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La Main

Dernière mise à jour : 26 oct.




Étymologie :


Étymol. et Hist. A. Fin xes. man « partie du corps humain, situé à l'extrémité du bras » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 237 : Pilaz sas mans dunques laved) ; ca 1170 main a main « côte à côte » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 6535) ; 1225-30 a main senetre « du côté gauche » (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 3864) ; ca 1375 employé comme mesure dans l'expr. un pié a pié main (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 86, 46) ; 1558 par soubs main « secrètement » (Du Bellay, Divers jeux rustiques, éd. V. L. Saulnier, p. 152, 85) ; 1377 pris elliptiquement désigne la personne qui agit (Gace de La Buigne, Deduis, éd. Åke Blomqvist, 746) ; spéc. 1910 petite main « apprentie couturière » (Lar. pour tous) ; 1. la main, organe de tact fin xes. mans metre « imposer les mains (à un malade) » (Passion, 463) ; 2. organe de préhension a) symbolisant l'autorité, le gouvernement 1155 fig. aveir en mein « commander » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 12361) ; b) symbolisant la prise de possession ca 1160 prendre en main « s'emparer de » (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 3821) ; 1160-74 prendre en mains « se charger de » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 5337) ; 1160-70 mettre main en (qqn) « toucher, saisir » (Id., ibid., III, 9209) ; c) symbole de possession ca 1170 avoir a main « avoir » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 43, 3-4) ; 1306 tenir en sa main « être maître de » (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett, 672) ; id. entre les mains de (Id., ibid., 642) ; ca 1480 soubz vostre main « sous votre domination » (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 41901) ; 1657 haut à la main « avec autorité » (Loret, Muze histor. ds Livet Molière, s.v. haut la main) ; 1670 haut la main « id. » (Molière, Monsieur de Pourceaugnac, II, 1) ; 1835 avoir, prendre la haute main (Ac.) ; 1312 main du commandement de la justice « autorité de la justice » (Acte de Philippe IV ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 514) ; 1385 main de justice « id. » (Lettre de rémission ds Du Cange, s.v. abatare) ; 3. symbole d'échange 2e moitié xiiie s. emplir la mein « faire des cadeaux » (Chastie-Musart ds Rutebeuf, Œuvres, éd. A. Jubinal, t. 2, 1839, p. 486) ; 1488 [date éd.] de main en main « de l'un à l'autre » (Oresme, Eth., 254 ds Littré) ; 1460-83 (Jehan de Roye, Chron. scandaleuse, éd. B. Mondrot, t. 1, p. 130) ; 1538 à pleine main « abondamment » (Est.) ; 1573 changer de main « passer d'une personne à une autre » (Dupuys) ; 1690 première main « directement, de la source » (Fur.) ; 4. symbole de travail, d'activité 1176 mettre ses mains à (qqc.) « faire (quelque chose) » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1150) ; 1372 de le main « fait à la main » (Archives du Nord, B 10313, fo17) ; 1539 faict de main de maistre (Est.) ; 1523 main « écriture » (Sottie, éd. É. Picot, t. 2, p. 282, 49) ; av. 1277 prester une de ses mains « aider, secourir » (Rutebeuf, Herberie, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 278) ; 1636 preter la main « id. » (Monet) ; 5. servant à frapper ca 1208 se combatre main a main (Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, 171) ; ca 1360 venir main a main « en venir aux mains » (Hugues Capet, éd. de la Grange, 151 ds T.-L.) ; 1559 venir aux mains « id. » (Amyot, Périclès, éd. L. Clément, p. 44, 1) ; 1466 a main armee (Archives du Nord, B 1691, fo77) ; 1611 faire main basse « prendre, piller » (Cotgr.) ; 1620 hommes de main « hommes prêts à se battre » (D'Aubigné, Histoire universelle, à Maillé, t. 2, p. 380) ; 1640 homme de main « homme d'exécution » (Oudin Curiositez) ; 1640 il n'y va pas de main morte « il frappe rudement » (ibid.) ; 6. en fonction de gestes expressifs ou symboliques ca 1100 joindre les mains (en signe de soumission) (Roland, éd. J. Bédier, 223 : jointes les mains) ; ca 1100 id. (pour prier) (ibid., 2015 : ses mains juintes) ; 1549 frapper les mains (pour applaudir, se réjouir) (Est.) ; 1549 toucher en la main d'aucun (en signe d'accord) (ibid.) ; 1606 tendre la main (pour demander l'aumône) (Nicot) ; 1629 donner la main « épouser » (Corneille, Mélite, II, 4, 558). B. P. anal. 1. av. 1573 « pieds des oiseaux de fauconnerie » (Jodelle, Ode de la chasse, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 2, p. 314) ; 2. 1703 bot. « vrille de la vigne » (Dict. gén. des termes propres à l'agric., p. 229) ; 3. 1740 main de mer « polypier » (Mém. de l'Acad. royale des Scienc. ds Encyclop. t. 9). C. Fig. 1. a) 1369 main de fer « instrument » (Inventaires mobiliers et extraits des comptes des ducs de Bourgogne, éd. B. Prost, t. 1, p. 197) ; b) 1708 « poignée d'un coffre, meuble » (Invent. du château de Versailles ds Havard) ; 2. 1611 main de justice « sceptre des rois » (Cotgr.) ; 3. bot. main de gloire, v. mandragore; 4. 1360 papet. main de papier (Comptes de l'argenterie des rois de France, éd. L. C. Douet d'Arcq, 236) ; 5. 1842-46 main courante (d'un escalier) (Mozin-Biber). Du lat. manus terme d'anat., qui sert à désigner les deux côtés du corps dans les expr. laevā, dextrā manū (et en lat. médiév. ell. la personne : ca 1115 ds Latham), att. comme symbole de la force et de l'autorité et comme instrument de lutte ou de travail, d'où les expr. jur. in manū esse « être aux mains de », manu mittere « mettre la main sur », (en lat. médiév. désigne le geste de la remise de l'hommage : 757 ds Nierm.), milit. venire ad manum « en venir aux mains », dare manūs « se rendre » ou techn. urbs manu munitissima « ville très bien fortifiée par la main de l'homme », Praxitelis manus « main de l'artiste, sa façon », et désigne aussi des objets ressemblant à une main comme manus ferrea « grappin ».


