La Gestuelle de la Plante :
Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) nous fait comprendre le choix du Dr Bach en fonction des caractéristiques de la plante :
Quelques-unes de fleurs de Bach se trouvent à l'extrémité rouge du spectre : la Bruyère, le Chèvrefeuille, le Mélèze et le Marronnier rouge. Ici la couleur signifie une implication excessive dans le monde extérieur.
[...]
La germination des graines illustre la manière dont l'âme se manifeste dans le monde - l'enracinement dans la réalité physique. [...] Les grosses graines (noix) indiquent une approche de a vie robuste - Chêne, Marronniers, Noyer et Olivier.
Message de la Fleur de Marronnier : Aesculus carnea
D'après Les Douze "Guérisseurs" et autres remèdes (1ère édition 1941, traduction française Centre Bach 2011) du Dr Edward Bach :
La fleur de marronnier rouge est préparée "Pour ceux qui trouvent difficile de ne pas s’inquiéter pour les autres. Souvent, ils ne se font plus de souci pour eux-mêmes, mais ils peuvent souffrir beaucoup pour ceux qu’ils aiment, s’attendant fréquemment à ce que quelque malheur leur arrive."
*
*
Selon Mechthild Scheffer, auteure du coffret de cartes Les Fleurs du Dr Bach, le chemin de l'harmonie psychique (1997, traduction française : Médicis-Entrelacs, 2001) :
Mot-clé : "La fleur de l'autonomie"
Chemin : "De la symbiose... vers l'autonomie de pensée" :
Message de la carte :
Quelle est la vérité que je dois mieux comprendre ?
Chacun est responsable de son propre plan de vie. Une immixtion réciproque, même inconsciente, dans la personnalité d'un autre être humain constitue une ingérence et en même temps une infraction aux Lois de l'Unité.
Quelle est la décision qui pourra me reconnecter avec mon Guide intérieur ?
Je me décide à réduire mon champ émotionnel à des dimensions raisonnables. J'apprendrai à percevoir mes propres sentiments et craintes et à m'engager sur la voie de mon propre développement.
Ces signes me permettent de voir que mon potentiel positif d' s'accroît :
Je suis de plus en plus à même de prendre conscience de mes pensées et émotions. Je respecte les limites de ma personnalité et celles des autres.
État d'âme négatif : Peurs : On se fait plus de souci du bien-être d'autrui que du sien propre ; on est trop lié intérieurement à une autre personne.
Dans Les fleurs de Bach authentiques - les trouver, les identifier, les utiliser (Édition originale 2011 ; traduction française : Éditions Médicis, 2017) la même autrice revient sur les principales caractéristiques de la fleur de Red Chestnut :
Red Chestnut : La fleur de la coupure du cordon ombilical
De la symbiose... à l'autonomie
Vous vous sentez si fortement lié à une autre personne que vous vous en oubliez vous-même ? Les personnes qui ont besoin de Red Chestnut sont souvent liées comme par un cordon ombilical invisible à un autre être.
Symptômes clés : vous vous souciez plus du bien-être d'autrui que de vous-même. Vous avez un lien intérieur trop fort à une personne proche.
Typiquement Red Chestnut :
Vous vivez intérieurement la vie d'un autre comme si c'était la vôtre propre.
Vous connaissez mieux les sentiments de l'autre que les vôtres propres.
Vous croyez immédiatement qu'il a pu arriver quelque chose de grave à un autre s'il a du retard.
Thématique : l’empathie et le marquage des limites.
Ce que Red Chestnut m'aide à comprendre : si je me relie à la souffrance d'un autre comme s'il s'agissait de la mienne propre, je fais peser un poids sur moi et sur l'autre. Je ne peux pas non plus l'aider, dans ces conditions, parce qu'il me manque la distance naturelle. C'est seulement si je me concentre toujours de nouveau consciemment sur mon propre Soi que cette distance s'établit de nouveau d'elle-même.
Red Chestnut favorise :
la délimitation ;
la construction des limites de la personnalité propre ;
le détricotage des entremêlements et dépendances émotionnels.
Bon à savoir : les marronniers rouges sauvages sont rares. Il sont plus souvent plantés dans les parcs et le long des routes car ils supportent assez bien la pollution urbaine et la teigne minière du marronnier : la plupart des larves de cette teigne meurent après avoir mangé ses feuilles, toxiques pour elles.
