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La Monarde

Dernière mise à jour : 15 avr. 2023




Étymologie :

  • MONARDE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1775 (Valm. t.5). Du nom de Nicolas Monardes, botaniste esp. (1493-1588) qui en fit la découverte. Déjà en angl. en 1712 : Monardus (v. NED).


Lire également la définition du nom monarde afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Monarda ; Baume des abeilles ; Bergamote ; Chevelure du diable ; Mélisse d'or ; Thé des Indiens ; Thé d’Oswego ; Thé de Pennsylvanie ; Thé rouge ;




Botanique :


Fabien Girard auteur de Secrets de plantes 2, (Éditions JCL, Chicoutimi, Canada, 2014) dévoile les secrets de la monarde :


La Monarde bergamote (Monarda didyma) est une plante indigène de l'Amérique du Nord. Si elle existe depuis la nuit des temps sur ce continent à l'état sauvage, elle se prête très bien à la culture. En plus de rendre une foule de service en cuisine comme en pharmacie, elle décore agréablement le jardin de sa couleur vive et joyeuse. Elle aime les sols frais et bien drainés, mais ce n'est pas une plante particulièrement capricieuse. Elle sait s'adapter à de nombreux environnements.

La famille des labiées est une très grande famille qui regroupe environ 6 000 espèces de plantes et dont la plupart des membres ont la formidable capacité de projeter des tiges horizontales pour coloniser les sols, c'est-à-dire des stolons, de même que l'étrange particularité d'avoir une tige carrée, qu'on dit aussi quadrangulaire. D'autre part, environ 80% des labiées sont aromatiques et peuvent servir à préparer des tisanes. Assez extrême ! Il faudrait plus de 12 ans, en en goûtant une chaque jour, pour les expérimenter toutes.

Quant à la monarde elle-même, c'est la petite cousine des menthes, du patchouli, de la mélisse, de la sauge, du thym et du romarin. Ne vous étonnez pas de constater que le colibri aime fréquenter assidûment sa fleur. Non seulement la couleur écarlate l'attire-t-il irrésistiblement, l'abondant nectar sucré et goûteux qu'il y trouve est pour lui un régal. Sa houppette confère à la plante un petit côté punk bien à elle. [...]

« La saveur particulière de la monarde bergamote est le résultat d’un heureux mélange de linalol, présent dans le basilic et la lavande, de thymol, qui donne son goût au thym, et de carvacrol, qui donne son fumet à l’origan. Avec une telle richesse de saveurs, la monarde peut facilement remplacer le basilic dans un pesto ; elle se substitue aussi très bien à l’origan et au thym dans les recettes où ces plantes sont requises. »

L'eau distillé de fleurs de monarde donne une eau de Cologne très intéressante qui parfume de belle façon tout ce qu'elle touche. Sur le plan médicinal, ses feuilles peuvent intervenir dans les soins de la peau ; en infusion, elles soulagent les troubles digestifs et l'insomnie ; on peut encore l'inhaler pour soigner son rhume.

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Usages traditionnels :


Selon le site Ooreka :


Le nom « monarde » a été donné à cette plante en l’honneur du médecin botaniste espagnol Nicolas Monardes, né en 1493 (cette date n’est pas totalement sûre) et mort en 1588, qui découvrit les vertus de cette plante. Et en fit la description dans un ouvrage : Historia Medicinal de las cosas que se traen de nuestras Indias Occidentales. Une première édition – en langue castillane – parut à Séville en 1565.

Le terme « Thé d’Oswego » s’applique surtout à la monarde écarlate, Monarda didyma, mais aussi à la monarde pourpre, Monarda fistulosa ou monarde fistulée. Oswego ? Vous avez dit Oswego ? Ce nom bizarre fait référence à une tribu d’Amérindiens qui vivaient le long d’une rivière d’Amérique du Nord se jetant dans le lac Ontario. Les Indiens d’Oswego utilisaient traditionnellement la monarde en infusion et diverses boissons. Et ils se servaient des feuilles macérées dans l’huile pour soigner leurs cheveux.