Lire également la définition du nom main afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Anatomie :


Alain Froment, dans un ouvrage intitulé Anatomie impertinente, Le corps humain et l'évolution (© Éditions Odile Jacob, 2013) revisite l'anatomie humaine :


Notre organisme est une mosaïque de caractères acquis à des époques très différentes depuis l'origine de la vie et dont notre ADN conserve fidèlement la mémoire. Ainsi, nos mains à cinq doigts sont très anciennes, environ 360 millions d'années, mais notre menton n'a que 200000 ans.

[...]

SUEURS FROIDES : La sueur a donc été un élément capital de l'hominisation. Le contrôle de la sudation passe par le système nerveux sympathique. À côté de la transpiration « thermique », surtout visible au front, au thorax et au dos, existe une transpiration émotionnelle, la « sueur froide » : visage et aisselles obéissent aux deux mécanismes tandis que la paume des mains ne transpire que du fait du stress. Des mains moites trahissent l'anxiété d'un sujet, repérable lors d'une poignée de main, propriété qu'exploite le détecteur de mensonges. Un peu comme se mouiller les doigts pour tourner des pages ou se cracher dans les mains pour engager une lutte ou un travail de force, c'est une réminiscence d'une époque où affronter un combat et améliorer la force de sa prise manuelle nécessitait un maximum d'adhérence. On raconte que pendant la crise des missiles de Cuba, la peur d'une guerre nucléaire imminente engendrait une fréquence de mains moites si grande que les expérimentations de laboratoire sur ce sujet avaient dû être suspendues. Cette suée émotionnelle est, comme le réflexe de Pavlov pour la salive, conditionnable.

[...]

CHATOUILLES : [...] Les corpuscules de Meissner, à réaction rapide, existent dans tous les endroits sensibles, notamment les paupières, le bout de la langue, les lèvres, la plante des pieds, les mamelons, le gland et autres zones érogènes comme la région périnéale. Il y en a 1 400 par cm2 sous la peau des doigts. C'est une caractéristique de la main des primates, outil de manipulation et d'exploration, car ces corpuscules agissent en tant que capteurs pour moduler la force de la prise manuelle.

[...]

La tête : Dans le schéma corporel de notre ancêtre, le premier ver chordé, l'extrémité antérieure était littéralement la tête chercheuse, qui rassemblait plusieurs dispositifs de captage, perfectionnés par la suite: vue, odorat, ouïe, goût; seul le toucher est réparti sur l'ensemble du corps. Avec l'hominisation, ces capteurs ont quitté la face pour la main, qui devient une sorte de pseudopode du cerveau.

[...]

MAIN : La main humaine a abandonné ses fonctions de locomotion au profit de la manipulation, bien que sa forme n'ait pas beaucoup changé en 60 millions d'années. Les métacarpes et les phalanges de l'ours ou d'un gros kangourou ressemblent assez aux nôtres, mais c'est le privilège évolutif d'Homo faber, taxon qui n'existe pas en zoologie, seulement en philosophie, que de fabriquer des outils. La main a pour nous une forte puissance symbolique: par exemple, on demande la main d'une femme et non son cœur. En islam, les doigts représentent les cinq piliers de la foi, ce qui fait des amulettes en forme de main un symbole de protection. Le cerveau est impuissant sans la main ; en dehors des primates, de nombreux animaux comme les dauphins ou certains oiseaux montrent des performances intellectuelles non négligeables. Mais, dépourvus de mains, ils sont incapables de transformer leur environnement. Le fonctionnement manuel opère selon deux modes, la prise de force et la pince de précision, laquelle est plus développée chez la femme. La main masculine est deux fois plus forte, capable de développer en moyenne 40 kilos, et jusqu'à 54 kilos en s'entraînant; elle est aussi plus grande, mais nettement moins agile et surtout moins flexible, caractère porté à un haut degré par les gracieuses danseuses asiatiques. Sur un clavier de piano, un homme est avantagé par la dimension de ses mains, mais le fait que la main féminine soit proportionnellement plus longue et plus étroite compense ce handicap.


Paume : On dénombre pour la main 27 os dont 14 aux doigts, 5 dans la paume et 8 dans le poignet. Il n'y a aucun muscle dans les doigts : ils sont actionnés comme des marionnettes à fils par les tendons des muscles de l'avant-bras, dont la disposition rappelle la nageoire pectorale des poissons. Avec l'hominisation, la main s'élargit, des plis de flexion transversale apparaissent sur la paume, qui devient presque plane en extension, geste impossible chez les autres primates. La nôtre est beaucoup plus large, ce qui nous permet de saisir de gros objets, notamment de lourdes pierres taillées qui ont été décisives pour armer nos ancêtres. Cette paume est entièrement dépourvue de poils chez les primates, d'où l'expression «avoir un poil dans la main ». Elle n'est pas sujette au bronzage et reste claire chez les mélanodermes. Certains disent que c'est pour conserver un signal visuel associé au langage des mains, mais dans la mesure où la même pâleur s'observe sur les paumes des pieds, on peut douter de cette explication. D'autres incriminent l'épaisseur de la couche cornée qui masque la mélanine. Les paumes peuvent se colorer en orange chez les sujets qui consomment beaucoup d'huile de palme à cause de sa richesse en carotène.


Gelures : Du fait de leur forte vascularisation, les mains rougissent au contact du froid. On le voit bien lorsqu'on fait des boules de neige: les cinq premières minutes de vasoconstriction (comme pour tout le corps) sont suivies, à la différence du reste de la peau, d'une vasodilatation de cinq minutes alternée avec une nouvelle constriction. Cette réaction serait un héritage de l'âge glaciaire protégeant la dextérité manuelle tout en épargnant la chaleur du corps. Lorsqu'on mesure la durée pendant laquelle la main peut rester plongée dans de l'eau glacée, il apparaît que les Européens sont plus sensibles au froid que les Inuits et les Amérindiens. À l'inverse, des gelures fréquentes et graves ont été observées chez les soldats africains pendant la Première Guerre mondiale, ce qui a conduit dès 1915 à retirer les tirailleurs sénégalais du front et à les envoyer dans le sud de la France durant l'hiver. Cette vulnérabilité a été confirmée chez les soldats afro-américains pendant la guerre de Corée, ce qui fait de la gelure une véritable pression de sélection.


