La Gestuelle de la Plante :
Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) nous fait comprendre le choix du Dr Bach en fonction des caractéristiques de la plante :
p. 306 Le chêne possède de très petites fleurs cachées ; l'état émotionnel est déterminé et représente une force de volonté pleinement engagée et même suractive. La même idée s'exprime dans les petites fleurs de Verveine.
[...]
Les racines nous parlent de liens physiques, de relations familiales et du passé. Nous avons nos racines dans le passé et nous tirons la forme physique de notre corps du lien génétique avec nos parents. Notre degré d'attachement au monde physique se mesure à la profondeur de ces racines. A un extrême, il y a le solide ancrage du passé et à la famille de la Verveine et la Chicorée, à l'autre - le lien ténu de l'Hottonie des marais qui traduit son retrait du monde. [...] La racine peut aussi servir de réserve pour l'avenir : c'est l'endroit où les sucres produits par la photosynthèse sont transformés en amidon. C'est le cas pour la racine pivotante de la Chicorée ou les racines boursouflées de la Verveine et de l'Aigremoine, trois pérennes qui utilisent cette réserve d'énergie pour passer l'hiver. L'amidon est le produit du métabolisme et donc e matériau accumulé pur le déroulement de la vie ; en un mot l'expérience. C'est de la racine pivotante que part le bourgeon pour la pousse de l'année prochaine. La racine illustre alors le passé, le présent et le futur. L'expérience accumulée pendant un cycle de croissance influence le cycle suivant. En termes de condition d'âme humaine, cela indique le degré d'attachement au monde physique et la perspective de vie.
[...]
Le système de tiges montre la structure de la plante et la structure de la vie : la manière dont l'individu se manifeste dans le monde. Pour être simple, il existe trois structures de plantes : dressée, récombante et diffuse. La plante dressée montre une forte expression de confiance en si comme on le voit chez l'Impatiente et la Verveine.
[...]
La tige représente l'élément eau. C'est le moyen par lequel les fluides d'un végétal sont charriés et distribués de la terre à l'air. Cela se fait par la transpiration des feuilles. La tige aussi transporte les sucres qui se sont formés dans les feuilles dans toute la structure du végétal. C'est l'organe de circulation, le système vasculaire, qui fait circuler la sève comme le sang dans tout le végétal. La quantité d'eau dans la tige indique la nature sensible ou émotionnelle du végétal ou de la personne. L'Impatiente, la Mimule et l'Hottonie des marais sont très émotionnelles ; la Clématite, le Plumbago et la Verveine sont plus sèches.
[...]
La floraison d'un végétal est le point où toute sa vie conduit. L'Aigremoine et la Verveine fleurissent progressivement le long de la tige tout en continuant à pousser en hauteur. [...] La fleur pointe toujours dans la direction du changement nécessaire selon l'état de remède comme chez la Verveine ou le Chêne où les petites fleurs indiquent un contraste avec la force des tiges.
[...]
La quantité de graines et la proportion de celles qui vont germer et arriver à maturité traduit l'attachement à la vie et au futur. L'Impatiente est une espèce qui en ce sens réussit, la Verveine aussi si les conditions sont bonnes.
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Annie Guibert, autrice de Fleurs de Bach, Fleurs de Soi ( (Éditions Médicis, 2008, 2017) consacre également une partie de sa monographie sur Vervain au geste de la plante :
La Plante : Vervain, Verbena officinalis, a un nom latin qui semble indiquer qu'elle est employée en pharmacie ou herboristerie, mais nous l'employons en général davantage pour les tisanes la verveine dite citronnelle, aux feuilles si odorantes à la pluie et au froissement - une exception botanique, qui fait d'ailleurs le charme de son étude ! La verveine choisie par le Dr Bach est une petite labiée, dont la racine est profonde, forte, de type rhizomateux. Elle s'enracine en se ramifiant tellement qu'elle est difficile à déterrer, d'autant plus qu'elle croît de manière privilégiée sur les terrains secs et tassés, au bord des routes et des chemins, là où il y a du passage, un peu comme l'aigremoine. Elle a plusieurs points communs avec elle, une tige unique assez rigide, des fleurs qui s'épanouissent au fur et à mesure sur la même plante, et dont les fruits s'accrochent à nous lorsque nous passons, les véhiculant ainsi plus loin.
