à retrouver sa forme humaine, terminant ainsi son cycle des métamorphoses. Il se venge de Blodeuwedd en la transformant en hibou, tue Gronw Pebir puis devient roi de Gwynedd. Lieu ne pouvait être tué que par une lance travaillée pendant un an et un jour ; il était invulnérable sauf lorsqu'il « ne serait ni sur terre, ni dans l' air, ni à pied, ni à cheval, ni dans ou hors d'une maison »; en effet, Gronw Pebir le transperce alors qu' il va prendre un bain sous un toit de chaume, un pied sur le rebord d'un chaudron, l'autre sur un daim...


MATH. Galles. Math de Mathonwy, père de la Magie, fils de Mathonwy, cousin de Donn, oncle de Gwyddyon, roi de Gwynedd, possesseur de la baguette magique toute puissante ; comparable à l'Esus gaulois, introducteur de la Magie dans l'île de Bretagne ; originaire de Gwynedd, équivalent du Vannetais et de la Vénétie, « le pays clair ».

[...]

Math est également le « fabricant-créateur », avec l'aide de Gwyddyon, de Blodeuwedd, la femme-fleur destinée à Lieu Llaw Gyffes.

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Selon Jean Jacques Charpy, auteur d'un article "Le bélier, l’oiseau rapace et leurs rapports avec la divinité principale". (In : Etudes Celtiques, vol. 38, 2012. pp. 61-76) :


La relation oiseau de proie nocturne et diurne dans les sources écrites : Après avoir vérifié dans le domaine archéologique, on s’est tourné vers celui de la littérature. On a cherché à vérifier comment la chouette pouvait apparaître dans les sources anciennes insulaires. Pierre-Yves Lambert nous signalait par lettre que la chouette ne joue pas un rôle spécifique précis dans la littérature celtique. C’est à une remarque de notre collègue Philippe Jouët que l’on doit ce rappel à l’épisode final de la branche quatre du Mabinogi. Ainsi, le fils de la reine Aranrhod, Lleu Llaw Gyffes (Lleu à la main sûre, nom qui lui a été donné par sa mère dans un épisode qui précède celui-ci) s’est vu jeter un sort par sa mère, celui de ne pouvoir se marier. Le roi Math décide d’unir sa magie à celle de Gwydion pour mettre fin au sort. Ainsi créent-ils une femme à partir de fleurs que l’on appela Blodeuwedd (traduction « Aspect de fleurs »). Les deux jeunes s’unissent et le roi Math leur donne une terre sur laquelle ils règnent. Après un épisode, la reine faillit avec Gronw Pebyr seigneur voisin. Leur amour est si fort qu’ils conviennent d’un stratagème pour en finir avec le mari. Tout va réussir ; le mari sera tué. C’est à ce moment que la légende rejoint pour un premier épisode l’oiseau de Batilly puisque Lleu mourant s’envola sous la forme d’un aigle en poussant un cri horrible. Math et Gwydion en eurent un grand chagrin. Plus tard, au cours d’un voyage, Gwydion loge dans la maison d’un paysan dont la truie présente la particularité de ne pouvoir être suivie des yeux dès qu’elle sort de l’étable. Cependant, Gwydion va la suivre jusqu’à un arbre où la truie s’est arrêtée pour manger de la charogne qui tombait de celui-ci. Il y vit un aigle. Les chants de Gwydion font que l’aigle se rapproche de lui et qu’il a pu d’un coup de baguette magique rendre sa forme première à Lleu mais sous l’aspect d’un homme misérable avec seulement la peau et les os. Une fois guéri à la résidence du roi Math, il demande réparation. La population marche alors vers le château où vit la reine Aranrhod. Celle-ci prend peur et part avec ses dames de cour. Gwydion la rattrape et lui dit qu’il ne la tuera pas. Par magie, il la laisse partir sous forme d’un oiseau qui ne pourra plus montrer sa face à la lumière du jour et lui indique qu’elle ne perdra pas son nom de Blodeuwedd. On notera qu’en gallois moderne le nom de Blodeuwedd désigne la chouette. Cette seconde partie de l’épisode rejoint par un curieux détour à nouveau l’oiseau de Batilly.

Le conte illustre donc la transformation d’un couple ; elle en oiseau de proie nocturne par punition et lui en oiseau de proie diurne comme victime échappant à une fin fatale. Maintenant, si l’on se réfère aux commentaires de P.-Y. Lambert relatifs à ce passage, « les transformations animales imposées comme des pénitences font connaître une véritable initiation » et d’ajouter « le destin dramatique de Lleu…/… survivant sous la forme d’un aigle décharné et ne revenant dans le monde que sous l’effet d’une invocation poétique de Gwydion ressemble à une nouvelle initiation, celle qui inclut le passage de vie à trépas et un séjour dans l’autre monde » et, enfin, de poursuivre par « Comme l’a dit Dumézil, Lleu est certainement le dieu suprême, suprafonctionnel, des Celtes : c’est le Lugus des Gaulois, à la fois dieu artisan, dieu royal et dieu guerrier ».

Le rapace diurne apparaît donc bien dans ce conte comme l’avatar de la victime. On peut donc penser que la chouette est celle réservée à la traîtrise puisque Blodeuwedd, création ex-nihilo à partir de fleurs et qui devrait être envoyée vers le monde des morts en expiation de sa faute n’est que reléguée dans celui du froid, du sombre de la nuit. Citons : « En souvenir de la honte que tu as faite à Lleu Llaw Gyffes, tu n’oseras plus jamais montrer ta face à la lumière du jour, par peur des autres oiseaux ».

 

Gérard Poitrenaud, dans "Teutatès, Ivresse et commnunauté - Les métamorphoses du Puer Senex" (In : Cycle et Métamorphoses du dieu cerf, Toulouse : Lucterios, 2014, pp. 145-161) revient sur le moment où le meurtre de LLew est décidé par sa femme :


Dans le Mabinogi de Pwyll, prince de Dyved, le héros rencontre un cerf, qui annonce en quelque sorte le dieu de l’autre monde. Grown chasse le cerf lorsqu’il demande l’hospitalité chez Llew et rencontre Blodeuwedd, « Visage de fleurs », son épouse. Il vient justement de tuer et d’écorcher le cerf et de distribuer la venaison à ses chiens. S’est-il approprié la force du cerf par la vertu du rituel de chasse ? N’est-il pas devenu lui-même un cerf ? Sensible à la virilité du chasseur dont le nom signifie (« le Fort » ou « le Vaillant »), Blodeuwedd l’envoie chercher au moment où le jour faiblit et où la nuit approche. C’était, est-il écrit, à la fin de la saison claire, peu avant Samain, au moment où il « passa devant le porche de la cour ». Comme dans la Vita Merlini, le meurtre apparaît comme la sécularisation d’un sacrifice lié au changement d’année.

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