Destin : Les plis de la paume sont visibles chez le fœtus et ne sont donc pas liés à l'usage des mains; il est donc incorrect de les appeler plis de flexion. Les autres primates et moins de 2 % des humains ont une seule ligne transversale, la crête simienne, qui est aussi une caractéristique des trisomiques. Cette disposition est aussi retrouvée chez 20 % des enfants atteints de cardiopathies congénitales. Un fait troublant est que 17 % des parents de ces enfants cardiaques, et Il % des parents de trisomiques, présentent eux aussi ce pli palmaire transverse. L'apparition de la deuxième ligne, dite ligne de tête, est liée à la mobilité particulière de notre index car elle le sépare du pouce tandis que la troisième ligne, dite de cœur, barre les trois doigts restants. Les plis palmaires longitudinaux sont appelés ligne de vie et ligne de chance. Le docteur Wang Chen Xia, fondatrice du Yunnan Palm Line Medical Institute, a fait une statistique sur 45 000 Chinois du Centre, du Sud-Est et du Sud-Ouest pour tester cette relation entre dessins palmaires et pathologie, et affirme avoir trouvé des associations avec 130 maladies, sans toutefois avoir encore convaincu la communauté médicale. Pourtant, une étude publiée dans une très sérieuse revue médicale britannique montre, sur 100 autopsies, une bonne corrélation entre âge au décès et ligne de vies, ce qui mériterait confirmation.


Latéralité : La chiromancie, qui consiste à lire le destin dans la paume, fait preuve d'une belle longévité puisqu'elle était déjà raillée par Juvénal il y a deux mille ans. Platon exhortait à respecter l'égalité « naturelle » des deux membres mais, en fait, c'est l'inégalité qui est naturelle. Les bébés sucent beaucoup plus leur pouce droit, et ce dès la treizième semaine ; 75 % des fœtus mettent le bras droit côté ventral de la mère, et bras gauche côté vertébral. Les futurs saints étaient crédités de n'avoir pas tété le sein gauche de leur mère ; d'autres disaient que ceux qui tétaient à gauche entendaient mieux le cœur de leur mère et pleuraient moins. En général, comme chez les autres primates, nous portons les bébés plutôt à gauche. Chez les gorilles, l'égalité manuelle est vérifiée alors que chez les chimpanzés, il y a un léger excès de droitiers. Chez l'homme, les gauchers sont nombreux mais moins bien considérés que les droitiers. Leur nombre est variable selon les populations, mais ne dépasse pas 15 %, avec un léger excédent de 1 à 2 % chez les femmes. Il existe une influence parentale, surtout maternelle, sans que l'on sache si elle est génétique ou épigénétique. « Gauche » est synonyme de « maladroit » et « sénestre » vient de « sinistre » ; la main gauche est la main pote (empotée), impure, vouée à s'essuyer le derrière, tout le contraire de la dextre, associée à « dextérité », une personne adroite est littéralement « à droite » ; même le mot « ambidextre » privilégie la main droite, alors qu'il désigne des gauchers contrariés ! Ce préjugé durable avait incité Benjamin Franklin, lui-même gaucher, à rédiger à l'intention des responsables éducatifs un virulent plaidoyer contre la répression de la gaucherie. La latéralité ne s'arrête pas au fait d'être droitier ou gaucher : la façon de croiser les mains (avec le pouce gauche au-dessus ou au-dessous du droit) ou celle de croiser les bras (avec l'avant-bras gauche par-dessus ou par-dessous) sont d'autres caractères déterminés génétiquement. [...]. Dans le squelette, les os du membre supérieur sont plus longs à droite qu'à gauche, et c'est l'inverse au membre inférieur, bien que les droitiers de la main soient aussi droitiers du pied.


Gauchisme : L'explication évolutive expliquant le maintien d'un certain nombre de gauchers serait liée à une supériorité au combat: tant qu'ils sont peu nombreux, ils peuvent surprendre l'adversaire car ils sont plus habitués à combattre des droitiers que l'inverse; mais cet avantage s'annule si les gauchers deviennent trop nombreux. Cette théorie semble confortée par l'excès de gauchers dans les sports interactifs tels que boxe, escrime, judo ou tennis. Les capacités cognitives et la créativité seraient également différentes, avec un excès de gauchers chez les artistes, les musiciens, les architectes et les mathématiciens; en France, les salaires des gauchers, hommes et femmes, sont en moyenne plus élevés que ceux des droitiers, mais une étude américaine a montré que leur espérance de vie est de huit mois plus faible, car ils sont davantage sujets aux accidents en raison de leur confrontation avec des objets ou des véhicules conçus pour les droitiers. En neurobiologie, l'hémisphère gauche, qui commande le côté droit en raison du croisement des fibres neuronales, est plus analytique, voué à la logique, la mathématique et l'écriture, l'hémisphère droit appréhende le monde de façon plus globale. Pour les Zuni du sud des États-Unis, le côté droit représente l'impétuosité et le gauche la réflexion.


Mesure : Comme le pied ou l'avant-bras, la main peut servir à la mesure; on utilise la palme (distance entre l'index et l'auriculaire écartés), la paume (la largeur de la paume entre la tête des métacarpiens II à V), et surtout l'empan, qui est la distance maximale entre le pouce et l'auriculaire écartés, et qui vaut à peu près un double décimètre. Le rapport entre empan et paume correspond plus ou moins au nombre d'or, et l'on sait à présent pourquoi on dit un pied de nez: fait de deux empans, il vaut un pied. Les bâtisseurs de cathédrales mesuraient les distances avec un instrument nommé « pige », constitué de cinq tiges articulées correspondant à la paume, la palme, l'empan, le pied et la coudée. C'est de là que la pige est devenue une longueur de texte (celle d'un article de journaliste) ou, en argot, une longueur de temps, l'année.

[...]