Les tiges à section carrée qui caractérisent toute la famille des labiées sont donc solides, parfois nervurées, et peuvent devenir ligneuses, en vieillissant, les vieux pieds de l'an passé cohabitent avec les nouvelles pousses, car cette plante est vivace.
Les feuilles poussent sur la tige unique, lobées, grandes en bas et s'amenuisant en taille en grimpant, opposées par paires et développant aussi de plus petites feuilles à leur aisselle. Il se peut que ces feuilles axillaires secondaires créent à leur tout de nouvelles tiges latérales, faisant ressembler la plante à un chandelier très élégant.
L'exubérance de la pousse des feuilles va devenir vite surabondante et touffue et, à la floraison, la tige ne produira plus de feuilles. Elle va se terminer par un petit groupe de fleurs ou une fleur unique, à cinq pétales arrondies, de très petite taille, quelques millimètres au plus, de couleur mauve pâle.
Les petites graines vont se propager assez loin grâce aux passants et au vent, et beaucoup vont se développer au pied de la plante mère, qui leur servira d'ancrage, gardant l'espace pour elles sous terre et eau milieu de leurs tiges sèches durant l'hiver.
Symbolique : « Beaucoup de bruit pour rien », dit une pièce de William Shakespeare, c'est un peu sévère pour résumer l'état émotionnel négatif de notre Vervain, mais il y a un peu de cela quand même !
La sociabilité de cette plante se remarque à son habitat et à sa manière de se faire transporter ses graines par les promeneurs qui la côtoient.
La puissante racine, qui s'élargit et se renforce d'année en année, occupe bien son terrain, de même que les tiges vieilles ne sont pas détruites par l'hiver et perdent au milieu de jeunes, suggérant une grande fixité au cours du temps, une évolution possible vers la sécheresse de la structure, alors qu'au départ, le vert du feuillage l'emporte sur le ligneux.
Contraste là encore entre la puissante énergie du départ de la croissance, tige solide, bien carrée, bien campée sur le sol, et la petite fleur terminale fragile et douce dans sa teinte, si modeste qu'on ne la voit souvent qu'à peine.
Ce sont bien la douceur, la régularité de cette modeste Fleur bien proportionnée, la délicatesse de sa teinte reposante, l'apaisement que nous procure sa perfection cachée parmi les herbes, qui vont nous apporter le message relaté par le Dr Bach : « les grandes choses de la vie peuvent se faire en douceur et tranquillement, ans contrainte ni stress ».
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La fabrication de l'élixir :
Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) nous explique comment faire le remède :
Le Message de la Verveine : Verbena officinalis
D'après Les Douze "Guérisseurs" et autres remèdes (1ère édition 1941, traduction française Centre Bach 2011) du Dr Edward Bach :
La fleur de verveine est préparée pour "Ceux qui ont des principes et des idées bien arrêtées, qu’ils assurent être justes et dont ils changent très rarement. Leur grand désir est de convertir tous ceux qui les entourent a` leur propre point de vue sur la vie. Ils ont une volonté forte et beaucoup de courage quand ils sont convaincus de ce qu’ils désirent enseigner. Malades, ils luttent longtemps encore alors que beaucoup auraient déjà renoncé à leurs fonctions."