Les colons de Boston ont copié leurs recettes. En 1773, une manifestation de colons, que l’on a appelé « la Boston tea party », dirigée contre l’autorité de la couronne anglaise, dégénéra et les colons jetèrent de très nombreuses caisses de thé à l’eau. Et la monarde en profita pour prendre la place du précieux breuvage. D’où une partie de ses surnoms : thé rouge, thé d’Oswego ou encore thé de Pennsylvanie.

C’est John Tradescant Le Jeune, naturaliste et jardinier, qui achemina quelques spécimens de Monarda fistulosa en Angleterre, en 1637. Un siècle plus tard, un Américain, le botaniste John Bartram (1699-1777), récolte des graines de Monarda didyma, sur les rives du lac Ontario, dans l’État de New York, et les expédie à Londres en 1744.

En France, entre 1880 et 1930, la limonade de thé d’Oswego devient une boisson estivale très prisée par les artistes et les petits bourgeois qui s’offrent des escapades à la campagne chaque week-end. La recette, pour vous croire à la Belle Époque ? Préparez une infusion de monarde, laissez-la refroidir, ajoutez du jus de citron et du sucre de canne liquide. Avec de la glace pilée, c’est un délice.

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Sur le blog de Marie-Claude Sagala on peut lire que :


Les Amérindiens Cherokee faisaient un onguent hydratant et anti-poux avec des têtes de monarde mijotées dans de la graisse d’ours. De nos jours on remplace la graisse d’ours par l’huile d’olive et un peu de cire d’abeille, c’est plus accessible et tout aussi efficace. Sous cette forme elle soignera l’eczéma, la gale, le pied d’athlète ou les rhumatismes. Inhaler la vapeur des sommités fleuries aide à dégager les sinus.

Pour bénéficier tout l’hiver de ses propriétés, on en fait une teinture mère ou un vinaigre médicinal. La monarde est bénéfique comme apéritif, contre l’aérophagie, les indigestions, les flatulences et même les vers intestinaux. Elle combat les affections bronchiques (rhume, toux, maux de gorge). Utile aussi contre l’insomnie et la fragilité nerveuse car elle est calmante.


On cueille les sommités fleuries juste avant leur éclosion complète et on les mange telles quelles, entre une et cinq par jour, à jeun, en les mastiquant lentement. [...]

En cuisine, la monarde fistuleuse accompagne les viandes et les marinades, alors que la monarde écarlate, plus sucrée, sera privilégiée pour les desserts et pour parfumer les sucres et les sirops (par ex. les compotes et les confitures).

Pensez à intégrer des fleurs de monarde à votre prochain couscous avec du jus de citron, huile d’olive, persil, tomates cerises et olives hachées. Laisser macérer une heure au réfrigérateur avant de déguster. Au moment de servir, si vous le désirez, ajouter des noix de pin ou autres graines.

Je vous partage la recette de beurre à la monarde de Mélinda Wilson : incorporer doucement ½ tasse de pétales frais de fleurs de monarde à 450 grammes de beurre ramolli. Mettre dans de petits ramequins, réfrigérer quelques heures avant de servir. Servir avec du pain grillé, du poisson, des légumes.

Les jeunes feuilles et les fleurs fraîches sont excellentes pour parfumer les jus de fruits et les limonades.

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Matthew Wood et Laure Rose présentent enfin en français un florilège du travail du premier dans un Traité d'herboristerie énergétique (Guy Trédaniel Éditeur, 2022) :


[...] La monarde est un bon exemple de plante toujours utilisée par les guérisseurs amérindiens, d'un bout du continent à l'autre, et très peu connue des praticiens non indiens. Cela prouve que la médecine indienne est encore vivante et agit encore dans une réalité parallèle distincte de la culture dominante, riche de découvertes que l'anthropologie est incapable d'imaginer même en rêve. J'ai eu la chance qu'un praticien indien m'enseigne son savoir sur cette plante magique, qui s'est avérée l'une des plus importantes dans ma pratique.

C'est aussi une plante médicinale que l'herboriste cherokee David Winston a partagée avec la communauté herboriste. Il utilise l'espèce rouge (Monarda didyma). J'ai d'abord pensé que l'espèce pourpre (Monarda fistulosa) était utilisée, selon les comptes-rendus des Indiens du Midwest et des Grandes Plaines. Il m'a corrigé en m'expliquant que les Cherokees préféraient l'espèce rouge.