Conseil : entretenez-vous avec la personne pour laquelle vous vous faites du souci - tout seul, mais à l'aide de deux chaises. Asseyez-vous sur l'une des chaises et exprimez d'abord vos soucis ; puis changez de siège et parlez du point de vue de l'autre personne. De cette façon, vous verrez clairement où il faut tracer les deux limites : où s'arrête la sphère de votre propre personnalité et om commence celle de l'autre.
Parole fortifiante : Je suis avec moi - Je reste avec moi - Je suis moi - Tu es toi.
*
*
Selon Annie Guibert auteur de Fleurs de Bach, fleur de soi (Éditions Médicis, 2008, 2017),
Red Chestnut a été découverte par le Dr Bach, dans la dernière période, au cours du début de l'été 1935, et fait partie des 19 élixirs dits plus spiritualisés. Cet élixir est préparé par ébullition. Il appartient aux Fleurs de peur du premier groupe (Mimulus, Rock Rose, Aspen, Cherry Plum et Red Chestnut).
La plante : Arbre imposant, tout comme le marronnier blanc, le marronnier rouge (Aesculus carnea) a toutefois une structure un peu moins forte que lui et une plus grande fragilité aux maladies. Son tronc est souvent entaillé de fissures et de stries plus ou moins larges et ses feuilles plissées d'un vert profond sont composées de cinq à sept lobes. Sa floraison, tout comme le marronnier blanc, est munificente et prend la forme de panicules dressés d'une quinzaine de centimètres de long, portant chacun une multitude de fleurs d'un rouge intense et carminé, teinté d'un rose tendre à l'intérieur.
Cet arbre, tout comme le marronnier blanc, est utilisé à des fins ornementales à cause de la profusion de sa floraison et de sa couleur intense et décorative. Nous le trouverons aussi en bonne compagnie des maisons, qu'il orne et protège de son ombre généreuse.
Symbolique : Le contraste entre l'exubérance de la croissance du marronnier rouge et sa fragilité aux maladies, la nécrose de son écorce, suggèrent une réflexion sur les effets à long terme de la peur sur nous-mêmes. L'écorce se détache du tronc par grandes plaques, révélant un bois nu à découvert en dessous ; nous allons retrouver la notion de détachement dans l'essence de cette Fleur.
Enfin, si nous comparons la floraison du marronnier blanc - rouge à l'intérieur, d'un blanc pur à l'extérieur - à celle du marronnier rouge - rouge foncé à l'extérieur, d'un rose délicat et tendre à l'intérieur - nous pouvons nous laisser guider par le message que livrent ces deux fleurs : paix et calme du mental pour une pensée claire et constructive font suite à l'agitation forcenée de nos pensées, pour le marronnier blanc ; sollicitude bienveillante dans un espace intérieur élargi fait suite à une projection étouffante de nos peurs sur les autres, pour le marronnier rouge.
A l'époque de la découverte de cet élixir, le Dr Bach habitait depuis quelques mois dans sa demeure de Mount Vernon, qu'il meublait avec du mobilier fait de sa main, en bois d'orme. Il arriva qu'il se coupât un jour au poignet avec sa hache et fut secouru d'abord par le remède d'urgence. Il fut assailli ensuite par la peur que ses collaborateurs, alors présents, éprouvèrent à son égard. Se sentant un peu étouffé par leur sollicitude anxieuse, il partit le lendemain à la recherche de la Fleur qui les soulagerait et lui rendrait son autonomie. Il la découvrit bientôt dans la floraison du marronnier rouge car, à cette période, sa sensibilité aiguisée au végétal lui conférait une compréhension immédiate de la plante à choisir ; il n'avait plus à passer par la réflexion botanique analytique, mais seulement à expérimenter son intuition.
Reconnaître un état négatif Red Chestnut : De même que les collaborateurs du Dr Bach ont eu peur pour lui lorsque a eu lieu cet incident, nous aurons besoin de cet élixir lorsque nos pensées de peur seront tournées vers les autres, nos êtres chers, que ce soit notre compagne ou compagnon, nos enfants, nos parents, notre famille ou nos amis, nos animaux de compagnie aussi, ou encore les personnes que nous soignons, que nous soyons aide-soignant, infirmier ou médecin, ou tout autre membre des professions de la relation d'aide.
Ces pensées sont centrées sur la peur qu'il ne leur arrive quelque chose d'ennuyeux, de contrariant, de grave ou même de terrible, elles s'auto-entretiennent en imaginant minute après minute le pire pour eux.
A la différence des états négatifs des quatre autres Fleurs de peur du premier groupe, qui éprouvent la peur pour eux-mêmes, nous n'avons pas peur ici pour nous, mais uniquement pour les autres.