Peter Damian, dans un ouvrage intitulé Manuel astrologique des Fleurs de Bach (Édition originale, 1986 ; Ulmus Company Ltd., 1996 pour la traduction française) explicite le lien que le Dr Bach a mis en évidence entre les 12 signes du Zodiaque et les 12 Guérisseurs :
De ceux qui ont besoin de la verveine, Bach disait : « l'idée de posséder une grande connaissance les emballe et les excite, et ils brulent d'envie de tout vivre dans ce même état, mais leur enthousiasme peut faire obstacle à leurs buts. Elle (la verveine) est le remède à cet excès de zèle. Elle nous apprend que c'est en étant plutôt qu'en faisant que les grandes choses s'accomplissent. » Son enthousiasme épuise le type Verveine, qui souffre de la tension provoquée par son excès de zèle. Champion de la justice, il peut devenir fanatique tant ses convictions sont fortes - voire même le rendent fou. C'est une personne volontaire dont les buts et les opinions sont affirmés. Son courage aussi, est grand en cas de danger ou dans l'adversité. Elle met sous pression tout son entourage avec son ardeur toute particulière. Elle aime mener et diriger et aime souvent à déclarer qu'elle a été « élue ». Le type Verveine manque quelque peu d'humilité. Il cherche à façonner le monde autour de lui (alors que le type Clématite se sent davantage concerné par son monde intérieur), et cherche à impressionner les autres par la portée et la sincérité de ses croyances et de ses actes. Le type Verveine ne peut envisager la médiocrité, ni ne tolère que quiconque remette en question ses idées ou ses motivations. Il en vient donc facilement à se disputer. Étant vraiment sincère, il ne lui vient généralement absolument pas à l'idée qu'il puisse être insupportable.
Le type Verveine constructif gère avec fierté ses passions personnelles et son domaine intérieur. Il est juste avec les autres et n'éprouve aucune perte de confiance ou de prestige lorsqu'il les sollicite. Il respecte l'avis de ceux qui sont plus sages ou plus capable que lui, car il connaît parfaitement ses propres limites. Comme le chat il sait, aussi, exactement combien il doit disposer de force ou d'énergie pour atteindre ses buts quels qu'ils soient. Constant et infatigable comme le Soleil, il peut endosser et assumer avec grandeur une position de haute importance.
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Selon Mechthild Scheffer, auteure du coffret de cartes Les Fleurs du Dr Bach, le chemin de l'harmonie psychique (1997, traduction française : Médicis-Entrelacs, 2001) :
Mot clé : "La fleur de l'enthousiasme".
Chemin : "Du zélé missionnaire... au porte-drapeau".
Message de la carte :
Quelle est la vérité que je dois mieux comprendre ?
Tout être humain a le devoir de réaliser son propre plan de vie, ni plus, ni moins. Cela signifie qu'il faut savoir reconnaître ses propres limites et savoir respecter celles des autres, suivant le principe qu'" il y a beaucoup de chemins qui mènent à Rome".
Quelle est la décision qui pourra me reconnecter avec mon Guide intérieur ?
En toute première ligne, je suis responsable de moi-même. Avant de me lancer à fond dans une idée, je prends quelque distance, j'accepte la discussion et j'apprends beaucoup de la réaction de mes interlocuteurs.
Ces signes me permettent de voir que mon potentiel positif de Vervain s'accroît :
Même si je déborde d'enthousiasme pour une idée, je suis à même d'écouter et de tenir compte des conceptions et des réactions des autres. J'ai un contact plus authentique avec mes semblables et je suis plus détendu dans mes discussions.
État d'âme négatif : Autoritarisme - Exigence vis-à-vis des autres : On se surmène physiquement par excès de zèle pour une bonne cause ; on a un comportement missionnaire, voire fanatique.
Dans Les fleurs de Bach authentiques - les trouver, les identifier, les utiliser (Édition originale 2011 ; traduction française : Éditions Médicis, 2017) la même autrice revient sur les principales caractéristiques de la Fleur de Vervain :
Vervain : La Fleur de l'enthousiasme
Du redresseur de torts... au donneur d'impulsions
Vous exagérez ? Vous pouvez à peine résister à la pression de vos élans intérieurs et perdez toute mesure ?
Les personnes qui ont besoin de Vervain peuvent s'enthousiasmer pour une idée au point de vouloir à tout pris la transmettre. Entraînées par ce fort élan d'apporter une contribution constructive, elles ne perçoivent plus les limites de leurs interlocuteurs et veulent les rendre heureux de force, de sorte que leur ouverture initiale se transforme en résistances.