Les Indiens utilisent le nom Sweet leaf, si beau et approprié. Dans la formation indienne sur les plantes, on enseigne souvent à l'apprenti le « vrai nom » de la plante, qui reflète la nature essentielle de sa médecine, et donne des indications sur sa personnalité et son utilisation. Sweet leaf est un nom parfait. Dans une demi-douzaine de langues indiennes, le mot pour « sweet » indique quelque chose de flagrant, de doux, de beau. Il y a également un sens d'abondance généreuse de Mère Nature. Ces associations capturent l'essence de cette plante, également appelée « parfum », ou « parfum indien ».


Une médecine douce : La monarde appartient à la famille des menthes ; elle pousse dans les champs, les prairies ouvertes, non cultivées depuis quelque temps, au bord des forêts. Elle est cultivée dans les jardins comme ornementale. Les fleurs violet pâle, pourpres, lavande ou blanches entourent la tête globuleuse et forment une sorte de petite couronne. Toute la plante est riche en huiles essentielles, qui lui donnent un goût riche et onctueux et un parfum sublime. En Europe, trente-cinq tonnes par an sont cultivées pour la production d'huile essentielle. Elle est également cultivée comme herbe culinaire, avec des propriétés semblables à l'origan. Elle se combine bien avec la lavande, en parfumerie, et avec la marjolaine en cuisine.

La monarde fait partie de la demi-douzaine de plantes les plus importantes utilisées par les Indiens d'Amérique du Nord. C'est une médecine puissante, un parfum naturel, une plante qu'il est bon « d'avoir à portée de main ». Elle prend même place dans les cérémonies, y compris dans la Danse du Soleil.

Les Indiens reconnaissent plusieurs espèces de monardes ; de plus, le goût, le parfum, le contenu en huiles essentielles et les propriétés de la monarde fistuleuse varient grandement selon les récoltes et les variétés Voici les indications que je recherche chez la monarde : les tiges doivent être souples et douces, on doit pouvoir sentir les huiles essentielles sur les tiges, les feuilles et les fleurs. Le goût doit être doux, piquant, poivré, réchauffant et onctueux, ce qui indique la présence d'huiles essentielles en quantité suffisante.

Mieux vaut trouver les bonnes plantes et les récolter dans le même endroit année après année, pour obtenir les mêmes résultats. On peut suspendre les bouquets dans la cuisine pendant l'hiver. Il y a une telle abondance d'huiles essentielles qu'elles ne sont pas trop diminuées en les exposant ainsi à l'air, et on peut les garder ainsi au moins deux ans.


Aspire le feu de la peau : Le « vrai nom » amène à apprécier l'essence d'une médecine et la connaissance des actions caractéristiques de la plante. Si nous arrivons à synthétiser les propriétés en une seule phrase, nous sommes en bonne voie de nous faire une nouvelle amie végétale. La personne qui m'a tout enseigné sur la monarde comprenait ça très bien. La définition de base de l'action de la monarde est très simple : « elle aspire le feu ».

Dans la tradition amérindienne, les brûlures sont habituellement traitées en appliquant du chaud sur le chaud. On retrouve parfois cette approche dans le folklore européen et américain, même si l'idée contraire - le froid sur le chaud - a son importance. Dans son excellent ouvrage, Country Folk Medicine (1995), Elisabeth Janos fait allusion au traitement des brûlures chez les Amérindiens. Elle a interrogé un guérisseur indien qui donnait parfois des conférences sur la médecine indienne. Le concept est le suivant : il ne faut pas placer une brûlure sous l'eau froide, mais au contraire, la réchauffer, il utilisait le traitement des engelures par analogie. Si on réchauffe trop vite les extrémités d'une personne, la douleur est accentuée et les tissus peuvent être endommagés. Tout comme rafraîchir trop vite une brûlure en freinera la guérison.

Il existe également le concept selon lequel le feu est une substance qui peut être « aspirée » hors du corps. En synthèse, la monarde est une plante qui aspire le feu. Elle est chaude, voire brûlante sur la langue, et agit en tant qu'actif aspirant de cette substance particulière qu'est le feu. Comme nous l'observerons plus bas, c'est un remède spécifique dans les cas où la surface est fraîche et les profondeurs, chaudes. Pour traiter les brûlures, on mâche les fleurs et on met la salive sur la zone brûlée. La salive contient des enzymes qui activent la monarde. Répéter si la brûlure est grave. [...]