Mains négatives : Les phalanges sont ainsi appelées parce qu'elles sont alignées comme les bataillons de l'armée grecque. Dans la lèpre, elles peuvent tomber sous l'effet d'une nécrose intrinsèque aggravée par la perte de sensibilité due aux lésions des nerfs. Dans l'art rupestre préhistorique, la grotte de Gargas par exemple, les empreintes de main sont en négatif et non en positif comme on le ferait intuitivement: les mains ne sont pas enduites de colorant et appliquées sur la paroi, elles sont détourées. Parfois des doigts manquent: ont-ils été amputés, repliés ou effacés comme le révèle la lumière ultraviolette ? On se perd en conjectures sur le sens de ces gestes.

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Symbolisme :


Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


La main exprime les idées d'activité, en même temps que de puissance et e domination. Dans les langues extrême-orientales, les expressions telles que mettre la main, lâcher la main, ont le sens courant de commencer, de terminer un travail. toutefois, certains écrits taoïstes (Traité de la Fleur d'Or) leur donnent le sens alchimique de coagulation et de dissolution, la première phase correspondant à l'effort de concentration spirituelle, la seconde à la non-intervention, au libre développement de l'expérience intérieure dans un microcosme échappant au conditionnement spatio-temporel. il faut se souvenir aussi que le mot manifestation a la même racine que main ; est manifesté ce qui peut être tendu ou saisi par la main.

La main est un emblème royal, instrument de la maîtrise et signe de domination. Le même mot hébreu iad signifie à la fois main et puissance. La main de justice - la justice étant, on le sait, qualité royale - fut au Moyen Âge l'insigne de la monarchie française. La main gauche de Dieu est traditionnellement mise en rapport avec la justice, la main droite avec la miséricorde, ce qui correspond à la main de rigueur et à la main droite de la Shekinah, selon la Kabbale. La main droite est la main bénissante emblème de l'autorité sacerdotale, comme la main de justice l'est du pouvoir royal. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un principe absolument constant, la droite correspond plutôt, en Chine, à l'action, la gauche au non-agir, la sagesse (Tao-te king, 31). Cette même polarité eut d'ailleurs être considérée comme la base des mudrâ hindous et bouddhiques.

à suivre

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Annick de Souzenelle consacre dans Le Symbolisme du corps humain (Éditions Albin Michel, 1991) plusieurs passages à la main et commence par son affinité avec l'œil :


Le verbe hébreu Yada, « connaître » est construit sur la racine Yad - la main - à laquelle s'ajoute la lettre Ayin qui veut dire « l'œil ». Nous pourrions dire que la main est douée de vision, et l'œil d'une certaine qualité de toucher.

Vision et toucher mènent à la Connaissance qui libère.

Dans cette perspective, l'iconographie chrétienne qui ne représente jamais la Personne du Père de la Révélation trinitaire, car il est l'Inconnaissable, Le signifie cependant par une main : c'est en tant que l'Inconnaissable Se fait connaître.

 « Venant des abysses, mon bien-aimé a étendu la main et par l'effondrement sa force a été sur moi » chante la Shulamite dans Le Cantique des cantiques qui, dans sa rencontre avec Dieu, lie la force divine à la main ou le Yod qui brise les retranchements les plus secrets du jardin de l'âme. L'« effondrement » est le mot Aï, qui peut se lire « la main (ou le Yod) à la source ».

Ce n'est qu'à la source de l'être qu'on peut faire l'expérience du Yod, du NOM, qui nous et dans les « mains » du Père. Il est facile de remarquer ici, que si, dans le mot , le Yod était totalement écrit, nous obtiendrons le mot Yada, « connaître, aimer » dont j'ai parlé plus haut.

Cette « brisure, effondrement » du Cantique des Cantiques est la brèche dans laquelle l'Époux divin pénètre son Épouse !

L'iconographie chrétienne représente aussi des Christ en Gloire aux mains démesurément longues (le Christ de la basilique d'Autun, par exemple). Elle signifie par là l'Homme connaissant. La min de l'Homme est connaissante en tant qu'elle est icône de celle du Père et en reçoit les énergies.

La tradition chrétienne, sur la trame même du judaïsme (psaumes), parle des deux mains du Père agissant dans le monde :

  • l'une, celle du Fils-Verbe qui structure,

  • l'autre, celle de l'Esprit Saint qui vivifie.


A cette image, les deux mains de l'Homme connaissant structurent et vivifient. Et selon que la connaissance de l'Homme participe d'un plan très banal ou d'une expérience de plus en plus profonde, les mains structurent, façonnent, modèlent, rythment, puis elles donnent la vie à ces différents plans. L'une n'est rien sans l'autre.

C'est à la main droite de « l'homme qui avait la main sèche » (Luc, VI, 6) que le Christ guérit le jour du Shabbat, montrant que la rigueur de la loi, sans la vie, est stérile.

Par imposition des mains, toute-puissance est donnée à celui qui est sacré, oint, institué selon les rituels inhérents aux différentes initiations : celle de l'évêque, du prêtre, du chevalier, du roi. Par imposition des mains, la vie resurgit. Le médecin, lorsqu'il était encore prêtre, le savait.


Le nombre 10 lié au Yod, qui est Yad (la main), symbolise l'unité que l'Homme est censé vivre au niveau de la tête. Les deux mains jointes recomposent de leurs dix doigts cette unité et chaque main est l'outil œuvrant dans la connaissance qu'implique la conquête de cette unité et dans la puissance qu'elle lui confère. C'est ainsi qu'un sceptre est souvent surmonté d'une main en place de tête.


Il existe une très belle iconographie chrétienne représentant une colonne vertébrale aux forces s'entrecroisant dans un dessin semblable à celui du caducée, et q'épanouissant non sur une tête, mais sur une main auréolée de la mandorle des saints. Nous voyons ici une identification quasi totale entre la tête et la main, entre le Yod de l'Épée, tête archétypielle et chacun des deux Hé, « souffle » qui forme chacune des deux mains : chaque main contient l'autre et toutes deux forment la tête.

Les deux hémisphères cérébraux sont inséparables des deux mains - comme inséparables d'elles, les deux poumons qu'elles prolongent ! Et l'hébreu nous a fait découvrir que les « poumons voient ». Il est indéniable donc que la main elle aussi voit !