Symptômes clés : Dans un zèle excessif à vous engager pour une bonne cause, vous n'avez plus de limites. Votre réaction est de type missionnaire à fanatique.
Typiquement Vervain :
Vous êtes tout feu tout flamme et tentez d'entraîner vos semblables.
L'injustice vous met hors de vous.
Vous êtes trop impulsif, voulez tout faire à 150%.
Votre activité est sans fin, il vous fait toujours plus de sexe, de travail, de nourriture, de sport.
Thématique :L'excès de zèle et l'exagération.
Ce que Vervain m'aide à comprendre : Moins, c'est plus. Si je tire au-delà du but, la flèche est perdue. je dois prendre du recul, trouver la bonne mesure, sinon une grande partie de l'énergie investie part dans le vide, se dissipe pour rien ou peut se retourner plus tard contre moi.
Vervain favorise :
la perception de la bonne mesure ;
la gestion constructive de ma capacité personnelle à m'enthousiasmer ;
l'intuition des limites personnelles d'autrui.
Bon à savoir : Les émissaires romains portaient sur eux des branches de verveine lorsqu'ils négociaient avec d'autres peuples la guerre ou la paix, car le porteur de cette plante se fait apprécier. Mis en contact avec une couronne de verveine, les contrats revêtaient une lus grande importance. Les médecins romains prescrivaient le port d'une telle couronne contre les maux de tête.
Conseils d'utilisation : Vervain a fait ses preuves chez des enfants si excités le soir qu'il devient impossible de les mettre au lit ; ou si enthousiastes qu'ils parlent trop vite, se mettent à bégayer et ne peuvent plus articuler de manière intelligible.
Parole fortifiante : Je lâche prise - Je laisse un espace - Je connais la mesure.
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Julian Barnard, auteur d'un ouvrage intitulé Sur les traces du Dr Bach et de ses fleurs (© Julian Barnard, 2002 ; Éditions Ulmus, 2002 pour la traduction française) rend compte de sa compréhension de l'élixir de Verveine :
[...]
Annexe II : Face à la maladie chacun des douze types réagit de manière différente :
La verveine sait ce qui est le mieux pour elle et elle ne va pas demander conseil, même au médecin.
« Je sais que vous ne vous sentez pas malade mais je vous conseille de rester au lit encore quelques jours.
- Ne soyez pas ridicule, Docteur, je n'ai pas le temps et en plus j'ai mes multivitamines, vous devriez vous aussi en prendre. »
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Selon Annie Guibert autrice de Fleurs de Bach, fleur de soi (Éditions Médicis, 2008, 2017) et mon enseignante dans la compréhension du message spirituel du Dr Bach :
Vervain : Vervain a été découverte en août 1930, au cours d'une promenade du Dr Bach le long des chemins, aux alentours de Cromer. A cette période, il a agrandi en quelques jours de trois nouvelles plantes (Agrimony, Chicory, Vervain) sa première série de trois, découverte ne 1928 (Impatiens, Clematis et Mimulus), et il les prépara par la nouvelle méthode de solarisation expérimentée quelques mois plus tôt avec succès et qui remplacerait dès lors définitivement la préparation sur un mode homéopathique, utilisée jusqu'alors.
Vervain appartient donc au premiers douze Guérisseurs ou Fleurs de personnalité ou remèdes dits aigus et est classée dans le septième groupe des Fleurs de la préoccupation excessive du bien-être d'autrui (Chicory, Vervain, Vine, Rockwater, Beech).
[...]
Reconnaitre un état négatif Vervain : Comme toutes les Fleurs de ce dernier groupe de préoccupation excessive du bien-être d'autrui, nous avons besoin de cette Fleur quand nous voulons changer les autres ou le monde - ce 'est pas rare, n'est-ce pas ?