Cette projection d'anxiété crée véritablement un climat oppressant autour de nous, contaminant la personne qui en est l'objet, étouffant en elle ses possibilités de gérer seule et sainement ses situations. L'énergie créatrice de la pensée, sa capacité exponentielle d'imagination, renforcée par l'état émotionnel puissant de l'état négatif Red Chestnut, ont aboutit à enfler la probabilité qu'advienne ce que l'on redoute.
Il est bien naturel, comme le dit le Dr Bach, de prendre soin, dans des proportions raisonnables, de ceux qui nous entourent. Cette bienveillante attention se justifie lorsqu'un bébé, ou un jeune enfant, nous sont confiés, car leur jeune âge ne leur permet pas d'être conscients des dangers qui les guettent et, à l'évidence, ils n'ont pas encore l'âge de leur autonomie. Lorsque nous devenons parents, nous prenons ainsi l'habitude de prendre soin et prenons pour acquis que notre jeune enfant aura besoin, en tous lieux et en tous temps, de notre protection. papa ou maman, devenons ainsi la poule couveuse qui maintiendra sa progéniture en sécurité, quels que soient les aléas des rencontres du monde des formes : objets, animaux ou personnes.
Il nous est souvent difficile, au fil du temps, de faire évoluer cette attitude, qui deviendra peu à peu surprotectrice et étouffante, au fur et à mesure que l'enfant grandira. Nous oublierons alors le but essentiel de toute éducation et la compréhension du passage temporaire de nos enfants dans nos vies de parents.
Nous nous installerons dans une peur de plus en plus grande car la sagesse populaire, à moins que ce ne soit l'héritage de la peur, ne dit-elle pas : « à petits enfants, petits soucis et à grands enfants, grands soucis » ? De la peur de voir notre enfant tomber et se faire mal lorsqu'il apprend à marcher, nous passerons à la peur qu'il ait un accident à vélo, puis en voiture lorsque le temps de l'adolescence sera venu, et nous passerons nos nuits à attendre le retour de ses premières sorties, imaginant les pires catastrophes.
Comme le Dr Bach l'a lui-même vécu, la peur projetée sur nos enfants, ou toute autre de nos relations, va les étouffer, créant l'insécurité qui les empêchera de puiser dans leurs ressources propres et de trouver le courage d'affronter leur apprentissage des expériences de la vie.
Dans ce cas, il se peut même que ces personnes n'aient pas peur pour elles-mêmes au départ, mais que notre attitude en arrive à la créer, inhibant leurs possibilités de développement.
A une petite fille qui ne voulait pas monter sur un poney, Freud rapporte qu'il lui avait demandé si elle avait peur. Elle répondit que non, mais que « c'était le poney qui avait peur pour elle ».
Que nous rappelle la Fleur de Red Chestnut ? Le chapitre V de l'ouvrage que nous a laissé le Dr Bach, « Guéris-toi toi-même », expose en détail ses principes de la santé et de la maladie, et prend pour exemple la relation entre parent et enfant, pour l'étendre ensuite à celle de maître et élève, puis enfin à la relation entre médecin et patient car, en tant que médecin, il était soucieux de définir ses critères d'assistance à la guérison.
La question de l'ingérence est particulièrement développée et nous y trouvons entre autres la réponse à la peur de Red Chestnut.
La prise de cette Fleur va soulager notre anxiété, au point souvent où quelques instants après l'avoir ingérée, nous ne nous souviendrons plus de notre peur. Nous allons relativiser et dégonfler cette baudruche de pensées négatives, emprisonnant l'objet de notre peur.
La compréhension que l'autre, s'il est adulte, a bien les capacités de gérer sa situation avec ses ressources propres, va arriver peu à peu, avec le soulagement de notre peur, créant en nous et chez l'autre un véritable espace d'échange, de fusionné, non adhérent.
La poule couveuse, qui avait sa légitimité autrefois, va pouvoir s'occuper d'elle-même, rencontrer à son tour le courage d'affronter ses propres peurs, car elles sont constamment à revisiter. Sa générosité, sa douceur, autrefois accordée aux autres exclusivement, vont pouvoir s'appliquer maintenant à elle-même, de manière similaire, si elle accepte un temps de reconnaître sa propre vulnérabilité.
Tout comme l'écorce du marronnier rouge s'écaille en grand, comme nous laisserions tomber les vieux manteaux de la peur, la fraîcheur de notre tronc dénudé sera la nouvelle base d'une construction plus solide, confiante en nous-mêmes comme dans l'autre, et en sécurité face aux événements de la vie.
*
*
*
*