Connaître peut n'être que cérébral, alors ce n'est plus l'amour. Si la connaissance est aussi l'amour, les mains sont souffle créateur !

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Dans Le Temple de l'âme : La Parole divine du corps humain (Éditions Dangles, 1998) Roland Arnold décrypte la symbolique des mains :


Nous pouvons considérer le cœur comme étant situé à la racine des membres supérieurs qui débouchent sur les mains, qui vont exprimer les œuvres de l’être humain.

Les mains sont les prolongements du cœur. Et un proverbe, issu de la sagesse profonde du peuple, illustre bien ce thème : « Mains serrées, cœur étroit. »

[...]

Ces omoplates sont les racines des membres supérieurs qui se terminent par les mains, symboles de la connaissance de l’homme.

[...]

Les poignets et les mains : Il faut signaler, de prime abord, que les deux os de l’avant-bras se continuent par deux rangées de quatre petits os, nommées le « carpe », qui représentent la main elle-même. Carpe, en grec karpos, veut dire fruit.


a) Les fruits de l’effort de l’homme : Les fruits de l’arbre humain sont le symbole de l’œuvre de l’homme, la main étant l’outil vital pour exprimer la connaissance acquise.

La main se dit kheir, chiro en grec, et yâd (kaph : paume) en hébreu. La paume étant la réunion du carpe et des métacarpiens.

♣ La main peut être :

  • l’organe qui termine le membre supérieur et qui lui sert à prendre, à tenir, à donner, à exécuter... ;

  • un symbole de reconnaissance et de connaissance ;

  • un symbole d’autorité, de possession, d’aide... ;

  • une manière propre à un artiste ou à une personne dans un travail ;

  • un jeu ;

  • une unité de longueur, comme le pied.

Le travail manuel, et par extension tout ouvrage fait avec les mains, est l’expression la plus vivante de l’être de l’homme. On pourrait presque dire : « Dis-moi ce que tu fais avec tes mains, et je te dirai qui tu es. » L’étymologie du mot « carpe » n’est donc pas anodine, mais c’est le creuset d’un sens très profond et qui détermine la vie de l’être humain.

La main, outil vital, organe unique et incroyable, a fasciné les hommes depuis les temps les plus anciens, par toutes les possibilités qu’elle recèle.

Il existe une quantité innombrable de locutions et d’expressions incluant le mot « main » ; celle que je préfère étant maintenant, dans le sens moment présent, la main tenant celle de Dieu.

Le mot manifestation a la même racine que « main » ; est manifesté ce qui peut être appréhendé par la main.

Nous pouvons également retrouver cette racine dans notre appellation d’espèce : l’humain, entendons hu-main, dans la mesure où la main joue un rôle décisif pour accéder à ce titre qui signe une évolution : est humain celui qui est devenu une main qui donne.

La main est un emblème royal, traduisant la maîtrise et la domination. Le même mot hébreu yad signifie à la fois « main » et « puissance ». La « main de justice » fut au Moyen Age l’insigne de la monarchie française.

Elle fut également regardée comme le symbole du Dieu-Père : la main gauche levée comme signification de puissance et de commandement, la main droite étendue ou doigts en avant à l’extrémité des rayons solaires comme indication de sa divine présence, symbole du Dieu vigilant, du Dieu providentiel.

La main droite représente l’autorité spirituelle de la voie du ciel, de la clémence et de YHWH. De la main droite des saints émanent toutes les lumières et toutes les bénédictions. Alors que la main gauche symbolise le pouvoir temporel, la voie guerrière et royale, la rigueur.

En chirologie, la main gauche indique ce qui est de l’ordre de la prédestination. Elle est en rapport avec le passé, le passif et le tempérament de l’individu : dispositions psychiques et physiques.

La main droite correspond à l’actif, à l’avenir, elle imprime les acquis, les modifications amenées par la volonté et les initiatives personnelles. Elle est en constante évolution.

Dans la tradition biblique et chrétienne, la main est puissance et suprématie. Etre saisi par la Main de Dieu, c’est recevoir la manifestation de Son Esprit.


b) La main visionnaire et parlante : La main est parfois comparée à l’œil : elle est douée de vision. C’est une interprétation que la psychanalyse a confirmée en démontrant que la main qui apparaît dans les rêves est l’équivalent de l’œil. D’ailleurs, il est paru un livre dont le titre tout à fait remarquable : L’Aveugle aux doigts de lumière, illustre parfaitement ce concept.

Selon Grégoire de Nysse, les mains sont liées à la connaissance, à la vision, car elles ont pour fin le langage.

De tout temps, l’imposition des mains signifie un transfert d’énergie, de puissance et de connaissance.

La main est ainsi l’expression la plus différenciée. De savoir-faire – entendons ça-voir-faire dans le sens faire voir – , elle traduit son œuvre dans le grand chantier humain. Elle est comme une synthèse de l’action, du masculin et du féminin, exclusivement humaine, comme la parole.

Elle est soit passive en ce qu’elle contient, soit active en ce qu’elle tient, pour donner ou pour prendre. Elle peut servir d’arme ou donner une caresse et, avec la même force, il est possible d’embrasser quelqu’un ou de l’assommer. Elle peut donner la vie comme la mort : c’est une manière de voir.

Et même quand elle indique une prise de pouvoir, la main de justice, la main posée sur un objet ou un territoire, la main donnée en mariage, elle distingue celui qu’elle représente, soit dans l’exercice de ses fonctions, soit dans une situation nouvelle.

Aussi la main, par ce qui lui arrive, révèle le côté inconscient de l’individu. Tout problème à ce niveau est révélateur de ce qui se déroule dans l’arrière-plan, non apparent, de la vie.


c) Le chemin d’Espérance et la prière de Dieu : La main est aussi chemin d’Espérance, puisque le Christ, c’est-à-dire nous-même dans une maturité spirituelle, dit à son Père Dieu, sur la croix : « Entre Tes mains, je remets mon esprit. »

S’abandonner entre les mains de Dieu est la parole clef pour essayer de laisser faire la Volonté divine ; cela constitue la trame de fond du livre de notre vie et chacun de nous est invité à en écrire les pages, de sa propre main.

