Stage professionnel du 21 mars 2011, animé par ?
Nombril de tous les possibles
La plaine immense à perte de sens
et la neige qui atténue tout.
La délicate éclosion des perce-neiges
sous le magnolia éteint par l'hiver.
Les clochettes,
silencieuses,
courbées en prière,
vers la terre nourricière.
Le blanc qui s'infiltre efface les mémoires sanguines.
Sensation laiteuse.
Et toi
de nouveau là,
au croisement de toutes les lignes de fuite.
Au cœur de l'univers fantasmatique. Où rien ne s'écrit ni ne s'imagine.
Nombril de tous les possibles.
Courir. Espace uniforme de la page blanche.
Donner vie à l'appel de la création.
Joie d'être.
Puis soudain arrêt.
Comment avancer quand tous tes chemins s'ouvrent ?
Où poser tes pieds ?
Inscrire tes pas. Dans quelles traces ?
Souviens-toi :
Toi-grain sur la grève
Tu égrènes les étoiles
agrégat de graines
Le cri de la mouette
lavé de toute amertume
t'enfonce dans la terre.
Le bruit de la mer
tambour sonore hypnotique
dilue ta matière.
Au commencement, les sons étaient liquides. Les sons creusaient des ondes-concentriques autour de toi-silence. Les sons habillaient ton corps de chants d'algues vertes. Les sons préparaient ta voix aquatique.
Et toi, petite crevette à la chair tendre,
tu écoutais
et
tu savais.