La monarde ne marche pas pour toutes les brûlures et ne soulage pas toujours la douleur. Elle fonctionne probablement mieux dans les cas où une sueur froide accompagne la brûlure.


Aspire le feu des organes internes : Une fois qu'on a compris la nature d'une plante médicinale, on peut étendre ses utilisations, car on connaît sa « logique » sous-jacente. Sans qu'on m'ait appris que la monarde pouvait traiter la fièvre, je me suis douté que ce qu'elle faisait pour les brûlures, elle devrait également le faire pour la fièvre et les organes internes. Elle peut aspirer le feu de l'estomac, des intestins, des poumons, des reins et de la circulation en profondeur. Je l'ai vue apaiser l'hyperacidité, les infections bronchiques, la diarrhée et la constipation, et par-dessus tout, l'inflammation de la vessie. Elle est si diffusive et diaphorétique qu'elle ouvre les pores des organes internes comme les pores cutanés, afin d'éliminer la chaleur. En même temps, elle aide à retenir les fluides rafraîchissants à l'intérieur, pour qu'ils ne s'évaporent pas par la peau.

La monarde est particulièrement efficace pour les fièvres associées à une peau moite et fraîche. Après avoir pris le remède, la peau présentera une sensation grasse, chaude. La fièvre sort, les fluides rafraîchissants restent à l'intérieur. [...]


Aspire le feu de l'appareil urinaire : La monarde apaise les nerfs tout en aspirant le feu. Etant donné qu'il s'agit d'un remède pour la tension nerveuse et les douleurs brûlantes, je me suis dit qu'elle devait également traiter les infections de la vessie. Avec l'expérience, j'ai découvert qu'elle était souveraine et guérissait neuf infections sur dix, chez les gens comme chez les chats. Elle fonctionne dans les troubles chroniques ou aigus, avec une vaste variété de symptômes. Cependant je ne la recommande pas forcément pour les infections aiguës des reins, qui sont très rapides, avec une progression dangereuse, et qui exigent de consulter un médecin.

Après avoir entendu parler de cette plante, mon amie Margi Flint, herboriste et « Déesse de la Terre » dans le Massachusetts, l'a adoptée dans son arsenal thérapeutique. Elle obtenait un tel taux de réussite dans le traitement des cystites que l'hôpital où elle travaillait a commencé à s'y intéresser et à lui envoyer des patients. Certaines personnes souffrent de problèmes de la vessie due à une prédisposition interne, plutôt qu'à une infection bactérienne. Il n'y a pas de cause connue, c'est très douloureux et difficile à traiter. L'expérience de Margi suggère que la monarde fonctionne, qu'il y ait une infection bactérienne ou non.

Tout ce qui est bon pour les voies urinaires et qui retire la chaleur et la douleur est habituellement bon pour traiter l'inflammation arthritique. Dans le modèle de la médecine populaire, les reins sont directement liés aux articulations, car l'équilibre des fluides et des solides décide si les minéraux sortent de la circulation, ce qui résulte en une arthrite. Je sais par des sources sûres que la monarde fonctionne dans ces cas.


Un excellent remède pour les infections à levure : J'ai dit à la personne qui m'avait parlé de la monarde que j'avais découvert sa grande utilité dans les cas d'infection de la vessie. Il m'a alors donné l'information suivante : c'est un remède très important pour les infections à levures, souvent associées aux infections de la vessie.

Par la suite, j'ai vérifié ses dires sur une infection vaginale à levures. J'étais reconnaissant d'ajouter ce remède à mon arsenal, car c'est un problème difficile traiter, avec peu de remèdes. Elle fonctionne bien sur les candidoses chroniques. Récemment, certains de mes amis m'ont dit que l'huile d'origan fonctionne pour traiter les infections à levures, les vaginites et les candidoses. C'est fort possible, car cette plante native d'Europe est très similaire à la monarde, que ce soit en cuisine ou en médecine.