La main en hébreu est yad, qui est très proche de Yod, le nom divin par excellence, yada voulant dire « je connais », mais aussi « j’aime ».

La main qui palpe la matière, qui l’interroge, devient connaissante et par là douée d’amour. La nature ne livre ses secrets qu’à celui qui cherche et qui aime humblement. Le mental libère la main, qui apprend à sentir.

Les deux mains ne sont séparées (5 et 5) que pour être jointes, ce qui donne le 10, 1 et 0, plus petit chiffre à deux éléments annonçant l’infini ; 1 et 0 sont également les symboles du masculin et du féminin.

Jointes, elles représentent le symbole de l’unité reconquise, celle de l’homme priant son Dieu.

Deux pieds, deux reins, deux poumons, deux mains surveillées par deux yeux, deux oreilles et deux hémisphères cérébraux : la finalité de l’organisation du corps est dans l’œuvre des mains, c’est-à-dire des fruits de l’être humain. D’autant plus que la main parle là où il n’y a plus de mots et c’est un langage universel puisque tout le monde le comprend.

[...]

Ainsi, il ressort du symbolisme de la main, qui est organe du toucher, qu’elle doit très vite devenir organe du toucher spirituel, qui permet d’ouvrir la voie de la Connaissance.

La réalité s’appréhende derrière les apparences, le toucher pouvant dévoiler le réel le plus concret, mais aussi le plus spirituel.

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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision symbolique de la main :


La main : Elle est, comme le pied pour la jambe, la pièce « maîtresse » du bras. C'est en effet l'extrémité de ce bras, sur laquelle repose toute l'action dont la réalisation finale ne serait pas possible. Elle représente le stade final par lequel les actes se réalisent ainsi que leur finition et leur finesse. Le mot « main » a d'ailleurs la même origine que les mots « manifestation, manifesté ». La main représente à un tel point le passage du conceptuel dans le réel, de l'idée dans la réalité, qu'elle sert aussi à « parler », à communiquer. C'est non seulement vrai pour les muets, mais aussi dans de nombreuses cultures. La gestuelle des mains est d'ailleurs bien souvent plus puissante et marquante que les paroles. De nombreuses études ont pu démontrer son importance dans ce qui s'appelle la communication non verbale. Ce type de communication est le premier que nous connaissions et expérimentions dans notre vie. En effet, la relation entre la mère et l'enfant, les échanges et les signes de reconnaissance et d'affect se font par le toucher et par la main. Elle est donc un vecteur de transmission et de communication. Elle permet de donner et de recevoir. Elle peut aussi toucher et sentir et même aller jusqu'à remplacer l'œil. C'est donc également un vecteur de perception. C'est par les mains que ['on perçoit ou transmet les énergies. L'imposition des mains est religieuse, thérapeutique, pacifiante. La paume et chacun des doigts sont les émetteurs et les capteurs de nos énergies. Dans chacun des doigts commence ou finit d'ailleurs un méridien d'acupuncture. II détermine, par le type d'énergie qu'il véhicule, le rôle du doigt auquel il est attaché. Nous le verrons plus loin avec chaque doigt.

Mais en tant que support final de l'action, elle est aussi le vecteur du pouvoir et un symbole de puissance. Dans de nombreuses cultures, elle représente le pouvoir royal et même divin (être dans la main de Dieu). La main permet en effet de saisir, de tenir, de serrer, d'emprisonner ou d'écraser. La façon de serrer la main est d'ailleurs très significative de la manière avec laquelle les personnes envisagent la relation avec celui qu'ils saluent. Les personnes qui abandonnent leur volonté de pouvoir sur l'autre se donnent la main. Nous retrouvons donc pour la main la plupart des rôles, symboliques ou non, qui correspondent au bras. La différence réside dans le fait que la main agit au stade final alors que le bras transmet. Nous pouvons comparer symboliquement le bras entier à une flèche. La main en est la pointe alors que le bras en est la hampe. Le mouvement de la flèche est transmis par la hampe (le bras) mais c'est la pointe (la main) qui assure sa pénétration dans la cible.


Les maux de la main : Ils vont nous parler de notre rapport à l'action manifestée sur le monde extérieur. Tensions, douleurs, souffrances des mains signifient que notre rapport à ce monde extérieur est un rapport de maîtrise, de pouvoir, de possession ou d'avidité. Nous voulons trop tenir, serrer, maîtriser les choses ou les individus, que ce soit par volonté de domination ou par peur. La main qui se ferme est celle qui retient, qui a peur que les choses lui échappent ou qui se défend ou attaque et veut frapper (poing fermé).

Pourtant, ainsi que je l'explique parfois à certains de mes patients, la vie, et tout ce qui s'y passe, peut être symbolisée par une poignée de sable. Si nous voulons l'avoir et la conserver, il nous faut garder la main ouverte, car si nous la refermons pour serrer ce sable, pour le tenir, le garder, il s'échappe alors par tous ses interstices. La main pacifique ou qui accueille est toujours ouverte, alors que la main qui lutte, qui crie vengeance ou qui menace est toujours fermée. Mains et poignets sont très liés et leurs souffrances souvent conjointes sont significatives d'une difficulté majeure à lâcher prise sur le monde, sur la volonté, la maîtrise, la possession ou le pouvoir sur ce monde.