Dans le cas de Vervain, dans son côté dit négatif, nous avons des idées bien précises, bien arrêtées, pour rendre le monde meilleur. Révoltés par l'injustice, ne supportant pas les misères qui accablent les autres, que ce soient les enfants qui souffrent ou travaillent durement dans les pays du tiers-monde ou tout près de chez nous, les lois que nous trouvons injustes et qui conduisent hommes et femmes à endurer des situations pénibles, dangereuses ou malheureuses, les décrets pris dans un pays ou une entreprise et qui contreviennent selon nous aux plus élémentaires des droits humain, nous nous engageons.
Oui, nous nous engageons avec tout notre cœur, et il est grand, pour que les choses changent Nous voulons sauver « ce qui doit l'être ».
Notre bataille est lancée, notre action va se mettre en route, de manière enthousiaste, car nous sommes sûrs du résultat. Pourquoi ? Mais parce que notre cause est juste, notre idéal grand et notre intention pure et désintéressée.
Qui pourrait en douter ?
Selon nous, personne, et c'est bien pourquoi nous attendons d'eux, des autres : amis, familles, collègues, groupes de travail, qu'ils nous suivent dans notre projet.
Nous n'avons de cesse de le leur expliquer, dans une grande tension et une grande débauche d'énergie, les grandes lignes de la mission, toujours d'envergure, et la flamme que nous mettrons dans notre regard, le feu de notre parole, exaltée parfois par la grandeur de l'objectif, seront nos atouts, croyons-nous, pour intéresser, enthousiasmer, convaincre.
Les détails, la planification, la structure précise de la mise en œuvre ? Pas encore, car ce n'est pas d'actualité, mais ce ne sera en réalité jamais, ou si peu, ou de manière dispersée, éparpillée, peu efficace car, ce que nous ne savons pas encore, les détails et l'organisation concrète, ce n'est pas notre fort.
Notre but en effet est de propager, disséminer, informer, pour qu'un maximum de personnes soit au courant, des situations et des possibilités de « faire quelque chose » pour y remédier. Dans l'état négatif de Vervain, en effet, il est tout simplement impossible de « rester là à ne rien faire »
La mission sera lancée, portée par l'idéal si beau et si puissant que la réalité sera quelque peu laissée de côté, entraînant au passage quelques complices emplis des mêmes meilleures intentions et, le plus souvent, sa réalisation échouera, se heurtant aux lois en cours, à la réalité du moment pour laquelle ce n'était justement ni le moment, ni la manière, ni parfois même l'objet.
Incompréhension totale, désillusion, souffrance intense du cœur et de l'esprit, dépression profonde, s'ensuivront avec la perte de notre idéal et la prise de conscience progressive de notre erreur.
Lorsqu'un enfant se construit, il est tout naturellement porté à se passionner pour l'univers extérieur, car il y puise ses sources d'intérêt, son enthousiasme pour la vie qu'il rencontre. S'occuper d'un animal, s'intéresser à tout, montrer une curiosité intense quand il apprend à lire, à tel point qu'il deviendra impossible de la coucher le soir, tant son excitation à découvrir encore et encore ne se tarit jamais, voilà des traits bien Vervain. Il n'y a plus de mesure dans son activité, cela déborde et il se fatiguera sans s'en apercevoir, ses envies insatiables dépassant ses capacités de les gérer.
Lorsque adulte, nous allons poursuivre cette manière de nous tenir au monde, nous serons bien davantage intéressés par ce qui se passe dehors que dedans, c'est-à-dire chez nous, dans notre univers proche, dans notre famille, et encore moins en nous-mêmes. Nous pourrons nous engager dans des ligues, des associations, des instances, que ce soit dans l'entreprise, l'école, les juridictions, et y passerons beaucoup de temps, car nous sommes généraux et avons des idées pour faire avancer et progresser les choses.