L'infection à levures chronique est habituellement associée à ce qu'on appelle le syndrome de l'intestin poreu, où les jonctions serrées et les cellules de l'intestin sont trop ouvertes, laissant passer trop de cntenus toxiques dans le flux sanguin, encombrant le foie et augmentant la charge de matérieux toxiques dans le corps. On pense que les cellules de levure envoient des racines dans les pores et les gardent ouverts. La monarde tonifie les pores de l'intestin, tout comme les pores cutanés. Elle convient au pores cutanés ouverts et perspirants, et agir probablement sur les pores de tous les tissus corporels.


Calme et tonifie les nerfs : Comme beaucoup de membres de la famille des menthes, la monarde est un sédatif du système nerveux. La tige carrée des menthes ou la tige striée de certaines autres plantes, comme le gaillet gratteron, sont une signature qui pointe vers les nerfs dans les traditions herboristes amérindienne et européenne.

La monarde ait fortement sur le cerveau, l'esprit et les sens, comme sur le plexus solaire et les organes alimentés par les nerfs de ce centre : estomac, foie, vésicule biliaire, intestins. Pour les problèmes digestifs, elle apaise, calem et rafaraîchit? En stimulant les réflexes des nerfs, elle aide le foie à détoxifier let le sang et libère la bile de la vésicule biliaire. Elle réveille les intestins, améliore la tonicité des nerfs. Ainsi, elle est bénéfique pour les problèmes tels que la constipation, la colique biliaire et les « gueules de bois ». Elle clarifie l'esprit lorsque le corps tente de digérer, un repas abondant, ou que le foie gère de l'alcool, de la drogue, des médicaments ou des poisons.

[...]

On prend des infusions de monarde avant les cérémonies de lige de sudation dans certaines communautés indiennes. Elle stimule la transpiration, détend les nerfs, dimunue la tension et apporte harmonie et beauté aux participants. On l'utilise aussi pour clamer les bébés qui pleurent et sont agités. Non seulement elle calme et tonifie les nerfs, mais l'expérience m'a montré qu'elle agit en profondeur pour améliorer les nerfs des sens et de la pensée. Je ne connais aucun autre remède qui agisse aussi rapidement sur les nerfs. [...]

La monarde est un superbe remède pour la maladie de Ménière et les acouphènes, et les échecs sont rares. Certaines personnes ont besoin d'en prendre sur une longue durée.

[...]

Lors d'une conférence à laquelle assistait un de mes amis, l'ethnobotaniste Jim Duka a indiqué que, selon sa composition chimique, Monarda fistulosa devrait être une excellente candidate pour traiter la maladie d'Alzheimer. la monarde a une action si profonde, purifiante, reconstituante sur le système nerveux que cela ne me surprendrait pas. Elle aide les processus nerveux associés à notre capacité à percevoir, apprécier et exprimer la beauté et l'harmonie.

[...]

Préparation et dosage : On cueille la monarde en pleine floraison. Heureusement, elle fleurit un mois entier en été. On utilise les fleurs, les tiges et les feuilles, mais il faut éviter les plantes au feuilles dures, sèches et au goût plus amer. On peut l'utiliser fraîche ou sèche.

Faire sécher la plante entière pour en faire des infusions Ayant l'habitude d'utiliser des teintures, je fabrique d la mienne en laissant macérer la plante fraîche ou èche dans de la vodka ; ça marche moins bien dans de l'alcool ou du brandy, pour une raison ou une autre. Une à 3 gouttes, 1 à 3 fois par jour. On peut la donner en continu pour les fièvres.

Pour les brûlures, mâcher les fleurs et utiliser la salive sur la brûlure. Pour les fièvres, faire infuser les fleurs. Pour les problèmes d'estomac et de nerfs, utiliser les tiges. Il est également possible d'extraire la plante entière dans de l'alcool.


Précautions d'emploi : La combinaison avec la valériane peut provoquer des vomissements. De très petites doses de monarde combinées à la valériane agissent comme tonique pour l'estomac.


Goût : piquant ; sucré ; légèrement aigre ; réchauffant ; diffusif.


Etats de tissus : paradoxal ; irritation ; constriction ; relaxation ; atrophie ; dépression.