Je pense ici particulièrement au cas de Dominique. Cette femme d'une quarantaine d'années est atteinte d'une forme particulière de rhumatisme qui s'appelle la polyarthrite évolutive. Généreuse et passionnée, elle a un rapport au monde qui est de pouvoir inconscient très développé. En lutte permanente avec la vie et les personnes, elle régente et dirige sans s'en rendre compte tout ce qui existe autour d'elle. Sa générosité naturelle le facilite et fait que ceux qui l'entourent s'accommodent, chacun à leur manière, de cette attitude caractérielle. Elle s'est choisi un mari qui convient, fort extérieurement et musculairement mais fragile dans le rapport à l'action et à la volonté. Elle se trouve donc « obligée » d'agir, de faire, de diriger et d'être volontaire pour lui puisque, pense-t-elle, «il n'en est pas capable ». Cette relation au pouvoir n'est cependant pas bien vécue au fond d'elle-même et l'amène à se déclencher ce rhumatisme particulier aux deux poignets puis aux deux mains. Je dis que ce rhumatisme est particulier car il est tout d'abord évolutif ; on ne sait pas l'arrêter (sur lui, on ne peut pas avoir de pouvoir). 11 l'est aussi car c'est une affection dite « auto-immune », c'est-à-dire une affection dans laquelle l'organisme se détruit lui-même car il ne reconnaît plus certaines de ses cellules propres, qu'il perçoit alors comme des cellules « ennemies »... Pourquoi l'organisme de Dominique croit-il que les cellules de ses poignets et de ses mains sont des ennemies ? Leur usage perverti vers le pouvoir en ferait-il des parties du corps devenues nuisibles en ce sens qu'elles permettent à cette femme des comportements eux aussi nuisibles pour sa vie, sa stabilité, son bonheur et la réalisation de son Chemin de Vie ? Cet usage serait-il nuisible à la réalisation de sa Légende Personnelle ? Elle a, je crois, tous les éléments pour y réfléchir, de préférence vite, car d'autres parties de son corps commencent à être sérieusement touchées, alors que ses poignets et ses mains ont déjà été opérés de nombreuses fois.

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Patricia Verhaeghe, autrice d'un article intitulé "Le Corps, architecture du temple divin" (Revue Le Son bleu n°2 et 3, juin/septembre 2007) nous permet d'avoir une vision résumée du symbolisme du pied :


Les Mystères ont pour seule fonction d’amener tout chercheur de Vérité à révéler les secrets qu’ils contiennent. Décider de percer le sens sacré du corps humain – grand livre de la Vie – revient à percer la Porte des Mystères, autrement dit à dévoiler le sens caché de notre être et par conséquent sa finalité. Or, pour ouvrir cette porte, il nous faut plonger au plus intime de nous-même à la rencontre de Celui en qui nous avons l’être, le mouvement et la vie. Nous découvrons l’œuvre potentiellement divine du Grand Organisateur – Rayon 7 - et la révéler consiste à enlever le voile.


Le corps symbole du temple divin : Le corps est l’instrument de notre âme et le Temple de notre Esprit. La Parole Divine est en effet au centre de notre corps.

Le corps, en tant que livre de chair, nous offre un enseignement d’une très grande richesse. En effet, le langage anatomique relève d’une science secrète en ce sens qu’il est révélateur des secrets de la vie occultés. Il s’agit de retrouver cette Parole sacrée enfermée au plus profond de nous-même par l’intermédiaire des symboles anatomiques. La seule finalité de notre vie étant l’accomplissement du Soi. Notre chair devient alors parlante.


Anatomie symbolique : Il y aurait beaucoup à dire sur les différents organes composant notre corps ainsi que sur les organes des sens mais il faut bien poser un cadre. Je me limiterai donc à une étude succincte des différentes parties de notre anatomie squelettique.

[...]

Les poignets et les mains : La main est l’outil de la connaissance. La main se dit « chiro » en grec et « yâd » en hébreu, « Kaph » signifiant la paume. Le mot « manifestation » signifie « façonner de ses mains ».

La main ayant développé le sens de la palpation est devenue connaissante mais il a fallu auparavant se libérer du mental. La main, organe du toucher, peut devenir organe du toucher spirituel qui permet d’ouvrir la voie de la Connaissance - Con-naissance.

Quelques mots concernant les doigts :

  • le pouce vient du mot latin « pollex » : il est l’opposant aux autres doigts.

  • l’index montre la direction.

  • le majeur représente l’axe de la main. Il est le doigt le plus long.

  • L’annulaire représente le signe extérieur de l’alliance.

  • L’auriculaire vient du latin « auricula » qui signifie « petite oreille ». Il est le doigt du secret que l’on retrouve dans l’expression populaire « mon petit doigt me l’a dit ». Rappelons-nous également que le cœur possède des oreillettes. Or nous entendons avec les oreilles mais nous écoutons avec le cœur. Il s’agit d’une écoute somme toute intérieure permettant d’entendre la voix intuitive de notre maître intérieur.

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Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :


MAIN : Organes de la préhension, du toucher et de l’action, les mains réfèrent à l’activité, à la créativité, à la prise de possession, à la connaissance par l’expérience, à la puissance d’accomplissement, à la domination sur le monde, à l’affirmation du pouvoir. Instruments de la maîtrise, on dit que les mains prennent alors ce que le mental comprend. Symbole privilégié de la qualité des relations entre les êtres humains, elles témoignent de la manière dont on exprime ses pensées et ses sentiments. Associées à l’activité créatrice concrète, tangible, palpable, elles réfèrent à ce qui gagne la nourriture comme à ce qui fait et établit sa compétence et sa notoriété. Dans certains cas, on les relie à la vision. Par la gauche et la droite, elles contribuent à séparer le jour et la nuit : une main agit tandis que l’autre la supporte, qu’on soit gaucher ou droitier. Les mains transmettent les énergies d’action et de création, exprimant la volonté agissante, dans une décision déterminée et immédiate. La main peut donner ou prendre. Elle peut transmettre l’énergie de guérison ou de protection. Elle entraîne toujours une transformation de son environnement, une meilleure compréhension, une plus grande force intérieure. Elle peut exprimer un soutien chaleureux et réconfortant, magnétiser, calmer, pacifier, ordonner, caresser, battre la mesure ou simplement toucher. Mais elle peut aider comme elle peut nuire. Elle révèle ainsi la qualité de ses sentiments les plus directs et les plus francs. Elle affine la dextérité.