Il ne faudrait pas déduire de cette description que nos idées ne sont jamais adéquates ni sensées, ce serait faire injure à toutes les personnes qui en sont porteuses, et c'est une occasion de dire- que l'on peut étendre aux 37 autres états négatifs - que les termes négatif et positif ne sont que des conventions pour l'explication et que nous devrions plus parler d'états à équilibrer et qualités à déployer à cette occasion ; c'est d'ailleurs ainsi que le Dr Bach a transmis sa méthode, sans jugement sur aucun des états traversés.
L'erreur de Vervain ne porte donc pas toujours sur la qualité de ses idées, mais sur sa fixité à en faire un projet partagé, donc collectif, sur sa tension à être suivie, donc à convaincre les autres à aller dans une direction qui lui est propre.
Car alors, elle n'envisage nullement un élargissement possible de son point de vue, qui tiendrait compte de la réalité de l'autre et de l'environnement, c'est-à-dire du présent, en réalité.
Ce décollement de la réalité causé par l'idéal est source de sa souffrance, aussi grande que l'est son attachement à cet idéal, et son processus pour s'équilibrer devra passer par un chemin bien précis.
Que nous rappelle la Fleur de Vervain ? « Les grandes choses de la vie peuvent être réalisées dans le calme et la paix, sans effort ni tension ».
L'âme d'une personnalité Vervain a besoin de laisser sa trace sur terre, tout comme nous pressentons tous devoir contribuer à quelque chose après notre passage A quoi ? Le Dr Bach a exposé de manière brève et précise sa vision de ce qu'il appelait notre tâche ou notre mission, dans son exposé de sa philosophie de la vie, de al santé et de la guérison, dans son ouvrage, le seul qu'il ait laissé officiellement : « Guéris-toi toi-même ».
Cette vision est extrêmement simple et rejoint d'ailleurs, avec son langage propre, le tronc commun de toutes les traditions. Être soi, libre en nous-même et relié librement aux autres, écouter notre voix intérieure, être spontané comme un enfant. Nous accepter tel que nous sommes, et ensuite convertir cet amour de nous-même en intérêt pour les autres, de manière équilibrée.
La fin de cette affirmation est la priorité exclusive et déséquilibrée de l'état négatif Vervain.
Elle va s'occuper d'abord et seulement d'autrui, portant son énergie et ses efforts uniquement sur le monde extérieur, et jamais sur elle. En vain, comme nous l'avons vu, car sa conception de la mission est toute autre que celle du Dr Bach.
La gestuelle si évocatrice de la plante singe à elle seule les qualités que nous devrons développer pour nous équilibrer : la mesure en toutes choses, le respect et la tolérance pour le processus de chacun à son rythme et à son heure, la discipline dans notre croissance, sans gestes ni paroles inutiles ou mal à propos, le discernement entre le silence et l'action, et, en premier lieu, un retour exclusif à nous -même.
L'énergie qui était gaspillée vers l'extérieur de manière désordonnée, va pouvoir être utilisée à bon escient pour nous cette fois, ce qui dévoilera peut-être dans un premier temps une reconnaissance de notre petitesse et de notre insignifiance individuelle, porteuse d'humilité. Dans un second temps, la conscience de cette petitesse ne vas nous faire renoncer à faire quoi que ce soit, ce n''st pas dans notre nature - n'est-ce pas ?! - mais au contraire nous engagera à nous construire nous-même, brique après brique, action mûrie après action mûrie, dans un feu maîtrisé et une charité bien ordonnée.
Notre nature restera enthousiaste, notre tempérament convivial, nos relations nous apprécieront pour notre détente et notre capacité à les respecter dans leurs voies propres. Notre réalisme retrouvé nous permettra peut-être, si c'est notre vocation, dans une nouvelle dynamique, de réaliser des projets concrets en collaboration avec eux et dans lesquels chacun des participants s'épanouira personnellement en toute liberté, devenant ainsi, sans projet et sans effort, une source potentielle d'inspiration pour les autres.
Mais aussi, tout comme les tiges solides des années passées se tiennent encore pour un temps au pied des toutes jeunes pousses en flambeau du printemps, pourrons-nous nous réjouir de les voir se développer en toute liberté, conscientes et indépendantes en même temps de leur héritage.
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