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Symbolisme :


Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Monarde - Je brûle.

A cause de sa fleur d’un rouge couleur de feu.

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Dans son Traité d'herboristerie énergétique (Guy Trédaniel Éditeur, 2022) Matthew Wood traduit par Laure Rose dépasse par son approche la phytothérapie traditionnelle :


La médecine de la passion : Cela m'a pris longtemps pour comprendre la personnalité de la monarde, qui me semble claire à présent. C'est une médecine qui nous aide à apprécier la beauté et à gérer la passion. C'est une question profondément humaine, très répandue, mais jamais je n'aurais imaginé qu'une plante puisse avoir un impact sur ça.

Un jour, je menais une balade botanique dans le Wisconsin. J'ai donné un brin de monarde à la personne à côté de moi et continué à parler. Quelques minutes plus tard, elle me dit d'un ton inquiet et confus : « C'esrt censé faire quoi ? » « Euh, eh bien... ai-je bafouillé, pourquoi, qu'est-ce que ca vous a fait ? ». Je m'attendais à ce qu'elle souffre d'une crise de tachycardie, et qu'on ait à l'emmener aux urgences. Heureusement, j'ai été agréablement surpris. « Quand vous m'avez donné cette plante, j'ai entendu soudain tout un orchestre symphonique jouer un magnifique morceau. Ca a duré une ou deux minutes avant de s'estomper. » Elle a raconté ça comme si quelque chose n'allait pas. C'était une personne passionnée qui doutait parfois de ses ressentis puissants. La monarde est une plante qui nous aide à ressentir la beauté autour de nous, et nous aide à gérer la passion qui fait partie de notre nature humaine.


La médecine de la nature : La monarde est l'une des principales plantes médicinales de l'Amérique du Nord, elle illustre une des sept grandes leçons apprises sur la voie de la médecine, que j'évoque dans Seven Herbs, Plants as Teachers.

La première leçon, c'est que la nature est vivante. Elle nous offre ses bienfaits, qui incluent la beauté et la richesse de la Terre et de tous les êtres vivants. Nous sommes dotés de passions et d'amours pour certaines choses qui nous poussent vers différentes choses, personnes, vocations, lieux... Il nous faut travailler avec les ressources de la nature pour vivre et suivre notre vocation. Si nous ne respectons pas notre Mère, nous ne valons rien. La monarde nous apprend à percevoir la beauté, à avoir confiance et à suivre notre passion pour créer quelque chose de beau, pour respecter nos sources d'inspiration.

Il y a en chacun de nous une petite partie de Mère Nature. Notre vie personnelle est un fragment de Toute Vie. C'est un don précieux que nous ne devons pas tenir pour acquis, mais respecter. Mieux vaut ne pas gaspiller ce don de la vie dans de vaines poursuites, même si notre nature semble nous y porter. C'est un peu comme une « huile de vie » qui se consume entre la naissance et la mort. Une fois l'huile consumée, la flamme se meurt et la vie est terminée. Les anciens alchimistes pensaient que les huiles essentielles des fleurs nourrissaient cette substance qui garde allumée notre « mèche de vie ».

Les médecins alchimistes du passé tels que Paracelse donnaient de la mélisse comme tonique général ; c'est l'une des plantes européennes qui contient le plus d'huiles essentielles, elle était considérée comme un élixir de longévité.

La monarde est probablement la plante américaine la plus proche de la mélisse. J'aime penser que les huiles essentielles qu'elle contient nourrissent et nettoient « l'huile de vie » qui brûle en nous. Ses huiles volatiles ont des qualités nutritives qu'il convient de consommer de temps à autre pour rester en bonne santé.

Les plantes qui sont douces, pleines de jus, de beauté et d'arômes appartiennent à la médecine de la Biche. Les menthes, parmi d'autres plantes aux tiges fines et aux bords ciselés, en font également partie. Toute plante qui nous aide à comprendre la beauté est une plante de la Biche ou, si l'on s'en sert comme charme d'amour, de l'Elan. La monarde est utilisée comme parfum, donc comme charme d'amour. Elle pousse dans les lieux que fréquentent les biches, dans d'anciennes prairies à l'orée des bois qui permettent de se nourrir et de se cacher rapidement.

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