Les mains sont les servantes silencieuses et obéissantes de l’esprit, donnant forme à ses choix. Elles se laissent diriger de l’intérieur. Observons qu’un nouveau-né garde souvent les mains fermées, comme s’il voulait faire comprendre qu’il détient quelque chose de précieux à donner ou à partager. Et c’est bien le cas puisque la main droite exprime les énergies du Rayon jaune de la Sagesse divine, sa main droite, celles du Rayon rose de l’Amour divin, de sorte que, en les rapprochant et en les unissant au centre, se forme le Rayon bleu de l’Harmonie, selon que la volonté personnelle s’accorde ou pas à la Volonté céleste de l’Absolu, qui anime et alimente tout être incarné. Chez l’adulte, le même geste témoigne souvent d’un désir de posséder et de retenir. Les mains constituent les outils de la conscience, donc de Dieu, pour compléter la Création. Mais les mains réfèrent d’abord à la créativité concrète, soit à l’action humaine et au travail manuel. Associées à la lettre D, la main droite exprime l’aptitude à donner, celle de gauche, l’aptitude à recevoir, à moins que les polarités d’un sujet soient inversées. On les appelle les supports de la Manifestation en ce sens qu’elles la prolongent et l’actualisent. Elles révèlent la Loi de la Responsabilité personnelle qui appelle à savoir répondre de ses choix conscients et inconscients. Chacun est appelé à prendre les rennes de sa vie, à y exercer sa propre créativité et à y faire les changements nécessaires selon les découvertes consécutives à ses expériences. Elles suggèrent de savoir renaître constamment à l’ici et maintenant pour façonner son destin à son image et à sa ressemblance. Les mains illustrent ainsi tous les aspects de la conduite humaine, enseignant que chacun doit intervenir pour lui-même s’il veut changer quelque chose à son destin.

Placées à l’extrémité des bras, les mains représentent le stade final par lequel les actes se réalisent, précisant leur degré d’achèvement et de finesse. Elles éclairent comment le conceptuel devient réel ou comment une idée se manifeste concrètement. Elles assurent une large part du langage non verbal, ponctuant puissamment les paroles. Elles permettent de transmettre et de communiquer, de donner et de recevoir, de toucher et de sentir, de saisir et de tenir (ou retenir), de serrer et d’emprisonner, de lâcher ou d’écraser, de transmettre une énergie. Elles peuvent représenter un pouvoir royal ou divin. Les mains réunies forment l’Épée des Mystiques, épée qu’il faut savoir retourner contre soi-même, car tout ce qui agresse à l’extérieur, on le porte en correspondance d’abord en soi. Cette épée peut interpréter les oracles et les rêves ou dévoiler les secrets des réalités cachées. Et que la main droite ignore ce que fait la main gauche! En rêve, on associe généralement les mains au pouvoir et à la force de l’ego. Elles révèlent comment on se traite ou traite autrui, comment on interagit avec les autres, comment on se lie au monde, comment on veut créer, toucher, prendre ou partager. On peut les associer au langage non verbal.


Les affections de la main : Difficulté à exercer sa créativité (à répondre à ses propres besoins de façon autonome). Peur des idées nouvelles ou d’une prise de décision. Peur de prendre plus que son dû. Peur d’être jugé dans ses choix ou ses interventions. Créativité dévoyée. Impression de ne pas être au bon endroit. Sentiment de ne pas faire ce qui convient. On ne s’investit pas dans un travail qui tient à cœur. On travaille davantage pour le salaire que pour le plaisir. On se sent découragé ou brimé par son entourage. Les mains froides dénotent une mauvaise circulation et un manque d’amour. Les mains moites expriment le stress relativement à son travail, à un examen, à une rencontre, à une entrevue, à ce qu’on doit accomplir. Voir à Doigts.


MAIN BLESSÉE : Manque d’attention ou de vigilance; mauvais usage de son pouvoir créateur; interférence dans la vie d’autrui. Un élément pernicieux ralentit l’activité de sa conscience.


MAIN DROITE : Dans la Cabale, il s’agit de Jupiter, le Roi des Dieux, la Miséricorde et l’Opulence de Dieu, la Main bénissante assumant l’autorité sacerdotale. Le Don, en rapport avec la Lune montante. Ailleurs, il s’agit de la main du don, celle qui manipule les énergies constructives et conscientes. Elle est régie par le plexus solaire et le centre cardiaque, avec un point de référence dans la main gauche. Main spirituelle du cœur qui régit les activités psychiques et spirituelles. Son pouce réfère à la qualité de la prière ; son index, au degré de respect ; son médius ou majeur, au sens de la dignité ; son annulaire, au sens du rythme ; et son auriculaire, au degré de détachement.


MAIN DROITE ET MAIN GAUCHE : Que la main droite ignore ce que fait la main gauche. Que la main spirituelle s’occupe des affaires spirituelles et la main pratique, des affaires matérielles et intellectuelles. Autrement dit, que la motivation spirituelle et la motivation pratique veillent, chacune à bien jouer leur rôle propre. Ainsi, la main pratique pourra fournir à la main spirituelle les moyens de croître en conscience, tandis que la main spirituelle, en retour, assignera la fin à atteindre, spiritualisant les moyens concrets mis à sa disposition. Celui qui veut évoluer harmonieusement doit cultiver le sens pratique, garder les deux pieds sur terre, bien s’y enraciner, se donner les moyens et les connaissances pour toujours se spiritualiser davantage dans l’alternance de l’expérience concrète et de l’expérience abstraite. Plus un arbre veut agrandir sa frondaison, plus il doit pousser creux ses racines.


MAIN GAUCHE : La main qui manipule les énergies magnétiques et inconscientes. Main de l’intellect et du sens pratique. Son pouce réfère à la méditation ; son index, à la qualité de l’attention ; son médius ou majeur, à l’orientation verticale ; son annulaire, à l’ampleur de la respiration ; et son auriculaire, à la profondeur de la détente. Voilà la main de la réception, qui peut maudire, en rapport avec la Lune descendante. Elle est régie par le centre sacré (sexuel) et le plexus solaire, avec point de référence dans la main droite. Dans la Cabale, il s’agit de Mars, la Main de la Rigueur ou de la Sévérité, associée au non agir, à la sagesse à acquérir par l’expérience et au pouvoir royal.


MAIN MORDUE : Atteinte à son intégrité ou à son amour-propre ; débordement des pulsions animales ; manque de respect pour les règnes de la Nature.


MAIN (Paume de la) : Coupe ou réceptacle de l’Esprit. On sait recevoir ou se prendre en main. Elle est reliée à la Force.

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